Comptine Nocturne
Post by Séléna Majewsky, Ind - February 11, 2007 at 11:51 PM
**Acte I - Les coulisses de la vengeance **
Du haut de son balcon, à demi dissimulée derrière d’épais rideaux de velours rouge, Séléna admirait la lueur dorée du soleil de quatre heures qui caressait la pierre froide du palais. Baignée sous cette lumière, on aurait pu se croire dans un pays chaud, pourtant la neige qui recouvrait le haut des fortifications ne fondait pas à la chaleur des rayons d’un soleil trop distant. Les silhouettes des ombres dansantes des courtisanes et des servants allaient et venaient frénétiquement dans la cours, plus bas, alors que tous s’affairaient à se préparer pour la grande fête hivernale, un événement réputé pour ses merveilles dans les contrées du nord-est. La Duchesse Zakharine était reconnue pour sa passion vis-à-vis des arts et il était dit que la fête hivernale qui avait lieu dans son château était parmi les plus extraordinaires du pays.
Il y a quelques mois, Séléna avait attendu cet événement avec des intentions bien différentes que celles d’aujourd’hui. Son impatience n’était pas moindre mais, il y a trois mois elle avait encore été destinée à être au centre de ces festivités : entant que haute maîtresse des arts, elle aurait été le joyau du spectacle, la main créatrice de laquelle serait née la merveille. Aujourd’hui, cette main se voyait brisée, tous ses os écrasés par un curieux accident de cheval… curieux? Peut-être pas tant que ça. Elle avait accepté de partir en balade avec sa grande rivale, son apprentie à l’époque, Mademoiselle Anja Grekiev. Étrangement, alors qu’elles s’étaient éloignées du château, le cheval de Séléna s’était affolé sans raison apparente, la projetant au sol et piétinant ses membres les plus chers.
Séléna n’avait aucun doute que sa rivale était derrière tout cela, si elle avait été limitée par d'aussi maigres talents que ceux d’Anja, peut être aurait elle fait la même chose. Sans doute que cette dernière avait réussi à piquer les fesses de son cheval avec une dague dissimulée, alors qu’elle était derrière elle. Quoi qui l’en soit, l’accident aurait pu se révéler fatal, mais Séléna était plus robuste que ce qu’elle ne le semblait… Sous sa peau pâle et ses membres à l’apparence frêle coulait le sang millénaire des démons, un secret qu’elle avait bien gardé de tous, bien que les rares gens qui la connaissaient depuis plus de cinq ans de demandaient comment elle avait réussi à garder son beau visage intact toutes ces années.
Séléna s’était remis de ses blessures, mais sa main restait inapte à jouer de quelconque instrument. Elle chantait toujours aussi bien mais, ses talents de musicienne, reconnus dans la plus part des cours du pays, n’étaient plus que du néant. Elle avait essayé de continuer à composer, mais étant incapable de jouer ses œuvres, toute l’inspiration dont elle avait autre fois joui s’était évaporée. Son inaptitude à faire ce qu’elle aimait le plus au monde avait transformé sa personne, habituellement charmante, en une femme froide et taciturne. Elle était toujours respectée à la cours, mais du à son comportement et à sa réclusion on l’avait dégradée à un poste inférieur, certainement pas convenable pour son degré de talent – du moins, selon son propre jugement – ce qui n’aidait pas à la rendre plus agréable à fréquenter. Quel hasard qu’elle se retrouve remplacée par la jolie petite Anja Grekiev…
« Un hasard? Non. Vu son manque de talent ça pourrait être tout sauf un hasard… »
Pauvre Anja, non seulement n’avait elle pas son talent, elle avait endossé une responsabilité trop importante pour son insignifiante petite personne.
Séléna savait qu’avec les années, les décennies peut-être, sa main recouvrerait, mais son honneur, sa fierté, ça, c’était différent. Elle n’attendrait pas des décennies pour sa vengeance, pas question… ce soir serait parfait.
Le soleil se couchait, il était temps. Au dehors, les gens virent l’éclair soyeux de ses cheveux de jais, alors qu’elle tournait le dos à la fenêtre pour se réfugier dans sa chambre. Les lourds rideaux tombèrent, plongeant la pièce dans l’obscurité.
