Un étranger aux portes de Sainte-Élisa
Post by Gunther Homsbritz - May 15, 2008 at 3:24 AM
Se remémorer les événements des deux derniers jours lui rappelaient tout le chemin qu’il avait encore à parcourir avant d’avoir atteint le sommet de son art. Encore une fois, il avait essuyé un échec retentissant. *Mais il savait qu’il avait apprit *; car c’était bien là une de ses qualités, d’apprendre de ses erreurs et de savoir tirer des leçons.
\tIl n’avait guère dormi depuis son arrivée à Systéria, six jours plus tôt. Son devoir, mais avant tout sa passion, l’avait poussé à retarder sa visite officielle à l’hôpital et à opérer clandestinement ; il aurait préféré qu’il en soit été autrement. Cette distraction, temporaire mais nécessaire, lui avait coûté cher.
\tIl leva enfin les yeux, remarquant que le roulement de la carriole ralentissait, pour finalement s’immobiliser.* Ste-Élisa… Vraiment ?* Son regard froid comme l’acier s’attarda sur la porte arrachée, sur les signes évidents de bataille récente. Des signes d’agitations se faisaient encore entendre à l’intérieur ; l’atmosphère ambiante dégageait une certaine anxiété. Un air peu propice à la récupération… Jetant un œil sur le cocher, qui le fixait avec insistance, il comprit qu’il était bien au bon endroit. Cet hôpital avait du connaître des jours meilleurs. *Mais il n’avait pas fait tout ce chemin pour le bois et la pierre *; sa passion résidait dans le vrai, dans le sang et la chair, dans la gamme d’émotions qu’il traversait avec ses patients au fil de ses traitements. Laissant un généreux pourboire au cocher, il mit pied à terre, passant ses doigts longs et fins sur ses vêtements simples mais élégants pour retirer les faux plis.
\tPrenant son sac en bandoulière, il traversa de ce qui fut jadis le portail d’entrée. S’approchant du premier membre du personnel qu’il rencontrait, il se présenta, d’une voix calme, assurée.
\t\t
**\t« Gunther Hömsbritz, épidémiologue. J’aimerais rencontrer le responsable du recrutement de votre établissement. **»
Post by Koenzell Pandora, Cp - May 15, 2008 at 5:31 AM
En sortant, Koenzell ne pu qu'ètre surpri de de voir cette homme se tenir devant lui. Un peu pressé l'infirmier Pandora ce présenta et référa le nouveau venu.
-Bonjour à vous, je me nomme Koenzell Pandora infirmier. Je dois vous référer au médecin chef Sarälondë Taur'Amandil. Attendé moi ici je vous revien.
Koenzell fit demitour et traversa les décombres afin d'allé chercher Sarälondë.
Post by Sarä Taur'Amandil, OdS - May 15, 2008 at 9:39 AM
« Toc toc toc »
Elle releva la tête de ses écrits à la suite de ce bruit à la porte. Elle était plongée depuis plus d’une heure à la rédaction d’un autre des rapports qui lui était constamment demandés. Décidément, la langue commune qu'était le Brégunien n'était pas la langue qu'elle chérissait.
Sarälondë d’une voix claire et posée se fit entendre…
« Vous pouvez entrer. »
L’infirmier Pandora s’exécuta, naturellement. Elle posa alors son regard sur le demi elfe devant elle, d’un air interrogateur. Sarä semblait sérieuse, voir même préoccupée, et c’était normal considérant l’état des lieux dut aux précédant événements qui étaient survenus. Elle aborderait sûrement cet air jusqu’à temps que toute cette histoire soit réglée et qu’elle n’ait plus à craindre des possibles représailles du directeur. Koenzell lui expliqua qu’un homme voulait voir le responsable du recrutement. Le terme épidémiologue l’intéressa. Bien qu’elle savait qu’aucun poste n’était ouvert présentement, elle se dit que Thomas serait sans doute ravi d’avoir une candidature de la sorte… Du moins elle le rencontrerait pour être certaine qu’il ne s’agissait pas d’un charlatan.
« Faites le venir à mon bureau Koenzell, j’ai un peu de temps devant moi pour m’entretenir avec cet homme… »
L’infirmier acquiesça avant d’aller chercher l’intéressé au rez-de-chaussée… Sarälondë s’activa un peu pour débarrasser du mieux qu’elle pouvait son bureau. De nombreux dossiers traînaient sur celui-ci, en plus de notes écrites de sa main elfique....
Post by Gunther Homsbritz - May 15, 2008 at 11:19 AM
Gunther remercia l'infirmier d'un bref et discret signe de tête, avant de le suivre à grandes enjambées. Malgré son allure patiente et calme, il exécrait les pertes de temps.
