Saké Yatta

Saké Yatta

Post by Sakamae Nakaki, CP - May 26, 2007 at 7:20 AM

Khayzane avait été si belle dans sa robe de mariée. Et Hanzo, les étoiles avaient brillé dans ses yeux. Quelle magie volait entre eux alors qu'ils étaient devant l'autel. Si seulement Anna pouvait avoir cette chance. Elle les avait enviés, à ce moment là. Oui, à en devenir presque jalouse.

Saké... Yatta!

J'ai senti l'alcool fort me déchirer l'oesophage. Tous mes sens en alerte me suppliaient de faire sortir ce breuvage infâme de ma bouche, mais devant moi la mariée, rien d'autre à faire que d'avaler. J'ai senti mon corps devenir bon à rien. Élastique, mou et inutile. Toute sensation me quittant, tout sens quittaient pour une destination inconnue. Un grand moment de silence, trouble. Puis voilà Wilhelm qui fait le pitre, je lui clouerait le bec, si j'arrivais à aligner deux mots de suite. Mais rien, même en essayant très fort, ça ne fonctionne pas.

Poison...!

J'ai ressenti un malaise, une fraction de seconde, des milliers de yeux emplissaient la pièce et me regardaient. Puis tout est revenu à la normale. Mon corps allait-il réussir à me porter jusqu'à ma chambre? Je l'espérais, vraiment. J'ai eu l'impression que mes membres s'allongeaient, que tout autour de moi bougeait. Les marches ont pris une hauteur considérable lorsque je suis arrivées devant elles, pour les franchir. Une véritable corvée. Mais je ne pouvais laisser les gens s'inquiéter à mon sujet, pas le jour de leur mariage.

Allergie...!

Mon corps s'est mis à piquer. Ah tiens, j'étais rendue à ma chambre, comment je m'y suis rendue, a mon dernier souvenir, j'étais encore devant les marches, au rez-de-chaussée. Quelle importance maintenant, mon lit est tout proche. Mais non, mon corps a refusé de m'obéir. Ma gorge enfle considérablement. Je suffoque. Des yeux, ils sont tous pointés sur moi, mes dieux, aidez moi. Une tour d'yeux, accusateurs. Oui, c'était bien ma faute, je savais qu'il ne fallait pas que j'avale ce poison maudit, et pourtant, je l'ai fait. Elle m'avait avertie...

Des enflures, des picottements, et puis plus aucune sensations. J'ai plongé dans le néant. Le noir, un noir effrayant, rempli de grognements rauques et sonores. Des hurlements de douleur, peut-être étais-ce les miens. Des yeux, tous ces yeux...

Couchée sur le tapis, dans sa chambre, Anna écumais, en pleine crise d'allergie. La respiration saccadée, et tapise au fond de ses méandres, les yeux grand ouverts, pupilles dilatées...