¤ Extraits de vie ¤

¤ Extraits de vie ¤

Post by Cassandre D'Estré, Cp - September 16, 2005 at 12:30 AM

Doucement elle glisse le long de sa joue, perle d'humidité. Goutte de chimère qui doucement file pour mourir en une auréole opaque. Elle symbolise la souffrance qui l'étreint. Miroitante, éphémère comme une vie; elle dévoile sa faiblesse.
Lentement, les yeux fixés sur l'image que lui renvoie le miroir, elle contemple le néant ...

- Pourquoi !!!

Pour toute réponse le silence. De sa main glaciale, il ressert son emprise sur la chambre sans âme où elle a trouvé refuge. Sans liens, ni attaches elle erre au hasard de son destin. Quête inlassable pour rattraper ce qui fuit ... Il l'emporte vers l'abîme, cet ennemi sans faille. Impitoyable, son emprise sur chacun broie leur fugace existence.

Un spasme aussi soudain qu'impétueux secoue son corps, l'éclat de ses yeux ,aussi pâles que la glace, reflète une détermination implacable.

-Jamais!! Jamais tu ne gagneras ... tous tu les as emporté, rongés par les ans, croulant sous la vieillesse. Voilà ton présent à la vie. Mais moi tu ne m'auras pas ..... Les entraves seront brisées à jamais, et dans l'immuabilité je me rirais de toi...

*Un sourire sans joie éclaire son visage délicat. Lentement elle se lève, d'une allure nonchalante elle se dirige vers la porte et se tournant une dernière fois vers le miroir. *

- Cela ne fait que commencer....


Post by Cassandre D'Estré, Cp - February 5, 2006 at 3:59 PM

Des volets clos filtrent fragile dans la pénombre de la pièce les rayons du soleil. Les traits tirés, le regard froid la jeune femme assise à une table se penche sur un livre. Sa plume vole rageusement sur les pages maculant leur blanc laiteux de sombres cicatrices.

[Extrait du journal de Cassandre D'Estré ]

*[...] Chaque minute qui passe est une victoire, lentement mais indéniablement il pose sa marque terrible sur moi. Comme du bétail je lui appartiens encore .. et encore. Pas de traces cependant ... mais pour combien de temps .... *

**Elle s'arrête et libère ses mains qu'elle porte délicatement à son visage. Du bout des doigts elle suit les contours le geste en est presque sensuel mais dans ses prunelles se lit la crainte. Elle s'interrompt comme à regret et reprend son activité d'écriture. **

Mes recherches me mènent sans relâche vers des lieux de plus en plus funestes. Mon âme frémit parfois à l'approche des ténébres que semblent contenir certains des ouvrages dont je feuillète les pages. Pourtant, je dois avouer ressentir lors de mes lectures une joie morbide. Une étrange exaltation enivre mon esprit le peuplant de murmures insidieux. Cependant aucun danger, aucune crainte ne pourront me faire reculer. Non ....
jamais je ne renoncerais quelqu'en soit le prix ......

Elle lève doucement la tête et se tourne vers le miroir. Une lueur de défi brille dans ses yeux alors qu'elle fixe son reflet.

- Regarde moi ... et pleure ma perte, tes griffes desséchées n'altereront jamais ma personne.

**Elle referme le livre et se dirige d'un pas lent vers le lit. **

- Qui sait peut être ce soir ...

Elle laisse échapper un soupir, alors que sa conscience glisse vers l'oubli du sommeil.


Post by Cassandre D'Estré, Cp - February 22, 2006 at 8:57 AM

Debout contre la porte close de la chambre, elle attend que son coeur emballé retrouve un rythme normal. Puis lorsque cela se calme elle s'avance nonchalemment vers la table et s'installe. D'un mouvement lent, elle ouvre le livre devant elle, puis ayant humidifié une plume elle se met à rédiger.

[Extraits du journal de Cassandre D'Estré]

[...] la vie va de découverte en découverte. Qui aurait cru cela. Le destin facétieux s'est révélé plaisant. Je suis plus que je ne pensais mais moins que je n'espère.
Et pourtant cette nouvelle ne va pas s'en d'étranges dissonances. Une sorte de fuite du temps.... Non ça n'a pas de sens !! Alors que je devrais avoir remporté une victoire, tout semble glisser encore plus vite.
Pourquoi ?

** Elle referme le livre et se laisse aller contre le dossier de la chaise. Puis à voix haute.**

- Crois-tu que je ne sache pas à quoi tu joues. Mais tu n'y arriveras pas. J'ai gagné un sursis tu ne m'en priveras pas.

** Se redressant d'un coup, elle balaie la pièce du regard et s'arrête sur le miroir. Tandis qu'elle contemple son reflet, un sourire carnassier se forme sur ses lèvres.**

- Bientôt cela sera figé et tu ne pourras plus qu'hurler ta rage face à ton echec.


Post by Cassandre D'Estré, Cp - March 3, 2006 at 4:01 PM

L'argent filait, fondait, bientôt aux grès des vents elle devrait se laisser porter. Le jour s'annonçait, sa lumière implacable coulait entre les ruelles endormies de la cité. Elle rentrait les yeux cernés, les traits tirés. Encore une nuit à chercher, encore des heures égrainées à feuilleter de vieux ouvrages poussiéreux. Nouveaux savoir, mais rien, rien qui ne la rapproche vraiment de son but. Avec lassitude elle gravit les escaliers vers la chambre miteuse où ses économies disparues lui permettaient de survivre. Laissant tomber sur le sol douteux sa cape, elle se dirigea vers la petite table bancale, ouvrit le livre de cuir y reposant, s'installa dans la chaise, et commença à rédiger.