D'expérience, il savait que l'on pouvait apprendre beaucoup sur une personne en examinant son espace de travail ou de vie. Ce qu'il voyait démontrait une lourde tâche de travail, accompagnée d'un grand sens des responsabilités, mais aussi un dépassement évident, peut-être une teinte d'orgueil ; visiblement, le médecin-chef avait dans ses bras des responsabilités plus lourde qu'il ne pouvait supporter, mais avait trop de fierté pour chercher de l'aide. Cela ne pouvait pas nuire, dans ces conditions.
Levant les yeux vers l'occupante du bureau, il s'arrêta un long moment sur son visage. Là où il s'attendait à voir un vieil érudit à peine capable de se déplacer, il voyait une jeune femme attrayante, disposant d'une morphologie différente des dames qu'il avait jusqu'alors rencontré. Il ne laissa toutefois rien paraître de sa surprise, son visage stoïque, semblant beaucoup plus mature que son âge véritable, restant d'un marbre froid et stérile. Il n'allait pas laisser quelques préjugés que ce soit mettre un terme à sês rêves.
**« Médecin-Chef, je serai bref, comme nous sommes tous deux des guérisseurs et par conséquent, des gens très occupés. Je suis Gunther Hömsbritz, médecin et épidémiologue, autrefois lié à l’université militaire de Medelia. **
Son ton était régulier, comme si son discours avait été préparé à l’avance ou était pour lui d’un ennui total. Il marchait de part et d’autres du bureau, les mains jointes dans son dos.
« J’ai pratiqué la Science durant les huit dernières années et j’ai servi d’aide à un médecin de renom pendant les quatre années précédentes. Ma connaissance de la médecine est appréciable ; plus particulièrement en ce qui concerne les maladies à haut risque de contagion, qui sont en soi ma spécialité et ma vie, qui est dédiée entièrement à la poursuite et à l’éradication de ces fléaux. »
Il délia ses mains, pianotant sur le bureau au passage de ses longs doigts rachitiques.
« Mes investigations m’ont amené à trouver les racines d’une potentielle infection aux proportions catastrophiques dans vos terres de Peste Grise, aussi connue sous le nom de la Faux de Nguelund. Il va sans dire que la propagation d’une telle maladie dans une ville aussi populeuse que Systéria deviendrait rapidement hors de contrôle. »
Il s’arrêta brusquement, se retournant pour la première fois vers la médecin-chef depuis son arrivée. Il n’avait toujours pas laissé le soin à celle-ci de poser un mot et ne semblait guère s’en préoccuper. Pour lui, il s’agissait d’une formalité* ; peu importe la réaction des autorités, son idée était faite*, bien qu’il espérait avoir leur collaboration. S’ils ne se montraient pas intéressés, il chercherait un autre endroit pour exercer son art. Le fléau, lui, ne les épargnerait sans doute pas.
« Déjà, je dois répertorier un cas confirmé de ce fléau dans votre cité. J’ai dû outrepasser les règlements en vigueur pour exécuter mon devoir de médecin et venir en aide à cet homme, qui a succombé aux effets pernicieux de la maladie. Il ne semble, à priori, ne pas avoir eu de contagion ; la veuve et son fils n’ont démontré aucun signe de malaise depuis. Cependant… Il serait sage de garder un œil ouvert concernant le port. »
Sa voix n’avait plus ce ton neutre et froid alors qu’il regardait la médecin-chef. La passion qui l’animait paraissait dans son regard et dans sa voix, transperçant le masque de stoïcisme et de professionnalisme qui semblait figé sur son visage au teint cireux. Il marqua une pause, puis se redressa subitement, coupant net toute tentative de réponse de la médecin-chef, puis repris sa marche.
« Donc, par le fait même, je viens déposer une requête afin d’obtenir le droit de pratiquer l’art dans cette cité et cet empire. Un poste au sein de cet hôpital me conviendrait certainement, mais n’est pas nécessaire et strictement pas recherché ; je me contenterais de pouvoir pratiquer à domicile, si je le dois, et me déplacer pour soigner les malades. Vous comprendrez que dans les circonstances, j’apprécierais une réponse hâtive de votre part, car contrairement à moi, la mort n’attend pas ; elle et moi ne sommes pas encore à notre dernière rencontre, qu’elle soit ici, ou ailleurs. »
Gunther regardait de biais la jeune elfe, son visage toujours aussi implacable, ne semblant pas le moindrement importuné par son manque flagrant de tact ou de civisme. Un homme ne fait pas honneur à sa vocation et n’accomplit pas sa destinée en se croisant les bras, après tout."
Post by Sarä Taur'Amandil, OdS - May 15, 2008 at 12:30 PM
« Pourquoi me regarde t’il ainsi?
Mais… Qu’es-ce qu’il raconte…
Il ne me laisse même pas le temps de répondre…!
Madelia… Oui je connais.
Ha il continu?
Vient-il de pianoter sur mon bureau…. ?
