L'éveil
Post by Lili - August 11, 2007 at 9:43 PM
Prélude
Un écho, une rumeur. Parfois une bête peut dormir pendant des sciècles, voir des millénaires. Alors l'innocence et la paix règne sur les landes, où des créatures profitent du sommeil de certaines autres. Et ainsi chaque animal délimite et protège son territoire, acceptant que certaines races le partagent et guerroie contre d'autres. Ainsi un règne s'établi, un ordre, un cycle de vie. La vie arrive et ensuite vient la mort. C'est ainsi pour chaque chose... ou presque.
Mais vient le moment où un prédateur se réveille. A son arrivée, tout l'équilibre est renversé, les créatures ont peur, elles désertent leur lieu naturel. Mais on ne peut trouver la raison d'un tel comportement. Pourtant, la bête se fond parfaitement avec son environnement, elle épie et copie ceux à qui elle désire ressembler, mais encore, est-ce suffisant...?
"Regarde les... ignares et naïfs qu'ils sont..."
Elle se plaqua contre la paroi de pierres. Comme c'est difficile d'abriter deux personnes à la fois. Deux êtres, deux essences. Si les demi-elfes se plaignaient d'être de sang mêlés, les co-sanguins eux, les monstres, les démons, vivaient dans un constant état d'euphorie et de crainte. Dans une perpétuelle dualité et bien que la plupart étaient de nature mauvaise, beaucoup d'entre-eux craignaient bien plus leur propre personne que toute ordre que ce soit. Ils ont peur que leur sang se mette à bouilloner, que leur coeur se mette à battre à tout rompre, des sueurs glacées leur montent à la tempe et de sentir leur cheveux se dresser sur leur tête.
Souvent un tel état ne lui arrivait que par moment d'émotion trop intense ou encore d'une sensation trop douloureuse ou bien trop plaisante. La maturité est une chose difficile à gérer. Le choc récent avait éveillé son instinct de chasseur qui, depuis bien trop longtemps avait été tapise et ensevelie au plus profond de son âme. Elle la voyait, elle les voyait tous et demandait à être reconnue, elle demandait à prendre le contrôle, devenir le souverain de cette enveloppe mortelle.
Un souffle, tel un soupir. La prison, cette damnée prison.
"Libère moi... c'est à mon tour de régner"
"Non, non, je suis mon propre maître, tu dois dormir encore"
"Laisses moi sortir, je suis restée effacée trop longtemps"
"Non... je t'en prie, partageons..."
Post by Lili - August 18, 2007 at 12:22 AM
Une crise
"Aide moi, je t'en supplie, je ne veux pas mourir"
Sans connaitre les raisons, il écouta la Belle, se refusant de croire qu'elle était aussi la bête...
Il l’avait enfin trouvé.. sa proie. Depuis plusieurs heures déjà qu’il la traquait, tapis dans l’ombre. Elle ne l’avait pas remarqué, il le savait. Il avait tout fait pour ne pas être repéré, jamais il n’avait été aussi prudent dans ses mouvements.
Rôdant près du Camp Gitan, il l’avait vu s’élancer dans les bois, il en ignorait la raison. Tout ce qu’il savait, c’est qu’il allait faire exception à sa promesse pour celle qu’il aimait.
Accroupit dans un buisson avoisinant à une petite clairière, il l’observait. Une jeune elfe était assise là, se réchauffant près d’un feu de camp improvisé. Il l’avait longuement suivi et observé pour se rassurer qu’elle ferait bien l’affaire.. Il espérait avoir fait le bon choix. Ils lui avaient demandé un corps fort et agile qui allait faire office d’hôte pour il ne savait quoi. Il l’avait vu grimpé aux arbres avec l’agilité d’un fauve et l’avait vu abattre des harpies et des ogres avec la férocité d’un lion. Il avait fait un bon choix, il en était convaincu.
Lentement, très lentement, il s’approcha de sa proie. Il était vêtu d’un noir perçant, qui lui conférait une quasi-invisibilité en cette lui sans lune. Elle était immobile, en pleine méditation face au feu. Progressant à pas de chat, il s’approcha avec une lenteur calculée. Rendu à quelques pieds de sa cible, il s’arrêta, incertain des gestes qu’il allait commettre. Jamais il n’avait hésité avant de tuer, mais cette fois, c’était différent. Il ne tuait pas pour lui, mais pour un autre. Il s’était juré de rester dans le droit chemin, mais dans ces circonstances, il ne pouvait que ravaler sa promesse et agir, il n’avait pas le choix.
Il pris une grande inspiration, et parcouru les dernières enjambés qui le séparaient de la jeune elfe. Avant qu’elle n’est pu remarqué quoi que se soit, une main se plaqua contre sa bouche et lui pinçant fermement le nez, puis un bras entoura sa poitrine en lui serrant les bras contre les flancs. Il la coucha au sol, restant insensible aux gémissements d’horreur étouffés par sa main gantelée. Puis le silence.. le corps qu’il maintenait contre lui était désormais mou et froid. C’était fini, elle était morte. Après un moment de silence, il entreprit d’apporter le corps qui se raidissait de plus en plus dans un endroit qu’il savait sauf, où personne ne viendrait troubler le sommeil éternel de la défunte avant le grand jour.
Post by Lili - August 18, 2007 at 1:00 AM
Disparitions
Quant à elle, de son côté, elle se mis à la recherche d'un corps parfait. Un corps qui serait aussi habile que fort et qui jouissait d'une jeunesse confortable. Si il était inutile de ramener un corps humain, est-ce qu'un demi-elfe pourrait faire l'affaire. Après tout, ce sont eux qui jouissent de la meilleure des couvertures. Ils se fondent partout, touchent à tout, de véritables petits rats. Ainsi, la Belle se mit à suivre une jeune étudiante pourpre.
