Un navire prends l'eau... L'onikami.

Un navire prends l'eau... L'onikami.

Post by Elrog Minh Yu - Mort - - April 26, 2008 at 11:30 PM

*Le ciel s'était chargé et la pluie tambourinait sur la cape de poil sombre qu'arborait le Seigneur Minh Yu, d'un pas lent, il escortait un groupe de serviteurs qui portaient une série de malles, nul n'aurait pu dire à quel moment son départ avait été annoncé ni si il l'avait été. *

" Ma dame a t'elle étée avertie du départ du " Onikami" ? "
" Elle l'a été seigneur, par pli et par la voix."

*Il hocha la tête et entra sur le ponton de bois du navire, il avait été remis à neuf alors que le titre de baron venait de lui être donné mais semblait déja avoir vieilli malgré son entretien. *

" Tout est près pour prendre le Large ? "
" Cela nous prendra encore quatre ou cinq heures pour que tout soit près Seigneur."

*Patientant sur le pont, il regardait en direction du quartier Pourpre. *


Post by Yriel Asuryan - April 27, 2008 at 3:30 AM

L'épaule posée contre un mur port, Yriel était entrain de manger, de façon franchement peu thaarite, une cuisse de poulet qui semblait roussie par une cuisson maladroite.

Désoeuvré, son regard se plongeait dans l'horizon de l'océan. Les passants, en le voyant fixant ainsi l'étendue d'eau azur, auraient pu croire qu'il pensait à son aimée, auraient pu voir un lui un poète, l'imaginer entrain de rêver à un voyage par delà les horizons.

Il n'en était rien, Yriel avait bel et bien le regard vide, tel un troll prostré en plein blocage cérébral, et ne pensait à rien d'autre qu'au goût âpre du poulet trop cuit.

A quelques mètre de là sur le port, les matelots d'un équipage plus que probablement T'sen, se donnaient bien du mal pour embarquer toute une cargaison sur un bâteau qui semblait déja bien chargé.

L'homme qui supervisait le tout n'était pas difficil à répérer, il s'agissait en effet du seul qui n'avait pas touché une caisse depuis le début du chargement. Richement vétu, il s'agissait certainement d'un noble T'sen.

La scène avait peu d'interêt pour une personne non concernée par le voyage, mais le son des caisses trainées au sol et de celles empilées sur un tas d'autres était plutôt intense.

Sa cuisse de poulet terminée, Yriel balança l'os au chien errant assis à côté de lui, qui la convoitait depuis un bout de temps. Il tourna ensuite les talons et fit la moitié d'un pas dans la direction opposée puis s'arrêta en plein mouvement.

Un bruit, une caisse tombée au sol, comme tant d'autres certes, mais au delà du bruit du choc, un autre bruit. Un bruit très caractéristique, et on ne peut plus alléchant, celui des pièces d'or qui s'entrechoquent.

Toujours avec un pied levé, Yriel fit un tour sur lui-même, arqua un sourcil en penchant un peu la tête vers l'arrière, et examina les caisses avec un rictus plutôt étrange sur le visage.

Un gros matelot entassait des caisses qui, d'après le bruit, contenaient inévitablement de l'or. Yriel s'approcha de l'étal du marchand de poisson le plus proche, scrutant le tas de caisses du coin de l'oeil.

Il ne restait plus que trois caisses du même genre, il devait agir vite.
Le matelot boudiné en empoigna une et parti la chargé sur le bâteau, revenus quelques secondes plus tard, il se pencha vers les caisses.

Etrange, c'était la dernière, il aurait pourtant jurer qu'il en restait deux...


Post by Elrog Minh Yu - Mort - - April 28, 2008 at 10:44 AM

* Une journée entière s'était écoulée, les marchandises chargées sur le navire et le baron était toujours là, scrutant la ville, les mains jointes à son dos comme à son habitude. *
*" Faites ammener un page à la demeure de la Baronne d'Estré avec ceci. " *

Le gant de mortine tendu à un marin contenait une rune luminescente.
*" Je ne puis pas rester plus longtemps ici, faites lui passer le message qu'elle me rejoigne le plus vite possible pour célébrer notre mariage en mon domaine, puisque dans cette cité nous ne sommes pas les bienvenus.Qu'elle prenne soin d'elle et que si elle a besoin de quoi que ce soit qu'elle s'adresse à ma famille." *

Regardant le capitaine, il lui indiqua un coffre ou était stocké ses affaires afin de payer le page, mais il s'arreta dans son mouvement. Il manquait un coffre, quittant sa réserve il s'approcha de ceux restants et les ouvrit à toute vitesse, certains dirent même que l'on avait vu une goutte de sueur froide couler sur le front du Baron, mais ce sont certainement des racontards.
*" Il me manque un coffre capitaine, par la faute de votre personne, je viens de perdre la somme de plus ou moins 5000 pièces. Je vous en tiendrais pour responsable tant que vous n'aurez pas réglé cela. Maintenant, il est temps..." *

* Dans la pesanteur, sous l'humidité qui collait les vetements au corps, le navire du Baron Yu quitta le port de la cité, " L'onikami" déployait ses voiles en direction de l'archipel. Sur le pont, le visage tourné vers le continent, le Baron Elrog Minh Yu regardait les murs de la cité rétrécir jusqu'a disparaitre à l'horizon.*


Post by Elrog Minh Yu - Mort - - April 29, 2008 at 10:57 AM

* Le vent s'engouffrait dans les voiles du navire, le ciel noir était sombre comme si de la pluie allait tomber d'ici peu, mais cela faisait plusieurs que c'était comme cela, la vigie semblait nerveuse comme si elle craignait un éclair sur son nid de pie. Le capitaine se dirigea vers le ponton à la rencontre du Seigneur Minh Yu.*

" Seigneur Yu, Le temps ne nous permet pas d'utiliser la voie navigable normale, nous devrons détourner de quelques jours
vers l'ouest avant de nous rabattre sur l'archipel. "

* Se retournant vers le capitaine, les cheveux aux vents, ses yeux verts brillèrent d'un regard malveillant.*

" Capitaine, vous gardez le cap. Quoi qu'il arrive, je souhaite être au domaine dans moins de 5 jours."
" Ce n'est pas possible Seigneur, si nous continuons sur notre voie, les vents seront de l'ouest et nous pourrions démater."
" Qui a payé ce navire Capitaine ? Qui l'entretient ? Qui vous paye ? Si nous dématons nous serons plusieurs à nous retrouver sous l'océan et je vous rappelle que je suis sur le même navire que vous. Vous êtes le capitaine mais je suis votre supérieur car tout ceci m'appartient, vos vies comme ce navire, nous gardons donc le même cap. "

* Le ton était mal assuré et recelait quelque chose de mauvais en lui même, comme un mauvais gout qui ne passait pas, celui de s'être fait remis en place par un autre homme ? peut être oui...
" ...Oui Seigneur."*

* Le capitaine regarda ses hommes puis soupira avant de lancer ses ordres, les marins ne discuterent pas et malgré une pause témoignant de l'incompréhension ils se mirent au travail. *


Post by Elrog Minh Yu - Mort - - April 29, 2008 at 2:46 PM

* Le vent soufflait de plus en plus fort, le bois y répondait tentant de couvrir par ses craquements le bruit du vent. Les marins s'animaient, s'aggripant dans les cordages et les voiles comme des araignées à leur toile du matin, le baron, les mains, gantées de mortine, était appuyé sur la rambarde. Il chantait une chanson de son pays, comme apaisé par le bruit alors que celui inquietait tout le monde. D'un geste rapide il convia le maitre de quartier auprès de lui.*

" Le Capitaine semble ne plus aimer ma gestion de l'équipage. Si jamais cela pose un probleme, je vous donne le commandement de ce navire, tenez vous informé et apprennez moi ce que de part ma position je ne saurais pas. "

* L'homme semblait ravit de sa promotion a laquelle il ne s'attendait pas et d'une mine de conspirateur pris la parole..*

" Seigneur Minh Yu, non seulement il n'aime pas votre manière de lui donner des ordres mais en plus, il se plaint fréquemment du nombre peu élevé de voyages que vous faites faire à ce navire, je l'ai même entendu dire un jour qu'il détestait avoir un navire taillé pour la mer a quai plus de 8 mois par année. "

Elrog hocha la tête à plusieurs reprises, les paroles du capitaine étaient en accord avec ce qu'il avait cru lire sur son visage lorsqu'il l'avait engagé pour le voyage. D'un geste rapide il congédia le quartier Maître et repris sa pose devant la mer qui déroulait ses lieux d'eau de mer sous ses pieds. D'un coup, le navire vira à tribord pour éviter un serpent de mer donc la tête dépassait de la cîme des vagues, plongeant dans les souvenirs le Seigneur Minh Yu éloigné de temps de Lieues de sa douce et tendre.

Pendant ce temps, deux marins furent emportés au loin avec une voile a laquelles ils étaient accrochés et que le vent avait arraché. Le voyage vers l'archipel semblait bien moins agréable lorsque Cassandre n'était pas à bord...


Post by Elrog Minh Yu - Mort - - April 30, 2008 at 1:43 PM

* La nuit était tombée sur le navire et malgré le vent, le quart de nuit tentait de gouverner le navire vers l'archipel T'sen. Dans la cale, une chambre seule était éclairée par quelques bougies, Le Seigneur Minh Yu était allongé sur sa couche, la chaleur et la moiteur de l'air était très désagréable sur le navire car son poids accompagnée de l'odeur de mousse marine et de sel qui s'échappait de chaque planche du bateau vous prenait à la gorge.*
" Tu me manques Cassandre..."

* A peine avait t'il fini sa phrase qu'un long écho se fit entendre jusqu'au tréfond du navire, c'était un bruit de raclemment et de bois qui se rompt. Quelques secondes plus tard, des cris montaient partout dans le navire. *

" Une voie d'eau !! Une voie d'eau !! "
" Ecopez l'eau ! Nous avons une voix d'eau d'eau de la taille d'une jambe de large à babord ! "
" Quel est le maudit chien de batard qui nous fait prendre cette voie ? "

* Les cris avaient étés couverts par des bruits de pas, mais le Seigneur Yu ne daignait pas bouger de sa couche, tout au plus tourna t'il la tête vers la porte lorsqu'il entendu le capitaine hurler derrière celle ci, des ordres brefs et secs. Il se redressa uniquement lorsque l'on vint frapper à sa porte, remarquant à ce moment la que le bateau penchait fortement et que l'odeur de l'eau de mer se faisait plus forte encore que tout à l'heure. Devant la porte se tenait le capitaine et un mousse, tous deux trempés des pieds à la tête. *

" Seigneur Minh Yu, nous avons heurté un récif et nous prenons l'eau. Tout sera fait pour que nous puissions rester à flot le plus longtemps possible mais il nous faudra reprendre le chemin de la terre la plus proche. "

* Drapé uniquement dans un kimono de soie rouge Elrog regarda longuemment les personnes avant de répondre.
"Ce qui signifie ? Que vous voulez rentrer sur l'île de Systéria ? "
" En effet Seigneur. C'est la terre la plus proche, nous sommes à deux jours et demi de Systéria et à deux mais a contrevent de l'archipel. Donc... C'est le choix qui parait le plus judicieux."
" C'est en effet le plus judicieux Capitaine, mais judicieux si l'on veut tenir compte du navire et de notre sauvegarde. Ma destination est plus importante que tout cela, Forcez donc l'allure et cap sur l'archipel d'accord ? "
" .. Vous.. Vous n'êtes pas sérieux ? "
Le ton était à la limite de l'apoplexie. *

"Ai je l'allure du bouffon de l'impératrice monsieur ? "
"..."

* Le porte de la cale se ferma et laissant pantois un capitaine et son mousse qui ne semblait pas vouloir comprendre ce qui leur était demandé. Derrière cela, le balai des baquets remplis d'eau se poursuivait à grand renfort de travail.*


Post by Elrog Minh Yu - Mort - - April 30, 2008 at 6:23 PM

Le jour se levait lorsque les habitants de Djin kan phen, petit village de pécheurs entendirent un raclement de bois. Cette évenement était à la fois un soucis et une grande joie. Il est tout a fait difficile lorsque l'on n'est pas de l'archipel de comprendre cela, mais cela équivaut au dicton qui dit que : " A quelque chose de malheur est bon." En effet, l'onikami qui venait de s'échouer sur leur plage de galets leur avait apporté du bois en quantité mais il avait aussi apporté son lot de cadavres qui s'entassaient sur les plages pour le plus grand plaisir des crabes.

Un groupe de pécheurs, composé des plus braves, s'aventurent au milieu des ruines et des décombres de l'ancien navire et se fraya un chemin dans les dédales de bois et ce pendant plusieurs jours, Le bateau était tout comme un poisson mort, penché sur le coté tribord, les vagues heurtant le flanc déchiré du navire. Peu de bruits à l'intérieur de celui ci, une odeur insoutenable de bois pourri, une odeur insoutenable de chair décomposée qui aurait fait reculer plusieurs dizaines de fiers guerriers.

A l'aube du neuvième jour, une main tatouée d'inscriptions runiques en elfe noir se tendit vers le haut au passage d'un pécheur, poussant avec force une pièce de bois, alors que la voix sifflante s'exprimait en T'sen. On vint l'aider et rapidement, les villageois virent revenir leur groupe muni d'une planche qui servait de brancard, sur celle ci, une forme habillée dans la tenue de leur nation, un kimono de soie aux couleurs de la Famille Minh Yu. Le corps fut ammené à la hutte la plus proche qui empestait le mauvais alcool de riz et le poisson fumé, mais c'était la hutte la plus luxueuse qu'il était possible de trouver sur cette petite ile d'une lieu de diamètre. Lorsque Elrog reprit connaissance, il porta son regard à gauche puis à droite mais aucune présence n'était à ses cotés, à l'extérieur du camp, des bruits de discussion se faisaient entendre, comme une mélopée dont on a un mal à trouver la rythme, mais sourde, basse et oppressante.

Il se redressa sur un coude et se remémora les derniers souvenirs qu'il avait en tête.

Le bruit de l'eau... Le bruit de l'eau s'était fait de plus en plus présent et son niveau atteignait maintenant celui des genoux du demi Elfe. Alors, décidé à ne pas se noyer comme un rat, il était sortit de sa cale, ouvrant la porte gonflée par l'eau d'un coup d'épaule, devant lui s'étalait un cortège de marins portant des contenants de tout type, allant de la louche à la marmitte, certains vides d'autres remplis d'une eau saûmatre. Manifestement la voie d'eau n'était pas des moindres, il se dirigea vers le pont supérieur ou le capitaine était penché sur les cartes.

Son front, couvert de sueur, perlait sur la carte, dessinant des étoiles au milieu des mers qu'ils traversaient sur un navire qui ne ferait pas plus d'une journée de navigation. Il s'adressa au capitaine d'un ton détaché comme si l'avenir ne lui était pas important, comme si il avait été éduqué pour mourrir à tout moment, alors que la chose qu'il craignait le plus était la mort.
" Alors Capitaine ? Quelles sont les nouvelles ? Sont elles enfin de bonne augure ? "

* L'homme redressa la tête et fixa le baron d'un regard qui lui signifiait que sa dernière heure était presque arrivée. *
" Non, elle ne sont pas de bonne augure, nous coulons, l'eau qui s'engouffre nous fait tourner en rond sur une boucle énorme et nous risquons de ne toucher aucune terre."
" Hé bien en effet, c'est un soucis, mais je suppose que vous pourrez nous tirer de cela."
" Non, je ne pourrais probablement pas nous tirer de la aussi bien que vous le pensez, il nous faudra compter sur la chance et sur l'existence d'iles de pécheurs que je pense situées ici si nous voulons pouvoir nous en tirer."

Le capitaine regarda dans la direction du Baron pour se rendre compte que celui ci s'était évaporé, il était déja retourné sur le pont inférieur, le regard rivé sur le large ou l'on semblait deviner l'archipel sous la brume qui le caractérisait. Si près... et si loin... C'était tout se dont il se souvenait, il avait rejoint la cale, se couchant sur le lit qui échappait encore aux flots et s'était endormi... Jusqu'a maintenant..

Se massant la tête, il tâta son corps à la recherche de blessures mais ce n'était que des balafres sans importance, de toute facon, que pouvait t'il lui arriver ? Il sortit de la hute, se tenant au portique et d'un regard circulaire embrassa le décor qui s'offrait à lui. Un assemblage de huttes, un feu de camp ou était en train de chauffer une marmitte qui contenait certainement le repas collectif composé de têtes de poissons, un groupe de personnes dont on n'apercevait que le chapeau de paille tressée et la mer.. Tout autour.. L'ile n'avait que peu de relief et peu de verdure, l'on pouvait même appercevoir à l'est l' "Onikami" qui subissait les assaults des vagues de la marée haute.

Un homme d'un age certain s'approcha doucement d'Elrog, lui souriant à travers un visage ou il était impossible de compter les rides tellement elles étaient nombreuses, dans le language de l'archipel, d'un accent sifflant et dans un dialecte de l'extrême Ouest

" Bonjour à vous, Minh Yu San, Bienvenue sur l'ile de Djin, au village de Djin kan phen, je suis le doyen de cette île, Ir'ydja Okibani Tsybuya."
" ..."

" J'ai reconnu votre famille aux tatouages qui ornent vos poignets, votre famille est grande et connue. "
" Je vous remercie Ir'ydja Okibani Tsybuya San, votre village est admirable et bien bon de m'offrir comme cela l'hospitalité."

" C'est un honneur pour nous de vous recevoir, votre navire à eu la malchance de faire face à une avarie."
" En effet, une avarie que je n'explique pas car ma destination n'était pas je vous l'avoue votre village. "

" Oshibu notre menuisier dit que votre navire à subit un dégat important mais que l'intérieur de la coque semble avoir été scié de l'intérieur au vu de ses premières estimations."
" ... Mon navire aurait été donc volontairement abimé ?... "

" En effet, Minh Yu san. En Effet... Et vous êtes une des seules personnes à vous en être sortit sans aucun problème. Le sang de votre famille est fort car nous avons mis plus de 9 jours avant remarquer votre présence dans les décombres du navire.."
" Je vous remercie d'avoir pris soin de moi, il faut donc que je retourne sur l'archipel afin de prendre contact avec ma famille restée sur l'île de la petite Soeur. Pourriez vous me mettre en rapport avec une personne qui pourrait m'ammener au domaine ? J'aimerais aussi écrire un courrier."

"Dans Quelques jours il le sera possible, en attendant, reposez vous, je m'occupe de tout cela."

* Elrog pris la route de la plage malgré les conseils du vieil homme et s'assit sur une pierre, le regard tourné vers le large. *
" Une tentative d'assassinat n'aurait pas put être mieux organisée que cela. Plus de preuves, plus de signes, un accident.. Simplement.."


Post by Elrog Minh Yu - Mort - - May 1, 2008 at 1:17 PM

Trois jours qu'il était sur cette île et il n'en pouvait plus... Pas que cet endroit était désagréable non.. pas vraiment, mais ce n'était pas vivable. Une odeur de poisson flottait toujours dans l'air, le repas était invariablement du riz et du poisson bouilli, il avait même vu des garnements cracher dans la marmite qui était toujours sur le feu. Les journées se passaient toujours de la même manière, un lever aux petites heures, une prière puis il prenait la route de la plage ou il arpentait les ruines du navire qui se démantelait sous les coups de bélier que la mer lui donnait.

L'odeur de poisson laissait place à l'écœurante odeur de chair en putréfaction, les marins échoués sur la plage était regroupés en tas et avaient étés brulés pour la plupart mais la mer en déposait tous les jours sur la plage de galets. Les corps putréfiés et mutilés par la mer et les animaux marins était donc sur celle ci, les bras en croix, dévorant de leur bouche ouverte le ciel bleu qui les surplombaient et ils bombaient un torse gonflés par les gaz vers le ciel, comme fiers de pouvoir se présenter à eux.

Elrog s'approcha d'un de ceux ci tentant de reconnaitre sur le corps mutilé par les arêtes coupantes des galets une figure connue. Du pied, il retourna le corps gorgé d'eau pour reconnaitre le capitaine du navire. Les crabes avaient fait un festin de ses joues et de ses yeux, ce qui permettait de contempler les dents en or que l'homme portait sans même qu'il doive ouvrir la bouche.

*" Tiens Capitaine, je vous remercie de m'avoir amené à terre. Je tenais à vous signaler que je vous relevé de vos fonctions puisque vous avez tout de même failli à votre mission de m'amener sur l'archipel." *

*Son regard se fixa à nouveau vers le lointain ou il remarqua une tache sombre qui s'approchait de l'île, manifestement de la visite était prévue. Prenant le temps de replacer son kimono il se dirigea vers le village ou l'on sentait une certaine tension, les hommes semblaient être regroupé en assemblée dans un coin du village pour une discussion. Lorsque Elrog s'approcha du lieu d'attroupement, le doyen cessa de parler et s'approcha de lui. *

*" Minh Yu san, C'est une réunion interne de village, voulez vous que je vous fasse accompagner aux sources d'eau chaude pour que vous puissiez vous délasser pendant ce temps ? *
*" Ir'ydja Okibani Tsybuya San, je vous en remercie, un passage dans celle ci me feront le plus grand bien." *

Le doyen hocha la tête et une goutte de sueur coula le long de sa tempe, il regarda Elrog puis baissa les yeux. Manifestement cette réunion de village le concernait et si il n'était pas question de son nom, son avenir aurait déja été scellé.


Post by Elrog Minh Yu - Mort - - May 1, 2008 at 6:42 PM

Il se fit donc accompagner près des sources chaudes par la fille de l'un des marins, le doyen lui reprit son poste au sommet d'une caisse de bois, continuant son discours dans un patois qu'il était impossible à Elrog de comprendre. Le fille qui devait avoir la vingtaine le précédait dans une série de petits pas mal assurés, ses zoris semblant mal tenir à ses pieds. Elle était en train de lui ouvrir la voie, reniflant malgré tout le soin qu'elle plaçait à cacher sa tristesse. On l'avait envoyé avec cet homme contre son grès, que lui avait t'on dit ? Que lui avait t'on demandé de faire ? Elle seule le savait. Le décor se mit doucement à changer pour que l'herbe laisse la place à des cailloux, des pierres, polies par le temps, la pluie et la chaleur. La température était de plus en plus haute et le Kimono de soie commençait à coller à la pauvre musculature d'Elrog, Le chemin serpentait entre les trous d'ou s'élevaient des nuages de vapeur brûlants ne serait qu'au passage en sa proximité.

