Deux convocations
Post by Thomas Bolton, Emp - April 30, 2008 at 3:34 PM
Le Consul Bolton attendait dans son sobre bureau. Les dossiers s’étaient accumulés en son absence et il les avait tous réglés. Une heure plus tard, il en avait créé de nouveaux. Non, décidemment, il ne perdait pas son temps. A présent, il lisait. Deux convocations avaient été envoyées. La première, pour l’aide-diplomate Aigrepont. La seconde, pour le médecin Taur’Amandil. Des instructions avaient été données aux gardes pour qu’ils les laissent passer.
Quatorze heures venaient de sonner, les cloches de la cathédrale résonnant encore à travers la cité. Il entendit des pas dans le corridor. Thomas allait les laisser patienter quelques instants avant de s’occuper d’eux. De sa main droite, il attrapa un bâton de cire argentée qu’il approcha de la bougie. Avec précision et propreté, il fit couler le liquide sur le papier de la missive qu’il venait tout juste de rédiger et y apposa le sceau du Consulat.
Puis, d’une voix claire et forte, il appela ses subalternes.
« Entrez ! »
Son regard se posa sur la femme qui pénétra dans la pièce. Belle, grâce au sang elfe qui coulait dans ses veines. Le port était altier mais son attitude montrait une légère inquiétude. Ou peut-être était-elle intimidée par ce supérieur glacial qu'elle n'avait rencontré qu'une ou deux fois. La suivait de près Cornelius Aigrepont. Sa suffisance semblait suinter par tous les pores de sa peau. Il fallait néanmoins reconnaître qu'il était utile.
D'un geste du bras, il les invita à s'assoir devant lui, sur un banc extrêmement peu confortable...
Post by Cornelius Aigrepont, Ind - April 30, 2008 at 3:45 PM
Bien qu'il fût probablement le pire thuriféraire de tout Enrya, Cornelius Aigrepont était également orgueilleux à l'excès et doté d'un amour-propre à en faire frémir un Brégunien. En pénétrant dans le bureau du Consul, dans lequel il n'avait jamais mis les pieds, il fut pris d'un étrange malaise: l'homme, malgré sa carrure risible, était imposant. Ce n'était pas son physique mais bien son caractère qui intimidait Cornelius. Néanmoins, il avait de l'expérience et ne laissa rien paraître de ses impressions.
-Consul Bolton, permettez-moi d'abord de vous souhaiter un heureux retour au sein de l'Empire de Systéria.
Pompeux à souhait, il s'inclina en levant son chapeau, faisant presque toucher son nez au sol. Puis, il reprit, de la même voix doucereuse et pleine de fausse adoration (qui était quand même très bien imitée):
-Consul, je me permets, et humblement, et en priant pour que vous n'y voyiez rien de non convenable, de vous signaler qu'oncques je ne vis de fauteuils plus désagréables pour le postérieur que ceux sur lesquels nous sommes assis. Je vous suggère de contacter un meilleur menuisier.
Il marqua une pause, sachant bien que cette remarque était superfétatoire et diablement impertinente. Que faire si c'était de son propre chef que le Consul avait choisi ses fauteuils? Il n'y pensa plus.
-Je serais ravi de savoir la raison pour laquelle vous me convoquâtes avec une lettre si superbe.
Il se tut à nouveau, jeta un faible coup d'oeil à sa voisine et braqua à nouveau ses yeux sur le visage du Consul, avec lequel il n'avait jamais eu une bonne relation.
Post by Sarä Taur'Amandil, OdS - April 30, 2008 at 5:49 PM
Ha….! Le vieux Bolton était en fin de retour. C’est bien ce qu’elle s’était quand on lui annonça la nouvelle. Le visage de la jeune demi elfe se crispa un peu par la suite quand elle fut informée qu’elle était d’ailleurs convoquée par l’homme en question directement à son bureau au consulat. Pourquoi ne le rencontrait-il simplement pas à l’hôpital. Elle n’aimait pas cela, et ce malgré le fait qu’elle n’eut rien à se reprocher. Elle n’avait vu le directeur vraiment qu’une fois… Elle l’avait peut-être croisé dans Sainte-Élisa par la suite, mais sans plus.
Cédant naturellement à la demande, car elle se doutait bien que de toute façon, cette rencontre aurait lieu un jour ou l’autre. Elle s’y rendit. L’attente à l’extérieure du bureau était longue et rendait encore plus anxieuse la jeune femme. Si Sarälondë savait garder son sang froid à l’hôpital, il en était autrement pour à peu près toutes les sphères de sa vie.