[extrait du Journal de Cassandre d'Estré]

Toujours rien, tout me semble si étrange à présent. La situation m'échappe. Comment cela a t'il pu arriver. Quelle malédiction hante mes pas ?
Comment aurais-je su que ce sursis tant attendu, s'avérerait une fuite accélérée vers le néant. Elle ronge et grappille ce qui m'est du....

** Un soubresaut incontrolé renverse le pot d'encre sur une partie du journal. Laissant échapper un cri rageur elle entrepit d'essuyer tant bien que mal.**

[....] j'ai remis la lettre, espérons que cela porte ses fruits. Je ne peux continuer comme cela. S'ils accpetent ma candidature, j'aurai accès à tous leurs ouvrages... la solution sera peut-être à ma portée.[....]

Elle ecrivit encore jusqu'à ce que le soleil vienne darder ses rayons sur elle. Son corps soudain saisit de tremblement involontaire, elle se laissa glisser au sol.
La crise durée, durée, épuisant ses dernières énérgies dans une vaine résistance. Au bout de longues minutes cela parut se calmer, se trainant plus que marchant elle atteind le lit. S'enroulant dans la couverture, elle sombra dans l'oubli d'une autre vie.


Post by Cassandre D'Estré, Cp - August 11, 2006 at 10:47 PM

La jeune femme contemplait la chambre d'un air indifférent.

- De nouveau en ces lieux ... Pas la même chambre mais sa soeur jumelle. Elles se ressemblent toutes.

Las, elle dépose ses affaires dans la malle près du lit. Puis se dirige vers la modeste table située dans l'angle opposé de la pièce. Nonchalamment elle fait courir ses doigts sur le bois poli par l'usage. Elle s'installe confortablement déposant devant elle un livre à la couverture ouvragée. Délicatement elle l'ouvre jusqu'à atteindre une page vierge de tout écrit. Au bout de quelques instants le crissement de la plume seul troubla le silence.

[Extrait du Journal de Cassandre D'Estré]

Partir pour finalement ne rien découvrir de plus. Rien que moi... et ces souvenirs. Comme autant d'images irréelles, ils distillent leur émois troublant dans mon esprit. Ne me laissant jamais de répit.
Sont-ils mien ou pure invention ? Cette fillette solitaire a t'elle vraiment existé ou n'est ce qu'une chimère ?

J'ai cru pouvoir en apprendre l'origine en remontant l'étendue de ma vie. Retourner sur le continent, rencontrer ceux qui m'ont connu... les ont connu ses fantomes perdus. Aller dans ces lieux où ... j'ai vécu ? elle a vécu cette fillette qui aurait pu ... du être moi.
Ainsi mes pas ont foulé la poussière blanche de cette pièce vidée de son essence. Assise sur le parquet grinçant, les yeux clos, j'ai écouté le silencieux ressac d'un passé retracé par d'autres. Tentant de l'éprouver par moi-même.

Elle a la senteur fade des maisons délaissées, le soleil joue au travers des volets fermés créant des halos d'or dans la pénombre.
Le temps s'immobilise, il se rétracte puis s'étire vers l'Avant...et s'arrête.
Elle est là, debout contre la commode, toujours le même clair-obscure d'un après-midi de printemps. Ses cheveux cachent son visage, la tête penchée vers l'avant elle contemple un objet qu'elle tient dans sa main.
Prudemment elle fait jouer les perles scintillantes les roulant entre ses doigts fins. De l'autre coté, derrière la porte se trouve celle qu'elle nomme mère les rares fois où elle l'entrevoit. Silhouette éthérée au parfum d'ambre fruitée, aux traits indéfinis.

Silencieuse elle espère, solitaire dans son coin, presque oubliée elle guette l'ombre aimée à qui appartient le collier. Heureuse de pouvoir courir vers la femme pour lui remettre le joyaux pieusement conservé.
L'attente se prolonge, la mélancolie envahit les pensées de la petite fille. Lentement la compréhension née et rampe dans sa conscience. Inexorablement elle devient tristesse puis colère alors que de la cours lui parvient le bruit des sabots d'un cheval et d'une caléche qui s'éloigne. Abandonnée une fois de plus, blessée, elle laisse une vague de haine la submerge. Ses yeux brillent dans le demi-jour d'une rage froide tandis que consciemment elle brise d'un coup sec le fil du pendentif. Pendant quelques secondes elle ressent une joie sauvage qui éclate dans un rire convulsif alors que les perles tombent sur le parquet.

La plume interrompt son ballet, la jeune femme se fige. Elle se lève tremblante pour aller s'effondrer sur le lit.


Post by Cassandre D'Estré, Cp - September 17, 2006 at 5:15 PM

** Elle rentre légérement hagarde. Sans logique ses pas l'ont mené vers nul part, ses recherches ont repris sans résultat concluant. Les yeux dans le vide elle se laisse glisser sur les peaux soyeuses. Sur le sol, les plis délicats d'une cape abandonnée meuble le parquet. Alanguie près du feu, elle rêve de chimères. Son esprit divague vers le néant paisible du sommeil. Pourtant elle est là, elle murmure, cette petite voix enfantine, elle accuse probablement.**

il fait chaud et l'autre erre. Cachée dans ton cocon sociale tu es si pitoyable. Une maison douillette. Une place dans la société. Que ces ombres fugitives doivent être contente. Non, qu'en dis-tu ?

Oui tu restes muette, comme toujours tu vas fuire. Mais elle sera là. Cette douce amie, jamais elle ne faillit. Mais toi que vas-tu faire ? Es-tu ce qu'il a dit ou bien es-tu ce que tu crois être ?
Allons, allons cesse de jouer, montre moi à quoi tu ressembles.

** Sur le visage de la jeune femme, différentes émotions se suivent. La colère, la tristesse, puis ... puis plus rien. Elle sombre dans l'oublie douillet d'un sommeil miséricordieux.**


Post by Cassandre D'Estré, Cp - February 27, 2007 at 1:55 AM

Un éclair soudain, une violente souffrance ... puis rien...
Un sentiment de paix, la douce caresse de l'oubli qui se confond avec le néant.

