Barreaux immortels
Post by Lili - November 2, 2007 at 7:57 PM
Le bruit d'une cage qui se secoue. Les barreaux de fer qui se heurtent à des griffes, à des crocs. La violence du débat pour la survie. Les poils hérissés, le frisson qui parcours le corps entier, en cherchant une issue, sans arrêter, trouver l'issue. Prisonnière, prisonnière de son esprit.
Libérez-moi, laissez-moi voir. Libérez-moi, laissez-moi agir, bouger, respirer, rugir... tuer!
Ses doigts aux bouts usés saignaient alors qu'elle cherchait à se creuser une issue au travers des murs de son esprit. Le sang se répandait en de sombres écritures sur les parois. Imagination, douce imagination, qui devient si amèrement une prison. Ses ailes, jadis simagnifiques s'étaient atrophiées, les yeux étaient tous rivés sur elle, certains désormais fermés, comme si ils la reniaient. Tapise dans un coin, elle se mit à pleurer de rage. Comment pouvait-on être si brillant, si magnifique et fort et devenir d'un seul coup si misérable. Non, elle ne voulait pas disparaître, mais pourtant n'était-ce pas ce qui arrivait?
Larmes amères, salées. Larmes acides, poisonneuses, qui brûlaient ses joues sur leur passage, et s'évaporaient avant de retomber plus bas. Ce monde ethérique où elle était prisonnière était noir. Noir rempli d'ondes colorées. Ses pieds touchant la mer d'éther. Cette mer où chaque âme se baigne, et pourtant ne se retrouvent qu'une fois morts. Cette berge infinie où personne ne se retrouve, perdus dans l'angoisse et la profondeur du monde des spectres. Le bercement des âmes mortes, caressant ses pieds, tout lui semblait une prison, elle avait envie de caresser ce corps, de le faire vibrer, de créer. Oui, la Belle était une créatrice. Sélective, précieuse, pointilleuse, manipulatrice. Son souffle était pourtant encore présent, qu'arriverait-il..?
Respire et regarde... regarde, car tu pourra voir le monde au moins une dernière fois.
Post by Lili - November 5, 2007 at 4:36 AM
Le bout de ses doigts qui trempent dans les ondes d'éther. Chaque énergie, chaque forme spirituelle, chaque flux magique répondant à sa présence. Prisonnière dans ce monde d'esprits, conservée, intacte. Comme un papillon qu'on épingle dans sa collection. Baillonnée, mutilée, mais encore en vie. Son corps lui apparaissant comme coloré, vif, mais comme si la vigueur de ses couleurs s'éteignaient d'heures en heures. La belle était en détresse, un appel au secours s'envoyait par delà le monde spirituel, de son aura, de sa psychée. Un hurlement muet. Où seulement une multitude d'anneaux colorés pouvaient se véhiculer, dans sa manifestation d'un monde désolé, représenté par un noir infini décoré d'ondes et de vagues de couleurs plus ou moins vibrantes. Sa poitrine explosait d'une souffrance, comme si un bouton de rose en sortait pour éclore. Ouvrir son coeur, comment étais-ce possible? La haine n'était-il pas ce qui faisait tenir le monde ensemble?
Le noir immuable, passait parfois au gris, comme cette personne qui devient lentement aveugle. Mais luttant contre le trépas, la bête reprenait le dessus, se remplissant de colère. Par delà la psychée, le corps physique en ressentait les effets. Frissons, grognements, soupirs, calmes féroces, moments de profonds silences. Des regards qui vous pénètrent jusqu'à la moelle. Il n'y avait que trop peu de gens qui étaient sensibles aux manifestations du démon. Le sang de ses larmes ne suffisait pas pour attendrir les coeurs. Et de toute manière, Oumlobtouk ne voulait pas les coeurs, non elle voulait le sang. Le sang, l'esprit, le pouvoir. Trouver la place, trouver l'élu. Comment pouvait-elle échouer, serait-ce possible d'échouer? Comment cet esprit humain réussissait-il à la déjouer...