« Entrez »
A peine entré dans le bureau, elle fut surprise de voir l’homme, ce Cornelius, se présenter ainsi, et surtout de faire la plus impertinente remarque possible à propos des fauteuils. Pour sa part, dans toute la timidité que Thomas Bolton connaissait d’elle, elle fit les salutations d’une façon courtes, mais polie, pour ensuite prendre place sur la banc, qu’elle trouva en effet, très inconfortable, rendant du coup le commentaire de Cornelius, moins insignifiant.
« Bonjour à vous directeur Bolton… »
Post by Thomas Bolton, Emp - April 30, 2008 at 6:15 PM
Thomas, installé sur un siège en pierre qui avait l’air encore moins confortable que les bancs de bois sur lesquels ses hôtes s’étaient assis, se contenta de répondre par un silence de mort à la remarque de Cornelius. Intérieurement, ça l’amusait beaucoup. La question ne lui avait même pas effleuré l’esprit : et si le Consul avait réellement voulu quelque chose d’inconfortable ? Rien de tel pour mettre mal à l’aise quelqu’un. L’antipathie chronique de l’homme alliée à l’inconfort.
Son regard ne se posa pas sur Cornelius, mais sur la discrète Sarälondë. La simplicité même. Les deux personnages suffisaient à entretenir le contraste. Elle, réservée. Lui, expansif. Les réunir n’était pas nécessaire, mais le ministre n’avait pu s’empêcher de voir ce qui arriverait s’ils se rencontraient. L’expression du médecin à l’entrée de Cornelius était délicieuse. Ah, tellement divertissant.
« Si je vous ai convoqué ici, aujourd’hui, c’est pour parler avec vous de votre travail. J’ai été absent longtemps, mais cela ne m’a pas empêché de voir que vous avez chacun continuer la tâche qui vous était dévolue. Ma question est la suivante : pensez-vous avoir bien agi ? »
La voix était atone, neutre. Aucune oscillation expressive particulière. Ca donnait froid dans le dos. Son regard d’acier se braqua sur la femme. Apparemment, c’était à elle qu’il convenait de répondre…
Post by Sarä Taur'Amandil, OdS - April 30, 2008 at 6:36 PM
L’expression de Sarälondë, qui dura l’instant de quelques secondes était sans doute délectable pour le consul. La médecin fut assez surprise de la question, mais pas étonnée du ton sur laquelle elle était posée. Sarä avait trouvé Thomas antipathique dès la première fois à son entrevue, mais elle s’était dit que c’était peut-être une mauvaise journée. Elle avait en ce jour la certitude que non, le consul était tout simplement aussi patibulaire qu’il en avait l’air.
La demi elfe voulait garder son calme, elle n’y parvenait pas totalement, mais Thomas aurait pu déceler qu’elle faisait de grand effort pour garder la tête haute, et son regard poser sur lui, et non pas sur les murs, le sol, Cornelius, les paperasses du bureau… Enfin bref, tout ce sur quoi elle aurait pu jeter son dévolu. De sa voix claire, dans laquelle on discernait une légère vibration, sans doute causer par la nervosité, la jeune femme donna une réponse au consul.
« Dans le meilleure de mes connaissances et celle du personnel de Sainte-Élisa, je crois avoir bien agit dans le cadre de mes fonctions. J’ai mis tous les efforts possibles sur les différents cas qui se sont présentés. »
La réponse ne contenait aucune fioriture, aucun développement. Elle savait le sentiment qu’elle était mieux d’y aller sobrement et avec modération, questions par questions.
Post by Thomas Bolton, Emp - April 30, 2008 at 6:56 PM
Ah, le regard. Le plafond, le bureau, la carte posée dessus, ses mains qu’elle passe l’une sur l’autre… Il épiait chacun de ses gestes, un peu de la même manière que la comtesse de Veldur lors de leur premier entretien. Thomas raffolait de ce genre de petits détails qui passent habituellement inaperçus et qui en disent pourtant très long sur son interlocuteur. Il l’écouta énoncer sa réponse, très courte et…
« Allez au-delà de la banalité, médecin Taur’Amandil. Développez. »
On pourrait croire que le ton se voulait cassant. Non. Il était simplement incisif. Comme à son habitude, le Consul en exigeait plus. Jusqu’où fallait-il aller ? Mystère. Peut-être cet entretien n’était qu’une vaste farce, après tout ? Quoiqu’il en soit, il fallait donner le change ou tout du moins offrir à l'homme un semblant d'assurance. La jeune femme continuait de subir le joug du regard d’acier braqué sur elle.
