La Cour de Systéria

La Cour de Systéria

Post by Thomas Bolton, Emp - May 16, 2008 at 8:31 PM

La noblesse piaffait d’impatience. Déjà, les plus hauts dignitaires se pressaient à la porte du palais, tous excités à l’idée de participer à de nouvelles festivités. Les bals étaient monnaie courante, que ce soit à Systéria comme dans toutes les autres nations du monde. C’était l’occasion idéale pour affirmer son rang et montrer l’étendue de ses richesses. Alors que de l’autre côté des murailles, le peuple avait faim et se contentait d’une seule chemise pour l’année en cours, l’aristocratie festoyait à s’en rendre malade, arborant des robes et des tenues extravagantes qui ne seraient portées qu’une seule fois.

Le son des trompettes s’éleva soudain et les grandes portes s’ouvrirent. Les ducs eurent de la peine à ne pas se ruer vers la salle principale, attendant impatiemment d’être annoncés. Leurs succédèrent les marquis, puis les comtes et enfin les barons. La parade pris plus d’une heure, tant certaines familles étaient anciennes et leurs titres à rallonge. Ces visages poudrés, parfois maquillés à outrance amusait beaucoup le jeune Edouard, jeune et discret serviteur, employé aux cuisines.

Les musiciens, installés sur l’estrade, entamèrent la mélodie d’une volte audacieuse et dynamique. Tandis que certaines femmes prenaient place vers la piste de dance, en compagnie de leurs maris, d’autres s’installèrent à la table principale, afin d’apprécier certains mets des plus exquis. Salade croquante aux truffes de Briganne, foie gras de canard poêlé en terrine, etc. De véritables délices pour les papilles délicates des plus grands du royaume.

Bientôt, de petits groupes se formèrent et des ricanements fusèrent de part et d’autres. Les commères ne se taisent jamais et les plus virulentes sont généralement les plus riches et les plus égocentriques. La marquise de Geraudour et la baronne de Montolivier étaient décédées de la syphilis quelques mois auparavant, mais leurs filles, reprenant titres et prestige, avaient pris la relève de leurs cancans incessants.

« Ma chère marquise, avez-vous vu Sa Majesté l’Impératrice, ce soir ? J’ai beau la chercher du regard je ne l’aperçois pas. »

Sa compagne, qui s’éventait furieusement comme si sa vie en dépendait, lui répondit d’un ton pincé.

« Voyons, très chère, Sa Majesté ne participe plus aux fêtes maintenant qu’elle est à nouveau grosse. »

« Où avais-je la tête ? Mon dieu, avez-vous vu ce jeune baron, qui danse une volte avec la comtesse de Brindivier ? »

Cette dernière devint rouge pivoine et s’agita nerveusement sur son siège, tandis que sa compagne continuait son incessant travail de ventilation du palais…

« Il est bel homme, effectivement. Que fait-il avec cette vulgaire potiche ? On raconte qu’elle fornique en secret avec son palefrenier. Rendez-vous compte, un bouseux ! Il traîne dans le purin toute la journée et la voila qui s’y vautre à son tour. »

« Elle ? Nooon, c’est impossible. Elle va en confession tous les jours ! C’est une véritable sainte, me raconte-t-ton. »

Terminant sa phrase, elle attrapa un serviteur par le bras et le fit pivoter pour attraper deux coupes sur le plateau. Elle but la première cul-sec. La seconde serait pour plus tard.

« Tsss, vous allez vous faire rosir. Vous savez à quel point cette couleur vous enlaidit, très chère. Pour cette catin de Brindivier, j’ai plutôt dans l’idée qu’elle apprécie plus le confesseur que la confession, si vous voyez ce que je veux dire… »

Et les voila toutes deux éclatant d’un rire sonore, l’expression vipérine. Les musiciens parvinrent à couvrir le rire, mais leurs voisines se retournèrent aussi sec vers elle. Le regard hautain, les deux femmes les dévisagèrent froidement.

« Avez-vous vu Son Altesse Impériale la princesse Mala, dernièrement ? Il semblerait que son troisième enfant soit né il y a quelques mois déjà. Des humains, ceux-là. »

« Encore heureux ! Déjà que nous aurons des hybrides sur le trône, maintenant. Peuh. La Couronne aurait dû lui échouer. C’est elle l’aînée, après tout ! De qui se moque-t-on ? »

La deuxième coupe y passa tout aussi sec.

« Chut, sotte caillette ! »

Au même moment, le héraut aux portes de la salle annonça d’une voix claire et sonore :

« Monsieur Thomas Halvadius Bolton, Consul Impérial, Directeur de Sainte-Elisa. »

Et le ministre des affaires étrangères pénétra dans la pièce, marchant lentement à l’aide de sa canne. Il n’avait pas pris la peine de changer de ses tenues quotidiennes : la toge élancée au noir délavé. Lentement, d’un pas mesuré, il se dirigea vers un coin de la pièce pour discuter avec des membres de la petite noblesse. Quelques minutes plus tard et il disparut du champ de vision des deux aristocrates…

« Vous l’avez vu lui ? De quel droit se montre-t-il ici ? Un citoyen en plein bal ! »

« Mais cessez donc, bougre d’idiote ! C’est un membre du Conseil, on n’a pas notre mot à dire. »

La marquise, maintenant saoule, ne se laissa pas faire pour autant. Ses gestes se faisaient plus amples et plus maladroits. Ses phrases étaient ponctuées de petits soupirs vexés.

« Et puis Halvadius, là, c’est quoi ce prénom ? C’est de quelle origine, ça ? »

« Zantherienne, Votre Magnificence. »

Le ministre avait surgit juste derrière elles, sans un bruit. Sa voix restait parfaitement atone et ses gestes demeuraient économes. Les mains posées sur le pommeau de sa canne, il les fixait de son habituel regard inquisiteur et glacial. La baronne s’éventa encore plus furieusement, tandis que la marquise cherchait du regard d’autres coupes à vider, mal à l’aise.

« Oh très chère, voyez qui je vois là-bas ? Le duc de Dresam. Vous ne vouliez pas lui parler, tout à l’heure ? »

« Quoi ? Mais non, qu’est-ce que vous me chan… »

Un coup de coude et trois clins d’œil ostentatoires plus tard et voila la marquise qui hoche vigoureusement la tête, un sourire niais flottant sur ses lèvres…

Elles s’éloignèrent en hâte, laissant l’antipathique personnage à sa place.


Post by Sinriia Mel'Viir - May 16, 2008 at 10:07 PM

À nouveaux les commérages de l’assemblée remplie de ces nobles hautains aussi hypocrites les uns que les autres durent s’atténuer un moment pour laisser entendre la voix haute et forte du héraut.

« Madame Sinriia Mel’Viir, Chancelière des Universités. »

Un silence lugubre parcourut la salle pendant quelques instants lorsque l’elfe noire fit son entrée. Seul un bruit de verre brisé retentit dans à cet instant, témoignant de l’étonnement des nobles.

La chancelière dont la fine silhouette pouvait rendre jalouse la plupart des femmes de l’assemblée s’avança d’un pas nonchalant, arborant ses plus riches habits. Même s’il en était difficile de les différencier des quotidiens, cette femme qui passait de longues heures chaque jour à prendre soin de son apparence.

Elle plaqua d’un regard glacial austère quiconque osait la dévisager le moindre instant. Évoquant une image parfaite qui reflétait la grâce elfique dans toute sa splendeur. Elle se rendit dans une démarche féline à la rencontre du consul qui était de loin la seule personne qu’elle respectait dans doute cette mascarade.

Elle avait toujours méprisé ces êtres perfides incapables d’exprimer le fond de leur pensée convenablement lorsqu’ils s’adressent directement à elle. Même s’ils semblaient tous oublier que c’était grâce à elle qu’ils pouvaient tous venir se parler dans le dos l’un contre l’autre, les rumeurs courraient déjà sous quelques murmures dans les coins de la pièce.

« Une elfe noire ici!? Ce n’est pas croyable! »
« On raconte qu’elle était mariée à l’ange noir…! »

L’elfe agrippa d’un geste vif une coupe qui lui passa sous le nez puis s’inclina doucement lorsqu’elle fit face à son collègue du conseil.

« Monsieur le consul… Vous appréciez la fête? »

Elle marqua le silence pour déguster une savoureuse gorgée de vin, patientant la réponse de l’homme.


Post by Armika Recaedre, CP - May 17, 2008 at 1:40 AM

La Duchesse attendait comme tout le monde. Elle n'était bien suûr pas la première, mais elle n'était tout de même pas bien loind e l'entrée. Attifé d'une longue robe sans manche de couleur émeraude, coupé dans de la soie brute, agrémenter de dentelle fine, le corset pigeonnant bien serrer, elle attirait inexorablement l'œil... comme toujours.

Richement paré de bijoux d'or et d'émeraude, elle se tenait bien droite, le menton pointer comme si elle s'apprêtait à défier le monde entier. L'éventail en papier de riz de blanc agrémenter de fleurs s'agençant avec sa robe balayait sa gorge découverte. Armika était sans doute la seule noble qui n'eût pas besoin de se poudré le visage, sa peau était laiteuse lui donnant un air naturellement aristocratique. Une mince ligne de koal au dessus des yeux, les lèvres peintes de jus de framboise suffisait généralement pour faire ressortir ses yeux et lui donner une bouches esquisse à croquer.

La salle de bal était comme un gros marché aux bétails. Les gens se dévisageait, se jaugeant du regard, échangeaient des politesses artificiels, critiquaient les tenues vestimentaire, les choix de coiffure, de cavalier puis, misaient sur tel ou tel étalon, tentant de vendre ou fille par ci ou d'échanger un fils par là.

Une fois introduite, ayant fait les salutations d'usage, les beaux yeux à quelques fonctionnaires bien placés, échangés quelques mots de politiques avec un duc, inscrit 3 danse à son carnet, elle se dirigea vers une table au fond, mais très bien situé pour pouvoir observer tous le troupeau qui se rassemblait devant elle. La Duchesse avait toujours agis de la même manière, trouvant la meilleure table, elle ne restait jamais bien seule, une bande de vautour venant l'entourer pour connaitre les dernières mode, échangé les dernier potin et surtout, rire des exclus. Vous savez, ces femmes pas assez belle, pas assez racé et surtout, pas assez fortuné pour se démarquer de la masse. Le dernier thé ayant été annulé, la discussions fût des plus prolifiques quand les premières femmes la rejoignirent enfin.

-Mesdames, avez-vous le crime contre la beauté qui se produit ici ce soir? La voix d'Armika était haute et visiblement dégouté tandis qu'elle fixait un peu plus loin une femme sur la piste de danse. Non dites moi pas que vous n'avez pas remarques la Marquise de Montpellier! Cela sauterais au yeux d'un aveugle! Elle porte la robe de sa mère... même retravailler pour la mettre à la dernière mode... son chiffon ressemble toujours d'un chiffon! Même ma femme de ménage s'habille avec plus d'élégance!

Puis toutes les femmes partir en même temps d'un grand rire.
Armika elle, se désintéressait déjà de la dites Marquise pour observer la marquise de Geraudour fille ainsi que la Baronne de Montolivier fille. Elle ne cacha pas son dédain en les regardant cancaner de la sorte... Puis sont regard se posa sur Thomas.


Post by Thomas Bolton, Emp - May 17, 2008 at 10:10 AM

Thomas fixait d’un regard neutre où luisait une pointe d’amusement en regardant les jeunes femmes s’éloigner. Ses réflexions furent alors interrompues par le héraut qui annonçait l’entrée de Sinriia. Elle osait se montrer. Intéressant. Cet attroupement de gens superficiels – pour la plupart – devait la rendre mal à l’aise. Son rang ne la préserverait pas des quolibets que sa race subissait. Ses pas la menèrent tout droit vers le Consul.

Geraudour et Montolivier n’en perdait pas une miette.

« Peuh, voyez-vous ça. Ca se parle, figurez-vous. Ministres ou pas, sans titres, ils ne sont rien. »

« Non mais regardez cet air qu’elle se donne, cette… cette… cette noiraude ! Aucune élégance, que du vulgaire. »

Elle se retint de cracher, mais juste à temps. A la place, s’ensuivit un reniflement bruyant. D’autres coupes de vin rendirent l’âme, à l’approche de la marquise.

Thomas n’avait pas bougé, restant appuyé sur sa canne, dans un coin sombre de la pièce. D’un signe de tête assez froid, il salua madame le Chancelier des Universités.

« Je la trouve mondaine. Je ne vois pas quels autres qualificatifs je pourrais lui donner. »

Son regard quitta le visage de son interlocutrice pour dévisager quelques nobles autour de lui.

« Quoique parfois, je la sais divertissante. »

Un sourire froid dansa quelques instants sur ses fines lèvres pâles, pour disparaître presqu’aussi rapidement qu’il était apparu.

« Marchons. »

C’était plus un ordre qu’une quelconque invitation. C’est ainsi qu’ils arpentèrent la vaste salle, toujours épiés par les membres de cette aristocratie que les bourgeois, faute d’y avoir accès, qualifiaient de décadente. Ses yeux croisèrent alors ceux de la Duchesse Recaedre. Sinriia sur les talons, ils la rejoignirent.

« Votre Grâce. »

Puis il s’approcha d’elle, lentement et lui murmura à l’oreille quelques mots qui le firent sourire et qui la firent s’esclaffer. Ca ne manqua pas d’être remarqué.

« Nooon, mais regardez-moi ça ! Elle se laisse approcher, la brégunienne ! »

« Et c’est qu’elle aime ça, en plus. Peuh, quel savoir-vivre, c’est une honte de voir ça. Et elle rit. De qui se moque-t-on, précisément ? »

« C’est qu’elle ne le chasse pas, la bougresse. Vous me direz, il faut bien qu’elle se console, depuis le temps qu’elle n’a pas de mari. Elle pourrait trouver mieux quand même. »

Un grand éclat de rire fusa. Pas contenu, cette fois-ci.

Et du fiel continua à être déversé toute la soirée. Les deux jeunes femmes y participaient, au meilleur de leur forme, comme toujours. Rien ne leur échappait.


Post by Sinriia Mel'Viir - May 18, 2008 at 1:39 AM

La chancelière suivit le consul sans protester. De toute manière tous ces exécrables nobles étaient sur le point de la rendre malade. C’est donc dans une démarche un peu plus autoritaire qu’elle suivit Thomas en direction de la duchesse Recaedre.

Elle se contenta de s’incliner devant la jeune duchesse. Son regard argenté n’arrivant plus à masquer l’agacement que lui procuraient toutes les farces grotesques et les commentaires de mauvais goût qui fusaient partout autour d’elle. L’elfe noire resta donc silencieuse en patientant une réponse d’Armika quant à leur arrivée.


Post by Thomas Bolton, Emp - May 22, 2008 at 9:30 PM

Plusieurs jours plus tard, un autre bal. Le gratin de Systéria était à nouveau rassemblé dans la grande salle du palais où la musique virevoltante montait jusqu’au plafond. Les aristocrates, entraînés par la mélodie, exécutaient des pas de danse extrêmement complexes. Le compositeur était brégunien et ces derniers aiment les partitions pompeuses et alambiquées. Quoiqu’il en soit, tout ce petit monde s’amusait.

Mais quelqu’un s’amusait plus que les autres. La baronne Montolivier, entourée de la marquise de Geraudour et autres dames de la Cour friandes de ragots, rumeurs et cancans en tout genre. La discussion tournait autour de la duchesse Armika Recaedre… Elle n’était pas avec elles, discutant un peu plus loin de politique avec un quelconque baron. C’était l’occasion de lâcher les fauves !

« Non mais regardez-la ! C’est qu’elle se croit intelligente, la brégunienne. Madame parle politique, madame fait des jeux d’esprits ! Alors madame se pense à la hauteur de la cour de Systéria. Peuh, mais cet air pincé, pour qui se prend-elle ? »

*La marquise de Geraudour, qui en était à la quatrième coupe de vin aux épices et dont le teint rougeaud pointait sous la poudre blanche qu’elle s’était étalée sur le visage, acquiesça distraitement. Après un hoquet, elle ajouta même, dodelinant de la tête : *

« Ouiihi. C’est vrai ! Je suis tout à fait d’haaaaccord avec vous. Ma chère. Oui, ma très chère. Elle est belle et elle se crooihoiit belle. Pouah. Je l’aime pas avec son air de faux-jeton, à celle-là ! »

« Mais oui, mais oui. Bon. Hum. »

*Elle regarda sa compagne d’un air exaspéré, puis son visage s’illumina soudain. *

« Oh, vous savez que ma sœur, qui est mariée à un noble de Briganne, m’a dit qu’elle a rapatrié ses enfants en vitesse du Saint-Empire ? C’était après son retour. Je me demande ce qu’elle a fait là-bas… »

*Laissant la phrase en suspend, la comtesse de Rossart en profita pour faire ses preuves en matière de médisances. *

« Elle a eu des enfants ? Elle ! Mais… et sa taille ! Toujours aussi fine ! Comment fait-elle ? Ah la garce, elle doit avoir ses petits secrets, elle pourrait nous le dire. »

« Mais oui, avec son ancien mari. L’Intendant. Le vieux lion, comme on l’appelait à l’époque. Encore vigoureux, quand même, il lui en a fait deux d’un coup. »

« En parlant d’Intendant, j’en ai appris une belle ! Vous savez ce qu’on raconte ? »

« Non. Parlez, enfin ! »

*La baronne n’appréciait pas de se faire voler la vedette. Elle aimait être le centre de l’attention. Son mouvement du poignet s’accéléra et la voila qui commençait à nouveau à ventiler l’ensemble de la pièce. *

« Et bien, l’Intendant actuel, Gremory. Vous saviez qu’il était maître d’arme de l’impératrice ? »

*La baronne sauta sur l’occasion. Dire que ça lui était sortit de la tête ! L’occasion rêvée pour reprendre une place centrale dans la conversation. *

« Oui ! Je sais, je l’ai entendu moi aussi. Je saurais mieux le raconter. Taisez-vous, très chère. Donc, Vincent Gremory, il connaît Sa Majesté depuis longtemps. Il paraît que dès qu’il est revenu en ville il a été propulsé de citoyen à marquis ! Ca ne vous paraît pas louche ? »

« Beuh ! Bah siii, c’est louche ! »

*Deux ou trois autres coupes avaient été vidées entre temps et la marquise n’était plus qu’une femme rose dans une somptueuse robe rouge. *

« A mon avis, elle se fait troncher par l’marquis, et puis c’est tout ! »

« Rhooo ! Très chère, votre langage ! On ne parle pas comme ça de Sa Majesté ! »

« Oh lala, ça va, assez d’faux-semblants, hein. Il se la fait, c’est la seule explication. Regardez la tronche que tire Son Altesse l’Prince Consort quand il entend parler d’lui ! Si ya pas un adultère là-dessous, hein… »

Des murmures de protestation s’élevèrent. La marquise, complètement saoule, avait parlé extrêmement fort. Les musiciens avaient interrompu leur mélodie et tous les regards étaient braqués sur elle. Chancelante, elle se releva, la tête haute et avança en zigzagant vers la grande porte. A la moitié du chemin, elle s’écroula sur le tapis, de la bave aux commissures des lèvres.