Et pourquoi se promène t’il ainsi…
Mais qu’il prenne place simplement il y a une chaise devant mon bureau…
Il pratique sans permis à Systéria? Bolton ne sera sûrement pas ravi de l’apprendre…
Faux de Nguelund… Voilà un mot que je n’avais pas entendu depuis un moment… Épidémie… Humm…
Mais… Va-t-il me laisser parler! »
Les pensées du médecin chef s’empilaient l’une sur l’autre alors que l’étrange homme se laissait aller à ses élans de passion. Sarälondë détestait le fait de ne pas pouvoir placer un mot, mais elle devait admettre que cet homme y mettait du cœur. Elle abandonna finalement toute tentative d’user de la parole, se disant que plus vite il aurait terminé, plus vite elle serait capable de placer un mot, après tout, elle aussi n’aimait pas les pertes de temps…
À la suite de son discours elle haussa un sourcil en déposant dans l’encrier la plume dont elle n’avait pu se départir avant que Gunther Homsbritz entame son récit. Le regard de l’homme en disait long sur sa personne. Elle lui fit un geste insistant pour qu’il prenne place, ce qu’il finit par faire. Enfin il cesserait d’examiner les moindres recoins du bureau encombré.
Gunther finit par entendre la voix claire du médecin chef. Cette voix allait bien avec la jeune allure de Sarälondë. La singulière jeune femme aux traits elfiques avait tout pour manquer de crédibilité devant l’homme qui lui semblait âgé et connaisseur. Elle sauvait la mise avec un regard où se lisait de l’intelligence. Mine de rien, elle semblait avoir réfléchit durant tout le long de l’exposé… Le ton employé par Sarä était sérieux, visiblement la jeune femme n’était pas intimidée. On aurait pu croire qu’elle le serait, mais non, elle avait le gros bout du bâton après tout.
« Monsieur Gunthar Homsbritz, Tout d’abord je vais me présenter. Je suis Sarälondë Taur’Amandil et comme vous le savez déjà, je suis médecin en chef de Sainte-Élisa. Puis que vous me parlez de votre champ de compétence, je vous citerai donc les miens.
Je pratique dans le domaine depuis maintenant vingt-cinq ans, dont dix-sept années en tant que médecin. On me reconnaît pour mes talents concernant la pratique de chirurgie, psychiatrie et mes connaissances sur l’ensemble des sujets de notre noble profession. »
Elle marqua une pose. Visiblement elle ne faisait pas étalage de ses compétences sans raison. Sarälondë avait sans doute senti le malaise chez l’homme lorsqu’il découvrit qui était en fait le médecin chef. Elle se devait de gagner un peu de crédibilité. Avant qu’il ne puisse placer un mot, elle continua… Sous ses airs réservés et discret, la demoiselle Taur’Amandil savait faire preuve d’un peu de caractère.
« Ce que vous m’apportez comme information est troublante et sera entendue en haut lieu. Je vous souligne par contre que je devrai mentionner votre infraction à la loi au Directeur de l’Hôpital, soit Thomas Bolton. Il est également consul impérial, votre annonce sera alors sans aucun doute prise rapidement en considération. En ce qui concerne l’embauche, même si j’ai le pouvoir de recruter du personnel et de juger de leur capacité, je ne peux le faire si monsieur Bolton n’ouvre pas de poste. »
Elle se tut, laissant la chance à l’homme de lui répondre. Sarälonde posa alors son regard gris clair sur Gunther et fit un geste particulier, elle se mordit de façon inconsciente la lèvre inférieure… Cela contrastait avec le réfléchi du regard de la jeune demi elfe.
Post by Gunther Homsbritz - May 15, 2008 at 8:00 PM
L'homme écouta son interlocutrice patiemment, hochant discrètement la tête ici et là en faisant mine d'avoir compris. Il n'en semblait rien, mais les années passées auprès de ses patients avaient développé son écoute. * Vingt-cinq années ? Le temps avait été d'une grande clémence avec elle. * Peu de gens pouvaient se targuer de vieillir ainsi à l'abris de l'âge ; la majorité étaient considérés comme des anormaux, ou des esprits mauvais. Ces superstitions n'avaient jamais ébranlé le médecin, cependant, lui qui croyait dans les faits et les résultats avant tout. La "jeune" femme ne semblait pas s'en laisser imposer; il n'avait pas de doute qu'il faisait face à une professionnelle aguerrie. Il prit note mentalement de lui demander le secret de sa jeunesse apparente quand l'occasion se présenterait.
- Aucun poste n'était ouvert ? Voila qui le prenait de cours. * Là où il avait pratiqué, jadis, il suffit qu'un homme * se dise * médecin pour qu'on lui confie sans seconde pensée, son enfant malade. Cela dit, les circonstances étaient bien différentes. Systéria regorgeait de surprises.
** « Fort bien, l'objectif de ma visite était avant tout d'aviser les autorités de la menace qu'engendre ce fléau. Je vous prierais de faire parvenir ces informations ainsi que ma requête au consul. En ce qui concerne mes infractions... » **
Il marqua une légère pause, puis repris, appuyant ses paroles d'un balaiement de la main, faisant mine de ne guère s'en soucier.