Cornelius, quant à lui, restait sur son banc inconfortable, à gigoter de temps à autre pour tenter de réduire son malaise. Un bref coup d’œil permit à son supérieur de voir qu’il arborait une petite moue qui se mariait parfaitement avec le personnage…
Post by Sarä Taur'Amandil, OdS - May 1, 2008 at 12:52 AM
La jeune femme reprit place convenablement sur l’inconfortable chaise et prit un petit respire avant de très légèrement se mordre la lèvre inférieure. Tous ces tics et gestes nerveux étaient inconscients chez la demoiselle qui en avait d’ailleurs, plusieurs. Sarälondë se doutait bien que la réponse qu’elle avait livrée ne conviendrait pas, elle ne fut donc pas surprise de devoir continuer, mais ces quelques secondes de répit lui laissait le temps de réfléchir à ce qu’elle dirait par la suite. Malgré son anxiété face au vieux Bolton, qui se donnait un grand plaisir à la dévisager, la demi elfe restait vive d’esprit… Elle entama de sa voix claire, et cette fois avec un peu plus d’assurance une réponse plus complète. Lorsqu’il venait le temps de parler médecine, on sentait le timbre de sa voix plus sure d’elle.
Cela aurait été sans doute très bien si…. Elle n’avait pas fixer le mur derrière Bolton pendant qu’elle récitait ce qu’elle avait en tête. Elle ne supportait pas son air qui lui donnait la sensation d’être toujours dans l’erreur.
« Bien, durant votre absence nous avons eu plusieurs visites de routine, dans lesquelles j’ai pu donner un peu de formation à Koenzell Pandora. Cette formation dans les premiers jours c’est révélé très utile dans les suivants. Les dernières semaines ont été assez mouvementées. Nous avons notamment eu affaire à deux cas très grave, des mercenaires. Tristement, le plus jeune des deux est mort au bout de son sang, les autres médecins et le personnel infirmier n’ayant pu le sauver. Sa plaie était gravement infectée et son corps presque inerte à son arrivé. »
Elle marqua une pause avant de continuer son exposé.
« Le même jour je pris en charge l’autre mercenaire, une femme qui avait de graves problèmes aux poumons. J’ai pratiqué sur elle une opération délicate, avec les infirmiers et infirmières. L’opération fut un grand succès, elle a déjà même reçu son congé de l’hôpital, je ferais un suivit de son cas, car malgré qu’elle eut gardée la vie, elle gardera des séquelles, mais bien mineur comparé … à la mort. Nous avons, durant ces cas, eu des problème de sécurité, d’ailleurs à ce propos je vous ferai parvenir mon rapport. Un autre mercenaire nous menaçait, notamment ma personne. Il n’a cependant blessé personne. J’ai gardé mon calme, c’est ce dont tout le personnel avait besoins. »
Elle regarda un instant Thomas Bolton, et savait très bien qu’elle n’était pas encore rendue à la fin de ses explications plus détaillées.
« D’autres tristes événements succédèrent à ceux-ci. Une explosion à Systéria fut quatre morts, quelques blessés et 3 blessés grave. Malheureusement, l’une des victimes fut la directrice des recherches Yuri Minh Yu. Nous avons tous fait notre possible pour soigner au meilleur de nos connaissances ces 3 brûlés. Yuri se remettra de ces brûlures, qui touche uniquement son corps, mais le feu est ce qu’il est, il est possible que des cicatrices ne disparaissent jamais. Par contre je tiens à souligner son excellent travail au cour des dernières semaines, et également l’efficacité de ses baumes contres les brûlures et les infections, grâce à ceux-ci, nous avons pu réagir rapidement et efficacement.
L’homme fut soigné de façon adéquate et s’en remettre également, sans doute marqué à vie, mais il conserve l’usage de son oeil, l’endroit touché. Le plus important était d’éviter l’infection, et cela fut réussit. Nous avons également dut porter des soins à un Aqual. Suite à une idée de l’infirmier Pandora, nous avons utilisé l’eau pour le soigner, les méthodes traditionnelles ne convenant pas. Celle-ci eu un effet positif, ce qui sera ajouter au registre comme une découverte. Nous connaissions tous très peu les Aquals et leur physionomie…
Je terminerai en disant que je crois bel et bien avoir fait mon travail convenablement »
Elle se gratta légèrement près du sourcil après avoir terminé. Elle pouvait s’attendre à n’importe quoi de la part de cet homme. Perdrait-elle son emploi? Serait-elle dégradée et insultée ou au contraire, serait-elle félicitée, promue et louangée.
Elle ne le savait vraiment pas.
