Au coeur de la musique...
Post by Thomas Bolton, Emp - June 27, 2008 at 2:18 AM
Le crépuscule venait de tomber sur l’empire Systérien. Alors que les honnêtes travailleurs de la basse-ville s’endormaient paisiblement après une dure journée de labeur, les couches sociales plus aisées se dirigèrent vers l’opéra. Un concert de musique classique y était donné, l’orchestre philarmonique de Brethenburg venant pour la première fois sur l’archipel. Une première ! Il ne fallait pas la manquer.
Les calèches se succédaient dans la petite cour intérieure de l’imposant édifice. Une file d’aristocrates et de bourgeois se pressaient à l’entrée pour participer à l’événement. Le Consul, quant à lui, était déjà installé au balcon réservé aux ministres. Il était seul, quand soudain les lumières s’éteignirent. Seuls les musiciens restaient éclairés par les faibles lueurs des bougies…
Les premières notes furent jouées, s’élevant vers la voûte ornementée de dorures. La mélodie des instruments, vivante, puissante résonnait dans le bâtiment. Thomas appréciait la bonne musique et celle-ci en faisait partie, sans aucun doute. Son attention fut détournée lorsqu’un bruit feutré se fit entendre près de lui. Il resta figé, sa main gauche sur l’accoudoir. Du coin de l’œil, il parvint à percevoir dans l’obscurité des reflets violets.
Son regard toujours fixé vers la fosse, il murmura :
« Ma tante. »
*C’est sur le même ton qu’elle répondit. *
« Thomas. Ca fait plusieurs mois, je sais. J’aurais dû donner de mes nouvelles, mais tu me connais. J’étais à la frontière entre Kar Bed’Joul et Arnad’Idhren. Je me suis amusée comme une petite folle. Il y a de l’action, là-bas, ça change. Les forteresses changent de camp plusieurs fois par semaines. C’est bon pour mon commerce. »
« Je n’en doute pas, je n’en doute pas. C’est ainsi depuis des siècles, ça ne changera pas. La paix sera à nouveau signée. Dans dix ans nous aurons un nouveau conflit et ainsi de suite. Et dire qu’ils nous reprochent notre inconstance. Amusant, non ? »
*Le ton de voix ne prêtait pourtant pas à la plaisanterie. *
« Alors, une baronnie t’est passée sous le nez. J’ai eu vent de ce petit coup d’éclat lors de la cérémonie. »
*Le ministre ne bougeait pas, observant minutieusement le chef d’orchestre manier sa baguette. Elle attendait des explications, mais il aimait la faire mariner. *
« Patience, ma tante, patience. Vous savez bien que je ne suis pas un adepte des conduites impulsives. Vous comprendrez, le moment venu. »
La femme en robe violette ne répondit pas. Ils se connaissaient tous deux très bien et savaient que ce qu’ils faisaient chacun de leur côté était savamment mesuré. S’interroger ne servait à rien, il suffisait d’attendre patiemment et de voir les résultats.
Ils ne tardaient jamais…
Post by Thomas Bolton, Emp - June 28, 2008 at 2:49 PM
*Le concert venait de s’achever. On n’applaudissait pas, ça ne se faisait pas ! Mais les mines heureuses et satisfaites des dignitaires de Systéria laissaient présager que l’orchestre philarmonique de Brethenburg avait fait un excellent travail. Le directeur de l’opéra était tout excité, les recettes étaient plus élevées que jamais. C’est une expérience qu’il faudrait renouveler tous les deux mois au moins. Déjà, il faisait des projets, tous aussi ambitieux les uns que les autres. *
« Splendide, mon neveu. La Chancelière des Universités sait promouvoir l’art, à ce que je vois. Ca change de Gransieux. »
*Thomas se contenta d’acquiescer silencieusement, inclinant lentement la tête. Alors qu’il se levait pour partir, elle posa sa main sur son bras. *
« J’ai entendu dire que les gitans faisaient une petite fête, autour du feu. Si nous y allions ? J’ai toujours apprécié les … rites primitifs ! C’est si revigorant ! »
« Soit, ma tante. Nous verrons bien de quoi vous voudrez me parler. »
Un sourire effleura les lèvres de la femme vêtue de violet. Elle lui décocha un clin d’œil malicieux.