Juste une brève perle de conscience dans un espace infini. Pour l'instant toujours consciente elle se laisse glisser vers l'abysse.


Post by Cassandre D'Estré, Cp - April 11, 2007 at 1:37 AM

Alors qu'elle tentait d'attraper un objet posé sur le haut d'une étagère, la jeune femme trébucha entrainant dans sa chute un coffret poussiéreux. Massant doucement son bras endoloris son regard se figea sur l'objet. Une multitude de souvenirs surgirent dans son esprit. Comme une fissure dans un barrage. Au début une lente rigole d'eau en quelques secondes l'édifice s'effondre sous la pression.
Secouée par des tremblements incontrôlables, elle se laissait dériver emportée par le flux. Ils remontaient à la surface comme autant de bulles de savons, les instants d'autrefois, ils explosaient en des myriades de sentiments.

D'un geste machinale elle ouvrit la boite et en sortie un livre à la couverture de cuire finement ouvragée. Dans le silence ouaté de la pièce un rire cristallin brisa le silence. Cassandre feuilleta l'ouvrage. De nouveau maitresse d'elle même, elle s'assit à son bureau.

Elle posa le cahier bien en évidence sur son bureau. Il faut toujours finir ce qui a été commencé.


Post by Cassandre D'Estré, Cp - May 15, 2007 at 4:12 PM

La porte se fermait sur un vivant, tandis qu'une autre s'ouvrait vers l'illusion. Dans sa demeure plongée dans le noir, la chercheuse blottie près du feu frissonnait sous l'impact de ses pensées.
Dans son âme, une brêche s'ouvrait sous la poussée d'une petite voix mélodieuse d'où percée la folie. Son énergie concentrée à repousser le flux si bien contenu.

** Une note, une errance, retourne dans la tombe d'où le baiser glacial de la mort ne présage aucun retour. Tu es morte il y a si longtemps.**

** Un long cri perça le silence alors que le corps de la jeune femme tombait inanimé au sol. Dans un éclair éblouissant une compréhension qui lui était étrangère jaillissait dans son inconscient. A ses oreilles, la chansonnette se faisait hurlement.**

**Dans la rue sombre elle avance. Son passé pour un temps abolit. Qui est-elle vraiment ? Qui fut-elle parfois ? Elle s'en moque, les doigts humides de peinture, elle erre au grès des vents. Une rengaine qu'elle lance en avant, lui ouvre le chemin. **

Un pas, puis un autre, sur la faille elle chantonne.
Fillette, fillette, à l'âme déchue.
Dans l'oubli elle fonde ses rêves.
Pour une vie, elle danse à corps perdu.

Elle se moque du qu'en dira t'on. Du passé elle n'en a cure, de l'avenir une autre s'en soucis. Pourquoi pleurer sur ce qui nous échappe ou qui n'est plus. Le présent, lui suffit amplement.
Pour une toile, un croquis, ses mains de fée figeront l'éternité. Mais à chaque coup de pinceaux, un peu de vérité sera dévoilée. Qui n'a crainte d'affronter son reflet, d'elle sera comblé. Pour les autres ... à eux de juger si ce qu'ils voient leur fait peur ou les ravis.
Mais voila la nuit venue il est temps de laisser la place, bien d'autres veulent vivre et eux savent pourquoi.

** Un rire dément roule dans sa tête. Alors qu'une petite voix charmante lui chantonne.**

Elle rit, elle pleure celle qui enterre le vivants.
Le passé une fois vécu ne s'oublie pas.
Ma vie même dans le néant te suivra pas à pas

Le silence fit place à la tourmente. Glacée et tremblante, Cassandre se redressa en titubant. Difficilement, à bout de force elle se hissa jusqu'à son bureau. D'un geste las elle alluma une bougie puis muni de sa plume ouvrit le livre finement ouvragé si longtemps oublié.

[Extrait du journal de Cassandre D'Estré]

L'écriture au début laborieuse et vacillante se raffermit au fur et à mesure qu'elle se reprend.

....Elle est morte ? Si longtemps que je l'ai tué. Mes mains tâchées de son sang sont à jamais souillée....Elle est morte !
A moins que ... cela n'est possible, le sort en était scellé à jamais vaincue elle devait abondonnée la vie offerte par mes voeux. Mais pourtant, discuter avec ce demi-homme a ... A quoi exactement ? ravivé l'éclat sombre de sa présence ? Quelle ironie. Un sentiment me frôle et l'absurde se déchaine.

Pourquoi l'ai-je laissé me toucher ....

Etait-elle mort ? ....


Post by Cassandre D'Estré, Cp - June 5, 2007 at 7:21 PM

- Piégée ... soumise et dupée ....

Doucement elle tend la main pour frôler du doigt la peau chaude de la forme allongée près d'elle.

Un long frisson glacial la traverse de part en part, lentement elle se rapproche du corps et se love contre lui. Les yeux mi-clos elle écoute la respiration de son amant. Mais le sommeil la fuit. Tant de choses, de soucis, de travail et ça. Sa main caresse tendrement le torse de l'homme.
Puis avec délicatesse elle se glisse hors de lit, prenant soin de ne pas troubler son sommeil. Dans la pénombre elle trouve sans peine son chemin jusqu'à la porte de la salle d'eau. La pièce est si petite.
Sans bruit elle l'ouvre, allume la chandelle et à l'aide d'une barre en métal ravive les flammes du braseros. En quelques minutes l'atmosphère déjà bien fort satisfaisante augmenta de plusieurs degrès.
La baignoire se remplit rapidement tandis que la jeune femme assise sur le rebord tisse les flux pour obtenir une eau à la bonne température.