Post by Thomas Bolton, Emp - May 1, 2008 at 1:03 AM
Ce fut une demi-surprise. Elle était compétente et il le savait, mais il la pensait trop réservée pour s’exprimer aussi longuement sur un tel sujet, devant lui. Les tics nerveux ne disparaissaient pas, mais il la voyait se raccrocher clairement à ses pensées, au fil de son discours pour aller droit au but et développer avec clarté ses arguments.
Durant son exposé, il ne hocha la tête que deux ou trois fois, tout au plus. Jamais il ne ponctua ses fins de phrases par des « hum » mystérieux. En somme, Thomas la laissa dérouler le fil d’Ariane. Lorsqu’elle eut fini, il se leva et se retourna vers les grandes fenêtres derrière lui. Fixant le paysage, il ne laissa pas voir à Sarälondë le sourire qu’il arborait sur ses lèvres pâles. Un sourire qui n’arrivait cependant pas à le rendre plus chaleureux que d’ordinaire.
« Monsieur Aigrepont, répondez à la question, maintenant. »
Le ton cassant et sec. Lui tournant toujours le dos, il se contentait de scruter l’horizon…
Post by Cornelius Aigrepont, Ind - May 1, 2008 at 1:24 AM
*S'il était arrivé jusque là, ce n'était pas pour se faire battre par un homme pour qui il n'avait que du faux respect. Il était évident qu'il tâcherait de faire de son mieux pour le convaincre. Néanmoins, comme certaines informations étaient confidentielles, il dut se résoudre à utiliser la télépathie et à subir les conséquences de ses gestes si le Consul n'appréciait pas. *
-Estimé Consul, je ne sais quelle réponse je dois choisir entre la vérité et l'honnêteté ou alors la réponse attendue.
Étant donné que plusieurs informations me manquaient, il m'a été plutôt difficile de mener à bien la majorité des dossiers, notamment celui sur Brégunia, que je n'ai jamais très bien compris, faute de détails.
Je vous avouerai sincèrement que j'ai marché sur des oeufs tout au long de cette affaire et que je suis plutôt déçu de ne point avoir mérité votre confiance et celle de la Chancelière. Comment peut-on, Consul, espérer gérer une crise lorsqu'on ne sait même pas ce qui s'y passe exactement?
Je me suis évertué longuement à répandre une rumeur à travers la population comme de quoi vous étiez à Exophon, ce à quoi, d'ailleurs, je croyais jusqu'à ce que vous reveniez il y a quelques jours. J'ai également dû faire croire à la populace que c'était en fait un groupe de brigands qui attaquait la ville et s'en prenaient aux ministres plutôt que des Bréguniens, alors que je savais que c'était faux.
Je dois vous avouer avoir commis une bourde, que j'ai longuement expliqué à la Chancelière Mel'Viir. En effet, une fois, après une attaque éclair de Lily Bella'za au palais, j'ai été beaucoup trop impulsif et ai fait sonner les cloches de la cathédrale pour demander à toute la populace de partir à la recherche de la criminelle. À un moment donné, j'ai emmené quatre personnes avec moi à un étage supérieur (Zarthax Varghax, Crystelle Prada, Yuri Minh Yu et la fille d'Arthas) pour leur donner plus de détails, et peut-être que j'ai pu laisser sous-entendre que l'origine que disait avoir la femme n'était pas vraie et qu'elle était en fait Brégunienne. Néanmoins, je crois que personne n'a saisi l'allusion (hormis bien sûr le Chevalier, mais cela n'était pas grave) et que personne ne s'est jamais douté de l'existence d'un conflit entre le groupuscule Brégunien et Systéria.
Je laisse à votre jugement le soin de déterminer si j'ai bien fait ou pas. Sinon, tout cela remonte à il y a longtemps. Je n'ai plus de souvenirs des dossiers que j'ai su gérer avec brio.
Sur ce, il rompit le contact et attendit, stoïque, la réaction du Consul. Il se doutait énormément que le Consul lui avait tendu un piège méchant: S'il lui disait qu'il croyait avoir bien accompli sa tâche, celui-ci l'aurait démenti et ne lui aurait jamais donné de promotion. Si toutefois il avait choisi de dire la vérité et de dire qu'il n'avait peut-être pas su agir avec professionnalisme tout au long de son absence, l'autre aurait rétorqué qu'il n'avait que faire d'un aide-diplomate incompétent.
Il avait choisi la seconde option, car il avait toujours préféré l'honnêteté à la supercherie, mais était convaincu que cela ne lui donnerait rien.
Post by Thomas Bolton, Emp - May 1, 2008 at 1:43 AM
Ah, les contacts psychiques. Il détestait ça. Ces gens qui pénétraient sciemment dans votre esprit, sans vous en informer au préalable. Quand il eut fini, le Consul fit volte-face et plongea un regard encore plus dur que d'habitude sur son subalterne.