** « Je ne serais pas venu ici sans accepter pleinement les conséquences de mes actes. Mes obligations en tant que praticien éclipsent tout désir égoïstement individualiste qui pourrait m’animer. J'accepterai les sanctions et j'attendrai les nouvelles du consul par rapport à l'autorisation de pratiquer l'art sacré. Cela dit, ne j'attendrai pas éternellement; nul endroit n'est épargné de la menace constante qui pèse sur nous. Si cette cité à suffisamment de guérisseurs compétents- » **
Il siffla ce mot entre ses dents, sur un ton incisif qui jurait avec son calme statuesque.
** « -pour faire face à une épidémie inexorable, mes talents pourront mieux servir, et être mieux servis ailleurs. » **
Calmement, il se releva, se détournant à demi, faisant mine de sortir du bureau. Par ce qui semblait être un élan de savoir-vivre, il se retourna vers l'elfe, mais figea subitement. Il ne connaissait pas les moeurs des environs ; il avait d'autant plus de difficulté à savoir comme réagir face à une femme occupant un poste fort souvent réservé à des hommes vieillissants. * Devait-il lui serrer la main, ou la lui baiser, en signe de respect ? * Brisant le silence malaisé qu'il venait de causer, il se contenta d'un signe sobre de la tête, son regard jusqu'alors froid et analytique démontrant un respect évident qu'il réservait à ceux qu'il considérait comme ses pairs.
** « Médecin-Chef, ce fût un plaisir. » **
Post by Yuri Minh Yu, AdC - May 15, 2008 at 9:51 PM
Une valise de fioles, potions, boissons et remèdes de toutes sortes tintèrent alors que l'homme ouvrit la porte. L'apothicaire s'était arrêtée juste au bon endroit, juste au bon moment. En contraste avec l'aspect délâbré de l'endroit, la femme qui se tenait au seuil de la porte gardait un sourire énigmatique, ce sourire qu'on retrouve normalement sur ces gens qui portent un soupçon de LA vérité et qui n'en laissent sortir pas même l'âme d'un mot. La tenue sobre, voir même un peu chic, elle ne portait aucune couleur dépassant le blanc, le noir et le gris. Sa peau, dans les mêmes teintes rappelait l'ébène des elfes noires bien qu'elle ne fut jamais aussi foncée. D'ailleurs, elle laissait peu voir sa chair, préférant une tenue vestimentaire qui couvre d'avantage le corps que nombreuses citoyennes de Systéria.
Elle s'était arrêtée comme le ferait un automate, complètement en contrôle de son corps, de ses mouvements. Le regard figé sur l'étranger, visiblement pas souffrant, à se questionner. Le parfum retentissant de la fabrication de médecines émanait de la directrice des laboratoires. Alors que l'étranger la remarqua, après avoir salué la charmante doctoresse Taur'Amandïl, Yuri prit un temps pour replacer quelques mèches lisses derrière son oreille droite, prête à lui répondre, si le besoin se faisait sentir.
Post by Sarä Taur'Amandil, OdS - May 15, 2008 at 11:17 PM
Son regard rapetissa à mesure qu’elle l’écoutait parler. Visiblement cet homme était soit un acteur, soit un médecin qui prenait réellement à cœur son travail. Sarälondë préférait croire qu’il était tout simplement compétant et dévoué, mais bon on voyait tant que chose à Sainte-Élisa qu’il ne fallait écartée aucune théorie. Lorsqu’il eut finit, encore une fois, son exposé, qu’elle ne fut pas la surprise du médecin chef de voir l’homme se lever et faire mine de quitter les lieux sans la moindre marque de politesse. Devait-elle y voir une certaine arrogance à son égard? Elle ne désirait absolument pas de grandes manières, mais une simple salutation de convenance aurait été la bienvenue…. Fort heureusement l’homme se ravisa, venant effacer le froncement de sourcil qui était visible sur le jeune visage quelques secondes auparavant. Elle l’interpella calmement de sa voix claire. Le même ton sérieux en bouche.
« Attendez monsieur Homsbritz, avant que vous ne partiez je veux simplement vous dire que ce n’est pas parce qu’aucun poste n’est ouvert que Thomas Bolton n’en n’ouvrira pas un. C’est un homme intelligent, il sera voir vos compétences si elles sont bien là et se réjouira d’avoir une aide si précieuse dans son hôpital. »
Il ne l’avait peut-être pas dénoté avant, mais elle massacrait le nom de famille particulièrement difficile à prononcer. Son accent particulier faisait en sorte que le nom ne ressemblait qu’à une série de syllabes mal agencées. Visiblement la jeune femme elle, ne semblait pas s’en rendre compte. C’est tout ce qu’elle rajouta avant que l’homme puisse sortir pour tomber nez à nez avec la directrice des recherches de Sainte-Élisa, décidément Gunther qui se croyait dans un monde d’homme serait sans doute surpris… Étrangement les deux personnes qui avaient les postes les plus importants après directeur étaient des femmes. Ha ce directeur, fallait-il croire que c’était voulu?