Autour d'elle l'air prend une aura bleuté alors qu'elle manipule les éléments. Le réel se meut et se tord sous l'effet de sa pression.

Ainsi de suite jusqu'à obtenir satisfaction. En peu de temps le local se remplit de buée, un doux parfum de fleurs s'élève du bain. La jeune femme laisse choir d'un mouvement désinvolte le peignoir en soie beige dont elle s'était recouverte.
Un soupir de plaisir lui échappe des lèvres alors qu'elle entre dans l'apaisante quiétude provoqué par la chaleur.
Allongée la tête reposant contre un bord, son esprit dérive cédant aux pressions des ses pensées.

Un bruit imperceptible attira vaguement son attention, mais tellement ténue qu'elle ne jugea pas la peine d'ouvrir les yeux.
Un rire cristallin brisa l'instant. La jeune femme bondit sur ses pieds, l'eau ruisselant sur son corps dévoilé, ses long cheveux humide traçant des arabesques mordorés sur sa peau.
Les yeux écarquille de stupeur elle observe celle qui se tient près de la porte.

- Aussi démunie qu'un enfant elle offre son corps au public. Les hués se font haineuses et bientôt les pierres fusent pour lapider la pècheresse.

Le ton de voix enfantin légèrement trainant semble suivre une mélodie toute personnelle.

- Vivante aussi vivante que l'air est impalpable... Belle maison pour une belle traitresse...Joli mâle dans ton lit ....Oh !! prêtes le moi je peindrais son âme et caresserais sa peau de mes lèvres

- De .. depuis combien de temps es-tu arrivée ?

- Une minute, une heure, une vie... passé présent futur... jamais l'instant. Que t'importe je suis là à présent.

- Pas de rancune .... Jouer ... jouer toujours dans l'instant.

- Amies !!! comme dans la grande maison aux murs blancs et aux parquets poussérieux. Rires et chants, baisers et caresses.

- Figée, statufiée la gamine aux yeux étranges... dans le froid elle va rester

Reprenant contenance elle se mit à observer son invitée imprévue.

Envelopper dans la plaisante caresse de l'eau, sa peau frôlant celle de sa visiteuse, l'érudite se mit à esquisser un sourire.

- Son âme dévoile là sur une toile. Que le caché devienne réel. Peut-être un jour te verra t'il.
- Il est déjà mien vu qu'il est tien. A moi, à toi ... tu me dois une vie

Pour la chercheuse le temps semblait perdre toute réalité. Tout allait si vite et pourtant si lentement. Le départ de Thays, ses pas graciles dans les escaliers puis la porte d'entrée. Combien de temps... une heure, une minute ....Lorsqu'elle sortie l'eau était froide. Sur un banc reposait une clef. Dans sa tête raisonnait encore la voix chantante.

* Dans la ville aux rues pavées, une chambre attend une visite.... près des ventes et loin des gueux.*

S'enroulant dans une serviette épaisse, la jeune femme retourna dans sa chambre. Il n'avait pas bougé...Avait-il entendu quelque chose ?
Las elle vint de nouveau se blottir contre lui.


Post by Cassandre D'Estré, Cp - June 14, 2007 at 1:23 AM

Un sentiment de solitude et de perte l'oppressait chaque pas l'amenant chez elle rendait l'émotion plus intense.

- Perdue, perdue la petite fille. Sans famille, elle va errer comme une âme à la dérive

- Silence !
- Slience ! Silence

Se levant d'un bond agile et gracieux la jeune visiteuse prit le chemin la menant vers la sortie du quartier pourpre. Sa voix clair et pure aux intonations enfantines s'élevait dans le calme silence nocturne.
L'Erudite, resta un long moment immobile son regard perdu dans le vide. Puis avec lenteur elle franchit les quelques marches la menant chez elle.

La porte fermée sur le monde extérieur, elle se laissait glissé dans l'oubli. Enroulée dans une couverture elle sentait les prises glaciales du temps reprendre leur emprise sur son âme.
Sinueusement, hypocritement la Confrérie avait envahi son quotidien. Obnubilant chaque parcelle de son esprit, aliénant ses peurs ....

Ses peurs, si profondes qu'elles la jetaient dans les rues la nuit en quête de réponses.

Entre ses mains un carnet à la couverture de cuir ouvragé, ses doigts courant sur les passages s'arrêtant parfois sur un mot ou une ligne.


Post by Cassandre D'Estré, Cp - October 26, 2007 at 1:19 AM

La nuit a étendu son voile sur la demeure. Pourtant l'étudiant insomniaque aurait pu voir au dernier étage la lueur d'une chandelle.

Assise à son bureau elle écoutait le silence bruissant de la demeure. Le doux crépitement du feu dans la cheminée, les craquements des poutres, mille bruits, mille mouvances connues et reconnues. Et pourtant, une respiration, juste un souffle même pas un murmure, elle ne pouvait l'entendre d'où elle se trouvait. Mais elle le vivait, inspirant, expirant, buvant dans la solitude de son bureau chacune de ses respirations.

[Extrait du journal de Cassandre D'Estré]

[...] Tant d'errances et de recherches pour en arriver là. Toujours présente, elle hante mes pas, mes rêves et ma vie. Mais peut-être est-ce la .... sie... leur ? Où ai-je égaré la mienne pour vivre celle des autres ? A moins qu'elle ne m'ait jamais appartenu...[....]

[...]Une danse sans mélodie, mais à présent je m'y prête bien plus que je ne le voulais. Mais que peut-il révéler de plus ? Sera t'il aussi intéressant qu'il le promet ?
Etrange et intense, oui cela lui convient bien. Grâce à lui je vais me lisser, me policer. Imiter ces créatures avilies qui ne vivent que dans l'ombre de leur époux. La société les aime, elle les choit en leur offrant une place.
Je me demande vraiment si je pourrais jouer ce rôle. Il ne me le demandera pas, je le sais. Il m'offre une chance d'être acceptée au sein de cette ville.
Mais en ai-je réellement envie ? Ou n'est ce qu'une façon de me voiler la vérité ?
En tel cas que serait-elle ? [...]