« Monsieur Aigrepont, à l'avenir vous me préviendrez avant de faire une quelconque cabriole psychique au détriment de mon mental. »
Si sa voix avait pu réellement geler l'air alentour, alors elle l'aurait fait.
Laissant l'aide-diplomate à sa perplexité, il s'avança vers une armoire dont il ouvrit les battants. D'un geste vif il en sortit un plateau qui contenait trois verres, une bouteille d'un excellent cognac ainsi qu'une bouteille de vin brégunien. Il remplit un verre de vin qu'il tendit au médecin Taur'Amandil et un verre de cognac qu'il prit pour lui-même. Rien ne fut offert à Cornelius.
« Mademoiselle Taur'Amandil, vous avez fait preuve de professionnalisme. Vous savez garder l'esprit concentré sur vos objectifs, même lorsque vous êtes soumise à la pression. Tout du moins dans le monde médical. En conséquence de quoi je vous nomme Médecin Chef. A vous la gestion directe de la branche pratique. Ne me décevez pas, mais vous l'aurez aisément compris. »
Puis il se tut pour laisser Sarälondë lui répondre...
Post by Sarä Taur'Amandil, OdS - May 1, 2008 at 4:00 AM
Sarä resta bien écrasée dans sa chaise à la fin de son exposé. Elle fut un peu perplexe de voir l’homme se retourner vers la fenêtre, sans le moindre commentaire. Encore plus surprenant, elle avait été capable de terminé son résumé des dernières semaines sans se faire interrompre par une remarque désobligeante ou encore par une question pointue dont nul n’aurait de réponse. Cette indulgence et cette écoute de la part de Thomas Bolton, avait sans doute contribué à la réussite de la nerveuse jeune femme. Elle ne rajouta rien après le silence marqué du consul puis Thomas demanda simplement de répondre à Cornelius. Un malaise incroyable la prit tandis qu’un silence de mort planait dans la pièce tandis que Cornelius faisait part de son récit par psychisme. Cela prit un instant à Sarälondë pour comprendre ce qui se passait, car elle n’osait tout bonnement pas le demander.
Lorsque le regard du consul Bolton se posa sur Cornelius, celui-ci était si froid et à la limite du méprisable, que même Sarä, qui n’était pas concernée, crispa sur sa chaise. Le ton employé par Bolton rendait encore plus lourd l’atmosphère déjà peut réjouissant de cette double convocation. D’ailleurs Sarälondë n’arrêtait pas de se demander intérieurement, les pourquoi d’une double convocation, car il était évidant que Cornelius et elle n’avaient absolument aucun point commun et aucun lien les reliant… Enfin la rencontre n’était pas terminé et elle savait bien que le dénouement et la conclusion ne tarderait pas à venir.
Sarälondë observa Thomas durant toute sa courte marche vers l’armoire d’où il sortit le plateau, les verres et l’alcool. Elle fut agréablement surprise de voir qu’une coupe lui était tendue, encore plus lorsqu’elle remarqua que Cornelius lui, n’avait rien. C’était sans doute très bon signe pour elle, et très mauvais signe pour l’homme à ses côtés. Elle garda la coupe entre ses doigts, sans prendre une gorgée, elle attendait de savoir si c’était le vin de la réussite, ou simplement une mise en scène pour lui faire croire des choses et que le coup de grâce serait donné par le consul par la suite.
Lorsque le directeur de Sainte-Élisa lui fut nouvelle de sa promotion, il put remarquer la coupe presque glissé d’entre les doigts de la demi elfe devant-lui. C’était visiblement, beaucoup plus que ce à quoi elle s’attendait, mais l’expression de surprise et le sourire de la jeune femme trahissait naturellement son soulagement et son bonheur à cette nouvelle. De sa voix claire, mais toujours de façon réservée malgré la bonne nouvelle, elle lui répondit cette fois en le regardant de ses yeux gris très pâle…
«C’est réellement une surprise et un honneur pour moi Directeur Bolton. Je tacherai de remplir mes nouvelles fonctions avec autant de conscience que mon précédant titre. Je vous avais promis de ne pas vous décevoir à mon embauche, je tacherai je continuer dans cette voie.... »
La jeune femme prit par la suite la gorgé de vin tant attendu. Elle se dit qu’au moins le veux Bolton savait recevoir, ce qui se trouvait dans sa coupe était délicieux.
Post by Cornelius Aigrepont, Ind - May 1, 2008 at 4:08 AM
Cornelius n'était nullement indisposé par le regard perçant et cassant du Consul, ni par son ton glacial. Il savait qu'il ne perdrait pas contre lui. En voyant que le Consul ne lui proposait pas d'alcool, il déclara une phrase succulente:
-Quelle délicatesse, Consul, de vous être rappelé que je ne buvais pas. J'adore les gens à bonne mémoire.
