La mort de Tancrède Portis
Post by Grisard Parangon - August 4, 2007 at 11:37 PM
Tancrède Portis avait vu la note laissée par Systran au repaire. Ses jours étaient comptés s'il ne s'enfuyait pas, puisque, même si son nom ne figurait pas sur la liste fournie par son ancien supérieur militaire, il pouvait faire confiance aux autres révolutionnaires pour vendre son nom à la première occasion. Tancrède ne les avait jamais appréciés, ne leur devait strictement rien et n'épousait pas leurs idées. Tout au plus constituait-il pour eux un risque plus ou moins grand de parler, ce qu'il n'avait pas fait afin de sauver sa vie.
Ces derniers temps, il était demeuré discret. Grâce à Argon Zombalèze, il avait pu obtenir quelques objets magiques utiles et le registre complet des sorts connus. Toutefois, il ne faisait pas confiance aux autres révolutionnaires, et avait échoué dans sa tentative de rejoindre l'Empire pour espionnage. Ceux-ci l'auraient certainement fait payer. De toute manière, le groupuscule révolutionnaire ne lui apportait plus rien, le retardant plutôt dans sa quête.
Car Tancrède Portis n'était pas Tancrède Portis. Son vrai nom était Théorphan Percemont qui, à l'âge de 18 ans, avait fui ses parents systériens pour se lancer dans une quête impossible... Dévoré par l'ambition et la soif du pouvoir, le jeune sorcier avait décidé de tenter de devenir un mage puissant et craint, peut-être le maître de plusieurs contrées et potentiellement immortel. Ainsi, toute sa vie avait été mise au service de son avancement sous toutes ses formes, et il considérait chaque individu autour de lui comme un pion à manipuler pour parvenir à ses fins. Après avoir rencontré une première fois Systran, il avait dû quitter Systéria pour se faire oublier.
Il était revenu à l'âge de 26 ans, après un long exil, sous une nouvelle identité. Seul Systran avait eu des doutes, car il avait vieilli et pris soin de modifier son visage avec des rituels magiques morbides. De retour dans l'Empire, il avait cherché à obtenir ces sorts qui lui manquaient et que gardait jalousement la Confrérie Pourpre. Sa tentative de cambriolage ayant échoué, il aurait été prêt à vendre son âme aux démons pour obtenir ce qu'il recherchait. Mais l'emprisonnement inopiné de son supérieur militaire (car il s'était entre-temps engagé à l'Armée pour obtenir un peu d'or) pour hérésie avait fini par l'entraîner dans cette histoire de révolution sordide. Il avait contribué à le faire s'échapper, et avait pu obtenir ce qu'il voulait. Mais, comme toujours, Théorphan ne se contentait jamais. Ses sorts en poche, il aurait voulu pouvoir s'entraîner plus et en toute liberté, voire recruter des fidèles ou tisser des liens avec les organisations plus puissantes mais plus sombres de Systéria.
Désormais, tout cela était impossible. Laissant derrière lui son ironie de toujours, ses vêtements sombres et ses promesses de grandeur, Théorphan décida en lisant la note de s'exiler à nouveau et cette fois, pour ne jamais plus revenir. Il achèverait ses sombres desseins ailleurs. En sortant de la basse-ville, toutefois, au détour d'une sombre ruelle, Théorphan sentit quelque chose le piquer dans le dos, puis un liquide chaud lui couler le long de la colonne vertébrale. Se retournant vers la sombre ruelle, il eut le temps de voir un petit groupe de truands de bas étage charger pour une seconde fois l'arbalète avant de recevoir le deuxième projectile directement sous sa capuche, ce qui lui transperça le crâne. On retrouva plus tard son cadavre, délesté de tous les objets de valeur qu'il aurait pu porter.
Ainsi se termina la vie de Théorphan Percemont, d'une façon qu'il n'aurait jamais osé prévoir, et qu'il aurait sûrement qualifiée, s'il était demeuré vivant, de parfaitement charmante, sur un ton cynique à souhait.
Post by Argon Zombalèze, Banni - August 5, 2007 at 1:13 AM
Argon en entendant la rumeurs, ne pus qu'exprimer un petit sourire