Les rumeurs reprirent et une question germa dans les esprits : à qui allait échoir la tâche de la ramener chez elle ?


Post by Armika Recaedre, CP - May 22, 2008 at 10:49 PM

C'est dans un éclat de rire que la Duchesse posa sa main sur le bras du Marquis de pompadour

-Mon très cher Marquis, comme j'adore discuté avec vous, vous avez toujours le mot pour me faire rire. Mais vous savez, la politique democratique des landes unis est sans contredis ce qui vas les perdres. Bien sûr qu'il faut laisser la parole au peuple, c'est même primordiale, mais on ne doit pas toujours l'écouter. Si non cela crée l'anarchie, les meurtres gratuits et tout les massacres, il est important même d'Avoir une monarchie impériale.

La duchesse discutait depuis déjà un bon moment, de politique entre autre chose. Elle était femme instruite, cela ne faisait aucun doute, malgré sont étroitesse d'esprit, elle connaissait de multiples sujets et ne se retrouvait jamais sans sujet de conversation. De temps à autre, elle jettait quelques coups d'oeil au groupe de femme. Elle savait très bien qu'elle n'était pas 'aimé' des autres femmes de la cours, mais le fait est, qu'elle était la personne la mieux informé en ce qui avait trait au potains, ce qui faisait d'elle une personne tout de même fréquenté. Bien sur qu'elle connaissait le dernier de l'heure. Et elle ne se gênait surtout pas pour le ditribuer à droite et à gauche avec des airs de femmes outrées. Modérant ensuite ses propos, répétant que c'était impossible... pas leur Impératrice non. il devait y avoir là malentendu. Mais le consort était un elfe. Cela se pourrait bien que... non non non... n'allez surtout pas croire. Mais après tout, pourquoi pas? C'est vrai qu'il avait gagner son titre bien facilement.

-Et puis d'ailleur....quelqu'un l'a déjà vu bouger le petit doigt en tant qu'intendant impérial. Même pas. Jamais on ne la vu à une réception, jamais il ne sait prononcé sur un débat ou sur un autre. C'est plutôt étrange, l'Impératrice ne garderait jamais un homme oisif à sa solde... mais alors pourquoi occupe-t-il toujours sont poste?
Mais qu'est-ce que je raconte... c'est impossible, ne faites pas de cas messieurs, jamais je ne douterais de notre Altesse Royal, j'ai beaucoup trop d'Estime à son égard.

Et les rumeurs continuait de se propager... allant de la cours systérienne jusque dans les maisons de notables, pour se transmettre à leur servante pour que finalement tout le monde en parle, autant en haute qu'en moyenne ville. En basse... il s'en préoccupait que très peu.

Et puis, quelques minutes plus tard, ce fût la amrquise de Geraudour qui le cria presque dans la salle. Tous l'entendirent, visiblement, elle ne garderait pas ses éloges bien longtemps et risquait d'être disgracié de la cours ou du moins, bannit des salons mondains et des bal divers. Ou serais-ce le contraire, pour qu'elle porte le chapeau de tous ses potains scandaleux? Tous la regardait du coin de l'oeil. Personne n'osait s'approcher. Visiblement elle avait encore abuser de l'alcool.
Puis devant un groupe d'homme, Armika lâcha avec dédain, un peu plus fort que nécessaire pour que tous l'entendent:

-Quel honte pour la couronne! De tel personne ne devrait jamais être admise en ses lieux, c'est disgracieux et embarassant pour tout le monde. Elle n'est pas mieux que ses putains qui ont besoin d'être ivre pour faire leur travaille... pfuu.

Puis elle se détourna du spectacle, visiblement ennuyé et choquée d'une telle conduite. Elle retourna bourdonnée entre les petits groupes, parlant ici de la conduite de la marquise et là de politique, d'alchimie ou encore du nouveau potain.


Post by Thomas Bolton, Emp - May 26, 2008 at 1:58 PM

Chaque soir était une fête, à la Cour. Les nobles s’en donnaient à cœur joie pour dépenser des sommes astronomiques en bijoux et parures. C’était une sorte de compétition sociale. Qui aurait le plus beau velours ? A qui la plus belle soierie ? Et surtout, quelle personne allait être remarquée par l’impératrice ? Il fallait faire bonne impression, peut-être serait-ce suffisant pour gagner un titre. Quoiqu’il en soit, nous retrouvions toujours le même décor : brillance, faste et bruits de couloirs.

Sur le balcon, en hauteur, les jeunes pages avaient une vue imprenable sur le spectacle qui s’offrait à eux. Une vraie pièce de théâtre à grande échelle, sauf que tous les personnages jouaient en même temps. Un beau capharnaüm, sauf si on savait où regarder. Ils étaient jeunes, ces serviteurs, mais on en apprend vite au contact des hauts dignitaires de l’Empire. Edouard brandit son doigt en direction d’un jeune elfe-noir.

« Hey, t’as vu ça ? C’est qui lui ? J’ai pas souvenance qu’on ait engagé un nouveau, au service. L’est sacrément bien sapé. »

« Dis pas ça ! C’est l’fils de la Chancelière. Le traite pas de domestique, sinon tu vas te faire fouetter ! La dernière fois elle me fixait avec un de ces regards ! J’ai cru qu’elle allait me filer une taloche. »

« La tête qu’il tire. Tout propre sur lui et tout. Rah, il va prendre la suite de sa mère, moi je te le dis. Quoiqu’elle est pas prêt de crever. »

*Dans un coin de la pièce, loin de la lumière vive des chandeliers et des lustres, un homme à la posture rigide, appuyé sur sa canne, vêtu d’une toge sombre, discutait avec des fonctionnaires de l’administration. Le visage inexpressif, ses yeux d’acier brillait en fixant ses interlocuteurs. Lentement, il tourna la tête sur le côté et leva le bras gauche pour faire un petit signe de la main. Un individu le rejoignit et se pencha vers lui. On lui chuchota quelque chose à l’oreille, il s’inclina et repartit. La conversation continua comme si rien ne l’avait interrompu. *

« Et, Ed. C’est qui lui ? »

« Ouh, lui c’est le Consul. Thomas Bolton. Il est bizarre, il tire toujours la tronche, quoiqu’il arrive. Enfin, parfois il sourit, hein, mais bon. Voila, quoi. C’est pas super. »

Un éclat de rire fusa derrière eux. Une femme en robe rouge s’approcha des deux pages et leur tapota la tête de son éventail.

Mince, voila la baronne !

Elle se hissa sur la pointe des pieds pour observer de qui ils parlaient. La pauvre, depuis la disgrâce de la marquise – qui n’osait plus paraître à la cour – elle se retrouvait bien seule. Un pantin de paille est toujours utile à côté de soi.

« Peuh, lui. Il a refusé un titre, il n’est pas net. Ne vous en approchez pas, on ne sait jamais. Vous savez ce qui se raconte en ce moment ? Que le chevalier Datant fait une enquête sur lui. »

« Ah bon ? Il a le droit, ma Dame ? »

« Rien ne l’en empêche, petit. Ca nous donne de quoi discuter en tout cas. Je me demande ce qu’il espère trouver, tout le monde sait qu’il a passé sa vie au monastère, avant d’en sortir ! Ca lui a bien réussi d’ailleurs, d’en partir, vu le rang qu’il a atteint ici. »

*Un nouveau coup d’œil au ministre leur apprit qu’il avait mis un terme à la conversation. Son secrétaire venait de lui apporter une pile d’ouvrages, qu’il alla offrir au fils de Sinriia. Il lui murmura quelques paroles et repartit en silence pour discuter avec le marquis de Barenton. La baronne de Montolivier éclata d’un rire sonore, couvert par la musique. *

« On raconte qu’il a fait grimper Barenton au marquisat. Et il reste incapable de s’offrir la noblesse. Amusant. Bon, retournez en cuisine vous deux ! »

*Les deux garçons repartirent sans demander leurs restes. En passant près des portes de la grande salle, ils entendirent brièvement quelques échanges entre la Chancelière et son fils. *

« Qu’est-ce, Val’raen ? »

« Un présent du Consul. Ce sont des livres qui traitent d’histoire, de géopolitique et autre. »

*Ils ne purent continuer à laisser traîner leurs oreilles car déjà la baronne les rejoignait… *


Post by Anonymous - May 26, 2008 at 10:41 PM

Ahhhh quel mascarade désolante à regarder. Félix, qui avait été mandaté pour surveiller le fils de sa suzeraine, la chancelière, préférait en effet garder un oeil sur lui que sur toute l'opulence et la démesure de la cour. Il était armuré d'une simple cotte de maille en Sylveron, bien brillante pour cette occasion, avec pour chef un joli calot noir, agrémenté d'une plume bleue de perroquet.

Il continua donc son travail alternant entre surveiller son protégé ainsi que sa Suzeraine, bavardant seulement si on lui adressa la parole.


Post by Sinriia Mel'Viir - May 28, 2008 at 6:30 AM

L’elfe noire étudia rapidement les livres que son fils tenait entre ses mains d’un regard curieux. Ce qui eu rapidement pour réaction de la faire sourire brièvement. Elle se doutait bien que son fils avait fait bonne impression lors de sa première rencontre avec le consul, mais pas au point qu’il lui arrache des mains en venant le recruter aussi tôt dans son jeune cheminement.

La chancelière retourna aussitôt à ses quartiers suivit de son jeune fils. Elle offrit au passage la possibilité à son écuyer de prendre congé pour le reste de la soirée. Le remerciant pour ses loyaux services.


Post by Anonymous - May 28, 2008 at 7:46 AM

S'inclinant poliment, il annonça son instant de rester au bal quelques temps encore, probablement pour profiter du buffet qui proposait une myriade de plats dont il rêvait de goûter et assurer la sécurité générale par le fait même.Il annonça à sa suzeraine qu'il serait a son manoir pour le reste de la soirée si jamais elle avait besoin d'aide.


Post by Thomas Bolton, Emp - May 30, 2008 at 7:30 PM

Le rythme était plus soutenu cette fois-ci. Des percussions sur lesquelles frappaient frénétiquement des musiciens de l’Union des Gitans, accompagnés du son hystérique de plusieurs violons et la danse devint soudain beaucoup plus énergique. Les plus jeunes occupaient la grande piste de danse où ils auraient l’occasion de s’épuiser toute la nuit – à la grande joie de leurs serviteurs, qui pourraient enfin se reposer.

Une fois n’est pas coutume, la baronne de Montolivier démontrait ses talents en la matière. Sa splendide robe de soie écarlate, agrémentée de dentelles de Posdrenia virevoltait parmi ses courtisans. Ces messieurs s’octroyaient quelques minutes avec telle cavalière, avant de l’offrir à son voisin. C’était l’attraction de la soirée, celle qu’il fallait à tout prix avoir à ses côtés. Ascension fulgurante depuis la mort de sa mère et le phénomène s’accroissait depuis que Geraudour ne paraissait plus à la Cour.
Le chevalier de Delbad la fit tourner sur elle-même. Par convenance, elle le gratifiait d’un rire cristallin. Il fallait montrer qu’on s’amusait, en toute circonstance.

« Baronne, quel plaisir de vous voir dans cet état ! Vous êtes resplendissante. Ca change de madame de Geraudour. »

*Elle lui lança un regard malicieux, qu’elle accompagna d’un clin d’œil coquin. *

« De qui ? »

*Un ricanement amusé lui répondit. Le moment était venu de changer de partenaire. Le comte de Hume, cette fois-ci. *

« Madame, le rouge vous va à ravir. Vous parliez de Geraudour, qu’est-elle devenue ? »

« Oh, Votre Grandeur ! Vous n’avez pas encore vos vues sur la marquise, j’espère ? »

*Son interlocuteur se renfrogna, piqué au vif. *

« Trouvez-en une autre, elle n’est plus rien désormais, elle est destituée. Et vous savez par qui ? »

*Petit pas sur la gauche, petit pas sur la droite, levé de jambe droite… *

« Par le ministre Bolton. C’est lui qui a lancé la procédure. Encore. Prenez garde à vos fesses, il risque de faire pareil ! Heureusement que j’ai la gestion de mon exploitation vinicole, monsieur le comte. »

*Une nouvelle fois, le rythme indiquait un changement de partenaire. Les grandes portes s’ouvrirent au même moment pour laisser paraître Orth Usk, le Chevalier-Capitaine. La baronne laissa échapper un hoquet et se laissa conduire par son nouveau cavalier, un quelconque marquis dont elle ne connaissait pas le nom. Ca ne l’empêcha pas de lui murmure hargneusement dans l’oreille des paroles acides. *

« Ah, pas lui ! Un hybride ! Et pas n’importe lequel. Qu’on ouvre les fenêtres, ça sent mauvais. Vous savez ce qu’on dit ? Qu’il est en couple avec une humaine. »

*Le marquis écarquilla les yeux, visiblement rendu muet par la révélation. *

« Mais… ça se reproduit aussi sans violence ? Sacrebleu, baronne, vous m’en apprenez de belle ! On devrait les stériliser, pensez-vous. »

*Les messes-basses continuèrent toute la soirée. Oh, il ne fallait pas croire que ces préjugés étaient réservés à la noblesse. Ils étaient formulés ici avec plus de… subtilité ? *


Post by Thomas Bolton, Emp - December 21, 2008 at 3:30 AM

Une nouvelle fois, une splendide et luxueuse réception fut donnée en l’honneur de la Couronne. Des sommes folles avaient été dépensées pour permettre à l’aristocratie du pays de profiter d’une seule soirée dans un confort que même le plus riche des bourgeois ne connaîtrait jamais. Une nouvelle fois, la bataille des préséances était livrée. Les nobles jouaient des coudes pour prendre la première place, arguant de-ci de-là avoir plus de prestige que son voisin.

« Mais enfin, je suis marquis de Morendour ! Laissez-moi passer avant, que diable ! »

« Impossible, monsieur est duc de Bengaillard, son rang lui accorde la première place. »

Le marquis devint rouge pivoine, une veine commença à palpiter à sa tempe.

« Mais, mais ! Voyons ! Vous oubliez que je suis cousin au quatrième degré par ma femme de l’oncle de Sa Majesté l’Impératrice ! »

Le héraut, qui commençait à bien être habitué de ce genre de comportement détailla un long moment le noble d’un regard blasé.

« Montrez-moi le document du Généalogiste Impérial et je vous laisserai passer en premier, monsieur le marquis. »

Ce dernier grogna, cracha de rage toute sorte d’insultes incompréhensibles et retourna derrière le duc qui exultait.

Dans la pièce, déjà la fête battait son plein. Tous les officiels du royaume étaient aux premières loges pour écouter la musique gracieuse et admirer le spectacle des troubadours. Des femmes agitaient violemment des éventails en riant aux éclats. Sans doute des ragots. De l’autre, des précepteurs impériaux discutaient politique. Il y avait de tout !

L’Intendant Bolton se tenait debout près du trône de l’Impératrice. Parfois, ils s’entretenaient brièvement. Un mot à l’oreille, un hochement de tête, une remarque, un sourire. Le Prince-Consort, dans toute sa splendeur, balayait la salle du regard d’un air sévère et digne. Durant un instant, il alla s’entretenir avec deux de ses conseillers privés.

Le premier ministre le suivi en silence de sa démarche réglée comme une horloge. D’un geste vif, il attrapa une coupe de champagne qu’un serveur apportait sur un plateau d’argent. Alur’Indel, l’apercevant, lui fit signe de s’approcher. Une discussion à voix basse commença alors. Il faut dire qu’elle n’était pas particulièrement confidentielle. Après tout, ce n’était pas le lieu.

Une comtesse un peu curieuse dont l’oreille traînait put en profiter tout son saoûl.

Chacun retourna alors à ses occupations. Durant la soirée, cependant, une rumeur se répandit comme une traînée de poudre…

« Mais si, je vous jure ! Je l’ai entendu de mes propres oreilles ! Trois d’un coup ! »

« Autant ? Mais vous délirez, très chère ! Cela ne se peut ! Mais de qui se moque-t-on, à la fin ? »

« Ne me parlez pas comme ça, baronne, si je le dis c’est que c’est vrai. Et en plus, pas n’importe qui, ça va même toucher la haute aristocratie. Le Prince a réussi à faire céder Sa Majesté, apparemment, il a obtenu trois destitutions. »

« Trois ? Lesquelles ! Donnez-nous des noms sinon ce n’est pas drôle. »

« Les baronnies d’Estrée et VonBrochert. Par contre, j’en connais une qui va déchanter. »

« La duchesse Recaedre ? Ca alors ! Elle aussi, elle va sauter ? »

« C’est ce que le Prince a dit. Sa Majesté hésitait pour les services rendus par son mari, mais apparemment, le Consort a gagné la partie. »

« Mais… et l’Intendant dans tout ça ? C’est sa fiancée, à ce qu’on raconte. Il a dit quelque chose ? »

« Je n’ai pas réussi à entendre ce qu’il a dit. Et puis pour comprendre ce qu’il pense c’est aussi dur que la lecture de l’ancien brégunien ! Je n’ai vu aucune émotion sur son visage. »

Et ça jasait, ça jasait. Est-ce que les rumeurs allaient se confirmer ? Ca, rien n’était dit. La comtesse avait peut-être imaginé des choses. Peut-être voulait-elle se rendre intéressante. Une chose était certaine, la noblesse serait vite fixée…


Post by Wilhelm VonBrochert, CP - December 23, 2008 at 2:58 AM

Le Baron VonBrochert, qui a son habitude était la frayeur des banquets et des bonnes mœurs, n’était pas très en joie ce soir la.
Avait il des problèmes ou avait il entendu ces rumeurs sur sa destitution ? Toujours est il qu’il restait dans son coin, a boire une bière horriblement chère, a faire pâlir un roturier, ne répondant même pas a cette magnifique serveuse qui lui faisait de l’œil.

Ce soir, il allait faire les commérages des couloirs, s’il ne se ressaisissait pas. Mais pour l’instant, c’est un homme muet, mais toujours aussi alcoolique, qu’on voyait dans un coin de la pièce.


Post by Thomas Bolton, Emp - December 28, 2008 at 1:30 AM

Une nouvelle nuit de célébrations commençait au palais de Systéria. Une file impressionnante de carrosses remontait toute l’avenue centrale de la porte de la Moyenne-Ville aux grilles du palais. Les armoiries frappées sur les portes de chaque véhicule semblaient se vouer une haine sans merci, ballotés par des avancées chaotiques. Les rouges vifs brodés d’or se mêlaient aux bleu ourlés d’argent ou aux verts et jaunes pâles. Barons, comtes, marquis et ducs, tout le gratin de Systéria venait assister à la fête.

