Au Manoir Recaedre

Au Manoir Recaedre

Post by Thomas Bolton, Emp - May 18, 2008 at 8:16 PM

Le soleil brillait sur la ville haute quand une sombre silhouette surgit au détour d’une rue pour se diriger vers l’imposant manoir de la directrice d’honneur de l’hôpital Sainte-Elisa, la Duchesse Armika Recaedre. Une visite imprévue, mais qui s’imposait en vertu de la situation dans laquelle le ministre Bolton se trouvait.

Une fois introduis par un domestique, il se dirigea dans le vaste bureau de la jeune femme au visage froid et aux manières sophistiquées.

« Ah. C’est vous. Qu’est-ce qui vous amène ? »

Le Consul resta debout, la main droite sur sa canne, le bras gauche le long du corps. D’une voix toujours aussi atone, il annonça :

« Je venais vous annoncer que vos analyses concernant mon état a été désavoué par la Couronne. Richard Datant a réussi à obtenir de la Garde des Sceaux une contre-expertise des examens pratiqués par vous-même et le médecin-chef Taur’Amandil. »

« Quoi ?! »

Le ton ordinairement glacial de l’aristocrate vibrait désormais d’émotions beaucoup plus violentes.

« Les examens pratiqués par une duchesse reconnue pour ses talents alchimiques et un médecin dont l’intégrité n’a jamais été remise en cause sont jugés bien trop subversifs. Il semblerait que j’aurais supposément falsifié les documents. Cette contre-expertise est un désaveu total de la Couronne envers un ministre qui a risqué sa vie pour Elle. »

« Comment a-t-il osé ? Dire que j’avais tout fait pour le protéger des rumeurs qui l’accablaient. Le chien ! »

« Le tribunal accorde plus d’importance à l’avis d’un chevalier qui fut autrefois membre d’un groupuscule criminel plutôt qu’à un responsable qui n’a jamais failli dans sa tâche. Je dois dire que je n’avais pas prévu cela. »

Il s’approcha légèrement du bureau puis remonta la manche de son bras droit pour montrer la cicatrice qui lui restait de la saignée qu’elle avait pratiqué lors de l’examen. D’un regard curieux, Armika l’examina.

« Visiblement, je ne me suis pas régénéré à une vitesse folle. J’apprécierai un nouveau témoignage de votre part, Votre Grâce. »

« Mais je vais faire mieux que ça. »

Une lueur malsaine passa dans les yeux de la duchesse. Thomas aimait voir cette expression parcourir son visage. Puis elle se détourna, exaspérée, pour aller se poster devant la fenêtre de la pièce…

« Tu le fais exprès ! Tu te mets toujours dans ces situations. »

« N’y a-t-il pas but plus noble que de purger l’empire de ses maux ? »

Et la conversation s’orienta vers bien d’autres sujets, dont un qui fit sourire le Consul...


Post by Thomas Bolton, Emp - June 30, 2008 at 1:02 AM

Quelques mois plus tard…

C’était un début d’après-midi calme et tranquille, mais déjà les nuages s’amoncelaient à l’horizon. Thomas avait quitté le palais et ses secrétaires pour se rendre au manoir de la duchesse Armika Recaedre. Arrivé devant l’imposant édifice, la luminosité décrut singulièrement. Fallait-il y voir un présage ? Tous ceux qui connaissent le caractère de la femme pouvaient y accorder du crédit.

Une domestique se précipita à la porte pour lui ouvrir.

« Bonjour, monsieur le ministre. Ma… heum. Madame ne veut recevoir personne, vous m’en voyez navrée. »

*Elle se pencha ensuite légèrement pour murmurer à l’oreille de Thomas. *

« Elle est plutôt de mauvaise humeur, ces derniers jours. »

*Son hôte resta silencieux et lui ordonna de disposer, agitant quelque peu la main gauche. La jeune fille ne se fit pas prier, après tout, elle avait déjà eu affaire à lui par le passé. Mieux valait ne pas le contrarier. *

« Qui vous a laissé entrer ? »

*Ca débutait mal… Quoiqu’en fait, c’était plutôt prévisible. Ce ton glacial, le recours au vouvoiement. Ce n’était pas un de ces bons jours. *

« Je suis entré seul, Armika. »

*Mieux valait ne pas lui donner le nom du domestique, il aurait subi ses foudres. Ce n’était pas que Thomas s’en inquiétait, mais il veillait à écarter d’elle les nombreux ennemis qu’elle se faisait sans le savoir. *

« Je ne veux pas le savoir, quittez immédiatement cette maison, vous n’êtes pas le bienvenue. »

*Le regard du Consul balaya la pièce du regard. Il alla au fond de la salle, examiner une statuette représentant un messager de Thaar sur un rai de lumière. Une très belle pièce. C’est de son ton habituellement monocorde qu’il lui répondit. *

« Si tu crois que ton plus beau masque peut me faire quitter ces lieux, Armika, tu te trompes. Tu sais bien que ça n’a strictement aucun effet sur moi. »

*Faisant volte-face, il soutint le regard vert émeraude de la splendide aristocrate d’origine brégunienne. Elle fulminait intérieurement et il savait que ça n’allait pas tarder à paraître. *

« Partez immédiatement, où j’appelle les domestiques ! »

« J’ai une autre idée. Si nous passions directement de la dispute aux explications ? Nous gagnerons du temps, tu ne crois pas ? »

« Il n’y a pas besoin d’explications ! »

*La main d’Armika fusa vers le premier objet qui se trouvait près d’elle. Un encrier de cristal de très bonne facture connut ainsi une fin malheureuse. Elle le jeta violemment sur le dallage de marbre, tachant le sol auparavant immaculé. Les yeux de Thomas allèrent constater les dégâts avant de revenir au visage de la femme. Toujours aussi stoïque, il n’exprimait strictement rien. *

« Tu crois que je ne sais pas, hein ? C’est ça ? »

Elle revenait au tutoiement, sa colère avait donc pris le dessus sur son masque imperturbable d’aristocrate blessée dans son orgueil. Se déplaçant comme une furie, elle s’approcha d’un superbe vase qui trônait sur un piédestal. Elle le lui envoya en plein visage.

Thomas se contenta de se pencher légèrement sur sa gauche, ne bougeant pas d’un pouce. Le projectile s’écrasa contre le mur. Le Consul se contenta d’épousseter ses épaules pour en chasser les débris de porcelaine.

« Je suis pourtant belle. Je suis riche ! Et j'ai un titre, je n'ai pas beson de toi ! En public en plus ! Tu aurais pu être discret. Je suis humiliée ! »

*Elle n’avait cessé de hurler, mais à chaque objet brisé sa voix semblait prendre plus de vigueur. *

« Tu me prends pour une idiote, c’est ça ? Hein ? »

*Autant la pousser jusque dans ses retranchements… *

« A vrai dire, le spectacle que tu me montres depuis tout à l’heure tend à me le faire penser, Armika. »

« Rah ! »

*Cette fois-ci, ce fut le bonsaï qu’elle faisait entretenir si durement qui connut les foudres de la duchesse. Elle attrapa le pot et le lança sur son hôte, qui s’écarta avec agilité d’un pas sur le côté. Le mur derrière lui fut maculé de terre. Puis, de manière presque théâtrale, elle s’écroula sur le sol. Il s’approcha d’elle, alors qu’elle se relevait. Elle s’appuyait sur le piédestal. *

« Sors immédiatement, je ne veux plus te voir ! »

« Quelle est la source de cette colère, Armika ? »

« La source ?! La source ?! La source !! Mais tu te moques de moi ?! »

« Tu te donnes en spectacle à tes domestiques qui t’épient derrière la porte, tu le sais ? »

*De rage, elle fit tomber le piédestal qui brisa plusieurs dalles de marbre. Quelques secondes plus tard et Mathilda Aubegrise, la gouvernante, entra dans le bureau de sa maîtresse. Elle restait en retrait, ne s’immisçant pas dans la conversation, respectueuse malgré le capharnaüm qui régnait. *

« Mathilda, faites-moi préparer un thé. Et faites dire aux autres domestiques de ne pas le laisser entrer la prochaine fois, je ne veux plus de lui ici. »

« Bien, madame. »

*Elle se retourna vers Thomas, qui était allé s’installer au bureau, les coudes sur la table, les mains jointes en clocher au niveau du visage. *

« Te voir avec… avec elle ! Elle ! »

« Ah, nous y arrivons. C’est donc une crise de jalousie. Et à qui fais-tu référence, je te prie ? »

« Tu le sais très bien, Thomas ! »

« Visiblement, non, alors finissons-en, veux-tu ? »

« La femme violette ! »

*Le ministre était resté digne et imperturbable pendant toute la durée de la crise de la jeune femme, mais cette fois-ci un fin sourire s’étira sur ses lèvres pour y danser plusieurs minutes d’affilées… *

« C’est ma tante, Armika. »

*Le visage de son interlocutrice se décomposa. C’était délicieux à voir ! Rapidement, elle quitta la pièce. Thomas fixa Mathilda et lui glissa quelques mots… *

« Vous savez, ce n’est pas raisonnable vu votre âge, de demeurer ici, madame Aubegrise. »

*Et la clochette retentit… *

[HRP : Voila, de mémoire. Je laisse le soin à Armika et Mathilda de continuer.]


Post by Armika Recaedre, CP - July 2, 2008 at 5:14 PM

Mauvaise humeur n'était sûrement pas le mot juste pour qualifier l'humeur de la Duchesse de ses deux derniers jours. Elle était plutôt d'une humeur massacrante, voir même, complètement hystérique. Elle criait pour un oui ou pour un non, elle, si dure en général, était devenu d'acier. Aucune bourde ne passait, aucun "mais madame" n'était tolérer.
Elle était pis qu'une femelle dragon protégeant ses petits, c'était une colère bleu. Mais quand Thomas entra dans son bureau, sa colère se transforma en rage sourde.

L'encrier partit en éclat, un chandelier finement ciseler dans l'or trouva sa place sur le carrelage, un vase fracassa une statue avant de se fracasser lui même au mur, la pièce était sans dessus dessous, un vrai capharnaum. Jamais ils n'avaient vu Armika aussi rouge de colère, jamais ils ne l'avaient entendu crier aussi fort et avec autant de rage. Elle était audieuse, froide, suffisante, imbue et gâtée, mais jamais elle ne levait la voix plus que nécessaire. Et ce sourire, le sourire qu'eu Thomas lorsqu'elle mentionna la femme violette, c'était pis que tous. à bout d'objet à lancé, elle s'empara de son large bracelet rigide pour lui envoyer en plein visage.

Sa tante... elle aurait voulu mourir à l'instant même, s'enfoncer dans la terre. Jamais elle n'avait été aussi humilié. Et plutôt que de rester planter là comme une idiote, elle décida de faire demi-tour et d'aller évacuer toute cette colère dans le bain qui lui avait été préparer, ordonnant au passage a Mathilda de lui monter sa tisane.

-Il doit vraiment me prendre pour une idiote Mathilda. J'ai agis comme tel, il serait assurément normal qu'il me juge de la sorte. Que vais-je faire?

-Il est pourtant encore là Madame.

-Vous dites vraie Mathilda? Il attend toujours? Faites le entrer alors, et rester pour chaperonnez.

