L'épouse du néant

L'épouse du néant

Post by Lenne Vespari, CP - October 10, 2007 at 8:06 AM

*Le crissement de sa plume sur le papier vint à l'énerver. Elle observa le bureau dans lequel elle était recluse ; elle aurait été enfermée dans une cellule que la sensation aurait été la même. Ses yeux glissèrent sur la flamme chancellante de la bougie qui illuminait la pièce. Elle quitta sa chaise et s'avança devant son bureau. Un moment, ses paupières se fermèrent, non sans douleur. Elle était probablement fatiguée. Des images loitaines lui revinrent, oubliées et reniées.

Dans ses songes, famille et liberté la narguait, maintenant trop éloignées pour qu'elle puisse se venger d'elles. Hantée par la tourmente du passé, elle revoyait des êtres qu'elle n'avait jamais pu aimer avant leur mort et d'autres qui l'avaient trahie avant même qu'elle ait pu avoir confiance en eux. Désabusée, elle se perdait dans les flots de mémoire que l'âge lui conférait.*

-Dame Vespari..?

Ramenée à ce qui était jugé réalité, elle n'avait pas entendu la porte s'ouvrir. La force de réunir l'hypocrisie nécessaire à adopter la politesse lui manqua, sa réponse brusque froisserait assurément l'imprudent qui était entré.

-Que voulez-vous ?

L'homme pénétra dans la pièce, mais resta sur le pied de la porte devant la scène. La Sage était à genoux au centre d'un bureau dans un désordre total : les bibliothèques avaient été mélangées, les missives et les papiers éparpillés à même le sol. L'ordre avait quitté la pièce et sa seule lumière, une chandelle vascillante, donnait au tout une apparence lugubre.

-Le courrier..

-Jetez le parmi le reste..

*L'homme s'exécuta et sans demander son reste il quitta la présence de la femme, refermant la porte sur son sinistre monde. Elle observa la ration qui venait d'être amenée à la prisonnière qu'elle était, puis dans un soupire, elle fixa son reflet qui se moquait d'elle dans le métal luisant du candelabre. Ses traits étaient usés, marque indélibile du temps sur sa frêle existence d'humaine.

Elle n'avait pas peur de mourrir, c'était sa destiné. Toute personne qui naît se devait de mourrir, c'était là une de ses seules certitudes. Au fil des années, la sage avait fait face à nombre de confessions et ses connaisances étaient considérables. Dans le monde de Systéria, elle avait il y a longtemps accepté de feindre l'ignorance totale. Ainsi, elle n'avait pas à craindre pour sa vie, même si elle aurait pu jouer sur la vie de tellement d'autres.

Ses pensées divaguèrent un instant. Les gens combattaient les informations par la mort pour espérer vivre, mais étaient tuer pour avoir provoquer la mort. Des cercles vicieux qui n'étaient en fait que le reflet de la peur des hommes. La majorité décidait du bien et du mal, puis elle vivait dans un extrême ou dans l'autre. Les gens s'appliquaient toujours à choisir le bien ou le mal, comme si c'était la seule chose qu'ils pouvaient controler. Dans un choix comme dans l'autre, au final, ce serait la mort. Plusieurs pourraient survivre un temps dans les écrits de l'Histoire s'il avait fait beaucoup de bien ou beaucoup de mal. Restait-il que les concepts du bien et du mal étaient eux-mêmes difficiles à définir, flous et relatifs à ce que les individus déterminent de l'avis de la masse.

Elle avait été contrainte à l'administration très tôt, sauvée brièvement par Saël, puis par Laelia et Mundus, son extravagence et sa différence de jadis étaient étouffées par l'ouvrage. Elle soupira, vulgaire automate qui se devait d'être comme on l'a programmée, vidée de sa substance initiale. Elle n'avait même pas la volonté de le changer.

Lentement, elle s'avança devant la dague qui lui servait à ouvrir les lettres. La lame brillait dans la flamme de la bougie. Si froide au contact de la peau..*


Post by Alastore, Emp - October 10, 2007 at 9:44 PM

une toge et un chapeau noir , quelques mèches bleu passant sur le foulard qui masque son pale visage , le sinistre individu marchait dans les quartiers pourpre .

il croisa un messager sortir du centre des archives , il l'interpella :
"Dite moi mon brave je cherche la Sage Vesparie puis je savoir ou se trouve elle ? "

le messager regarda un moment l'individu qui se trouvait en face de lui son regard se posa sur le dossier qu'il tenait dans sa main puis se décida a répondre :
** dans ce bâtiment , à l'étage vous pourrez pas la manqué j'en reviens justement . **

l'individu au cheveux bleu le remercia puis entra dans le bâtiment , monta les escaliers de bois , quelques grincements se faisaient entendre à chaque marche de gravit , puis il traversa le sombre couloir , marchant d'un pas lourd , lent et régulier .
De toute évidence , l'ambiance sinistre voir malsaine qui régnait dans la bâtisse allait parfaitement avec le visiteur , a croire qu'il aurait pue être le propriétaire .
Il arriva finalement à la grande porte en bois massif , s'arrêtât un moment devant celle ci , il se refusa à frapper de peur de briser le silence qui y régnait il posa simplement la main sur la poignée et poussa la lourde porte , ses yeux scrutant la salle ...


Post by Lenne Vespari, CP - October 11, 2007 at 10:20 PM

*Au sol, dans ses drapages violacés, son teind pâle illuminé par la chandelle dont la flamme dansait sous le mouvement du vent produit par la porte, la femme déposa ses yeux sur le Juge. Une dague d'acier brillant dans sa main droite, déposée sans pression contre la peau blanche et fragile de son avant-bras. Ses yeux vidés de toute vigueur, foncés et morts. Ses cheveux, encore plus sombres dans la nuit, glissaient le long de son visage, seul élément ordonné de la scène.

Elle déposa doucement la dague, directement contre le sol, dans un bruit métallique étouffé par les papiers et lettres traînant directement sur le sol. Quelques feuilles volèrent autour d'elle, entraînées par l'ouverture de la porte. Sa voix, absente, lente, comme une plainte murmurée.*

-Comment vous a-t-on laissé entrer jusqu'ici ..?

*Sans véritablement se soucier de l'infraction, faussement une considération, véritablement un devoir, elle observait le juge qui troublait sa noirceur de par la sienne. Non pas un rayon de lumière, mais davantage un arrêt temporaire dans la nuit.

Elle avança son bras dans un vol de sa manche violacée, puis tira d'une pile de lettres quelques-unes d'entre elles, scellées par la cire de la Confrérie Pourpre, sceau conforme et constant, comme le travail des hommes produisant à la chaîne. Elle les tendit vers le juge. Ses mots étaient vides, prononcés par obligation.*

-On m'a demandé, pour la guerre, de dresser les Actes de décès. Voici ceux qui sont morts et qui n'ont pas de familles. C'est au Tribunal de les considérer.

Le silence ajouta ensuite son voile sur la scène.