Au bonheur des fermiers

Au bonheur des fermiers

Post by Thorvald, CdP - May 17, 2008 at 7:58 PM

Les fermiers qui vivaient hors des murs de la Cité avaient eu bien du mal avec les pluies incessantes, la maladie, la famine qui s'en suivit et les criminels qui leur volaient ce qui leur restait...

Thorvald avait bien vu l'état des choses. Ayant été envoyé par le Cercle pour veiller au bien être des habitants, il ne pouvait s'empêcher de ressentir leur douleur. Il n'aimait pas les villes, ni les fermes. En fait, dernièrement, seule la forêt semblait apaiser son esprit et son humeur. Toutefois, devant un tel spectacle, il ne pouvait demeurer de marbre.

Il s'entretint avec quelques fermiers qui lui exposèrent leurs problèmes. Les plantes mourraient, les récoltes pourrissaient et les animaux... On lui raconta comment une vache s'était noyée dans un fosse boueuse. On lui montra aussi quelles fermes subirent les foudres des brigands , qui avaient volé les troupeaux.

La misère était grande pour ces gens sans écu et maintenant sans moyen de survivre.

Thorvald réfléchit longuement.

Un matin, il se leva plus tôt qu'à son habitude et partit à la chasse. Il revint avec assez de nourriture pour nourir trois familles et pour préparer ses appats...

Il avait vu beaucoup de sangliers, de boucs et de volailles sauvages en forêt, et il eut une idée qui, pour une fois, se résumait à autre chose que : "Tapons dessus!". Il sourit à l'idée qu'il devenait plus sage. Ce devait être l'âge qui le rattrapait. De plus, dernièrement, ses aptitudes avec les animaux devenaient impressionnantes. Il était capable de gagner la confiance des loups sauvages et des ours, de même que des chevaux... Il serait sûrement capable de faire mieux pour ces gens... Pourquoi pas?

C'est ainsi qu'un soir pluvieux, les fermiers eurent pour la première fois un sourire aux lèvres depuis longtemps. Au moins dix fois, de l'aube au crépuscule, le barbare revint de la forêt entourant leurs terres avec des animaux.

Les fermiers se virent ainsi offrir, au nom du Cercle de pierre et du géant généreux (qu'ils appelaient ainsi, sans connaître son nom) quinze sangliers, dix moutons, deux chevaux et plusieurs perdrix et faisans. De quoi les aider à subsister... pour un temps.