Ou plutôt venait assister au spectacle. Un spectacle qu’ils n’avaient pas eu le loisir de contempler depuis un bon moment : un nouveau ministre venait d’être nommé ! Cela suffisait en soit pour déclencher un véritable engouement autour des rumeurs et ragots qu’une telle nomination pouvait créer. Les nobles se pressaient dans la Grande Salle comme des abeilles devant un pot de miel. Et ça cancanait, et ça papotait, et ça bourdonnait.

Soudain, le héraut déclara d’une voix sonore...

« Sa Magnificence le Marquis Thomas Halvadius Bolton, Intendant de l’Empire et Monsieur le Chef d’Etat-Major, Karl Franz. »

Les deux hommes pénétrèrent dans l’antre des courtisans. Le premier, rigide, la main gauche fermement posée sur le pommeau d’argent de sa canne, balayant la salle d’un regard gris sévère ; le second digne, emprunt d’une discipline toute militaire. Le brouhaha disparut d’un coup. Seuls les musiciens continuaient leur travail, une singulière mélodie s’échappant de leurs instruments.

Et lentement, très lentement, comme si rien ne s’était passé, les multiples conversations reprirent leurs cours. D’autres noms furent criés par le héraut.

« Monsieur Franz, je vous lâche dans la fosse aux lions. Bon amusement. »

Et c’est un sourire sans joie qui vint danser sur les lèvres du premier ministre alors qu’il s’éloignait déjà pour rejoindre un petit groupe d’officiel qui avait l’air moins… mondain que les autres.

A l’autre bout de la pièce, la comtesse de Satrian était en pleine conversation avec ses amies. Le terme est mal choisi mais c’est le plus proche qui puisse définir l’amitié dans la vie de cour. Bref, l’aristocrate s’éventait furieusement à l’aide d’un somptueux éventail de soie aux couleurs de son blason familial. Son regard d’un bleu profond ne quittait pas du regard le nouveau Chef d’Etat-Major. Episodiquement, elle lui lançait des œillades naïves.

« Alors comme ça, on nomme un bel homme à l’Etat-Major ? »

« Ne dites pas de bêtise, très chère, vous n’avez pas vu le torse de messire de Baudouin, pendant son entraînement ? », répliqua d’une voix aigüe la marquise de Gertainse.

« Mais je compte bien faire la comparaison, mon amie, j’y compte bien. », énonça-t-elle juste avant de s’esclaffer et de lancer un autre regard évocateur à Karl Franz.

« Enfin, beau ou pas, il faut bien reconnaître que l’on nomme n’importe qui au Conseil Privé ces derniers temps. Ca a commencé avec Bolton et ça n’est pas prêt de finir. De mon temps, les ministres avaient au moins des titres de noblesses ! », annonça d’un air pincé et outré la marquise.

« Vous n’avez pas tort, je vous l’accorde. Et ce n’est même pas un bourgeois, qui plus est, on nous fait l’outrage de nommer un pouilleux de l’Armée. Ils passent leur temps à se saouler et à glisser une partie des amendes dans leur poche… »

« En plus, vous savez ce qu’on raconte. Que c’est un ancien criminel. Qu’il a des contacts dans le monde de la pègre. »

« C’est à se demander ce que fait Sa Majesté. Des gueux nous dirigent, ma chère, des gueux ! Enfin… il faut reconnaître que c’est un gueux bien mignon.»

Et les éclats de rires montèrent aussitôt vers le plafond. Ah décidemment, la Cour ne changera jamais. Et le nouveau Chef d’Etat-Major, dans tout cela, s’en sortirait-il ?


Post by Yriel Asuryan, AdM - December 28, 2008 at 1:55 AM

Alors que le héraut venait d'annoncer leur arrivée, Karl Franz bomba le torse, tâchant de s'assurer une certaine contenance pour sa première venue dans cette salle remplie de nobles de l'empire, qu'il n'avait pour la plupart, jamais entrevus de sa vie.

La présence de l'Intendant à ses côtés à son entrée était une bonne chose. Si le regard des autres avait été durant la plus grande partie de son existence le cadet de ses soucis, il reignait dans ses pièces une ambiance troublante, où cela semblait-être la seule chose d'importance.

Alors qu'il s'attendait à une forme de... baptême de la part de l'Intendant, cette idée s'envola bien vite alors que Marquis Thomas Halvadius Bolton prenait congé promptement, le laissant seul face à d'innombrables regards indiscrets.

"Evidement..."

Bien que l'Intendant ne soit pas un homme désagréable, Karl Franz se rendait bien compte qu'il aurait été illusoire d'attendre de lui qu'il l'épaule dans son arrivée au palais. Tâchant de ne pas perdre contenance, il s'avanca dans la pièce d'un pas sûr et posé.

Croisant un groupe de dames parées de toutes leurs artifices et leur robes, sans doute à la toute dernière mode, son visage se crispa un instant. Sa réaction naturelle aurait été de prendre une mine dubitative, froncant les sourcils et dévisageant la dame d'un air mauvais, mais il savait qu'il entrait désormais un jeux tout autre.
Prenant sur lui, il s'efforca à un sourire, toute en inclinant légèrement la tête en guise de salut.

"Mesdames..."

Continuant son chemin pour saluer un des gardes, et afin de rencontrer quelques uns de ceux-ci, il s'attarda à discuter avec une garde impériale quelques instants de choses plus que banales. Il lui fallait trouver un interlocuteur dans cette salle oppressante, et il ne se sentait pas d'attaque à engager un marquis, ou autre comtesse. Il ne s'attarderait certainement pas ici beaucoup plus longtemps...


Post by Saevan Al Kazar, AdM - December 28, 2008 at 9:14 AM

Saevan était bien sure présent, un peu a contre-coeur. Mais les rumeurs aurait coulés a flot si il aurait briller d'une absence.

Il était assis a une table avec quelques nobles, verre de vin rouge a la main. Il prenais pars a une discution qu'il écoutais a moitié. Apparament la gazette avais sortit un nouveau torchon et c'était un beau sujet pour les ragots.

Encore une soirée qui n'allais pas entrer dans les meilleurs moment de ça vie.

Mais malheureusement pour lui et Franz aussi, c'était loin d'être la derniere..


Post by Thomas Bolton, Emp - May 29, 2009 at 6:09 PM

Le Surintendant Bolton venait juste de recevoir une lettre du Grand Chambellan de l’Impératrice. La missive qu’il lui avait envoyée une semaine auparavant avait porté ses fruits. Il délaissa alors les quelques affaires de seconde importance qu’il était en train d’examiner pour se rendre dans l’aile ouest du palais. Le premier ministre longea alors les remparts pour se retrouver devant une tourelle. Sur un des créneaux de pierre grise, une pancarte noire aux armoiries de sa famille indiquait que s’y trouvaient les appartements du duc Bolton.

Sèchement, il toqua trois fois à la lourde porte de métal. C’est un homme bien en chair et boudiné dans sa toge rouge sombre ourlée d’or qui lui ouvrit. Voyant à qui il avait affaire, il frappa rapidement dans ses mains.

« Allez, allez, monseigneur est arrivé ! Partez, nigauds ! », brailla-t-il d’une voix nasillarde auprès de quelques domestiques.

Thomas arqua un sourcil devant l’attitude de l’homme, qui finit par le saluer poliment.

« Oh, quel plaisir de vous voir monseigneur ! Venez, venez, tout est fin prêt. »

Le ministre franchit le seuil et pénétra dans ses appartements. Il détailla alors la pièce d’un regard sévère et particulièrement acéré. Après un long silence qui mettait mal à l’aise le Grand Chambellan, il prononça quelques mots :

« C’est vide. »

Le ton était glacial. L’homme en rouge pâlit instantanément. Il attrapa ses mains et se mit à les tordre, gêné.

« Hmm, mais hmmm… Je… hmm non. Nous nous étions dit que.. hmm et bien hmm, monseigneur possède des goûts simples, hmm hmm. Nous ne voulions pas surcharger la pièce tout simplement. Hmm hmm. Le lit, la cheminée, quelques bibliothèques suffisaient. Hmm hmm. »

« Qui est responsable ? »

C’était bien évidemment le Grand Chambellan qui avait prit toutes les décisions. Néanmoins, le comportement du duc ne lui laissait présager rien de bon.

« Hmm hmm. Le second chambellan, monseigneur. Hmm hmm oui, c’est ça, c’est lui. »

Thomas hocha alors la tête, assimilant l’information.

« Bien. C’est une excellente décision, je tâcherai de m’en souvenir pour son avancement. »

Le Grand Chambellan se maudit alors intérieurement et tenta le tout pour le tout.

« Puis-je ajouter qu’en fait, monseigneur, c’est moi qui ait prit la majeure partie des… »

Le regard d’acier du Surintendant l’interrompit. Continuer aurait été une erreur.

« Vous ferez condamner la pièce sous ma chambre. L’entrée et l'étage où dormir me suffisent amplement. »

« Hmm hmm, vous êtes sûr ? Cette place pourrait être très utile, monseigneur ! »

« Je n’ai pas pour habitude de me répéter. »

Et c’est ainsi que le duc et Surintendant Thomas Bolton prit possession de ses appartements au palais. Deux pièces simples, sans décoration luxueuse, pratiques et fonctionnelles. Un écritoire fut installé près d’une fenêtre pour les travaux nocturnes et quelques sièges furent installés à l’entrée. La seule petite note de goût résidait dans un superbe tableau représentant le port de Systeria à la nuit tombée, réalisé par le peintre Morvan d’Hérembourg.

Quant aux femmes de la noblesse qui se régalaient des ragots, elles n’eurent pas de mal à apprendre que le duc avait retiré ses possessions du Manoir Recaedre. Cela signifiait-il que le duc et l’ancienne duchesse allaient se séparer ? Même si ce n’était pas le cas, elles se faisaient une joie de disserter sur le sujet.


Post by Thomas Bolton, Emp - August 10, 2009 at 1:55 PM

Une nouvelle fois, la Couronne de Systeria laissa le palais devenir le théâtre d’une de ces réceptions dont seule la noblesse avait le secret. Et déjà, après le Grand Marché, une file de carrosse encombrait la grande avenue qui menait à la demeure de la famille impériale. Les membres de l’ancienne noblesse se pressaient pour profiter de ces soirées mondaines où les ragots se mêlaient aux discussions d’affaires et aux discours philosophiques.

Sa Seigneurie ne fit pas d’exception, il était bel et bien présent. Silhouette sombre, austère et ascétique, il évoluait d’un pas fluide à travers la foule d’aristocrates endimanchés. C’était à croire que sa penderie n’était remplie que de l’exacte réplique de cette toge au noir délavé. Ca changeait singulièrement de l’ancien Surintendant. Les plus anciens nobles regrettaient parfois la présence du Vieux Lion :

« Ah, je me souviens de Sa Grâce le duc Recaedre. Feu le duc avait du goût et savait se vêtir avec luxe. Souvenez-vous, mon cher, de ses atours richement ornés d’or. Oh, certes, il n’était pas facile à vivre, il ne fallait pas le contrarier, mais au moins il savait tenir son rang. », souffla une marquise à l’air sournois à son époux.

Bien entendu, le premier ministre avait vent de ces bruits qui courraient derrière son dos. A vrai dire, il avait vent d’à peu près tout ce qui se disait au sein de la noblesse. Au lieu de s’en offusquer il en jouait. De manière calculée, il dosait soigneusement certaines de ses apparitions et certains de ses mots.

A ce moment, il pensait à la convocation qu’il avait fait envoyer à la baronne. Sans en indiquer le sujet, il avait fait exprès de la faire venir en pleine fête. Et ce n’était certainement pas pour parler de l’empire, bien sûr que non. Justement, la petite silhouette de la demi-elfe passa la grande porte.

« Madame la Baronne Sarälondë Balgor, Grand Légat de l’Ordre du Soleil ! », annonça le héraut.

Tous les regards se braquèrent sur elle, les conversations cessèrent. C’était sa première véritable apparition en plein cœur d’une telle soirée. Déjà, Sa Seigneurie la vit porter la main à son lobe pour triturer sa pauvre boucle d’oreille. Le brouhaha des conversations rempli de nouveau l’espace alors que le duc s’avançait vers elle, toujours aussi froid.

« Il fallait bien vous y confronter un jour. Bienvenue dans la fosse aux lions. », lui murmura-t-il, se penchant vers elle avant de repartir flâner à d’autres occupations.

L’arrivée de la petite bonne femme déchaîna alors les passions.

« Rho, je ne pensais jamais qu’elle se montrerait ici. Depuis qu’elle a obtenu ses lettres de noblesse, elle n’a même pas cherché à se frayer à nous ! Et la voila qui arrive, toute fraîche et toute pimpante. Il faudrait qu’elle sache ce qu’elle veut ! »

« Toujours cette sale mèche blanche. Quand est-ce qu’elle décidera à se teinter les cheveux, celle-là ? Non mais je vous jure, c’est d’une vulgarité. Et ça la vieillit ! »

Un comte qui passait par là, un vieil homme jovial, en profita pour leur souffler quelques mots.

« Méfiez-vous, mesdames les vipères. Sa Majesté l’aime beaucoup. Je serais vous, je ferais attention à ce que je dis. »

« Ah mais mêlez-vous de ce qui vous regarde, Gontran ! »

Les messes basses sur la baronne Balgor auraient pu continuer longtemps si l’arrivée du chevalier Al Kazar n’avait pas dévier leur conversation…

« Non mais regardez-moi ça. Le chevalier qui se croit assez bon pour devenir le beau père du futur empereur ! Comment ose-t-il se montrer ici ? Quel toupet ! »

« Où est sa fille ? Je veux voir sa fille ! Elle l’accompagne ou pas ? Il y a trop de monde près de lui, je ne vois pas où elle se terre la petite peste ! »

Ah, décidément, les discussions de Cour ne changeaient jamais. Elles restaient en grande partie superficielles…


Post by Sarä Taur'Amandil, OdS - August 10, 2009 at 3:24 PM

Madame Bolt... Heu Balgor à la cour
Les idées loufoques des vipères de la noblesse

Un hurlement lointain.

C'est exactement ce que Sarälondë entendit dans sa tête alors que son nom fut prononcé par le héraut de la cour qui annonçait l'arrivée de la baronne à controverses de la citée. Quelle arnaque! Comment Thomas avait-il pu lui faire un coup pareil. Que croyait-il vraiment? Que Sarä était trop timide pour se pointer à la cour et qu'il lui faisait ainsi une fleur en la mettant contre son gré dans cette situation pour le moins imprévue? Où encore lui-même voulait être certain d'être en bonne compagnie lors de cette soirée? À la nature du fait qu'il se soit éclipsé quelques secondes après lui avoir souhaiter dans un murmure la bienvenue dans la fosse aux lions, une chose était sure, cette deuxième option n'était pas la bonne.

Pauvre petite subalterne qui s'attendait à passer une bonne heure à parler seule à seule avec le Surintendant assise inconfortablement sur un banc de bois minable. Vous savez ce genre d'honnête convocation qui ne vous conduisait pas tout droit dans une salle de bal bondée! Mais non, elle se retrouvait, elle, sa mèche blanche et sa vieille robe elfique, coincée à travers les vipères qui la méprisaient autant qu'elle-même pouvait le faire. L'expression sur le jeune visage elfique de la médecin de renom était délicieusement crispée. Elle avançait dans la salle avec cette attitude de petite animal perdu, affichant son sourire le moins radieux en plus de faire sonner dans un tintement sa boucle d'oreille, un tic nerveux qui s'était pourtant fait rare durant les derniers mois mais qui était revenu bien assez vite.

Était-ce un autre test que lui faisait passer Thomas Bolton? On se demandait bien, si c'était le cas, ce qu'il tentait de lui démontré à travers ce supplice qu'il lui faisait vivre.

« Ho mais vous avez vu cette robe! Aussi délavée que celle du Surintendant ma foi... C'est horrible. »

« D'ailleurs vous avez vu comment il s'est penché pour lui murmurer celui-là... Je suis presque certaine d'avoir vu un clin d'œil et elle, un petit sourire complice.»

« C'est sur qu'il a dut se pencher, regardez comme elle est petite! Je la croyais plus grande, la Grande Légat de l'Ordre du Soleil... »

« Pleins de rumeurs les entourent, surtout depuis que la supposée fiancée du Surintendant a été déchue de son titre de noblesse... À ce qu'il paraît, il entretient une relation secrète avec l'épouse Balgor. »

« À voir la manière dont il s'habille et elle aussi.... C'est crédible, ils manquent autant de goût l'un que l'autre! »

« Mais c'est pas très Thaarien pour une Grande légat de la sainte-guilde! Ho là là si cela venait à être prouvé... »

« Nous aurions sans doute alors un nouveau Surintendant qui sait s'habiller... »

Toute seule dans son coin, Sarälondë voyait très bien que plusieurs regards et murmurent traitaient de sa personne. Des dizaines de gens l'observaient, l'analysaient et surtout la jugeaient. Une coupe de vin en main qu'un servant lui avait donné au passage, appuyée contre une des larges poutres de la salle, la baronne se remémorait les instants les plus joyeux de sa vie, comme si elle était en train de mourir et qu'il était approprié de le faire. C'est alors que la médecin repensait au moment où elle avait gagné le titre de Grande ambassadrice, humiliant ainsi Morvan, que Saevan Al kazar avait fait son entrée dans la fosse. Il ne manquait plus que celui-là... Il semblait un peu plus sociable que la demi elfe qui daignait à peine répondre aux gens qui lui adressaient la parole dans une fasse courtoisie. Paralysée par la peur, ça la décrivait assez bien actuellement, cette petite femme elfique.

Gageons qu'une fois qu'elle aurait jugé le temps de sa présence adéquat, la baronne Taur'Amandil Balgor aurait tôt fait de retourner à son domicile, ou dans les appartements du Surintendant Bolton, si on en croyait les rumeurs...

Pauvre Sarälondë, elle ne semblait pas faite pour la cour avec ces vieilles robes elfique.


Post by Sarä Taur'Amandil, OdS - October 2, 2009 at 10:43 AM

Est-ce la drogue ou l'alcool?
De son plein gré au Palais

« Il vient un temps dans toutes les vies où il faut décidé de vivre ou de subir. Certains choisiront bien jeune l'attitude à avoir tandis que d'autres se feront plus latents et hésitants. Le parcourt de cette prise de conscience peut être sinueux, parsemé de collines et de vallons. Pour d'autres ce choix deviendra même une montage aux allures insurmontables. Cependant, ils seront souvent conscient au fond d'eux qu'une fois cette pente ardue escaladée, il sera plus aisé de porter un regard sur les horizons se dressant devant eux. Tant pour considérer en ensemble la route déjà accomplie que pour jeter un œil sur le lointain futur en envisageant le meilleur, en sachant à peu près quels chemins prendre afin d'aspirer à une once du bonheur tant chercher. Il ne fallait qu'à ces personnes déroutées que les outils nécessaires... Se faire tendre la pioche et la corde dont on a besoins et une petite poussée vers le haut. »

Trêve de bavardages sérieux, posons-nous à présent la véritable question importante. Où cette fois retrouverons-nous cette chère Sarälondë? À Sainte-Élisa en train de s'occuper d'un patient verruqueux, en mère dévouée en train de s'occuper de ses filles affectueusement pour une fois ou encore à s'occuper d'un petit servant malchanceux qui n'aurait pas fait ses tâches au temple? Rien de tout cela. Non, cette fois la demi elfe à la mèche atypique était assise devant sa coiffeuse pour... justement se coiffer. Mais pas de coiffer comme à tous les jours en lissant simplement ses cheveux. Non, elle essayait d'y accrocher une fleur désespérément. Ce qui était encore plus étonnant que cette misérable tentative, c'était la robe que la Dame Balgor portait. Un robe de belle facture, de la soie elfique superposée de manière complexe et brodée de fils d'argent par endroit. Une tenue sans froufrous inutiles mais néanmoins d'une délicatesse saillant bien à la réservée petite dame elfique.

