Briganne, acte final
Post by Thomas Bolton, Emp - April 30, 2008 at 1:01 PM
Dans sa chambre, Catanzaro Ursinis peaufinait sa tenue. Certes, il portait le même type de toge écarlate, à la mode républicaine, depuis son arrivée, mais l’important était d’être bien habillé. Du brouhaha s’élevait du couloir, il imaginait déjà l’arrivée d’une foule dense et compacte qui se pressait vers la salle du trône. D’autres petits ajustements s’avérèrent nécessaires, mais de ceux-là, il vaut mieux ne rien dire. L’acte final, il l’attendait avec une certaine impatience, voir si ses théories étaient fondées.
Arrivant devant la salle du trône, il se trouva nez-à-nez avec deux gardes qui lui bloquèrent le passage.
« Halte ! Qui êtes-vous ? »
« Catanzaro Ursinis, je suis ici pour affaire. Voici mes lettres d’accréditations. »
La sentinelle l’examina quelques secondes, histoire de respecter les formalités en vigueur, puis les rendit au zantherien. Ouvrant les herses, il prononça d’une voix forte :
« Monsieur Catanzaro Ursinis ! »
Le négociant resta sur place, le visage glacial, ne faisant pas mine de bouger. D’un ton vexé, il précisa :
« Membre du Popolo grasso. Annoncez-le aussi, tout de même. »
Et ce fut fait. Le Consul Bolton put enfin pénétrer dans l’immense salle, peu éclairée cette fois-ci. De brefs saluts furent échangés avec les membres de la noblesse, mais la préséance voulait qu’on aille s’incliner en premier devant l’empereur. Tiberius eut le droit à cette première gratification, Jehan en second. Le souverain se contenta d’un grognement incompréhensible. Thomas alla ensuite de groupe en groupe, discutant de-ci de-là avec la comtesse de Veldur, Marria Patrassil, quand un long râle s’échappa des lèvres de Sa Majesté Impériale.
Comme un seul homme, tous les dignitaires présents se détournèrent de leur conversation pour examiner Jehan. Le silence fut total. Lentement, les doigts du vieux monarque laissèrent s’échapper sa coupe d’or qui dévala l’immense escalier qui le séparait des convives. De funestes bruits métalliques accompagnèrent sa mort. Avait-il été empoisonné ? C’était probable, surtout un soir comme celui-là où tout devait se jouer. Mais son âge pouvait aussi avoir eu raison de lui.
Tiberius se précipita vers son père. Lepidus, en hauteur, se pencha sur la balustrade pour voir son père expirer son dernier soupire. L’héritier semblait alors chercher quelqu’un, sa tête se tournant en tout sens. Cette attitude intriguait Thomas qui faillit le suivre quand il quitta la salle pour se diriger vers l’est – vers la tour de la duchesse Recaedre ? La noblesse restait médusée. Certains notables sortaient précipitamment comme s’ils avaient une quelconque mission à accomplir. Les partisans, assurément.
Linelle de Veldur se mit alors à tousser. Sa coupe tomba au sol, elle aussi. Elle s’effondra juste après que le contenu de cette dernière ce fut déversé. Déjà, le duc de Brouxg et le baron de Burington se pressaient près du corps inanimé de l’empereur, alors que madame d’Avalis allait examiner la comtesse. En l’espace d’une fraction de seconde, tout devint chaos. Elgan de Valos se mit alors à sourire ostensiblement et se dirigea à son tour vers les grandes portes. Il le suivit mais s’arrêta net en apercevant Armika et tous les prisonniers systériens, dont la chancelière Mel’Viir. La duchesse semblait déboussolée.
« Il… il… »
Le Consul la questionna, mais rien n’y fait. C’est alors qu’il s’engagea dans le sombre couloir qui menait à l’ancienne prison dorée de madame Recaedre. Arrivée dans la coquette chambre, il trouva le corps sans vie du prince aîné, Tiberius De Briganne, son sang se déversant sur l’épais tapis écarlate. Miran, le domestique, était sur le balcon.
« Je vous félicite, votre rôle était des plus recherché. »
Juste devant lui ! La personne avec laquelle il s’était le plus entretenu, celui qui était sensément le plus innocent venait de ruiner des jours d’intrigues complexes. Lepidus allait se retrouver sur le trône et ce serait la guerre. Ce petit avait énormément de potentiel et cela avait joué aux dépends de Thomas. Il n’aimait pas ça. Il aurait dû suivre Tiberius. Erreur. Quelle erreur.
