Souris, l'Envoyée du Fanatique

Souris, l'Envoyée du Fanatique

Post by Azénor Iriis - May 26, 2008 at 11:04 AM

Comme à tous les trois jours, des pas retentirent du fond du couloir sombre et humide. Une jeune femme était assise sur la pierre froide entre les quatres murs d'une pièce sans fenêtre et complètement vide. Elle fredonnait une berceuse en faisant tourner entre ses doigts, une petite bague sans ornement. Elle s'arrêta soudain et leva son regard vers la porte métallique, on y frappait.

Le mécanisme de multiples verrous et loquets se fît entendre. Un bras tremblottant se faufila dans l'embrasure de la porte pour y déposer rapidement un plat sur le sol avant de la refermer rapidement. Un doux fumet emplit la pièce. Le repas qui s'offrait à elle était somptueux et elle se jetta littéralement sur l'assiette, mangeant avec appétit.

À peine eut-elle terminé que des pas se firent à nouveau entendre de l'autre côté de la porte. Ils n'étaient pas comme ceux du serviteur, mais étaient plutôt rapides et assurés. Elle se lèva d'un bond et repoussa l'assiette dans un coin de la pièce avec son pied. Des cliquetis se firent entendre une fois de plus et la porte s'ouvrit toute grande. Un homme de haute stature se tennait dans le cadre de la porte. Il posa ses yeux injectés de sang sur elle.

L'homme se retourna vivement puis se dirigea d'un pas rapide vers le fond du long couloir de pierre, laissant traîner sa longue cape rouge derrière lui. Elle avait peine à le suivre mais elle finit néanmoins par aboutir dans une grande salle sans fenêtre et éclairée de torches. Plusieurs personnes portant une toge rouge à capuche s'y trouvaient et la dévisageaient au passage, murmurant entre eux. Au fond de celle-ci et un peu surelevé se tenait un grand trône de marbre noir. L'homme y était déjà installé. Il plongea à nouveau son regard dans le sien. Elle le soutint aussi longtemps qu'elle le pu puis le détourna après un moment. Elle posa alors un genou au sol.

La peau blanche comme la craie d'Azenor devint rosée et elle baissa un peu plus la tête, gênée par autant d'honneur.

L'homme à la toge rouge se leva lentement et posa une main sur sa tête, lui carressant les cheveux.

L'homme leva le menton de la jeune femme et s'adressa à elle d'une voix douce.

Levant la tête, elle plongea son regard gris acier dans celui de son Maître et s'adressa à lui avec fermeté et détermination.

Elle se remit debout, fit une révérance et se dirigea ensuite vers la porte principale.

Arrivée devant la porte, deux gardes à l'air louche portant la même toge rouge s'écartèrent et lui cédèrent le passage pour la première fois depuis 8 ans. La lumière du soleil lui picottait les yeux alors que le monde s'offrait à elle...


Post by Azénor Iriis - June 4, 2008 at 9:43 AM

La raison pour laquelle le Fanatique désirait s'approprier un être aussi perfide n'était pas entièrement claire aux yeux d'Azenor. Celle-ci avait toujours suivit aveuglément les instructions de son maïtre sans se questionner sur ses motivations. Elle était partie depuis plus d'un mois et le Fanatique qui n'avait toujours pas eu vent des développements, commençait à s'impatienter.

Un homme bedonnant était assied aux pieds de son Maître. Sous sa capuche rouge, on pouvait distinguer le visage pâle et ratatiné d'un vieil homme. Il semblait également inquiet mais tentait tout de même de rassurer le Fanatique.

Le Fanatique resta silencieux un moment, songeur. Il prit une grande inspiration avant de poursuivre.

Rupert baissa les yeux au sol, désemparé. Ses espoirs s'étaient envolés et il éprouva alors beaucoup de jalousie envers Azenor. Les dents serrées, il demanda une dernière chose.

Pour la première fois, un sourire sincère apparu sur les lèvres du Fanatique.

(hrp: Si vous avez rencontré Azenor en jeu, n'hésitez pas à ajouter votre grain de sel dans ce post, je sais que pour le moment ça fait "monologue" mais c'est pour établir les bases de mon personnage.)


Post by Azénor Iriis - June 25, 2008 at 10:25 AM

Un pigeon voyageur passa par une des rares fenêtres du repère du Fanatique. À mesure qu'il traversait les différentes pièces, il survolait des dizaines de corps inertes, complètement désséchés tels des momies. L'air était lourd et on ne pouvait entendre que le battement d'ailes régulier de l'oiseau. Celui-ci atteignit la salle du trône où siégeait toujours le Fanatique, seul au milieu de tous ces serviteurs morts. L'homme leva un bras squeletique et le pigeon s'y posa, une note était accrochée à sa patte.

Lentement et non sans difficulté, l'homme déroula le message et le lut, le souffle rapide...

Très cher Maître,

Je vous prie d'excuser l'absence de réponse de ma part, mais la vie hors de ces murs ont fait mûrir mon esprit et réaliser bien des choses. J'ai toujours été fidèle à moi-même, mais surtout en notre Prince bien aimé, vous le savez. C'est pour cette raison que je ne reviendrai pas. Vous mourrez tous autant que vous êtes et subirez le châtiment qui vous est dû. Je subis également les conséquences de vos idées de grandeur mais je sais très bien que contrairement à vous, on m'a épargnée du pire. Il y a une raison à celà et j'ai compris ce que c'est... Le Prince Noir me laisse une chance de me racheter car je lui suis restée fidèle malgré tout. Cette chance, je vais la saisir...

Je vous souhaite un bon trépas, Fanatique. La prochaine fois que nous nous reverrons, ce sera moi votre Maîtresse...

Une autre note accompagnait le message, celà ressemblait à une liste...

Ainsi sont les étapes pour noircir une âme...

Ainsi est la manière de prouver sa valeur...

Ainsi est la solution pour sauver son existance...

Le Fanatique resta de longues minutes sans le moindre geste, les yeux rivés sur le bout de papier. Il se laissa alors choir sur son trône et éclata d'un grand rire. Un rire terrible qui dura très longtemps et qui se termina par une toux pronfonde...

Sur ces paroles il poussa son dernier souffle... La vengence du Prince Noir envers un homme pathétique qui avait voulu s'élever au dessus de lui était accomplie.

Il n'en tenait maintenant qu'à Azenor de décider de son propre destin...