Quelques minutes plus tard et le carrosse du Consul les déposa à l’écart du camp. On entendait d’ores-et-déjà les percussions et les rires des artistes qui s’amusaient. Ils finirent par arriver près du feu, où un petit groupe de personne dansait furieusement. Contrairement à son habitude, madame se joignit aux saltimbanques. Les froufrous de sa robe virevoltaient au gré de la musique. Sa présence surprenait ! Une femme riche, visiblement, qui se mêlait dans la foule. Et que faisait-elle avec le ministre Bolton ?
Thomas restait à l’écart, l’observant de son regard froid. Son visage ne montrait aucune émotion, que ce soit de l’amusement ou de l’exaspération. Il était là, il regardait. C’était tout. Après plusieurs minutes, elle s’arrêta, lui adressa un large sourire et vint le rejoindre. On pouvait aisément entendre leurs discussions.
« Il va y avoir une fête au palais, très bientôt, si je ne m’abuse. »
« C’est exact, madame. Vous êtes bien informée. »
« Des anoblissements, je crois. C’est d’un excitant. Deux citoyens extérieurs à l’administration impériale qui vont recevoir un titre, ça fait des années que ça n’est pas arrivé. Vous n’y êtes pas étranger, ai-je entendu dire. Qui sont-ils ? »
« Voyons, madame. Vous avez connaissance de tant de choses, ne me faites pas croire que les noms ne vous sont pas venus à l’oreille. »
Elle passa sa main sur ses lèvres, l’air songeur et hocha la tête, amusée. Ils finirent par s’éloigner du camp et retournèrent dans le véhicule…
« Comment se portent les héritiers, mon neveu ? »
« Fort bien. L’aîné est intelligent, mes cours portent leurs fruits. C’est toujours un enfant cependant. Je suis chargé par Sa Majesté de voir lequel des trois sera le plus apte à porter la couronne. »
« Quelle tâche intéressante. Je suis sûr que tu sauras la mener à bien. »
« Nous verrons, nous verrons. Quoiqu’il en soit, le Prince Consort ne m’apprécie pas. Ca promet une bataille politique des plus passionnantes… »
Et ce furent là leurs derniers mots. Le cocher les amena au port où la femme en violet embarqua dans un navire de commerce au pavillon berguenois. Le Consul, lui, réintégra ses appartements au palais…
Post by Armika Recaedre, CP - June 28, 2008 at 9:34 PM
Le concert était un endroit mondain, pour les gens nantis et pour ceux qui voulaient se faire bien voir. Bien sûr, la duchesse y était présente, elle ne manquait jamais ce genre d'évènements. Assise dans une loge tout au haut de la salle, elle observait de son regard émeraude les gens dans la salle, scrutait les autres alcôves pour voir qui s'y était présenter, qui la remarquerait. Les apparences étaient, après tout, tous ce qui comptait dans cette sphère de la société.
Son éventail allait bon train, regardant les personnes s'installer et passé par la grande porte. C'était sans doute les seuls évènements ou elle arrivait en avance, elle aimait voir, savoir et se faire remarquer par des excentricités qui la différencier de la plupart des gens, parce que oui, arriver à l'avance à un concert était une excentricité pour tous ses gens.
C'est alors qu'elle le vit entrer, Bolton, seul, il se dirigeait vers la loge des ministres, il ne l'avait pas vu. Devait-elle le rejoindre? Non pas pour ce soir, ça ferait trop jaser, restons calme.
L'orchestre était splendide, la musique était bonne pas trop joyeuse, juste assez pour être apprécier par tous ses bourgeois. À la fin, bien sûr, personne n'applaudit, les premiers à sortir était les bourgeois loger dans les salles, Armika prenait son temps, observant la sortit de Thomas, elle le retrouverait à l'extérieur pour lui offrir un thé à la maison. Mais voila qu'il sortait des escaliers, et contrairement à son arrivé, il n'était pas seule. Une grande femme à la robe violette, au port altié, avec un élégance peu commune au bas monde, l'accompagnait, elle ne lui tenait pas le bras, mais ils semblaient partager... quelque chose, un je ne sais quoi d'étrange, une sorte de complicité.