Mais pourquoi Sarälondë Taur'Amandil Balgor, cette adepte de la vieille robe brune elfique était-elle en train d'autant s'appliquer à se faire.... belle? La réponse était aussi simple que surprenante, Sarä se rendrait de son plein gré à une des fêtes au Palais, vous savez celles qui sont données pour que la noblesse se rencontrent afin se dénigrer subtilement et cultiver les derniers potins croustillants de Systéria.. Malgré le profond illogisme de la dernière phrase indiquant que la baronne se rendrait bien habillée quelque part, c'était le bel et bien le cas!

Qu'est-ce qui lui prenait? Sans doute qu'une seule personne pourrait exactement répondre et peut-être même que cette personne serait là pour constater. Quoi qu'il en soit, malgré l'angoisse et les hauts de cœur que ça lui provoquait, le Hérault prononcerait l'arrivée de la Grande légat de l'Ordre du Soleil dans moins d'une heure.

Une paire de boucle d'oreilles finement travaillés et un superbe collier de Lumerca au cou... Sarälondë était presque méconnaissable ainsi coiffé d'un chignon lâche garnie de fleurs blanches. C'est même à se demander si elle s'était autant appliquée pour son mariage! Il y avait donc une femme sous ses belles tuniques brunes pas si belles que ça justement?

La baronne était prête à affronter le pire. Seule dans la fosse aux lions pour la seconde fois.


« Madame la Baronne Sarälondë Balgor, Grande Légat de l’Ordre du Soleil ! »

Et voilà...! Elle y était à présent. Une fois son nom clamée par l'homme, Sarälondë ne pouvait plus reculée. Naturellement son arrivé ne resta pas inaperçue. Immédiatement les rapaces et les vipères se mirent de la partie! Le comte Gontran tenta bien encore une fois les avertir que c'était une mauvaise idée.. Mais rien a faire! C'était plus fort que tout pour ces bonnes femmes de la noblesse Systérienne.

« Ha non mais ma parole vous l'avez vu! Elle essai de nous impressionner à présent... Elle doit attendre son comté depuis le temps, regarder là... »

« C'est mieux que la dernière fois en tout cas, mais toujours cette même mèche vulgaire! »

« Elle aurait pu se maquiller! Mais non elle veut nous montrer son petit teint elfique clair. »

« C'est pas comme si elle n'avait pas de cernes... Regardez moi ça... »

La petite Sarä craquerait-elle cette fois en allant se caché dans un coin reculé comme la dernière fois? Ça restait à voir... Quoi qu'il en soit elle était maintenant dans la salle de bal, pour faire face à la musique.


Post by Thomas Bolton, Emp - October 2, 2009 at 11:12 AM

La fête battait son plein un peu avant que la baronne Balgor ne fasse une entrée plus que remarquée. Les musiciens de la Fraternité laissaient leur musique colorer l’ambiance de ton vifs et chaleureux, pendant que des couples richement vêtus valsaient sur la piste de danse. Le Surintendant était près du trône de l’Impératrice, vide depuis le début de la soirée. Cybelle n’était pas friande de ce genre de manifestation, qui plus est lorsqu’elles commençaient à devenir régulières.

Il ne discutait pas avec les habituels officiels de la cité, qui cherchaient à s’entretenir avec lui pour gagner ne serait-ce qu’une once d’influence, un peu plus de richesse, une faveur spécifique. Ce n’était pas si improbable de penser qu’il avait dû tous les débouter dès la première partie de la soirée. Non, aujourd’hui, il s’entretenait avec divers érudits sur des sujets divers qui ne devaient concerner que les affaires intérieures, la géopolitique, etc. Autant de sujets qui pouvaient en dérouter plus d’un !

Et puis…

« Madame la Baronne Sarälondë Balgor, Grande Légat de l’Ordre du Soleil ! »

Tous les regards se tournèrent vers elle, y compris celui du premier ministre. De suite, il nota tous ces petits détails qui la changeaient de la tête au pied : bien coiffée, soigneusement vêtue et une expression sur son visage… une expression qu’il n’avait pratiquement jamais pu apercevoir chez cette femme timide et sensible. C’était à croire que leur discussion avaient porté leur fruit. Bien évidemment, pensa-t-il, ce n’était pas une apparition de ce type qui changerait la donne. Que donnerait Sarälondë sur le long-terme ?

Il lui accorda alors plusieurs minutes pour plonger dans la masse, alors que la musique reprenait de la vigueur et que les valseurs dansaient de plus belle. Sa Seigneurie interrompit alors la discussion qu’il menait puis s’éclipsa pour rejoindre la petite demi-elfe, qui pouvait sembler beaucoup plus intimidante qu’auparavant, sans son air négligé et sa vieille robe brune.

« Vous n’arriverez pas pour autant à apprécier la fête, malheureusement, baronne Balgor. », lui confia-t-il avec une lueur amusée dans le regard.

Il lui adressa alors un signe de la tête, qu’elle seule pouvait raisonnablement comprendre, comme s’il semblait satisfait de ces changements et qu’il l’encourageait à ne pas baisser les bras. Baisser les bras à quel sujet ? Ah ça, c’était un sujet qui ne les concernait que tous les deux. Et n’en déplaise aux mauvaises langues, ce n’était même pas des histoires salaces !


Post by Brehan de Nogar, OdS - October 2, 2009 at 12:30 PM

« Vous n’arriverez pas pour autant à apprécier la fête, malheureusement, baronne Balgor. »

S'il savait seulement à quel point. Et pour une fois, de Nogar lui accorderait sûrement raison!


Il l'avait vu, ainsi attriquée, sous ses grandes apparences, alors qu'elle était sur le point de se rendre au palais. Sans doute était-ce simplement un hasard, que l'Inquisiteur et Superviseur du Saint Ordre, se rendit au palais afin d'exécuter une ronde de vérification de ses confrères protecteurs qui assuraient de la sécurité du palais.

Les larges portes s'étaient ouvertes, en dévoilant ainsi nul autre que le Chevalier et Inquisiteur de l'Ordre du Soleil. Il portait son armure d'acier, ainsi que le fourreau de la Sainte Lame à son ceinturon. Quelle belle manière de se démarquer des autres, sans changer le moindre détail de soi-même.

Le héraut lui-même manqua l'annonce de l'arrivée de Brehan de Nogar, tellement il était stupéfait de voir l'improbable ainsi se présenter. Et ce un peu après l'arrivée même de la baronne Balgor.

-Le... le Chevalier Brehan de Nogar, Inquisiteur de l'Ordre du Soleil!

Ohh! Un inquisiteur. Ce titre qui pouvait donner froid dans le dos à bien des gens qui s'écartaient de la voie Thaarienne. Mais sûrement n'y avait-il rien à craindre ici, car tous ces nobles devaient être d'excellents Thaariens afin de porter leurs grands titres. Pourtant, il serait fort probable, qu'une personne en particulier dans l'endroit avait l'estomac noué en ce moment, n'est-ce pas Grande Légat?

Le regard clair de l'Inquisiteur se porta sur le héraut, et vient même lui sourire, d'une manière froide.

C'est alors que sous le regard de tous, un confrère protecteur vient à lui, visiblement pour le guider à celui en charge de la protection des lieux. Avant de le suivre, l'attention de Brehan de Nogar se leva en direction de la masse de nobles, donc certains avaient cessés de festoyer. Mais une, en particulier, pu sentir le regard clair et perçant de Brehan sur sa personne. Il s'agissait nulle autre que sa vieille amie la Baronne Balgor. Sans doute l'avait-il détaillé dans ses grands apparats, tel un (http://www.freemages.fr/album/animaux/paon_roue.jpg) qui se pavane afin d'impressionner les autres. Un fin sourire fit apparition aux lèvres de l'Inquisiteur alors que son regard croisa celui de Saralondë, avant de suivre son confrère dans un endroit reculé, à la rencontre du protecteur qui supervisait la sûreté des lieux.


Post by Sarä Taur'Amandil, OdS - October 2, 2009 at 6:57 PM

C'était bien trop parfait
Heurk, l'inquisiteur!

« Vous n’arriverez pas pour autant à apprécier la fête, malheureusement, baronne Balgor. »

Ces mots avaient pourtant fait sourire Sarälondë dans un certain amusement. Rien qui ne sortait de sa réserve naturelle mais tout de même! Ce sourire était suffisant pour soulever les regards de quelques pies avides de commentaires quelconques. Sans doute que les plus vautours d'entre-elles en informerait même l'ancienne Duchesse Recaedre, si ce n'est que pour l'agacer au plus haut point au détour d'une rue dans le quartier huppé de la Haute ville. Quoiqu'il en soit des folles idées de la noblesse, le surintendant avait raison, Sarälondë ne s'amuserait pas à cette fête, sa venue avait une toute autre signification. Si tout se passait bien ce serait un petit pas de plus accompli.

«D'être ici me donne mal au ventre je dois admettre, cependant c'est actuellement déjà mieux que la première fois. »

La demi elfe avait naturellement fait preuve de politesse en s'adressant à l'homme vêtu de noir qui se tenait à ses côtés. Était-ce un sous entendu au fait qu'actuellement Thomas Bolton se trouvait encore à cette fameuse fête? Allons donc, sans doute pas...! Peu importe. Sarä avait rejoint les discussions pointues qu'entretenait le Surintendant avec les plus érudits des nobles. La baronne n'avait rien a envier à leurs connaissances et ainsi elle pouvait avoir l'air le moindrement à l'aise en parlant. Tout allait bien, étrangement.

….Jusqu'à ce que le Héraut ne bafoue un nom très connu dans la citée...

« Le... le Chevalier Brehan de Nogar, Inquisiteur de l'Ordre du Soleil! »

L'effet avait été instantané sur le visage de la Grande légat. Les gens avec qui elle discutait aurait facilement pu observer cette moue de mécontentement crispé sur son jeune visage déconfit par l'arrivée de son confrère de l'Ordre. Inévitablement Sarä se tourna un peu la tête pour lui jeter un coup d'œil en espérant secrètement et vainement que l'homme n'était pas venu dans le seul but de lui gâcher sa soirée. C'est exactement à ce moment là qu'elle croisa le regard de son vieil ami le chevalier intimidant. Brehan faisait exprès! C'était sur et certain. Il ne s'agissait en rien d'un hasard. Non! Il s'agissait d'un autre épisode de harcèlement psychologique comme il savait si bien les faire.

Le petit paon avait rapidement croisé les bras et était difficilement revenue à la conversation même après que l'inquisiteur ait été rejoindre un autre protecteur. Sa posture n'était plus la même, beaucoup plus renfermée à présent. C'est comme si en un regard... Madame Balgor avait reçu tous les reproches du monde. La seule différence à d'habitude à ce moment là c'était le fait qu'elle était plutôt bien parée. Cependant ce n'était pas assez pour camoufler l'angoisse que lui provoquait de Nogar. Au bout d'un instant elle poussa maladroitement une phrase qui n'était qu'un prétexte pour se retrouver seule.

« Vous m'excuserez messieurs, je vais me chercher un rafraichissement... »

La demi elfe avait plutôt le goût d'être malade oui. Sa seule idée à présent était de trouver un endroit où avoir de l'air frais pour digérer le fait qu'elle avait été suivit par Brehan jusqu'au palais. Retournerait-elle à la fête à présent? C'était possible que non. Pas tant que l'inquisiteur roderait.

Une autre belle soirée...!


Post by Thomas Bolton, Emp - October 2, 2009 at 9:15 PM

La petite phrase de Sarälondë sur la fête ne décrocha pas une mimique de la part du Surintendant. Depuis toutes ces années, il la connaissait bien et savait que ce genre de manifestation la mettait mal à l’aise au plus au point. Néanmoins, cette fois-ci, elle semblait plus à l’aise. Ou tout du moins donner l’impression d’être à l’aise, parée de riches atours, le port majestueux. D’un geste de la main, il l’invita à le suivre pour rencontrer ses anciens interlocuteurs. Il la présentait à des gens importants, c’était une marque d’estime.

C’est alors que survint l’Inquisiteur. Sa Seigneurie ne lui adressa pas un regard, concentré sur le petit débat qui avait lieu dans son groupe de discussion. S’il s’interrompait à chaque entrée, il n’aurait de cesse de s’interrompre sans arrêt…

« Le... le Chevalier Brehan de Nogar, Inquisiteur de l'Ordre du Soleil! »

Quoiqu’il en soit, il ne put s’empêcher de jeter un bref coup d’œil à la baronne Balgor qui déjà affichait cette expression dont elle était coutumière. Cette moue de mécontentement, cette sorte de rictus amer brisait totalement l’effet qu’elle avait soigneusement entretenu depuis le tout début de la soirée. Et après quelques longues secondes, la phrase fatidique jaillit, celle à laquelle s’attendait le premier ministre dès que Brehan avait fait son apparition.

« Vous m'excuserez messieurs, je vais me chercher un rafraichissement... »

Alors qu’elle s’éloignait déjà à grands pas vers un coin vide de la grande salle, le duc s’éclipsa également et la suivit. Arrivé devant le buffet où le regard de Sarälondë fixait d’un air absent les plats de petits-fours étalés devant elle, il s’éclaircit la voix avant de braquer ses prunelles d’acier sur la petite demi-elfe.

« C’est exactement le genre de chose que vous devez changer et vous le savez. », lança-t-il d’un ton clair et tranchant comme un couperet.

Elle semblait hésiter sur la façon de lui répondre, aussi enchaîna-t-il directement.

« Vous pouvez repasser la porte et tirer un train sur vos résolutions ou les concrétiser. A vous de choisir, baronne Balgor. »

Sur ce, il la salua d’un bref signe de tête et retourna à sa conversation. Il la laissait seule. A quel but ? Simplement parce qu’il ne supportait pas cette faiblesse ? Ou parce qu’il voulait la tester, voir si elle pouvait avancer sans qu’il ne soit dans les parages, sorte de bouée de sauvetage à laquelle se raccrocher ?

Elle avait la réponse.


Post by Armika Recaedre, CP - October 3, 2009 at 1:17 AM

Armika avait depuis peu retrouver ses entrées à la cours. Elle ne les avaient jamais vraiment perdus, mais la honte d'Avoir perdu son titre l'empêchait de trop s'en approcher.
Quoi qu'il en soit, son mariage avec le Duc Bolton lui avait redonner un certain prestige, elle avait retrouver une certaine prestance, ses toilettes toujours aussi jolie, son maquillage toujours aussi impeccable, et ses discussions, toujours aussi intéressante lorsqu'on voulait lui discuter d'autre chose que de ragots. Certain stratège savait qu'elle ne parlait pas que de choses superficielles comme d'autre femme de noblesse.

Cette soirée là, elle portait une robe de couleur émeraude, qui faisait tant ressortir ses yeux. Ses bijoux étaient toujours hors de prix. Elle respirait la richesse et la suffisance. Elle était tout ce qu'une femme un peu moins bien nantis pouvait haïr.

Un peu plus loin du trône, Armika discutait avec le baron De Mariald à propos des derniers développement géopolitique. Ils en étaient à parler de Brégunia et de leur nouveau despote de roi, visiblement la population n'avait rien a en redire quand...

« Madame la Baronne Sarälondë Balgor, Grande Légat de l’Ordre du Soleil ! »

Quoi? Que faisait cette petite idiote ici? Oui, bien sûr, son titre était supérieur à son... pas de titre, mais quand même. Avec les rumeurs qui courait sur cette soi-disant Thaarienne et son époux, elle n'était vraiment pas piqué des vers pour se présenter à cette fête.
Bien sûr, comme tout le monde, ses yeux émeraudes se porta sur sa personne. Rapidement elle fît l'inventaire de sa toilette, et s'en étonna quelques peu. Mais contrairement à bien d'autre gens, ses yeux qui avait pris une teinte plus foncé chercha son époux. Elle le trouva une fraction de seconde plus tard à sa place habituel, près du trône. Elle eut un léger soupir de soulagement, à peine perceptible. Mais malheureusement pour elle, elle reteint aussitôt son souffle en le voyant scinder la foule pour rejoindre la Grande Légate. Puis ses mâchoires se crispa de manière perceptible, ses lèvres devinrent mince et presque blanche. Son voisin, qui l'avait bien remarqué s'abstint, bien heureusement pour lui, de tout commentaire.

-Le... le Chevalier Brehan de Nogar, Inquisiteur de l'Ordre du Soleil!

Il passa innaperçu à ses yeux. Elle n'avait que les yeux rivés sur le couple que formait la Grande Légate et le Surintendant. Elle remarqua sans le moindre problème l'expression de l'épouse Balgor lorsque le nom fût annoncé, les lèvre de Thomas dire... quelques choses. Elle les regardait toujours lorsqu'elle la vit s'éloigner vers les lieux d'aisances pour dame. Elle allait emboiter le pas de cette femme pour l'intercepter dans cette endroit, mais après seulement quelques pas... elle s'arrêta, interloqué.
D'ailleurs, plusieurs personnes la regardait à présent. Certains avait vu le Surintendant, et sa commençait a commérer. Armika Recaedre... cocu par cette femme à la coupe plus que... étrange. Vraiment, ce surintendant faisait beaucoup jaser.

Il fallait qu'elle se ressaissise. Il fallait qu'elle se voile le visage. Elle était habitué après tout, cela ne serait sans doute pas si difficile.

Puis, remettant son masque d'indifférence, un sourire des plus naturelle au visage, elle se retourna vers son Baron.
Puis, sur un ton qui se veux amusé elle lançât la boutade assez fort pour que les gens autours d'elle l'entendent.

Vous savez comment c'est! Il ne peut s'empêcher de travailler même lorsqu'il doit s'amuser. Se collège le tuera bien avant la vieillesse.

Puis les discussions reprirent. Mais toutes n'étaient pas éloigner du sujet principale de la soirée, soit la Grande Légate.


Post by Saevan Al Kazar, AdM - October 3, 2009 at 7:39 AM

Saevan avais passer la majeur partit de la fête a divers endrois du Palais mais pas au banquet. Il devais veiller a plusieurs détails concernant la sécurité. Mais tout ce qui se passait et les nouveaux arrivant finirent par lui venir au oreilles. Après s'être assurer de regler ses affaires, il ne se fie pas prier et s'invita a la fête.

- Le Chevalier Saevan Al Kazar de l'Ordre du Soleil!