« Ah », pensa t’elle, « Je me sens comme au début d’un spectacle… la scène est plongée dans la pénombre, le public attend avec impatience, les acteurs se préparent… »
Séléna avait cette tendance à comparer la vie à une pièce de théâtre ou à une symphonie, avec tous ses mouvements, elle agissait toujours comme si le plancher sur lequel elle se tenait avait été une scène, un trait commun aux artistes dit-on.
Un sourire mauvais déforma les traits de son doux visage, alors qu’elle appela son essence la plus profonde à son aide. C’était comme ouvrir une porte qu’elle gardait soigneusement fermée la plus part du temps: le monde de l’autre côté de cette porte était inondé d’émotions puissantes et les flots du chaos s’échouaient d’une vague violente sur son être à chaque fois qu’elle y faisait appel. La peau de l’artiste, déjà blême, pâlit encore, prenant un aspect presque semblable à la pierre, et son regard, deux abîmes sombres, perdit tout reflet d’humanité. Ses longues mains osseuses, aux doigts de pianiste, allèrent se poser sur le bureau ou sa besogne l’attendait. Ils s’emparèrent d’une dague ornée d’un unique rubis et de trois obsidiennes.
« Le soleil se couche sur ce monde, puisse t’il se coucher à jamais sur la vie d’Anja Grekiev » susurra t’elle à la dague.
Séléna se remémora les rituels obscurs qu’elle avait appris lors de son enfance aux côtés de sa mère. L’image d’Irad, son complice, se dessina dans son esprit; elle se l’imagina la dague à la main, portant le coup fatal… Le maléfice de la dague condamnerait Anja à de bien pires souffrances que la mort, il suffisait de l’activer.
La pointe de la dague piqua son doigt et trois gouttes de sang furent versées sur le rubis. La pierre sembla absorber le liquide, battant comme un petit cœur vivant au centre de l’arme.
D’un murmure Selena prononça sa prière, destinée à Yhagsul.
Bataivah Avtotar Yhagsuul,
Bagahi laca bachahe
Lamac cahi achabahe
Karrrelyos
Lamac lamec bachalyos
cabahagi sabalyos
Harrahya
Alors qu’elle murmurait, les obsidiennes éclairèrent la pièce obscure d’une froide lueur. La nuit tombait sur le palais, le deuxième acte commencerait bientôt. Dans l’ombre des coulisses, Irad attendait de jouer son rôle.
Post by Irad Borowicz Ind - February 11, 2007 at 11:56 PM
Acte 2 : Anja Grekiev a quelques doigts du triomphe.
Anja Grekiev s'avance sur la scène et salua le public d'un révérence d'une élégante grâce, elle venait de terminer un concert d'une qualité remarquable. Se dirigeant vers les coulisses, elle jeta sans ménagement son instrument dans sa loge, claqua la porte et ferma les yeux.
« Dire que cette Séléna avait tenu le haut du pavé pendant tant de temps. » soupira t'elle.
Dans ses yeux, une lueur de plaisir apparut lorsqu'elle se remémora la scène de la chute a cheval. Une main excercée pendant des années, capable des plus beaux accords, réduite a néant par le destin.
« C'était un signe séléna.. un signe qui t'annoncait ta propre déchéance. » dit t'elle en souriant. C'est a ce moment qu'elle vit la tenture rouge derrière elle bouger, elle ne put se retenir d'un cri !
Un jeune chaton orné d'un ruban de couleur pourpre sortit du dessous de la tenture en miaulant. Anja le pris dans ses bras contre son coeur et se mit a rire aux éclats, des larmes coulants sur ses joues. Elle avait eu peur d'un chaton ! Elle rit a gorge déployée et soudain sa tête bascula en arrière tirée par les cheveux, la dernière chose qu'elle vit furent des yeux rouges sous une capuche et puis tout bascula dans un brouillard, elle entendit une dernière fois le chaton feuler et elle tomba dans l'inconscience.
Elle se réveilla ligotée sur sa chaise, assise devant un miroir et roula des yeux. Ses mains posées sur les accoudoirs de la chaise la faisait souffrir, son regard s'agrandit encore lorsqu'elle vit une dague lui trancher les phalanges une a une. Un son inarticulé sortit de sa bouche mais mourrut dans un bruit baveux et du sang cascada sur sa robe, sa langue était déposée sur la table, pres de son poudrier a ses oreilles un doux murmure :
Et puisque les femmes endormies
Ne font pas de mal à leurs ennemies
Vienne oh que vienne la nuit
Et puisque les femmes allongées
Ne lèveront ni le poing ni l’armée
Vienne oh que vienne la nuit
Vienne la nuit des temps
Vienne le temps des nuits..