" Je vous remercie de me conduire si loin du village, prenant les risques d'un tel voyage mais doit encore marcher longuement ?."
La jeune fille ne le regarda même pas, se contentant de secouer la tête en reniflant, le visage caché par ses cheveux longs, puis de pointer le chemin devant eux pour lui indiquer que le chemin n'était plus très long. En plus des cailloux qui se glissaient sous les Zoris des deux personnes, les arbres tendaient leurs branches sur le passage des voyageurs, des branches envahies de mousses que la température du lieu rendait florissante.

" Nous y voila Minh Yu San."
*Le ton était hésitant, encombré par les pleurs qui avait accompagné son trajet, la voix était tremblotante. De la main elle indiquait plusieurs trous d'eaux auprès desquels étaient placés des bancs de bois vermoulus, elle s'approcha d'un pas léger, le visage toujours bas, offrant à Elrog la possibilité de se retourner afin de lui retirer son kimono afin qu'il soit torse nu face à la mare d'eau ou des bouillonnements montaient à la surface. *

" いかにこの場所を示すか "
" 猫の急に燃え上がることのもと."
*Un sourire passa rapidement sur le visage d'Elrog, un sourire froid et calme comme un rêveur qui sait que ce qui vient de se passer était un rêve et qu'il reviendra bientôt à la réalité. Il se retourna lentement reprenant des mains de la jeune fille son propre kimono puis lui demanda d'opérer un demi tour sur elle même. *

" Vous me montrerez donc que l'endroit qui est ici vous est familier. Je vous laisse l'honneur de goûter l'eau avant qu'elle ne soit corrompue par un étranger."
Ses mains passèrent sur ses épaules, dégrafant la tunique de la fille qui pleurait sans aucune honte maintenant. Il laissa le kimono mauve de la dame choir à ses pieds, la laissant uniquement habillée de ses Zoris. De la main une fois encore, il indiqua le trou d'eau auquel il avait été invité plusieurs minutes auparavant et celle ci s'y avança, d'un pas de marche funèbre, comme si c'était pour elle les dernières choses qu'elle allait accomplir dans sa trop courte vie. Elrog lui, la regardait faire, avançant à petit pas, trainant les pieds comme si les zoris avaient le poids d'un quintal, les larmes ruisselant sur ses joues, laissant des tracés rouges sur celles ci, déchirant le fard blanc qu'elle s'y était appliquée quelques heures avant et que la sueur de son front ainsi que la chaleur de l'endroit avaient déjà dilués.

Elle trébucha et son genou heurta une pierre lorsqu'elle tomba sur le sol, aucune réaction d'Elrog alors qu'elle se relevait, nue comme au premier jour de sa naissance jusqu'au bord de l'eau. Différence entre le corps humain tremblant de froid de la jeune fille et la chaleur bouillonnante de la source. Le silence s'était fait dans la clairière, le soleil était haut dans le ciel, lumière directe sur les intervenant de cette scène. Les animaux s'étaient tus, ne laissant que le bruit des sanglots de la jeune fille.

" 私は殺すべきだった。"
* Elrog, hocha la tête à plusieurs reprises, les mains serrées à son dos, contemplant le corps tremblotant de celle qui avait fait cette déclaration. D'un geste rapide, il fit revenir la pièce de tissu mauve à sa main puis la renvoya à la jeune femme qui la reçu comme si c'était un kimono de grande valeur ou comme si l'on lui donnait l'absolution *

" ない"
* Elle leva les yeux vers lui et passa sa tunique rapidement le remerciant à plusieurs reprises alors que au loin des cris résonnaient, des cris de terreur... Cela venait du village. *


Post by Sakamae Nakaki, CP - May 1, 2008 at 7:39 PM

La plage était vaste et les galets devenaient miroitants sous la chaleur. Le soleil dur et brillant encore haut dans le ciel. Les quelques palmiers à pointes étoilées prodiguaient ici et là des points d'ombre qui étaient apprécié des femmes du village lorsque les corvées étaient terminées. Cette journée, cependant, était différente. Les hommes du village n'étaient pas partis à la pêche, et les femmes s'étaient toutes dirigées vers la hutte du chef. Ensemble, elles perlaient des offrandes et chantaient pour apaiser la crainte qui leur tenaient les entrailles. Déjà l'étranger ne pouvait plus être visible au loin. Pas même une petite tache noire à l'horizon. Les enfants, plus téméraires, cherchaient à s'amuser dans la grande hutte. Leur innocence faisait en sorte qu'ils ne parvenaient pas à comprendre la tension qui régnait auprès des adultes.

-Nanaki Sakamae, assied toi! Ne bouge plus.

Dans la hutte, la mère de la jeune Sakamae n'arrivait plus à supporter le suspens. Rester enfermer sans savoir ce qui allait arriver était une véritable instance de torture. Chaque mouvement que faisait sa fille l'irritait. L'excitation des hommes se transposait sur les enfants qui étaient, eux, plus turbulents qu'à leur ordinaire. L'air, plus humide qu'à l'ordinaire était suffoquant. On pouvait pratiquement voir chaque goutelette que formait la buée qui enlourdissait l'atmosphère déjà insupportable de la journée. Le bruit de la marmaille qui pleure se joignait aux chants des mères fileuses.

Les voix des hommes étaient soudainement moins fortes. Les femmes arrivaient à entendre le bruit des vagues qui heurtaient une muraille de bois. Le crissement des galets, comme lorsqu'un canot d'abordage frottait sur la plage. Puis des bruits de pas étouffés par l'herbe, la terre et la paille. Sakamae avait profité de ce moment d'innatention des femmes pour se glisser sous la toile de la hutte, la sortie arrière. Petite fille de cinq ans, elle courait pour voir son père. Les bras tendus, fière, sur le point d'appeler à voix stridente le nom de son père. Un homme à la peau foncée essuyait la lame de son sabre. La tête de l'ancien roulait et un cri d'horreur s'éleva à l'unisson de la part des pêcheurs, prêts à prendre les armes. Petits coutelas et javelots de pêche. La fillette interrompit sa course, figée d'horreur à demi cachée à l'arrière de la tente centrale du village où déjà les assaillants entraient.


Post by Elrog Minh Yu - Mort - - May 1, 2008 at 7:59 PM

* Ce fut le capitaine du navire de l' Onikami qui fut le premier à atteindre le village, son pas était lent et trainant mais il tenait en main une lame de bonne qualité qui lui avait déjà fait gagner des dizaines de combats, son aspect violacé, la mousse d'eau de mer coulant le long de son menton furent ce qui glaça le sang des premiers qu'il croisa, la seconde chose qui mit leur sang à l'air fut cette lame d'acier de Brégune. Emportant avec lui quelques hommes dont certains étaient manchots, pas trainants, corps sans vie, dont le seul but était d'obéir à ce qui leur avait été ordonné, ils s'approchèrent des huttes du village. Une fois encore des cris se firent entendre, des cris des hurlements puis des sifflements déchirèrent l'air, comme un oiseau de proie qui traverse le ciel pour clouer au sol un lapin aventuré trop loin d'un terrier. *

" 腐肉は死ぬ "

*Le corps percé de part en part les différents marins continuaient d'avancer vers les assaillants, tracant dans les corps des sillons sanglants qui éparpillait le fluide vital sur les galets chauffés à blanc par le soleil. Pour la première fois des non vivants touchaient le rivage de Djin kan phen et cela dans les cris et les pleurs. *


Post by Sakamae Nakaki, CP - May 1, 2008 at 8:43 PM

Une giclée atteignit la fillette en plein visage. Le liquide chaud et odorant d'un parent parvint à la faire sortir de sa torpeur. Elle plongea deux doigts dans le sang qui était venu lui frapper la joue gauche. Sakamae frotta son index et son pouce ensemble en regardant la source de vie, désormais éteinte, qui était venu s'échoir sur son beau visage. Les petits yeux d'un brun olive s'écarquillèrent lorsqu'elle comprit enfin ce qui arrivait. Déjà les femmes dans la hutte hurlaient de terreur, de désespoir. Les enfants poussaient des cris d'agonie. Elle n'eut pas besoin de plus de raisons de fuir. D'un mouvement raide et habile comme seuls les enfants savent faire, elle se retourna puis couru à toutes jambes en entendant les derniers cris de sa mère: Sakamae, SakAAAaaaaaah!

Les pieds de Sakamae martelaient le sol dans de petits bruits de chair encore tendre. Le souffle rententissant et les joues teintées comme des boutons de roses. Elle courait depuis déjà plusieurs minutes, sans s'arrêter. Elle regardait parfois derrière, pour voir son village, jadis baigné de teintes de blond, désormais peint dans les teintes d'ocre, rouge, même de bruns opaques. Ses yeux en amande ne se laissaient pas baigner de larmes, on lui avait apprit ce qu'était le courage. Le sang lui martelait les tempes, et un point commençait à presser sous ses côtes. Mais elle ne s'arrêtait pas, pas encore. L'étranger était parti avec Yoshi Takamano, elle devait les retrouver. Pourquoi? Elle n'en avait pas la moindre idée, mais il le fallait.

Elle avait laissé ses zoris sur le chemin plus loin, ne parvenant pas à prendre suffisemment de vitesse. Les petites sandales étaient restées échouées sur l'herbe, juste au point où le paysage passait d'une nature luxuriante à un décor aride parsemé de petite pierres. Derrière la fillette s'élevait une petite brume de poussière. Le village ne lui semblait désormais plus qu'une tache rougeoyante d'où s'élevait désormais de la fumée. En retournant sa tête, elle heurta de plein fouet Yoshi, qui venait tout juste d'être renvoyée par l'Étranger Yu.

Couverte de poussière, les pieds parsemés de sang, bleus de pression, mais surtout une large balafre du sang d'un autre dans le visage présentait le début de l'horreur qui déjà avançait au delà du village. Dans une stoïcité propre aux enfants victime d'un traumatisme, elle restait immobile sans arriver à parler, des hoquets de sanglots qui remontaient lentement.


Post by Elrog Minh Yu - Mort - - May 1, 2008 at 9:00 PM

Le chef du village était un imbécile, si il avait su cela directement, il n'aurait pas vécu longtemps. La petite s'était rhabillée et avait repris le chemin inverse. Dans l'ombre que les feuilles et les palmiers de la foret laissaient sur le chemin de feuilles et de cailloux, le Seigneur Minh Yu avançait à pas calme, ruminant de sombres pensées contre le chef du village qui l'avait pris pour ce qu'il n'était pas.
Devant lui, une tache mauve était arrêtée, accroupie sur le chemin devant une petite forme, l'on aurait dit de loin un petit animal. Ce n'est qu'en approchant de quelques dizaines de mètres qu'il pu constater que c'était une petite fille dont le visage était orné d'un grimage de sang.

Il s'approcha des deux filles avant de caresser la tête de la petite fille dans un calme qui semblait déplacé, Yoshi quand à elle assommait la petite de questions, les yeux remplis de larmes et la voix vibrante comme une personne qui est passée très près de la mort.

Elrog repoussa Yoshi puis s'accroupit pour être à sa hauteur, lui tendant la main comme on tente d'apprivoiser une bête sauvage. Aucun mot ne sortit de sa bouche, juste la main tendue dont la pâleur contrastait avec la rougeur du kimono et la noirceur des tatouages. Son regard se levait vers le ciel ou une fumée épaisse montait vers le soleil... Probablement le navire qu'il avait vu tout à l'heure.


Post by Sakamae Nakaki, CP - May 1, 2008 at 9:39 PM

Le vent, désormais levé, faisait gonfler le bas du kimono en étoffe rude. Intimidée par le trop calme de l'étranger, les larmes jaillissaient de ses yeux, tout en étouffant les sanglots qui étaient sur le point de naitre. Toute attention fixée sur Elrog, elle porta un index sale à sa propre bouche, babillant incompréhensiblement, comme si elle cherchait à chasser le blocage qui avait déjà commencé à s'effectuer. Les traits de l'homme ne lui semblaient toutefois pas menaçants et, dans une telle circonstance, qu'importe le visage souriant, elle s'y serait jetée corps et âme pour se réconforter. Les cheveux noués à l'arrière en une natte étaient restés partiellement ébourriffés suite à la caresse du seigneur. Malgré la situation critique que vivait le village, elle voulu l'analyser, le comprendre. Pourquoi n'était-il pas comme ses précédents compatriotes? Pourquoi était-il encore en vie? Pourquoi... pourquoi..?

Elle étira son bras vers l'arrière, vers le village. Puis, dans une voix rauque, de celle qui est déshydratée et un accent cassé de paysan, elle ne prononça qu'un mot qui, dans les circonstances, prendrait toute sa valeur:

-モンスター

Puis elle retourna vers lui un regard résigné, qui pouvait aisément laisser comprendre que rien ne pouvait déjà plus être fait. Yoshi, à l'annonce de l'ultime mot qu'elle attendait depuis plusieurs longues minutes, se mit à hurler de tristesse. Elle prit la fillette par les épaules, en bousculant un peu Elrog, puis la secoua comme une vulgaire poupée de chiffon en la bombardant de questions, jusqu'à giffler Sakamae. L'enfant réagit à peine, puisqu'Elrog s'en chargea à sa place.

Détachée de ce qui pouvait lui arrivée. La petite fille se détourna de la dispute qui éclatait désormais entre les deux adultes, pour observer une nuée de points noirs qui se détachait désormais du village. Le vent qui embrassait ses cheveux, et qui venait sécher ses larmes. Elle tenait encore une figurine de bois dans ses mains, représentant une épouse de maison. Un des deux yeux de la poupée était tombée en chemin. Le bruit d'une giffle lui parvint, mais elle avait l'habitude de ne pas s'occuper des scènes de ménage. Elle se mit à faire parler la poupée, dans l'attitude de l'enfant qui cherche à s'enfermer dans son monde. Sakamae ne savait pas qui avait lancé la giffle, mais savait que la situation ne se calmerait pas, mais elle ressentait l'urgence d'avertir ses deux nouveaux protecteurs, les points grandissaient en leur direction, déjà.

Sensei...?


Post by Elrog Minh Yu - Mort - - May 1, 2008 at 10:00 PM

* Dans la chaleur de la plage, les points noirs grossissaient peu à peu, leur vision était trouble à cause de la chaleur qui se dégageait du sol. Il regarda la fille puis la petite qui mimait une scène de la vie du village avec sa poupée, n'y aurait t'il pas eu un meilleur endroit pour faire des rencontres ? Il était isolé de tous, seul avec deux enfants et pas le moyen de se défendre. *

" Suis moi... "
Le ton était sec et cassant et la jeune fille sentit la poigne de l'étranger sur son épaule, la petite elle s'était assise dans le sable, en tailleur, semblant totalement dans le monde utopique qu'elle s'était bâtie en moins de quelques minutes. C'est un pas trainant comme ceux qui l'avaient poursuivit qui la firent émerger de ce monde onirique. Le pas était celui de Yoshi, le cou penché en avant dans une forme qui n'était pas naturelle, elle se dirigeait vers les points noirs qui grossissaient de plus en plus au point de pouvoir deviner leur taille.

Les mains de l'étranger la soulevèrent du sol et la placèrent sur ses épaules, il prirent le chemin de la jungle, celle des bains brûlants et les traversèrent pour contourner l'île alors que l'étranger tentait de savoir un peu plus sur ce qu'il s'était passé, mais pas facile de tirer quoi que ce soit d'une gamine de 5 ans. Il avait déjà un peu plus le temps que auparavant, puisque Yoshi assurait une diversion.


Post by Sakamae Nakaki, CP - May 1, 2008 at 10:28 PM

Haute perchée sur les épaules de l'étranger, elle avait l'habitude d'être ainsi placée sur les épaules musclées de son père. Son père... Elle tourna une fois de plus la tête vers le village. Puis, revint regarder vers ce qui était désormais son avenir. Elle garda silence pendant un long moment. Les vapeurs des bains avaient un je-ne-sais-quoi de calmants. Sakamae gardait ses petites mains contre les joues de l'étranger. Elle n'avait pas pleuré, non. Petite bien élevée selon les préceptes stricts de l'archipel. Elle repassait ses souvenirs en tête, la tête du chef, la gicle de sang, le hurlement de sa mère, le village qui brûle, l'hystérie de Yoshi et l'étranger vers qui elle posait désormais tous ses espoirs. Un nouveau père? Non, sûrement pas. Il était trop jeune.

Le débit de marche d'Elrog était bien cadencé. Elle agitait ici et là la petite poupée de bois qu'elle gardait près d'elle, ou tenait du bout de la main. La plupart des questions de l'étranger restaient sans réponse. Peut-être n'étais-ce pas autant par voeu de silence que par incompréhension. après tout, il avait un accent beaucoup plus raffiné que celui des villageois de l'île. Elle pointait fréquemment des endroits alors qu'ils s'enfonçaient dans la jungle, en laissant entendre des onomatopés comme: HAN! HAN! Quelques sentiers étaient tracés dans la jungle où, visiblement, les villageois avaient l'habitude de passer. L'humidité qui allait en croissant était suffoquante, mais par bonté, Sakamae venait éponger le front de son nouveau protecteur. Puis, rendus à une bonne distance, le cri de Yoshi leur parvint comme sorti d'un rêve. Un hurlement, qui normalement aurait pu dresser leurs poils sur leurs corps, mais si lointain qu'il était à peine perceptible par delà tous les bruits qu'apportaient les créatures de la jungle.

Alors qu'il empruntait un mauvais chemin, la petite tira l'oreille du seigneur Minh Yu. Han! Han! Voilà qu'elle pointait encore une autre direction, où, après une minute ou deux de marche, on pouvait comprendre la forme d'une cabane érigée dans un arbre, à deux hommes de hauteur. Une panthère passa près d'eux, à l'arrière, sans pourtant les attaquer. Une échelle de bambou remontait vers la cabane Et des volets d'écorce refermaient les fenêtres. On pouvait deviner des mouvements derrière ces volets qui cachaient plus ou moins bien l'intérieur, mais ne pouvait laisser deviner si c'était de nature animale ou humanoïde...


Post by Espélya Naïlo, Ind - May 1, 2008 at 10:45 PM

L'illusionniste tourna là tête vers la porte. Elle sentait une présence non-loin d'elle. Était-il de son côté?... Le seul moyen de le savoir était de jeter un oeil à l'extérieur.
Agile comme un chat aux aguets, elle s'avança lentement vers l'ouverture de la porte où elle tenterait de voir ce qui se tramait de l'autre côté. Ses yeux miel arpenta d'abord les lieux, apperçue la panthère quand ses yeux se figea sur le petit couple qui curieusement, observait dans sa direction. Qui étaient-ils? Ils semblaient du moins...loin d'être de dangeureux ennemis.

La demi-elfe prit son courage à deux mains et ouvrit la porte à sa pleine capacité, indiquant de par ce geste, sa présence. Elle glissa un pied sur l'échelle, un pied si blanc..
Elle se mit en équilibre sur l'échelle pour descendre tranquillement vers les deux personnages. Sa robe semblait flotter sur son corps d'un blanc immaculé, elle scintillait de tous les éclats qui réfléchissaient sur celle-ci.

Quand elle se retrouva les orteilles sur la terre ferme, elle tourna les talons vers le drôle de petit couple dévoilant ainsi ses traits fins et son visage diaphane et blanc pure. Les jeunes gens purent ressentir son aura particulièrement fort et mystique...

Elle s'avança vers eux....


Post by Elrog Minh Yu - Mort - - May 1, 2008 at 10:57 PM

La sueur coulait dans ses yeux, la petite semblait remplie de pierre, impossible de savoir pourquoi il l'avait prise dans ses bras, petit animal puant qui irritait son front avec le linge d'un kimono aussi rugueux qu'une toile d'un sac de charbon. Non seulement elle émettait des sons qui ressemblaient à des couinements mais de plus elle lui tirait les oreilles pour lui indiquer la direction qu'il lui fallait prendre, comme l'on indique à un cheval la direction à prendre en le guidant par les rennes.
Rien à tirer de cette petite mis à part qu'elle semblait connaitre l'île comme sa poche... Le bruit de la foret fut un instant troublé par un cri lointain qui fit s'envoler un groupe d'oiseaux, manifestement la diversion était terminée...

Il leva les yeux vers la cabane que la petite lui montrait alors que dans son dos il entendait les feuilles bouger, il tourna la tête à gauche puis à droite observant la chose qui semblait descendre d'un autre monde. Manifestement l'ile était un endroit ou pécheurs et esprits de la foret se côtoyaient, il assura la petite d'un haussement d'épaule et lui montra la dame qui descendait de sa cabane s'attendant à ce qu'elle lui explique que c'était un esprit de la foret et tout un tas de croyances et d'enfants et de villageois complètement incultes.

" Ne restez pas dans les environs ou vous aurez de la visite d'ici peu."
*Il replaça ses cheveux, retirant une mèche que la petite mâchonnait le visage tourné vers l'apparition. *


Post by Espélya Naïlo, Ind - May 1, 2008 at 11:39 PM

Elle baissa le menton lentement, examinant de ce geste discrêt ,son interlocuteur. «Vous ne m'apprenez rien, étrangé, car ce n'est pas par choix que je suis terrée dans cette cabane.»

Ses yeux pâles vînrent croiser ceux de la fillette qui n'osait plus bouger sous cette apparition scintillante.

«Je suis, visiblement comme vous, en quête d'un endroit sécuritaire. Êtes-vous perdus?..Peut-être, puis-je faire route avec vous. Je peux nous défendre sans problème...»

La jeune femme de part son aura était probablement une redoutable magicienne où une quelconque être magique que plusieurs contes de l'archipel racontait aux instruits. Il était rare d'en voir mais on racontait qu'ils étaient bien présent parmi la forêt, se cachant dans les endroits inconnus.


Post by Sakamae Nakaki, CP - May 1, 2008 at 11:50 PM

-Sensei!

Elle pointa la femme, puis, cherchant à descendre des épaules de son protecteur, elle se mit à gigotter. Il n'avait pas vraiment le choix, déjà elle l'escaladait à la renverse, pour redescendre. Qui aurait pu croire que ce petit singe était aussi habile et débrouillarde. Tirant et s'aggripant sur le kimono rouge, désormais sale, d'Elrog, elle mis ses pieds nus sur le sol.