Visiblement, l'idée de faire entrer un homme durant que la duchesse prenait son bain ne l'enchantait guère, la gênait même, mais elle serait la pour chaperonner, ce qui la confortait un brin.

Une fois Bolton introduit, elle prit son temps, se demandant quelles paroles seraient les meilleurs. Puis elle se décida enfin.

-Je vous pris Thomas, d'accepter mes humbles excuses.

La duchesse s'excusait? Sincèrement en plus. Mathilda était suprise, pour ce qui es de thomas, nul n'aurait pu donner sa réaction à part lui même.

-Je veux bien les accepter, mais avant tout, je veux que tu réembauche tous ceux que tu as renvoyer et que tu augmentes la soldes de tes domestiques.

- C'est d'accord. Et s'ils ne veulent pas revenir travailler ici, je m'engage personellement a leur trouver un endroit ailleurs et je leur verserai une prime de dédomagement.

Et c'est ainsi que le calme revint au manoir. Les domestiques étaient plus léger, moins rigides et surtout, avait un peu moins peur de leur maitresse maintenant qu'elle s'en donnait a coeur joie dans les préparatifs du mariage. Cela ne semblait pas l'Excité, mais au moins, elle se tenait tranquille et personne ne l'avait dans les jambes durant ce temps.


Post by Thomas Bolton, Emp - January 25, 2009 at 1:55 AM

Des mois plus tard…

Alors que l’Intendant était dans son bureau, son secrétaire entra dans la pièce. Une petite toux discrète pour signifier qu’il était là, ainsi que les salutations d’usages…

« Bonjour, monseigneur. »

« Bien le bonjour Cressen. Que m’apportez-vous ? »

« Sa Grâce la pour-le-moment-toujours-duchesse Recaedre vous fait l’honneur d’une invitation à dîner en sa compagnie, au Manoir, avec un petit groupe d’intimes. »

Le ministre releva la tête et fixa son subalterne pendant un bref instant, un sourcil arqué.

« Sûrement pas des intimes, non. »

Ce n’était pas le genre d’Armika de se faire des amis.

« Je suppose que j’envoie de la part de monseigneur une réponse courte et polie indiquant que monseigneur est retenu pour des affaires d’Etat ? »

« Logiquement oui. Mais j’ai envie de divertissement, ce soir, Cressen. Prévenez le cocher de préparer l’attelage pour le carrosse. Nous partirons dans une heure. »

C’était suffisamment tard pour laisser les invités arriver, mais pas suffisamment pour passer pour un individu grossier. C’est ainsi qu’à vingt heures trente, un carrosse noir traversa la ville moyenne, puis la ville haute et stationna près des thermes, à côté du manoir de la duchesse. Une file d’autres véhicules s’y trouvait déjà. Ca encombrait presque toute la rue.

Trois coups secs furent toqués, un domestique vint lui ouvrir.

« Bonsoir, monseigneur. Puis-je vous débarrasser ? »

« Non. »

« Madame la Duchesse et les invités sont… »

« … dans le petit salon, je suis au courant. »

L’Intendant fit donc son apparition dans la pièce. Un violoniste, au coin de la pièce, entretenait un doux fond sonore, alors que les aristocrates profitaient de leur soirée mondaine en bavardant et buvant d’excellents crus, tout droit sortis de la cave d’Armika. Cette dernière s’approcha donc pour le saluer de façon très protocolaire.

« Votre Magnificence. », fit-elle en exécutant une révérence grâcieuse.

« Votre Grâce. », répondit-il en la gratifiant d’un signe sec de la tête.

La salle s’était figée pour examiner la réaction des deux fiancés. Tous les yeux étaient braqués sur eux. Les nobles s’inclinèrent devant le premier ministre, puis retournèrent à leurs occupations. Thomas, quant à lui, se joignit à une discussion sur la géopolitique actuelle avec Armika et d’autres aristocrates. On prêtait à la duchesse de nombreux défauts, dont celui d’être une pimbêche sans cervelle. Pour celui-là – et sans doute uniquement pour celui-là – on se trompait. Elle avait l’esprit vif et s’intéressait aux affaires concrètes de ce monde. N’importe qui étant entré dans sa bibliothèque le comprenait.

Après l’apéritif vint le dîner, avec son lot de ragots.

« Est-il vrai, ma très chère amie, que vous avez surpris un écuyer forniquer avec la comtesse Hebenon ? »

Armika prit son ton le plus digne, son air le plus majestueux et répondit, avec toute la grâce de son rang.

« Ne m’en parlez pas. Je ne comprends pas comment l’on peut s’abaisser à un tel niveau. La noblesse n’est plus ce qu’elle était. »

« L’écuyer a cru vouloir bien faire en arrosant le feu qui bouillait chez la comtesse, ce me semble. », rajouta un baron endimanché.

Toute la salle se mit à rire. Sauf l’Intendant, évidemment, ce fut remarqué et les rires s’estompèrent presqu’aussitôt.

« Est-il vrai, monseigneur, que la princesse Mala pense qu’elle gouverne toujours, à Sainte-Elisa ? »

« Parfois, elle perd sa lucidité, effectivement. »

« Ah, je suis bien content de la voir enfin enfermée ! La situation n’était pas vivable, pendant son règne. »

Le ministre dévisagea le duc de son regard d’acier, le visage inexpressif. Froidement, il dit :

« Vous en avez singulièrement profité. Votre ralliement de dernière minute au Prince-Consort, à la Fraternité, vous a évité de perdre la face. »

Toutes les conversations s’interrompirent. A nouveau, un silence de mort. Le duc hésita quelques instants et bafouilla…

« Mais… hmm, enfin. Je.. c’est inexact d’abord et… je ne vous permets pas, hein. »

« Ce n’est pas exact, Monsieur le Duc. »

Alors que l’homme allait répondre à nouveau Armika frappa dans ses mains et une domestique apparut pour servir le plat de résistance.

« On ne trouve pas meilleure chair qu’ici, chers hôtes, ma cuisinière est la meilleure de la ville ! »

Ce qui dévia la conversation. Alors que les assiettes commençaient à se remplir, elle se pencha vers Thomas et lui cracha – plus qu’elle ne lui chuchota – sèchement à l’oreille :

« N’espère pas ruiner mon dîné, Thomas ! »

Après cela, ils se rendirent tous dans le salon où un chœur entreprit de chanter en canon une superbe chanson, à la mode à la Cour de Systéria. Bien qu’aux premiers rangs, l’Intendant réussit à percevoir quelques messes basses.

« Dites, vous croyez qu’il va encore l’épouser ? »

« Je ne sais pas. Elle va être destituée, c’est ce qui se dit. Sans titre, elle n’est rien, il n’a plus d’intérêt à se lier à elle. »

« Et puis, vous l’avez vu la saluer, à son arrivée ? Pire qu’un glaçon ! »

« En même temps, ça ne veut rien dire, il fait ça à chaque fois et avec tout le monde. »

Thomas jeta un œil à sa fiancée, qui fixait la scène et faisait semblant – car oh oui, il ne la connaissait que trop bien – d’être passionnée par la musique. Sa main droite, cependant, délicatement posée sur son genou, était agrippée à sa robe de soie, les jointures de ses phalanges étaient blanches. Parfois, il la voyait serrer les dents.

« (...) Tes beautéz & ta grace
Et tes divins propos
Ont eschauffé la glace
Qui me geloit les os,
Et ont remply mon coeur
D'une amoureuse ardeur. (...) »

Deux heures plus tard, la réception se termina. Thomas était resté, attendant dans la bibliothèque sa fiancée qui saluait les derniers invités…


Post by Armika Recaedre, CP - January 29, 2009 at 2:22 AM

Il était tard, la soirée c'était somme toute bien déroulé, et visiblement, la Duchesse semblait toujours en pleine forme. Les masques sont tenaces parfois.

Durant toute la soirée elle s'était concentré à entretenir les relations, écouté les dernières rumeurs et bien sûr, moin ennuyant, s'entretenait de politique et autre avec les hommes. Parce que bien sur, les femmes de l'aristocraite n'entendait rien à la politique étrangère et autre.

Elle veillait à ne rester que très peu de temps avec chaque groupe, les rumeurs se propageait à une vitesse affolante si on y prenait pas gare.
Elle ne s'occupait pas plus particulièrement de l'Intendant que des autres convives par contre, et ceci laissait discuter allègrement. Mais les rumeurs en ce qui les concernaient Thomas et elle, avait toujours été bien aiguisé. Parlant de leur incompatibilité... ou de leur trop grande compatibilité du à leur froideur égale.

Une fois tous le monde partie, elle prit quelques minutes à elle avant de rejoindre Thomas à la bibliothèque. La chaleur était bonne et les fauteuil accueillant.

-Alors Thomas, que me vaut l'honneur de t'avoir eu parmis nous ce soir? Avoir su que tu aurais accepter cette présente invitation, je me serais abstenue de te l'envoyer. *Son ton était froid et distant. *

- Un peu de divertissement, Votre Grâce, tout simplement.

-Quoi qu'il en soit... même si tu as aider à alimenter les ragots à mon sujet, une fois de plus, je suis bien heureuse de ta précense à mes côtés. Il y a bien longtemps que tu n'as pas passé la nuit à mes côtés. Resteras tu ce soir?

C'est d'une voix chuchoté qu'il lui répondit, sans doute pour ne pas que les oreilles de domestiques indiscret capte quelques chose.

- N'ajoute pas à la rumeur de destitution une rumeur sur une liaison contraire à la religion thaarienne

Avec une moue d'insatisfaction, Armika se détourna de l'homme et pris un coupe de bourbon posé sur le guéridon près des fauteuils. Elle fixa les flammes un long moment. Puis c'Est avec un soupir de résignation qu'elle lui répondit enfin, sans toutefois le regarder. Visiblement quelques chose la tracassait.

-Pour ce qui est de la destitution probable... je m'en occupe prochainement.
Pour les autres rumeurs... il y en a déjà énormément sur le sujet...
Souhaites tu encore m'épouser Thomas? Même alors que je risque de perdre mon titre? Même si tu crois fermement que je suis une enfant gâté doublé d'une poule pas de tête?
Il y a déjà trop longtemps que les fiancailles ont été annoncé. Les gens n'y croient plus. Entre autre à cause de la première rumeur... je ne sais plus que pensé.

Puis elle se risqua enfin à le regarder. Son ton de voix plus humain que jamais, son visage, celui d'une enfant malmené par la vie et qui, hagarde cherche à s'en sortir tant bien que mal. Le masque ne pouvait pas rester. Il s'était enfin fendu, laissant voir la détresse et la peur que la Duchesse avait si grandement l'habitude de camouflé à quiconque.

Mais n'était-ce encore là que de la comédie? Difficile à dire, mais envisageable pour la plupart des gens...


Post by Thomas Bolton, Emp - January 29, 2009 at 2:39 AM

L’Intendant remarqua le changement d’attitude soudain de la duchesse. Il ne fut pas surpris, il connaissait son caractère et les limites de son masque de froideur. Souvent, il les avait éprouvées pour mieux les définir. L’aristocrate n’était plus qu’inquiétude et faiblesse. Il ne fit pas un geste. Pas de sourire réconfortant, pas de geste de la main pour la rassurer. Il se contentait de la fixer de son sempiternel visage de marbre. Enfin, c’est d’une voix monocorde qu’il prononça :

« Me connais-tu pour être inconstant, Armika ? »

Elle ne lui répondit pas. La réponse coulait de source. Cependant, il était évident qu’elle en attendait plus.