Anja perdit conscience une seconde fois...
L'on parla longtemps de la fête hivernale donnée par la Duchesse Zakharine, non pas pour la qualité du spectacle mais parce que l'on vit sortir par une porte dérobée, afin de ne pas troubler la soirée, deux soigneurs chargés d'un corps.
La rumeur disait que l'artiste était possédée. Elle s'était coupée tous les doigts laissant ses mains semblables a des rames, alors qu'un chaton lapait son sang a même le sol. Le corps de l'artiste fut jettée au bûcher afin de faire disparaître toute trace démoniaque la nuit même.
Observant de loin le bucher monté a la hâte, Irad se mit a marcher dans l'enceinte du château, tentant de se concentrer afin de faire refluer au plus profond de lui les sentiments de haine et de tueuries, un rictus le fit grimacer et sous son foulard, la peau repris une couleur vive, abandonnant le gris qui était sienne depuis maintenant plus d'une nuit. Dans sa poche, la dague semblait remplie de vie et de force il la sentait papilter tel un coeur. Il se concentra et par téléphatie, sans boucher le moindre muscle de son visage dit :
« Les feux de la rampe éclairent une dernière fois ta rivale, profites en. »
5 ans maintenant qu'il était en compagnie de Selena, 5 ans qu'il lui rendait de menus services tel que celui ci et sans rien esperer en retour. Il avait mis ses services et sa dicretion a portée de sa main et elle le lui rendait d'autres manières...
Post by Séléna Majewsky, Ind - February 12, 2007 at 12:37 AM
Acte 3: L'appel à la danse
Les flammes du bûcher éclairaient la pénombre de la nuit, dansant comme s’il n’y avait pas de lendemain. De l’une des tourelles du château, Séléna admirait ce feu qui ravageait ce qu’il restait de son ancienne apprentie et rivale. Irad avait bien joué, comme d’habitude, elle savait qu’elle pouvait compter sur les talents de son complice. Il recevrait la récompense appropriée pour ses actions et pour son silence, comme toujours. Ça pouvait attendre encore un peu, Séléna devait compléter le rituel qu’elle avait commencé cet après midi là.
Elle avait choisi une robe rouge pour l’occasion, non seulement parce qu'il s’agissait il de sa couleur préférée, mais parce qu’elle honorait le sang déversé de son Anja chérie. Ah…étonnamment le spectacle de sa rivale en cette soirée de fêtes avait été le meilleur qu’elle n’avait jamais donné. Cependant, Séléna ne ressentit aucune jalousie cette fois, elle admirait plutôt la qualité théâtrale de la mort d’Anja: quelle belle façon de quitter ce monde après un dernier spectacle fracassant. C’est à ce moment là que Séléna aurait aimé encore pouvoir jouer de son violon et dédicacer une funeste mélodie à l’âme perdue d’Anja.
D’un regard attentif, elle examina les alentours pour s’assurer qu’elle était bien seule. Ses lèvres écarlates s’entrouvrirent pour laisser s’échapper les premières notes d’un chant en langue occulte. La mélodie au timbre étrange et envoûtant résonna contre la pierre de la sombre tourelle, alors que la chanteuse poursuivait, les mains jointes sur le cœur, laissant ses émotions se mêler aux paroles magiques. Dans la langue des démons, le chant faisait appel à l’âme d’Anja.
Séléna n’attendit pas longtemps pour que sa victime se manifeste. La malédiction de la dague avait donc fonctionné: l’âme d’Anja ne connaîtrait pas de repos, elle errait encore sur ces terres et avait répondu à l’appel de sa maîtresse. Une forme que peu d’yeux pouvaient percevoir, ondulante et translucide, vint faire face à Séléna. Elle admira les formes indistinctes de son ancienne apprentie, ces formes qu’elle avait autre fois su apprécier lors des quelques nuits qu’elles avaient passées ensemble. Pas une seule once de regret ne vint teinter son esprit cependant, «un amant perdu, dix de retrouvés», disait le dicton. Les deux yeux vides d'Anja s’écarquillèrent, des bras éthérés, sans doigts, plongèrent vers elle avec une rapidité menaçante. Séléna ne se laissa pas impressionner, sa mère lui avait beaucoup appris sur les esprits, elle savait qu’une âme vivante et solide comme la sienne ne se laisserait pas influencer par la faible petite Anja.