-Konnishiha neesan'sama!

À voir l'apparition, elle se doutait que la chose ne parlait pas la même langue qu'elle. Mais peu lui importait, elle reconnaissait l'endroit, pour y être allée souvent. Puis, elle pointa un lieu derrière la cabane et se mis à courir toute seule entre les grandes fougères, évitant insectes dangereux, serpents venimeux et grenouilles vénéneuses sur son chemin. En moins de deux, elle était disparue sous d'épais feuillages. Elle avait bien entendu Elrog rouspetter en arrière, malgré le flegmatisme qu'il cherchait à se donner. Puis elle sentit le regard de la créature à la peau immaculée qui l'avait suivie. Mais peu lui importait, tous les deux n'étaient que des étrangers. Une nouvelle mère et un nouveau père? Jamais de la vie! Elle se rappelait encore le hurlement de sa mère. Sakamae, SakAAAaaaaaah! Elle secoua la tête, il fallait laisser le passé derrière et aller de l'avant, c'est ce que son père disait toujours. C'est ce qu'il avait dit lorsque son grand frère était mort malade et ce qu'il avait dit lorsque sa mère avait accouché d'un enfant mort-né. Des choses, après tout, fréquentes dans de petits villages si éloignés du reste du monde.

Elle entendit des bruits remuer vers elle, sans doutes le seigneur qui l'avait recueilli, quoi que les pas étaient assez léger. Elle sortit de sa cachette, plusieurs grosses mangues bien juteuses en mains. Poussant les immenses fougères, de la taille d'un petit homme, elle observa les deux adultes en tendant innocemment les fruits bien mûrs. Quelques cris de singes dans les environs, puis des voix étranges, comme inhumaines, qui commençaient à leur parvenir. Des marmonnements inintelligibles, suivi de bruits de frottements. Des oiseaux et nombre de créatures détalaient en leur direction et Sakamae observait les deux adultes avec une lueur inquiète dans ses petits yeux d'un brun-olive. Rapidement, elle accouru pour s'aggriper à nouveau à Elrog, cherchant à l'escalader, avec ou sans son aide. Sa petite poigne qui serrait fort, et son coeur qui battait à vouloir éclater laissait fort à deviner que ce bruit lui était familier. Familier et n'avait rien d'une partie de plaisir.

-行こう !

Elle pressait son petit corps contre son nouveau protecteur, une complète confiance désormais qu'elle lui attribuerait. Elle était volontairement à sa merci, et n'avait, somme toute, personne d'autre vers qui se tourner. Les mains solides s'aggrippaient à lui, le pressant de partir.


Post by Elrog Minh Yu - Mort - - May 2, 2008 at 12:21 AM

* Le bruit qui provenait du chemin était un bruit qu'il aurait reconnu entre mille, se sentir comme cela, sans aucune arme, sans aucun ingrédients pour faire quoi que ce soit était la situation la plus déplaisante que possible. Le petit animal était en train de s'agripper à son kimono, déformant le tissu, laissant des traces noires de terre sur le précieux tissu, il aurait pu faire la même chose qu'avec Yoshi mais enfin... *

" Quittons cet endroit, je suis certain qu'il y a un moyen de trouver un chemin qui nous mettrons loin de ces.. monstres."

Les légendes parlent toujours de sorcières et de démons qui lorsqu'ils se rencontrent se combattent jusqu'à ce que l'un ou l'autre gagnent, mais ici aucun risque ne fut pris. Les pas trainants déstabilisaient les animaux, car les choses qui les produisaient traversaient indifféremment les nids de serpents comme les marécages boueux, pour eux, le temps n'était plus un problème, la fatigue n'en était pas un non plus.

Le petit groupe se mit en route vers le nord de l'île sous les conseils de la petite fille, qui perchée sur les épaules d'Elrog, lui assenait des coups de sa poupée pour lui demander d'aller plus vite. Le temps était toujours aussi chaud et l'odeur de putréfaction sucrée envahissait la jungle, leur marche était bien cadencée mais il ne voulait pas faire remarquer que leurs poursuivants n'avaient pas le besoin de se reposer.

" C'est la dernière fois que je pose le pied sur ce bout de terre. Si Cassandre était la, elle me maudirait."

Son pas était bien assuré mais il savait que tôt ou tard l'un ou l'autre d'entre eux faillirait et que le groupe de poursuivant grossirait encore d'une unité. La jungle devenait de plus en plus touffue, ralentissant leur avancée, les forçant à lever la jambe ou à se tapir dans les hautes herbes pour passer un barrage végétal.

Elrog, les oreilles remplies du souffle de la petite, commençait à sentir que la situation ne tarderait pas à s'envenimer si ils ne trouvaient pas tous une solution pour ce sortir de cet enfer de verdure. Sur la plaine, il aurait été si facile de prendre leur poursuivants sous le jet de pierres, de pouvoir les distancer facilement afin de prendre une nuit de repos.

Un instant il pensa à déposer la petite sur le sol et à s'éloigner d'elle, mais si une personne connaissait bien l'endroit c'était bien elle. Sans son aide, même limitée, ils n'avaient aucune chance. Il en était la de ses pensées lorsqu'un énorme courant d'air se fit sentir, ils étaient à moins de trois pas d'un gouffre qui déchirait la foret en deux parties séparées par un vide de plus de 60 pas de distance et d'une profondeur d'au moins 200 ou la mer venait se fracasser sur la falaise.

Plus loin.. un pont de corde se dressait, seule liaison utilisable vers l'autre coté de l'île.


Post by Espélya Naïlo, Ind - May 2, 2008 at 12:42 AM

«Je pense que nous n'avons pas le choix», se dit alors la sorcière blanche qui maudissait ces êtres inhumains qui les poursuivaient et qui avait dérangé sa méditation.

La petite semblait savoir où ils devaient aller...La demi-elfe pensa qu'il était fort peu sage de confier leurs avenir en les mains d'une fillette mais cet homme semblait lui faire confiance.
Ils étaient les seuls êtres qu'elle avait pu voir depuis que les siens s'étaient dispercés en tous les sens, en fumé.
Espélya n'avait malheureusement pas assez d'énergie pour s'être vu volatilisé comme ses pairs, elle du donc trouver moyen de trouver une porte de sortie dans cette épaisse jungle. Elle s'était enfermé dans cette vieille cabane car visiblement, ces bestioles ne grimpaient pas.. jusqu'à la rencontre du drôle de couple....

Ils s'engagèrent donc sur ce pont qui leurs permetterait peut-être de se libérer de ce calvaire.


Post by Sakamae Nakaki, CP - May 2, 2008 at 1:32 AM

Les cordes craquaient sous le poids de ce trio, avouons-le, hors du commun. Bien aggripée à son porteur, notons-le, passant de maître à porteur, il changeait soudainement de titre, Sakamae cherchait à nuire le moins possible afin qu'ils traversent la grande distance sur le pont suspendu. Fait de grosses cordes tressées qui étaient grossièrement nouées afin qu'ils puissent s'y tenir de chaque côté et progresser peu à peur sur les noeuds, un vent faisait balancer le passage d'un côté à l'autre à la même cadence qu'avaient les vagues au fond du précipice, lorsqu'elles se heurtaient contre les parois. La bourrasque d'air faisait hululer la crique sous laquelle se trouvaient les trois personnes. À cette mélodieuse symphonie se joignait le hurlement des animaux qui s'échappaient de plus en plus de la jungle, derrière eux. Des oiseaux aux multiples plumages s'envolaient dans un éventail de couleurs, des fauves, des proies, les animaux semblaient préférer se lancer dans le précipice plutôt qu'affronter ce qui les poursuivaient témérairement derrière eux. La petite gardait une poigne d'acier sur Elrog, tournée à surveiller avec inquiétude ce qui était sur le point de sortir de l'orée de cette forêt humide. Elle entendit la demi-elfe perdre pied mais se rattraper rapidement avec un léger couinement de surprise, à peine perceptible. Ce qui fit en sorte qu'elle regarda de nouveau vers l'avant. La poupée tapottait non-challament contre le bord de la mâchoire d'Elrog.

Lorsqu'ils touchèrent terre, sûrement par manque de patience, de forces et pour moults autres raisons, le seigneur Minh Yu la posa sur le sol. Le tout avait un quelque chose de brusque, mais elle ne lui demandait rien, ni n'en fut offusquée. Cette petite avait les reins solides. Elle entendait les adultes chercher à couper le pont de cordes avec une agitation frénétique. Cette rapidité de mouvement lui fit croire que ce serait la femme, de loin plus nerveuse que ce dernier. Puis elle se remit à jouer avec sa poupée, comme si elle se croyait désormais hors de danger. Le sol était mi-terreux, mi-sablonneux. Les mangues traînaient encore dans un sac qu'elle avait gardé contre elle, qui s'était ajouté au poids qu'Elrog avait dû porter. Sans doutes l'avait-il maudite de traîner autant de choses mais maintenant qu'ils pouvaient se reposer, les mangues, bien juteuses, s'avéraient utiles... et en demande! Sakamae jouait avec sa petite poupée de bois, sortant des petites pierres peintes aux allures primitives d'une sacoche que portait la poupée. Elle dessinait dans la terre sablonneuse des lignes courbes, d'autres raides et d'autres encore cassées qu'elle avait vu son père tracer au village. Il ne voulait jamais dire de quoi il s'agissait, mais elle l'avait très souvent épié. D'ailleurs, elle avait pris cette poupée dans le sac de fortune de son paternel, croyant qu'il s'agissait là d'un jouet lui étant destiné.

L'innocence d'un enfant peut parfois être sa plus grande force. Alors que les deux adultes mangeaient et faisaient, d'une certaine manière, connaissance, elle se mit à rire bien fort et à applaudir des mains. Les dessins se formaient tout seuls, avec les pierres, et on pouvait également retrouver des osselets, qui étaient éparpillés chaotiquement sur les dessins dans le sable.

-Sensei! Sensei! (rires) 見なさい !


Post by Elrog Minh Yu - Mort - - May 2, 2008 at 1:59 AM

Les cordes du pont semblaient frêles, elles étaient pourtant large de deux pouces d'épaisseur et ce n'est qu'a grand renfort de coups de cailloux acérés qu'ils parvinrent à trancher celles ci. L'assemblage devenu frêle se défit dans un sifflement de corde détendue et alla se fracasser contre la paroi opposée. Curieux spectacle de voir les animaux repoussés à leur extrême limite choisissant la voie de la mort plutôt que celle du combat.

Essouflé, Elrog s'assit contre un piquet de bois qui servait anciennement à soutenir le pont de cordage, il porta un regard à la petite fille avant de s'adresser à elle dans un ton sans grande gentillesse, il se massait le cou tout en lui parlant.
" 何この小さい猿か。 それについて私に詳細に言いなさい."

* Se redressant et s'approchant de ce que la petite était en train de faire, il tourna la tête vers la créature blanche qui s'était jointe à leur fuite. *
" そしてあなたが白はすーっと動く、何一流であるか。 もっと言いなさい私に…"

* Puis le regard sur les lignes que la petite avait tracé... il s'écria*

" そのあなたのためのないゲーム小さい猿."

Une odeur pestilentielle avait envahit l'air pourtant brassé par le remugle de la mer sous eux, leurs poursuivants avaient rejoint la berge du précipice, trainant leurs pieds et agitant leurs mains vers leur but maintenant rendu impossible à atteindre à cause de l'obstacle. Si ce coté de l'île était un endroit calme c'était certainement parce que des tumulus à plusieurs dizaines de pas d'eux annonçaient l'entrée dans l'ancien cimetière du village.

La nuit risquait de ne pas être si tranquille que cela si la petite continuait de jouer avec cette poupée...


Post by Sakamae Nakaki, CP - May 2, 2008 at 1:33 PM

Elle resta hébétée devant l'allure d'Elrog qui criait. Puis, comme si elle croyait qu'il voulait lui arracher son jouet, elle s'empressa de tout ramasser. Rapidement, les osselets, les petites pierres colorées. Rapidement, avec un peu de terre sablonneuse, alors que les dessins continuaient seuls leur chemins, vers les tumulus à l'entrée du cimetierre païen. Elle entreprit d'engouffrer l'étrange figurine dans sa besace afin de calmer son étrange nouveau maître. Pour elle, les dessins n'étaient rien de plus que des dessins, loin de la compréhension de tout le danger ou le mal qu'ils pouvaient représenter, elle se releva, poussa un peu de terre du bout du pied pour en effacer la majorité, mais certains signes, déjà avancés continuaient leur chemin. C'est avec une moue boudeuse qu'elle vint rejoindre les adultes, cherchant déjà à s'emmitoufler dans son seul kimono de rude étoffe. La soirée s'annonçait être fraîche, et les plaintes des créatures, jadis les villageois, remontaient dans le silence naissant.

Elle envoyait quelques regards questionneux à Elrog, puis ensuite à la femme qui les accompagnaient. Sakamae savait qu'il y avait une barque solide à moins d'une heure de marche d'eux, mais ils, surtout son nouveau maître, étaient si peu enclins à la parole présentement, qu'elle préférait tout garder pour elle. Il y avait peut-être aussi un petit sentiment de vengeance, offusquée de s'être fait réprimander. Ainsi elle resta bien assise, entre les deux adultes, à les écouter.


Post by Espélya Naïlo, Ind - May 2, 2008 at 11:20 PM

Ce fut avec désolance que la demi-elfe observait ses animaux choisir la mort. Néanmoins, elle ne put leurs accorder une petite pensée car cette dernière devait penser à sa survie avant-tout.

Ils étaient maintenant tous les trois hors de danger, ou du moins pour le moment. La petite incapable de ne rien faire pendant 30 secondes se mit alors a dessiner de curieux dessin dans le sable...Espélya se mit à la regarder faire avec minutie...ses symboles n'étaient visiblement pas ordinaire, ils semblaient prendre soudainement vie...décidement cette petite n'est pas ordinaire, elle devait posséder quelques bribes de magie en elle... ou est-ce simplement la poupée si étrange en apparence...Elle dégagait quelque chose de mystique.

Incapable de s'assoir après ses événements, Espélya resta debout dans sa longue tunique blanche à observer le lointain. Ses pensées valsaient partout.. dans le passé et le futur.. Elle n'arriverais pas à trouver sens logique à tout ce qui se passait ici.

Elle tourna ses yeux miels vers les deux jeunes gens. Elle sonda le coeur de chacun des deux courageux mais n'y trouva pas la même harmonie. L'homme semblait éprouver une froideur envers la gamine et pour sa part, la gamine se laissait porter par le non-choix qu'elle avait.

Elle passa donc la nuit à méditer, debout sur le bord de la berge.


Post by Elrog Minh Yu - Mort - - May 3, 2008 at 11:11 AM

http://fr.youtube.com/watch?v=e2Ma4BvMUwU

* Petit animal idiot ! C'est à cause de toi que tout ceci à commencé, toi qui ne pense qu'a manger, courir et bientôt tu pleureras, si la petite avait pu lire dans les pensées du Seigneur Minh Yu, voila ce qu'elle aurait perçu. Elrog se redressa, s'approcha de la petite et la saisit par sa tunique en la secouant. Le ton de sa voix était sobre, sans aucune animosité, la voix était clair et pour que l'autre personne comprenne ce qu'il leur arrivait, il s'exprima en commun de sa voix dont l'accent sifflant de T'sen avait été un peu adoucit par les années de vie sur la petite sœur. *

" Donne moi cette poupée et ces cailloux. Je suis certain que tu ne voudrais pas voir ta famille se relever comme eux."

* La petite était suspendue à son bras comme un chaton l'est à la gueule de sa mère, de manière sûre, indolore mais obstinément tournée vers la falaise ou des bororythmes venaient troubler le calme de la nuit tombante. Les pas trainants avaient laissé place à des cris qui déchiraient le soir, leur survie n'avait tenu qu'a elle mais il se retenait de la jetter elle et sa poupée dans le ravin pour retrouver la tranquillité qu'il avait perdue. Ce fut la présence de la dame en blanc, elle l'aurait certainement sauvé, son regard sévère posé sur les animaux qui choisissaient la mort en disait long, c'était une sorcière... mais elle avait choisit la voie du bien. *

" Sais tu petit singe que ce que tu fais est un art qui peut nous jouer des tours à nous tous ? Sait tu que par ta faute ton village à été dévasté ? T'en rends tu compte ?"

Parler de cette manière à une petite était une chose qui ne lui apporterait rien, cela n'empêchait pas les dessins dans le sable de se propager, trainant des arabesques sur le sol, comme l'on trace un dessin du bout d'un bâton, évacuant les cailloux qui gênaient le tracé, contournant les trois personnes, les entourant, se traçant avec une vitesse de plus en plus accrue, comme emporté par le vent qui lui aussi avait amplifié sa force, apportant de l'autre coté de la rive, les hurlements de faim des non-vivants. Les arabesques dessinées sur le sol avaient quelque chose de primitif et pourtant de fort, c'était des choses que l'on reconnaissait d'entre mille si l'on en avait déjà vu, Elrog soupira un long moment avant de relacher la poigne sur le kimono de la petite, la laissant toucher le sol.

Autour d'eux, les dessins les avaient englobés, prenant maintenant une surface de 25 pas autour d'eux, c'était le plus grand pentagramme primitif qu'il lui avait été donné de voir jusque la. Un coup de tonnerre les fit tous sursauter.

" あなたの兵士を離れた保ちなさい."
La voix qui avait prononcé cela était comme fatiguée de ce qu'il rencontrait comme embuches, les mains s'étaient nouées dans son dos et le regard était bas.


Post by Sakamae Nakaki, CP - May 3, 2008 at 4:41 PM

Elle s'était aggripée aux mains de son maître alors qu'il s'était mis à la secouer. Sakamae s'était promise de ne pas pleurer, mais il débitait des paroles incompréhensibles, il semblait être sur le point de vouloir la tuer, elle en était certaine maintenant. Pour la première fois depuis le périple, elle cherchait à se séparer de l'étranger, en pleurant. Tous ses refoulements remontaient à la surface, et s'il l'appelait petit singe depuis qu'il l'avait découverte, mais jamais elle en avait vu l'air autant que maintenant. Ses petits sanglots et protestations avaient tôt fait d'exciter leur public, de l'autre côté de la rive. Sans cesse, elle tournait ses petits yeux bruns-olive vers la sorcière blanche, dans une plainte qui avait quelque chose de suppliant. Puis, suspendue au bras d'Elrog, elle se mit à lui faire la prière des suppliciés, il était difficile de compendre ce qu'elle disait puisque ses pleurs enlourdissait son accent déjà engourdi par sa nature paysanne.

Bien qu'il n'était pas sensible aux supplications que Sakamae lui faisait, Elrog finit par la déposer sur le sol. Comme une enfant de son âge, de cinq ans, elle continuait de pleurer. Toute armure brisée, n'arrivant plus à se contenir. Elle repensait au hurlement de sa mère alors que les créatures l'avaient saisie, la trace de sang, maintenant sèche et écailleuse sur son visage, qu'elle associait désormais à celui de son père, sans doutes mort. Rien n'était moins sûr, mais elle y croyait. Puis ses proches, son village, Yoshi. Les larmes dévalaient sur son petit visage, allant nettoyer un sillon dans la balafre de sang qui reposait sur sa joue.

La fillette cherchait à protéger cette poupée, dernière chose qu'elle pouvait associer à sa famille, la tenant bien serré contre sa poitrine. Mais déjà il ne la regardait plus, les yeux verts de l'homme parcouraient rapidement les dessins au sol qui déjà avaient fait un tapis les englobant. Puis, histoire de les sortir de cette torpeur, un coup de tonnerre éclata au dessus-d'eux. Pourtant aucune éclair n'avait illuminé le ciel.

Ce fut suffisant pour que Sakamae prenne ses jambes à son cou. Visiblement, le maître n'assurerait pas sa protection, et la sorcière blanche ne prendrait pas sa défense. Son dernier espoir était la petite barque, à une heure de marche de là. Ne comprenant pas les étranges pouvoirs reliés à sa figurine, elle traversa la barrière invisible du pentagrame en s'enfuyant. Dans sa crainte d'être reprise par le seigneur, elle échappa la poupée sur la frontière dudit pentagramme et ne se retourna pas pour aller la chercher. Son passage de l'intérieur vers l'extérieur se fit sous une grande bourrasque de fumée, comme quoi elle avait la clef de la sortie. Elle se sentait un peu triste pour la femme, mais n'en fit rien. L'instinct prime sur les enfants, et elle n'en faisait pas exception.

-Petit Singe!

La voix du maître... Non, courir.


Post by Elrog Minh Yu - Mort - - May 3, 2008 at 11:57 PM

* Il porta son regard sur la poupée qui déjà prenait une forme différente, le nuage de fumée qui avait suivi la sortie de la petite disparaissait peu à peu et une forme tentaculaire étendait son emprise au départ de la poupée abandonnée. Le ciel pourtant clair il y a moins de quelques minutes s'était chargé de nuages qui s'étaient localisé au dessus du pentagramme géant. D'un bond en avant, Elrog pris la poupée, laissant au passage une trace dans le sable, détruisant une partie du pentagramme qui se reformait derrière lui, une aura verte se dégageait de l'endroit, comme une pulsation qui allait sans cesse en s'amplifiant comme un cœur qui s'affole. *

" Il faut s'en aller d'ici..."

Un geste rapide, la main tremblante mais le geste pourtant sûr, il pris un élan et lança la poupée vers l'autre bord du ravin, la sorcière blanche le regardait faire comme si elle était détachée de la scène. La poupée tourna sur elle même plusieurs fois, semant des pierres et des ossements sur son tracé, avant de toucher le sol sur l'autre rive, rebondissant à deux reprises avant de terminer sa course dans un buisson. Très vite le buisson fut pris d'assaut par les non vivants comme ci c'était ce qu'ils cherchaient depuis le début, l'orage se déplaça et ils quittèrent l'endroit d'un pas rapide, alors que le vent s'engouffrait dans leurs vêtements. La dame en blanc semblait être si agile que ses pieds ne touchaient pas le sol, son aura inquiétait Elrog de la sentir aussi rayonnante, c'était une personne d'une très grande puissance magique, il fallait presser le pas et trouver la possibilité de quitter cette île.. Rapidement...