Les émeraudes prirent la couleur de la malachite. D'un ton sec, elle se retourna vers son domestique qui l'accompagnait.
-On s'en va, faite venir le carosse et que sa saute.
Visiblement, elle avait vu quelque chose qui ne lui plaisait point, personne n'aurait vraiment su dire quoi, mais quand la maitresse était en colère, valait mieux pas la contrarié si on voulait garder notre solde, et notre travail par la même occasion.
Les domestiques du manoir pouvait le jurer, Madame n'avait jamais été aussi en colère, même pas lorsqu'ils avaient introduits le demi-elfe dans la maison. Durant deux jours entier, elle ne faisait que crier et exiger d'avantage, congédiant deux fois plus de domestique qu'à son habitude, personne n'osait plus lui parler, la déranger, tousser, éternuer, tout était a prescrire et il devait se faire aussi discret et muet qu'une araignée dans un mur.
Post by Khayzane, Près de Shaelim - June 29, 2008 at 1:26 AM
Tel la flamme du feu, elle se tortillait, bougeait en cadence de la musique, tambourine en main, accompagnant les rythme des tambours. Comme le feu follet, elle virevoltait dans cette univers qui était siens, dansant avec grâce son corps presque entièrement dénudé, seulement quelques tissus pour caché sa pudeur, mais des tissus flamboyant, agrémenter de cents qui teintait gaiment à chacun de ses mouvements, semblant s'en donner à coeur joie pour accompagner la tambourine.
Les murmures au dessus des chants s'intensifiaitent. Certaines personnes arrêtaient de danser tous simplement, d'autre de chanter, la précense les intimidait. Khay ne fît pas exception, les gitans n'étaient pas habituer d'avoir des gens de leurs classes avec eux. Bien sûr il y avait Khayzane, ex-consule, ex-marquise, mais c'était pas pareille, elle était gitanne dans l'âme, dans le sang. Tous son corp criait à l'éxhubérance, au peu de pudeur et au rythme qui était si caractérisque des saltimbanques, elle était eux, ils étaient elle. Elle était l'âme gitanne lorsqu'elle se retrouvait près de ses feux, lorsque la musique coulait au travers son corps comme l'eau s'écoulait du ruisseau.
Elle eu un bref moment de confusion. Mais qu'est-ce qu'elle faisait là elle? Avec ses vêtements de fabrication mondaine, cet air de noblesse, et pourtant se laisser aller des ivrogne et des gitans? Et surtout avec lui. Bolton, jamais au grand jamais elle n'aurait même imaginer qu'ils puissent se retrouver parmis eux, parmis tous ses gens à qui l'Alcool et les drogues avaient modifier les sens, avaient augmenter le sens du rythme, de l'amusement. Ils faisaient uns tous ensemble.
Peu importe.
Que la fête continue!
Post by Elrog Minh Yu - Mort - - June 29, 2008 at 1:38 AM
Le regard du Baron Minh Yu se posa sur les personnes unes à une, quelle déchéance, quel bruit... Quel fracas, comment pouvait t'on se complaire à cette débauche de couleurs, d'odeurs de sueur et de fumée.
Joignant les mains à son dos, il s'accota à un mur de pierre, laissant son regard vert divaguer sur la foule. Le voile de soie qu'il portait à son visage masquait ses traits, son bonnet de la même riche matière que son voile volait doucement au vent, ou sous l'effet de la respiration du Seigneur. Secouant la tête en reconnaissant plusieurs personnes qui sous la musique assommante gigotaient comme des pendus à l'aide d'un corde trop courte...
Lassé de l'endroit, des gens, il se redressa un peu et replaça son hakama, ses pas prirent la route du quartier pourpre, pendant que derrière lui, la fête battait son plein, débauche de bruits et d'hommes...