Il fit donc son apparition dans la salle, avec un air satisfait au visage. Encore une fois rien de grave ne s'était passer et c'était exactement se qui caractérisait l'éfficassité de Saevan. De plus, sa simple présence pouvais servir a en décourager certains. Il marcha lentement en balaillant la salle du regard, souriant au dames, saluant les messieurs. Il semblait beaucoup plus a l'aise qu'une certaine personne. Il lui arravait souvent de faire des apparitions lors de ce genre de fête, mais c'était toujours un évenement en soit connaissant le Chevalier Al Kazar. Il pris le temps de s'arrêter devant la table ou était assise Armika, s'inclina lentement.

- Dame Receadre, vous ête d'une grande beauté comme toujours, je tenais a vous féliciter de vive-voix pour votre union. En retard me dirai vous, mais je préfere manifester ces émotions devant plutot que sur une simple feuille de papier ou par une autre personne.

Il se redressa, et s'excusa avant de les laisser, il savait très bien qu'Amirka n'allais pas s'interesser plus qu'il le fallais a lui. Mais elle n'allais surement pas refuser ce genre d'attention.

Le chevalier Al Kazar avait remarquer le Surintendant avec une dame fort bien vêtu près du buffet, bien que cela était interessant, c'était plus le buffet que Thomas qui l'avais attiré dans se coin de la pièce. Il ne pouvais pas resister a ce genre de luxe bien longtemps! Il s'avança donc dans cette direction.

Il ouvri les bras pour saluer Thomas d'une voix Chaleureuse.

- Mon seigneur Bolton! Quel joie de vous revoir.. et, oh? Mais c'est dame Balgor!

Ce n'était pas une mauvaise blague, il avais fallu que Saevan s'aproche pour pouvoir la reconnaitre.

- Par tout mes ancêtres, vous êtes d'une beauté éclatante.

Le Chevalier s'inclina devant elle. Tout le monde savait qu'il ne pouvais s'empecher d'agir ainsi devant de belle dames, même si c'était Saralonde! Il salua ensuite Thomas d'un geste de la tête et commença a parler tout en servant une assiête de crevetes et autres petits délice, c'était pour ça qu'il était venu au début après tout.

- Une autre soirée sans problèmes a mon actif, j'espere que vous profiter de cette belle ambiance et de tout ce beau monde!

Il se retourna vers la salle et se mis a regarder d'un oeil attentif la fameuse ambiance dont il venait de parler, surement était t'il près a jeter son assiête et a agir au moindre problème, mais pour le moment il se contentait de déguster et d'échancher quelque mots a ceux qui l'abordait.


Post by Sarä Taur'Amandil, OdS - October 3, 2009 at 10:18 AM

Armika et Sarä
C'est pas parce que ça rime que ça va ensemble

« Par tout mes ancêtres, vous êtes d'une beauté éclatante. »

Le compliment exagéré de Saevan Al Kazar, du moins au point de vu de Sarälondë ne la fit qu'à peine sourire et encore on sentait que c'était par pure courtoisie. Il l'agaçait à ce moment précis et c'était visible sur les jeunes traits de son visage elfique, bien qu'elle se contenait dans une expression plutôt lasse. Ses yeux clairs étaient braqués sur le Templier qui ne semblait pas l'impressionner pour deux écus. C'est à croire que le comportement un peu timide ne s'appliquait pas pour tout le monde que sa seigneurie à mèche blanche côtoyait.

Peut-être était-ce parce qu'il venait de déranger une conversation à saveur personnelle, même si dans les faits c'était sans doute mieux que Sarä ne tente pas de répondre à Thomas qui avait simplement... et parfaitement raison comme toujours. Elle en était consciente et c'est sans doute pour cette raison qu'elle ne fuirait pas la soirée, du moins pas encore. Après tout, la baronne avait fait un grand effort pour se retrouver à cette fête mondaine, il aurait été un peu stupide de déjà renoncer juste parce que l'inquisiteur de Nogar était venu la surveiller en douce.

Pour en revenir au chevalier amateur de crevettes, la demi elfe l'avait en aversion depuis des années et ce n'est surement pas le fait de se trouver devant la même table à buffet qui les réuniraient sous la bannière de l'amitié.

Alors que le Surintendant Bolton rejoignait à nouveau le groupe de gens importants qu'il avait quitté pour venir souffler un mot à la baronne, cette dernière restait un peu pantoise devant les petits fours toujours là sur la table, tous présentés de la manière la plus appétissante qui soit. Sarälondë était une personne particulièrement capricieuse au niveau alimentaire et à peu près rien lui plaisait. C'était ironique de voir la Grande légat de l'Ordre faire ainsi la fine gueule devant la crème de la cuisine Systérienne alors que des misérables crevaient de faim en basse ville. Enfin tout le monde a des défauts ne dit-on pas? Il fallait bien que madame Balgor en est au moins un...

Son regard inévitablement vint encore se poser sur Al Kazar qui se délectait toujours de ses crevettes en observant comme un professionnel l'activité à la soirée. Une chose était claire pour Sarälondë Balgor, elle devait absolument se tenir le plus loin possible du Templier, de peur qu'il ne retente une pitoyable tentative d'être aimable ou qu'il ne lui passe la bête idée de tenter de l'humilier. Il l'avait déjà fait par le passé en lui... Versant une bière sur la tête. Bien qu'elle ne le croyait pas assez stupide et débile pour recommencer à présent, il fallait mieux ne pas prendre de chance.

C'est donc ainsi que Sarä redressa la tête et reprit son rôle de paon, comme l'aurait si bien pensé Brehan de Nogar qui se terrait quelque part dans l'ombre de la salle de bal. Le mieux à faire à présent était de trouver au moins une personne qu'elle connaissait et à qui elle aurait quelque chose à dire. Pas lui... Pas elles, encore moins celui-là...! Il fallait qu'elle se décide car elle était consciente d'avoir l'air un peu rejetée à errer ainsi. N'avait-elle aucun ami?

C'est là qu'elle la vit... Armika Recaedre dans ses plus beaux atouts. Une superbe robe émeraude, de richissimes bijoux. Si Sarälondë avait attirée l'attention par le simple fait d'avoir soigné son apparence, la Recaedre elle l'attirerait toujours par sa splendeur.

Horreur! Sarälondë détestait Armika et s'était bien sur réciproque étant donné le racisme non dissimulé de l'épouse Bolton. Cependant la demi elfe ne savait rien de la jalousie maladive que portait l'ancienne Duchesse à son égard. Sarä était même à mille lieux de croire que les rumeurs salaces à propos de sa relation avec le Surintendant auraient été le genre de chose faisant sortir de ses gonds la magnifique Brégunienne.

Par contre, mine de rien, aller à la rencontre de cette femme odieuse était une bonne façon pour Sarä de tenir ses résolutions et tenter d'appliquer les conseils de Thomas Bolton. C'est donc d''un pas plus ou moins résolu la petite dame elfique s'avança jusqu'à Armika, saisissant une coupe de vin sur un plateau au passage. Naturellement l'alcool était pour elle-même... Une gorgée plus tard, Sarälondë était aux côtés de la femme redoutée et brisait la glace malgré son aversion pour cette prétentieuse de Briganne.

Haa... Pauvre baronne Balgor. Peut-être que... si elle l'aurait su à propos de la jalousie d'Armika, notre petite mouffette bien coiffée ne serait pas aller dire la pire des phrases à dire sur le ton le moins approprié qui soit. Le timbre de sa voix claire sonnait un peu faux, visiblement elle se forçait pour être un peu aimable sans être complètement et inutilement affable. Elle dit exactement...

« Madame Recaedre... Je ne croyais pas vous voir ici, je pourrai donc en profiter pour vous souhaiter... Mes sincères félicitations pour votre mariage avec le Surintendant. »

Dame Balgor était-elle sarcastique? Osait-elle venir ainsi narguer l'ancienne Duchesse en toute connaissance de cause? Disont que c'était discutable et que ça pouvait porter à confusion.


Post by Saevan Al Kazar, AdM - October 3, 2009 at 10:50 PM

Saevan avait été surpris de l'apparence de Saralonde, mais pas du tout de son comportement, c'était la personne la plus ingrate du pays après tout.

Mais il passa a deux doigts de s'éttoufer avec sa gorgée de vin lorsqu'il vu ou elle se dirigeait. Tout cela allais mal tourner, mais même si ce serait amusant, ce n'était pas le lieux ni le moment.

Il laissa son assiète sur une table.. ça vous montre a quel point il devenait sérieux. Ensuite il cibla un roupe de personne avec qui passer un moment, pas trop loin des deux tigresses.

On est jamais trop prudent et cette prudence était justifier si on connaissait mieux Amirka que dame Balgor semblait la connaitre.


Post by Armika Recaedre, CP - October 5, 2009 at 6:59 PM

On retenait son souffle. Tout le monde avait vu la Baronne se diriger vers l'ex-duchesse. Elle n'avait pas froid aux yeux visiblement. Personne n'était ignorant du caractère explosif d'Armika, une vraie bombe à retardement. Même le baron avec qui elle était toujours en discussion reteint son souffle en voyant l'épouse Balgor se diriger vers eux. C'est ce qui mis la puce à l'oreille de la nouvelle épouse, et c'est pourquoi elle se tourna pour faire face à la baronne Taur'amendil.

Ses yeux étaient légèrement plissé, ses mâchoires tendus, et ses yeux lançaient quelques éclairs. Ce qui, visiblement, n'empêchait pas la baronne distraite de les rejoindre.

« Madame Recaedre... Je ne croyais pas vous voir ici, je pourrai donc en profiter pour vous souhaiter... Mes sincères félicitations pour votre mariage avec le Surintendant. »

Sarcastique, Odieuse, elle voulait se moquer d'elle ma parole. Un petit cercle se créa autour d'eux sans réellement le vouloir. Tout le monde attendait le spectacle.
Et pourtant, c'est avec un surprise non dissimulé qu'Armika pris un ton affable qui ne lui ressemblait pas. Bien sûr son attitude contrastait légèrement avec ses propos, c'était à se demandait si elle faisait exprès ou si elle tentait réellement de se montrer aimable à son égard.
Quoi qu'il en soit, cela donna à quelques mots près ceci:

-Madame Balgor. C'est plutôt moi qui devrait se montrer surprise de vôtre présence en ses lieux. Nous n'avons guère l'habitude de vous y voir.

Puis, après l'avoir toiser de pied en cape elle ajouta:

-Vous avez un nouveau styliste? C'est merveilleux ma parole.

*Et le coup de grâce qui ne manqua pas d'assommer littéralement l'auditoire, de manière presque aimable elle entreprit une presque réelle conversation avec la baronne, incluant bien sur son interlocuteur plus tôt. *

-Vous connaissez sans aucun doute le baron De Mariald. Il est exportateur de nos joyaux Systérien. Nous discutions justement des conflits qui s'intensifie en Verte-Colline. J'nesstren Qu'ellar souhaite étendre leurs pouvoir au-delà de leur territoire actuelle. Mais Pilfo Piedsfournis et Velour Rusé ne compte pas se laissé faire aussi facilement. Nous en étions a nous demander si Sa Majesté Aldarik se mêlerait ou non du conflit. Malgré que pour l'instant le conflit n'est qu'embryonnaire. Je suis certaine que Messire le Duc aimerait grandement avoir vôtre avis sur le sujet. Je suis moi-même curieuse de la connaître.

Une légère moue interrogative se porta sur la femme. Plusieurs personnes avaient poursuivit leurs chemins, voyant qu'Armika ne sortait pas les griffes, d'autre étaient resté juste pour connaître la réponse de la baronne. C'était à se demander si Armika la testait avec cette question géopolitique. Ou peut-être tentait-elle simplement de se montrer aimable avec cette femme que son mari semblait estimé. Qui pouvait réellement connaître ses arrières pensés mise à part elle même... et sans doute son époux, qui sait le lien qui les unissait vraiment?


Post by Sarä Taur'Amandil, OdS - October 6, 2009 at 8:31 AM

Deux femmes brillantes!
Une amitié naissante...?

Haaa! L'amour entre femmes. Enfin...! Peut-être que Sarälondë ignorait tout de cette profonde jalousie qui habitait Armika Recaedre, cependant notre petite demi elfe à robes généralement brunes était loin de ne pas connaître les autres défauts flagrants de cette blondasse de Brégunienne. Un de ceux-ci, et sans doute le plus connu de tous, était sans conteste son racisme excessif. Armika en faisait preuve même devant les principaux concernés sans aucun remord ni aucun pitié. Recaedre détestait les autres races avec hargnes et encore plus les hybrides! C'était donc d'une profonde ironie que de l'entendre parler du pauvre sort des gnomes et des petites personnes des Landes-Unies.

Sarälondë n'était pas sans avoir remarqué qu'à présent, des regards supplémentaires s'étaient braqués sur elle. Peut-être est-ce uniquement à ce moment d'ailleurs qu'elle comprenait le malaise possible. Toutes ces horribles rumeurs en ville à propos d'elle et de Thomas Bolton. Rumeurs impossibles à faire oublier à travers les années. C'était certain que les plus vipères de la Noblesse s'y donnaient à cœur joie dans la déformation des faits et de l'histoire, voyant dans le moindre murmures un acte d'adultère.

Après avoir saluer poliment le Baron de Mariald qu'elle semblait connaître, Sarä entama une réponse à la question d'Armika et aussi à sa première remarque. Elle fit un peu outre le commentaire sur son style vestimentaire, y voyant sans doute un certain sarcasme malgré que son ensemble lui saillait bien, il fallait le dire. Répondre à cela était inutile et ne concordait pas avec ses nouvelles résolutions... L'ancienne Grande ambassadrice y allait avec un ton plutôt calme... Sa voix jeune et claire sonnait sans trop de prétention mais néanmoins elle semblait assez à l'aise avec le sujet. Après tout, elle avait passé un certain temps dans l'administration impériale. Bien qu'elle ne fut pas reconnue pour ses actions concernant la politique extérieur, il en restait qu'elle était au courant.

« Vous avez raison Madame Recaedre, c'est assez rare de m'y voir.

Concernant votre question, elle est intéressante. Le conflit, si vous voulez mon avis est plus qu'au stade embryonnaire depuis des années. Les gens de la capitale que vous nommée sont loin d'être de toute tendresse avec le peuple des Landes. Pilfo Piedsfournis et Velour Rusé doivent contenir la situation depuis longtemps... Peut-être commence t-ils à sentir que cette fois il n'y parviendront pas et que c'est donc pour cela que nous en avons des échos jusqu'à Systéria.

Le Bastion Berguenois de part sa position géographique est un peu plus divisé d'Udossta ce qui fait qu'on pourrait croire que le roi Aldarick n'ira sans doute pas se mêler de cette nouvelle situation qui prend place. En soit, ils vivent sur le même continent mais les landes commercent beaucoup plus avec Kar Bed’Joul, de ce fait ils sont alliés et il n'est pas si rare que le peuple des nains soit présent sur les terres de leur continent voisin pour un soutient militaire.

Cependant il ne faut pas oublier que le petit peuple des Landes-Unies est un gros exportateur de nourritures, d'ailleurs ce que vous soulevez laisserai à croire que le peuple elfe noir désire reprendre le contrôle de ce commerce ce qui est surprenant, mais pas impossible. De ce fait, peut-être que sa majesté Aldarick ne désirerait pas voir son peuple souffrir de la faim, on se doute bien que l'agriculture n'est pas leur fort dans le Nord... Leurs terres agricoles ne suffiraient pas à long terme.

Oui Aldarick pourrait finir par se mêler du conflit je pense. C'est une question qui demande réflexion, sans doute une analyse plus profonde que ce que je viens de faire également. Pour être honnête je n'ai que peu de temps depuis des mois pour m'intéresser à la politique extérieure, il possible que je sois dans l'erreur.

Je ne savais pas que tout cela vous intéressait Madame Recaedre, il est dommage alors dans le passé que vous n'ayez pas été de l'administration impériale à titre de diplomate. Vous êtes une femme brillante apparemment, bien que je n'en doute pas étant donné vos fréquentations.

Il me fait plaisirs aussi de voir que vous laissez de côté vos préjugés raciaux pour vous inquiétez de la situation ailleurs sur Enrya. Notre relation ne pourra que recommencer sur une meilleure note à présent.»

C'était un bel exposé, Madame Balgor... Resterait à savoir si l'ancienne Duchesse s'embarquerait dans une lutte de connaissance ou si plutôt elle tiquerait sur la dernière phrase de la baronne. Y avait-il un sous entendu? Ho surement..! Sarälondë restait donc là planté devant Armika.

La soirée ne dégénérerait peut-être pas finalement, Saevan Al Kazar resterait sur sa soif de sang et de cris!


Post by Thomas Bolton, Emp - October 8, 2009 at 11:52 AM

Pendant ce temps, Sa Seigneurie continuait de deviser avec ses éminents convives. Etait-ce une idée où l’avait-on vu lancer un bref coup d’œil à sa femme et sa collègue lorsqu’elles se saluèrent ? Sans doute. Toutefois, après ce petit geste, on ne le vit pas se soucier plus que ça de cette rencontre explosive. Il ne se concentrait que sur les érudits et diplomates avec lesquels il discutait depuis le début de la fête. Qu’Armika et Sarälondë s’entretue verbalement, ça semblait ne pas être un sujet digne d’intérêt pour lui. Et à juste titre, d’ailleurs !

Néanmoins, les choses en entraînant une autre, la conversation qu’il entretenait arriva à sa fin. Plutôt que d’en relancer une autre, de poursuivre sur un sujet similaire, ce petit groupe d’intellectuels se dispersa. Le premier ministre se permit alors un petit divertissement. Après tout, ce genre de soirée mondaine s’y prêtait plutôt bien, non ? Aussi le duc se rapprocha du duo de choc formé par l’ancienne duchesse et la nouvelle baronne. Discrètement, le son de sa canne étouffé par l’épais tapis qui recouvrait le planché, il s’avança derrière l’émissaire de l’Ordre alors qu’elle se lançait dans son long monologue…

Le regard vert émeraude d’Armika le repéra et le foudroya littéralement du regard. Sarälondë put alors imaginer que son exposé ne déchaînait que le mépris de la femme du Surintendant. Quant à Sa Seigneurie, justement, il ne répondit à ce regard que par son stoïcisme habituel, tout en écoutant avec intérêt ce qui se disait sur la politique de Verte-Colline. Et lorsque Sarälondë eut terminé, c’est un commentaire auquel elle ne s’attendait sans doute pas qu’elle obtint.

« Une synthèse digne d’intérêt. Vous survolez les points essentiels. Vous oubliez une variable très importante, néanmoins : le traité d’alliance que j’ai ratifié avec eux. Toute décision de déclaration de guerre doit être étudiée entre nos nations. Je n’en dis pas plus et vous laisse mûrir votre réflexion. », lança-t-il de son sempiternel ton monocorde.