La petite était hors de vue, certainement en train de se cacher dans un trou ou au sommet d'un arbre, il la retrouverait bien sur son chemin... Et sinon il ferait sans elle. Dans le lointain l'on entendait les hurlements des non vivants qui s'atténuaient, ils avaient trouvé ce qu'ils cherchaient, ce qui n'était pas le cas des survivants de l'île... Un navire pour prendre la mer...


Post by Espélya Naïlo, Ind - May 6, 2008 at 1:23 AM

Espélya eu de la compassion pour la petite fille abandonnée....néanmoins, comme elle connaissait mieux le coin que les deux adultes, elle se dit que comme tous les enfants, elle reviendrait.

La poupée était un objet maudit..cela dit ce n'était pas réellement le temps de l'analyser...le temps était à la survie et elle trouva qu'ils tardaient énormément.

« La gamine est partie de ce coté, peut-être il serait plus prudent d'aller dans la même direction qu'elle. De toute façon je doute que nous ayons milles et une solutions. »

Sans attendre la réaction d'Elrog, elle prit le même chemin que la petite, laissant sa robe trainer parmis le sable et racines. Le petite fille ne semblait pas à l'horizon..peut-être avait-elle trouver un endroit sure.


Post by Elrog Minh Yu - Mort - - May 6, 2008 at 10:57 AM

Le petit singe était rapide, il n'était déjà plus visible, mais que faire à part suivre la dame de blanc vétue, il s'avancait dans les branches, les écartant du revers pour ne pas en recevoir dans le visage, cette partie de la foret descendait presque en direct vers la mer que l'on voyait se fracasser plus bas contre les roches et les récifs qui peuplait la plage de galets. Déjà leur pas avait changé de sonorité, rendant un son plus sec, provoquant des petits éboulis qui rejoignaient la mer comme si c'était leur destination depuis des années, multipliant les échos dans les roches avoisinantes

La mer, à l'inverse des personnes qui arpentaient cette île, était calme et le vent soufflait vers la terre, emportant les vetements de la dame en blanc dans des claquements de tissus. Elrog, maintenait d'un main son kimono, a moitié déchiré et taché de boue par le petit animal qui un jour s'était juché sur ses épaules. Passant la main à sa poche, il retrouva un petit caillou qu'elle avait certainement placé là à un moment d'innatention, il le sortit et le détailla à la lumière d'un sort, gravé d'inscription runiques primitives il ne put les déchiffrer, il remit cela à plus tard.

Assis en tailleur sur la plage, il ferma les yeux, écoutant la mer calmement comme si rien de tout cela ne s'était passé… Sauf que tout avait bien eu lieu, qu'ils étaient peut être les seuls survivants de l'île et qu'ils n'avaient pas encore le moyen de la quitter. A quelques mètres de lui, les buissons frissonnèrent sous l'action de quelque chose… ou de quelqu'un..


Post by Sakamae Nakaki, CP - May 6, 2008 at 5:11 PM

Un petit rat sortit du buisson, avec un doigt en putréfaction dans la gueule. Il continua son chemin rapidement en voyant les deux humains non loin, gêné dans son intimité et dans son repas. Il courait rapidement, surveillé du regard des deux personnes, en suivant le mouvement de va et vien des vagues, jusqu'à ce qu'Elrog et Espélya posent leur regard sur une barque qui était installée plus loin sur le rivage. Posée sur des poutres, il était surprenant de se dire qu'elle avait passé inaperçue tout ce temps. La barque était installée à l'envers sur des pilloris, afin qu'elle ne quitte pas la plage à la marée haute. Très longue, elle pouvait, à première vue, contenir environs dix hommes. En bas, deux petits pieds y pendouillaient, trahissant la présence du "petit singe"

Sakamae se croyait bien cachée. Elle balançait ses pieds en mangeant des provisions qu'elle avait enfouies dans une caisse, quelque jours par avant avec son père. Ils avaient installé la barque à cet endroit, plutôt qu'au village, puisque papa disait que la pêche était meilleure à cet endroit. Elle ne se posait pas de questions. Pourquoi aussi loin, pourquoi si près du cimetierre? Non, ce n'était pas des choses qui inquiètent l'esprit d'un enfant, surtout pas à cinq ans. Les provisions, pour les jours de pêche. La petite fille attendait le retour de son père. N'imaginant pas que les deux adultes qui l'avaient emmenée jusque là, elle jouait avec ses doigts, s'amusant à les personnifier. Elle faisait parler et chanter et se disputer des doigts, alors que des crabes se promenaient sous ses pieds, qui étaient suspendus.

Le rat se glissa d'ailleurs rapidement sous la barque, ce qui arracha un petit cri de frayeur à l'enfant et qui fit reprendre sa course à l'animal. Sakamae sortit rapidement de la barque, l'air incrédule. Elle suivit l'animal du regard pendant un moment, alors qu'il s'éloignait, puis, à l'idée que d'autres pouvaient venir à leur tour, elle se retourna pour voir dans l'autre direction. En apercevant Elrog et Espélya qui la regardaient, elle se hâta de retourner à sa cachette, sous la barque. Malgré le fait qu'ils l'avaient regardée directement, elle gardait espoir qu'ils ne l'avaient pas vue, que son père allait arriver d'un moment à l'autre. Couchée contre l'envers d'un des bancs de la longue barque, elle ferma les yeux en écoutant le bruit de pas d'un adulte approcher.


Post by Elrog Minh Yu - Mort - - May 6, 2008 at 6:28 PM

*Il n'en croyait pas ses yeux, la barque était la posée sur les trétaux et à l'ombre qui plus est… Une barque, longue d'au moins 20 pieds, les attendait… Un bref sourire apparut sur son visage, il se rappelait une comptine que sa mère lui chantait. *

*" Dis moi maman pourquoi les bateaux n'ont t'il pas de jambes… Mais mon grand bébé si il en avaient ils marcheraient… " *
Le son de sa voix était un murmure alors qu'il posait son gant sur la carcasse de celui-ci, semblant caresser le fond de l'embarcation polie par l'eau, chantonnant l'air appris par des nuits entières de veille auprès de sa mère. Les deux pieds s'arretèrent de battre dans le vide, fixés comme si un sort de paralysie la bloquait. La femme en blanc s'approcha de lui, l'aidant par un sort à déplacer la barque de ses trétaux. Cela semblait une chose facile à l'aide de la magie, la seule chose qu'ils entendirent furent une petite détonation due à la combustion des derniers composantes de la sorcière blanche.

La voix d'Elrog s'éleva, voix déjà rendue rocailleuse, poussièreuse… par les courses, par la soif, par la mauvaise humeur ? Seul lui pouvait le dire, c'était certain, il n'avait pas apprécié cet interlude que la petite avait provoqué, troublant son arrivée sur cette île. Seulement il aurait peut être du la remercier qui sait ce que les villageois auraient fait de lui, le chef du village n'avait pas apprécié son arrivée c'était certain. Peut être que cet interlude l'avait aidé en fait, qu'avait t'il perdu mis à part du temps ?

*" Viens avec nous petite ou reste sur ton île, mais personne ne reviendra t'aider, c'est un choix qu'il te faudra faire, quelque chose que je ne puis pas faire pour toi. Parfois la vie demande à prendre des décisions, celle que tu prendras donnera un virage à ta vie future et je reconnais que celle-ci ne soit pas facile. Si tu choisis de venir avec moi, je te fournirais une maison, des poupées et de la nourriture en suffisance, Si tu décide de choisir de vivre ici, tu devras te débrouiller seule. A toi de choisir." *

*Le vent soufflait sur la plage, emportant la poussière de la rive vers les hauteurs de la falaise. Alors que le sort de lévitation prenait fin, la barque descendait doucement sur le sol, soulevée hors de ses trétaux et prête à être mise à la mer. Ne restait plus à savoir combien ils seraient à bord… Deux ou trois. Déjà la barque se retournait doucement comme pour se préparer à un long voyage dont la destination était incertaine. *


Post by Espélya Naïlo, Ind - May 7, 2008 at 6:47 AM

Heureusement, Espélya connaissait un bon truc de magie afin de fournir nourriture pour au moins une semaine aux trois individus. Elle se mise donc à la préparation des places afin qu'ils aillent certaine intimité et certain confort. La route serait longue évidemment...et de surcroit, ils ne savaient même pas où ils allaient attérir.

Quand elle eu terminé, elle se tourna vers le duo et attendit que la petite se décide. Sa vie étant dans ses mains...bien qu'elle aurait pu deviner la réponse..


Post by Sakamae Nakaki, CP - May 8, 2008 at 4:01 AM

Ses yeux s'étaient remplis d'eau. Elle regardait l'étendue de la plage, puis le bateau. Si son père était encore en vie, sans doute saurait-il la retrouver un jour. Sakamae avait peur de rester sur l'île. Elle ressassait encore dans sa tête le hurlement de sa mère, la tête de l'ancien, la gicle de sang. Tout tournait en boucle. Elle leva son visage vers Elrog, remplie d'incertitude. La secouerait-il de nouveau rendu dans les lieux qu'elle ne connaissait pas? Serait-il de nouveau brusque. Elle avait envie de lui faire confiance, envie d'être blottie contre un corps chaud, pour pouvoir pleurer, relâcher toute cette peur, cette tristesse qui remplissait désormais son coeur. Il lui était difficile de s'ouvrir à l'étranger. Elle ne connaissait pas même son nom. Il lui donnerait sans doutes l'honneur de le connaître éventuellement. Résignation, abandon.

Elle tendit les bras vers l'homme, le geste avait quelque chose de doux, de chaleureux. Comme une enfant de son âge, elle avait décidé de s'abandonner à lui. Elle se laissa transporter au creux du bateau, puis pointa la caisse de provisions ouverte dans le sable. Il y avait de la nourriture pour une semaine, tout au plus. Lorsqu'Elrog poussa la barque dans l'eau, la femme installée derrière Sakamae, l'homme devant, elle s'assoupit au creux de l'embarcation, une main contre la sandale de son nouveau maître. Plus symbolique qu'autrement, c'était sa façon de se réconforter, les larmes qui jaillissaient de ses yeux, elle était désormais en état de deuil.


Post by Elrog Minh Yu - Mort - - May 8, 2008 at 10:41 AM

*Il tendit la main au petit singe, l'embarquant à bord, la soulevant sans grande douceur, sans grande chaleur mais témoignant d'un petit sourire tout de même, la déposant doucement sur le sol de la barque puis descendit pousser la barque à l'eau. *

*" Puisse le courant et votre connaissance nous ammener en lieu plus paisible sorcière blanche." *
*La barque malmenée par les vagues s'éloignaient peu à peu de l'île maudite. Des colonnes de fumée de couleur paille s'élevaient dans le ciel bleu azur… *


Post by Espélya Naïlo, Ind - May 9, 2008 at 12:42 AM

La première heure fut silencieuse...les 3 voyageurs se regardaient de temps à autre mais ils ne parlèrent pas.. Ils se laissaient bercer à la valse des vagues. Le vent était néanmoins frisquet alors, elle se défit de sa cape qui étincellait milles feux et elle se penche vers l'enfant pour la border dans celle-ci. La cape était étonnamment chaude, une drôle d'énergie s'en dégageait.

Espélya continua son chemin prudemment jusqu'à Elrog où elle prit place à ses cotés.

« Nous sommes au sud de l'île...connaissez-vous un endroit où il est possible de prendre terre et surtout, un lieu en sécurité? »

Sa question semblait lui bruler les lèvres.. elle arpentait de ses yeux couleurs pêches l'homme aux traits asiatiques. Cet homme semblait mystérieux et elle n'était pas à l'aise de lui parler.


Post by Elrog Minh Yu - Mort - - May 9, 2008 at 10:39 AM

Il la détailla avec un sourire rapide avant de porter son regard sur la petite qui dormait dans la barque, couverte par la cape blanche, étrange contraste entre cette immaculée création d'un couturier inconnu et cette chose sale puante et pitoyable qui dormait en dessous.

" Vous risquez de salir votre cape à la laisser dormir la dedans, regardez comme elle a déchiré mes habits." *
La main avait quitté la rame pour saisir précautioneusement son kimono de soie rouge qui en fait n'était plus qu'une loque informe. Puis avec douceur et calme, il repris la rame et la remit à l'eau tentant tant bien que mal gouverner l'embarcation. Puis semblant se rappeller la question d'origine, sa voix couvrit le remugle des vagues afin de faire part de sa réponse.*

*"Plusieurs choses pourraient être dites pour vous rassurer mais vous ne semblez pas en avoir besoin, je vous dirais alors ce que je pense de notre situation. Cela sera clair, sans détour et aussi cru que notre cas. Nous avons de la nourriture pour 5 jours environ si nous nous rationnons, je ne sais absolument pas ou nous sommes, il faudrait attendre la nuit et les étoiles pour nous situer, je n'ai aucune idée de comment finira cette journée de navigation" *

* Le ton était joyeux et malgré les nouvelles fort pessimiste, il continuait de sourire. *


Post by Cassandre D'Estré, Cp - May 13, 2008 at 1:45 AM

Le jour tombait alors que le navire pénétrait dans les eaux Systérienne. Une étrange brume voilait la vue de l'île. Cela ne faisait que quelques minutes qu'elle se trouvait sur le pont et déjà des gouttes d'une eau froide perlaient sur la fourrure de sa cape, donnant une étrange impression de miroitement à sa silhouette. Frissonnant, elle secoua le surplus d'humidité et resserra les pans du vêtement.
Encore une heure et elle serait chez elle. Qui sait les nouvelles qu'aurait à lui apprendre le Baron Minh'Yu. De longs mois d'absences injustifiés à combler et des excuses à trouver. Pensive, elle s'accote au bastingage et tente de percer du regard le linceul de brume.

* Elle rentre ... elle court se cacher. Elle a si peur, toujours si peur .... du beau Comte vas-tu en parler ?*

Ses traits se figent et la colère passe brièvement sans son regard.

– Silence ... tu en as déjà assez fait. Nous réglerons cela plus tard.

Personne auprès d'elle pour entendre ces mots hapés dans les limbes blanchâtres les coupant du monde, néanmoins un sourire apaisé apparaît sur les lèvres de la jeune femme, tandis que d'une voix douce elle chantonne une contine enfantine se perdant dans le murmure du vent.
Un cri de la Vigie et le rythme s'accélère . L'entrée dans la baie de Systéria est des plus dangereuse. Les récifs sont traîtres et le brouillard actuel rend les manoeuvres plus difficiles encore.

La voix rocailleuse et nuancée du Capitaine la fit se retourner. L'inquiétude se lisait sur son visage alors qu'il contemplait les premiers écueils.

- Faites de votre mieux Capitaine, il serait fort dommage de sombrer si proche du but. Le Baron Minh'Yu ne vous pardonnerait pas cet affont.

Le ton de la dame était ironique mais cependant elle prit la direction de sa cabine d'un pas nonchalant. L'accostage se révéla plus long et laborieux que prévu pourtant les passagers se retrouvèrent sains et sauf sur le quai étrangement désert. Pas de porteurs, pas de badauds et aucun bruit ne provenant des auberges proches.

- Capitaine, vous ferez portez mes bagages au plus vite à ma demeure. Je vais pour ma part voir s'il reste un palefrenier vivant dans cette cité fantôme et faire atteler une calèche pour rentrer.

Sans un mot de plus, elle prit la direction de l'écurie voisine. Un vieil homme terrorisé lui ouvrit la porte. Aucune somme d'argent ne put le convaincre de sortir pour conduire un équipage dans la ville. Mais après un rapide échange la Baronne reparti vers les quartiers Pourpres avec une monture et bien des détails sur les évènements actuels. Les seuls sons brisant le silence furent les pas de la monture raisonnant dans la nuit.

Le destin facétieux une nouvelle fois se joua de la belle. L'accueil dans sa demeure s'avéra bien plus glacial que prévu. Nul feu dans l'âtre, nulle personne pour ouvrir la porte vers un intérieur douillet. Juste une bâtisse austère où la poussière de l'oubli rivalisait avec les toiles graciles des nouvelles habitantes du lieu. Se débarrassant de ses effets, elle prit la direction de son bureau. Alors qu'elle allait gravir la première marche menant à l'étage un plis sur la table attira son attention.

Ma chère,

Il n'est que temps que notre union soit célébrée. Il ne faut plus compter sur les membres inexistant du clergé Thaarien de cette île. Nous serons uni chez moi dans le faste et la gloire de l'archipel T'Sen, Venez m'y rejoindre au plus vite.

Elrog Minh'Yu

*La missive datait d'une semaine. Elle dut attendre trois jours afin que son propre navire « L'Amyrlin » puisse prendre la mer. Le voyage se déroula sans imprévu notoire. *

Plus tard dans la soirée, un messager la trouva agréablement installé un ouvrage de poésie à la main.

D'Estré sama,

J'ai la douloureuse tâche de vous annoncer que la bateau d'Elrog san s'est échoué. Mais que la tristesse et la crainte reste éloigné de votre coeur. Nous avons reçu des nouvelles de sa part, il est indemne et se trouve à présent sur une île voisine. Nous avons affréter un navire afin d'aller lui porter secours.

Signature illisible *

- Si vous avez des nouvelles faites les moi parvenir.


Post by Elrog Minh Yu - Mort - - May 13, 2008 at 10:57 AM

Le bruit des vagues était le seul bruit qui emplissait la noirceur de la nuit, les courants avaient pris le contrôle de la barque, clapotis de la mer, odeur d'algues et de sel enivrants, bruits d'une mouette dans la nuit. Une mouette… les yeux ouverts, le visage tourné vers le ciel que les deux lunes d'Enrya éclairaient d'une lueur blafarde, il regardait le ciel noir, constellé de points lumineux, il ne cessait d'admirer cette toile...Une mouette… dans la nuit…

D'un coup il se redressa sur les coudes, la pluie battante sur les corps enchevétrés dans la barque jouant une funeste mélodie, de sa voix douce, il murmura dans un soupir.

*" Les mouettes ne s'éloignent jamais vraimment des côtes. Sauf pour mourir, esperons que celle-ci ne soit pas suicidaire." *

Le bruit du ressac frappant les falaises se fit plus fort, audible comme si l'on avait levé un voile épais, il se redressa d'un coup alors que la barque raclait le rivage de gravier, à quelques centaines de mètres ils auraient étés écrasés contre la falaise. Sautant dans l'eau, jusqu'au genoux, il tira la barque sur la berge à grand renforts de sueur et de gémissements, la nuit cachait l'endroit ou ils avaient débarqués mais la brume environnante, les falaises émergeante, tendant leurs bras vers le ciel comme si elle voulait attirer le ciel à eux. Le soufflement du vent, l'humidité ambiante, sifflant dans les bambous, aucun doute, l'archipel T'sen était sous les galets de leurs chaussures. On reconnaissait de loin à travers la brume le mont U-kyio. Aucun doute n'était en effet permis.

La pluie tambourinait sur le bois de la barque, lancant une harmonie musicale naturelle, pendant qu'il allèrent se mettre à l'abri sous les plantations environnantes… Trois jours de navigation leur avait suffit, shaelim était avec eux...


Post by Elrog Minh Yu - Mort - - May 13, 2008 at 6:38 PM

*Pendant ce temps, de l'autre coté de l'archipel. *

* Les membres du domaine s'affairaient devant la maison du Lotus blanc, la vieille dame qui tenait la maison se tenait assise en position seiza devant deux personnes du domaine, leur conversation semblait agitée dans le calme de la pièce principale. Le thé était servit mais seul le vieille y avait touché, remuant à peine les lèvres alors qu'elle s'adressait aux personnes qui se tenaient face à elle.*

" Je n'ai pas forcé cette dame à établir ses quartiers dans mon batiment, je ne puis donc décement l'obliger à les quitter. En soixante années, ma maison n'a jamais mis aucun client à la porte, ils viennent de leur gré et partent quand bon leur semble. " *
Le ton était sec, dur et tranchant mais il contenait une intonation de respect envers les personnes à qui elle s'adressait.*

*" Je comprends bien, le soucis qui vous atteint mais comprenez que cette personne doit être placée en un endroit ou la famille Yu peut garantir sa sécurité à tout moment. La famille est puissante, mais ses ennemis le sont tout autant. Il nous est impossible de prendre pour elle des mesures quotidiennes tant qu'elle est hébergée ici. Le comprenez vous ? " *

* L'homme pris un gorgée de thé fumant, alors que dans la maison sonnait les gongs de l'heure du tigre. Se redressant vers la porte de sortie et saluant ses visiteurs, la patronne allait réfléchir dans sa loge, laissant la lumière décroitre sur les deux hommes réunis, dont les tatouages aux poignets indiquaient leur provenance et l'appartenance. La maison du Lotus blanc était envahie par un silence pesant, il est des choix faits par la famille qui ne se discutent pas, mais cela n'empeche pas la vieille de faire semblant de discuter et de faire attendre ses visiteurs près de deux heures durant, alors que dehors, plusieurs gardes surveillaient les allées venues de tous.*


Post by Sakamae Nakaki, CP - May 14, 2008 at 4:06 AM

Las, Elrog du traîner la petite peste dont il s'était encombré. Il devait se demander pour la millième fois pourquoi il s'était accaparé de cette petite chose. Le pied traînant, elle se laissait tirer par la main pour aller se réfugier sous de petits palmiers trappus. Encore enveloppée dans la belle cape blanche scintillante, plus si propre que cela, de la magicienne, elle se laissa installer contre la base de l'arbre. Les mouvements de son maître étaient secs, au comble de la fatigue, et elle avait passé la soirée précédente à pleurnicher, les dieux seuls savent pourquoi. Emmitouflée, elle gardait ses genoux près de son buste, grelottant plus par nervosité que par froid. L'humidité était à son comble, et quelque chose d'inquiétant flottait dans cet épais voile de pluie.

Sakamae semblait perdre la raison par moments, et si ce n'était des deux adultes qui cherchaient par moment à la ramener au moment présent, son esprit divaguait continuellement sur les événements qui avaient précédé leur course en navire. Tout se répétait constemment, en se déformant, toujours un peu plus. Ce qui normalement aurait pu être pris pour des jeux imaginaires devenaient une part de sa réalité.