Il se massa très discrètement le derrière, indisposé par le fauteuil, et fixa le Consul avec un regard aussi glacial que le sien.
Post by Sarä Taur'Amandil, OdS - May 1, 2008 at 8:31 AM
Sarälondë avala très lentement sa gorgé de vin tandis que Cornelius faisait présent d'une phrase savamment réfléchit. La demi elfe n'était pas si naïve et comprenait très bien que cette phrase était tout sauf un cas de réalité.
Elle jeta un bref regard à Cornelius. L'expression de Sarälondë a ce moment précis était sans doute sans prix. Les traits elfiques de la femme laissait voir une non approbation de la voie que l'inconnu à ses côtés empruntait. Les tons mielleux que monsieur Aigrepont utilisait ne venait pas convaincre la médecin. Sarälondë sentait que si elle même n'était pas convaincue, le consul ne devait pas l'être lui non plus. Mais c'était difficile à dire, Thomas Bolton affichait presque le même air depuis le début de l'entretient.
Elle se demandait de plus en plus ce qu'elle faisait assise là. Sarälondë allait sans doute de trouver aux premières loges d'un étrange spectacle... Dont elle serait sans doute, figurante.
Post by Thomas Bolton, Emp - May 1, 2008 at 1:33 PM
Sarälondë Taur’Amandil était une femme efficace, elle saurait agir comme il faudrait en cas de problème. Son récit et le rapport qui avait été fait à Thomas par l’agent hospitalier lui prouvaient que sa décision avait été la bonne. Sauf erreur inacceptable lors de l’entretien, le destin du nouveau médecin chef avait été tout tracé…
La remarque de Cornelius fut d’une exquise insolence. Le Consul sourit intérieurement mais n’en laissa rien paraître. Avalant une petite gorgée du liquide ambré, à la robe élégante, il passa sa main libre sur la bouteille de l’excellent vin.
« Au contraire, j’avais oublié. Moi qui comptais vous servir un verre. Vous passez à côté de quelque chose. »
L’aide-diplomate saisirait sûrement l’allusion. Sous sa couche de suffisance crasse, on pouvait apercevoir une intelligence affûtée. Son regard inquisiteur resta planté dans celui de son subalterne. D’une voix teintée d’une once de sympathie, il s’adressa à Sarälondë :
« Vous pouvez retourner à vos occupations, si vous le désirez, je n’ai aucun autre sujet dont je souhaitais vous entretenir. A moins que vous n’ayez des suggestions à me présenter pour l’hôpital ? »
*Et il attendit, guettant la réaction de ses deux interlocuteurs… *
Post by Cornelius Aigrepont, Ind - May 1, 2008 at 2:07 PM
Cornelius ressentit une intense frustration envers le Consul lorsqu'il répondit à son habile phrase. Il s'évertua à trouver quelque chose de bon à rétorquer mais ne trouva pas grand-chose.
-Oh, Consul, non, je ne crois pas manquer quoi que ce soit. Je n'ai jamais beaucoup aimé ce genre de brevages. L'alcool rend la plupart des gens qui en boivent très bizarres.
N'importe qui avec un peu de jugeotte aurait pu déceler une attaque virulente envers le Consul dans la dernière phrase. Néanmoins, Cornelius l'avait dit sur un ton empreint du faux respect si réel qu'il arrivait à reproduire. Mais il savait très bien que le Consul ne serait pas dupe. Cette joute intellectuelle lui plaisait, maintenant qu'il faisait face à un adversaire digne de ce nom.
Post by Thomas Bolton, Emp - May 1, 2008 at 4:12 PM
Thomas avait-il noté l'attaque ? Possible, mais impossible à vérifier car ce dernier ne se contenta que d'un vague haussement d'épaule. Cornelius aimait les joutes verbales, il le voyait. Le couper brutalement dans son élan par un simple geste risquerait de le frustrer. C'était du moins ce que croyait le Consul.
Posant son verre sur son bureau de pierre, il se releva, le plateau dans les mains et alla le replacer dans l'armoire, qu'il referma lentement. Le grincement des gonds résonnait dans la pièce. Retournant à sa place, il attendit une quelconque réaction.
Post by Sarä Taur'Amandil, OdS - May 1, 2008 at 6:36 PM
Sarälondë regardait son verre, plus le consul. Elle esquissa un faible sourire. Elle répondit simplement quelle terminerait cette coupe puisqu'on lui avait offert et qu'elle partirait par la suite. Elle n'allait quand même pas gâché ce vin offert par Bolton, d'ailleurs elle écrirait surement la date sur un calendrier.