« Pourquoi ? »
« Partez tant que vous le pouvez encore. Me combattre serait pure folie, le palais sera bientôt fermé. Quittez immédiatement ces lieux. »
Thomas ne chercha pas à en savoir plus. La duchesse devait avoir eu plus d’explications que lui. Lentement, il fit un pas en arrière et traversa l’épais rideau pour retourner devant la salle du trône. Sinriia l’attendait. Se penchant vers elle, il murmura à son oreille :
« Tiberius est mort. Deux choix s’offrent à nous : partir maintenant et connaître la guerre avec Lepidus sur le trône, ou le mettre lui aussi hors d’état de nuire. Nous causerons assez de désordres internes pour avoir un répit. »
Le deuxième choix fut adopté. Mais l’épisode resta flou. Le marchand zantherien retourna dans la salle du trône, affolé et désorienté. Armika était fermement tenue par un garde et Lepidus, du haut de son perchoir, la déclarait coupable de meurtre. Il descendit les escaliers, avança vers le trône et continua sa virulente diatribe contre celle qui avait supposément tuée son frère. Il avait tout manigancé, assurément, personne hormis le Consul n’était allé constater la mort de l’héritier.
Alors qu’il expliquait avec virulence qu’elle était une traîtresse, une dague se planta dans son corps et il s’effondra. Profitant du chaos général, Armika, Sinriia et Thomas sortirent de la salle du trône. Personne n’expliquait ce qui était arrivé, la foule hurlait, se pressant dans les couloirs. Il fallait en profiter pour s’éclipser. Arrivés aux grandes herses, Elgan de Valos leur bloqua la route. Trois ministres de Systéria, le Consul, la Chancelière et la Garde des Sceaux le combattirent et l’achevèrent. La baronne Alssaël planta à de nombreuses reprises sa lame dans le cadavre.
« Il suffit ! Nous n’avons pas le temps pour ça, baronne ! »
Une étrange surprise les attendait. Les gardes refusaient de les laisser sortir quand la patricienne Bella’za arriva et leur ordonna d’ouvrir immédiatement. Thomas leur intima de ne poser aucune question. Ils embarquèrent sur un imposant navire qui se trouvait à quai pour rejoindre leur patrie…
Des millénaires avaient vu l’expansion de la dynastie De Briganne, avec ses périodes fastes et prospères mais aussi ses sombres moments. Et en une soirée, trois de ses derniers représentants étaient morts. Ainsi s’éteignit le sang de la plus puissante famille d’Enrya…
Post by Armika Recaedre, CP - May 2, 2008 at 5:04 PM
Le soleil se couchait déjà à l'horizon. De sa tour, Armika pouvait bien entendre les trompettes qui sonnait dans la grande salle de bal. Parée comme une reine, elle faisait les 100 pas dans la chambre, attendant patiemment que l'on vienne la chercher. C'est Miran qui vient, mais malheureusement, pas avec la nouvelle qu'elle voulait entendre.
-La Comtesse à refusé que vous veniez au bal. Elle a ordonné que l'on vous enferme ici et qu'on ne vous laisse sortir sous aucun prétexte.
-Non c'est impossible, Miran je dois absolument y aller, vous ne comprenez pas, il faut me trouver un moyen de sortir d'ici.
Ainsi, joignant la parole au geste, elle se mit à tambouriner à la porte de sa cellule.
-Je vous en pris, vite ouvrez moi.En fesant semblant de sanglotter, fermant les yeux pour oubliger les larmes à monter,je... je crois que je l'ai tuer, il ne bouge plus, vite il faut quelqu'un.
La garde entra pour voir ce qui se passait, malheureusement, elle n'était pas idiote, elle referma la porte derrière et pris soin que la duchesse ne puisse sortir. Puis elle ressortit, pour aller chercher de l'aide sans doute. Miran et la Duchesse était maintenant tout deux prisonniers de la tour, quelle idiote elle faisait. Ce ne fût qu'une dizaine de minutes plus tard que le prince entra en trombe dans la chambre. À bout de souffle, ce n'est qu'en quelques mots qu'il lui dit que son père était mort et qu'il était là pour la sortir, pour qu'elle fuit.
Mais dans toutes ses suppositions, dans tous les chemins qu'elle avait tracer, jamais elle n'aurait penser que se serait lui le traitre. Le sang sécoulait de la plaie béante, non chalent, comme s'il prenait son temps. L'écarlate imbibait la chemise blanche de Tibérius, autour de sa dague, sa propre dague. Mais comment était-ce possible?C'est avec des yeux horrifier et s'approchant du corps pour le soutenir avant qu'il tombe qu'elle se questionna d'une voix lointaine.
-Comment? Mais pourquoi?
-Fuyez madame, c'est maintenant ou jamais, fuyez.
-Mais pourquoi Miran? Pourquoi le prince? Que gagne-tu de tout cela?
-Je me présente, Miran e Brougx. Et sachez que je ne suis pas le premier sur la liste pour obtenir le duché de mon grand-père. Pourquoi? Vous comprendrez plus tard. Partez maintenant, ou je devrai vous tuez aussi.
-Je te faisais confiance...
-Sans doute avez vous eu le coeur trop tendre pour cette cours alors.
Puis elle sortit, tenant se jupes, dévalant les escaliers. Qu'avait-elle à gagner à rester dans cette chambre de toute manière? À part peut-être la mort? C'est peu avant la salle de balle qu'elle tomba sur la chancelière des univsersités, quelques un de ses domestiques et, contre toute attente, Thomas Bolton. Interlocqué suffoqué, dépassé par les évènements qui venait de se produire, elle ne savait pas trop quoi dire. Elle se contenta de pointer la direction e ses appartements en bégayant un stupide : Il.. Il...