Des formes se promenaient, floues et iréelles sous la pluie, et la petite entendait encore les voix d'outre tombe hurler de désespoir, du vide de leur conscience et de leur infinie souffrance de n'avoir droit à aucun repos. Ses petits doigts sales se crispaient contre le tissus satiné de la cape de la magicienne et sa bouche était fermée si fort que ses lèvres, normalement de la couleur d'un bouton de rose, devenaient blanches par la pression qu'elles exerçaient l'une contre l'autre. Ses petits yeux bridés brun-olive suivaient, hagards, les silhouette improbable qui erraient dans la pluie, désséchant sur leur passage, quelques feuilles sur les plantes avoisinantes. Cris lugubres, gicle de sang, Yoshi, pont, animaux suicidaires, explosion, errance en bateau. Une main se pose sur son épaule.

-KYYYYYyyyyyyyyyaaaaaaaïïïï!!!

La petite hurla de terreur lorsqu'un des deux adultes avait cherché à la ramener à la réalité. Le corps si raide qu'il aurait pu être soulevé sans qu'un seul cheveu ne bouge. La respiration saccadée, à craindre qu'elle ne s'étouffe, il lui fallait trouver un refuge propre et douillet avant qu'elle ne sombre d'épuisement.


Post by Cassandre D'Estré, Cp - May 17, 2008 at 2:04 PM

*L'après midi touchait à sa fin. La dame, vêtue d'un kimono léger de satin vert émeraude, lisait un ouvrage traitant du jeu de Go et ses implications politique et sociale dans la société T'Sen. Cela faisait quelques minutes seulement, que la coiffeuse venait de quitter la chambre après avoir travailler plus d'une heure à élaborer une coiffure toute en tresses perlées, relevant une partie en deux petits chignons et laissant le reste libre de toutes entraves. Un léger coup frappait à la porte lui fit poser son ouvrage sur la table basse. *

- Entrez !

- Un plaisir de vous voir si prompt à répondre à mes convocations, Lanedrin,

- Vous payez pour, Ma Dame.

- Savez-vous qu'il y a en bas des gens portant la livrée de la famille Yu, ils discutent avec votre logeuse.
- Dommage que vous ne compreniez pas l'idoine de cet archipel, vous auriez pu me dire de quoi ils traitaient.

*Elle resta un bref moment silencieuse ouvrant et ferment distraitement l'éventail de soie qu'elle tenait en sa main. *

- Nous verrons bien ce qu'il en est. Néanmoins faites venir deux de vos hommes les plus habiles dans l'art de défendre une demoiselle.

Elle laissa fuser un rire argentin en voyant la mine soucieuse de son compagnon.

- Allons Lanedrin, n'ayez crainte. Je ne pense pas que la vie de celle qui vous rémunère si grassement soit en danger. Mais il vaut mieux prévenir que guérir. La raison de votre venue ici est toute autre. Avez vous fait les achats demandés ?

- Oui.

Prononçant, sa réponse laconique il dévoila la paquet qu'il gardait sous sa cape.

- Mais vous êtes certaine que ....

Le ton de voix plutôt contrit laissant voir le peu d'entrain éprouvé par le marin pour le projet à venir.

- Me laisseriez vous sans protection dans un quartier tel que la Larme, mon cher ?

- Ma Dame, l'on peut dire bien des chose sur vous. Mai le rôle de la jeune fille en danger n'est certainement pas un qui vous sied. Mais vous seconder sera pour moi un honneur.

Un nouveau sourire illumina le visage de Cassandre.

- Je vous ai fais réserver une pièce dans laquelle vous pourrez vous changer. Mon ami Kakita Sama ne devrait plus tarder à présent.


Post by Cassandre D'Estré, Cp - May 19, 2008 at 1:34 AM

Musique d'ambiance.

Dès que l'attelage s'arrêta devant le lotus blanc, la propriétaire su que d'autres ennuis allaient débuter. Il n'était pas difficile de reconnaître l'homme pénétrant dans l'enceinte de l'établissement, bien que ses traits soient cachés derrière un masque. D'un geste vif à la jeune servante, elle désigna l'escalier.

Puis, comme il se doit, elle alla au devant de son hôte, s'inclinant fort bas.

Reculant pour libérer le passage et invitant d'un geste gracieux le noble à entrer dans une salle attenante. La porte refermait, elle bondit vers les cuisines ordonnant la préparation rapide de quelques mets rares. Puis se précipita vers les escaliers cherchant du regard. En son fort intérieur, elle maudissait la Systérienne. La famille Yu ce matin et maintenant la famille Kakita, Quoiqu'elle fasse, elle subirait les foudres de l'une ou de l'autre. Agacée, ses doigts venaient jouer sur le bord de la rampe.

Un coup léger à la porte, une voix fluette et basse.

A sa fenêtre l'avocate contemplait le coucher du soleil, reposant délicatement la tasse de thé à présent vide elle se détourna du spectacle enchanteur pour se retrouver face à sa propre image. Un bref sourire se dessina sur ses lèvres tandis qu'elle dissimulait le haut de son visage sous un loup de soie noire savamment travailler. D'un mouvement raffiné, elle se saisit de sa cape puis fit face à Lanedrin.

– Ce costume vous va à ravir.

Se dirigeant vers la sortie, elle lui jeta un regard amusé tandis qu'il lui emboîtait le pas, nulle émotion ne pouvait se lire sur le masque porté par le Capitaine. Mais elle sentait sa désapprobation comme l'on sent un vent glacial s'infiltrant sous ses effets. Elle jouait , il est vrai, à un jeu dangereux. Elle se devait de faire attention, sur un fil telle une funambule, elle jonglait avec leurs émotions et leurs contradictions . Flatter l'un, courtiser l'autre, ne jamais blesser l'orgueil d'une des familles. Le peuple T'Sen subtil et si tortueux. Mais que faire d'autre en attendant Elrog si ce n'est apprendre et se divertir.
Au bas des escaliers elle trouva la gérante. Son visage impassible de vieille poupée au yeux vifs semblait là jauger.

– Pourriez vous faire porter ce plis à la demeure Yu.

Accompagnant le parchemin, un coffret en bois laqué finement ouvragé

Yu Sama,

Les évènements se sont enclenchés de tel sorte qu'il n'était d'usage de fêter notre rencontre. Néanmoins la beauté est une essence qui s'apprécie dans l'affliction. Nous ne pouvons rivaliser avec l'éclat somptueux de la nature. Néanmoins le talent du bijoutier à su faire des ces quelques pierres au ouvrage parfait.
Que l'équilibre fragile de ce joyaux repose votre âme par son éclat.

Cordialement.

Baronne D'Estré,

La jeune femme se dirigea vers la porte.

– Notaka Sama, quel plaisir de vous revoir.


Post by Elrog Minh Yu - Mort - - May 19, 2008 at 1:54 PM

*Leur arrivée dans le village avait été surprenante, trois ombres sorties de la verdure et des plantations, un homme d'une taille correcte, habillé d'un kimono déchiré en plusieurs endroits, portant le tatouage de la famille Yu sur ses poignets, une petite fille d'au moins cinq années que l'homme tirait par le bras et une dame, dont la teinte blanche contrastait avec la peau noire de la petite, assurément ce n'était pas un couple et leur enfant. **Kijo Ikati était le premier du village à reconnaître les sigles de la famille Minh Yu, il couru donc leur apporter de quoi manger, chose à laquelle l'homme ne toucha pas, des vêtements amples et de très bonne qualité pour le village, Elrog ne put masquer une grimace de dégout en les enfilant, chose que les villageois firent un effort pour ne pas voir. *

Un messager partit le jour même annoncer l'arrivée de deux personnes au domaine Minh Yu dans les jours à venir. Pendant ce temps, ils furent recu dans une auberge proche de l'eau, posée sur des pilotis comme les nénuphars le sont sur l'eau. « Le tigre et le bambou » ne semblait pas attirer les foules, les geishas étaient de mauvaise qualité et ne purent pas divertir le Seigneur Yu comme celle du domaine, il est vrai que la qualité des geishas du Domaine étaient réputée très loin à l'intérieur des terres.

D'un rapide coup d'oeil, il se fit servir une tasse de saké puis l'ayant bu d'un coup sec, il quitta la pièce laissant la danseuse seule devant une pièce vide. Il fit appeler un serviteur et lui donna ses instructions.

« voilà, tu fais parvenir la petite au Domaine Minh Yu dès cette nuit, tu l'ammène aux portes du domaine et tu dis que tu viens de ma part. Qu'on lui trouve une nourrice, un père, une mère et qu'on l'éduque comme si c'était une fille de la famille. C'est a partir de maintenant le cas, si il le faut place la dans une boite, c'est un vrai animal tellement elle est sauvage. »

*Le demi Elfe replaca ses cheveux derrière ses oreilles, debout sur le balcon de la maison de thé, il observait l'eau qui miroitait devant lui. *

« Autre chose, tu fais savoir aux miens que je rentrerais au domaine dans les deux jours, que tout soit près pour mon mariage. Assure toi que Dame Cassandre D'Estré soit en sécurité au domaine et si ce n'est pas le cas, fait le nécessaire. »

*Le jeune homme le regarda sans bien comprendre, puis s'adressa à l'homme. *

*« Seigneur Minh Yu, cela signifierais que je puisse m'adresser aux serviteurs Minh Yu, hors aucun serviteur ne peut sans faire partie de la famille s'autoriser à donner des ordres à ceux ci. » *

*Elrog acquiesça de la tête a plusieurs reprises, replaçant son kimono qui claquait au vent, puis se dirigea vers l'intérieur de la salle ou la geisha n'avait pas encore terminé son spectacle sans spectateurs. D'un claquement de main, il se fit amener un pinceau et un parchemin. *

Chers serviteurs de la Famille,

Le porteur de cette lettre fait maintenant partie des vôtres, considérez le comme un serviteur de notre Clan ni plus ni moins, il est porteur d'un colis auquel j'accorde un peu d'importance, ce petit animal puant semble avoir des capacités dans certains arts. Donnez lui une mère, un père, un mentor et voyons ce qu'il est capable de faire, si jamais cela ne donne rien, ne perdez donc pas de temps et noyez le comme on noye les chatons non désirés.

Salutations,

Elrog Minh Yu

*« Avec ceci vous serez à l'aise. Faites moi préparer une chaise à porteur afin que l'on m'amène au domaine le plus rapidement possible. » *

* Cinq porteurs furent réveillés en pleine nuit et sommés de se rendre à la maison de thé muni d'une chaise pour un voyage de plusieurs jours, c'est ainsi que Elrog quitta le village de Jufik'ajii seul, laissant sur place une petite fille qui risquait de faire le voyage vers le domaine dans une boite pour être intégrée de force à une famille et une dame dont la couleur de deuil sur l'archipel rendait les rumeurs du village plus fortes sur l'arrivée d'un funeste évènement. *


Post by Sakamae Nakaki, CP - May 19, 2008 at 6:00 PM

On suivi la demande du Baron Minh Yu à la lettre et Sakamae fut installée... Dans une caisse! Ils avaient été trois à l'y installée puisqu'elle se débattait comme une petite hyène blessée. Elle avait à peine l'espace de se tenir assise dans cette prison miniature. Ils avaient refermé la caisse sur une mèche de ses cheveux qui avait fait en sorte qu'elle devait rester partiellement redressée. L'endroit était exigüe, il faisait noir et l'humidité ambiante rendait l'atmosphère dans sa prison de bois suffoquante. Sakamae se débattait toujours, hurlait à l'aide. Elle grattait contre les parois en sanglottant, les larmes qui se mêlaient au mucus qui lui coulait du nez. Mais elle n'en avait rien à faire. La petite avait peur. Peur de finir ses jours là dedans.

Le messager avait du mal à bouger la caisse. Le maître Yu avait dit que c'était là une petite animal sauvage. Il avait raison. Toute cette agitation lui donnait envie de frapper sur la caisse. Chose qu'il fit pour calmer l'agitation de l'enfant. Il eut un résultat instantané. La caisse fut posée dans une petite charrette, puis attachée solidement afin de s'assurer qu'elle ne tombe pas en chemin. La charrette attachée au cheval et le messager à dos de cheval. Il devait être rendu avant le seigneur au domaine familial. Ainsi donc, il débuta la route au galop.

La tête de Sakamae frappait contre le rebord de la caisse, les cheveux qui tiraient. Ses petites mains s'aggripaient contre le rebord de la caisse, de chaque côté. En pleurs, elle poussait, criait, crachait pour sortir. Puis en pressant un peu partout contre la caisse, elle parvint à pousser un noeud dans une planche de la caisse.

"Papa! Papa viens me chercher j'ai peur! Papa, je m'excuse, viens me chercher, je veux te voir, je t'aime papaaaaa...!"

Les petits cris montaient en décibels, jusqu'à sembler à une crise d'hystérie. La culpabilité montante, elle n'arrivait plus à se contenir. Le messager, lui, rouge de gêne, continuait le chemin au galop. À cheval, il en aurait pour un peu moins d'une journée.

La petite mit un temps à se calmer, il finit par croire même qu'elle pouvait s'être endormie, mais il en était tout autrement. Elle observait le trajet par le trou qu'elle avait fait dans la paroi de la caisse. La poussière que soulevait les sabots du cheval lui rappelait les combats qui avaient eu lieu au village, puis, inconsciemment, elle dessinait du bout de son index, abîmé par sa crise, ces petits dessins qu'elle avait mémorisés de l'art de son père. Peut-être arriverait-il à la retracer, à la retrouver. Elle vit le soleil se lever, monter haut dans le ciel, et se coucher, couvrant l'immensité de couleur orangés et de pourpres. C'est seulement à ce moment que le cheval s'arrêta.


Post by Elrog Minh Yu - Mort - - May 19, 2008 at 6:46 PM

*La caisse arrimée avec soin sur la charrette fut débarquée par une livrée de serviteurs, malmenée, bousculée, trainée parfois sur le sol inégal de l'entrée du domaine, elle fut ouverte en présence de plusieurs gardes afin de s'assurer qu'elle ne contenait rien qui pourrait mettre en péril une ou plusieurs vies humaines. Un des gardes vint donner un coup de masse sur un coin de la caisse posée au sol, libérant plusieurs fragments et son précieux contenu humain. Le serviteur nouvellement intégré dans la famille vint voir l'état de la petite chose qui gisait inconsciente sur le carrelage rouge et bleu ciel de la salle d'accueil du domaine. *

*« Iruga ! Va voir si elle respire encore. » *
*L'ordre était bref et un jeune soldat pris le pouls de la petite. Se retournant vers son supérieur, il hocha la tête en signe de vie de la petite chose qui gisait sur le sol. Plusieurs servants s'étaient déjà donné la peine de nettoyer la pièce des éclats de bois et de la paille qui avait glissé autour de la caisse ouverte, le désordre est un aveux de faiblesse disait t'on au sein du domaine. *

La lettre du Seigneur Minh Yu fut ouverte et lue à haute voix par un garde instruit, toutes les directives furent respectées à la lettre. Plusieurs personnes entourèrent la jeune fille, lui donnant quelques soins, la nettoyant, à grand renforts de bacs d'eau et d'essences naturelles. L'on fit appeler le concierge du domaine et sa femme et on lui confia donc la petite, à son réveil, il était certain qu'elle serait dépaysée.

« Le seigneur Minh Yu vous remercie d'accueillir cette petite au sein de votre famille, elle portera dès maintenant votre responsabilité, votre nom, votre connaissance et votre rang. Puissiez vous l'éduquer comme vous auriez éduqué votre fille. »

Elle fut donc habillée des plus beaux atours en rapport avec le poste de son père et fut menée dans la chambre principale de la famille Heum Hasikomo, Dorénavant elle n'avait plus qu'eux comme parents, il en était comme cela au domaine avec les animaux trouvés. Le soleil se couchait pour la seconde fois quand une chaise à porteur arriva au domaine Minh Yu, trois des porteurs semblaient épuisés, à bout de souffle, tandis que la personne transportée descendais dans un grand froufrou d'un kimono de mauvaise qualité.

L'arrivée du Seigneur Minh Yu provoqua une petite émeute parmi les servants qui s'affairaient à ce que tout soit prêt pour lui. Il fut conduit à ses appartements et la première chose demandée fut un bain et de nouveaux habits, aucune visite ne fut donnée le soir même, Le fils du domaine demanda seulement à ce que Cassandre soit conviée à partager son repas, il entra dans une colère en sachant qu'elle n'était pas hébergée au domaine comme il l'avait demandé.

Un regard sur le jardin et il reconnu la petite chose qu'il avait fait amené, Assise en tailleur par terre... Petit être sauvage perdu au sein d'une civilisation tellement complexe pour elle, elle s'adapterait ou pas, cela n'était pas le moindre de ses soucis... aucunement...


Post by Sakamae Nakaki, CP - May 19, 2008 at 7:36 PM

Haku Hasimoko vint voir la fillette, une fois qu'elle était endormie. Il était difficile de croire qu'il s'agissait là de la même enfant que celle qui avait jalli inconsciente de la caisse de transport. Ses traits étaient distingués pour une paysanne. Elle possédait une physionomie douce et discrête. Ses lèvres courtes lui faisait ressembler à ces sculptures qu'on faisait pour représenter les esprits des eaux. La vieille femme observait les doigts de Sakamae, qui, même abimés, ressemblaient à ceux des grandes dames. Longs et minces. Elle lui caressa les cheveux, heureuse d'avoir sous son toit un nouvel enfant. Haku n'avait pas la froideur et la présomption des membres de la famille Yu. La vieille femme resta la nuit à veiller l'enfant. La petite était secouée de cauchemards, elle grognait et pleurnichait, et se réveillait même par moments. Mais la douceur des mains de sa nouvelle mère et la délicatesse de son parfum avait raison de la petite, qui se rendormait aussitôt.

Sakamae se réveilla en sursaut tard le lendemain matin. Les bonnes odeurs de cuisines eurent raison d'elle, et elle ne se laissa pas sombrer à la panique. Vêtue d'un riche kimono de coton doux jaune brodé de petites fleurs de cerisiers roses, elle se souleva du petit matelas rembourré de duvet de plumes d'oie. Les pieds traînants, elle se dirigea lentement vers la porte coulissante, qui s'ouvrit d'un cou devant elle. Ses petits yeux bruns-olive s'arrondirent aussitôt et elle plaça ses mains devant son visage, de manière défensive. Mais Haku s'accroupit devant l'enfant, et lui tendit ses bras. Sans laisser tomber ses gardes, Sakamae s'approcha de la femme. Se refusant à l'accolade de la dame, elle accepta néanmoins de lui donner la main. Haku dirigea le petit singe vers la salle familiale, où Heum Hasimoko attendait, assis.

L'homme avait les traits tirés et jugeait l'enfant d'un regard dur et méprisant. Quelques paroles cinglantes sifflèrent de sa bouche envers sa femme, qui elle baissa la tête et entreprit de faire le service. Ignorante de ce qui arrivait autour d'elle, Sakamae attendit la bénédiction avant de commencer à manger. Tout du moins, elle avait un début d'éducation. Le repas se déroula en silence, et régulièrement, Heum venait frapper les mains de la petite pour la corriger dans ses mouvements et dans ses manières. Les baguettes de l'homme piquaient ses beaux doigts, et au moment où elle le dévisageait, il recommençait encore plus fort. C'est les mains irritées et rouges de punitions que le repas se termina.

La petite fut forcée de s'occuper du service avec Haku, qui installa provisoirement une distance entre elle et la petite. Il ne fallait pas trop s'attacher, car elle repartirait avec le jeune maître, un de ces jours. Le vieux concierge surveillait chaque pas, chaque mouvement de l'enfant, et la suivi toute la journée, la corrigeant plus que nécessaire, tel qu'il était coutume. Déjà, à la fin de l'après-midi, elle se tenait plus droite et ne cherchait plus à se révolter contre les adultes qui l'entourait. Heum lui donna un peu de répit pour aller s'occuper du ménage du domaine.

Elle s'assit donc sur une pierre, en tailleur, puis tout en s'amusant à tracer de petits dessins dans le sable placé entre les pierres, elle lançait quelques petits cailloux dans le jardin d'eau à quelques pas d'elle.


Post by Elrog Minh Yu - Mort - - May 19, 2008 at 10:09 PM

*Le fenetre était ouverte sur le second étage de ses appartements, le regard posé sur les ronds que faisaient des pierres jetées dans l'eau du jardin, il maudissait le lanceur qui, caché par un arbre feuillu, n'était pas visible de la ou il se trouvait. *

*« Maudit perturbateur de calme, puisse tu trouver une pierre qui t'écorche la main. » *

*Son attention fut détournée par un bruit de porte coulissante, la porte de son appartement venait de s'ouvrir pour laisser place à un groupe de plusieurs personnes qui investirent les lieux tout en lui souriant et en le remerciant de son hospitalité. Ils prirent place autour de lui et l'invitèrent à s'assoir à coté d'eux, presque aussitôt Horimono Kadj'i fut annoncée dans les couloirs par ses grelots. Seule Geisha qui pouvait se mouvoir dans ses danses d'une manière si calme et si douce qu'aucun de ses grelots ne sonnait pendant celles ci, sa renommée était connu dans les plus lointains villages de la cité. *

Elrog la regarda entrer, attendant qu'elle danse quelques minutes avant de faire congédier tout le monde de la chambre de ses appartements. C'était ennuyant au possible, de voir toutes ses personnes qui se disaient ses amis, il n'en reconnaissait plus aucun, tous regroupés comme des mouches sur une déjection, se délectant des mouvements de la dame, abreuvant à grand renfort de saké couteux leur gorge n'étant qu'un abîme sans fond. Il se redressa, lissant son hakama et un kimono de soie rouge, regardant tout le monde quitter la pièce à force de courbettes, assis sur le balcon en position seiza, le regad fixé que le soleil qui descendais au loin.