Gageons qu'avec la joute qui commençait ces balbutiement, la coupe se viderait rapidement.
Post by Cornelius Aigrepont, Ind - May 1, 2008 at 10:16 PM
Cornelius ne semblait pas décidé à parler tant que le Consul n'aurait pas daigner lui demander quelque chose. C'était la convenance même.
Post by Thomas Bolton, Emp - May 1, 2008 at 10:49 PM
Thomas reprit position sur sa chaise et posa ses coudes sur l’austère table de pierre. Joignant les mains au niveau de son visage, il entama une brève tirade.
« Mademoiselle Taur’Amandil, vous avez su vous rendre efficace sans faire aucun faux pas. Vos manières discrètes et vos talents se conjuguent admirablement bien. Le poste pour lequel vous êtes promue est exigeant et demande un investissement total de votre part. Je sais que je me fais bien comprendre. A vous désormais d’étudier les candidatures pour les embauches. Gardons-les fermées pour le moment et si vous sentez que cela doit changer, vous m’expliquerez cela. »
Il tourna légèrement la tête vers l’aide-diplomate Aigrepont. Sa froideur avait fait place à une neutralité absolue. Sa voix, quant à elle, demeurait atone.
« Vous, monsieur Aigrepont, c’est une autre paire de manche. A chaque pas que vous faites vers votre avancement, vous en faites un en arrière. Je n’arrive pas à saisir complètement le sens de vos actes. J’ai reçu divers rapports, dont le vôtre. Concernant votre accrochage avec madame le Chancelier des Universités, sachez que ce n’est pas à vous de juger de son inaptitude à exercer ses fonctions. Je vais cependant vous offrir une chance de vous racheter. »
Le Consul décroisa les mains et sortit d’un porte-document une très brève missive qui faisait référence à un peuple du soleil pour la tendre au fonctionnaire.
« Le peuple du soleil s’est senti insulté par un de nos concitoyens. Je vous charge de trouver le moyen de les contacter et de rétablir des relations saines avec eux. Lorsque ceci sera réglé, vous pourrez partir effectuer un voyage vers un autre pays d’Enrya, comme vous me l’avez demandé par écrit. Aussi ai-je préparé toutes les formalités nécessaires pour que vous puissiez embarquer à destination de… »
L’épaisse carte retraçant les pays et désigna un coin aride, près des frontières bréguniennes et zantheriennes.
« Nguelundi. Ca ne vous dépaysera pas du peuple du soleil, cette escapade. Tout est dit, vous pouvez disposer. »
Et il alla ouvrir la lourde porte de son bureau, les invitant à sortir…
Post by Cornelius Aigrepont, Ind - May 1, 2008 at 11:06 PM
Cornelius dit alors, d'un ton dans lequel ne transparaissait aucune frustration (mais croyez-le ou non, il était en proie à une ire d'une rarissime puissance intérieurement):
-Attendez.
Il n'entendait pas terminer la conversation ainsi.
-Sachez tout d'abord, Consul Bolton, que la missive que je vous ai envoyée sur mes rapports avec la Chancelière fut écrite à la hâte et ne laissait pas entendre ma véritable opinion. Je fus, cette fois-là, impulsif. Ce n'est pas tous les jours que je suis si colérique. Je déteste qu'on m'agrippe par le col, et c'est ce qu'elle fit.
De toute façon, je me suis raccomodé rapidement avec la Chancelière, mais je ne me surprends pas que vous n'en teniez pas compte, avec tout le respect que je vous dois. Vous avez tout à fait raison: j'ai commis une bourde.
Je ne connais pas l'existence d'un tel peuple. Je vous saurai gré de m'informer davantage sur celui-ci avant que je ne parte à N'guelundi. Et tant qu'à y être, il serait sûrement très profitable d'y établir des relations diplomatiques. Je dois dire que j'adorerais si vous pouviez me fournir un interprète capable de comprendre les quelques dialectes que parlent les habitants de cette contrée méconnue.
Je serais également très obligé si vous aviez l'amabilité de me confier le mandat de mettre à jour nos dossiers concernant cette république théocratique sur laquelle nous n'avons que peu d'informations.
Sur ce, il se tut et attendit la réponse du Consul.
Post by Thomas Bolton, Emp - May 2, 2008 at 12:51 AM
Thomas restait figé près de la porte, la main sur la poignée. Il consentit à répondre à Cornelius, il ne voyait pas l’intérêt d’ignorer le fonctionnaire.
