~ Chute ~

~ Chute ~

Post by Cassandre D'Estré, Cp - July 6, 2008 at 6:59 PM

- Vot'e Seigneurie se réveille. M'a fait peur c'tte brave Dame. Le Cheval tout droit comme un piquet que j'vous dis. Et énervé comme pas possible. C'est bien simple après vot'e chute j'ai cru qu'il allait vous piétiner le bestiaux ...

- Vot'e cheville l'est en sale état.. p'tete cassée ... je sais pas dire. 'Fin l'os sort bien en tout cas ..ça doit être ça. Puis vot'e tête. J'ai bien cru que vous alliez vous vider de vot'e sang comme un cochon.

- C'est que j'ai du en utiliser du tissu...Ouda .. que j'me suis dis faut pas que ça pisse comme ça. J'ai pas arrêté pendant presque une journée ..té.

- Fait trois lunes que vous êtes là ... bien cru que vous z'y étiez passé...

Le dépit et la convoitise se dessinèrent sur les traits de l'homme. Un bref sourire passa sur les lèvres de Cassandre. * Tous les mêmes *
Se laissant aller contre le mur, elle tenta de maîtriser les élancements et de remettre de l'ordre dans ses pensées.
*Trois jours *
S'aidant de ses doigts elle parvint à faire le compte et s'accorder sur une date.
*Cela n'arrange pas mes affaires .... raté le rendez-vous pour la prise de sang *

- Mes affaires !.
- D'suite vot'e Seigneurie. Quand je vous ai vu là étendue j'ai toute d'suite sur que vous étiez de la haute. J'me suis dit "Gustave, c'n'est pas bien de laisser une chtite Dame comme ça dehors. Va se faire bouffer par des bêtes où pire encore. C'est que la région n'est plus bien sûre depuis quelques temps.

Tout en parlant l'individu se mit à fouiller dans ce qu'elle avait d'abord pris pour un tas de détritus. Elle se rendait compte à présent que c'était les effets "précieux" de son hôte. Il grommelait tout en cherchant, puis avec une exclamation de contentement il extirpa la sacoche, produisant un déplaisant son de succion alors qu'il la tirait de l'amas. Il l'a ramena en boitant vers l'avocate.

- Ma cape aussi !.

La colère brilla dans le regard du vieux mais il reparti cahin caha pour farfouiller de nouveau dans ses immondices.
Ignorant les tâches sombres dansant devant ses yeux, la migraine et les nausées, elle oblitéra la souffrance et banda ses forces afin de se lever. Titubante, les traits marqués par la douleur, elle s'avança vers la table et y prit appui.

- Une grande Dame pour sûre. Laissera pas un pauvre vieux sans aide après qu'il lui a sauvé la vie....

Pour la première fois, elle étudia avec soin le visage de son "sauveur". Un visage fripé, encroûté par la crasse avec de petits yeux chassieux, une bouche fine dont les seuls chicots restant étaient noirs et branlant.
Servile et avide, il ne pouvait empêcher ses mains de serrer convulsivement le vêtement coûteux y laissant des empreintes sales dessus.

Un long frisson de dégoût la traversa. L'humanité à un certain stade s'assimile plus à l'animal sans en avoir la pureté sauvage.
D'un geste lent elle se saisit de sa cape et l'ajusta tant bien que mal, recouvrant son visage de la capuche.

Trop lâche pour la tuer ou la voler tant qu'elle respirait encore. Trop méprisable et fainéant pour gagner sa vie. Il attendait sa générosité et était convaincu de la mériter.

Glissant sa main dans sa besace, vérifiant que tout s'y trouver, elle en retira de la menue monnaie. Le regard du paysan se mit à briller, un tic secouant sa paupière droite.

En jetant l'argent au sol, elle le confirmerait dans sa déchéance et participait à cette mascarade. En lui remettant en main, elle lui rendrait une partie de son humanité, s'abaissant elle par cette action.
Elle pourrait ne rien lui donner, mais il lui fallait boucler la boucle et couper tout lien avec cette chose méprisable. Toute action se paie, sinon on acquière une dette qu'il faudra régler tôt ou tard.
Elle laissa glisser les pièces sur la table et se détourna de la créature. Se faisant elle le rejetait lui et tout ce qu'il représentait. Rien à devoir, plus rien à dire. Chacun reprenant un chemin comme si cet évènement n'avait pas eu lieu.

Elle sortie à l'air libre, inspirant avec plaisir l'air pur. Dans la cours miteuse, elle aperçu Shaïtan. L'Etalon piaffait et hennissait attaché par une longe à morceau de barrière. Son regard vif se posa sur sa maîtresse

- Chut .. tu en as bien assez fait. Nous allons rentrer maintenant et tu as intérêt à bien te comporter.

Elle le détacha rapidement, luttant contre les vomissement et la faiblesse grandissante s'emparant d'elle. De sa main gauche, elle dégagea une rune. Fermant les yeux, réunissant ses dernières forces elle tissa la trame du réel ouvrant une brèche entre l'ici et chez elle.
Relâchant immédiatement la puissance dès le portail franchit. Titubante, à demi inconsciente elle se traîna jusqu'à se porte. Une fois close, la jeune femme se laissa finalement glisser dans l'inconscience.