*Il fit appeler un kuruko, l'homme habillé de sombre le salua puis sans autre forme de procès s'installa devant Elrog, dans la même position que lui, il attendait les ordres de celui ci. *

*« Tout mâle de l'archipel différent de notre famille qui accompagne ma fiancée doit être mis à terre. Fait ce qu'il faut pour guider ma moitié au domaine et ce le plus rapidement possible tu comprends ? Ramène moi la tête de ceux qui la côtoient du plus près» *

*L'homme hocha la tête à plusieurs reprises puis pris la route de la sortie, il ouvrit la porte sans aucun bruit, ne laissant que son ombre se découper dans le papier de riz huilé. *
Le seigneur Minh Yu se redressa lui aussi et pris la route des jardins, drapé dans un kimono de qualité, son hakama lissé et brodé d'une bordure en argent, son voile en tissu léger était accordé à son bonnet, ne laissant voir que ses boucles d'oreilles et ses yeux verts. Le jardin était ce qu'il manquait le plus à Elrog mis à part la présence de Cassandre, il aimait à flaner dans celui ci, les mains dans le dos, ne comptant pas le temps qui de toute façon n'avait que peu d'importance. Qui sait ce que son Kuruko pourrait lui amener comme informations, il lui avait donné tous les droits et il savait que l'homme ne se priverait pas de les utiliser.

Les yeux fermés, il souriait doucement sous son voile de soie, respirant l'odeur du jardin de l'archipel. Mis à part le bruit des pierres dans l''eau, tout était parfait... enfin presque.


Post by Sakamae Nakaki, CP - May 19, 2008 at 10:51 PM

Sakamae essayait de s'accoutumer aux boucles d'oreilles qu'on lui avait installées. Une journée, elle avait été lavée, poudrée, maquillée, habillée, on lui avait fait une manucure et on lui avait percé les oreilles. Ses cheveux avaient été parfumés et coiffés, remontés, presque tricotés et ornés de multiples fleurs du jardin. Même au mariage de sa cousine, elle n'avait pas été aussi bien mise. Mais pour une enfant de cet âge, peu lui importait. L'endroit où elle se trouvait était beau, mais froid. Tout ne devait être dérangé. Le mot d'importance de ce lieu était : ordre. Il était difficile de croire qu'un enfant puisse survivre dans un environnement aussi hostile.

Un bruit de sabres de bois qui cognaient ensemble fit en sorte qu'elle interrompit son jeu. Gardant le caillou dans sa main, elle se releva, à la vue d'Elrog. Il était difficile de reconnaitre le petit singe ainsi parée. On aurait pu croire trouver une petite princesse. Bien droite, à l'affut des bruits qu'elle entendait, elle était immobile, lui donnant une stature noble, même pour un si jeune enfant. Les fleurs perlées à ses cheveux se balançaient au gré du mouvement raide qu'elle fit en se relevant, puis, le bruit des sabres de bois s'entre choquant reprit de plus bel. Maladroite du haut de ses geta, elle avançait prudemment sur la petite plage de pierre. Soulevant ses bras de chaque côté lorsqu'elle croyait perdre l'équilibre, Sakamae était complètement absorbée par ce qu'elle entendait.

Un jeune garçon du même âge que Sakamae surgit d'un sentier, tenant un sabre de bois à la main. Il courait sans regarder devant lui, puis heurta la fillette de plein fouet. Elle tomba à la renverse, lui par dessus. La mine hautaine, le garçon se releva, puis il releva la tête. On pouvait remarquer la peau sombre de l'enfant. Il ressemblait à un elfe noir, si ce n'était de ses traits t'Sen. Son kimono impeccable de soie rouge brodé de fils d'argent portait les armoiries de la famille Yu. Il dévisageait la petite, et plaça le petit sabre de bois sous le cou de Sakamae, qui resta immobile sur le sol, à demi étendue.

Un second elfe noir surgit du passage, à la suite du jeune garçon. De grande stature, il avait une silhouette effilée.

"Z'lonzic Dalharuk !"

Le garçon s'arrêta dans son mouvement, déjà habitué à la violence, comme le voulait les traditions t'sen. Les deux mâles s'étaient soumis aux traditions t'Sen et le garçon était en voie de suivre la voie des ronins, comme le fut le grand père d'Elrog, il fut un temps. Sakamae se releva rapidement, puis s'en fut vers l'arrière où elle s'arrêta net devant Elrog, la mine hébétée.


Post by Elrog Minh Yu - Mort - - May 19, 2008 at 11:09 PM

*Drapé dans son kimono, le visage à demi voilé par sa tenue aux couleurs de la famille, il regarda la petite chose accourir vers lui, voilà la donc une des sources du bruit dans les jardins. Soupirant, il se pencha à hauteur avant d'articuler comme si il parlait à une demeurée une phrase dont le sens ne coulait pas de source pour une petite fille de 5 ou 6 années, *

*« Prends garde à ne pas tomber dans la médiocrité par tes gestes, tu es ici parmi le plus haut de la société de l'archipel si l'on écarte les Ori'Jun. Alors fait attention à toi, un seul faux pas et tu trouveras la rue ou les maisons qui ne sont pas faites pour les petites filles. » *

D'un geste il congédia les deux enfants qui repartirent en se battant après avoir salué Elrog, Il ne semblait pas avoir reconnu celle qui l'avait accompagné, tous ses points de repères avaient disparu dans celle qui se tenait devant lui, ni l'odeur, ni le teint de la peau, rien ne pouvait le mettre sur la piste. Il se contenta de poser la main sur la tête de la gamine, l'ébouriffant au passage les cheveux, ce qui donnerait il le savait plus de trois ou quatre heures de travail à la mère ou à la coiffeuse de la petite. Il reprit ensuite sa promenade dans le jardin, au grès de ses envies, parcourant le sentier d'une manière aléatoire poursuivit par un bruit dérangeant de zoris qui heurtaient les galets.. au moins, le bruit de caillou que l'on jetait à l'eau avait cessé.

Il parlait doucement, dans un murmure discret, le voile de sa tenue vibrant dans le flux de ses paroles.
*« Cassandre, que fais tu? A cette heure nous devrions être mariés. » *


Post by Sakamae Nakaki, CP - May 20, 2008 at 4:27 AM

La petite fut soulagée de voir les deux elfes noirs repartir au loin. La main du maître vint se loger dans ses cheveux, les ébourrifant pour la seconde fois. Il n'avait pas été si chaleureux depuis la première journée où elle l'avait croisé. Il avait l'air absent, mais c'était mieux ainsi, elle s'attendait normalement à ce qu'il vint lui crier dessus. Elle redressa la tête une fois qu'il fut parti, et se dirigea en courant vers les appartements du concierge.

Haku l'attendait depuis déjà un court moment. Il était l'heure de baigner la petite peste. Déjà toute sale. Heum Hasimoko l'attendait également de pied ferme. Décidé à faire de cet enfant un modèle de la grandeur du domaine, il lui donna une fessée, chose à laquelle elle n'était pas du tout accoutumée, et l'envoya directement à la baignoire. L'eau était déjà froide, et Haku, le regard désolé, nettoyait la peau rougie de la petite qui déjà retenait ses larmes. L'endroit où elle vivait désormais était difficile et sévère. La vieille dame râlait à voir l'état du kimono de l'enfant. Ses cheveux étaient également dans un piètre état. Heureusement, l'enseignant de diction et de calligraphie devait arriver le lendemain. L'enfant fut peignée pendant de longues heures. Plusieurs poudres et parfums furent utilisés pour donner à sa peau la douceur, la clarté et la distinction des plus grandes familles. Puis, à la tombée du soleil, elle fut menée au temple pour accomplir les rites de prière. L'enfant devait être reconnue par les ancêtres.

Sakamae semblait détachée de tout ce qui lui arrivait, chose qui était très bien vue par Heum Hasimoko. Si cette enfant gardait ce sang froid dont elle faisait preuve, elle irait loin dans la vie. Elle dépasserait peut-être même le savoir vivre des jeunes princes d'Orijun. Cependant, tant de calme et de retenue de la part d'une enfant si jeune était aussi signe d'un mauvais présage. Pourquoi le jeune maître avait ramené une créature si étrange? Pourquoi avoir jeté son dévolu sur une enfant si jeune? Il n'était pourtant pas reconnu pour sa grande affection pour ces petits monstres, surtout une fille. Toutefois, la volonté des maîtres du domaine était aussi pure et vraie que celle des dieux.

La petite fut laissée seule dans la grande chambre. Incapable de dormir. Elle avait vu pour la première fois des elfes noirs. Sakamae avait cru se retrouver devant des démons. Le maître avait à peine réagi. Haku profita d'un instant d'innatention de son époux pour ramener une poupée de chiffon à la petite fille, qui restait assise bien droite au centre de son immense lit. L'enfant avait un quelque chose d'effrayant dans la pénombre, la lumière de la lune qui lui tombait sur le visage. Elle rappelait à la vieille concierge la petite Yuri lorsqu'elle était arrivée au domaine.


Post by Elrog Minh Yu - Mort - - May 20, 2008 at 11:52 AM

*La clarté de la lune illuminait le riche appartement, des bougies étaient placées ça et la dans la pièce sous des formes de papier éclairant la table devant laquelle Elrog était placé. Le sommeil l'avait quitté il y a longtemps et il en profitait pour perfectionner son style en écriture. Le pinceau traçait des kanjis d'une forme presque parfaite mais cela ne semblait pas plaire tout à fait à son propriétaire. *

*« Est t'il normal qu'un envoyé mette tant de temps à localiser celle qu'il cherche et à la ramener ? » *

*Il se redressa dans un chuintement de tissu, repoussant pinceau et papier, déposant en tas les habits de nuit qu'il portait pour les échanger contre d'autres moins luxueux, ensuite il se dirigea vers une armoire dont le premier tiroir contenait une bourse qu'il plaça dans un revers de son kimono. *

*Une fois habillé et paré pour affronter la nuit, il pris la route qui le menait à la sortie du domaine ou un garde s'interposa. *

*« Qui va la ? » *
« Elrog Minh Yu, Fils de la propriétaire du domaine »
« Seigneur Minh Yu, il n'est vraiment pas conseillé pour vous de sortir d'ici. Les brigands sont légions à l'extérieur. »
« Je vous remercie de m'en informer mais ma volonté est de prendre le risque de les rencontrer, auriez vous la capacité et la volonté de m'empêcher de quitter cette propriété? »
« Aucunement Seigneur, je vous souhaite la bonne soirée. »

Le garde se pencha en avant dans un salut correct, rien que l'on puisse attendre de mieux d'un garde en fait.

L'énorme porte de bronze s'ouvrit après quelques ordres brefs, vibrant sur ses gongs et annonçant par cette vibration qu'elle laissait l'accès à une entrée ou une sortie, chose qui mettait en alerte les gardes à l'intérieur du domaine. La porte s'ouvrit en grand, après quelques minutes, laissant place à une forme drapée dans un kimono traditionnel. Il fit quelques pas vers un palanquin qui attendait la, entouré de plusieurs personnes, s'installa à bord puis lorsqu'il du déclarer sa destination se ravisa.

*« Elle serait bien mécontente de me voir tel un chevalier ou un amant jaloux venir à elle à grands renforts de serviteurs et d'informateurs. » *

Il sortit du palanquin et fit croire à son propriétaire qu'il n'était pas assez bien pour une personne de sa valeur et que si il voulait le revoir qu'il remette en ordre son moyen de locomotion. Une fois encore le garde le regarda passer avec un bref soupir de soulagement, si il était arrivé quelque chose à l'héritier des Minh Yu, il aurait été obligé... non n'y pensons pas. Il avait déjà eu assez de mal lorsqu'il avait été assommé au sein du domaine par une pierre venue d'on ne sait ou, heureusement qu'il l'avait pris en plein front et non pas de dos, son honneur aurais été entaché à tout jamais.

Traversant une fois encore les jardins qui cette fois étaient calmes, il remarqua qu'une lumière allumée chez les concierges troublait le calme du jardin. Si seulement ils avaient allumés deux lumières, l'impression de symétrie qu'il en aurait résulté aurait été presque agréable à voir, mais de cette manière, il y avait une forte clarté sur l'eau de l'étang qui déformait le paysage d'ensemble et troublait la quiétude du lieu. Il est vrai toutefois qu'a l'heure du rat, peu se soucient de la qualité visuelle des jardins du domaine. Enfin, la seule personne qui s'en souciait, s'en alla frapper à la porte du propriétaire de la lanterne allumée.

«ライトを消すため»


Post by Sakamae Nakaki, CP - May 20, 2008 at 4:28 PM

Heum Hasimoko vint ouvrir la porte du domicile. Quelle ne fut pas sa surprise de voir le jeune seigneur lui-même devant sa porte. Il s'inclina très bas en guise de respect devant Elrog. Son coeur n'avait fait qu'un bond. Pourquoi venait-il toquer à la porte à une heure si tardive? Le concierge fut pris d'une nervosité grandissante et demanda au maître s'il voulait recevoir le thé. Il était de coutume de recevoir les dirigeants du domaine, peu importe les circonstances, peu importe l'heure, en bonne et dûe forme. Devant l'abnégation d'Elrog, Heum le remercia, à contre coeur bien entendu, d'avoir fait preuve de confiance et de lui avoir remis l'éducation d'une enfant.

Quelle ne fut pas la surprise de Heum lorsqu'Elrog changea d'avis et accepta l'offre du thé qui lui avait été précédemment offerte. Le vieil homme vint indiquer la salle familiale au baron Minh Yu, il y alluma les lanternes afin que le jeune maître soit à son aise, et s'empressa d'aller réveiller sa femme, afin qu'elle prépare le thé. Comme le voulait les bonnes moeurs, le propriétaire de la demeure échangea quelques politesses avec son invité. Il lui parla des nouveaux specimens de plantes qui avaient été ramenées, entre autre, de Nguelundi, et de la volière qu'il avait récemment construite où on commençait à faire emmener des oiseaux au plumage rare et coloré.

Haku arriva avec un thé blanc, où la fleur ouvrait délicatement dans la théière de céramique noire. Le service à thé était sobre et simple. Unicolore. La vieille femme offrait un service impeccable, digne des vieilles épouses t'Sen. Pour ne pas interrompre la discution des hommes, mais pour assurer le service, si on lui demandait autre chose, elle s'installa dans un coin reculé de la pièce, puis pris une petite cithare, puis se mit à y jouer, très doucement. Seulement pour créer la rumeur d'une musique dans la pièce.


Post by Elrog Minh Yu - Mort - - May 20, 2008 at 5:09 PM

*Si il savait comment il n'avait rien à faire de ses volières, de ses oiseaux, de ses plantes... Il n'était pas sa mère, il n'était pas attiré par tout cela, tout ce qui pouvait occasionner du soucis était banni de ses appartements, il aimait le calme, le silence... Ce qui n'était pas du tout le cas dans cette demeure, la tasse fut portée à ses lèvres, le thé était délicieux. *

*Il regarda le concierge avec un soupire puis sa voix s'éleva couvrant sans peine le morceau qui était joué en fond afin de rendre l'atmosphère de ce début de nuit moins lourde. *
*« Heum San, vous avez accepté de prendre cette petite sous votre toit, c'est une sauvage, méfiez vous en comme la peste. Vous n'êtes en aucun cas supposé connaître mon emploi du temps, mais je souhaiterais après mon mariage retourner sur Systéria ou ma fiancée possède sa résidence principale. Je vous demanderais donc de lui donner le meilleur enseignement d'ici la afin qu'elle puisse suivre mon voyage en ces terres. » *

*Une fois encore les lèvres plongèrent dans la tasse ou elles heurtèrent un pétale. *
*« Vous voyez que je ne suis pas homme à vous causer soucis et préjudices, enfin... pas longtemps. Vous resterez ses parents et subviendrez au soin de votre fille par mon intermédiaire. Je passe sur le fait que votre fille m'ai détruit une tenue complète de soie d'un prix inestimable, je considère cette première dette comme nulle. Votre Seigneur est bon et charitable non ? » *

*Il posa son regard sur les différents éléments du mobilier de la pièce, toute la pièce représentait ses habitants, sobriété et simplicité. Le silence était un de ses alliés, il pourrait tenir plusieurs jours sans dire le moindre mot. Le domaine aurait été un endroit parfait pour se reposer quelques jours après son mariage mais Cassandre demanderait pour rentrer sur le continent le plus rapidement possible il en était sûr. *

*« Euhm Hasimiko San, pourriez vous dépêcher un messager au port afin de demander de préparer le départ d'un navire de la famille ? Il doit être prêt à appareiller dès que les feux d'artifice célébrant mon mariage retentiront dans le ciel afin de faire fuir les mauvais esprits. Qu'il prépare une chambrée de toute beauté dans les tons parme, la couleur préférée de ma fiancée Dame Cassandre D'Estré.» *

*Il sourit un instant, l'homme était concierge et en quelques heures il lui avait donné une fille et une information qui valait des millions sur l'archipel, le nom et le projet qui l'unissait à sa fiancée, dès que le concierge aurait dicté son message, des décisions seraient prises au sein de toutes les familles influentes, des filles seraient certainement répudiées car elles n'avaient pas su attirer l'intérêt du fils du domaine Yu. *

« Pourriez vous me montrer votre fille et ce qu'elle a appris en quelques jours ? J'aimerais savoir si il est bon de la garder auprès de moi ou si une maison close de la ville serait heureuse de vous la racheter. »
*Le ton était badin mais dans le regard du demi-homme l'on pouvait lire qu'il pensait ce qu'il disait sans la moindre honte. Il posa sa tasse de thé et ses mains virent se poser à plat sur la table de thé, attendant une réaction de ses employés. *


Post by Sakamae Nakaki, CP - May 20, 2008 at 5:34 PM

Heum acquiesça à toutes les demandes d'Elrog. Il envoya sa femme, Haku, prévenir un messager. La vieille femme avait reposé la cithare et, était sortie dans un léger bruit de froissement de tissus. Comme la plupart des femmes de l'archipel, elle ne laissait derrière elle que la rumeur de quelques craquements de planches du plancher, rien de plus.

Profitant de sa solitude avec le seigneur, il se leva et dirigea lentement son invité au travers de la maison. Les murs arboraient des peintures de paysages représentant les jardins du domaine. Aucune arme décorative cependant n'ornait la décoration. Il tourna vers une porte coulissante, qu'il ouvrit pour laisser entrer Elrog en premier dans la pièce.

Sakamae était assise au centre du grand lit. La poupée entre les mains, les deux créatures, petite fille et jouet semblaient avoir les yeux qui reluisaient dans la pénombre. Elle avait tourné la tête vers l'entrée de la chambre, comme surprise dans un mauvais coup. Rapidement, elle posa la poupée, visage contre draps, sur le lit. Puis elle s'assit sur ses talons en regardant les deux hommes qui rentraient. Ses cheveux étaient noués en deux longues nattes, la poudre et les soins qui lui avaient été prodigués donnait à son visage un air de distinction. Sa posture bien droite brisait l'image de sauvage qu'elle avait pu donner les quelques jours précédents. Cette inexpression qui siégeait dans son visage avait quelque chose de troublant, du moins, pour les paysans qui la tenaient en charge. Étant donné les expériences par lesquelles elle avait du passer, ce n'était pas si étonnant. En voyant le regard sévère d'Heum, elle se releva, puis, tel qu'il l'avait déjà maintes fois corrigée, elle s'inclina dans une droiture acceptable devant son véritable maître. Elle était épuisée, mais n'avait pas voulu dormir jusqu'à maintenant. Le silence, elle n'avait pas envie de parler. Lui caresserait-il la tête ou bien la brusquerait-il cette fois-ci. Elle ne le savait pas, et cachait sa crainte derrière son inexpression, le regard rivé sur le sol, en position de soumission. Elle écoutait le froissement du tissus des deux hommes, leur souffle. Celui du concierge entre-coupé, ne sachant trop quoi dire ou bien où se mettre, laissant soin au jeune seigneur Minh Yu le temps de bien inspecter la créature qu'il avait ramené de son voyage.

Heum demanda donc à la fillette, puisqu'elle n'avait encore pas été renommée de refaire le lit et d'attendre les prochaines instructions. Elle s'acquitta de la demande, le pas leste, encore fatiguée. Tirant les grands draps, les doigts encore rougis par les coups de baguette qu'elle avait reçus dans la journée. Si petite pour replacer un si grand lit. Elle mit un temps à y parvenir, démontrant un souci du détail proche de l'obsession. Puis, venant chercher la flamme de la lanterne du concierge, elle se hâta d'aller ouvrir les bougies et lanternes de la petite pièce où elle s'arrêta, enfin, sur le tapis du centre, en attendant de savoir ce qui lui serait demandé ensuite.


Post by Elrog Minh Yu - Mort - - May 20, 2008 at 6:12 PM

* Elrog regarda la petite placer son lit, se dressant la pointe des pieds, retenant des soupirs exaspérés alors qu'elle ne parvenait pas à soulever la couverture remplie de plume et rendue pesante par les broderies d'argent. Il hocha la tête à plusieurs reprises en regardant le père de la petite, les mains jointes à son dos, il admirait le progrès que la civilisation peut faire faire à des animaux sauvages.*

« Heum San, vous continuerez à lui apprendre ce qu'il faut, dirigez la vers les sciences du corps humain, faite lui assister aux combats de l'école afin qu'elle sache ce qu'est la vie de l'archipel. »

* D'un signe rapide, il lui demanda de venir se placer devant lui et il tourna autour d'elle comme un aigle autour d'un mouton.*

« Est tu heureuse dans cette maison petite ? » *
Le ton était sans aucune animosité, la question pouvait être posée par gentillesse mais tout le monde connaissait Elrog et savait que ce sentiment n'était que très peu représenté au sein de cet individu. Dehors, les servants passaient dans les coursives pour annoncer la fin de l'heure du rat. *


Post by Sakamae Nakaki, CP - May 21, 2008 at 10:47 PM

Restant dans un certain mutisme, elle regardait Elrog en ressassant toutes les fois où elle l'avait vu. Il était beaucoup plus propre, oui. Mais il dégageait cette même énergie. Celle que seuls les enfants arrivent à percevoir. Celle qui fait que la petite voix intérieure dit de se méfier. La bouche entre-ouverte, elle le regardait désormais droit dans les yeux, puis hocha mollement de la tête, n'osant pas répondre autrement.

Derrière, Heum regardait la fillette avec un air satisfait. Outre le fait que la petite avait osé relever le regard vers le maître, elle avait une attitude sommairement acceptable pour son second jour d'éducation. Ses exigeances étaient hautes et avec raison. Seuls les enfants les mieux éduqués pouvaient se vanter de rester sur le domaine Yu.

-Maître?