Post by Gunther Homsbritz - May 16, 2008 at 2:33 AM
Si le fait d’entendre son nom ainsi écorché l’irritait, il n’en laissait rien paraître. Son visage était aussi expressif qu’un bloc de glace.
« Votre pragmatisme vous honore, médecin-chef. »
Son compliment avait été prononcé avec le même ton neutre qu’à l’habitude, sans la moindre trace de flatterie.
« Trop souvent, cette noble discipline est contaminée par des charlatans ou pis encore – des ignares étroits d’esprit. »
Il s’apprêta à continuer sur le sujet – mais s’arrêta. Son teint blafard commençait à rougir.
Malgré son visage dénué d’émotion, son attitude avait changé depuis le début de la rencontre. Habitué à des présentations magistrales devant des universitaires blasés et bornés et à une coopération des plus pénibles avec les autorités militaires, la réaction réfléchie de la médecin-chef l’avais pris de court. Peut-être la fraîcheur apportée par une femme dans les hautes sphères de la médecine avait du bon après tout. Aussi, elle était beaucoup plus vieille qu’elle ne le paraissait.
Il se contenta de laisser tomber quelques mots, avant de partir.
« Je vous assure que vous aurez la confirmation que je ne suis ni l’un, ni l’autre, bien assez tôt.
« À notre prochaine rencontre, médecin-chef. »
Ouvrant la porte du bureau saturé, il tomba presque nez à nez avec la directrice des recherches. Bien que la femme n’était pas sans intérêt, bien au contraire, le regard de Gunther était braqué sur son sac chargé de contenu médical. Certains arômes, familiers, lui rappela des remèdes qu’il avait déjà utilisé par le passé ; la plupart cependant, lui étaient inconnus, ce qui suscitait d’autant plus son intérêt.
Son art se situait à quelque part à mi-chemin des spécialisations des deux dames. Il avait déjà eu à faire des opérations délicates, mais en général, il n’en arrivait à ces solutions qu’en dernier recours, lorsque tous les traitements avaient échoués, ou lorsque la vie du patient n’était pas en jeu. La chirurgie affaiblissait le corps et laissait parfois de lourdes séquelles, qu’il cherchait à éviter à tout prix. La plupart de ses traitements consistaient en des mélanges d’herbe, de substances métalliques, minérales –et parfois ésotériques, pour ses remèdes les plus particuliers-. Souvent, la recette de ces décoctions pouvait faire la fortune d’un médecin ; la plupart les gardaient jalousement.
Il leva enfin ses yeux sur l’apothicaire, la jaugeant comme s’il s’agissait de l’une de ses patientes. Son port démontrait une certaine noblesse ou richesse ; ses habits, une vision pratique et réaliste de la vie. Le fait qu’elle n’aille nul besoin de porter un insigne pour s’identifier trahissait sa position d’autorité.
Il ne s’attendait certainement pas à rencontrer deux femmes médecins dans Systéria. À vrai dire, sa propre ignorance par rapport à cette terre le surprenait ; il aurait du savoir qu’il s’agissait d’une société matriarcale. Après tout, le pouvoir absolu revenait à une impératrice.
Il s’écarta du passage ; *sa présence ici était à peine connue, il n’y avait aucun risque que ce soit lui que la doctoresse ait souhaité voir. *Néanmoins, il ne s’éloigna que très peu d'un pas beaucoup plus lent qu'à son arrivée et attendit patiemment, au cas où on souhaitait l’interroger davantage.
Post by Yuri Minh Yu, AdC - May 16, 2008 at 4:19 AM
- Avez-vous trouvé tout ce que vous cherchiez?
Elle le regarda refermer la porte du docteur. Il lui semblait raide, malgré ses airs de flegmatisme. Il lui était difficile de lui donner un âge, mais que ce soit pour lui ou pour bien d'autres humains systériens, elle n'était pas douée dans l'évaluation des âges. Ils se ressemblaient presque tous. L'homme lui semblait en bonne forme, quoi que peut-être sous alimenté. Mais dans sa tenue, il lui était encore difficile de déterminer. Les doigts agiles de l'homme retinrent son attention un moment, juste avant qu'il ne se pousse, trop peu pour céder le passage au couloir.