« Je ne vois aucune raison de remettre en cause notre engagement. Que les gens le pensent ou pas, cela m’importe peu. »

Il haussa les épaules. Après tout, s’était-il jamais soucié de ce qu’on pensait de lui ou de ses actions ? Uniquement dans certaines situations où le contexte le justifiait. Pas autrement.

« Je vais rédiger un nouveau contrat, je te le soumettrai et nous pourrons procéder à la cérémonie. Tu te chargeras de son organisation. »

Il sentit une vague de soulagement naître chez sa promise. Elle n’était donc pas délaissée. Elle ne put s’empêcher de pousser un soupir d’apaisement.

« Quant à ta destitution, tu bénéficies encore d’un sursis, tout comme la baronne d’Estré et le baron VonBrochert. A vous trois de l'utiliser à bon escient, mais ne comptez pas sur la patience du Prince-Consort. »

Il avala une gorgée d’un alcool ambré qu’on lui avait servi un peu plus tôt, fixant Armika de son regard d’acier…


Post by Armika Recaedre, CP - January 29, 2009 at 8:59 PM

Soupir de résignation, soupir de désillusion. Elle n'était plus celle qu'elle aimait montrer. Visiblement, Bolton avait réussis à la cassé, à la démasqué, elle aurait de la difficulter à retrouvé son masque de marbre vis-à-vis son fiancé. Mais elle tenta tout de même de se trouver une certaine contenance.

-Parfait. J'attend donc ton 'contrat'. Une fois que tous sera signé, je mettrai en branle les préparatifs pour éviter de tarder encore indéfiniment se mariage.

Pour ce qui est de mon titre, comme je te disais, je m'en occupe. Je vais commencer à m'impliquer d'avantage à St-Elisa. Nous verrons ce que cela donnera.

Pour se donner encore plus de contenance, elle prit place dans le fauteuil, invitant d'une main Bolton à l'accompagné. La soirée serait surement plus légère qu'il n'y pensait. Aucune crise à propos des rumeurs, aucun saute d'humeur rien qui puisse rendre le tout désagréable.

-Comment se passe les relations avec Brégunia? Nous en veulent-ils encore pour les princes héritiers? Parle moi de la situation systérienne un peu.


Post by Thomas Bolton, Emp - January 30, 2009 at 1:23 AM

Armika qui tentait de reprendre son air digne, son air majestueux. Ca l’amusait beaucoup. Intérieurement, cela va sans dire. Son visage restait parfaitement neutre, aucune émotion ne venait troubler l’inexpressivité de ses traits. Son regard gris braqué sur sa fiancée, il la regardait discourir, récupérer le peu de contenance qu’il lui restait.

« Nous n’avons plus aucun contact diplomatique avec Brégunia. Les ambassadeurs sont expulsés des deux côtés. »

Il porta son verre à ses lèvres et avala quelques gorgées du liquide ambré, puis continua.

« Les Brouxg se moquent pleinement des princes héritiers. S’il y a la guerre un jour, ils pourront prétexter cette raison, mais au fond tu sais tout comme moi que la disparition de la précédente dynastie est une aubaine. »

Soudain, un sourire amusé se dessina sur ses lèvres.

« Quant à la situation à Systéria, tu as toujours la Gazette. »

La duchesse soupira, roula les yeux comme des billes et haussa les épaules, atterrée.

« Ridicule, Thomas. »

« Les guildes, Armika, tout tourne autour d’elles. Il suffit d’ouvrir les yeux, de voir la Confrérie reprendre en main la bibliothèque, l’Ordre crouler sous le poids de fléaux, l’Armée profiter de l’affaiblissement du Clergé pour étendre sa sphère d’influence. Sors de ce manoir et regarde. »

Puis il se mura dans le silence, laissant à la duchesse le temps de répliquer…


Post by Armika Recaedre, CP - January 30, 2009 at 1:56 AM

-Penses-tu que je ne regarde pas ce qui se passe autour de moi?
Simplement je préfère ne pas m'en mêler. Des barbares, de faux thaariens, les pourpres tous plus... étrange les uns que les autres. Tout sa m'épuise.

Et puis... parlons-en de la gazette...
Tes relations avec madame Balgor font jaser de plus en plus visiblement.
Diplomate, directrice adjointe, ton portrait dans la salle d'attente. On se demande bien ce qui peut la motivé. Ou bien TE motivé....

Un soupir d'ennuie se laissa entendre. Puis elle se leva, faisant le tour du fauteuil de Thomas, glissant une main sur son épaule. Elle se fit plus douce, moins rigide. Elle se pencha à son oreille pour lui murmurer.

-J'ai bien hâte que tout soit terminé. Que tu habite enfin ici avec moi. Je me sens seule au froid dans mon grand lit.


Post by Thomas Bolton, Emp - January 30, 2009 at 2:07 AM

C’est un sourire parfaitement froid qui servit de réponse à Armika quand elle fit référence aux rumeurs courant sur son compte.

« On me prête une liaison avec madame Balgor et, plus récemment, avec madame Vespari. Je fais aussi partie d’un duo chantant. Tu l’ignorais ? »

Bien que sa phrase fût prononcée sur un ton parfaitement neutre, le sens était pleinement ironique. La duchesse n’était pas sotte et elle le vit.

« Je n’ai aucune motivation de nature sexuelle ou affective envers mes subalternes, Armika. Laisse donc faire les rumeurs, il y en aura toujours. »

Une fois qu’elle lui eut murmuré ses mots tendres, il se pencha vers elle pour déposer un baiser sur sa joue. De sa main droite, il prit sa canne et se redressa.

« Il se fait tard, je rentre au palais. Tu auras le contrat posé sur ton bureau le lendemain matin. »

Et les deux fiancés se quittèrent. Le lendemain, quand la duchesse se leva, elle put trouver le document en question posé près de son petit bonzaï.

Contrat de mariage

Art. 1

§1. Ce présent contrat de mariage est établi entre le marquis Thomas Bolton et la duchesse Armika Recaedre.

§2. A l'issue du mariage, chacun des époux conservera son nom de famille.

Art. 2

§1. Le présent régime est basé sur un principe simple et clair : la séparation de biens. Chacun des époux conserve personnellement ses biens acquis avant le mariage, ainsi que ceux qu'il a reçu par héritage ou donation.

§2. Seuls les biens acquis en indivision appartiennent au couple, et ce en proportion du nombre de parts acquises dans l'indivision. Tout ce que chaque époux possédera au jour du mariage, recueillera par succession ou achètera à son nom pendant le mariage lui restera propre. Il aura le droit de le louer, de le donner, de le vendre sans aucune restriction.

§3. Au niveau des dettes, chaque conjoint est personnellement responsable des dettes contractées en son nom propre.

Art. 3

Les époux se doivent mutuellement fidélité, secours et assistance. Ils assurent la direction morale et matérielle de la famille.

Art. 4

Les époux pourvoient à l'éducation des enfants légitimes et préparent leur avenir.

Art. 5

Les époux s'obligent mutuellement à une communauté de vie, incluant le devoir conjugal et la cohabitation.

Art. 6

Aucune dot ne sera demandée à la duchesse.

Art. 7

Conformément au dernier décret impérial, le duché Recaedre restera propriété de Sa Grâce Armika. Sa Magnificence Bolton conservera son marquisat.

Art. 8

Aucun acte adultérin ne sera toléré.

Art. 9

Pour être validé, le mariage devra être célébra dans la cathédrale, sous l’égide d’un prêtre de Thaar, conformément à l’article 8 paragraphe 1 du codex clérical.

Art. 10

§1. Si un ou plusieurs articles n’est ou ne sont pas respecté(s) par un des époux, le présent contrat sera considéré comme nul et non avenu. Le mariage sera donc annulé devant la loi mais aussi devant Thaar, comme le stipule l’article 8 paragraphe 2 du codex clérical.

§2. L'époux fautif devra alors verser une partie de ses biens, définie par le tribunal de l'Empire, à l'époux lésé.


Post by Thomas Bolton, Emp - February 25, 2009 at 10:26 AM

Plusieurs mois plus tard, la duchesse Recaedre se pâmait lors d’une de ses soirées hebdomadaires. Au menu : nourriture de luxe, récitals et les traditionnelles séances de ragots. Que deviendraient les réceptions de l’aristocrate sans ses rumeurs esquissées avec sa langue vipérine ?

On s’activait en cuisine. On venait de servir l’entrée, le plat principal – du faisan accompagné de pommes de terre à la brégunienne, servie avec des légumes des Landes – devrait bientôt suivre. Les serviteurs se remuaient dans tous les sens. Ca les surprenait toujours. Les nobles ne faisaient pratiquement rien durant la journée et pourtant… cracher leur venin dans le dos de leurs compatriotes leur ouvrait l’appétit. Un appétit de loup !

La vieille Mathilda Aubegrise, assise sur son tabouret près de la cheminée, surveillait la cuisson de la viande. De la sueur coulait sur son front. En plus de la chaleur dégagée par l’âtre, il fallait penser à tout. Que rien ne vienne contrarier Sa Grâce comme la maladresse d’un employé ou une tâche de gras sur une nappe luxueuse. Mine de rien, c’était une charge extrêmement fastidieuse que d’occuper le poste de gouvernante, au manoir…

Dans la grande salle, les nobles riaient aux éclats. Un nouveau trait d’esprit du marquis de ceci ou du comte de cela avait dû galvaniser les invités. L’entrée était déjà bien entamée. Quand…

Soudain, on tambourina à la porte. Des coups sourds, pressés. Typique d’un employé trop zélé. Armika ordonna sèchement à une servante d’aller ouvrir. La jeune fille s’exécuta sans demander son reste et laissa le plat sur la table, trop heureuse de quitter la compagnie pesante des aristocrates.

« Oui ? »

« Jehan D’Issoire, héraut de Sa Majesté. J’ai ordre de délivrer un message à madame Recaedre. »

« A madame la duchesse, monsieur. »

« J’ai bien peur que non. »

La jeune fille ouvrit la bouche, totale ébahie. Elle n’eut même pas le réflexe d’accompagner le héraut qui se hâtait déjà dans le couloir, ouvrant à la volée toutes les lourdes portes de métal, provoquant ainsi un capharnaüm monstre, ce qui ne manqua pas de faire sortir Armika de ses gonds. Son regard put rapidement se poser sur l’indésirable qui déboula dans sa salle à manger.

« Madame Recaedre ? »

« Qui êtes-vous ? De quel droit pénétrez-vous chez moi ?! Sortez immédiatement ! Je suis une duchesse, pas du menu frottin ! »

« Navré madame. J’ai un communiqué à vous délivrer. »

Elle serra les poings. Décidemment, les employés de l’administration étaient des vauriens incapables de se tenir en société ! Elle put défouler sa rage en giflant sa servante qui revenait dans la pièce, encore déboussolée.

« Tu as laissé ce plat en plan ! Crois-tu que nous devions nous servir tout seul ? »

Le messager, quant à lui, déroulait son parchemin sous l’œil extrêmement attentif de l’assemblée de nobles. Certains murmuraient entre eux.