D’une main discrète, elle alla chercher une toute petite fiole de la taille de sa paume, dans la poche de sa cape. Elle poursuivit le chant, les notes sinueuses semblaient hypnotiser l’âme perdue d’Anja, qui malgré ses efforts ne pouvait plus se détourner de sa maîtresse. Séléna déboucha la fiole alors qu’elle entamait le dernier couplet. Les paroles magiques du chant firent trembler l’âme d’Anja. D’une main fine et gracieuse, Séléna lui fit signe d’approcher. Alors que l’âme asservie obéissait, s’approchant de plus en plus de la chanteuse, son essence se laissait graduellement absorber par la fiole enchanrtée jusqu’à disparaître complètement. Séléna reboucha la fiole et la cacha dans l’ourlet de son décolleté. Le dernier acte de cette pièce était joué, du moins c’est ce qu’elle pensait; maintenant qu’Anja était sienne, le rideau pouvait tomber pour voiler ses méfaits...
Post by Irad Borowicz Ind - February 12, 2007 at 12:57 AM
Acte 4 : Peau de soie et nuit de flammes.
Il entra doucement dans la chambre, les tapis de riche facture étouffant le peu de bruit que ses pieds nus pouvaient faire. La douce clarté de la lune tentaient de traverser les lourds rideaux qui aveuglaient les fenêtres donnant sur la cour du château. Dans l'obscurité, prenant soin de se déplacer avec un miminum de bruit, il alla se poster auprès de lit et sourit doucement, le tête penchée de coté et subjugé par la beauté de la proie de son amie, elle semblait avoir la peau aussi lisse que le satin des draps et il se retint de poser le doigt sur un grain de beauté qui ornait son épaule.
Il n'était pas rare qu'il s'introduise comme cela dans les appartements de Selena, on lui avait appris a se déplacer sans se faire voir mais tout cela dans un but guerrier, il en profitait dans un but plutot ludique, il partagait comme cela certaines nuits de son amie. Elle savait ce qu'il faisait et cela ne semblait pas l'affecter, c'était en retour a ses services rendus.
Au début, comme un vulgaire assassin elle l'avait payé en or, lui pour qui ce métal n'avait que peu d'influence, de l'or.. il ne voyait en lui qu'un appat pour les faibles, la vie c'est de l'or.. et ce type d'or, il aimait e en dépenser beaucoup.
La première fois, elle s'était lassée d'un courtisan qui se trouvait trop hardi a vouloir découvrir le corps de sa dame. Ce fut une paire de boucles d'oreilles offertes par un riche seigneur qui disparurent. Thyr se mit a pleurer lorsque Irad fit irruption dans sa vie, pourtant le jeune homme était beau, d'une grâce un peu féminine mais d'une force bien présente et il lui fit sentir cela dès les premiers instants. Les boucles d'oreilles furent retrouvés dans une cassette de thyr, il supplia, il ne cessa de se défendre mais rien ne fit puisque c'était Irad lui même qui profitant d'une nuit de sommeil du courtisan les avait placé la sur ordre de sa maitresse. Thyr pris donc la route et disparut du globe en emportant ses affaires et ses histoires a dormir debout sur les moeurs de sa dame, c'est en fait ce que disent les rumeurs.
L'histoire réelle fut que Thyr n'alla pas loin, il ne passa que devant deux portes et pénétra dans le domaine d'Irad, une fois sur place, il fut réduit au silence et ses supplices durent jusqu'au lever du jour. Irad sortit nu de son lit pour se diriger vers un baquet d'eau ou il se lava troubant le liquide d'un rouge léger. Sans se presser,il jeta le contenu du baquet par le fenetre en direction des douves, enroula les draps autour du corps de thyr et jetta le tout dans une sac dans lequel il avait pris l'habitude de transporter son linge sale.