La mallette était lourde et ses faibles bras n'étaient pas habitués ni faits pour porter des objets de grand poids. Elle se décida à la déposer tout près d'elle. Au contraire du docteur Taur'Amandïl, Yuri transpirait l'assurance, et dans le ton de sa voix, et dans sa posture. Ne laissant aucun soupçon à l'homme qu'elle rencontrait qu'il s'agissait bien d'une personne fière, peut-être même de haute stature. L'homme devait avoir une quelconque aptitude dans l'art de la médecine pour être venu rencontrer sa collègue, ou bien était-il souffrant d'un mal qui lui était inconnu. Enfin, que ce soit l'un ou l'autre, il avait réussi à capter la curiosité de la chimiste, qui n'était venue que faire le dépôt des fioles nécessaires pour permettre aux employés du Ste-Élisa de fonctionner.
Elle ne savait quoi attendre comme réponse, et les secondes déroulaient comme des journées. Découvrir les gens était presqu'aussi passionnant que découvrir l'effet d'une nouvelle plante sur l'anatomie humaine. Son arôme, sa tendance, ses affinitées, savoir avec quoi il se mélange bien, et contre quoi il a tendance à réagir. Son regard noir comme l'encre, aussi malléable et coulant que lui, rivé sur monsieur Homsbritz. Découvrirait-elle un second Bolton, ou bien se cacherait-il une créature d'émotions sous cette carcasse masculine.
Post by Gunther Homsbritz - May 16, 2008 at 6:06 AM
Son regard prenait une intensité inhabituelle ; sur ses lèvres se traçait une ébauche infiniment subtile d’un sourire.
« Ce que je cherche dépasse le travail d’une vie; le fait d’arracher une victoire là où trop souvent l’adversaire ne nous accorde même pas une bataille... »
Il détestait les pertes de temps, mais ces jeux d’esprits lui plaisaient. Les questions ambiguës lui donnaient une bonne opportunité de s’y adonner. Réfléchir n’était jamais pour lui une perte de temps.
« Mais, pour répondre plus spécifiquement aux intentions présumées de votre question, je crois avoir rencontré la bonne personne et, bien que je n’ai pas trouvé ce que je cherchais, je crois avoir tracé la voie qui permettra d’obtenir ce que je désire. »
Il la détailla de nouveau, cherchant à confirmer ses déductions précédentes. Il avait peut-être plus de chance qu’il ne l’avait d’abord cru – il s’agissait là d’une nouvelle occasion inespérée de se faire des contacts dans les hautes sphères du milieu. Il ne comptait pas la laisser passer. Son approche envers la médecin-chef avait eu des résultats des plus mitigés ; il se devait de mieux paraître, s’il comptait un jour pratiquer dans cet hôpital.
Faisant un ample signe de la main vers la mallette déposée au sol, il demanda, d’un ton obligeant
« Puis-je me rendre utile? »
Post by Yuri Minh Yu, AdC - May 17, 2008 at 4:22 AM
De l'esprit, déjà il allait lui plaire. Les gens trop simple d'esprits lui paraissaient être des ânes, des créatures dignes du plus grand désintérêt. Cette première phrase eut tôt fait d'intéresser la scientifique, qui gardait encore son sourire aux milles significations. Une personne qui savait bien s'exprimer et avec de subtiles et délicieuses tournures de phrases pouvait, bien entendu, prolonger une rencontre qui deviendrait tôt ou tard une discution remplie de philosophies de toutes sortes.
"...je crois avoir tracé la voie qui permettra d’obtenir ce que je désire."
-Je vous le souhaite...
Son ton était suffisant, mais sans méchanceté. Elle laissait comprendre que ce lieu, que ce soit l'hôpital en tant que tel ou bien la cité entière ne devait pas être prise à la légère. Trop d'illusions mensongères, trop de gens aux fausses intentions, trop de...
Elle posa son attention sur le geste de la main de l'homme. Ample mouvement, sûr de lui. Peut-être même un peu non-challant dans les circonstances. Il était certain qu'il ne sortait pas d'un entretient avec le directeur Bolton, sans quoi, il aurait une allure toute différente. Ce regard qu'il avait lorsqu'il la regardait piquait sa curiosité, sans toutefois la déstabiliser d'une quelconque manière. Les gens passionnés étaient des personnes remplies de ressources, d'idées nouvelles et de fraîcheur.
« Puis-je me rendre utile? »
Il était certes entreprenant. L'alchimiste était curieuse de savoir ce qu'il avait à dire, ce qu'elle pourrait tirer de cette nouvelle personne. Nouvelle ressource peut-être. D'un geste doux, bien que droit et méticuleux, de la main, elle l'invita à prendre la mallette. Puis, Yuri emboîta le pas pour diriger ce nouveau venu dans l'hôpital. Elle était de peu de paroles, mais il était de toute manière impolie de discuter avec une personne qui faisait face à son dos. Très droite, elle effectuait de très petits pas rapides, montée sur ses sandales de bois. À sa démarche, on pourrait croire qu'elle glissait sur le sol plutôt que de marcher. La tête bien haute, elle prit un tournant à sa droite pour ouvrir une porte et le faire entrer dans une pièce exiguë, remplie de médicaments de toute sortes...