« Armika El’Urhem, épouse Recaedre, née à Posdrenia le 25 tumis Troisième Ere, d’origine brégunienne et de nationalité systérienne, ce message vous est destiné. Par la présente vous êtes, à compté de ce jour, déchue de l’ensemble de vos titres de noblesse. Pour les regagner, vous devrez vous impliquer plus que jamais pour montrer à la Couronne l’étendue de votre motivation à améliorer la vie au sein de l’empire. Vous obtenez le statut de citoyenne, mais vous le perdrez si, dans une semaine, vous n’avez pas intégré une institution officielle. »

A la fin du discours, on entendit un bruit fort et puissant : Mathilda Aubegrise venait de lâcher le plateau d’argent sur lequel trônait le superbe faisan. Elle porta une main à son cœur, les yeux écarquillés. Elle n’eut même pas le réflexe de nettoyer et resta figée. S’établit alors un silence de mort. On n’entendait rien, pas même le son d’une mouche voler. Le héraut s’inclina, roula son parchemin et repartit comme il était venu.

Les aristocrates semblèrent se consulter du regard. Soudain, un duc se leva et passa devant Armika sans même lui adresser un regard. Dire qu’ils avaient passés tellement de temps ensemble à médire des autres ! Il fut bientôt suivi par le reste de la troupe. Une baronne – oui, une simple baronne – se permit de la fixer d’un regard méprisant et hautain, la détaillant de haut en bas, haussant les épaules. Le vieux marquis de Pedenberd, avec qui elle discutait souvent de géopolitique la salua tout de même de façon courtoise. Il allait lui tapoter l’épaule en signe de compassion quand elle attrapa sa main et la rejeta. Mathilda ne quitta pas sa maîtresse.

Alors que les invités sortaient, ça discutait fort dans la cuisine.

« Destituée, plus de titre. Elle n’est plus rien. Tous ses amis s’en vont. »

« Ah oui ? Bien fait pour elle ! »

« Puisque c’est comme ça je m’en vais ! Il n’y a aucune raison pour que je reste me faire traiter comme une moins que rien, à me faire gifler quand madame a un pet de travers pour un tel salaire ! Il n’y a même plus le prestige, maintenant. Je m’en vais trouver mieux ailleurs. Suivez-moi ! »

Et la petite troupe de domestique sortit et passa devant Mathilda et Armika. La plus grande gueule de toute se fit porte-parole.

« Nous rendons notre tablier à madame. Bon courage Mathilda ! »

Le ton était là encore méprisant. Tout le long, Armika et sa gouvernante n’avaient pas bougé. La première était dévorée par des émotions de toute sorte, la seconde était encore sous le choc. En une nuit, la Recaedre avait perdu son titre, ses relations et son personnel.

Une fine silhouette descendit au rez-de-chaussée, vêtue d’une robe d’un rouge écarlate. Alysanne, la fille. Elle fixa sa mère d’un regard aussi glacial que les pics berguenois.

Quelques minutes plus tard, un carrosse noir s’arrêta devant la bâtisse. Le Surintendant en sortit et passa les portes encore grandes ouvertes – il n’y avait eu personne pour les refermer. Il entra dans la pièce et fixa les trois femmes. C’aurait pu ressembler à une réunion de statues…

Qui briseraient le silence en premier ?


Post by Mathilda AubeGrise, Ind - February 28, 2009 at 1:11 AM

*Elle resta pétrifiée un long moment, ses palpitations cardiaques devenant la seule chose audible dans ce paysage où le temps s'était soudainement arrêté. Les secondes filaient lentement, chacune d'entre elles semblant durer une éternité supplémentaire à celle qui la précédait. La vieille femme retenait son souffle, refusant de laisser le temps recommencer à filer dans la pièce.

En elle, par toute l'empathie qui la caractérisait, elle ressentait toute l'amertume et la trahison que la maîtresse de maison cacherait assurément sous la colère ou l'indifférence. Ces émotions virent traverser son esprit, et son corps.

Elle ne comprenait pas : Pourquoi l'Intendant, un homme aussi bon et puissant, n'avait-il pas protégé son épouse ? Dans sa conception très traditionnelle, il s'agissait déjà là d'une incohérence qui lui arrachait le cœur d'injustice. Elle ne pouvait pas saisir ce dont il s'agissait réellement, mais ni non plus en vouloir à l'homme.

Au bord de succomber sous cette pression subite, elle dû briser le silence. Elle se dépêcha d'amasser le verre briser sur le plateau d'argent qu'elle avait laissé tomber, agrippa quelques tabliers qui avaient été jetés près d'elle -peut-être pour faire disparaître cette preuve accablante (et humiliante) de ce qui venait de se produire- et se dirigea rapidement vers les cuisines en bredouillant quelques excuses.*

« Mon plateau.. navrée.. je suis vraiment désolée..»

La porte des lieux qui lui appartenaient fermée derrière elle, elle se laissa choir contre le mur et mis le plateau au sol à ses côtés. Une main posée sur son cœur qui palpitait, elle observait le silence de la pièce et surtout les divers postes de travail soudainement délaissés au milieu des tâches en cours. Elle figea devant ce spectacle aussi triste que de l'autre côté de la porte, entre deux mondes.


Post by Alysanne Recaedre, Ind - February 28, 2009 at 1:21 PM

Au manoir Recaedre…

« C’était terrible! Le duché Recaedre perdu! Si le vieux Mundus pouvait voir cela du haut des cieux sans doute se serait-il retourné dans sa tombe… Quel revirement de situation alors qu’on savait que le Surintendant Bolton et Armika Recaedre étaient fiancés ensemble. Le ministre n’avait-il donc rien pu faire? Visiblement que non… Où encore avait-il osé ne rien faire? Tellement de questionnement, si peu de réponse et tellement de frustration à venir. »

Mathilda venait de quitter la pièce, le cœur palpitant non pas sans raison. L’atmosphère ambiante était lourde, tellement pesante d’une pression insupportable. Son regard d’émeraude se posa à tour de rôle sur Thomas, puis sur Armika… Puis sur Thomas… et encore… Enfin vous voyez l’idée. Au bout de quelques secondes Alysanne alla jusqu’à dévisager le Surintendant.

D’un petit geste brusque elle releva le menton avec un mécontentement des plus visibles dans l’expression de son fin visage reflet cette ascendance aristocrate. Elle ouvrit lentement la bouche pour ensuite pincer les lèvres et offrir à ses deux ainés un geste de main quelconque, à la fois las et méprisant pour pivoter sur elle-même, s’engageant d’un pas rapide vers l’escalier. La jeune Recaedre préférait-elle simplement quitter les lieux où tout ceci n’était qu’une petite mise en scène théâtrale pour ajouter au dramatique de la scène?

C’était assurément pour ajouter au dramatique de la scène, naturellement. Alysanne n’avait pas tellement meilleure caractère que sa mère. Elle était cependant encore jeune et cette attitude qu’était la sienne avait encore le temps d’être façonnée… À la main de qui par contre, c’était une autre histoire. Sans doute avec les souvenirs que laissaient le nom de son paternel dans la citée, uniquement.

D’un geste prompt, juste avant de poser un de ses pieds sur la première marche de marbre, la jeune femme se retourna vers le marquis et son ancienne duchesse de mère. D’un ton tranchant et d’une voix cristalline elle leur offrit ces quelques paroles. Son regard se posait toujours directement sur un ou l’autre de ses futurs interlocuteurs, jamais elle n’allait à fixer autre chose que leurs deux visages.

« Il me semblait que vous aviez enfin commencé à mettre votre nez dans les affaires de l’hôpital mère, visiblement cela n’a pas été remarqué, pourtant Thomas est le directeur de celle-ci je croyais qu’il vous aiderait un tant soit peu avec ceci. Alors maintenant vous comptez faire quoi? Et en tant que directrice d’honneur vous n’êtes pas censé garder votre citoyenneté qui plus est?»

La belle à la robe rouge écarlate réussirait-elle à se contenir devant la très probable réplique de Thomas Bolton, ou au contraire, Alysanne deviendrait-elle aussi rouge que sa robe…?

Quelques secondes d’un lourd silence nous le diraient…


Post by Thomas Bolton, Emp - March 1, 2009 at 1:56 AM

Le Surintendant rabattit sa canne devant lui, posant ses deux mains sur le pommeau d’argent. Son regard se posa sur Mathilda qui bredouilla quelques mots. Elle put voir qu’il lui adressait un signe de tête extrêmement léger pour l’autoriser à retourner dans sa cuisine. A l’abri ? Sans doute. Ses yeux d’acier rencontrèrent ensuite les émeraudes d’Armika, qui restait silencieuse, comme paralysée par la nouvelle. Que comptait-elle faire ? C’était une grande inconnue.

Et Alysanne, la fille prodige, parla. Lentement, très lentement, il tourna la tête vers la jeune femme. Le portrait craché de sa mère, à quelques différences près. Elle ne réagissait pas pareil. Alors qu’Armika était un chaudron bouillonnant, la fille était une bassine de glace. Et c’est d’un ton tout aussi glacial que le premier ministre lui répondit. Il s’adressait à ses interlocutrices car toutes deux étaient concernées.

« Un avertissement est tombé le jour où les premières rumeurs sur les destitutions Recaedre, d’Estré et VonBrochert ont commencé à se propager au palais. Quelques mois plus tard un nouvel avertissement, officiel cette fois-ci. »

Il se tourna alors vers Armika, dont les poings étaient serrés ses jointures devenant blanches sous l’effort, continuant lentement d’un ton clair, net et précis.

« Tu t’es engagée dans l’hôpital. Mais eu lieu de t’impliquer au laboratoire ou auprès des patients tu as préféré pinailler pendant des mois et des mois sur les services que tu pourrais ou que tu ne pourrais pas apporter aux races que tu définis comme inférieures. Cette période a été cruciale, je t’avais pourtant prodigué et conseils et avertissements. »

Alors qu’il allait continuer, il fut violemment interrompu par une phrase cinglante, vipérine, crachée de toutes ces forces.

« Toi ! Toi ! Tu aurais pu faire quelque chose ! Tout est de ta faute ! »

Il fit alors un pas de côté alors qu’un vase fusait vers lui. Il s’écrasa contre le mur.

« Ce qui arrive n’est pas de mon fait. Sachez, toutes les deux, que le népotisme ne fait pas partie de ma politique. Il y a eu nombre d’avertissements. Les Recaedre en ont eu plus que tout autre car Sa Majesté se souvient des actes de feu votre père et de feu votre époux. »

Armika ne lui répondit pas, elle se figea de nouveau, confuse.