Le lendemain, un sac sur l'épaule, il partit dans les bois ou il avait coutume de répeter ses accords a la harpe, il revint a la tombée de la nuit. A son retour, Maria avait repris la place de thyr et s'occupait de la toilette de sa maitresse. Il était coutumier de voir Selena s'enfermer dans sa chambre avec sa dame de compagnie afin de créer de nouvelles coiffures, de nouveaux effets de maquillage qui donnaient encore plus de sensualité a la jolie dame. Mais cela ne s'arretait pas la.
Maria dit un mouvement rapide dans son sommeil et le doigt de Irad proche de la peau pu sentir comme un frisson, la main de maria heurta la table de chevet ou plusieurs petits flacons se mirent a trembler en émettant un son cristallin. Selena regarda le vide de l'endroit ou il se trouvait et sembla esquisser un sourire, la paume de sa main passa dans le dos de celle de maria, Irad percu nettement le contraste entre les deux peaux nues, malgré la perfection du corps de sa maitresse maria respirait un air de jeunesse innocente. N'osant respirant, il vit les lèvres de sa maitresse s'écraser dans le cou de la jolie servante. Ce fut a cet instant précis que la porte de la chambrée sauta de ses gonds sous le poids d'un homme qui s'affala dans la pièce. Surprises par le fracas, les deux femmes se releverent et cachèrent leur nudité sous les draps de soie. Essouflé et se redressant vivemment, il se mit a hurler en direction du lit :
« Je vous l'avait dit ! Elle est habitée par le démon ! C'est pour cela que vous vous extasiez sur sa voix ! Elle vous charme ! C'est une succube ! Démon ! Démon ! »
Celui qui hurlait cela était Imael, un prétendant refoulé et qui ne semblait pas avoir apprécié de se voir remplacé par une dame auprès de Selena. Trois hommes en tunique de cuir s'avancèrent et une dame accrochée a une lanterne resta sur le pas de la porte.
Inconscient de la présence d'Irad que celui ci avait pris soin de cacher pour d'autres raisons, ils ne s'apperçurent de rien, si ce n'est que de leur faiblesse lorsque son corps entra en contact avec le leur. La haine déferla en Irad, ils osaient lever la main sur sa compagne de voyage ? Cette dame a qui il devait, toit, protection, table et amusement ?
Ses pupilles virerent au rouge et les hommes entrés dans la chambre furent réduits a l'état de poupées de chiffons. Soufflant par le nez, il réapparu sous les yeux ébahis de la servante qui faillit s'étouffer avec sa langue de peur et laissa tomber la lanterne. Un rapide coup sur le gorge de celle ci libéra le passage et il se retourna vers Selena.
Assise au milieu du lit, elle le regardait avec un sourire mystérieux, Maria était a ses cotés, la nuque formant un angle inhabituel avec le reste du corps, ils resterent ainsi a se regarder quelques secondes encore et ce ne fut que lorsque les flammes émanant de la lanterne brisée se furent communiquée aux tentures qu'ils jetterent une robe sur le corps de maria et se décidèrent de quitter le château par les portes dérobées dans le bruit des cris qui annoncaient l'incendie. Ce fut cela qui leur permis de détourner l'attention des gardes et de fuir le château de Jilovok qui leur avait servit de domicile plus de dix lunes d'affilée.
Post by Séléna Majewsky, Ind - February 14, 2007 at 10:48 AM
Acte 5: Pluie de Songes
Le navire marchand dans lequel ils s’étaient embarqués voguait depuis déjà trois semaines sur le vaste océan qui séparait les fugitifs de la ville de Systéria. Ils y arriveraient dans une semaine, mais plus le temps passait, plus les jours semblaient s’allongeaient. L’incessante pluie tambourinait sur la calle du bateau, l’horizon était toujours d’un gris sombre comme les abysses, surnaturel dans sa monotonie: l’équipage et ses passagers auraient pu se croire seuls au monde.
Le contexte poussa Séléna à fuir l’ennui en s’immergeant dans ses songes. C’était une chose agréable que de penser, de mettre de l’ordre dans ses souvenirs et dans ses idées, sans doute la seule chose agréable à faire sur cet ennuyeux navire.