Post by Gunther Homsbritz - May 17, 2008 at 9:39 AM
Il souleva la malle avec aisance, ne semblant pas souffrir outre mesure sous la lourde charge de son contenu. Malgré ses airs maladifs, il avait une carrure appréciable et était en grande forme physique, synonyme d’une vie dévouée autant au travail manuel qu’intellectuel. Il n’hésitait pas à déplacer les patients ou à sortir les corps des zones de contagion par lui-même si la situation le nécessitait.
La médecin-chef avait démontré un certain pragmatisme à son égard ; réservée mais compétente, elle disposait cependant d’une certaine candeur qui la modérait et la rendait plus accessible et aussi, beaucoup plus prévisible. L’apothicaire quant à elle était d’un flegme dangereux ; ne laissant rien paraître de ses intentions; ses gestes purement réfléchis ne faisant qu’accentuer l’aura de mystère qui la voilait. Une expression qui pouvait tant vouloir dire et dont la signification laissait totalement à l’interprétation ; un piège désigné à dévoiler la vraie nature de son interlocuteur, afin d’en disposer à sa guise.
Il marchait sur une lame aiguisée comme un rasoir. Son interlocutrice avait gardé un silence révélateur, son ton, lorsque quelques précieux mots s’étaient échappées de ses lèvres, ne faisait que confirmer l’évidence ; elle le jugeait, non pas pour ses capacités, mais en tant qu’individu. À vrai dire, elle avait commencé à l’évaluer dès le premier regard. Trop parler risquerait de l’ennuyer et de le faire passer pour un sot où un ignare; au contraire, ne pas engager la conversation le rendrait inintéressant. Cela s’avérerait un défi intéressant, d’autant plus qu’il ignorait encore l’identité du médecin aux allures hors du commun qui l’accompagnait.
Il demeura silencieux en la suivant jusqu’au petit entrepôt. Il s’efforça de mémoriser la configuration des lieux, tâchant de se rappeler des plus infimes détails. Après tout, il aurait bien à revenir ici, un jour ou l’autre. Il était difficile d'ignorer l’apothicaire, sophistiquée, calme et assurée, voir arrogante. La démarche singulière de la doctoresse adoucissait cette image qu’elle dégageait ; étranger au peuple de Tsen et à leurs mœurs, il trouva le contraste presque comique. Il s’efforça de ne pas s’en laisser influencer.
Patience. Il déposa la malle avec grand soin et vérifia que le contenu était intact, puis son regard vagabonda sur les étagères et lieux de rangements de la pièce. Bien que son regard ne s’arrêtait jamais sur un item précis, il avait amplement le temps de détailler le contenu, son esprit vif et son sens aiguisé de l’observation alimentés par une curiosité évidente. Il reconnût quelques remèdes qu’il avait déjà préparé par le passé; d’autres qu’il avait déjà entrevu lorsqu’il travailla avec des confrères, mais la plupart lui étaient totalement inconnus. Il ne pouvait même rêver un jour développer de telles merveilles. La pièce, bien que minuscule, était un trésor inestimable pour un clinicien. Son regard s’arrêta sur une mince fiole, dont le contenu brillait légèrement dans la pièce peu éclairée.
Il n’avait pas vu ce remède, qui semblait tout à fait anodin, depuis près d’une dizaine d’années. Des gens auraient tué pour en obtenir, en Medelia. La Mauvaise Air était particulièrement virulente dans les terres marécageuses près des grands bois ; des centaines d’âmes trépassaient à chaque année, sans espoir d’être sauvés. Ses recherches, ainsi que celles de nombreux spécialistes, n’avaient pu porter fruit pour trouver un remède alternatif.
« Quichine… »
Ses longs doigts effleurèrent le flacon, sans toutefois le saisir.
« Ironique, comment pour chaque épreuve qu’elle fait naître, la nature nous fait don d’une solution qu’elle place hors de notre portée. Lorsqu’enfin l’ingéniosité de l’homme parvient à l’atteindre, c’est sa peur et son arrogance qui le font reculer. Les dieux ont un drôle de sens de l’humour. »
Se présenter maintenant le ferait paraître impatient et opportuniste. Il était nettement préférable de cultiver lentement son intérêt. Il n’en rajouta pas plus, se contentant de déballer le contenu de la malle, attendant les directives de la doctoresse.
Post by Yuri Minh Yu, AdC - May 17, 2008 at 4:47 PM
Peu de mots, un long silence. Il était prudent. C'était une bonne chose d'être prudent, ne pas se lancer dans une pluie de mots sans intérêts. Ou le faire seulement lorsqu'on désire se défaire d'une personne gênante. Peut-être n'étais-ce aussi que de la gêne, mais sa présence indiquait tout le contraire. Elle avait senti ses mouvements dans le couloir, alors qu'il prenait bien soin d'observer chaque détails qu'ils dépassaient. Le bruit des bouteilles et flacons dans la mallette qui tintaient doucement, comme une petite mélodie crystalline, indiquaient à la directrice des recherches la cadence du pas de son invité. Malgré une légère hésitation, il lui semblait être un homme sûr de lui, sa première théorie lui revint avec plus d'assurance: il était prudent.