« Vous êtes en disgrâce, mais le Prince-Consort vous laisse l’opportunité de vous racheter. Vos titres ne sont pas perdus. »

Puis il se tut, laissant la possibilité à la mère comme à la fille de réagir…


Post by Armika Recaedre, CP - August 24, 2009 at 5:40 PM

*La duchesse, ou devrais-je dire, l'ex-duchesse, était béate. Elle restait planter là, les épaules et la tête haute, le jointure blanche, aussi blanche que ses lèvres aux mâchoires serrés. La beauté de son visage avait disparu, elle c'était envolé avec un rage incommensurable. Les traits étaient transformés, il ne restait plus rien de ce quelle avait déjà été. Là, à cette instant précis, si un peintre aurait pu fixé son visage avec l'huile sur une toile de coton, on aurait jamais pu croire que c'était là même personne qui était suspendu au dessus de l'âtre. Son regard suffisant, son visage blanc comme seul les nobles savent l'entrenire, ses lèvres rosés juste correctement. Jamais cet ancien portrait n'aurait pu rivaliser avec le premier, les yeux destructeurs du présent aurait pu détruire tout ce qui se trouvait à sa porté. *

« Juste comme ça. Vous êtes déchu, rien de plus. Pas de remerciement...rien. Oui... oui les avertissements, mais qui aurait vraiment cru qu'ils en arriveraient là? Je me suis pourtant impliquer. St-Élisa aurait été parfait sans tous ses malades, toutes ses.... sous-races. Si seulement Thomas m'avait laisser en faire à ma tête, on en serait pas là aujourd'hui. Si, si, si... si la vie marchait avec des si. Ça ne se passera pas comme ça. Il ne me connaît pas s'il pense que ça vas s'arrêter là. Je ne serais pas une Recaedre si je devais devenir qu'une... roturière.... non, ça ne se passera pas comme ça...»

Après un long moment d'attente, plusieurs respiration qui permirent à son visage hideux de retrouver un semblant de ce qu'il était 20 minutes plus tôt, elle desserra les mâchoires, les poings et tout son corps. Un peu de sa grâce précédente revint. Tout son corps et son être disait clairement qu'elle allait se battre.

-Bien Thomas. Vous direz au Prince Consort que je souhaites bien ravoir mon titre. Ne serais-ce que pour ce qui c'est passé à Briganne et pour ma lignée légendaire là bas. Mais je me plierai à Ses exigences et lui donnerai ce qu'il voudra. Ouvrez bien les yeux pour le conseiller correctement, mon cher fiancé.

-Mathilda, je serai a la bibliothèque. Monte moi un café. Et tâche de me retrouver des servantes.
S'il te plait.

Les derniers mots avaient été ajouté assez fort pour que tous les entendent, mais assez faible pour que tous se dise qu'elle prenait sans doute cet "avertissement" au sérieux. Jamais elle n'avait prononcer ses mots envers quiconque. Tout laissait croire que tout allait changer au manoir Recaedre, il fallait juste attendre de savoir à quel point.


Post by Thomas Bolton, Emp - August 24, 2009 at 6:58 PM

Sa Seigneurie était restée de marbre devant celle qui était officiellement sa fiancée. Comme d’habitude, l’attitude glaciale et effarouchée de l’ancienne duchesse semblait glisser sur lui comme l’eau sur le plumage d’un canard. Son regard d’acier, sévère et neutre, affrontait le regard d’émeraude destructeur de cette superbe mais très rancunière brégunienne. Ses deux mains serraient le pommeau d’argent de sa canne d’ébène. Lorsqu’elle ouvrit la bouche, le duc ne réagit pas, se contentant de l’écouter avec la concentration dont il était coutumier.

Les mots crachés, le ton impérieux et dédaigneux, il y avait là tous les ingrédients pour faire d’Armika cette parfaite petite peste que la population ne connaissait que trop bien – de visu ou grâce aux rumeurs… Il ne servait à rien de parlementer avec elle dans ces cas-là, Thomas en avait conscience. Aussi lui adressa-t-il un simple signe de tête, lui signalant qu’il prenait en compte ses arguments. Rien de plus, rien de moins.

Lorsqu’Armika disparut à l’étage, le Surintendant reprit possession de son droit d’ingérence et interpella Mathilda avant qu’elle ne s’engage dans le long couloir menant à la vaste cuisine.

« Vous en ferez deux je vous prie, madame Aubegrise. », lança-t-il poliment.

Toutefois, le ton ne laissant pas de place à une quelconque protestation.

Du haut de son petit salon, à l’étage, l’ancienne duchesse put alors entendre le bruit sec de la canne d’ébène de son cher et tendre résonner contre le dallage pur de marbre blanc. Il ne comptait pas s’arrêter là, oh que non, c’aurait été bien trop facile. Pour la forme, Sa Seigneurie toqua trois coups secs sur la porte. Même si la veuve ne souhait pas lui répondre, même si elle ne souhaitait pas le voir, il pénétra dans la pièce.

Elle, elle n’avait d’yeux que pour l’âtre. Ses deux émeraudes fixaient les couleurs rubis des flammes. Il s’approcha et vint s’installer tout droit à sa place habituelle. Il n’engagea pas la conversation et resta là, silencieux, ses prunelles grises se perdant elles aussi dans les formes oniriques créées par les flammèches…


Post by Armika Recaedre, CP - August 24, 2009 at 9:01 PM

«Que puis-je faire à présent. St-Élisa? Une guilde? Je ne pourrai certainement pas être la sous-fifre de quelqu'un d'autre dans une guilde. C'est impossible. Il y a des limites à marché sur son orgueil, moi, une El'Urhem, une Recaedre. Quoi alors. St-Élisa avec ses malades... cette fille étrange, et bâtarde qui plus es, qui s'en occupe. Je me demande bien si les rumeurs qui la concerne, elle et Thomas son vraie. Non. Jamais Thomas n'oserait me faire cela. Je l'espère. Mais de quoi suis-je encore si sure aujourd'hui? Tout mon univers semble s'écrouler autour de moi. Je n'ai pourtant rien fait pour mériter cela. Je ne peux pas me laisser abattre... je ne suis pas de cette race là, c'est pour les faible, les moins que rien.

Elle était là dans ses réflexions quand elle entendit la canne frapper dans l'escalier. Ainsi donc, Thomas avait décider de se joindre à elle et ses réflexions. Elle ne dit rien quand il toqua à la porte. Pas plus quand il entra dans la pièce pour prendre sa place habituelle. Elle se contentait de fixer obstinément l'âtre, comme une gamine qu'on aurait disputé. Après plusieurs longues minutes d'attente, ou seul le bruit de crépitement du feu leur parvint, ils entendirent enfin Mathilda dans l'escalier. Armika détestait être prise par surprise, et étrangement, détestait encore plus le bruit des chaussure sur le marbre. Il fallait de l'expérience et un savant dosage pour que les pas l'avertissent sans la déranger.
La porte était rester ouverte. Malgré tout, Mathilda frappa pour être sûr de s'être fait entendre. Sa maîtresse avait demander du café. Jamais elle ne prenait de café. Il fallait vraiment qu'elle soit très contrarié. Et cette fois-ci, la situation prêtait bien a un espresso bien tassé.

C'est sans un mot, toujours au son du feu crépitant, qu'Elle déposa le plateau entre eux deux, sur la table basse. L'odeur de la crème fraîche et épaisse n'arrivait pas a masquer celle du café, mais le mélange des deux étaient sublime pour un nez fin. Le sucrier en cristal posé tout à côté avec une petite cuillère en argent n'attendait qu'à être utiliser. Et pourtant, même après le départ de Mathilda, Armika ne fît pas un geste pour s'emparer ni d'un ni de l'autre. Un café noir, comme son humeur.

Le silence se faisait pesant. Et ce fût Armika, comme toujours, qui le brisa en premier. Sa voix était égale et trahissait une grande émotion, une détresse qui lui était inconnu jusqu'à présent.


Post by Thomas Bolton, Emp - August 24, 2009 at 9:27 PM

Lorsque Mathilda se présenta, Thomas remarqua tout de suite que la vieille femme avait un visage soucieux. Le désarroi de sa maîtresse, ce terrible malheur qu’elle vivait, la gouvernante le subissait de plein fouet. C’était à se demander laquelle des deux était la duchesse déchue. Il lui adressa un signe de tête en guise de remerciement lorsqu’elle posa le plateau sur la petite table entre le couple, puis fit un petit geste de la main droite pour l’autoriser à disposer et à rejoindre ses propres appartements.

Sa Seigneurie remarqua lorsqu’Armika prit son café bien noir et bien tassé. D’ordinaire, elle ne supportait pas les boissons et les mets trop amers. Pas de sucre, pas de crème. Tout comme lui à vrai dire. Mais contrairement à elle, il n’était pas d’humeur maussade, ne sombrait pas dans la mélancolie. Il considérait simplement qu’il dénaturerait le précieux et sombre liquide s’il y ajoutait un quelconque élément parasite.

Lorsqu’elle s’adressa à lui, Thomas fut surpris. Surpris car le ton était humble, presque suppliant. Il n’avait pas pensé qu’elle puisse faire fi de sa fierté de noble si peu de temps après sa déchéance. Le duc pensait qu’elle allait mettre beaucoup plus de temps à s’adapter. Cette surprise fut donc agréable : elle était finalement capable de se remettre en cause. Vers quoi avait-elle due passer pour arriver à ce résultat !

Il lui répondit de son ton neutre habituel.

« Que faire ? Se ressaisir, déjà. Tu conserves une place de directrice d’honneur à Sainte-Elisa suite au don que tu as fait. Toutefois, je ne te vois pas t’y impliquer et cette place ne te garantit pas de droits civiques. »

Lentement, il approcha la tasse de ses lèvres et avala une gorgée de l’amer breuvage.

« Tu as des dons d’alchimie. Tu peux rejoindre les rangs de la Confrérie ou de l’Association. Il faudra faire énormément de sacrifices et prendre sur toi, mais je pense que tu en es capable. Le choix est tien, ce n’est pas à moi de penser pour toi. »

Plusieurs secondes creusèrent un silence étouffant, avant que Sa Seigneurie ne rajoute :

« Je pense qu’il va falloir hâter ce mariage. Actuellement, tu n’es plus rien, tu n’as aucun droit. Tu n’auras pas mon titre si tu m’épouses mais tu pourrais jouir d’une certaine forme de protection qui pourrait être utile dans ton cas. Pour ce qui est de ton titre, Son Altesse le Prince-Consort a été clair : tu pourras le récupérer en l’état. Tout dépendra de toi, là encore. »

Puis il se tut et la fixa, se détournant de l’âtre. Sa tasse en main, il sirotait de temps à autre son café nguelundien.


Post by Armika Recaedre, CP - August 27, 2009 at 6:05 PM

Cela pris un long moment avant qu'elle assimile tous ce que Thomas lui avait dit. On voyait bien que ses pensés était contradictoire. L'ancienne Duchesse arriverait-elle vraiment à marcher sur son orgueil? Sur son racisme, sur son obsession compulsive des maladies et de la saleté? Arriverait-elle vraiment à être quelqu'un d'autre qu'elle même? Il était pourtant vraiment difficile de le croire, mais qui sait vraiment ce qui pouvait vraiment se passer dans sa tête?

-Si seulement ce pouvait être aussi facile Thomas. Je ne m'en sens pas la force.
Ste-Élisa... je pourrai sans doute m'y faire. Mais un guilde, je ne crois pas Thomas. Je ne suis pas faites pour ses choses. Tu le sais. Je n'y survivrai pas. Sûrement pas en bas de l'échelle.

J'utiliserai mes dons a St-Élisa. J'y travaillerai sans relâche s'il le faut. Je verrai également à donner aux bonnes oeuvres, fournir des médicaments et diverse potions au plus démunis. Essayer de faire en sorte que leur futur soit un peu meilleur.

Se sera... un début.