Comment pouvait-elle oser s'adresser au jeune Elrog directement? Heum en fut estomacqué, mais ne fit rien pour contrevenir, il en venait au maître de corriger l'enfant si elle lui déplaisait.

-Maître?

Cette fois-ci avec plus d'insistance. Une fois qu'elle eut capté l'attention, elle fut prise d'hésitation, timide, même intimidée par l'attention qu'elle avait désormais. Puis elle se hâta d'aller retrouver un bout de papier qui gisait dans les loques qu'on avait écartées, vêtements qu'elle portait lorsqu'elle avait surgi de la caisse. Elle revint à la course, dans ce même air candide, un peu brisé avec une mine très sérieuse qu'on voit rarement chez les enfants.

-Sakamae te donne ça.

Un papier écrit de façon rustre, mais qui représentait une formule particulière, sans doutes la pièce manquante qui allait avec la précédente poupée qu'Elrog avait lancée dans le vide, par avant.


Post by Elrog Minh Yu - Mort - - May 21, 2008 at 11:22 PM

* La main gantée de soie bleue foncée pris le papier, morceau de chiffon qui fut autrefois un arbre, souriant et tentant de le déchiffrer, le sourire se figea dans un rictus alors qu'Elrog se tournait vers Heum San. *

« Heum San, rappelez moi combien de coups de bâtons l'on reçoit pour s'adresser à une personne du domaine sans y avoir été invité ? »

* Le papier disparu dans une des poches du kimono de l'homme avant que le regard de celui ci ne gèle sur place la petite fille. Le vent se levait au dehors dessinant sur les tatamis de la pièces des ombres mouvantes à cause des arbres du jardin, l'air était pesant, comme si quelque chose allait se passer d'un moment à l'autre, puis le silence fut troublé par l'épouse de Heum San qui refermait la porte de la maison dans un chuintement, quelques minutes ensuite elle apparut dans la chambre, regardant les deux hommes debout dans la pièce face à la petite.*

*« Permettez moi de vous faire remarquer que l'éducation de cette petite n'est pas assez stricte. Faites ce qu'il faut pour qu'elle apprenne, elle est aussi éduquée qu'un chien. Et si c'est un chien qui se présente à moi fin de la semaine, c'est comme un chien que je la traiterais, une laisse, un collier et elle dormira devant ma porte. » *

* Il repris la route de la salle de séjour, se replaçant devant la table ou sa tasse de thé venait d'être remplie, que lui avait t'il pris de croire en cet animal tout cela parce qu'il avait dessiné quelques formes sur le sable. Son regard se posa sur la tasse de thé entre ses mains, elle avait du potentiel, lui n'avait pas de patience, ils n'étaient pas fait pour s'entendre sauf si... Un sourire mauvais passa sur son visage, le temps pourrait ne plus être un problème si elle ne progressait pas. *


Post by Sakamae Nakaki, CP - May 21, 2008 at 11:57 PM

"Dix coups de bâton, seigneur Yu."

Les deux hommes disparurent, et en guise de punition, Heum ordonna à sa femme, trop douce, de s'occuper de la punition de la fillette. Haku avait le coeur brisé à l'idée de punir aussi sévèrement une si petite enfant. Mais il n'était pas dans son intérêt d'aller à l'encontre de la parole de son mari, et encore moins à l'encontre de la volonté du jeune maître. D'un geste autoritaire, elle intima à Sakamae de sortir à l'extérieur, ce que la petite fit, non sans rechigner et traîner ses pieds sur le sol. L'air était frais et le vent s'était levé, on pouvait encore entendre la rumeur des voix d'hommes alors qu'ils discutaient à l'intérieur. La fillette releva le visage vers le ciel pour accueillir le vent frais. Elle avait crispé tout son corps. Ses yeux pleuraient déjà et la lune était haute dans le ciel.

-Je ne te ménagerai pas dans les coups, petite, car je ne te rendrais pas service si je le faisais.

Ainsi, le premier coup retentit. Sakamae cria de douleur, mais pour chaque gémissement, la maîtresse frappait plus fort. Au cinquième coup, la petite ne faisait plus un son, le corps entier qui tremblait. La femme pleurait autant que la fillette, mais c'était nécessaire pour l'enfant si elle voulait être capable de se tailler une place dans ce monde. Ainsi les deux, grande et petites, victime et prédateur qui pleuraient à l'unisson. La sensibilité de Haku était la faiblesse de Sakamae. Mais ce problème serait dès lors réglé, car la petite serait désormais méfiante à l'égard de la seule qu'elle croyait pouvoir être son amie. Le dixième coup, la petite croyait sombrer dans un sommeil comâteux, mais la vieille femme lui lança un sceau d'eau fraîche sur le corps qui eut raison de la ramener parmis le monde réel.

Quelques ombres planèrent sur la demeure du concierge.


Post by Elrog Minh Yu - Mort - - May 22, 2008 at 12:12 AM

Il termina son thé, ne prenant pas garde aux cris de la petite qui faisait tressaillir Euhm San, il semblait malgré son air mauvais aimer cette petite, plus comme on aime un chaton que l'on a recueillit que comme une fille, mais un sentiment semblait l'habiter. Elrog se fit servir une autre tasse de thé puis décida de quitter les lieux, sa nuit avait été animée, comblée même. Il est des plaisirs qui ne peuvent pas être partagés, quand il sortit de la maison et referma la porte coulissante devant le visage de l'homme, il resta une demi minute debout parmi l'obscurité qui avait étendu ses bras sur le domaine, le jardin était maintenant au calme et l'on n'entendait que très peu les sanglots qui s'échappaient de la maison.

Une forme passa près d'Elrog mais il n'en tint pas compte, l'apprentissage du petit singe portait ses fruits, il verrait à lui apprendre peut être plus lorsqu'elle serait prête.

« Ton avenir ne dépends que de toi petit singe, il peut être merveilleux et enrichissant ou glacial et stérile comme la terre gelée.»

* Retournant d'un pas rapide à ses appartements, il se déshabilla, laissant la lune jouer avec les ombres de son corps grisâtre et puis se glissa dans son futon, les yeux grands ouverts sur le plafond.*

*« Cassandre, je te laisse une journée et une nuit encore, si tu n'es pas au domaine endéans ce délai, je pars à ta recherche.» *

* C'était un murmure pour lui seul au départ mais la force qu'il avait utilisé pour le transmettre avait rayonné à plus de trente pas autour de lui. C'était une chose qu'il ne parvenait pas à diriger malgré ses années de pratique. *


Post by Elrog Minh Yu - Mort - - May 23, 2008 at 2:52 PM

A son lever, Elrog pris le chemin des jardins pour une promenade apéritive, Au milieu de la place verte, un petit groupe de personnes étaient réunies, parmi celles ci, l'on reconnaissait habillé de blanc Itori Yakitori, le forgeron du domaine. Devant lui se tenaient plusieurs maîtres d'armes du domaine, ils semblaient réunis pour une discussion mais quelque chose différait de l'habitude. Quatre gardes arrivèrent à travers le passage couvert, tenant par des chaines tintantes un groupe de prisonniers qui arboraient sur le bras le sigle des bannis. Elrog arrivait à un pas de promenade, les mains à son dos comme a habitude, s'intégrant dans le petit groupe ou tout fut abandonné pour le saluer. D'un geste rapide, il les salua et s'intégra dans la scène. Il était question d'un concours entre Itori Yakitori et Mushachi Hamachi, deux forgerons du domaine reconnus pour leur grande aptitude de forge. Un groupe de jeunes enfants arrivèrent peu après et se placèrent en position Seiza devant le groupe de prisonniers.

Ce concours de taille entre les différents forgerons allaient apprendre aux jeunes à côtoyer le sang, il en avait fait les frais et chaque année se répétait les mêmes choses. Elrog ne pouvait pas réfréner un sourire derrière son masque de soie, il connaissait tout cela par cœur, il l'avait vécu dès ses premières années et il remerciait tous les jours son maître d'avoir fait tout cela pour lui.

« Yakitori San ! Prouvez donc que votre lame est plus fiable que les autres. »
« C'est un honneur de vous le démontrer. »

* L'homme saluant vers l'assemblée, pris son katana et fit face à l'un des détenus. Un instant de silence uniquement remplit par le bruit du vent dans les arbres se fit entendre. Les jeunes enfants, le regard fixé sur l'homme qui passerait de vie à trépas dans quelques secondes semblaient ne plus respirer attendant la fin de sa vie et les résultats du test de coupe de la lame de Maître Yakitori. Trois coups furent assénés, trois coups rapides et plein de force qui firent tomber l'homme au sol agonisant sans aucun cri. Aussitôt, un des gardes s'approcha du corps sans vie pour mesurer les entailles dans le corps de celui ci. *

« Yakitori San ! Une tête et un bras ainsi qu'une entaille d'un pied dans le torse. »

Se redressant, il courut donner les notes à Elrog qui hocha la tête. Un autre prisonnier fut placé devant le second maître d'arme. Hamachi San se plaça face à lui, se massant la nuque puis prenant sa lame à deux mains. Une fois encore un silence s'installa uniquement par un bruit de nausée émanant du groupe d'enfants. Aussitôt un jeune demi elfe fut accompagné en dehors du groupe, celui ci ne serait pas un membre du domaine, il venait d'échouer à son test.

Soupirant à cet interlude ayant brisé sa concentration, Hamachi San se replaca encore une fois et assena un coup. Un coup puissant qui fit gicler le sang à une distance de huit pas. Le même garde que précédemment pris des notes quand aux dommages donné au corps humain.

« Hamachi San ! Un bras, le torse et une entaille de deux doigts dans l'autre bras.  »

* Hamachi San semblait fier de lui, replaçant sa lame dans une gestuelle qui traduisait les habitudes. L'assemblée le salue d'un applaudissement nourrit, il avait remporté ce concours et cela aurait un bonne influence auprès de sa renommée. Le seigneur Minh Yu s'approcha de lui et de ses yeux verts parcourut l'assemblée avant d'élever la voix. *

*« Hamachi San, c'est un honneur de vous avoir à notre service. Puissiez vous consacrer votre art à armer notre famille et assurer la continuité de sa lignée face aux autres familles. *

Hochant la tête à plusieurs reprises, il repris sa place dans l'assemblée pendant qu'Elrog regardait le groupe d'enfants, déjà on emmenait les corps des bannis à l'écart. Il savait ce que l'on demanderait aux petits dès cette nuit puisqu'il l'avait lui aussi vécu bien des années auparavant.

Dès leur retour à l'intérieur de la salle de repas, on leur servirait du riz aspergé de jus de prunes qui aurait pour effet de colorer le riz d'un teint parme tout comme le sang qu'ils avaient vu verser. Ensuite dès minuit, on demanderait a chacun d'aller chercher un morceau d'un des cadavres et de le ramener à leur maître afin de pouvoir combattre la peur qui se niche comme une vermine tout au fond de ces petits corps.


Post by Elrog Minh Yu - Mort - - May 23, 2008 at 4:06 PM

* Alors qu'il rentrait à ses appartements Un valet vint annoncer à Elrog que son maître d'art venait de le faire mander, bien entendu il était tout a fait incorrect de faire attendre celui qui avait donné tout son savoir à Elrog. Il se dirigea vers la sortie de ses appartements pour rejoindre Maître Yokashi dans la salle d'art, l'homme d'une septantaine d'années lui tournait le dos, admirant le ballet de la geisha dans une représentation du « Combat entre la grue et le serpent. » *

« Maître Yokashi ! Quel plaisir de vous voir au domaine. »
« Elrog, tu sais pourtant que je réside ici, tu m'a délaissé ces derniers temps, pourrais je savoir pourquoi tu n'es pas venu voir ton vieux maître ? En a tu assez appris pour ne plus venir demander ou donner des conseils à celui qui fut ton presque père pendant près d'une décennie ? »

* Le vieil homme se retourna vers Elrog levant sa tasse de saké à ses lèvres. Tapotant une place à ses cotés il sourait à l'héritier du domaine, l'engageant à s'y assoir.*

« Elrog, tu ne me rends plus visite, tu me délaisses. Tu sais pourtant que j'aime beaucoup avoir ta présence à mes cotés.»
« Maître, j'ai beaucoup à faire concernant mon mariage avec la Baronne D'Estré de la cité de Systéria, cela me prends beaucoup de temps et mes préoccupations différents de quand j'étais au domaine, vous pourrez le comprendre aisément.»
« Tu sais très bien que je me suis tenu au courant des démarches que tu as faites pour ce mariage, mais n'oublies pas que je t'ai appris une chose. La fréquentation de femmes et de personnes de sexe faible va atténuer ton Yang, il sera comme ca plus soumis à la force de leur Ying et tu va perdre en agressivité et en vigueur n'oublies pas cela, tu connais la manière de procéder afin de changer cela, je te l'ai enseignée des nuits durant. N'hésite pas à y revenir si tu dois faire face à des situations qui exigent de toi force et détermination..»

Elrog hocha la tête à plusieurs reprises avant de lever son voile et de prendre la coupe de saké qui lui était tendue. Son maître avait raison dans la théorie. Dans la pratique, il en serait différent mais l'on ne peut pas avoir septante années et se targuer de tout connaître de la vie, il est des expériences que l'on tente dans son adolescence qui ne nous attire plus plus tard et cela Maître Yokashi semblait ne pas en tenir compte.

Ils passèrent comme cela plusieurs heures à regarder la danseuse faire part de ses connaissances, de son art pour leur plus grand plaisir, puis chacun retournèrent à ses fonctions, l'un amusé l'autre déçu que ce qu'il désirait ne se soit pas reproduit.


Post by Sakamae Nakaki, CP - May 23, 2008 at 4:23 PM

Soustraite à toute vie sociale, Sakamae était opposée à son maître d'enseignement pour une semaine complète.

On l'avait réveillée à l'aube. Elle dû enfiler un kimono léger mais de moins grande richesse que les précédents. Plutôt que de prendre des heures à la coiffer, on lui fit une simple natte. Son repas fut simple, de l'avoine bouillie mélangé à quelques fruits séchés. Elle fut encore de nombreuses fois corrigée parce qu'elle renversait par endroits son petit déjeuner. Lorsqu'elle eut fini, elle s'essuya la bouche poliment, comme on lui avait montré les trois derniers jours. La petite répondait rapidement, par crainte des représailles. Elle qui avait l'habitude de tout faire ce qu'elle voulait, elle se retrouvait dans un monde bien étrange, et pourtant pas si lointain de ses origines. La pauvre ne se doutait pas d'où elle se retrouverait dans la semaine à venir.

-Hamro Fa, voici le petit singe. Faites du mieux que vous le pouvez.

L'enseignant hocha de la tête par deux fois, gardant silence. Heum repartit aussitôt, il supportait à peine la vue de ce petit animal qui lui était imposé. Assis en tailleur, Fa Hamro étudiait l'enfant, qui était assise sur ses talons, à le regarder fixemment. Pour cet arrogance, lui lui assena un bon coup derrière la tête. La tête de la petite bascula furieusement vers l'avant, ainsi que tout le haut du corps, puis elle se rassit bien droite, en baissant cependant les yeux sur le sol. Elle avait appris la première leçon, et s'en souviendrait. Les premières heures furent consacrées au maintient, à la posture et à la présentation. La petite était beaucoup plus facile qu'on ne le disait. Sensei Fa s'en étonnait, pourquoi disait-on que c'était un enfant difficile. Sans doutes étais-ce parce que sa présence était indésirable. Silencieuse, enfermée dans son univers. Dans d'autres cultures, on aurait vu cet attitude comme un mauvais présage, mais dans les contrées T'Sen, c'était vu comme de l'obéïssance.

Hamro Fa fit répéter à la fillette les mouvements adéquats à répétition, la pratiquant à la préparation du thé, le service de la table, le maintient du corps et la démarche d'une jeune hime. Elle répétait et répétait. Reçevant un coup de bâton à chaque fois que sa gestuelle n'était pas impeccable. Elle avait intérêt à ne plus se tromper, et elle le savait. Ravallant ses larmes tout autant que ses grimaces, qui ne faisaient d'ailleurs qu'accentuer les punitions, elle apprit rapidement à bien se tenir. D'ailleurs, cette rapidité fit en sorte qu'elle put apprendre à tenir le pinceau pour l'écriture.

Cette leçon émerveilla l'enfant, ce qui fit sourire son Sensei. Du moins, sans qu'elle ne puisse le voir. Il lui apprit en premier à dessiner le nom Minh Yu. Elle copiait les traits que Hamro Fa faisait, avec une exactitude surprenante. Sakamae démontrait une grande habileté au niveau de l'écriture, du dessin et de la transcription. Il était stupéfait. Jamais une élève n'avait montré tant d'intérêt à cette leçon, préférant normalement de loin l'apprentissage de la défense, au sabre de bois ou encore le maniement de la harpe. L'écriture était un art noble, tout autant que la peinture, et voilà que le petit singe copiait chaque trait avec une rigueur et une similitude parfaite.

Le soleil tombant, Petit Singe fut remise à ses nouveaux parents. Haku n'osant aucun signe affectueux, Heum surveillant la petite prêt à la disputer plus que nécessaire suite à ses bourdes. Elle ne fit que trois faux pas, à leur grand étonnement, puis alla se mettre au lit sans disputer.


Post by Elrog Minh Yu - Mort - - May 23, 2008 at 6:00 PM

* Un pli fut porté à la nouvelle famille avec plusieurs instructions, ce pli soulagea le père mais mit en deuil l'esprit de la mère qui se voyait comme cela séparée de sa nouvelle fille peu de temps après l'avoir aceuillit. *

Heum San,

La famille Minh Yu vous remercie d'avoir donné l'occasion à cette petite de connaître les beautés du domaine, mais il est temps qu'elle prenne son avenir en charge, faites la accompagner au port ou le navire « Oshiro Ujika » la prendra en charge pour l'amener sur Systéria ou on la prendra en charge.

Elrog Minh Yu

* L'on vint donc chercher la petite et ses quelques affaires dès le soir pendant qu'on lui donnait un billet en main avec pour information un nom : Khayzane Hattori. Voilà commençait le début du reste de la vie du petit singe. *


Post by Elrog Minh Yu - Mort - - May 25, 2008 at 4:22 PM

* Le soleil ne s'était pas encore levé qu'un pli lui avait été apporté sur sa table de nuit, cela devait être assez important car il refusait qu'on s'introduise dans sa chambre. S'étirant d'être resté immobile tant d'heures, il tendit la main vers le pli et en brisa le sceau avec un petit soupir de dépit. Certainement une mauvaise nouvelle pour son envoyé, cela faisait trop longtemps que l'on avait plus eu de ses nouvelles. Ses yeux verts parcoururent une fois encore les différentes pages de la lettre et il en relut une seconde fois les parties importantes.*

* « ... Corps retrouvé sans vie... Quartier.. larmes... Arme... Regrets... »*

Se dirigeant vers sa commode, il pris une série de poudres et d'onguents qu'il avait placé sur celle ci depuis quelques jours, c'était une commande particulière que les apothicaires lui avaient fait, ses cheveux gris foncés étaient maintenant en train de tirer sur le gris clair et il n'aimait pas du tout cette teinte.

Quel chance d'avoir dans sa famille les aphoticaires les plus reconnus de tout Enrya. Enfin, cela ne ramenerait pas Cassandre au Domaine. L'on frappa à la porte de deux coups brefs et rapide et il soupira une fois encore, c'était la seconde fois qu'on le dérangeait de la journée et il n'était encore que l'heure du lièvre.

* « J'espère que vous venez m'annoncer de bonnes nouvelles sans quoi je vous promets de vous faire regretter de venir me déranger. »*

* Trop d'habitudes Systériennes, trop d'agressivité, il s'était lui même rendu compte du ton qu'il utilisait au domaine, il ne semblait pas être trop bien perçu ici, enfin, on le respectait parce que c'était l'un des Seigneurs, mais il n'était pas admiré comme sa mère ou sa soeur, on le croisait, on le saluait, jamais on ne l'invitait en dehors du protocole et Elrog ne s'entourait jamais de personnes proches mis à part sa fiancée. Jamais il ne riait aux remarques des Geishas, ne buvait pas trop, n'embarquait jamais de Geisha dans ses appartements. Non, vraiment il n'était pas une bonne compagnie. *

* « Seigneur, Nous savons que votre fiancée se trouve aux dernières nouvelles du quartier des larmes, elle réside pour l'instant au lotus blanc, votre envoyé à été perdu et il y aura un soucis pour les feux d'artifices à cause de l'humidité qui à collé la poudre aux emballages. »*

Une fois encore il soupira, puis fit glisser la porte coulissante devant le nez du messager, trop de mauvaises nouvelles, trop d'un coup, c'était manifestement une mauvaise journée qui commençait. Il pris donc son temps pour se préparer, il mit son kimono et le serra autour de lui, le mon de son domaine bien en vue sur le coté de celui ci. Quelques minutes plus tard, il était dans un palanquin en destination du lotus blanc.

Son arrivée fut remarquée par deux gardes du domaine qui montaient la garde devant le batiment et qui vinrent l'aider à descendre du moyen de transport. La gérante de l'établissement l'accueillit avec le plus grand respect et l'invita à patienter pendant l'arrivée de sa fiancée, une geisha fut même mise à sa disposition pour la durée de l'attente. Elrog remarqua que les bougies d'encens n'\tavaient pas étées allumées depuis l'arrivée de la Geisha, aucun frais ne lui serait facturé. Il sourit rapidement ce que la Geisha pris pour un compliment à la qualité de sa danse.

Il aurait pu rire oui, on aurait dit un crapaud qui tente de se faire passer pour une grue, il soupira une fois encore brisant tous les espoirs de la dame. Les gens du Domaine Minh Yu sont reconnus pour leur patience, mais aussi pour leur mauvais caractère, Elrog n'était pas en reste de ce trait de caractère...


Post by Elrog Minh Yu - Mort - - May 27, 2008 at 10:59 AM

Le pas se faisait trainant, depuis quelques minutes, les yeux étaient lourds, il avait déja vu quatre erreurs. Il faut dire aussi que cela faisait maintenant 6 heures qu'elle dansait. Assis sur ses genoux, le regard posé sur la danseuse, il souriait mais elle était incapable de le voir, pauvre petite chose épuisée, comme un moineau qui tente de s'envoler mais que le chat retient d'une patte sur l'aile, lui donnant l'impression qu'il pourra s'envoler. Le soleil dessinait des zones d'ombres sur les tatamis et la gérante de la maison était venue assister à la chute de sa danseuse, personne n'aurais pu tenir un tel rythme, il était impossible de le faire, mais il venait à son spectateur d'interrompre le spectacle et lui seul. Celui ci replaca ses cheveux grisonnants derrière son oreille et repris une gorgée de thé noir pendant que la danseuse fit un dernier pas glissé et s'écroula sans connaissance sur le tatami.