Il ne dit aucun mot à l'entrée de l'entrepôt. Prenant l'initiative d'ouvrir la mallette et d'en vérifier le contenu. Yuri fut stupéfaite à la vue de ces manières peu communes. Mais elle lui laissa le temps d'observer l'oeuvre d'une vie. Ces nombreuses fioles qu'elle avait pu élaborer, cuisiner et préparer avec ses quelques apprentis. D'autres qu'elle avait acheté afin de les étudier et desquels elle avait fait trouver la formule par une équipe compétente. Cependant les doigts de l'homme effleurèrent un remède déjà commun depuis des années à Systéria. Un rien qui fit en sorte de l'étonner d'avantage. Peut-être arrivait-il d'un endroit sous-développé.
- Il est vrai que les Dieux ont une manière peu orthodoxe de tout gérer. Mais pour la plupart, je ne crois pas que leur influence y soit pour beaucoup dans l'ordre de la médecine. Cependant, votre vision des choses est intéressante.
Désormais, la politesse exigeait que les présentations soient faites, étant l'hôtesse, elle se devait d'honorer ses traditions tout autant que celui qu'elle avait attiré jusqu'aux confins de l'hôpital. Bien qu'elle aurait été curieuse de voir sa façon de faire d'abord, elle gardait un protocole strict et se montrait très soucieuse de ses origines et de ses moeurs. Se retournant pour faire face à Gunther, de toute sa petite hauteur, ses mains jointes devant elle, pouvait laisser croire à de la gêne. Cependant, il en était tout autre, ses yeux d'un noir profond, où, comme un miroir, on ne pouvait voir que le reflet de ce qu'elle voyait, plutôt que ce qu'elle éprouvait.
-Je n'étendrai pas ce silence d'avantage. La remarque fut placée d'un subtil sourire. Je m'appelle Yuri Minh Yu. J'occupe le poste de direction au sein de la recherche médecinale à Ste-Élisa. Elle replaça une étiquette sur une bouteille. Vous me semblez être une ressource de connaissances au niveau de la médecine.
Le souci d'étiquette était quelque chose à laquelle elle ne pouvait faire fi. Il eut la possibilité d'entamer à son tour la discution, qui avait désormais lieu d'être.
Post by Gunther Homsbritz - May 17, 2008 at 8:05 PM
La directrice elle-même, il avait frappé dans le mille. La pose de la directrice n’indiquait rien quant à l’étiquette de mise ; ne pouvant rien déduire, il préféra l'ignorer.
« Gunther Hömsbritz, épidémiologue, lié à l’université militaire de Medelia. Impressionnante collection, si je puis me permettre, directrice Minh Yu. »
Tâchant d’expliquer sa réaction précédente, il continua ses explications. Elle devait disposer de ressources impressionnantes et d’un savoir hors du commun, mais il était plus que probable qu’elle ne connaisse pas les conditions difficiles de l’art sacré dans ces terres isolées.
« L’autarcie est un rêve qui vient avec nombre de sacrifices. Par souci de conserver les ressources à l’intérieur des terres, on limite les échanges à des denrées jugées essentielles, comme des armes pour prévenir une invasion de Brégunia, ou des objets de luxe pour nos bons généraux et leurs loyaux capitaines ; tout cela pour asseoir sa suprématie et isoler un peuple qui n’a que faire de ses régents. »
Son regard seul trahissait le mépris qu’il avait pour les généraux, dictateurs absolus de la ligue de Zanther. Les seuls remèdes qu’il avait reconnus dans la pièce étaient pratiquement inconnus même à l’université auquel il était rattaché ; il avait eu à se procurer les rares fioles à des gens peu recommandables, fort probablement des pirates ou des contrebandiers.
« En ce qui concerne mon niveau de connaissances, cette pièce seule suffit à me ramener à l’humilité ; je n’ose imaginer les techniques qui furent développées ici au fil des siècles et qui pour nous, sont encore des rêves éphémères. Mon domaine consiste principalement à étudier les agonisants, à caractériser ce qui les afflige et de leur procurer l’espoir, si infime soit-il, qui permettra de les faire s’accrocher un peu plus longtemps. Il est bien rare qu’un seul traitement porte des résultats convaincants, tant les paramètres diffèrent d’un individu à l’autre.»
Il était plus expérimentateur que connaisseur, observateur que guérisseur. Son art était de guérir ce qui ne pouvait être guéri, de poursuivre inlassablement une chimère, ignorant les morts et les moribonds qui se trouveraient inévitablement sur sa route. Avant tout, il devait apprendre, là où tant d’autres avaient reculé.