Même au sein de cette étendue d’eau, Séléna voyait encore les flammes ravager sa chambre, se souvenant de la nuit qui avait changé le cours de sa vie. Elle ne s’étonna pourtant pas de ce soudain changement de plans, bien qu’elle regrettait horriblement de ne plus pouvoir jouir du confort de sa chambre et des autres –nombreux- délices du château, Séléna avait le don de faire un trait sur son passé. - Tous les 5 ans, c’est ainsi, c’était nécessaire, tu le savais - . Elle songeait aux nombreuses fois qu’elle avait tout laissé derrière elle pour se reconstruire une vie; cela commençait à faire beaucoup... Elle n’avait pas encore songé à quitter l’exquise Duchesse Zakharine, s’étant laissée aller. Cette fois le destin avait vraisemblablement choisi d’écrire le prochain acte de sa vie sans elle, mais l’artiste l’acceptait, elle accueillait calmement l’idée du changement et des nouveaux défis à relever.
Cependant Séléna prenait moins bien le fait d’être coincée un mois durant dans une calle de bateau moisie avec son compagnon, Irad. Sa présence ne l’avait jamais gênée pourtant. Dans le passé elle avait souvent été consciente de sa proximité, même si ses sens primaires ne le permettaient pas de le percevoir dans l’intimité de sa chambre. Depuis l’incident qui avait occasionné leur fuite, Irad occupait trop souvent son esprit, elle se surprenait même à le contempler plus longuement que nécessaire. Lorsqu’il s’aventurait sur le navire, cherchant minutieusement la prochaine proie à une « maladie étrange » parmi l’équipage, la lueur de son regard venait encore troubler les pensées de Séléna, soulevant des questions qui ne pouvaient être demandées.
Elle n’avait jamais fui en compagnie de qui que ce soit, elle se demandait pourquoi cette fois le cours des choses l’avait mise aux côtés de cet étrange homme…
Post by Irad Borowicz Ind - February 15, 2007 at 3:09 PM
Chap 6 : Les secrets du plaisir et de l'eau.
Le navire sentait la moissisure et le sel de mer, les marins tous habillés de haillons grouillaient comme des fourmis sur le pont, tous habitués a chacune de leurs tâches et ne voyant plus les autres que par habitude lorsqu'un changement de voile nécessitait leur travail en groupe. L'un de ces marins avait attiré l'attention d'Irad, il était jeune et passait sa journée a frotter le pont comme si une duchesse devait pouvoir y manger par terre, chose qui était sur ne devait jamais arriver de toute la vie de ce matelot ou de ce rafiot.
Trois semaines déja qu'il était coincé sur ce rafiot pourri, il avait beaucoup de mal a rester sur ce petit carré de bois en compagnie d'animaux comme ces matelots. Il n'était pas habitué a cela, il avait parcouru le monde en jouant le role d'un artiste, il avait profité des luxueux palais, des repas aux chandelles, des parties fines en bonne compagnies et tout cela était partit en fumée a cause d'un sentiment de protection qu'il avait eu envers la personne qui lui avait fait acceder a tout cela.
Elle était si jolie, douce, malgré les airs hautains, il en dégagait une sensualité qu'il n'avait jamais retrouvé dans aucun de ses amants, ni de ses maitresses... et thaar sait qu'il en avait eu en grand nombre. Il lui arrivait de plus en plus souvent de passer dans sa chambrée, la voir se reposer ou simplement la regarder et s'attarder sur ses formes si .. parfaites, sans bien sûr qu'elle ne soit capable de le sentir auprès d'elle, il aurait aimé un jour pouvoir en user et en abuser. Ressasser toutes choses le mettait dans une rage folle. Il se devait de dépenser cette hargne avant qu'elle ne le consume alors la nuit, il se mit a arpenter le pont dans le but de rencontrer l'un ou l'autre marin qui lui chercherait querelle ou autre chose..
Il sourait lorsqu'il sentait une main se poser sur son épaule et le lendemain, l'on se plaignait d'avoir encore perdu un marin a la mer, mais la terre n'était plus qu'a une semaine de route, les marins se félicitaient de voir les ports de systéria, leurs ribaudes, leurs taverne, une vraie terre sous leur pied pendant au moins quelques jours et cela leur faisait oublier leur compagnon perdu a tout jamais que les profondeur acceuillaient après qu'Irad en ai abusé.
Les yeux dans le vague, Irad se tenait a la proue du navire tentant de percer le brouillard qui masquait l'ile.