Comme il lui était aisé de l'approcher, discuter avec elle, et peu à peu la charmer. Elle parlait de ses histoires magiques avec une fluidité et une intelligence surprenante. Sa naïveté faisait par contre d'elle une cible de choix. Ainsi, pendant toute la journée, elles prirent du bon temps, allèrent dîner dans une taverne de la basse ville et allèrent vers la forêt pour l'aider à cueuillir des ingrédients magique, prétendait Belle. Elles continuèrent ainsi leur chemin pendant de longues heures, jusqu'à disparaître loin de toute civilisation...
Eleanor ne revint plus jamais.
Post by Lili - August 19, 2007 at 5:57 PM
S'additionnant aux disparitions, un elfe noir, à peu près inconnu fut porté disparu à son tour. La grande affection éprouvée par le peuple fit en sorte que les recherches ne s'étendirent pas d'avantage. Cependant la rumeur se répendit auprès de la société Elfique noire. Bien qu'il n'était qu'un mâle, un combattant de surcroît, on n'aimait d'ordinaire pas que les gens s'en prennent aux leurs.
Ligoté à une chaise, il était proprement bien aligné avec une jeune demi-elfe. Sans arriver à retrouver sa vigueur, Xanathan arrivait par moment à combattre la drogue qui lui était administrée. Il lui arrivait d'avoir de brefs moments de lucidité. La demi-elfe à coté de lui avait une chevelure d'un blond vénitien absolument merveilleux, et son corps semblait aussi doux qu'il était parfait. Pour une personne normale, cette situation aurait pu être absolument terrifiante, mais l'elfe noir cherchait encore un moyen de s'échaper à cette vilaine posture pour arriver à en faire payer le centuple à la personne qui l'avait ainsi traité.
Parfois, lors de son éveil, il pouvait entendre la rumeur d'une mélodie chantée, lui rappelant parfois celle que les fanatiques de Thaar sussuraient inconsciemment. Et ces mains si douces qui le caressait avant de le droguer à nouveau. Une odeur sucrée, celle de la femme, souvent il avait pu la humer avec ses nombreuses maîtresses. Mais de ne pas réussir à trouver celle qui émanait l'excitait d'avantage. Même s'il avait l'habitude avec ses soeurs de sang d'être un sous-rang. Jamais il n'avait eu l'humiliation d'être la victime d'une race inférieure. Mais comment dire, l'idée de pouvoir reprendre la belle à son propre jeu l'excitait d'avantage. Il imaginait souvent le scénario, différent à chaque fois, lui vainqueur en tous moments.
Cependant, son ravisseur était trop bien dicipliné. A chaque fois qu'il croyait pouvoir goûter enfin à la douceur de la vengeance, elle venait lui presser un mouchoir humide contre la bouche et le nez. Fou de rage, et à la fois séduit par le manège tout à fait mesquin, il se débattait comme un animal pris au piège.
La Belle aimait jouer avec eux de la sorte. Une nouvelle passion? Sans l'ombre d'un doute. Elle n'exprimait pas le besoin de les éliminer, après tout, on ne lui avait demandé que des corps, morts ou vifs, ils seraient simplement encore plus intéressants s'ils savaient encore exprimer le souffle. Elle était fière de ces crimes qui n'avaient encore suscité l'intérêt de personne. Après tout, un criminel est toujours à la recherche du crime parfait, celui qui ne se résoud jamais. D'un coté, elle fantasmait à l'idée qu'elle-même serait libérée, et elle aimait les toucher, tous les deux, dans leur état de béatitude, au moment où la drogue était la plus efficace et ils déliraient. Leurs joues, leurs cous, leurs mains. Elle aimait les observer lorsqu'ils étaient le plus vulnérable. Mais, non, elle ne les tuerait pas. Ce n'était pas à elle de le faire...
Post by Lili - August 20, 2007 at 6:23 AM
Il ne restait que le troisième corps à arriver, et il en fit la livraison, à l'endroit demandé.
L’obscurité était enfin tombée sur la grande Citée, il allait enfin pouvoir agir. Elle lui avait indiqué l’endroit où il devait porter le corps. Il se réjouissait déjà de savoir que toute cette histoire aller bientôt ce régler, il pourrait enfin reprendre un court de vie normal.
La nuit était étoilée et la lune brillait de tous ses éclats mais Systéria était calme, il ne se ferait pas surprendre. Il dégagea le corps de l’endroit où il l’avait caché, puis le déposa sur son épaule, enveloppé dans drap sombre. Lentement, il marcha sur le chemin des fermes, son regard balayant constamment les alentours, aux aguets. Il piqua dans la forêt près du monastère et déboucha près du lac. À peine sorti des bois, il surprit un bruit derrière lui. Des branches qui craquaient sous la pression des pas de quelque chose.. ou quelqu’un. Prenant bien soins de remonter son foulard, il jeta un coup d’œil vers la provenance du bruit. Il vit qu’une chose.. deux yeux flamboyants tapis dans l’obscurité de la forêt. Une seconde plus tard, un immense loup bleuté bondit en sa direction, crocs sortis et prêts à se refermer sur sa proie..
Deux mots. Une aveuglante lumière écarlate qui perce la nuit.. puis le silence. Une oreille attentive aurait pu percevoir un très bref hurlement de loup.. sans plus. Il était là, le bras tendu et à la main une longue kriss tendue vers l’avant. Un loup y étant empalé par la gueule, immobile. Il le laissa tombé, l’arme bien encrée au fond de la gorge.
L’ombre repris le corps et continua sa route vers la plage. Il laissa là le corps voilé, à l’endroit où sa Belle lui avait décrit. Une note reposant sur sa poitrine ; J’espère qu’il te conviendra..