Post by Cassandre D'Estré, Cp - July 7, 2008 at 1:45 AM

L'air était froid et sentait la poussière sèche. Elle ouvrit lentement les yeux, son visage reposant à même le sol de bois lustré. Il lui fallut plusieurs minutes pour se rappeler pourquoi.

Pourquoi, elle se trouvait allonger sur son parquet devant son entrée, pourquoi tout son corps ankylosé et brûlant de fièvre se révélait une prison de souffrance de laquelle elle ne pouvait fuir, pourquoi cette odeur poisseuse et visqueuse imprégnait ses vêtements.

Regroupant ses forces, elle s'agenouilla ne pouvant retenir un cri de douleur lorsque sa cheville abîmée se mit en mouvement. La sueur perlait sur son front, glissant sur ses cils telles des larmes. Crispant ses muscles une dernière fois elle parvient à se redresser.
Son regard se posa sur les escaliers menant à son bureau. Là dans un coffre se trouvait les potions lui offrant la guérison. Autant dire à l'autre bout du monde.

Un rire froid la secoua pour finir par s'étrangler dans un spasme de souffrance. Chancelante, elle dégringola plus qu'elle ne descendit les quelques marches la menant à sa chambre. De ses doigts tremblant elle défit et arracha les affaires la recouvrant, les jetant loin dans un coin de la Salle d'Eau.

La source d'eau chaude et pure passant sous le quartier de la Confrérie permettait à nombre de ses habitants de profiter de bain perpétuellement chaud et peu coûteux. Elle se laissa glisser dans le liquide parfumé et divinement réconfortant. Son regard se posa sur sa cheville. Elle fit courir ses doigts légèrement dessus.

Ses pensées tournoyaient, sans suite, ni logique. La saleté et la puanteur se dissolvaient dans le bain purifiant les plaies, masquant une partie de la souffrance. Elle se redressa, grimaçant sous les élancements répétés. Son corps couleur de miel ruisselant d'eau, ses long cheveux au reflets d'or rougeoyant coulant sur elle tel un voile humide et ondoyant. Trébuchant jusqu'à son lit elle s'y laissa tomber.

Juste avant de perdre conscience elle lança son esprit vers celui auquel elle était lié.

* - Viens !!!! *


Post by Elrog Minh Yu - Mort - - July 7, 2008 at 10:52 AM

Alors que dans le ciel le soleil se couchait innondant la pièce d'une lueur rouge, le baron Minh Yu découpait une lamelle de cervelle du patient n° 52. Alors que le scalpel dessinait un tracé parfait dans la chair, séparant les tissus, divisant les cellules quand soudain une chose poussa dans son esprit.

*" Viens " *

La voix était lointaine, vibrant d'une émotion qu'il avait connu au sein de l'archipel alors qu'ils fêtaient leur nuit de noces, Elrog plissa les yeux, se redressant et abandonnant son travail sur la table. Repassant rapidement ses habits, il sortit de l'hopital laissant tout en plan pour prendre la direction de la ville. Son cheval était famélique, tout comme son corps il oubliait de le nourrir presque tous les jours, ne se suffisant d'un ou l'autre aliment quand il passait devant. Son cheval rendit l'âme à la porte de la basse ville, il laissa donc le cadavre aux portes de la ville pour poursuivre son chemin vers le quartier pourpre. L'homme poussa la porte de " Songe d'une nuit d'été." pour trouver une demeure vide, seul le bruit d'une respiration se faisait entendre, à son habitude il heurta à plusieurs reprises l'aquarium ou se trouvait son poisson préféré. D'un pas agile, il pris la direction de la chambre au sous sol, sa main gantée de mortine glissant sur la rampe provoquant un cliquetis reconnaissable par ceux qui le connaissaient, son regard posé sur la forme dans le lit, forme douce, les yeux posés sur les tracés du corps si parfait, ses cheveux d'un blond vénitien étalés comme un soleil éclatant sur les draps de soie pourpre.

Il détacha avec les dents son gant de mortine, le crachant au sol dans un bruit métalique, puis posa sa main grise sur le corps de sa bien aimée, main rafraichissante sur le corps si chaud, il s'attarda sur la cheville qui nécessitait des soins, il s'amusa à provoquer des frissons sur le corps de celle qui s'offrait à lui et qui l'avait appellé, un sourire s'étendit un moment sur son visage d'habitude si vierge d'émotions puis caressant le dos nu de Cassandre il se redressa et pris la direction de son coffre, il avait de quoi donner les soins nécessaires à celle qu'il aimait.

Dès maintenant, il lui fallait s'occuper de celle qui s'était occupé de lui, le soir tomba sur " Songe d'une nuit d'été" et la nuit ensuite, la seule lumière provenait du sous sol du bâtiment et ce jusqu'aux premières lumières du jour, Quel plaisir d'avoir un infirmier à domicile...