*Puis, après avoir repris un peu de ses esprits, elle fit son choix. Ordonna à la chancelière de raccompagner les domestiques à l'extérieurs du chateau, et entra elle même dans la salle de bal. Le chaos y règnait. Plusieurs personne entourant le roi, d'autre la comtesse effondré au sol. Aussitôt qu'Alexandrin l'apperçut il lui somma de quitter immédiatement les lieux, qu'elle n'était pas la bienvenue et mettais sa vie en danger ainsi. Faisant fit de ses paroles, elle se tourna vers Lépidus au balcon. *
-Votre altesse! Je me devais de venir moi-même féliciter notre nouvel Empereur.
-Que quoi? Que dites vous?
*Son air était vraiment surpris, comme celui qui ne comprenait rien. *
-Et bien ne savez vous pas? Votre plan à bien marcher, vous avez réussit à tuer votre frêre, et en plus, avec mon arme dans mes appartements. Mais vous avez raison, c'est par ma faute qu'il est mort. Mais c'est grâce à vous qui l'ait.
-Qu'on s'empare de cette femme, qu'elle meurt pour le crime qu'elle a commis. Elle a tuer l'empereur de Brégunia.
Saissi de force par une garde, elle ne pouvait ni bouger, ni parler durant que Lépidus demandais la permission de la faire décapiter. Thomas à coter, qui visiblement semblait comme un chien qui avait perdu sa balle. Ne sachant quoi faire, ou aller. Sans doute est-ce la seule fois que l'on aurait pu voir le consul dans un tel état, dommage pour ceux qui n'y était pas.
La suite se passa si rapidement. Le prince Lepidus était descendu dans la grande pièce en bas. Quelqu'un l'avait égorger, le sang coulait de sa plaie, son rythme cardiaque s'arrêtais peu à peu, le coeur n'avait plus de sang à pomper. L'elfe noir avait été aggriper par les gardes, la salle semblait être en bourdonnement constant, comme dans une ruche, mais pourtant, personne ne parlait ni ne bougeait. La voix de Bolton les prévenant qu'il ne pouvait rien faire, qu'il allait fuir. Le lâche. L'attention du garde qui la tenait se relâchant. Le désir de survie plus grand que tout l'obligeant a sortir de sa torpeur et a fuir. La grand main chaude et froide à la fois de Thomas se refermant sur la sienne et l'entrainant sans qu'elle n'y puisse rien. La fuite vers le port. Les gardes aux grilles ne voulant les laisser sortir. Un patricienne exhortant les gardes de les laisser sortir. Un vague merci soufflé. Puis e bateau, le froid, l'embrunt salé, les marins sal et puant le poison, la cabine du capitaine, les gens sur les quais. Et finalement, la douce chaleur d'un feu de foyez, un fauteuil confortable, une torpeur permettant de ressasser sans cesse les mêmes évènements. La peur.
Post by Sinriia Mel'Viir - May 2, 2008 at 9:39 PM
Le voyage de retour ne fût que trop long pour la chancelière Mel’Viir qui passa la majeure partie du temps seule, ou à discuter avec la baronne Alssael. Les évènements qui s’étaient passé dans les geôles Bréguniennes semblaient les avoir rapprochées.
Victimes tous les deux de la main ingrate de ce « chien » d’Elgan de Valos. Les deux elfes préféraient de loin discuter des diverses tâches quotidiennes de leur travail et de certains dossiers concernant le conseil impérial, que de poursuivre des discussions tournantes autour des récents évènements.
Ses blessures l’accablaient et elle n’avait plus vraiment le goût de parler à qui que ce soit. Craignant de ne jamais pouvoir revoir son visage d’antan, elle le masquait la majeure partie du temps, et projetait un regard amère à toute personne qui osait lui en adresser un trop curieux ou compatissant.
Lorsque le bateau accosta au port, elle prit le bras de la garde des sceaux qui ne semblait guère vouloir également de la pitié offerte des autres. Particulièrement lorsque les offres d’aide n’étaient pas sincères ou n’étaient que formules de politesse quant à leurs rangs.
Les deux ministres se rendirent au palais, là où ils passèrent la majorité de leur temps pour se remettre de leurs blessures physiques. Malgré tous les onguents et les bons encouragements du monde, certaines blessures étaient plus profondes et ne pourrait qu’être guéries au fil du temps si elles ne restent pas permanentes…
Certaines rumeurs se rependirent rapidement à travers la citée. La chancelière avait changée depuis son retour, au grand dépit des malheureux qui avaient l’audace autant soit peu de l’insulter ou de la provoquer.
Ce qui c’est passé dans la capitale de Briganne ne sera probablement jamais révélé au grand jour. Si ce n’est qu’à une poignée de personnes dont la confiance qu’elle porte envers eux sera à déterminé dans les semaines à venires.