Le souhait

Le souhait

Post by Farric, AdC - July 9, 2008 at 9:48 PM

Cela faisait probablement des heures qu’il courait dans cette forêt dense qui semblait ne jamais vouloir finir. Il commençait à être exténué, mais il ne devait pas s’arrêter, pas maintenant. Sinon son poursuivant le rattraperait. De temps en temps, le traqué jetait un coup d’œil derrière lui, mais n’apercevait seulement que l’ombre d’une figure le poursuivant au travers des arbres. Ce bois semblait si vide et hors de vie. Il n’y avait pas le moindre animal, pas le moindre oiseau, pas le moindre vent. Il n’y avait que lui et son pourchasseur. Il le connaissait, mais voulait éviter à tout prix sa rencontre. Il lui avait assez pourrit la vie…

C’est à ce moment qu’il retourna sa tête, pour regarder devant lui et aperçu l’ombre debout devant, comme s’il l’attendait depuis longtemps. Le pourchassé fut prit de panique, et en voulant freiner pour tenter de courir vers l’autre bord, il glissa sur une flaque de boue et y tomba sur le dos. De la bouette éclaboussa un peu partout, dont sur lui-même. Il savait qu’il devait se relever immédiatement pour repartir à la course, mais il n’en pouvait plus… il était plus qu’exténué. Il afficha un air résigné et leva simplement la tête pour regarder droit devant, directement sur son talonneur. Il n’avait maintenant plus d’autre choix…

Lentement, l’ombre s’avança vers le peu de lumière que laissait passer les feuilles d’arbre et son visage pu enfin être vu. Il ressemblait en tout point à l’être maintenant gisant dans la boue, mais était habillé de façon colorée, trop colorée, et semblait atteint d’une éternelle joie, d’un éternel sourire. Il s’approchait lentement, puis tout se mit à changer : les arbres semblaient de rapprocher de lui et s’allongeaient en hauteur de façon à bloquer toute lumière, puis fut prit dans un noir épais et menaçant. Il sentait la personne s’approcher de lui. Il ferma les yeux et s’avait qu’il ne pouvait plus rien à présent. Il tremblait à mesure que la présence approchait. Il finit par sentir un souffle lui arriver un visage, suivit d’un rire d’une joie immense qui résonna partout dans sa tête. Il boucha ses oreilles avec ses mains, sans grand succès, et tout s’estompa…


Farric ouvrit les yeux rapidement et se redressa avec la même vitesse, la respiration haletante, le cœur battant à tout rompre, et étant trempé de sueur. Il regarda autour et y reconnu sa maison, il se senti soulagé et se laissa tomber sur le dos. Il resta ainsi pendant quelques minutes, le temps de se calmer. Il repensait à cet affreux rêve qu’il venait de faire, à cet ombre qui le poursuivait, et qui l’avait fait dans de nombreux autres rêves les nuits précédentes.
Le nain se leva et contempla ce qui lui servait de maison. C’est ainsi qu’il appelait la petite clairière dans les bois entourant Systéria, auquel il habitait et dormait tous les jours. Le ciel était encore sombre, mais quoi qu’il en soit il n’avait pas envie de se coucher à nouveau. Il mit de côté la couverture de laine qu’il s’était fait lui-même et se leva de son lit, si on pouvait appeler ainsi ce tas de feuilles pourries. Il empoigna les vêtements accrochés à une branche d’arbre non-loin de là. Il s’habilla rapidement et alla vers la petite flaque d’eau qu’il avait l’habitude de se rafraîchir tous les matins. De la rosée matinale y tombait toujours.

Lorsqu’il y arriva, il ne trouva que la même vieille eau que le jour précédent. La rosée n’avait pas encore fait effet on dirait. Il se rafraîchit tout de même et se désaltéra. Alors que Farric retournait vers sa « maison » pour prendre ses affaires, il aperçut des bouts de cheveux. Cela lui rappela l’aventure qu’il lui était arrivé quelques temps plus tôt…


C’était un jour bien ordinaire et Farric était en train de bucher dans la forêt. Il tenait à s’entrainer à la charpenterie afin de faire bonne impression lorsqu’il irait passer son entrevue à l’Association des commerçants.

Il donna quelques coups de hache sur un arbre pour pouvoir en récolter quelques bonnes buches. Alors qu’il les déposa parmi les autres, une grenouille fit son apparition parmi les buches. Au début, Farric n’y porta pas vraiment attention et continua son travail. Mais peu après, il entendit une voix derrière lui. Le nain se retourna vivement et vit la grenouille lui adresser la parole. Elle lui demandait de l’embrasser. Farric était stupéfait et refusa catégoriquement. Il était hors de question qu’il embrasse une grenouille visqueuse.