Puis elle prit encore une grande inspiration. Il restait la question du mariage. Elle n'avait même pas sourciller lorsqu'il en avait parler. Mais à présent, on voyait que sa première pause psychologique n'incluait pas se point. Elle avait baisser les yeux sur son café. Le buvant à petite gorgée.
Elle semblait si fragile à cet instant. Toute ses barrières c'étaient effondrés. Elle n'était plus qu'un oisillon tomber du nid. Elle faisait pitier à voir. Sans doute que cet état ne serais que temporaire, du moins tous pouvait l'espérer.

-Je te laisse t'occuper de toute les préparatifs du mariage. Je ferai en sorte d'avoir une robe décente pour ton titre.

Tout se temps... tout ça que pour cette phrase. C'était presque a se demander si elle souhaitais toujours se mariage. Il faudra sans doute lui demander pour réellement le savoir. Parce ses yeux, eux, ne laissait pas voir ce qu'elle pensait réellement de tous cela.


Post by Thomas Bolton, Emp - August 27, 2009 at 9:46 PM

Après l’intervention d’Armika, la tasse de Thomas se retrouva vide. Bien évidemment, il aurait pu se resservir, mais il n’était pas du genre à abuser des bonnes choses. Aussi se contenta-t-il de reposer la fine porcelaine dans sa soucoupe. Le duc ne répondit pas tout de suite, son regard braqué dans celui d’Armika. Peut-être l’évaluait-il, peut-être réfléchissait-il encore à ce qu’il allait lui confier.

« C’est ton choix. Mais si tu n’intègres pas une guilde tu n’auras pas de droits civiques. Ce qui signifie que l’Association pourrait te mettre à la porte de ton manoir sans avoir à fournir d’explications. Toutefois, le fait que je sois copropriétaire t'évitera ce genre de désagrément. », lui assena-t-il de son ton glacial.

Il perçut une lueur d’effroi dans le regard de la brégunienne. Elle qui avait déjà perdu son titre, elle qui pouvait maintenant perdre l’ensemble de ses biens…

« Bien sûr, je pourrais faire usage de mon pouvoir pour t’octroyer le statut de citoyenne, mais tu sais que ça ne sera pas le cas. »

Et elle le savait. Combien de fois aurait-il pu la protéger ? Elle ou même sa fille qui avait été radiée du barreau. Non, Sa Seigneurie ne cultivait pas le népotisme, bien au contraire. C’est à croire qu’il faisait preuve de beaucoup plus de fermeté vis-à-vis de ce que l’on pouvait malaisément définir comme ses proches.

« Tu ne sembles pas convaincue par ce mariage. Oublie cette idée. », laissa-t-il échapper le plus normalement du monde.

Si elle voulait vraiment qu’il ait lieu, elle pouvait protester. Dans le cas contraire, la situation n’évoluerait pas.


Post by Armika Recaedre, CP - August 27, 2009 at 10:01 PM

Quoi?

*La dernière phrase avait semblé être comme un coup de poing pour elle. Elle s'était redressé et avait regarder Thomas avec une tel intensité. *

Pourquoi tenir des propos et revenir dessus par la suite? Ce n'est pas dans tes habitudes.

Je n'ai qu'une parole Thomas. Tu devrais le savoir, toi pourtant. Ce mariage aura lieu. Pardonne moi mon manque d'enthousiasme passager. Dison que je ne pensais pas que tu aurais maintenu cette idée avec tout ce qui m'arrive.

Mais... si tu veux toujours de moi, il en va de même dans mon cas. Mes sentiments envers ta personne n'ont pas changer malgré tout.

Son regard était perçant, sa voie, troublante de sincérité. L'ambivalence dont elle avait fait preuve quelques instant plus tôt, n'était plus, c'était évitant.


Post by Thomas Bolton, Emp - August 27, 2009 at 10:09 PM

Ah. C’était toujours aussi divertissant. Son petit stratagème avait fonctionné et la voila qui lui livrait le fin fond de sa pensée, toute frustrée qu’elle était par ce brusque changement. Ses fins doigts de pianiste se dirigèrent vers le pommeau d’argent de sa canne d’ébène. Il se redressa et la toisa de toute sa hauteur.

« Alors il sera maintenu. Quant à ta robe, penses-tu réellement que je m’en soucie ? », interrogea-t-il alors qu’un sourire malicieux prenait naissances sur ses lèvres pâles.

Lui qui n’avait que la même garde robe, ces toges austères au noir délavé… Le trait d’esprit pourrait peut-être lui rendre le sourire. Ou peut-être pas.

« Ne t’attend pas à une cérémonie en grande pompe ni à une pléthore d’invités. Je préfère une atmosphère plus… intimiste. »

Il s’inclina vers elle et déposa un baiser tout ce qu’il y a de plus protocolaire – et pourtant ? – avant de quitter la pièce et de s’atteler aux préparatifs…


Post by Thomas Bolton, Emp - December 4, 2009 at 11:04 PM

Quelques mois plus tard, alors que Maegor Recaedre avait reparu sur la scène publique Systérienne et que la démone terrorisait à nouveau la populace... Une note fut déposée à l'attention du jeune homme.

Maegor,

C'est l'occasion pour vous de faire vos preuves et d'attirer une nouvelle fois l'attention de la Couronne sur les Recaedre.

Ne la laissez pas passer.

T. H. Bolton


Post by Maegor Recaedre - December 7, 2009 at 2:43 AM

« Le Couronne gardera un suivi très attentif de vôtre évolution dans la Confrèrie. »

Des parôles qui résonnèrent encore et encore dans l'esprit du jeune mage. Des parôles qui résonnèrent comme un défis, milles echos d'une simple remarque lancée par le Prince-Consort Alur'Indel en personne. Des parôles qui avaient eu l'effet escompté.

Si il avait su, en ces propos, aller chercher une source de motivation supplémentaire, il était inutile de spécifier que parallèlement, la pression qui déja pesait sur lui n'en était que décuplée (et le mot est faible)..! C'est donc au retour du chapitre de Lame, le destrier à la couverture de nuit, qu'il rentra au manoir et tomba sur la note du Surintendant-son-beau-père-Bolton.

« ... »

Moment de silence.

« ... »

... Encore?

Bon, enfin, voilà ce que l'on pourrait, en matières d'attentes, qualifier de titanesques. Gageons que le jeune homme, tout juste sorti de l'adolescence et qui vivait encore dans l'ombre de son prestigieux (et defunt) père, y songerait par deux-fois la prochaine fois qu'il envisagerait un retour "surprise" à Systéria.

Mais pour l'heure, les temps étaient trop sombres pour qu'il se préoccupe de sa réussite personnelle... bien entendu.


Post by Armika Recaedre, CP - December 9, 2009 at 6:52 PM

Quelques jours plus tôt
Peut-être semaine finalement

Quelques jours à peine que le jeune Maegor avait fait son entré "surprise". Quelques jours qu'Armika ne dormait plus.
Mais qu'est-ce qui avait bien pu prendre à son fils de décider de venir sur ces terres...sa place n'était pas ici. Où peut-être que comme son père, il s'adapterait plutôt bien à cette ville de "sauvages".

Quoi qu'il en soit, elle descendait les escaliers lorsqu'on toqua à la porte. Elle resta sur la troisième marche, en hauteur, en position de force vraisemblablement, le temps que la nouvelle servante ouvre la porte après un simple hochement de tête de sa maitresse. Et voilà que l'objet du conflit entra dans le vestibule.

Effroi.

Il était beau le Maegor. Aussi beau que sa sœur, aussi beau que sa mère l'avait été. Jeune, dans la fleur de l'âge, les yeux d'une couleur émeraude vif, les cheveux blonds et soyeux. Oui, c'était sans aucun doute un très beau jeune homme.
Mais c'est des yeux agrandit d'une rage meurtrière qui se posèrent sur son fils. Quelques secondes suffît à l'ancienne Duchesse pour se ressaisir, et à remettre son masque de froideur indifférente. Sans pour autant, bien sûr, quitter la mine dédaigneuse et de dégoût qui était la sienne à se moment.

" Vous tentez de rivaliser avec Thomas en terme de laideur de vêtement mon fils? Cette toge grise est... tout simplement hideuse. "

" Pardonnez moi, ma mère, de me présenté dans tel atours à votre personne. Voyez-vous, je n'ai pas trouvé de couturier digne de ma personne.

Il était allé à bonne école cette enfant. Mathilda avait toujours tellement prit soin à ce que les jumeaux Reacedre fasse tout pour être dans les petits soins de leurs mère. Elle savait que si les enfants la déplaisaient, les courtes vacances seraient encore plus écourtées. Mais voila que Mathilda avait à cœur ses enfants comme si c'était les leurs.
Bref, Maegor savait comment parler à sa mère pour éviter sa colère, pour éviter qu'elle soit exécrable avec lui. Les enfants cherchent l'amour ou ils le peuvent. Et pour les enfants Recaedre, l'amour de leur mère s'apparentait au calme qu'elle pouvait, rarement, avoir envers eux.

"Suit moi. J'ai bien quelques morceaux qui trainent là-haut bien emballé. Mon fils ne se baladera certainement pas en ville avec ses loques pour faire honte à mon nom.

*Des vêtements laids. Le comble de l'hérésie pour cette femme si près de l'importance de l'apparence. Pauvre Maegor... peut-être aurait-il mieux fait de rester à Brégunia après tout... *


Post by Thomas Bolton, Emp - May 2, 2010 at 9:56 AM

Des semaines plus tard, alors que Maegor Recaedre avait su faire ses preuves au sein de la Confrérie Pourpre, le Surintendant se rendit au manoir de son épouse. Lorsqu’il entra dans le bureau de cette dernière, il la trouva confortablement installée, en train de faire la lecture d’un quelconque ouvrage alchimique. On avait beau reprocher de nombreuses choses à Armika, on ne pouvait nier sa soif inextinguible de savoir. Elle aimait accumuler des connaissances pour les mettre en pratique, les opposer aux siennes et obtenir les résultats qu’elle désirait. Oh, pour ça, sa détermination était sans faille. Lorsque le duc pénétra dans la pièce, donc, elle releva vers lui son regard et le salua.

« Bonjour, monsieur mon époux. Décidément, c’est une surprise. », lâcha-t-elle d’un ton peu enthousiaste.

« Bien le bonjour, Armika. Comment te portes-tu ? », lui répondit-il sur le même ton.

Elle soupira tout en refermant dans un claquement sec le livre dont elle faisait la lecture. Elle leva également les yeux au ciel, d’un air théâtral, puis enchaîna :

« La Confrérie et moi, ça ne va pas le faire, Thomas. »

A ces mots, une lueur amusée brilla un très court instant dans le regard du Surintendant. Lueur qu’elle ne remarqua pas, tant elle fut brève.

« Allons bon, que se passe-t-il ? »

« Ils ne me donnent aucune considération. Je donne mon avis et on me remet vertement à ma place, on m’empêche de donner le fin fond de ma pensée. Cette histoire de bibliothèque, ça traîne, rien n’est fait et ils osent refuser mon aide ! Quel toupet ! »

Thomas fit quelques pas et s’approcha de la chaise qui se trouvait en face d’Armika. Il posa sa main droite sur le dossier et posa son regard d’acier sur elle, totalement muet. Il laissait le flot de paroles s’épuiser de lui-même.

« Et ce n’est pas tout ! Ils veulent que je paye pour leurs ingrédients. 3 écus pièce, te rends-tu compte ? Alors que je travaille pour eux ! Que je fais mes recherches pour eux ! Ils osent me faire une telle demande ! Non, Thomas. Crois-moi, ça ne marchera pas. »

Et voila, elle avait fini. Le duc eut enfin la possibilité de répondre, ce qu’il ne se priva pas de faire.