Lentement, le Surintendant s’approcha de sa nouvelle épouse et se tint debout à ses côtés. Il se pencha alors légèrement vers son oreille, de manière à ce qu’elle seule puisse entendre ce qu’il lui murmurait :

« Ta jalousie n’a pas lieu d’être, Armika. Cesse immédiatement ce petit jeu, si tu ne souhaites pas sombrer dans le ridicule. »

*Puis il se redressa, toujours près d'Armika, prêt à participer à la conversation… *


Post by Armika Recaedre, CP - October 8, 2009 at 7:09 PM

Armika avait vu le Duc s'approcher dans le dos de Saralonde. Elle lui avait bel et bien lancé un regard noir qui s'était effacé aussitôt de son visage. Elle avait repris son masque tout sourire en écoutant la Baronne donner son avis sur le conflit. Mais elle s'était raidit à la fin. Quoi qu'elle garda son masque, son corps, ses yeux, son attitudes n'appréciait pas du tout les insinuations en publique. Thomas à ses côtés, elle ne savait trop comment réagir à la pique qu'on lui lançait. Elle aurait bien versé quelques gouttes de poison dans son verre. D'ailleurs, il serait aisé de payé un serveur pour qu'il le fasse.
À cette idée, l'ex-duchesse sourit intérieurement. Comme il serait doux. Mais malheureusement, sa ne pourrait être qu'en rêve pour le moment.

Puis, faisant fît de Thomas et de sa réplique, elle prit tout de même la parole. Bon, elle n'était plus de la noblesse, mais sa ne laissait pas le droit à cette petite sotte de baronne bâtarde de lui parler comme si elle n'était qu'une moins que rien. Son ton était pourtant badin, souriante, charmante, une vraie soie quoi. Peu de gens pouvait réellement savoir ce qui trottait dans sa tête à cette instant. Peut-être même que son propre mari ne s'en doutait pas. Mais qui sait ce que Bolton savait ou non??

Oh vous savez Baronne, les gens sont constamment sujet à changement. Systéria est ma patrie à présent. J'accepte bien volontiers ses nombreuses différences avec ma ville natale. Et je ne m'en porte que mieux à en apprendre d'avantage sur les races, aussi différentes soit-elle.
Et puis, la géopolitique à un impact directe, que nous le voulions ou non sur notre vie. Indépendamment de la race des gens qui vivent sur les autres continents. Tous le monde devrait s'y intéresser un temps soit peu à mon avis.

Puis, faisant profiter au cercle qui s'était former autour d'elles d'un sourire somptueux dont elle avait le secret, elle ajouta en boutade:

Et puis, n'est-il pas vrai mesdames qu'un homme peut vous changer de bien des manières!
L'important, Mesdames, c'est de leur faire croire qu'ils ont réussis, mais nous savons toute que malgré tout, c'est nous qui menons dans la chaleurs douillette de nos demeure!

Ne soyez pas offusqué Messieurs, ce n'est que pour rire! Vous le savez bien!

Quoi qu'il en soit, le mien n'a pu me rendre que meilleure, et surtout plus ouverte d'esprit face à la différence!

Quelque rire gras d'homme fusère, des rire de femmes s'y mêlèrent, quelques hochement de tête a tout vas. Visiblement, l'ex-duchesse savait comment attirer l'attention.
Armika pour sa part tourna des yeux rieurs vers Thomas, inclinant à peine la tête lui signifiant qu'elle avait bien compris. Le couple était plutôt mal assortis. Il était tellement étrange de les voir un à côter de l'autre. Lui, si terne et morne, elle flamboyante et nageant comme un poisson dans l'eau dans cette environnement qui était le sien. Quel couple sibyllin, mais le léger hochement de tête qu'ils avaient échanger était si... intime? Un Oeil bien aiguisé aurait peut-être pu se rendre compte que finalement, le Surintendant et l'ex-duchesse ne s'était peut-être pas marié que par arrangement. Qui sait...?


Post by Thomas Bolton, Emp - October 11, 2009 at 12:09 PM

Alors que l’ancienne duchesse parlait géopolitique, le Surintendant était resté près d’elle, arborant cette expression toujours aussi stoïque que d’habitude. Il ne changeait pas d’un pouce. Lorsqu’elle eut terminé, juste avant qu’elle n’adresse sa boutade sur les sexes au petit cercle qui s’était formé tout autour d’eux, le duc glissa quelques mots à l’adresse de cette nouvelle assistance. Maintenant qu’ils étaient mariés, Armika était redevenue le centre de l’attention. Et Thaar savait qu’elle allait bien en profiter !

« C’est une particularité de madame mon épouse. Son éducation, elle l’a faite seule, grâce aux livres. C’est une excellente autodidacte. En cela, je dirais que Systeria a su l’émanciper du carcan de son éducation brégunienne. »

Le ton était toujours aussi neutre. Nul doute que deux types d’interprétation pouvaient avoir lieu. La première interprétation, négative, énonçait que c’était une attaque contre son épouse. La seconde, positive, y voyait une série de compliments à l’adresse d’une femme qui avait su se forger sa propre vision du monde et développer son sens critique.

Laquelle était la bonne ? Difficile à dire, bien évidemment. Le couple aimait tant entretenir un certain mystère autour de lui : mariage d’intérêt ou mariage d’amour ? Dans quel but ? Ca, c’était un autre sujet. Quoiqu’il en soit, Armika savait seule ce qu’il en était…

Puis finalement, vint le moment du trait d’esprit sur la différence des genres. Ca n’arracha ni un sourire ni un rictus amer sur les lèvres de Sa Seigneurie. Le mari de cette ancienne brégunienne appréciait-il ou non la remarque ? Là encore, ça faisait partie de cet épaisse aura énigmatique dont s’entourait le couple. Les actes, néanmoins, parlaient pour eux-mêmes. Armika avait changé depuis qu’ils étaient ensembles.

Alors qu’elle le regardait, une lueur malicieuse illuminait le regard du premier ministre…


Post by Sarä Taur'Amandil, OdS - October 14, 2009 at 7:19 PM

Les gravures mentales
*Et les œufs farcis *

Sarälondë avait rit de manière modérée après la boutade d'Armika Recaedre à propos de la place des hommes dans une maison. C'est bien bête mais ce n'était pas tout à fait le genre d'humour qui faisait rire la baronne, alors elle se forçait un peu. Mais qu'est-ce qui faisait réellement rire de bon cœur Sarä mise à part ses propres blagues de médecin franchement douteuses? Elle n'était pas une référence quand venait le temps de tester une plaisanterie et ça, on lui avait déjà reprocher. Quoiqu'il en soit, ce n'était pas là le plus important!

Non ce qui était important actuellement étaient chacune des paroles d'Armika qui se gravaient dans l'esprit de Sarälondë. Cette dernière n'avait pas l'intention d'oublier un traitre mot de ce qui se disait à cette soirée tellement elle restait convaincue que cette blondasse de Brégunienne n'avait pas vraiment changée. Ces petites mimiques faciales agacées, se ton franchement trop aimable, il ne fallait pas prendre la Grande légat pour une valise, puisqu'elle n'en était pas une. Néanmoins une parcelle de doute subsistait. Il était possible que la relation de Recaedre avec Bolton lui ait ouvert un peu plus l'esprit sur ce monde et ce qui le constitue... C'était un maigre doute qui laissait sur le visage de la dame Balgor une expression posée et pensive alors qu'elle écoutait le couple prendre parole à tour de rôle.

Cette complicité entre l'ancienne Duchesse et le Duc était... Palpable. Était-ce parce qu'elle avait un œil aiguisé que la petite méchée blanche le sentait? La réponse se situait quelque part entre le oui et le non. Sans doute que si elle n'aurait pas eu la volonté de comprendre comment Thomas avait pu marier cette femme qu'elle jugeait antipathique, Sarälondë n'aurait pas vraiment décelé une quelconque complicité entre-eux, après tout le ton de Thomas ne différait pas vraiment de celui qui lui était usuel. Cependant, quand on cherchait à comprendre, pour une ou des mystérieuses raisons, c'est certain qu'on finissait par trouver quelque chose. Des murmures à l'oreille, le regard rieur d'Armika et cette lueur dans les yeux du Surintendant, tout pour lui lever son petit cœur de demi elfe?

« Systéria nous ouvre tous l'esprit à des degré différents je pense... C'est nécessaire et inévitable pour y faire sa place.»

Alors que Sarälondë parlait en réponse aux éloges de Thomas à propos d'Armika, quelque chose sembla attirer son regard. Ho! Mais c'était encore l'inquisiteur de Nogar! Il était en train de roder discrètement autour de la fameuse table à buffet. Ce n'était pas tellement surprenant pour la Grande légat qui connaissait le type d'alimentation de Brehan. De la moutarde et des épices, c'est à peu près tout ce que l'homme de foi avait dans son armoire au Fort Majère. Respectueusement, elle salua le couple, adressa plus spécifiquement un sourire qu'on aurait pu juger délicat à Thomas Bolton et ne s'attarda pas plus longtemps devant eux. Elle prit ensuite son courage à deux mains en se dirigeant vers le haut gradé de l'Ordre du Soleil. Après tout peut-être que sa première réaction en avait vraiment été une mauvaise... Et que Brehan de Nogar était vraiment là par hasard et non pas pour venir la surveiller.

Une fois près de lui, Sarälondë tint environ se langage. C'était très formel puisque depuis quelques semaines déjà, Brehan n'adressait plus la parole à Sarä si ce n'était que pour parler de l'Ordre du Soleil. Le timbre de sa voix était clair et posé, son regard limpide rivé sur cet ancien ami qui actuellement dégustait un œuf farci. Elle en profitait durant qu'il avait la bouche pleine d'autre chose que de son mépris à son égard.

« Inquisiteur de Nogar... Tout ce passe bien au palais actuellement? »


Post by Brehan de Nogar, OdS - October 17, 2009 at 2:15 AM

Discussion imprévue
Ambiance sonore(désolé..!)

*« Inquisiteur de Nogar... Tout ce passe bien au palais actuellement? » *

Il demeurait de dos. L'Inquisiteur ignorait-il sa Grande Légat? Ou bien, ne l'avait-il seulement pas entendu? C'est après huit secondes, exactement, qu'il pivota vers elle, sans doute au moment ou elle froncerait les sourcils.

C'est une vision plutôt étrange qui lui fut donné de Brehan de Nogar. Vestige d'un petit cornichon mariné en main, l'Inquisiteur semblait encore avoir la bouche pleine, comme s'il aurait glissé dans sa gueule d'Inquisiteur un pauvre œuf farcit, pour dissimuler son crime.

C'est avec un air ferme, et un peu froid, il terminait de mâcher le tout en détaillant la Baronne Balgor, de la même manière, qu'un adolescent tente d'assumer une bévue commise. Mais c'est avec une certaine dignité qu'il se reprit, en prenant parole d'un ton calme et ferme- une fois après avoir avalé le tout bien sûr:

-Évidemment. Car notre devoir en est de tel.

Avait cité l'homme avec une certaine assurance, alors qu'il tenait sa droite posture au sein de l'armure d'acier qu'il portait. Son regard clair venait détailler Saralondë, presque de la même manière qu'on détaille un inconnu qui nous aborde, la première fois. Un silence plana- entre eux, car l'endroit n'avait rien de silencieux, avec tout ce brouhaha. L'homme rajouta alors:

-Je ne savais guère que la Grande Légat savait aussi bien s'adapter dans un tel endroit.

Il vient balayer le déguisement de petit paon de celle qui fut son ancienne amie, et d'un ton calme, ferme et même un peu froid, comme à son habitude il prit parole:

-Peut-être aurais-je me vêtir de la sorte également, ainsi on m'aurait sûrement moins dévisagé. Quoi que ces trois vieillards, dix pas derrière vous, semblent vous dévorer du regard depuis que vous êtes devant moi. Entre ses dents il ajouta, avec irritation palpable. Et ça se prétend Thaarien.

Avant de lever un regard aussi tranchant que la Sainte Lame qu'il portait à son fourreau, en direction de ces trois pervers, au même moment que Saralondë pourrait les apercevoir.

Au même instant, un homme plus jeune s'était approché d'eux, et s'était immobilisé tel un piquet. Les sourcils de l'Inquisiteur se froncèrent alors qu'il darda son regard en direction de celui-ci:

-Je...hmm.. je désirais demander à la baronne si elle voulait m'accorder cette danse.

La gueule de l'Inquisiteur sembla se crisper d'irritation, alors qu'il porta la clarté de son regard en direction de Saralondë. Visiblement, ils n'auraient le temps de s'entretenir, dans un tel endroit, à moins que...


Post by Thomas Bolton, Emp - April 8, 2010 at 11:11 AM

Plusieurs mois plus tard, après des dizaines de réceptions mondaines et de bals pompeux, un nouveau sujet de conversation démangea les multiples commères qui paressaient dans les couloirs du palais. Alors qu’elles piaillaient dans la salle du trône, devisant avec passion sur les nouvelles modes bréguniennes, le Surintendant fit son entrée. Tous se turent. On avait beau avoir l’habitude de le voir au palais, on avait beau connaître sa silhouette austère et son regard d’acier, il était toujours aussi difficile de ne pas faire attention à lui.

D’un pas lent et régulier, il se dirigea vers les trônes et grimpa sur la première marche de la petite estrade. Il n’allait jamais tout en haut, son rang ne le lui permettait pas et il respectait scrupuleusement cette règle sociale. Il se retourna alors, embrassant la vaste pièce du regard, quand la marquise Mel’Viir fit son apparition. Les conversations étaient toujours en suspend. Il faut bien avouer qu’elle en imposait aussi, avec son air hautain et son regard qui vous glaçait le sang. Elle alla se placer juste devant le premier ministre.

Ils étaient devenus le centre de l’attention.

« Marquise Mel’Viir, à genoux. »

*L’elfe-noir s’exécuta, pendant que des murmures étonnés commencèrent à s’élever lentement dans la salle. Ils restaient pour le moment assez bas, pour ne pas attirer les foudres du duc Bolton. *

« Je suppose que vous savez aisément pourquoi vous êtes ici. Vous y avez prêté trois fois le même serment, tout comme moi. Je ne vous ferai pas l’injure de vous le demander à nouveau. »

Les messes basses augmentèrent d’un ton. Autant au début ce petit spectacle laissaient les observateurs dans l’expectative, autant les dernières paroles du Surintendant dissipèrent les quelques doutes qui étreignaient les convives.

« Vous avez de nombreuses fois prouvé votre implication au sein de la cité. Vous vous êtes érigé en soutien sans faille de Sa Majesté l’Impératrice. Vous n’avez jamais cessé de participer activement à la vie de l’Empire. C’est pourquoi, en vertu des pouvoirs qui me sont conférés par Cybelle Ière, je vous fais duchesse. »

Le ton était froid et monocorde, comme à l’ordinaire. Sinriia restait immobile et attentive. Après cette brève nomination, Thomas lui présenta sa main où trônait un anneau d’argent simple qui portait son sceau. Elle l’embrassa, respectant la cérémonie officielle. Logiquement, ce devait être la chevalière des De Systeria qu’elle devait embrasser.

« Relevez-vous, duchesse Mel’Viir. Félicitations. »

Non, le premier ministre n’en démordrait pas : il n’y avait strictement rien de chaleureux dans ces félicitations. Il descendit ensuite les marches, échangea quelques mots avec la nouvelle duchesse et ces derniers se séparèrent. L’une retournait au Temple tandis que l’autre se dirigeait vers son bureau.

Et peu de temps après, dans la salle du trône…

« Non, mais vous avez vu ça, comtesse ?! »

« Evidemment, marquise. Je ne suis pas atteinte de cécité ! »

Son interlocutrice laissa échapper un petit cri sonore, mécontente de la pique qu’on venait de lui envoyer. L’autre commença à agiter furieusement son éventail.

« Sa Majesté lui a laissé anoblir quelqu’un ! Tout de même… »

« Elle est à l’Académie et vous connaissez les mages… Je ne les imagine pas faire une cérémonie de cet acabit dans leurs locaux ! »

« Oui, mais enfin. C’est quand même le privilège de la Couronne ces choses-là ! Je suis choquée. »

« Et bien choquée ou pas, vous ne pouvez pas y faire grand-chose. »

L’autre leva les yeux au ciel, offusquée. Puis, après quelques minutes de silence, elle rouvrit la bouche, regarda sa comparse et esquissa un sourire mesquin.

« Vous savez que le bleu ne vous met absolument pas en valeur ? Ca fait ressortir les rougeurs de vos joues d’une très vilaine manière. »

Au moins, elle avait pu se défouler. Et pendant qu’un crêpage de chignon venait tout juste de débuter dans la salle du trône, monsieur Cressen discutait avec son supérieur, dans cette pièce froide et austère qui servait de bureau au bras droit de Cybelle…

« On murmure sur votre passage, monseigneur. », lança poliment le petit homme.

Une lueur amusée brilla alors dans le regard gris du duc.

« C’est généralement une constante, Cressen. »

Le fonctionnaire laissa échapper un ricanement.

« Monseigneur n’a pas tort. Je voulais dire qu’on parle beaucoup de votre dernière action, monseigneur. »

« Eclairez-moi, en ce cas. »

« Il est de notoriété commune que c’est vous qui nommez les futurs nobles auprès de Sa Majesté, monseigneur. Désormais, on dit même que vous les faites, monseigneur. »

Les longs doigts fins du Surintendant effleurèrent la table de pierre, alors qu’un sourire sans joie prenait forme sur ses lèvres pâles. Ah, les rumeurs… Il s’en délectait littéralement. C’était un véritablement petit divertissement. Cressen n’eut aucune réponse à sa remarque. Que voulait bien dire cette expression sur le visage de son supérieur ? Se satisfaisait-il de ce qu’on disait sur lui ? Trouvait-il ce ragot d’un ridicule ? Ce ne serait pas l’air songeur du ministre qui laisseraient le secrétaire inférer quoique ce soit…


Post by Thomas Bolton, Emp - May 8, 2010 at 11:18 AM

Deux semaines plus tard, toujours au palais systérien, le Surintendant s’entretenait avec le Grand Chambellan. L’homme n’avait pas changé : toujours aussi gras, la lippe molle, vêtu de riches atours. Ses doigts boudinés ne cessaient de frémir, il se tordait les mains alors que le regard d’acier du premier ministre le fixait droit dans les yeux. Du mieux qu’il pouvait, il tentait d’éviter cette horrible pression, s'intéressant tantôt au plafond, tantôt au plancher, et finalement à droite, pour terminer à gauche. Mais chaque fois il ne pouvait s’empêcher de capter ces yeux inquisiteurs qui le glaçaient sur place ! Ca n’irait pas en s’arrangeant, la nouvelle qu’il l’apprendrait le laisserait dans un grand désarroi.

« Madame mon épouse attend donc une dizaine de serviteurs pour l’aider à transporter quelques meubles, chambellan. »

Le gros homme hocha la tête vivement, gêné.

« Mais hmm… Dix ? Vous êtes sûr, monseigneur ? Ce sera assez, vous pensez ? »

Le duc fronça alors les sourcils à la question.

