L'amour des deux Ilythirii

L'amour des deux Ilythirii

Post by Zaphilia Do'Idryas,Ind - November 29, 2006 at 4:47 PM

Cela faisait maintenant quelques jours que Zaphilia Do'Idryas était arrivée en Systéria. Là, elle eut rencontré le mystérieux Plume, un Ilythirii qui avait toujours le visage voilé. Tous deux se parlait souvent. La majorité du temps, Plume se penchait sur l'oreille de la jeune drow et lui dit: "Je dois vous quitter, Zaphilia."

À ces mots, l'elfe noire prenait toujours un air quelque peu déçue. Mais, à chque fois, quelques instants après que Plume l'eut quittée, elle se levait, comme si une voix le lui avait dit, et se dirigeait vers la bibliothèque.

Un soir, Zaphilia discutait avec Xorth, au "Coin Chaud D'Orbrillant". Ils échangeait diverse opinions sur les relations entre drows et non-drows. Plus tard, dans la soirée, Plume refit son manège. Lorsque Xorth décida de quitter, le mystérieux drow invita encore Xaphilia à le rejoidre à la bibliothèque, lui chuchottant toujours à l'oreille. Les deux Ilythirii montèrent l'escalier habituel et Plume alla devant la baie vitrée. Là, sans se retourner vers Zaphilia, il demanda:

"M'aimez-vous?"

Frappée par la surprise, Zaphilia baissa la tête et répondit, hésitant:

"Oui..."

Plume retira ses gants et regarda ses mains, dont les ongles étaient quelques peu noircis. Il se tourna vers Zaphilia et lui mit une main sur une joue.

"Sentez mes mains. Elles sont froides."

"Si froide....."

"Comment pouvez-vous aimer un être aussi méprisable que moi?", dit-il.

"Méprisable? Vous ne l'êtes point.", répondit-elle.

"Je le suis, Zaphilia, car ces mains ont tuées. Comment pouvez-vous aimer quelqu'un comme moi?"

"Bien, vous pouvez encore vous racheter. Votre passé ne change rien à ce que je ressens."

"Et par quels moyens puis-je me racheter, dites-moi?"

"Il y a plusieurs façons, Plume. Faites le bien autour de vous. Aidez les gens. Soyez une meilleure personne. Oubliez le meurtrier en vous et devenez ce que vous voulez être. Luttez pour le bien."

Plume resta silencieux un moment. Il baissa son foulard, puis, il ouvra la bouche et demanda:

"Est-ce tout?"

Zaphilia avança un peu plus.

"Non. Une dernière chose. Aimez-moi. Vous êtes précieux à mes yeux, Plume. Je vous aime."

Plume avança doucement vers la drow et déposa un baiser sur sa joue.

"Et bien il en sera ainsi, Zaphilia, car vous m'êtes également précieuse."

"Ne pouvez-vous point me gratifier d'un réel baiser?"

"Ce serait déplaçé, ne trouvez-vous pas?"

"Et pourquoi le serait-ce, puisque je vous le demande?"

"Alors, je ferai selon votre demande."

Sur ces mots, Plume enlaça Zaphilia et tous deux échangèrent un long baiser passionné. Zaphilia ferma les yeux, son coeur battant à tout rompre et savoura le précieux moment. Le moment de son premier baiser, qu'elle partageait avec celui qu'elle aimait après lui avoir parlé durant quelques jours seulement. Elle n'avait jamais été aussi heureuse. Plume se distança.

"Vous m'êtes précieuse, Zaphilia.", dit-il.

"Puissions-nous être heureux ensemble, Plume", répondit Zaphilia.

Les deux drows passèrent le reste de la soirée ensemble à regarder le dernier récit de Zaphilia. Puis, ils se quittèrent, se retrouvant un peu plus tard pour un autre instant d'amour......