« Et quel autre choix te reste-t-il, ma chère ? Intégrer une autre guilde ? Baisser les bras ? C’est une erreur. Si tu quittes cette institution, tu donneras raison à toutes les rumeurs qui t’accusent d’être une femme orgueilleuse qui est incapable de se soumettre à une quelconque autorité. »

Elle releva la tête et se pinça le nez, comme si ce qui venait de lui être dit était un compliment plus qu’une critique.

« Et alors ? J’ai un rang à tenir, je ne suis pas n’importe qui. J’ai perdu mon titre à Systeria mais je suis d’une famille honorable, la noblesse coule dans notre sang depuis des générations. Ca ne changera rien à ce que je suis. », confia-t-elle pompeusement à son époux.

« Si tu pars, tu leur donneras raison. Ils te testent. Accepte donc cette critique, ravale ta fierté et continue à travailler. »

« Je suis ta femme Thomas et ils te détestent. Ils ne veulent pas de moi. »

Cette affirmation arracha un sourire amusé au premier ministre, qui n’était pas entièrement d’accord. D’ailleurs, il ne se priva pas pour le lui dire.

« Tu fais erreur. S’ils ne voulaient pas de toi, ils n’auraient pas considéré ta candidature. Le Magistère Glâneduc n’est pas sot, il sait que je ne me serais pas opposé à la Confrérie si elle t’avait repoussé. »

Armika se renfrogna encore plus, se dandinant de rage sur sa chaise.

« Mais vas-tu cesser, voyons ? Tu n’es pas le Surintendant ici, tu es mon époux. Quitte un peu ce rôle, que diable, tu m’énerves et tu m’agaces ! »

« N’est-ce pas le rôle d’un époux que de conseiller son épouse ? Tu peux toujours changer de guilde. La seule alternative possible serait d’intégrer l’Association. Mais là encore, tu rencontreras le même problème et il sera amplifié, décuplé. La duchesse d’Orbrillant t’humiliera comme jamais tu n’as été humiliée. Lorsque tu étais duchesse et mariée à ton défunt mari, tu avais la préséance sur elle. Elle te le fera payer, maintenant que tu n’es plus qu’une citoyenne. »

Cette révélation lui fit pousser un soupir d’exaspération. Elle roula des yeux et se retint de lui cracher son venin au visage.

« Quoiqu’il se passe, systématiquement tu rencontreras un problème avec l’autorité. Dans chaque organisme de la capitale. Sois constante dans tes choix, fixe toi une ligne de conduite et ne la lâche pas. »

« Tu me demandes beaucoup. », finit-elle par dire, desserrant la mâchoire.

« Parce que je sais que tu es capable de beaucoup. »

Elle prit alors quelques secondes pour réfléchir, puis finit par capituler :

« Soit, Thomas. Je resterai dans la Confrérie. Je ferai publier une annonce pour acheter moins cher mes ingrédients. Nous verrons ensuite. »

La conversation dévia ensuite sur d’autres sujets, notamment sur sa progéniture. Ils parlèrent d’abord d’Alysanne, mais ce fut bref. Ensuite, l’ancienne duchesse évoqua le comportement de son fils, qu’elle désapprouvait. Pour elle, la Légion représentait un danger constant pour sa vie. Elle ne le disait pas, mais craignait qu’il ne lui arrive un malheur. Tout compte fait, elle n’était pas si douée pour cacher ses sentiments réels.

« Bien, je vais rentrer au palais, maintenant. Des affaires m’attendent. »

Armika se redressa puis vint se placer tout près de lui, posant une main délicate sur son bras. D’une voix plein d’espoir, elle demanda :

« Dormiras-tu avec moi, ce soir ? »

« Bien entendu. », lui répondit-il simplement.

Et sur ces bonnes paroles, suivi d’un baiser tout ce qu’il y a de plus formel, ils se quittèrent. L’un retourna à ses dossiers tandis que l’autre reprit sa lecture…


Post by Thomas Bolton, Emp - May 2, 2010 at 10:54 AM

Le lendemain matin, une heure avant l’aube, le Surintendant quitta la couche conjugale et se rendit dans la salle d’eau pour faire sa toilette. Son épouse dormait toujours, aussi ne fit-il aucun bruit pour éviter de troubler son sommeil. Lorsqu’il eut terminé, il descendit aux cuisines où Mathilda était en train de confectionner des pâtisseries qu’elle allait bientôt enfourner dans le four déjà brûlant. Il remonta ensuite à l’étage, lorsque la porte de la chambre s’ouvrit : Armika en sortit, toute pimpante. Elle s’approcha de lui et l’embrassa, déjà toute fraîche et vêtue d’une superbe robe.

« Bonjour, Thomas. », lui dit-elle simplement, souriante.

« Bonjour, Armika. As-tu bien dormi ? »

« Avec toi à mes côtés, oui. »

C’était un des rares moments où elle laissait libre cours à ses sentiments réels. Ces instants étaient exceptionnels, à tel point qu’on pouvait faire une croix sur le calendrier lorsqu’ils avaient lieu !

« Déjeunons ensemble. Mathilda prépare des pâtisseries pour toi. »

Une moue de dégoût apparut alors sur le visage de la superbe brégunienne.

« Oh, je n’ai pas très faim, je prendrai juste des œufs, je pense. »

Ensemble, donc, ils descendirent pour se rendre dans la salle à manger, où une jeune domestique les attendait pour savoir ce qu’ils désiraient boire et manger. Le Surintendant demanda un thé noir ainsi qu’une grappe de raisin… noir – tant qu’à faire ! Pour son épouse, il demanda du café au lait et des œufs.

« Une idée m’est venue à l’esprit ce matin, je souhaitais t’en faire part. Veux-tu l’entendre ? »

« Si c’est une idée de Surintendant pour régenter la moindre de mes actions, alors non, je ne souhaite pas l’entendre où notre conversation se terminera bien vite. Ne m’agace pas. »

La remarque incisive ne sembla absolument pas toucher le duc. Son sang-froid semblait inébranlable, même si Armika tentait toujours de le déstabiliser, d’une manière ou d’une autre. En vain, évidemment. On pouvait se demander s’il ne s’agissait pas d’un moyen de se divertir…

« C’est une idée, tu en feras ce que tu veux. Tu connais bien évidemment le laboratoire Yu et le laboratoire Eringyas. Tu as collaboré avec le personnel pendant la crise des fillettes maudites. Or, j’ai remarqué que ta consœur au sein de la Confrérie, mademoiselle Eringyas n’était plus très active, tout comme son laboratoire, d’ailleurs. »

Elle poussa un soupir exaspéré.

« Cesse de tourner autour du pot, veux-tu ? Ca ne te ressemble pas, Thomas. »

Il se contenta de hausser les épaules, pour chasser la pique qu’elle venait de lui envoyer.

« Je t’explique simplement le contexte. »

A ce moment, la servante entra pour déposer un plateau sur la table. Elle déposa ce que chacun avait souhaité devant le Surintendant et son épouse. Armika repoussa alors la tasse qui contenait le café Nguelundien.

« Oh non, je préfèrerai un thé tout compte fait. »

D’un geste de la main, Thomas poussa son thé noir amer vers elle. Elle grimaça pour lui faire comprendre qu’elle n’aimait pas cette sorte, aussi la reprit-il.

« Du thé vert, avec un nuage de lait. », demanda-t-elle sèchement à la jeune fille.

La conversation put alors reprendre là où elle s’était arrêtée.

« J’ai donc pensé qu’il serait bon pour toi d’ouvrir le laboratoire Recaedre. L’occasion de rendre à ton nom un quelconque prestige et d’occuper une place récemment vacante. »

Elle acquiesça.

« J’y ai déjà pensé, évidemment. Je n’ai tout simplement pas eu le temps de me pencher dessus. »

« Cela permettra à la Confrérie de renforcer son emprise sur le marché de l’alchimie et de l’herboristerie. Monte un dossier et transmets-le à ta hiérarchie. »

Tout en parlant, il sirotait son thé tout en mangeant quelques raisins. L’ancienne duchesse, elle se contentait de picorer dans son assiette. La domestique entra à nouveau – décidément, elle n’arrêtait pas les allers-retours ! – pour déposer son thé devant sa maîtresse, qui ne la regarda même pas.

« Finalement, apportez-moi les pâtisseries, j’ai faim. »

Elle se tourna alors vers son époux.

« Je doute cependant d’avoir beaucoup de succès. Entre une tsen sympathique et moi, les gens se dirigeront vers elle. »

Un sourire amusé se dessina alors sur les fines lèvres pâles du Surintendant.

« Mademoiselle Eringyas était indisponible en ce moment, je pense que tu as toutes tes chances. Qui plus est, je n’attribuerai pas le qualificatif de demi-elfe sympathique à madame Minh Yu. »

« Il va falloir que je trouve un bon emplacement en moyenne-ville, afin d’être au cœur de la vie de la cité. Les autres laboratoires sont trop éloignés du centre. »

« Certes. Je me souviens que tu avais financé le laboratoire de madame Minh Yu à hauteur de 100.000 pièces d’or, alors que j’étais encore dans l’Ordre. C’est d’ailleurs ce qui t’a valu le titre de directrice d’honneur de Sainte-Elisa. »

« Dire que j’avais oublié, Thomas ! Quelle sotte j’ai fait de lui donner autant ! »

Une odeur emplit alors la salle, lorsque la soubrette entra avec le plateau de pâtisseries fumantes. Armika en prit deux, les déchira et se mit à les picorer. Si son mari pouvait être comparé à un vautour, elle, elle pouvait être comparée à un moineau.

« Enfin soit, je rédigerai un dossier et la confierait à ma hiérarchie, nous verrons bien s’ils apprécient ou non le projet. »

La conversation dévia alors vers d’autres sujets, mais s’acheva après quelques minutes. Elle repoussa son assiette, les pâtisseries avaient à peine été grignotées. Décidément, l’appétit de son épouse ne savait pas à quoi s’en tenir !

« Bien, je n’ai plus de temps à t’accorder, je retourne au palais. »

« Et moi j’ai des expériences à mener. Avec mes propres ingrédients. »

« Passe une excellente journée. », dit-il en déposant un baiser sur les lèvres purpurines d’Armika.

Elle ne répondit pas et se contenta de le regarder passer les grandes portes du manoir…


Post by Armika Recaedre, CP - May 4, 2010 at 5:43 PM

Comtesse Taur'Amandil Balgor,

La présente est pour quérir votre présence lors d'un thé donné par ma personne au manoir Recaedre. Ce serait un grand plaisir pour moi de vous recevoir en ma demeure. Bien entendue, cette invitation ne se verrait pas souffrir d'un refus. J'adapterai donc ce thé a votre horaire.

Veuillez agréer, Madame la Comtesse, de mes sentiments distinguer.