Après quelques instants, Farric se résigna, ferma les yeux et donna un bec à la grenouille avant de s’essuyer la bouche. Dans un éclat de lumière, la grenouille se métamorphosa en femme à l’allure de princesse. Peu après, elle lui donna une mèche de cheveux et lui dit : « Si tu as besoin d’aide un jour, enterre-les près d’une oasis et fais un souhait. Je viendrai te voir à ce moment là. ».

Farric pu la voir quitter rapidement les lieux, se jeter dans l’eau près de la scierie de Lain puis disparaître dans un éclat de lumière.


Farric secoua la tête et revint au présent. Un sourire s’afficha sur son visage. Il n’avait eu aucune idée de quel vœu il voulait, mais maintenant il le savait. Il allait enfin pouvoir être tranquille et vivre une vie normale. Son sourire s’estompa un instant, alors qu’il pensait à une vieille connaissance. Il fallait absolument qu’il lui parle et lui explique… qu’il n’allait plus jamais redevenir ce qu’il avait jadis été…

Il empoigna son sac, s’assurant de bien avoir prit la mèche de cheveux et se dirigea vers le Camp Gitan. Farric s’attendait à y voir son ami quelque part, probablement en train de jouer de la musique dans un petit coin tranquille. Il arriva au camp et ne le trouva nulle part. Il se mit alors à chercher près de la montagne au nord-est du camp. Il le trouva dans le creux de la montagne, parmi les arbres. Il jouait du luth et semblait inspiré. Farric s’approcha et le gnome s’aperçut de sa présence, le remarqua et le salua avec un grand sourire :

-Salut! Mon grand ami! Qu’est-ce qui t’amène me voir en pleine nuit?

Farric ne savait trop quoi dire, il avait un air grave et dit simplement, sans émotion :

-J’avions à te parler.

Le visage de son ami gnome se mit à perdre son sourire, il se demandait ce qu’il y avait :

-Qu’est-ce qu’il y a Farric?

Ce dernier hésita un moment puis se jeta à l’eau : il lui expliqua le rêve qu’il venait de faire, ainsi que quelques autres qu’il avait fait les jours précédents. Ils étaient tous à propos de ce même poursuivant. Il lui dit ensuite son histoire avec la grenouille et le souhait. Le nain termina le tout avec ces paroles :

-Tout ça me rendions malheureux… j’étions pas mal tanné de rêver à ce… moi. À ce que j’avions déjà été. J’étions vraiment p’u heureux de même. J’avions à me débarrasser de cette autre partie de moi une bonne fois pour toute et j’allions utiliser le vœu pour ce faire. Les gens m’apprécions pas comme j’étions. J’voulions juste être normal maintenant, alors j’avions à m’en débarrasser. Faudrions que tu t’attendes à ce que je m’rappelions de rien de ce que nous avions fait comme j’étions avant. C’étions le prix à payer pour finalement être heureux et vivre une vie normale que j’aimions. J’espère que tu m’en voudrions pas…

Le gnome le regarda un moment, il avait l’air abasourdi, mais reprit un sourire digne d’un gnome et lui répondit :

-Il faut que tu fasses ce que tu juge bien pour être heureux et avoir beaucoup de bonheur! Alors vas-y et je t’appuierai!

Une larme glissa sur sa joue et Farric répondit :

-J’te remercions tellement… et j’voudrions pas t’oublier, toi… alors… fallions que tu me parle, quand j’aurai fais mon vœux. Tétions tellement un bon ami…

Sur ce, Farric tourna le dos et s’éloigna de son ami, sans se retourner. Il devait trouver une oasis, maintenant. Peu après, il entendit le gnome recommencer à jouer sa musique, mais plus tristement.