[...] Elles chantent leurs complaintes funèbres. Leurs voix si glaçantes en deviennent enivrante cela m'effraie. Je ....note illisible Lancinante, entêtante .... chut dormez mes douces... bientôt vous serez apaisées.
Je perds ... je me perds .... le jour se lève et la nuit m'étreint. Des promesses d'éternités entre leurs mots enlacés .... si je les suis je suis perdue....* une écriture incompréhensible couvre le reste de la page *


Post by Cassandre D'Estré, Cp - November 12, 2007 at 11:22 PM

** L' Absence. **

Depuis son retour à Systéria, elle se sentait étrange. Eloignée, décallée, ses pas raisonnait comme étouffés. Les paroles des gens lui laissaient une impression de dichotomie, leurs bouches se mouvaient mais il fallait un temps avant que le son ne lui arrive.

Assise à l'auberge du Coin Chaud, son dossier reposant sur la table, elle contemplait fascinée le paladin lui faisant face. Ses traits mobiles et graciles dévoilant l'intérêt de cette affaire à ses yeux. Exalté, il ne remarquait pas ses silences, ses réponses parfois tardives. Pourtant elle ne pouvait renoncer au plaisir de la joute. Jongler, manipuler et jouer sur le sens des mots.

Le temps s'étirait en volutes impalpables, secondes durant une éternités, heures aussi brêves qu'un clignement de paupières. Elle se retrouva devant le tribunal, sous elle le sol se faisait de mousse, s'enfonçant sous ses pieds. Assise au bureau, elle perdait ses repaires. Absences et oublies, alors que son esprit assaillit par des voix se troublait, les acteurs de la scène apparaissaient et disparaissaient sous ses yeux sans qu'elle ne puisse rien contrôler.
Une partie d'elle observait, cependant, avec amusement. Chacun se mettant en place, jouant le rôle dans lequel sa personnalité l'enchevêtrait. Elle s'écouta réciter sa partie aussi inepte que le reste. Le juge s'avança et se mit à déclamer .... ronronnement monotone... lent ... absurde par sa pesanteur ... un monde au ralenti .... qui ne cesse de se mouvoir en de lentes circonvolutions.
Quelque chose devait se passer, la libérer, tentant alors de se lever pour fuir cette aberration. Elle fut accueilli par la néant. Plus rien qu'une perle de pensée sans attaches. Rien autour d'elle juste l'abîme peuplés de ses démons.

Ame errante, perdue dans un désert sans fin, elle cherche l'apaisement dans la conscience. Guettant les murmures au loin qui lui rappelle une vie à laquelle elle voudrait encore se raccrocher.


Post by Cassandre D'Estré, Cp - December 23, 2007 at 4:26 PM

Un rayon de soleil glisse entre les persiennes venant jouer sur les paupières closes de la jeune femme. Elle bouge dans son sommeil, s'étire puis doucement ouvre les yeux.

Lentement son regard fait le tour de la pièce. Elle frissonne et se laisse retomber sur l'oreiller.

Ses doigts délicats viennent masser avec douceur ses tempes sensibles, tandis que les yeux mi-clos elle repose dans une chambre qui n'est pas la sienne. Ses pensées sont lentes et peu cohérentes. La douleur s'associant à ce sentiment troublant de perte qui suit ses étranges réveil dans des lieux inconnus la rendent nerveuse.

Elle reste allongée de longues heures laissant la souffrance l'irradier par vagues successives. Le soir venu comme la marée sur la cote, la douleur se retire la libérant épuisée et tremblante.
Elle se redresse un peu vacillante et se dirige vers la commode. Son reflet dans le miroir lui dévoile un visage aux traits tirés par la fatigue. Elle l'étudie longuement en quête des infimes marques laissées par l'implacable écoulement du temps. Un soupir lui échappe alors qu'elle se saisit d'une brosse pour lisser sa chevelure. Cela fait elle se détourne.
Elle remarque les toiles peintes éparpillées sur le sol. Elle les rassemblent et les contemplent. Une attire son intérêt.

Une vaste plaine aux coloris vert sombres balayée par le vent se fond à l'horizon dans un ciel aux teintes nuancées de vert et de bleu nuit. Des nuages aux notes rouges argentées d'une lune de sang se mêlent aux étoiles donnant une impression de brume inquiétante. On distingue au centre de la toile une silhouette féminine vêtue d'une robe blanche dessinant des volutes autour de sa forme gracile. De son visage devant lequel des cheveux de couleur ébènes cachent les traits on ne distingue que l'éclat mat d'un regard ou perce un sentiment de solitude et de froideur cruelle.

Elle roule la toile avec précaution et la range dans l'une des sacoches se trouvant dans la chambre. Dans l'armoire, divers tenues sont suspendues, aucune ne lui appartenant. Elle les écarte à la recherche de ses propres effets qu'elle découvre tassé dans l'un des coins. Rapidement elle fait glisser la chemise de lin la recouvrant puis se vêtit.

** L'auberge est ancienne, toute de bois lambrissé qui craque sous ses pas. Le couloir peu éclairé l'amène vers de vastes escaliers. La salle commune est presque vide.**

L'Aubergiste, une fort jolie femme, lui adresse un salut avec un large sourire.

  • Une autre sortie de nuit pour saisir de nouveaux paysages ?

Cassandre la regarde un moment, puis silencieusement elle acquiesce.

  • Tom va scellé votre monture, voulez vous boire quelque chose en attendant ?