« Je sais que madame Recaedre a la folie des grandeurs, toutefois je vous laisse comparer la superficie des deux lieux, chambellan. Nous n’avons pas l’intention d’en faire un garde-meuble. », lui lança-t-il d’un ton tranchant comme un couperet.

L’obèse voulu rajouter quelque chose, mais semblait hésiter. Sa Seigneurie remarqua son hésitation et l’incita à parler, donnant un coup sec de sa canne sur le parquet. L’effet fut immédiat : son interlocuteur sursauta en poussant un petit cri affolé.

« Heu… concernant la pièce unique que vous avez demandé, les travaux viennent de commencer. Ca risque de… hmm… comment dire ? »

Le Grand Chambellan s’interrompit. Annoncer à l’homme le plus froid de Systeria que ce qu’il avait demandé prendrait du temps ne faisait pas partie de ce qu’il aimait faire.

« Prendre du temps ? », ajouta Thomas en arquant un sourcil.

« Oui ! C’est exact. Mais, ce sont les ouvriers, le temps de retirer la colle du tapis. Et ensuite, vous savez, poncer et vernir à nouveau le parquet. Ca prend du temps… »

Alors qu’il prononçait ces paroles, le bonhomme ferma les yeux comme s’il s’attendait à recevoir une réplique cinglante du duc. Ce ne fut pas le cas. Le Surintendant acquiesça, le remercia poliment pour ses services et repartit à son bureau traiter les affaires courantes. Alors que notre austère personnage passa le seuil de la porte, l’obèse s’essuya le front et poussa un soupir de soulagement. Il avait réussi à s’en tirer !

Quelques heures plus tard, des serviteurs revinrent avec quelques meubles, dirigés par l’ancienne duchesse Armika Recaedre qui les conduisait jusqu’aux appartements alloués à la Surintendance. Toujours aussi sèche et dédaigneuse, elle les invectivait fortement pour éviter qu’ils ne brisent une chaise ou n’abîment une peinture à laquelle elle tenait beaucoup. Son arrivée fut bien évidemment remarquée. Sur son passage, d’ailleurs, les langues se délièrent.

« Oh, mais c’est madame Recaedre. Que vient-elle faire au palais ? »

« Ca ne vous semble pas évident ? Elle s’installe finalement avec son époux. »

« Comment ? Elle ? Vivre au palais ? Nous allons devoir la côtoyer tous les jours ? Lorsqu’elle était duchesse, soit, mais là tout de même, devoir supporter sa compagnie alors que ce n’est qu’une simple citoyenne, ce sera d’un ennui ! »

Une petite baronne dodue les rejoignit alors. Apparemment, elle avait croisé la femme du Surintendant dans les couloirs.

« Savez-vous qui je viens de voir ? », lança-t-elle d’un ton pompeux, comme si elle seule détenait l’information.

« Evidemment, sotte ! Qui ne l’a pas vu ? La Recaedre vient habiter au palais. », répondit hargneusement la marquise d’Argencourt.

La petite baronne fit une moue désapprobatrice. Elle qui était persuadée de pouvoir clouer le bec à ces horribles bonnes femmes. Cependant, elle n’avait pas dit son dernier mot…

« Elle a grossi, figurez-vous. Elle a maintenant une petite bedaine. Elle essaye de les cacher avec son corset, mais un œil avisé sait reconnaître ces choses-là ! »

Les deux autres se regardèrent, extrêmement étonnées. Puis elles fixèrent à nouveau la baronne de leurs grands yeux avides de nouveaux ragots. La marquise se permit tout de même de lancer sa propre hypothèse.

« Et bien elle profite, depuis qu’elle est avec son mari. Si elle continue comme ça, elle va finir comme Lucrèce ! »

Sitôt qu’elle eut prononcé ces mots, elle se tourna dans tous les sens pour voir si la grosse duchesse ne se trouvait pas dans les parages. On ne savait jamais avec elle, mieux valait se méfier. Surtout qu’elle avait le bras long !

« Pensez-vous ! Elle picore comme un moineau. Vous ne vous souvenez pas ? Quand nous dînions chez elle, elle ne touchait pratiquement jamais à son assiette. »

« La perte de son titre peut-être… »

« A moins que ce ne soit le fait de monsieur son époux… », gloussa malicieusement la baronne.

Un « Oh ! » d’exclamation s’éleva en chœur. C’était une des possibilités bien sûr. La savoir enceinte, elle qui détestait ça, avait de quoi réjouir ces mégères aux langues de vipère. Bien sûr, peut-être qu’Armika avait tout simplement grossi, ce n’avait rien d’étonnant pour une femme de son âge baigné dans un cadre de vie luxueux.

A minuit, le même jour, le Surintendant quitta son bureau pour se rendre dans ses appartements. Il fit quelques ablutions puis alla se coucher auprès de son épouse qui dormait déjà. Lorsqu’il se lèverait pour aller travailler, à 5h du matin, elle dormirait encore…


Post by Thomas Bolton, Emp - November 8, 2010 at 8:24 PM

Cela faisait de très nombreuses semaines qu’il n’y avait pas eu de festivités à la Cour de Systéria. Sa Majesté avait besoin de s’écarter un peu des soirées mondaines et à juste titre. De nombreux sujets la perturbaient, notamment l’affaire de la succession. Certes, elle n’avait pas réellement à s’en préoccuper étant donné que son premier ministre gérait tous les détails pour elle, mais le sentiment de décevoir ses enfants c’était quelque chose contre lequel il ne pouvait pas lutter. Cybelle devrait accepter l’amertume de Maemor. Bref, le temps s’était écoulé apaisant les peines, refermant les cicatrices. L’heure était à nouveau aux banquets auxquels la noblesse pourrait assister.

Les carrosses et destriers de tout le gratin de l’Empire se pressaient devant les grandes portes des jardins impériaux. Déjà, de la musique s’élevait de la grande salle, où les cuisiniers et commis de cuisine dressaient les grandes tables sur lesquelles ils déposeraient des dizaines de plateaux d’argents chargés de petits-fours et autres douceurs dont les dames raffolent –et les pique-assiettes plus encore ! Au fur et à mesure que les minutes passaient, les courtisans et autres officiels de la capitale arrivaient et prenaient leurs aises. Les tonneaux de vins commençaient à se vider. Lentement, mais sûrement.

Une heure plus tard et la fête battait déjà son plein ! La grande majorité des invités était massée dans la pièce et formaient déjà des petits groupes de discussion. Les plus téméraires se risquaient sur la piste de danse pour faire valser leurs partenaires au rythme d’une mélodie tantôt léthargique, tantôt dynamique. C’était une nouvelle composition que venait de fournir le Conservatoire. Une guilde mourante, mais qui avait su se montrer efficace pour mener certains projets. En somme, la soirée s’annonçait comme toutes les précédentes. De pures mondanités, des échanges souvent superficiels mais qui divertissaient la foule de courtisans.

Dans un coin de la pièce, assis sur d’épais fauteuils de velours colorés, des femmes discutaient. A en juger par leurs atours et la façon dont elles arboraient leurs masques de dédain, il devait y avoir parmi elles une baronne, une comtesse et une marquise. Ces dames péroraient.

« Regardez-moi ça ! Le Conseiller de Lucrèce qui vient à la soirée ! Il ne manque pas d’air celui-là. On a déjà assez d’elfes-noirs ici avec le couple Mel’Viir. Oh, et voyez comme il se goinfre, ce parasite. »

« Humff. Si ça ne tenait qu’à moi, je l’aurais expulsé depuis belle lurette. Qu’il retourne dans son pays d’arriérés ! »

La comtesse donna à la baronne un petit coup d’éventail sur le bras pour attirer son attention.

« En parlant des Mel’Viir, voici le baron. Vous savez ce qu’on dit, d’ailleurs ? Il semblerait que sa femme soit partie car il était incapable de mener à bien la bagatelle. », annonça-t-elle en ricannant.

« Ah bon ? Moi, je ne les aime pas, ces elfes-noirs, mais il est vrai qu’il a l’air d’avoir… de gros atouts. », répondit la marquise en frissonnant.

« Oui ! Elle serait retournée à Udossta pour se ramener un harem. Je ne donne pas cher de la peau de son époux quand elle reviendra. »

La conversation aurait pu durer beaucoup plus longtemps si la marquise Sarälondë Taur’Amandil ne venait pas de passer juste devant elles, discutant avec un des vieux érudits de la Confrérie.

« Pffff. Non mais regardez-la celle-là. Et que je fais mon intéressante, et que j’étale ma culture. »

Le petit groupe de harpie éclata de rire. Personne ne les remarqua, couvertes tant par le bruit des conversations que par la musique.

« On m’a dit qu’aux dernières nouvelles, l’Ordre n’avait plus assez d’argent. Ils n’assureraient plus la sécurité à Sainte-Elisa. Mais pour éviter un camouflet politique, marquise Couette Blanche aurait paré des patients dangereux d’armures de mauvaise facture pour qu’on croit que la sécurité est toujours assurée. »

« Oh ! », s’exclama la comtesse, complètement outrée par la nouvelle, qu’elle prit pour argent comptant.

De nombreuses autres hypothèses auraient pu s’élaborer si un événement particulier n’était sur le point de se produire. Le héraut donna de grands coups de bâton sur le sol pour attirer l’attention et annonça d’une voix forte et grave :

« Sa Grâce, le duc Thomas Halvadius Bolton et Mademoiselle sa fille, Evadne Bolton. »

Un silence pesant s’établit dans la grande salle. Seuls les musiciens continuaient à faire chanter leurs instruments. Tous les regards se braquèrent sur eux. Non pas sur le premier ministre, mais sur sa fille. Les rumeurs se confirmaient bien : il avait ramené un de ses enfants sur l’Archipel. Malgré toute cette pression, Evadne demeurait digne et droite dans sa robe noire. Ses longs cheveux d’ébène étaient soigneusement coiffés et contrastaient avec sa peau d’albâtre. De ses yeux émeraude pailletés d’or, comme ceux de sa mère, elle détailla la salle. Elle y entra en même temps que son géniteur.

Les conversations reprirent peu à peu mais tous les regards étaient braqués sur elle. On guettait le moindre de ses gestes, la moindre de ses paroles.

« C’est donc vrai ! Ils ont bien eu des enfants, alors ! »

« Evidemment, sotte. Vous aviez vu qu’elle avait le ventre gros, Armika. »

« Oui mais… on pouvait toujours se demander qui était le père. Quand on la voit, il n’y a pas de doutes. Ils ont la même posture. »

« Encore une psychorigide, tu veux dire ? »

« Cet air pince-sans-rire. Comme elle semble prétentieuse. Vous pensez qu’elle est aussi peste que sa mère ? »

Oh, les commentaires ne cesseraient pas de fuser, ce soir. Un nouvel arrivant dans la haute société systérienne, c’était un phénomène suffisamment rare pour qu’on en fasse le principal sujet de conversation. Et lorsqu’il s’agissait de la fille du Surintendant, le sujet n’en devenait que plus croustillant !


Post by Evadne Bolton - November 12, 2010 at 1:41 PM

Que dire de ce bal…? Aux yeux de plusieurs invités, il s’agissait d’un événement mondain parmi tant d’autres, mais pour Evadne, il était son tout premier à Systéria. C’était également son premier bal avec la noblesse. Il est vrai qu’à Medelia, les soirées en compagnie de personnalités de qualité, soit influentes soit intellectuelles, n’étaient pas rares, mais la noblesse n’était plus de ces contrées. Si certains reconnaissaient la jeune Bolton d’un simple regard, là-bas, il n’en restait pas moins qu’il ne s’agissait que de bourgeoisie. Ici, à cet événement précis, la noblesse posait sur elle des regards calculateurs et rapaces. Il ne lui restait plus qu’à se faire connaître et tâcher de garder la tête hors de l’eau suffisamment longtemps. La tâche ne devait donc pas être si difficile à accomplir. Enfin, c’est sans doute ce qu’elle croyait, avec sa posture aristocratique et sa retenue impeccable.

Lorsque le héraut finit de les présenter, lorsque les regards se braquèrent sur sa fine silhouette, elle resserra à peine le bras de son père. Elle aurait pu faire le même geste pour attirer son attention sur une personne sans se faire remarquer, ou pour lui faire savoir son soutien silencieux. C’était un geste imperceptible pour un œil extérieur, mais que Bolton remarqua sans trop de difficulté. Il aurait été aisé de la croire intimidée ou même troublée par cette scène et les commentaires à peines voilés. Evadne n’avait que seize ans, tout de même. Mais au murmure qu’elle glissa à l’oreille de son paternel, rien n’était moins certain.

« Il s’agit d’une bien belle arène, mon Père. Le combat risque d’y être amusant. » Susurra-t-elle à son paternel sans une once d’incertitude, la voix égale et assurée.

Le Surintendant n’eut pas le loisir de la perdre dans la foule, de la laisser seule dans cette fosse aux lions. À peine les conversations reprirent-elles dans un brouhaha florissant que la jeune Bolton salua sobrement son père, aussi expressive que ce dernier, pour s’éloigner de son côté. Elle était jolie à voir, avec ce petit air zantherien qui l’habitait. Pour cette première fois, Evadne avait choisit une robe d’un couturier local, de la boutique Les Doigts de Fée; une robe sobre et élégante, à bustier, dont les larges broderies dorées, omniprésentes sur le bustier, retombaient sous formes de feuilles sur son premier jupon. Les cheveux soigneusement coiffés en chignon laissait s’échapper quelques mèches jusqu’à ses épaules. Sa seule parure était un camée retenu en ras-de-cou par un ruban sombre. Il y avait sans doute à redire sur sa tenue, sur ses ornements, sur ses cheveux trop sombre, sa peau trop claire, ses yeux trop fins ou son air hautain. Peu importait réellement. Elle traversait la pièce en s’arrêtant vers quelques personnalités précises pour les saluer, se présenter et parfois même leur faire la conversation, surtout les personnes reconnues pour être mêlées de près ou de loin à la Confrérie Pourpre. Bien sur, il s’agissait de son but du moment. Être bien vue de l’institution en question. Son sourire n’était pas facile, mais cela lui donnait un air sérieux, voire intellectuel, dans cette étrange manœuvre de séduction. Et surtout, aucune règle d’étiquette ne lui échappait.

Pas même lorsqu’elle arriva devant Saralondë Taur’Amandil et sa mèche si étrange.

« Votre Magnificence, Marquise Taur’Amandil, mes respects. »


Post by Sarä Taur'Amandil, OdS - November 13, 2010 at 9:17 PM

Yeux de raton-laveur
Et un érudit trop intéressé

*** Manoir Taur’Amandil, une heure avant la soirée mondaine au palais… ***

« Sarälondë, il va falloir essayer de bouger un petit peu moins si je veux terminer d’appliquer le khôl. »

« Vous êtes certaine que ça n’a pas l’air…Trop? »

« Nous en avons discuté et non, je vous assure que vous serez magnifique. »

« Bon… d’accord. »

Ça faisait bien cinq fois maintenant que la marquise questionnait la demoiselle Eam’Arylth à propos du maquillage qu’elle était en train de lui faire. La demi elfe, au contraire de son amie dévouée, ne se maquillait pratiquement jamais et ressentait une certaine insécurité face à ce rituel féminin. Autant pouvait-elle prendre, chaque jour, le temps de se parfumer ou encore de lisser ses cheveux, autant il ne lui venait jamais à l’esprit que de se peinturer le visage soit une bonne idée. D’un autre côté, quand l’on voit les œuvres d’arts sur toile de la médecin de renom, on peut comprendre pourquoi elle ne tente pas l’expérience sur son petit minois elfique.

Au bout de plusieurs longues minutes de patience, Shandri était un peu émue alors qu’elle observait le fruit de ses efforts, sa création qu’elle trouvait définitivement sublime*. La robe, conçue exclusivement pour la marquise Taur’Amandil, se trouvait à être le mélange entre la culture T’sennoise et elfique. Il s’agissait d’une robe ressemblant à un kimono, aux manches interminables et aux épaules un peu dénudées. La soie, d’un vert doré, juste assez chatoyante et les broderies d’or florales aux extrémités étaient un mélange élégant et d’une féminité qu’on ne pourrait nier. Comme bijoux, elle portait de longues boucles d’oreilles bruyantes, comme à son habitude, ainsi qu’un fin collier d’ambre assorti. Le fameux maquillage était discret bien que visible. Ses yeux limpides étaient mis en valeur par le noir du khôl et son teint pâle prenait un peu de couleur avec l’ajout léger de fard. La moufette sur sa tête était coiffée d’un chignon à la base du cou, orné d’un bijou elfique conçu à cet effet. Pour finir, quelques mèches encadraient son visage et glissaient sur son fin cou. Elle était prête!

Palais de systéria, dans la fosse au lion, un peu avant l'arrivée des Bolton...

« Alors comme je vous disais, ma chère marquise Taur’Amandil, la Confrérie pourpre gagnerait tellement à vous avoir dans ses rangs et… »

« Et comme je vous le répète depuis tout à l’heure, je ne suis pas intéressée à quitter l’Ordre du Soleil. »

« Vous avez votre vie d’elfe devant vous pour changer d’idée. Le pourpre vous irait bien comme couleur. »

« Croyez moi, je ne changerai pas d’idée. »

« C’est vraiment dommage. Une autre coupe de vin ou d’hydromel votre magnificence? »

« Non merci... »

Dire que les pies de la cour de Systéria pensaient que Sarälondë Taur’Amandil était en train d’étaler son savoir à un vieil érudit dans le but d’avoir l’air si intelligente et charmante. Ce n’était pas tout à fait cela... Même que ce n’était pas cela du tout. Aux limites de la courtoisie et de l’agacement, la marquise et grande conseillère de l’Ordre du Soleil en avait vraiment assez de ce vieux pourpre qui se montrait un peu trop intéressé par elle et surement pas seulement par ses connaissances. Shandri Eam’Arylth avait bien réussit son coup apparemment, le maquillage était suffisant pour camoufler la, pourtant évidente, mine lasse de la demi elfe puisque l’homme ne se décourageait pas.

Un peu avant, quand le héraut annonça Sarä et qu’elle fit irruption, comme à chaque fois la majorité des regards se tournèrent sur sa personne et la critiquait en silence ou en murmures. Plus stoïque et moins nerveuse que les fois précédentes, l’ancienne madame Balgor s’était mêlée au reste de la noblesse en cherchant, mine de rien, quelqu’un du regard, quelqu’un qui malheureusement pour elle ne s’y trouvait pas. Durant ce temps la langue se faisaient aller à son propos…

« Non mais ma parole c’est la marquise Taur’Amandil! Et bien elle sort le grand attirail pour s’attraper un autre époux…Un noble cette fois surement. »

« Par Thaar moi je trouve qu’elle à l’air d’un raton-laveur avec ce khôl. Remarquer, elle était aussi bien de mettre l’emphase la dessus parce que sinon elle n’a pas grand-chose à montrer ailleurs. »

« Et voyez lui ce petit sourire forcé… Elle vient nous narguer et faire son petit paon avec son titre de noblesse comme à chaque fois. »

« Pffff. Non mais regardez-la celle-là. Et que je fais mon intéressante, et que j’étale ma culture. »

Les bavardes mesquines auraient pu continuer longtemps à déblatérer sur le cas de celle qui ne serait jamais leur amie, mais il n’en fut rien puisqu’on venait d’annoncer l’arrivée de Thomas Bolton et de sa fille, Evadne. Automatiquement le surintendant et sa progéniture attirèrent l’attention d’une salle entière. D’ailleurs, durant ce moment de distraction, Sarälondë pu s’éloigner en douce du vieil érudit pourpre, dans le but inavoué d’aller à la rencontrer du Duc Bolton, chose qu’elle ne put faire jusqu’au bout étant donné qu’elle s’était fait accoster par trois hommes qu’elle avait déjà rencontré à la cour par le passé. Ils désiraient son avis d’ancienne grande ambassadrice de Systéria sur des questions très diplomatiques.