Un applaudissement se fit entendre, les poignets tatoués d'Elrog s'agitaient saluant la prestation de l'artiste. Deux valets de la maison vinrent rapidement prendre en charge la danseuse épuisée, la trainant à même le sol, ne prenant pas garde à sa tenue d'une valeur inestimable offerte certainement par l'une ou l'autre des personnalités qui avaient visité la maison.

La question surpris la gérante de la maison, comment aurait t'elle pu oser demander à une de ses clientes si elle comptait rentrer et a quelle heure, cela signifiait deux choses, que le fils des Minh Yu serait la encore longtemps, tant qu'elle ne serait pas rentrée, qu'il épuiserait les danseuses une à une et que si elle ne faisait pas le nécessaire pour retrouver sa dame, il resterait sur place à son grand dépit.

Alors qu'une nouvelle danseuse arrivait sur le tatami voilée de bas en haut dans un kimono de cérémonie, Elrog se replaca face à elle, son plaisir n'était pas de regarder la danse qui bien de piètre qualité par rapport a ce qu'il avait vu, mais plutôt de regarder et d'estimer en lui même la durée possible de la danse en fonction de la corpulence de la danseuse. C'était ce coté de la médecine qu'il aimait beaucoup, il faudrait qu'il s'y remette maintenant qu'il avait du temps pour cela. La dernière avait tenu six heures, combien tiendrait celle ci ? Au même moment ou résonnait l'accord de shamisen qui démarrait la danse " Heure du tigre et sasiété " un messager partait pour les bas quartiers de l'archipel.

Dans la tête d'Elrog, un compte à rebours se déclenchait...


Post by Cassandre D'Estré, Cp - May 28, 2008 at 11:02 PM

Le quartier de la Larme

Le vent frais venant du fleuve effleurait son visage comme les doigts légers d'un amant égaré. Les différentes effluves parfois douces et fruitées tel un fruit suave et d'autres fois âpres et putrides dansaient sur son odorat. Une dualité troublante à l'image de l'archipel.
Son regard se portait sur l'île dormant au centre du fleuve et de la cité. Les lampions scintillant la paraient tel des joyaux au cou d'une courtisane. La brise apportait de brèves notes harmonieuses invitant à la volupté. Le quartier de la Larme éblouissait et attirait. Mais dans le plaisir la souffrance n'est jamais loin et en ce lieu mythique l'onirisme et la mort se mêlaient intimement.

* - Ici où là bas le lien restera. Les souvenirs oubliés ne peuvent changer le présent.*
Un rire enfantin perle dans son esprit loin, très loin, puis un sanglot raisonne violemment.
* - La peur est mauvaise conseillère .... et la solitude préférable à la multitude. *
* - Le néant sera ta réponse. *

** Lentement elle se retourne vers Lanedrin. Tandis que son esprit flotte encore perdu dans ses méandres. **

** D'un mouvement agile des doigts, elle plante ses ongles soigneusement manucurés dans la chair tendre de sa paume. La douleur se diffuse dans ses sens inondant sa conscience de sa présence. Elle adresse un sourire exquis à son Capitaine. **

- Allons-y mon cher. Ne faisons pas attendre notre ami.

Sa voix clair et mélodieuse s'élève dans le brouhaha environnant. Tandis que d'un pas nonchalant elle se dirige vers l'embarcation. L'arrière est recouvert d'un dais en tissus, aux couleurs chatoyantes, permettant ainsi aux riches oisifs de naviguer à l'abri des regards et des embruns.
Acceptant la main offerte par Notaka, elle prit pied sur la bateau. Le batelier, empressé, écarta les pan de l'étoffe et s'abîmant dans une révérence servile. L'intérieur, décoré de coussin moelleux et colorés invitait au repos et au délacement. La jeune femme prit place à l'un des angles, discrètement du bout des doigts elle entrouvre le rideau dévoilant ainsi le spectacle du fleuve paisible sous une lune limpide. De nouveau le silence l'envahit, délaissant les vivants pour d'inquiétantes chimères.

Lanedrin resta un instant à observer celle qu'il devait défendre. Puis d'un mouvement fluide et discret, il sortit une fine tige de métal. S'approchant de la jeune femme comme pour l'aider, d'un geste précis il l'enfonça dans sa hanche. Son autre bras entourant la taille de la demoiselle. Il lui glissa quelques mots à l'oreille.

** Il ne pouvait voir le visage de la jeune femme derrière le maque. Mais lorsqu'elle pausa son regard vairon sur lui le soulagement l'envahit. Il savait n'avoir touché aucun organe vital et ce n'est pas cela qu'il craignait.**

– Vous prenez votre rôle bien à cœur ... Comprenant la raison de votre geste. Je ne porterais pas plainte contre agression à votre encontre. Néanmoins, un mois de salaire vous sera retenu.

- Un soucis D'Estré Sama ? Voulez vous que nous rentrions ? Beaucoup de Dames ne supportent pas la traversée.

** Le ton du noble était empreint d'ironie**

– Cher ami, le plaisir de m'appuyer contre un bel homme ne peut-être considérer comme un malaise. Et si vous m'offrez votre bras je me ferais une joie de vous accorder cette grâce.

D'un geste élégant, Notaka offrit son appui à Cassandre et ils prirent la direction du centre. Ils cheminèrent sur l'embarcadère jusqu'à la grande porte et passèrent sous la voûte de pierre. Le quartier leur apparut dans toute sa splendeur et sa décadence. De petites routes pavées et éclairées de lampions se profilaient devant eux. Les bâtisses, certaines luxueuses d'autres d'aspect médiocres affichaient leurs promesses licites et parfois illicites. Riches et pauvres se côtoyaient sous un couvert d'anonymat.
Le trio s'avançaient lentement. Kakita décrivant et énonçant maints faits s'étant déroulés. Ils passèrent ainsi dans de nombreuses rues et ruelles. Soudain, il s'arrêta.

- Permettez.

** Regardant son reflet dans une vitre, l'homme se mit à arranger ses effets d'un air flâneur. La Baronne porta son attention sur l'échoppe lui faisant face. Un petit magasin dans lequel l'on pouvait devenir nombres d'alambiques, fioles et plantes séchées en tout genre. Le propriétaire, un homme âgé n'ayant que la peau sur les os, doté un regard noir vif et rusé, d'une chevelure de foin blanc emmêlé, posait sur la jeune demoiselle une attention courtoise. Sur l'enseigne, une racine noire dans un creuset sur feu rougeoyant, on pouvait y lire calligraphié « L'Oeuvre au Noir ». Le vieillard s'approcha d'elle et s'inclina. L'ignorant, elle pénétra dans la magasin et en fit le tour. Probablement, encore faible, elle trébucha et fit tomber son sac au sol. Galamment le marchand se baissa et ramassa le contenu. Sans un mot de remerciement elle quitta séance tenante le lieu. **

– Pourquoi être rentrée dans ce gouge ?
- Qui sait peut-être l'espoir de vous voir voler à me secours tel un chevalier.

Ils reprirent leur route pour s'arrêter devant une maison de fort belle prestance. Une servante les introduisit dans un salon des plus luxueux. Peu de temps après une femme d'une grande beauté les y rejoint. Gracieuse et caressante, elle se porta au devant des hôtes. Les mots coulèrent comme du miel de sa bouche en forme de bouton de rose.


Post by Elrog Minh Yu - Mort - - June 8, 2008 at 11:46 PM

* « Seigneur Minh Yu ? »*

* Le demi elfe se retourna pour faire face à celui qui troublait le calme de la soirée, deux jours entiers qu'il était la et plus aucune danseuse ne voulait se présenter devant lui, la tenancière elle même avait du enfiler ses tenues d'apparat pour présenter le dernier couplet de « crapaud et buffle dans le riz » . *

* « Votre dame est annoncée au Domaine Minh Yu, un homme l'accompagnait et l'a laissée à au salon de thé.»*

* Il se frotta les mains sur son kimono dépliant ses membres rendus bleus par le peu de mouvement qu'il leur avait donné ces derniers jours. S'étirant les bras, les jambes, il s'avança vers la tenancière et la salua avant de prendre la direction de la porte de sortie qu'il fit coulisser dans un doux bruit de bambou contre de la soie. *

* « Merci beaucoup pour avoir comblé mon ennui et cela au dépit du bien de votre maison, elle remonte maintenant dans mon estime, elle qui n'était pas haute est maintenant sur un note positive, basse mais positive.»*

Une chaise à porteur l'attendait sous la pluie au dehors et il lui indiqua la direction du domaine, il se ferait une joie de voir sa douce et tendre après tant de moments de séparation. Le domaine était allumé de tous ses feux, les lanternes détrempées éclairaient la route de la maison de thé comme seul l'archipel peut le faire, nul part ailleurs vous ne verrez un tel spectacle de feu et de lumière. L'on raconte que c'est une destination appréciée pour ce fait unique. Tout ceci, n'intéressait pas le moins du monde Elrog, il avait vu ce spectacle à plusieurs reprises et un autre spectacle vint lui couper le souffle une fois que la porte du salon fut tirée.

Cassandre était assise à même le sol, sur un coussin blanc qui tranchait avec la couleur pourpre de son kimono, elle était sublime, ses cheveux d'un blond vénitien venant flatter ses épaules, elle détailla son compagnon du regard, ses yeux le quittant pour se déposer sur sa tasse de thé sur la table avant de s'avancer vers lui. A son habitude, Elrog s'avança vers elle, croisant ses bras au dos de la belle, froissant avec délicatesse le kimono de soie qu'elle avait passé ce soir la. Pas un mot n'était nécessaire pour se comprendre, pas un mot prononcé, leurs regards se croisèrent et un sourire vint naître sur le visage des deux protagonistes.

* « Trop longtemps... Trop...»*

Leur étreinte fut interrompue par l'arrivée d'une servante qui annonçait que leur mariage pouvait être prononcé le soir même si il en était de la volonté du seigneur des lieux. Un hochement de tête confirma leur intention mutuelle de s'unir. Quelques dizaines de minutes plus tard, la salle grouillait de servants et de gardes qui s'assuraient que tout se passait dans la plus pure tradition T'sen.

Des messagers partirent malgré l'heure tardive en direction des maisons les plus importantes de la cité et il n'était pas loin de l'heure du bœuf quand les invités arrivèrent en tenue d'apparat au sein même de la pièce, ils étaient au moins une centaine des plus grandes familles, certains semblaient être indisposés de la présence d'une étrangère auquel Elrog allait unir sa destinée, d'autres affichaient comme à l'habitude un visage de cire ou il était impossible de lire quoi que ce soit comme sentiment. La future mariée était maintenant serrée dans un kimono blanc, couleur du deuil, de la fin de sa vie de demoiselle, le marié quand à lui était dans un kimono aux couleurs de la famille. La cérémonie débuta avec l'heure du tigre et les portes du domaine se refermèrent sur la sécurité de la pièce et le bonheur des jeunes mariés.

Ils sortirent dans le jardin plusieurs heures ensuite, se dirigeant vers les appartements d'Elrog à petits pas, le regard posé sur le jardin que le soleil naissant faisait resplendir d'un éclat que seul les matins de noces peuvent lui donner. Une fois encore la porte des appartements des nouveaux mariés fut refermée sur l'intimité des deux êtres ne laissant place qu'au bruit des kimonos froissés qui rejoignaient le sol de natte pendant que dehors, les feux d'artifices éclairaient les pièces d'une lueur tantôt bleus tantôt rosée... Les artificiers du domaine avaient réussit à combattre l'humidité ambiante pour donner au mariage un cachet supplémentaire et parvenaient comme cela à éloigner les mauvais esprits du couple.

A plusieurs centaines de pas de la, les tirs d'artifices avaient donné le signal de la préparation d'un navire à destination de Systéria.


Post by Elrog Minh Yu - Mort - - June 10, 2008 at 2:43 PM

* Le temps était toujours aussi pluvieux, le niveau de l'eau même semblait avoir monté tout autour du port, cela n'en faciliterais que le voyage puisque le risque de toucher un récif était comme cela diminué . Deux jours plus tard, après la célébration de son mariage et tous les coutumes d'usage, Elrog et sa dame reprirent le chemin du port, un marin expérimenté du domaine avait fait le voyage jusque la et s'était assuré avec le capitaine de la sécurité du bateau. *

* « Nous vous souhaitons un excellent voyage, qu'il soit pavé de succès et que tout se passe comme vous le désirez sur l'île de Systéria. »*

* Elrog tendis la main à Cassandre pour l'aider à monter sur le ponton du navire, la démarche de la dame, gracieuse et agile attirait le regard des marins qui pourtant savaient ce à quoi ils feraient face si l'un ou l'autre garde du domaine le constatait. *

* « Nous vous remercions de l'accueil que je n'imaginais pas moins bien fait, nous reviendrons afin de saluer la famille d'ici quelques temps. Pussiez remettre à la propriétaire du domaine mes vœux de bonheur et de santé pour elle et son fils. »*

Le navire lanca les cordages sur le ponton, se détachant de l'archipel pour devenir à lui seul pour quelques jours un archipel à part entière ou la mixité raciale, les cris les ordres seraient indépendants et ou personne n'avait rien à dire mis à part le capitaine.

Les vagues venaient heurter la coque de bois, l'équipage en majorité à demi elfique était rapide, sûr et connaissaient le bateau les yeux fermés, c'était un plaisir des yeux à les voir s'accrocher dans les cordages, grimper avec aisance parmi les autres, se balançant auprès des cordes et tirant sur celles ci pour déployer les voiles. Le navire nommé « Miko Sama » en référence à une personnalité de l'archipel prenait de la vitesse, les voiles gonflées par le vent humide, Systéria ne serait pas loin...

Ce fut quand même trois jours plus tard que l'on arriva en vue d'une masse sombre comme posée sur l'eau, parmi les récifs qui défendaient la cité depuis plusieurs centaines d'années. Rien n'avait changé par rapport à son départ, la ville était restée la même, peut être plus humide, mais à l'heure tardive ou ils arrivèrent sur le ponton, peu de gens assistèrent à leur débarquement. Plusieurs cortèges se séparèrent au port, l'un se dirigeant vers le quartier pourpre et l'autre faisant une halte à quelques centaines de mètres de la, dans une maison ou figurait une plaque indiquant «  Etude Minh Yu »

Le baron et la baronne étaient de retour...


Post by Sakamae Nakaki, CP - April 7, 2012 at 4:30 PM

Une vingtaine d'années plus tard...

La barque flottait, bercée par le tumulte tranquille des vagues matinales. Une corde solide tombait jusqu'au fond, amarrant sécuritairement la solitaire embarcation. Hormis le bruit de la mer et celui des goélands, il y avait le murmure irréguliers des habitants de la côte. Le nombre de villageois n'avait pas du tout changé, depuis tout ce temps. Leurs corps n'avaient mûris que comme des fruits cueillis et abandonnés. Le temps ne faisait qu'effriter leurs peaux, pourries, qui, pour la plupart, ne grouillaient même plus de vers ou de mouches. Sèches comme un cuir qui aurait cuit au soleil. C'était, après tout, ce qui leur était arrivé. Les membres des pêcheurs prenaient parfois un angle étrange, se déplaçants comme un voyageur perdu, sans jamais quitter le territoire du village. Comme si des forces les y retenaient.

T'sen, petit village mort sur un îlot de la côte nord-ouest.

Sakamae observait le village depuis deux jours. Depuis sa barque, elle analysait les mouvements de ceux qui l'avaient vu naître, de ceux qu'elle avait vu mourir. Elle avait reconnu, de misère, cette mère qui l'avait jadis mise en ce monde. Et en ses entrailles, elle eut un élan de dégoût, de tristesse et de compassion. L'envie de la serrer contre son sein la tiraillait autant que celle d'occir l'affreuse créature qui gisait là, en quête de chair humaine. Seule, dans la barque, elle était assise sur ses genoux, parfaitement installée, coiffée comme si elle devait se rendre à une puissante université de ce monde. Les longues tresses retombaient également le long de ses épaules, pour reposer, comme des serpentins, au fond du bateau. Une profonde solitude au fond de son coeur, un grand désarroi. Elle aurait souhaité retrouver les bras de Sara. Ceux de Mavolio... Une marée de larmes qui inondait son délicat visage, en silence. Il ne fallait pas attirer l'attention. Elle ignorait encore s'ils avaient l'intelligence d'entrer dans l'eau, pour couler son petit navire.

Pourquoi ici, pourquoi maintenant ?

Car c'est là que tout avait commencé. Et retarder cette rencontre ne ferait que la briser davantage. Ses proches recevraient bientôt le courrier qu'elle avait fait livrer, avant d'embarquer vers son lieu de naissance.

Ce serait le lendemain qu'elle viendrait poser pied sur terre. Pas au sein du village, non, de l'autre côté de l'île. Une pensée à Elrog, qui l'avait accompagnée tout ce temps, puis, finalement à son père... dont elle ne vit jamais le corps se promener, désarticulé, dans ce village maudit.


Post by Sakamae Nakaki, CP - April 10, 2012 at 5:25 PM

Les rames avaient percé les flots lors du couché du soleil, et le navire avait amarré sur une rive tranquille. La jeune femme était descendue de son bateau et les galets ronds et lisses avaient caressé la plante de ses pieds. La rumeur régulière des vagues réconfortait son esprit. Elle avançait, pour sortir de l'eau, telle une sirène égarée, un fantôme, quelque chose entre deux existences. Des carillons éoliens, anciens, abîmés par les intempéries, chantaient de vieilles louanges, avec les notes que le temps leur permettait. Et la mentaliste pu revoir ce territoire qu'elle avait jadis quitté, portée par cet homme qui la hantait depuis si longtemps... Et pourtant, qui ne s'était pas manifesté.

Les souvenirs étaient flous, et ses pensées la ramenaient bien loin de cet endroit. Était-elle réellement prête à faire face à cette réalité. En toute franchise, elle l'ignorait. Ses pas voulaient l'emmener plus loin. Mais quelque chose l'en empêchait. Peut-être manquait-elle de courage. Sakamae s'était immobilisée là, à quelques pas de sa barque. Debout, errante. Comme tous les villageois morts, de l'autre côté de l'île. Le coeur battant la chamade, les membres engourdis, elle se revit enfant allant se cacher sous un vieux canot. Elle tourna sa tête, Canot toujours en place, si usé, une mousse blanche et verte l'avait envahit. L'étrange s'avança, faisant cliquer les galets sous ses pieds. Puis, comme jadis, alla se réfugier sous.

Les yeux fermés, elle revit les événements. Et se demandait pourquoi. Qui. Comment. Quel avait été l'élément déclencheur, pourquoi est-ce qu'elle seule avait survécu. Son père la contactait-elle d'entre les morts, ou bien était-il bien vivant. Tant de questions, si peu de réponses. Les dernières couleurs du soleil peignaient le ciel, avant que les rayons ne disparaissent officiellement. L'adoptée Taur'Amandïl s'étendit sous l'épave, puis s'y assoupit. Bercée par le bruit des vagues, le vent salin, et, très très lointain, le mugissement de gens morts, toujours grouillants...


Post by Mavolio Bolton, cp - April 11, 2012 at 1:05 AM

A des lieux de là, dans un manoir du quartier pourpre, le jeune homme s'activait à préparer ses affaires. Peu importe si elle ne voulait pas qu'il l'accompagne, peu importe si elle ne s'attendait pas à sa présence. Mavolio préparait ses affaires pour un long voyage également.

Sac ouvert, le strict nécessaire vestimentaire y régnait. Le reste était remplit de réactifs, d'objets insolites, d'armes discrètes et de vivres. Quelques livres de références s'accumulaient également dans le paquetage du jeune Bolton. Il avait décidé ainsi: Il la rejoindrait. Il n'attendrait certainement pas sa réponse, qui peut être mettrait des millénaires à arriver, vu l'état de la première lettre qu'il reçu. Un léger élan de panique: Et si elle était morte là-bas? Prisonnière? Sa détermination redoublait alors. Deux sacs mis de côté en tout, remplis. Mavolio marmonna quelques paroles pour en alléger les contenus, il y avait quelques bons côtés à pratiquer les arcanes parfois.

Il ne lui restait plus qu'à demander à quand le prochain attelage.

"Pas avant 4 jours mon p'tit gars."

Quatre jours. Cela laissait le temps à des tortionnaires de profiter de sa moitié. quatre jours laissaient le temps à un corps mourant de finir ses dernières heures, de succomber à la mort. Quatre jours laissaient une chance supplémentaire que Mavolio perde la trace de Sakamae arrivé sur place. Si l'homme qui la suivait l'avait retrouvé? Quatre jours... devoir patienter... impossible... Son esprit s'embrouillait alors que pour la première fois notre répurgateur semblait ne pas comprendre le mot "patience". Alors il finit par s'asseoir sur le sol du rez de chaussée, au milieu des paillasses des deux chercheurs. A l'aide d'une craie, il vient tracer quelques runes sur le sol, afin d'augmenter ses facultés psychiques, sa force et son agilité. Tout autour de lui, le plancher était devenu blanchâtre, les formules de plus en plus complexes. Au bout d'une heure, Mavolio se tenait au centre, les cheveux poussiéreux:

"Dans quatre jours mon bateau part."

Ses lèvres ne bougeaient pas. Son esprit était ailleurs alors que sur le sol les runes brillaient. Manier les arcanes n'était pas simplement jeter des sorts, c'était de pouvoir manier cet autre langage, cette autre essence. Ce qui le motivait? A n'ne pas douter Sakamae elle-même, son inspiration. Des images furent projetés, la plume qui tombe, des mains bandées, une paire de ciseaux, un feu de cheminée, un lit. Les yeux de Mavolio finirent par se révulser et il s'arrêta là, vidé de toutes ses forces. Peut être que tout ceci n'atteindrait pas la destination finale, située vers les terres T'sen.

Mais une première journée c'était écoulée. Plus que trois jours, avant son propre départ.