- Non merci ... je vous dois combien pour la chambre ?

La femme derrière le comptoir lui lance un regard perplexe et répond d'un ton où perce le doute.

  • Vous avez réglé pour un mois, lors de votre arrivée.

- Bien. A plus tard alors.

Nonchalamment, elle se dirigea vers la sortie. Son attention attirée par l'enseigne de l'auberge "Au chien qui dort". Un bref sourire se dessina sur ses lèvres. Dans quelques heures, elle sera en ville.


Post by Cassandre D'Estré, Cp - May 12, 2008 at 4:20 PM

Un vent frais et fort bruisse autour d'elle, jouant avec sa robe, cherchant à dénouer ses cheveux. Face à elle, le soleil éclaire un paysage saisissant. Agrippée à la balustrade de la pierre, elle domine toute la vallée. Au bas, dans la plaine se devine des petits hameaux à pertes de vue.
Respirant doucement, elle tente de reprendre le contrôle de ses membres, puis étudie son environnement proche. Se détournant lentement du précipice, elle contemple la vision qui s'offre à elle. Un village fortifié accroché à un pic vertigineux. Elle se trouve sur une petite place en pierre de taille, probablement la place principale du lieu. Près d'elle est installé un chevalet avec une toile encore inachevée. Un sourire sans joie se dessine sur ses traits alors que son attention se porte sur le pinceau dans sa main gauche.

** Encore une fois .... si seulement cette migraine pouvait cesser ....Il faut que je me concentre ....Maudit vent !! **

Sa main droite se presse brièvement contre sa tempe tentant vainement d'alléger la souffrance à présent familière. Des ombres dansent devant ses yeux, voilant à demi sa vue. Au loin des voix aux accents étrangers, cris, peurs, précipitation. Mais tout cela et si loin, une autre vie, une autre personne. Peu à peu elle perd pied et l'oubli l'entraîne loin de la douleur.

- Ritorna à lei ... Signorina Mi sente ? Bevete questa vi fara molto bene.

Une lumière dorée et vacillante l'éblouie presque, dans son palais un liquide chaud à la saveur sucré. Elle cligne des yeux, passe une main sur son visage. Alors que les souvenirs affluent elle s'aperçoit que sa migraine a disparu. Un soupir de bien être s'échappe de ses lèvres pâles. Elle se redresse encore faible, la chambre est spacieuse. De nombreuses toiles y sont éparpillées ainsi que des effets tels que des jupons, corsets et autres colifichets féminins, le tout dans un désordre presque savamment étudié.

Son regard vairon se pose sur l'homme prêt d'elle. Elégant et délicat, il a déposé le bol sur la table de nuit. Il lui sourit comme à une amie de longue date.

- Mi hai fato paura, Eri palida e giaciata. La prossima volta usciamo insieme.

Confuse, elle reste un instant silencieuse. Elle doit le faire partir, vite ... elle doit réfléchir, apprendre et comprendre. Un sourire exquis éclairant son visage, tandis qu'avec grâce sa main effleure dans un geste aérien celle de l'individu. Mouvement subtil qui peut révéler aussi bien du hasard que de l'intention. Libre à lui de lui offrir le schéma lui convenant.

- Grazie ... ho bisogno di essere da sola. Chi vediamo pui tardi.

Les mots lui venaient avec difficulté. Elle s'en maudissait mais elle n'avait plus parlé cette langue depuis de nombreuses années. Son hôte l'étudia avec curiosité mais n'insista pas. Il quitta la pièce non sans lui avoir jeter de nouveau un bref regard perplexe. Lorsque la porte fut close elle repoussa les draps. Une étrange langueur alourdissait ses membres rendant ses gestes maladroits. Avec précaution, elle se redressa et fit posément le tour de la chambre. Dans un tiroir elle découvrit un journal, les pages étaient recouvertes d'une écriture fine et gracieuse. Quelques croquis déroutant s'entremêlaient aux écrits.

Un sentiment de panique lui enserra le coeur.

Petit à petit le calme reprend le dessus et elle ouvre le document pour chercher des réponses à ses craintes.

Elle apprit qu'elle se trouvait en Egador et plus précisément dans l'Empire Bregunia, un village probablement situé dans « Le Passe de Brégunia » la frontère avec l'Empire Zanther. Elle y découvrit aussi le nom du charmant jeune homme se trouvant à ses coté lors de son réveil, Comte Octavio Di Ornela, ainsi que l'attention toute particulière qu'il semblait avoir pour l'auteur des textes. Un rire léger fusa cristallin dans la pièce alors que d'une main nonchalante elle jouait avec un carton d'invitation avec l'emblème du Comte pour un bal se déroulant dans les jours prochains. Il lui fallait se rendre à l'évidence, la maigre bourse qu'elle avait trouvé ne lui permettrait pas de regagner Systéria. Il allait lui falloir trouver d'autres solutions. Prenant une feuille, elle rédigea une réponse courtoise et délicieusement évocatrice.

Il lui fallut une semaine pour convaincre le Comte. Mais elle obtint finalement l'argent nécessaire pour son départ vers la cité de Posdrenia ainsi que pour payer un passage sur un bateau en direction de Systéria. Evidemment cela ne lui permettrait pas de voyager dans les conditions de luxe auxquelles elle était habituée. Mais il ne tiendrait qu'à elle de faire de la traverser un moment plus agréable que prévu.

Dix jours plus tard elle embarquait sur le " Chant du Soir". Sa cabine bien que modeste n'en était pas moins confortable et lumineuse. Encore 3 jours et elle serait en vue de Systéria.