Armika Recaedre

*Une missive aussi polie, ne pouvait recevoir de refus... et c'est exactement ce qu'Armika voulait. Pourtant, elle était certaine de devoir travailler un petit peu plus fort pour attirer la Comtesse chez elle. Oui oui... attirer, comme un prédateur attire sa proie! Parce que c'est ce qu'était maintenant la mouffette qui servait d'ami a son mari. En bonne femme jalouse qu'elle était, elle surveillait de près ses intérêts. Le Duc Bolton était même des intérêts de choix, malgré son affreux goût vestimentaire. *

Madame Recaedre,

Je viendrai à votre domicile dans l'après-midi d'ici deux jours aux alentours d'une heure trente pour faire suite à votre charmante invitation.

Mes respects,

Sarälondë Taur'Amandil Balgor

Un sourire carnassier ourla ses lèvres. C'était si facile. Cette rencontre serait sans aucun doute des plus ... intéressante!

Quelques jours après, le joue J. Le grand jour de la confrontation. Armika pris de longues heures dans sa salle d'eau à se préparer, sa coiffeuse venant spécialement pour lui lisser les cheveux. Et pourtant, quand elle eu finit et sortit de sa chambre toute habillé, elle ne semblait pas avoir fait d'effort particulier. Sa robe de tissus de qualité était orné d'une jolie corset à motifs fleurits, le tout dans des teinte émeraude, pour le teint et les yeux! Ses bijoux brillant venait visiblement d'être polie, et ses cheveux reluisait d'une vitalité hors du commun. D'ailleurs, les domestiques avaient bien remarquer qu'Armika avait fait un effort exceptionelle pour être resplendissante dans sa banalité.
De plus, elle ne lésinait pas sur la propreté, même si le ménage avait été fait la veille et l'avant veille, elle redemanda que tout brille pour les coups de 2 heures, et qu'une odeur de Lys et de pâtisseries flotte dans le manoir.

C'est un sourire forcé et hypocrite, celui qu'elle servait à la noblesse qu'elle aimait plus ou moins, qui répondit avec des mots aimable à Saralonde.

-Comtesse, quel plaisir de vous recevoir dans ma demeure. Nous allons nous installer a la bilbiothèque je vous en pris suivez moi.

Et c'est ainsi que commença cette si charmante rencontre. Tournant autour de sujet futile et inintéressant tel que les enfants. Pour finalement.... aboutir au sujet principale de cette rencontre. Les bois...les fameux bois! Pauvre Saralonde... pourquoi avait-elle accepter.

Le ton montait sans cesse, l'une refusant de donner des informations, l'autre refusant de lâcher le morceau. Pauvres femmes.

Et bien entendu, c'est à ce moment des plus opportuns que le Surintendant décida de faire son entrer. L'une adoucit son regard, battant un peu en retraite a son arrivée, l'autre, le foudroyant du regard.

-Et bien monsieur mon Mari. Vous êtes impromptue comme un cheveux sur la soupe.


Post by Maegor Recaedre - November 1, 2010 at 3:10 AM

Le Manoir autrefois si actif se complaisait désormais dans un calme fantomatique. Armika, maîtresse et propriétaire des lieux, avait emménagé avec son deuxième époux, le Duc et Surintendant Thomas Halvadius Bolton au Palais Impérial. Maegor, le fils, était trop occupé pour s'y présenter avec une fréquence suffisamment régulière pour qu'on puisse le qualifier d'occupant. Alysanne, la fille, y passait beaucoup de temps... à dormir, sans quoi, incapable de rester en place, elle le quittait sitôt éveillée. Mathilda Aubegrise, doyenne des lieux, avait vu son personnel autrefois impressionnant diminuer de la moitié en effectifs.

Une lettre fut laissée sur la petite table de marbre où reposait un bonsaï abimé. Celui ou celle qui la lirait ne premier y trouverait ces écrits...

À qui lira en premier,

Je quitte le Manoir, ayant fait l'achat d'une tour dans les quartiers de la Confrérie. Je ferais de fréquentes visites, ne vous inquiétez pas.

À bientôt,

Maegor


Post by Thomas Bolton, Emp - November 1, 2010 at 12:46 PM

Le seigneur Bolton passait régulièrement au Manoir. Parfois même était-il accompagné de Madame son épouse, Armika Recaedre. Or donc, un beau jour, alors qu’il allait faire l’état des lieux, Mathilda Aubegrise lui remit la missive qu’avait rédigé son beau-fils. Son regard d’acier détailla froidement les quelques lignes. Un sourire amusé se dessina sur ses fines lèvres pâles quand il termina sa lecture. Peut-être était-ce le « ne vous inquiétez pas ». Comme si le duc avait pu, à un moment ou un autre, prendre peur pour l’un de ses enfants, par alliance ou non !

Le Surintendant attrapa alors une plume et un encrier et entreprit de griffonner quelques mots à la suite de ce qu’avait écrit le Navarque. Il restait un peu de place pour quelques lignes supplémentaires et ce serait amplement suffisant pour ce qu’il avait à y marquer. La destinataire n’était autre que sa belle-fille, Alysanne. Lorsqu’il eut fini, il donna la note à la gouvernante, Mathilda, vieille dame toujours aussi patiente et réservée…

« Vous confierez ceci à mademoiselle. »

Mademoiselle Recaedre,

Votre frère vole de ses propres ailes. Pensez-vous être capable d'en faire autant, un jour ou l’autre ?

T.H.B

Voila qui ferait couler beaucoup d’encre chez notre sculpturale beauté blonde !


Post by Maegor Recaedre - July 25, 2011 at 4:39 AM

Déambulation nocturne
Pensiez-vous réellement en avoir terminé avec moi..?

Systéria une histoire de contraste. Tout y est contrasté; la population, les croyances, les valeurs et tout le reste. La nuit et le jour ne font pas exception. Cité martyre, victime de toutes les catastrophe et pourtant apte à récolter certains des plus merveilleux miracles. Si active sous le zénith grand astre, il en est tout autrement lorsque ce dernier chemine vers le sommeil. Emportant avec lui sa noble lumière et la conscience de ceux qui la vénère, il cède place à un monde d'ombres et de secrets.

Cette nuit là, le bruit d'une marche saccagée perça le mutisme de l'obscurité. Un homme se déplaçait maladroitement d'avenue en ruelle, instinctivement car il n'avait ni torche ni lanterne. Aux allures de sans-papiers, il ne manquait pas d'attirer l'attention des gardes, qui présumèrent avoir affaire à un autre ivrogne ayant égaré le souvenir de l'endroit où il habitait.

Son circuit s'acheva devant des portes du démesuré Manoir Recaedre. Le vagabond en traversa les portes sans les ouvrir, avançant dans le hall en direction des cuisines, laissant derrière lui des traces de boue qui ne manqueraient pas de demain faire grogner les servantes actuellement endormies. Personne ne se réveilla lorsqu'il subtilisa une bouteille d'un exotique scotch pour s'en servir un verre avec glaçons. Le portant à ses lèvres, il en tira une unique gorgée, mesurée, satisfaisante, puis sur ses lèvres naquit et s'intensifia un fin sourire que personne n'avait revu depuis de bien nombreuses années.


Post by Maegor Recaedre - August 2, 2011 at 11:27 PM

Quelques semaines plus tard, au Manoir..
Un retour qui tombe à point.

Derrière les portes du sombre Manoir qui surplombait la ville de titanesque structure, le Baron Maegor Recaedre était affairé à établir diverses correspondances avec de vieilles connaissances trop longtemps négligées. Sa rédaction fut interrompue lors que Mathilda Aubegrise, la doyenne des lieux, entra dans le bureau du sorcier aux yeux verts pour lui annoncer..

« Monseigneur, je reviens céans du palais avec ce que vous m'avez prescrit, en ayant disposé à l'étage. J'en profite également pour vous indiquer que selon les bourdonnements du Palais, le Marquis Vincent de Gremory serait revenu de son périble. »

Le Baron, dont les deux grands yeux verts ne quittaient plus la servante, considéra les propos de la respectable Mathilda pendant de longues secondes. Il avait déjà fait la connaissance du Marquis de Gremory; un homme important dont la réputation et l'influence à la cours impériale était indéniable, loyal serviteur de Cybelle et Maemor. Mais pourquoi ce retour confondant, après de si longues années ponctuées d'absences? Une indéchiffrable lueur traversa son regard lorsqu'il ordonna à la domestique sur un ton qui, sans être brusque, se faisait naturellement autoritaire..:

« Envoyez-lui une invitation à dîner, au Manoir. Informez-moi de sa réponse et mettez Evadne au courant. Veillez ensemble, admettons qu'il accepte, à ce que la salle soit correctement aménagée pour l'occasion et ce malgré l'état des lieux. »

« Ce sera fait, monseigneur. »

En effet, le Manoir Recaedre était au cœur de sempiternels travaux d'aménagements, qui semblaient ne jamais aboutir et ce depuis la réfection de la Haute-Ville. Le Marquis répondrait-il positivement à l'invitation du Baron, qu'il ne connaissait que très sommairement ? L'agencement du Manoir serait-elle adaptée de manière à rendre justice à sa lignée d'illustres propriétaires et ce à temps pour le diner ?

À Son Excellente le Marquis Vincent de Grimory,

Cette présente invitation tend à vous informer que Sa Seigneurie le Baron Maegor Recaedre et sa famille souhaitent vous recevoir au Manoir Recaedre dans le cadre d'un diner dont la date sera celle qui vous sied le plus.

En vous souhaitant un agréable retour en Systéria,

Vôtre humble servante,

Mathilda Aubegrise, Doyenne du Manoir Recaedre


Post by Coordinateur Apoc - August 6, 2011 at 6:49 AM

Au Palais, le message avait prit un peu de temps avant de se rendre au Marquis. Son retour n'était encore que rumeur pour certains mais, le message venant de la Baronnie Recaedre, les responsables du courrier avaient été insistant.

- Ah! Marquis de Gremory, un message pour vous venant du Manoir Recaedre. Dois-je préparer un messager?

- Merci. Dites-moi plutôt où se trouve le manoir, j'ai besoin de me dégourdir les jambes.

Ayant surement entendu parler du Marquis, l'homme haussa légèrement un sourcil puis s'exécuta simplement avant de se retirer. Ce fut donc le Marquis lui même qui se présenta au manoir un peu plus tard pour confirmer sa présence et donner ses disponibilités, probablement à la grande surprise de celui ou celle qui ouvrirait...


Post by Maegor Recaedre - August 9, 2011 at 1:35 AM

Le maitre de l'endroit s'étant malheureusement absenté pendant ce bref intervalle de temps, les servantes du Manoir ne manquèrent pas de réceptionner les disponibilités de l'influent Marquis; le diner allait donc avoir lieux !


Post by Coordinateur Apoc - November 18, 2011 at 12:42 AM

En ce beau jour systérien, dans la ville où tout va toujours bien, un messager impérial se présentait aux portes du Manoir. Le messager, missive officielle en main, demandait le Baron et allait attendre pour rapporter sa réponse au palais.


Post by Maegor Recaedre - November 19, 2011 at 4:02 AM

Ce n'est qu'après quelques minutes d'attente que les larges portes d'Erofith du démesuré Manoir se déployèrent pour laisser le messager se frayer un chemin en les lieux de la Maison Recaedre. Il quitta le temps d'une heure plus tard, une nouvelle missive en mains, celle-ci scellée d'un sceau rouge aux armoiries de lions..

... alors que par une des abondantes fenêtres du domaine, un sorcier blond, fin sourire aux lèvres, suivait l'itinéraire du message le plus important qu'il eut jamais adressé à la Couronne.