« Oui, vous avez été impulsif. Je n’ai rien contre ce trait de caractère car il peut se révéler utile dans certaines situations. Malheureusement, vous en faites usage au mauvais moment. Apprenez à maîtriser le contexte et à calmer votre fougue. Je suis bien trop tolérant à votre égard. »
En l’écoutant parler de Nguelundi, il secoua la tête, l’air las.
« Le pays compte une centaine de dialectes. Vous ne trouverez aucun interprète sur Enrya. Les bréguniens et les zantheriens se contentent de garder les frontières. Parfois, ils vont y chercher des animaux exotiques. Vous pourrez toujours essayer de rencontrer le Grand Shaman. Enfin, si vous le trouvez… »
Le Consul de déplaça jusqu’à une immense bibliothèque et en sortit un rapport, qu’il plaça dans les mains de l’aide-diplomate.
« Une république théocratique ? Vous les surestimez. »
Puis il retourna près de la porte, qu’il garda grande ouverte.
Post by Cornelius Aigrepont, Ind - May 2, 2008 at 12:54 AM
Cornelius n'avait plus rien à ficher dans le bureau de son austère supérieur. Il le salua et s'éclipsa en un temps record pour aller écouler sa frustration sur son porteur de missives.
(D'un ton toujours très calme) - Très bien, Consul. Je ne vous décevrai pas, cette fois. Merci de cette convocation. Au revoir.
Il s'inclina bassement et s'en alla.
Post by Sarä Taur'Amandil, OdS - May 2, 2008 at 6:41 AM
Sarälondë fit de même après les politesses d'usage auprès de Thomas Bolton. Elle lança un regard sur Cornelius dans le corridor , suivit d'un faible sourire, un peu énigmatique pour l'aide-consul. Celui-ci aurait même pu croire à la limite que la demi-elfe à cet instant se moquait un peu de lui.
C'était le cas.
Elle ne supportait pas les gens suffisants et qui mentait dans leurs manières comme il respirait. Sarälondë était très soulagée, et bien contente de tous les dénouement de cette... Double convocation.
Elle lança de sa voix claire mais à voix basse en dépassant Cornelius dans le corridor... Des termes elfiques prononcés avec un accent parfait.
" Màra Valto "
Bonne chance... Lui disait-elle. Il se cachait dans la personnalité de Sarälondë, bien plus que la demoiselle réservée.
Post by Thomas Bolton, Emp - May 2, 2008 at 11:19 AM
Refermant la porte, après les avoir salué, Thomas retourna à son bureau pour s’y installer. Etalant la carte devant lui, il détailla les différentes régions arides de Nguelundi à l’aide de son index. Cornelius Aigrepont était un jouet, il fallait l’admettre. Il savait qu’il n’arriverait pas à lui faire ravaler sa prétendue importance, c’est le genre de parasite qui s’incruste et ne part plus. Néanmoins, il ne pouvait pas le laisser agir de façon aussi frivole. L’aide-diplomate devait se faire une idée des limites à ne pas dépasser.
Le peuple du soleil, visiblement échaudé – oh le jeu de mot était facile – par l’insulte de Kalidor s’était fait plus distant selon les dires de l’écuyer d’Arachal. Etait-ce si facile de leur faire oublier leurs nobles idéaux ? Ce genre d’attitude supérieure de la population d’un autre plan le dérangeait. Être dépendant d’un autre pays, il pouvait l’accepter, mais d’une race aussi volatile que celle-ci, c’était dangereux.
Ses pensées revinrent à Nguelundi. Impossible d’y établir un quelconque contact, des centaines de dialectes différents se mélangeaient, se complétaient, s’opposaient. Et leur Grand Shaman, toujours à la dérive, allant de tribus en tribus. Quelles relations diplomatiques espérait-il créé, lui, le représentant de tous les peuples d’Enrya qui n’ont fait que piller de ses ressources ce pays déjà pauvre et dévasté ?
La convocation était terminée…
Post by Cornelius Aigrepont, Ind - May 2, 2008 at 2:39 PM
Bien qu'il fût détesté par les deux personnes qu'il avait rencontrées au cours de l'entretien et franchement hors de lui, car il avait cru à une promotion, Cornelius n'en laissa rien paraître dans le couloir. Il savait très bien ce que voulaient dire les mots proférés par l'elfe. Insolente, elle verrait ce dont il était capable...
Il se promit de lui envoyer les pires cas de maladie possible à Systéria seulement pour l'ennuyer. C'était bien son genre d'essayer de se venger.
On sut qu'il était parti au désert promptement après la rencontre avec Thomas et faisait les cent pas autour de la pyramide jusqu'à ce qu'il attire l'attention d'un Vux Luminos.