Post by Cassandre D'Estré, Cp - July 19, 2008 at 9:37 PM

Sa main gauche glisse sur les draps de satin suivant le rythme de son rêve. Inconsciemment elle fronce légèrement les sourcils, le froissement du tissu troublant son sommeil. Elle bouge et s'étire délicatement savourant cet instant fragile entre onirisme et réalité. Celui où le monde encore immatériel prend forme et apparence.
Elle se redresse calmement, son regard vairon faisant le tour de la chambre. Alors qu'elle s'apprête à se lever, une douleur diffuse au niveau de la cheville la rappelle à l'ordre.

Des pansements sales jonchent le sol, ainsi qu'une vasque contenant de l'eau rougie. Confortablement appuyée contre les oreillers, son index gauche passant inconsciemment sur le bord inférieur de ses lèvres, elle laisse les souvenirs affluer de nouveau.
Désagréable, ils s'immiscent dans son esprit. Néanmoins au bout d'un instant un bref sourire se dessine sur ses traits. Elle incline gracieusement la tête sur le coté droit, les yeux mis-clos elle guette les bruits de la demeure. Nul doute qu'il a répondu à son appel. Au bout d'un moment elle perçoit le crissement souple d'un pas à l'étage supérieur.

Avec précaution, elle se met debout, elle passe une robe légère en soie et lisse ses cheveux. Puis elle monte sans se presser.


Post by Elrog Minh Yu - Mort - - July 19, 2008 at 11:26 PM

L'homme, un kimono bleu et rouge aux couleurs de sa famille sur l'archipel Tsen était penché sur le jeu d'échec. Les pièces étaient placées de la même manière que lorsqu'un esprit avait tenté de les guider sur la trace d'un élément, celui de jupiter si les souvenirs du jeune demi Elfe étaient bons... Et ils l'étaient.

Son regard vert se porta vers la montée de l'escalier avec un sourire léger sur le visage, il aimait à voir Cassandre s'avancer vers lui d'une démarche légère et féline, feignant ne pas remarquer le port des bandages sur sa cheville, il la regardait arriver. Il se redressa doucement, replaçant les plis de son hakama qui lui donnait une silhouette féminine et s'avanca vers sa douce lui tendant un bras d'une teinte grisâtre ou ses tatouages noirs ressortaient.

“Bonjour ma douce, que vous est t'il encore arrivé ? Une soirée en douce et aimable compagnie qui vire à l'orgie ou l'on tente des poses qui sont impossible sans l'aide de la magie ?”


Post by Cassandre D'Estré, Cp - July 20, 2008 at 1:55 AM

- Je crains que vous ne côtoyez trop vos défunts à l'hôpital, votre sens de l'humour s'en ressent. Remarquez ce n'est pas eux qui vont risquer de vous contredire. Leur silence doit combler votre attente. Néanmoins il va vous falloir réapprendre l'art de la rhétorique dans le royaume des vivants mon cher.

- Il nous faudrait finir cette partie, prendre son temps est une chose, l'éternité une autre. Au fait suis-je restée longtemps inconsciente ?

S'accoudant à la table, elle portait toute son attention sur les pions sur le plateau de en bois précieux, son visage lisse de toute expression. Cependant, elle ne perdait rien des réactions de son ami. Le mouvement de ses mains, la façon dont il respirait, le moindre tressaillement de son corps.


Post by Elrog Minh Yu - Mort - - July 20, 2008 at 10:58 AM

De la main, il proposa à sa belle de s'assoir face à lui pendant qu'il replaçait ses cheveux derrière son oreille, son attention posée sur l'échiquier. Joignant les mains devant sa bouche, il pris quelques minutes pour réfléchir puis fit coulisser un fou vers le milieu du plateau, le soustrayant ainsi à la pression que la tour venait de lui infliger.

Les yeux de l'homme se reposèrent sur ceux de la baronne d'Estré et il lui sourit.

« Vous êtes restée près de deux nuits inconsciente et sous l'emprise de la fièvre. Je ne vous ai donc pas dérangé et suis remonté afin de ne pas troubler votre sommeil. Votre pansement est a changer je pense, cela fait maintenant plus de 4 sabliers que vous le portez, je me suis dit que cela vous ferait plaisir de le changer vous même en vous rappellant votre rôle de bienfaitrice au sein de cette cité lorsque vous dirigiez l'hôpital, ce sont des souvenirs qu'il faut entretenir au risque de les perdre par manque de pratique. »

*Sa main se détacha de l'autre, quittant la bouche qu'elles masquait pour aller se poser sur le poignet de sa douce, lui effleurant la peau d'un doux va et vient. Il se redressa doucement délaissant la caresse pour se diriger vers l'escalier de l'étage sans aucun bruit autre que le froissement de tissu de son hakama. *

*« Au fait, j'ai fait du thé, désirez vous en prendre une tasse ? nous pourrons ensuite tenter de voir si notre séparation n'a pas commis des crimes que le temps ne peut réparer. Je vous avoue que vous m'avez manqué...» *