Post by Cassandre D'Estré, Cp - February 22, 2009 at 12:28 AM

** La pièce en or roule sur le sol en bois lustré, elle vrille sur elle-même puis bascule une face offert à la vue de la Baronne. **

** Elle se penche et saisit, entre ses doigts fins, la monnaie frappée à l'effigie du dirigeant de la cité. Elle la range dans sa bourse de cuir suspendue à sa ceinture.**

** Un léger rire aux intonations cristallines s'éleva se mêlant aux crépitements des flammes. Rajustant sa tenue et se munissant de sa cape, la jeune femme prit la direction du centre de la cité.**


Post by Cassandre D'Estré, Cp - March 28, 2010 at 11:35 PM

** Quand le silence chante, les anges s'envolent... **

- Ils sont mort eux aussi ... mort durant mon absence .. ma fuite et qu'ai-je gagné ?

Nul réponse, nul bruit autre que le craquement des poutres en bois de la vieille bâtisse.
Devant ses pupilles félines, observant le sol parsemé de verres, des visions de paysages parfois magnifiques parfois terrifiant ternissent le présent, le rendant obsolète pour un temps. Tant de lieux visités, de choses découvertes sublimes et oppressantes mais de tout cela seul reste le sentiment suffocant, implacable qu'est la solitude.
Au loin résonne un rire moqueur, tandis qu'elle glisse sur le tapis, ses mains se referment sur les morceaux coupant s'entaillant profondément. Ses longs cheveux descendent doucement vers son visage le cachant derrière un rideau vaporeux.
Alors que le sang pourpre imprègne le tissu précieux sur lequel elle repose le corps parcouru de spasmes qu'elle ne peut contrôler. Un long et horripilant bourdonnement prend naissance, venu de nul part il ne vibre que pour elle et part elle. Il augmente au point d'en devenir douloureux. Un gémissement de souffrance s'échappe de ses lèvres closes et pâles alors qu'elle plaque d'un geste saccadé et dérisoire ses mains sur ses tempes dans le vain espoir de faire taire ce bruit odieux.

Brusquement elle s'effondre presque inconsciente, il lui semble percevoir par delà son supplice, une voix familière qui chantonne. Elle n'en saisie pas les paroles ni la mélodie néanmoins comme un noyé elle tente de s'y raccrocher. Son âme torturée se tournant vers le souhait illusoire que tout cela cesse à jamais. Lentement elle sombre dans l'oubli son corps et son esprit brisés par l'épreuve.


Post by Cassandre D'Estré, Cp - October 25, 2010 at 4:58 PM

Un retour inattendu
Quand la poussière et les araignées s'en donnent à cœur joie.

Loin de l'agitation du port, alors que la nuit s'étiole doucement laissant place à un triste jour de début d'hiver gris et venteux, le bruit d'une cavalcade ainsi que ceux des roues d'une calèche résonnent sur les pavés du quartier Pourpre.
L'attelage s'arrête devant la bâtisse aux volets clos dans l'Impasse des Runes. Le cocher quitte sa place pour aller ouvrir la porte en s'inclinant respectueusement. Une silhouette en descend, sa cape, de velours et de soie, bruisse sous les caresse du vent. De la capuche, rabattue sur le visage, ne s'échappe que quelques mèches folles aux nuances d'or rougeoyant. Tandis qu'elle gravit les marches menant vers la maison, le cocher aidé du palefrenier s'occupe d'amener les malles de la Dame.

D'un geste gracile, bien que dénotant toutefois un léger mécontentement, elle balaye, de sa main gantée de soie mordoré, les toiles d'araignées encombrant l'entrée.
Elle glisse la clef dans la porte qui s'ouvre avec difficulté émettant des craquements secs. Les gonds sont rouillés, le bois est gonflé d'humidité par le manque d'entretien. Un rayon pâle vient éclairer l'entrée laissant le reste de la pièce plongée dans l'obscurité, l'ombre de la Pourpre s'étire sur le sol se perdant dans la poussière accumulée par les longues semaines d'absences.
De la pointe de son escarpin en velours brodé, elle trace des arabesques sur le plancher poudreux. Du coin de l'œil, elle perçoit un mouvement furtif lorsque une myriades de petites créatures à huit pattes, apeurées par ce brusquement changement, prennent la fuite vers un lieu plus calme. Un bref sourire s'étire sur ses lèvres élégamment teintées d'une nuance rouge rosée.

- Messieurs, remettez cela en place. Nous allons aller à l'auberge de l'Etoile Dorée. Il est impossible que je loge ici tant que le ménage n'a pas été fait.

La voix clair et douce s'élève interrompant les deux hommes dans leur tâche. Ils lèvent leurs regards vers la femme, durant un bref instant nul ne bouge puis d'un ton révérencieux le cocher répond.

Et s'est avec empressement et diligence que les deux individus obéissent aux ordres de la Chercheuse Pourpre. Quelque chose dans son maintient, son regard étrange ou une nuance troublante dans l'intonation, aucun des deux ne su l'expliquer, les poussant à ne pas contredire ou la mécontenter.


Post by Cassandre D'Estré, Cp - February 27, 2011 at 9:15 PM

Un messager s'en vint frapper à la porte de la Sage Pourpre. Apparemment le titre de Sage ne lui portait pas chance. Déjà la seconde fois qu'elle l'obtient et ....
En quelques jours la maison de la belle fut vidée de tout ses effets. L'Amylrin, le quatre mats de la belle, prit la mer un matin alors que le soleil n'était pas levé.
Reviendrait -elle un jour ... nul ne pourra le dire.


Post by Malbruck, OdS - February 27, 2011 at 9:51 PM

S’immiscer dans la vie d'autrui.

"Attendeeez!"

Claudiquait le petit homme. On lui avait alors annoncé plus tôt que la belle Cassandre avait embarqué toutes ses affaires. Le bateau n'avait pas encore pris le large, le matin ne c'était pas éveillé, mais Malbruck avait été au courant. Des cernes sous son visage, béquilles en mains. Il avait tout prévu, il le savait, que ce jour viendrait.