Post by Azmaïl, Mort - November 29, 2006 at 9:11 PM

Assis dans la salle d'alchimie de la bibliothèque, Plume observait une petite clef qui lui avait été offerte jadis. Elle lui permettait, si insignifiante soit-elle, de s'isoler un moment au milieu des vapeurs des concoctions en ébullition. Avait-il jamais remercié sa maîtresse, précieuse amie, pour l'objet de bonheur qu'elle lui avait confié? Il en doutait, cela le fit rire. À présent, une nouvelle lune se levait, plus sombre d'apparence mais aux desseins plus clairs que la précédente. Observant ses mains, il tremblait. Ce n'était pas le froid, l'atmosphère étant suffocant. Une nervosité animée par ses actions des dernières heures. Se tournant vers Severin, le confident de ceux qui paient, il cracha quelques ordres avant de se tourner vers Iowa à qui il murmura: «Je tisse, ma chère, si bien qu'une araignée en serait jalouse».

Pris d'une quinte de toux à ce moment, l'Elfe noir quitta la pièce en trombe, renversant au passage une fiole verdâtre dont le contenu s'évapora dans un crépitement en touchant le sol.

Il monta à l'étage, celui de ses passions. Refaisant la scène qu'il avait minutieusement organisé, il parlait à mi-voix tel un acteur répétant ses vers. À son grand étonnement, il fini par conclure que ce n'était pas une pièce, mais la réalité. Se sentant suffoquer, il ouvrit une fenêtre à la volée, laissant l'air frais de dehors intégrer ses poumons. Se calmant peu à peu, sa tempe avait cessé de battre, il se mit à délirer.

Ici même me fut avoué un dévouement inespéré. Grâce à quelques tours de phrases, m'y voici rendu à peser mes mots à desseins précis. Laid, le bonheur d'autrui est hideux. Des grimaces en guise de sourire douloureux. Les siens, combien enivrants et tentants. Et pourtant, aurais-je dû désirer ce moment? Tel un couturier, j'ai cousu mes fils si serrés que s'en défaire serait inutile. Inconscient, j'ai accroché ma tête en cousant son coeur, le reliant malgré elle à ma quête. Alchimiste des mots sulphureux, j'ai transpercer sa naïveté en censurant mon nom. Forgeron, plein de talent suis-je, j'ai resseré l'étau.

Qu'il est beau! Qu'il est mauvais cet amour. À moi, par moi... pour moi pour toujours.

*Supportant le silence qu'il venait de s'imposer, il pencha la tête, la secouant comme s'il voulait y extirper de force quelques pensées. Ce qui était fait devait l'être, il en est de même pour les paroles. *

«Mon pauvre Azmaïl, te voilà pris dans ta propre toile... tu n'as rien appris des erreurs de la Baronne?», ajouta-t-il en ricannant.


Post by Azmaïl, Mort - December 1, 2006 at 3:41 AM

Ce soir, Plume marchait sous le plafond étoilé de la nuit. Avançant lentement, la tête regardant l'infini qui, à tout moment, risquait de basculer pour laisser poindre les premiers rayons du soleil. À ce moment, il devrait cesser cette promenade afin d'éviter les foules bruyantes. Les bras croisés dans son dos, il sortit de la Cité en saluant les gardes au passage. Le fond de l'air était doux, un vent léger soufflait l'air frais du nord, faisait voler ses cheveux. Il s'arrêta finalement sur la plage recouverte d'huitre.

En ouvrant une, il découvrit une perle noire. Celle-ci réflètait son visage quelque peu déformé. Il pensa à Zaphilia. Avait-elle eu raison de se méfier de lui, de ses intentions? Cette question lui tirailla les entrailles. Et s'il devait être plus honnête et lui révéler sa véritable nature? Non, bien sûr que non. La graine maligne est déjà plantée. Qui sait, peut-être en germera-t-il un grand arbre ou une délicate mais o combien parfumée fleur des bois? Il ne lui restait plus qu'à oublier ce qu'il était, l'infâmie qui l'habite.

Indigne imposteur...

Un sourire se forma sur ses lèvres. Plume déposa la perle au creux d'un sac; il la lui donnerait à son réveil.