C’est alors que la conversation s’achevait, après plusieurs longues minutes à élaborer sur la place des Berguenois sur Enrya, que la jeune Bolton aborda Sarälondë, cette dame qu’elle avait rencontrée quelques jours avant au Coin Chaud. La marquise lui offrit un sourire délicat et lui renvoya poliment ses salutations. Sarä ajouta ensuite quelques mots en détaillant la salle de manière plus globale.

« Monsieur votre père vous fait déjà découvrir la fosse aux lions de Systéria… Bienvenue à la cour, vous avez de la chance moi la première fois je n’ai pas eu le choix de la robe. Si vous vouliez en apprendre un peu plus sur certaines personnalités de Systéria, vous êtes au bon endroit. »

* * Shandri Eam’Arylth n’a aucune objectivité concernant Sarälondë, cependant il était vrai qu’elle avait su mettre en valeur la demi elfe.*


Post by Thomas Bolton, Emp - November 14, 2010 at 12:31 PM

Alors que le Surintendant pénétrait dans la pièce, sa fille à son bras, il balaya du regard la foule qui les dévisageait. Depuis son entrée en fonction, malgré sa présence plus ou moins soutenu à de telles réunions mondaines, le premier ministre restait un objet mystérieux et énigmatique. Aussi était-il habitué à ce que le silence se fasse dès son arrivée. On le redoutait souvent, on le redoutait toujours. La Cour et ses usages n’avaient jamais réussi à le dompter. La noblesse et les courtisans avaient eut tôt fait de capituler devant cet homme dont la froideur et la sévérité étaient légendaires. Chaque fois, le duc se trouvait face à cette foule élitiste qui, fait suffisamment amusant pour qu’on le mentionne, fuyait son regard dès qu’elle le croisait. Ah, le seigneur Bolton n’était pas un homme qu’on aimait.

Cette fois-ci, néanmoins, c’était différent. Certes, il cristallisait toujours la crainte des invités, mais la curiosité avait également son rôle à jouer. Un peu comme les premières fois où lui-même avait paru à la Cour. Mademoiselle Evadne Bolton était un savant mélange entre le père, zanthérien sombre et antipathique et sa mère, brégunienne sophistiquée. Lorsqu’elle pressa légèrement son bras, Thomas ne bougea pas d’un pouce. Elle se rehaussa légèrement pour lui murmurer quelques mots à l’oreille. Sa phrase arracha un sourire sans joie à son géniteur, alors qu’une lueur amusée virevoltait dans son regard d’acier. Les conversations reprirent et d’elle-même, elle quitta son bras pour se mêler à la foule. Madame l’avait bien éduqué et il en était satisfait.

De son pas réglé comme un métronome, le premier ministre s’enfonça dans la foule pour aller rejoindre le diplomate berguenois qui grignotait au buffet, une énorme choppe de bière dans la main. Lorsqu’il aperçut le Surintendant, il en avala une grande gorgée, laissant de la mousse blanche sur sa moustache et sa barbe.

« Ah, seigneur Bolton ! Nous avons à parler ! Une bien belle fille que vous avez là, ma foi ! », lâcha-t-il d’une voix enjouée mais grave.

Le duc inclina respectueusement la tête pour le remercier, le visage impassible. Une discussion un peu plus sérieuse s’engagea alors entre les deux hommes, au sujet de la succession au trône et de la proposition de mariage formulée par le roi du Bastion. Derrière eux, un peu plus loin, quatre femmes se battaient.

« Va lui demander ! »

« Mais non, toi vas-y. »

« Oh, moi, ne me regardez pas comme ça. Il me fait peur. »

« Pfff, mais je veux savoir ! »

« Et bien tu n’as qu’à y aller, alors ! »

Vaincue, la comtesse s’avança derrière le Surintendant. Alors qu’elle allait lui taper sur l’épaule pour le faire se retourner, il fit volte-face, anticipant son geste et la fixant de son horrible regard qui vous transperçait. Le diplomate berguenois se pencha sur le côté pour apercevoir celle qui venait gêner leur conversation.

« … »

« Oui, madame ? », lâcha-t-il d’un ton qui aurait pu lui trancher la gorge.

« Votre… fille est superbe. Elle m’a l’air très bien éduquée, monseigneur. Ira-t-elle à l’Université ? », réussit à demander la comtesse trop curieuse pour reculer.

Le Surintendant plissa les yeux, marqua un temps et arqua un sourcil, comme s’il avait trouvé ce qu’il cherchait à dire.

« Ah, comtesse de Milancourt. Vous arrivez à point nommé, je souhaitais justement m’entretenir avec votre mari au sujet de ses dettes astronomiques. »

Une nouvelle seconde de silence pesant vint ajouter à la détresse de la courtisane.

« Je constate que cela ne l’empêche pas de vous offrir des parures dispendieuses. Je l’attends dans mon bureau dès demain matin, une heure après l’aube. »

Suite à quoi, il fit volte-face et reprit sa conversation avec un berguenois qui cachait mal son hilarité. La comtesse, elle, n’avait plus besoin de poudre pour obtenir un teint d’albâtre : elle avait pâli tout aussi sec ! Dépitée, hagarde, elle s’éloigna en s’épongeant le front.

« Alors, alors ? Tu en sais plus ? »

Et d’une traite, elle avala les trois coupes de vin qu’un serveur leur présenta sur un plateau d’argent. L’absence de réponse leur suffit…


Post by Thomas Bolton, Emp - January 8, 2012 at 5:21 PM

L’ambiance n’était pas au rendez-vous, dans la Grande Salle du Palais. Depuis que le Surintendant était de retour, les souris avaient arrêté de danser. Oh bien sûr, la musique continuait d’alimenter la précieuse atmosphère, tandis que la nourriture exquise aux saveurs exotiques continuait de remplir l’estomac des membres de la supposée élite de l’Empire. La raison qui préoccupait tout ce beau monde : l’enquête que le duc Bolton était en train de mener sur la noblesse. Cette fois, ça leur semblait pire qu’avant. L’austère personnage les avait laissé profiter jusque-là de cette vie d’oisiveté et de courtisans. Mais cette fois-ci, ça semblait beaucoup plus grave qu’à l’ordinaire.

La comtesse ouvrit les festivités.

« Vous savez, ma chère, mon époux et moi-même commençons à nous faire du souci. Cette histoire ne me dit rien qui vaille. », lâcha-t-elle d’une voix frêle.

« Oh, mais non, c’est toujours la même chose. La Couronne et le Surintendant cherchent à nous faire peur, ils publient quelques annonces assassines et attendent que nous leur rendions quelques services. », répondit la marquise d’une voix pleinement assurée.

La baronne, qui avait encore forcit depuis leur dernière rencontre, revint du buffet avec une assiette pleine de petits fours à la crème. Voyant l’air contrit de la comtesse, elle devina bien vite le sujet de leur conversation.

« Vous savez ce qu’on dit ? Que c’est plus grave qu’à l’ordinaire. Il paraît même… »

Elle s’interrompit pour avaler un gros choux fourré à la crème vanillée, retira un peu de chantilly du bord de ses lèvres et reprit :

« J’ai entendu le vieux chevalier Du Berry affirmer que le premier ministre avait commencé à contacté l’ensemble des guildes pour recueillir leurs témoignages sur nos activités. »

Elle enfourna alors un petit éclair au café au fin fond de son gosier. La marquise esquissa une grimace de dégoût.

« Ma chère, c’est à peine si vous mâchez ! Vous allez finir par ressembler à Lucrèce. »

La réplique piqua la femme au vif qui répliqua du tac au tac :

« Eh bien moi au moins, si je me retrouve expulsée du palais, j’aurais des réserves le temps de trouver une façon de me débrouiller ! »

Elle releva le menton, offusquée, et tourna le dos pour terminer son assiette. La comtesse en profita pour rediriger la conversation.

« Un membre du Secrétariat Particulier m’a informé que Sa Seigneurie avait même commencé à compiler un énorme registre qui contient notre nom à tous et toutes les informations qu’il est en train de compiler sur notre dos ! »

« Tss tss tss. Voyez-vous ça… Vous vous faites du souci pour rien, très chère. Vous perdez votre temps. Ca va passer sans dommages, comme à chaque fois. »

L’autre, qui boudait dans son coin, se retourna pour ajouter un dernier grain de sel – à son âge, on ne se refait pas !

« Quoiqu’il en soit, si ça arrive, comment va-t-on faire ? Nous avons bien profité de l’époque où la noblesse était héréditaire ou se transmettait par le mariage. Si jamais il arrive quoique ce soit à notre titre… », s’interrompit-elle, terrifiée par l’idée même qu’elle puisse devenir simple citoyenne.

« Je vous dis que vous vous inquiétez pour rien ! Arrêtez, toutes les deux, vous allez me gâcher cette soirée. Et puis… il vous restera votre fortune, non ? », hasarda la marquise, les jugeant du regard.

Ses interlocutrices ne lui répondirent pas. La plupart de la noblesse oisive avait fini par se ruiner et perdre une grande part de leurs biens à force de vivre en dehors des réalités.

La comtesse allait se réapprovisionner quand soudain, la grande porte s’ouvrit. Le duc Thomas Halvadius Bolton venait de faire son entrée, sa canne dans la main droite, un parchemin dans la main gauche. Un silence de plomb s’établit dans la salle. Toute discussion venait de cesser.

« Chevalier Gui, Baron de Haquin, Marquise d’Aja, veuillez me suivre je vous prie. Nous devons nous entretenir. », annonça-t-il d’un ton qui ne souffrait aucun refus.

Les trois nobles, qui se trouvaient en bonne compagnie, échangèrent des regards affolés, d’un bout à l’autre de la pièce, puis se résignèrent et s’engagèrent derrière le Surintendant.

Lorsqu’ils eurent disparu, la comtesse apostropha la marquise.

« Vous êtes toujours persuadée qu’il ne se passera rien, Marquise ? »

Les Grandes Portes se refermèrent…


Post by Sarä Taur'Amandil, OdS - January 10, 2012 at 7:18 AM

La noblesse en péril
Les citoyens préparaient déjà leurs lettres d'insultes

« Je n'ai jamais eu peur de perdre ce titre auparavant... J'ai toujours donné tout ce que je pouvais pour l’impressionner et à présent je réalise que ce n'est toujours pas assez. J'ai peur et je ne sais même pas pourquoi j'ai peur en réalité. Ce titre, je le méprise autant que je l'aime. Ce titre est un cadeau empoisonné, en échange d'un respect obligatoire et hypocrite de la part des autres citoyens de la citée, il faut se donner corps et âme jusqu'à la fin de nos jours et dans mon cas j'en ai encore pour longtemps. Parfois je rêverais de voir mon nom dans un hommage posthume. Tout serait terminé et on se souviendrait. Je risque de voir des années d'implications s'écrouler parce que ma vie personnelle est si pénible... J'ai parfois l'impression d'avoir tout échoué et que ces maudits titres soient les responsables.

Et malgré tout, si je le perds, j'ai peur de me sentir encore plus misérable. »

Les pensées noires se bousculaient dans la tête de la marquise Taur'Amandil depuis l'annonce d'une enquête sur la noblesse. Cette nouvelle, qui avait eu un effet drastique sur sa motivation, l'avait également convaincue de pointer son nez d'hybride à ce qui serait peut-être sa dernière soirée de ce genre à la cour de Systéria, ne serait-ce que pour contempler tout ce qui ne lui manquerait pas si son titre lui était retirée. Pour cette occasion, Sarälondë avait décidé de se parer comme un petit paon. Elle porterait une broche travaillée dans les cheveux pour donner l'impression d'un effort sur la coiffure et une robe elfique de soie blanche et de velours rouge qui n'avait probablement jamais été portée. Comme bijoux des parures de Sylveron et un bracelet d'onirine qui ne la quittait pas même s'il jurait un peu avec l'ensemble. Il était inutile de parler de ses souliers, la marquise était si courte sur patte que toutes les robes qu'elle portait ne pouvaient que traîner sur le sol la majorité du temps.

« Madame la Marquise Sarälondë Taur'Amandil, Grande conseillère de l'Ordre du Soleil. »

C'est par la voix du héraut et les regards de toute une salle que la demi elfe fut accueillit. Son nom en était un qui attirait l'attention et ce jour là n'échappait pas aux habitudes. On détaillait son expression faciale dans l'espoir de voir une femme abattue, mais non. Jamais elle ne laisserait voir en public les chimères qui la tourmentaient. La demi elfe affichait sur son visage une expression digne et sérieuse, un véritable masque travaillé, et déambulait avec une certaine assurance vers un groupe d'hommes qu'elle connaissait pour leur capacité à tenir une conversation qui ne tournerait pas autour du manque de goût de la comtesse Remichtor ou encore la prise de poids d'une baronne quelconque. Un serveur lui mit rapidement une flûte de vin blanc entre les doigts, la soirée pouvait se poursuivre...

« Alors Marquise Taur'Amandil... L'hôpital Sainte-Élisa se porte bien? »

« Oui très bien, nous projetons bientôt de faire quelques agrandissements, les premiers jets des plans sont en cours de réalisation. J'espère dynamiser un peu ce qui est déjà en place depuis des lustres. »

« Ravi de l'apprendre... Cela vous aidera sûrement à conserver votre titre qui plus est. À ce propos vous n'auriez pas quelques... »

« Non. Je ne sais rien de plus que vous. »

Sarälondë venait de couper la parole au marquis avec qui elle discutait, ce qui jeta un petit froid sur le groupe, le tout au même moment où Thomas Bolton venait d'entrer afin de jeter un vent de fraîcheur encore plus palpable. L'impolitesse de la moufette avait rapidement été oublié, l'attention de tous s'était rivé sur les hommes quittant la salle. Les grandes portes se renferment et la discussion reprit, étrangement et sans raison sur un ton un peu moins volubile.

« Je regrette un peu les dernières semaines... Je n'ai pas été très rigoureux. »

« Je pense faire des dons afin de garder un peu la face... »

« Tout recommencer... À mon âge! Aussi bien mourir maintenant et garder les honneurs. »

La petite demi elfe ne disait plus un mot, simplement pensive à siroter l'alcool qui lui avait été donné. Sarä avait déjà eu un entretient avec Thomas Bolton. Cela s'était-il bien passé? Elle ne pouvait pas encore le dire parce qu'avec cet homme, il valait mieux ne pas trop se bâtir d'hypothèses et simplement attendre.

Son sort dépendait des autres et malheureusement...

Elle était une Taur'Amandil.


Post by Mavolio Bolton, cp - January 10, 2012 at 6:07 PM

A des kilomètres de là, le jeune Bolton entreprenait de continuer sa thèse, de spéculer sur les problèmes actuels divers, comment expliquer à un amphithéâtre la notion de chaos et d'ordre, que le chaos ne sera jamais détruit, qu'ils ne sont que concepts dans une société ou l'on prône encore, malgré la nouvelle impératrice, les dogmes: Et le tout, sans passer pour un hérétique. La tâche semblait bien compliquée, des papiers chiffonnés jonchaient le sol de la chambre de Mavolio.

On vient glisser une missive sous sa porte de chambre fermée, certainement que le mercenaire ne souhaitait pas le déranger, ou pire encore, subir son caractère glacial. D'un mouvement lent, le jeune homme se lève et vient récupérer la lettre. Le papier était parfumé, sans faute de goût pour qui était sensible aux attentions, ce qui n'était pas son cas.

Messire Bolton,

Il ne va pas s'en dire que vous êtes une personne importante pour Systéria. Votre avenir sera sans doute lié au palais un jour ou l'autre, et vous aurez très certainement besoin d'une femme pour vous y accompagner.

Je puis vous proposer que nous nous rencontrions afin que vous soyez plus à même d'appréhender cette épreuve future, le tout dans mes cabinet autour d'un thé. Je saurais vous expliquer en détail le fonctionnement de la cour systérienne et du palais, et qui sait, vous en montrer les atouts.

Je vous joins ci-après une date, à votre guise de l'accepter ou non.

Mes sincères respects,

Baronne de Balgur.

Oh non, il ne manquait plus que cela, qu'il soit associé à ce ramassis de flonflon, de poudre asphyxiante, de parfum à la Naphtaline, de ces rouges à lèvres gras, de ces rides cachées par une couche de crème épaisse. Rien que d'y penser, Mavolio en avait la nausée, car s'il y avait bien une chose qui le traumatisait, c'était bien ce genre de missive de la part d'inconnue. Il envoya ceci à son père, dans l'espoir qu'il comprenne qu'il ne souhaitait pas être associé à ces problèmes de titre de noblesse. Une note fut envoyé à la baronne en guise de refus.


Post by Thomas Bolton, Emp - January 10, 2012 at 10:49 PM

Lorsque le Surintendant reçut la missive que lui avait fait transmettre son fils, un rictus déforma ses fines lèvres. Il la relut encore une fois, pour se délecter du plaisir qu’elle lui apportait : après tout, c’était divertissant. Il décida alors de partager ce moment exceptionnel avec son secrétaire particulier, qui laissa échapper un petit rire réservé. Quand il eut fini, il toussota pour reprendre un peu de contenance.

« Ils ne savent plus à quelle branche se raccrocher pour éviter de perdre leurs titres, monseigneur. », dit-il ensuite en réajustant ses petites lunettes.

C’était justement ce que pensait le Surintendant.

« S’ils mettaient autant d’énergie et d’imagination à œuvrer pour Systéria, ils ne seraient pas confrontés à ce genre de problème, Cressen. », rajouta son maître d’un ton sévère.

C’était effectivement un bien beau gâchis.

Aussitôt, le Surintendant se mit en tête de rédiger deux billets. Les mots étaient particulièrement courts, mais feraient sans doute leur effet.

Mavolio,

Accompagné ou pas, aucune femme ne sauvegardera son titre en te fréquentant.

T.H.B.

P.S. : Pas plus qu’un homme, d’ailleurs.

Baronne,

Si vous aviez mis tant d’énergie pour Systéria, vous n’en arriveriez pas à de telles absurdités.

T.H.B.

Le tout fut scellé par le cachet noir aux armoiries Bolton. Un coursier fut dépêché pour remettre rapidement les documents.

Une certaine baronne s’en rongerait les sangs !