"Vous ne m'avez pas écouté demoiselle d'Estré, vous n'êtes pas revenue pour la seconde injection."

Comme un enfant qui s'égosille, son coeur bat trop fort. Beaucoup trop fort, il prend une pause sur la passerelle, puis s'en vient complètement dans le bateau, retrouver la charmante pourpre. Pourquoi? Pour la courtiser? Certainement pas, autre chose de plus... orgasmique. Pourquoi s'acharner quand le destin dictait déjà les lignes de votre vie. Si vous n'êtes pas fait pour être ça, alors ne le soyez pas, et n'essayez pas d'attendre votre tour, comme un rapace, quêtant la viande avariée, les restes d'un animal noble pour terminer de le bouffer... Parasite, petit Malbruck l'était lorsqu'il sentait, qu'il y avait comme quelque chose...

Que pouvait dire la femme aux yeux vairons? Et cette autre femme?

Malbruck ouvrait son sac. Une fiole glissait entre ses doigts. Le rattraper, alors que le regard de l'alchimiste se braquait dessus. Une fiole, d'un rouge, comme vous n'en aviez jamais eu... presque gênant de dévoiler cette couleur...

Il avait réussit.

Une missive pour l'Ordre, prévenir que le monastère de Briganne l'avait contacté pour son sérieux travail, que l'Ordre n'avait jamais vu, mis à part que des tentatives pour l'éjecter comme on éjecte si facilement les âmes remplies de bonne volonté...
Une missive pour Sakamae, l'invitant à le rejoindre à ce fameux monastère, de temps en temps, pour continuer leur rendez-vous...

Il avait réussit. Peut être que finalement, en guise de cadeau, un collier bleu ornerait la belle Cassandre...


Post by Cassandre D'Estré, Cp - December 28, 2011 at 8:07 PM

Comme un papillon vers la flamme...

Le vent jouant dans ses longs cheveux blond vénitien, le visage offert aux embruns iodés, celle qui fut titré Marquise, Erudite, Procureur et bien d’autres étiquettes en Systéria contemple le rivage lointain.

-\tMadame, nous pourrions être à quai d’ici quelques heures. Êtes-vous certaine de ne pas désirer accoster.
-\tNous resterons au large des côtes, Lanedrin.
-\tComme vous le souhaitait, Ma Dame.

Silencieux l’homme reste aux côtés de la jeune femme partageant cette émotion trouble qui saisit ceux qui partant loin de chez eux durant de longues périodes se retrouvent si proche des lieux aimés sans pouvoir les atteindre. Avec le temps, il a appris à déchiffrer ses humeurs. Il se rappelle l’époque où elle acquit ce navire alors qu’elle était encore une adolescente fraichement intronisée Erudite Pourpre, une personne d’influence dans cet empire ilotier. Alors qu’en futur promise, elle désirait profiter d’une liberté illusoire au côté de celui qu’elle avait choisi pour compagnon.

De tout cela il ne reste plus que cendres, souvenirs ternis par le temps tel des perles oubliées qui perdent leur éclat pour ne plus être que de tristes objets jaunis glissés dans les coins sombres de sa conscience.

-\tPourquoi être revenue ?

Coulant un regard de biais sur le visage impénétrable de sa voisine, l’homme raffermit sa prise sur le bastingage. Peut-être daignerait-elle lui répondre. Plus vraisemblablement comme à l’accoutumé seul le silence modulé par le bruissement des vagues et les bruits du bateau répondrait à la question figée en suspend entre eux. Au bout d’un moment elle tourne délicatement son visage vers lui, ses yeux vairons venant croiser les siens. Quelques mots s’échappent de ses lèvres élégamment maquillées avant qu’elle ne quitte le pont pour se rendre à sa cabine.

-\tPrévenez-moi lorsque nous aurons jeté l’ancre.

Il contemple la silhouette gracile tandis qu’elle franchit la brève distance la séparant de ses logements refermant une nouvelle fois la porte sur les raisons de tout ceci.
Pourquoi leur départ soudain deux années auparavant ? Pourquoi, depuis vivaient-ils en nomades voguant de port en port ? La demoiselle visitant certaines personnes, restant parfois à terre plusieurs semaines, sans jamais s’arrêter définitivement. Une longue fuite pour revenir au point de départ. Tant de questions pour le moment sans réponses, du moins pour le Capitaine de l’Amyrlin.

"Systéria" … le nom roule doucement à l’orée de son esprit. Accotée à la paroi la coupant de l’extérieur, dans ce cocon ouaté et protecteur où elle trouve la force de poursuivre, de ne pas lâcher prise. Il lui serait si facile d’abandonner pour laisser à d’autres le soin de tout diriger.
« Pourquoi être revenue ? »
Oui pourquoi revenir sur ce passé qu’elle a voulu quitter. Quel espoir vain la pousse à errer sur ces anciennes ornières poussiéreuses, elle ne saurait le dire.

D’un geste, elle dégrafe la fibule, en or gris représentant un lys, maintenant sa cape puis la laisse glisser au sol dans un froufroutement de velours.
Du regard elle fait le tour de la pièce décorée avec goût. S’attardant sur les bois lambrissés des murs, sur les tapis moelleux recouvrant le sol. Le mobilier simple mais de qualité. Son bureau, la malle, et le lit. Peu de choses venant de Systéria. Lors de son départ, elle a tout abandonné, vendu ou jeté pour briser tous liens, espérant se dégager des entraves.
Pourtant depuis quelques semaines un étrange trouble l’attire vers ce lieu. Le souffle délicat d’un battement d’aile venant troubler son sommeil. Imperceptible sensation l’appelant, l’attirant dangereusement. Las, elle se dirige vers l’un des fauteuils rembourrés, si pelotonne laissant l’oubli venir à elle.