À mesure que le nain s’enfonçait dans la forêt, il regardait chaque racoin pour voir s’il ne pourrait pas trouver un point d’eau, un lac, quelque chose, mais pas la mer. C’est à force d’espérer qu’il en trouva un. C’était en pleine forêt, alors il ignorait si cela fonctionnait quand même. Il prit une chance et creusa un petit trou près du point d’eau et y inséra les cheveux à l’intérieur. Il boucha le trou avec la terre. Farric ferma les yeux quelques instants et formula son vœux dans sa tête : « Je souhaitions ne plus jamais redevenir ce que j’avions jadis été, avant que je ne soit ce que je serions présentement et je souhaitions tout oublier de ce que j’avions fait à cette époque. Je souhaitions que cette partie de moi meure. »

Farric ouvrit les yeux et fixa le petit lac. Il attendait que quelque chose arrive…


Post by Farric, AdC - July 10, 2008 at 5:45 PM

Farric attendit quelques minutes, mais vu que rien ne se passait. Il se dit qu’il y avait peut-être un délai. Il décida alors de partir.

Plus tard dans la journée, alors qu’il était au Havre des Marchands, il entendit une petite voix aiguë l’appeler. Au début, il fronça les sourcils et se demanda s’il n’avait pas imaginé cette voix. Il retourna à ses occupations, mais peu après il entendit encore cette voix. Farric était très intrigué, alors il arrêta ce qu’il faisait pour se concentrer à écouter. C’est à ce moment qu’il entendit la voix à nouveau. Il ne l’avait pas imaginée et elle lui demandait de la suivre.

Farric se retrouva donc hors du Havre des Marchands en suivant une voix par sa provenance. La voix semblait venir du vide. Cela continua jusqu’à ce qu’il se trouva à la fontaine des vertus où il trouva une grenouille à ses pieds. Farric avait comprit. Il devait à nouveau embrasser cette dernière pour que son vœu puisse être réalisé. Il s’exécuta rapidement et la grenouille se transforma en ravissante dame à l’allure de princesse, mais à peau plus ou moins caoutchouteuse.

Elle riait de son rire aigu et lui dit qu’elle aimerait s’amuser un peu avant s’exaucer son vœu. Donc elle se promena pendant quelques temps à travers la citée, Farric derrière elle jusqu’à ce qu’ils arrivent à un petit lac d’eau stagnante non-loin du Coin Chaud. La créature se plaça au dessus de l’eau, mais ne semblait pas couler. Elle demanda à Farric d’en faire autant. Chose qu’il fit, malgré l’eau froide.

Puis peu longtemps à près, elle se mit à s’exécuter et prit de l’eau dans ses mains. Elle donna sa formule magique :** « Mon ami, sauveur, Amoureux! Roi du bisou, mais pas trop mou! Tu vas… oublier tout ce qui te rend inconfortable! Tout! Pour toujours! »**

Sur ce, elle aspergea Farric de l’eau qu’elle avait dans les mains, alors que cette-dernière se transforma en poussière scintillante et verte avant d’atterrir sur le nain. Farric fut prit d’un profond sommeil soudain, puis se mit à être semi-conscient pendant que la créature le traina sur le bord du petit lac.

Il ne se réveilla que quelques minutes plus tard et se demandait ce qu’il faisait à cet endroit. Il l’ignorait complètement désormais. Sur ce, il retourna vaquer à ses occupations habituelles. Farric avait donc tout oublié de son ancienne vie, mais pas de celle présente…


Post by Farric, AdC - July 11, 2008 at 5:04 AM

Cela faisait quelques jours que les derniers événements avaient eu lieux. Bien évidemment, Farric ne s'en rappelait pas. Cela faisait parti des conséquences de ce souhait dangereux.

Il avait remarqué, par contre, qu'il lui arrivait plus souvent d'oublier certaines choses ces temps-ci. Peut-être dû à la fatigue? Mais pour le moment il n'en savait pas plus. Il serait sur ses gardes lors des prochains jours.


Post by Farric, AdC - July 13, 2008 at 6:29 PM

Près d’une semaine après l’événement qui avait changé la vie de Farric, la suite des événements prit place.

C’était un jour assez nuageux, et Farric avait décidé de monter un peu sa réserve de bois pour ses commandes. Il prit sa hache et partie en forêt avec son cheval de trait. Il réussi à récolter une assez grosse récolte et il en était très satisfait. Quelques fois, il s’était demander pourquoi il faisait cela, mais il s’en rappelait peu après.

C’est alors qu’en sortant des bois pour se diriger vers le camp gitan, qu’il aperçut un petit gnome l’appeler et le saluer devant lui avec un grand sourire :

-Farric! Farric! C’est moi! Ton ami! Tu te rappelle?

Farric parut surpris et regarda le gnome pendant un instant. Puis il répondit :

-Heu… J’te connaissions de face, mais c’étions pas mal toute. On étions pas ami à ce que je sachions.

Ces dernières paroles parurent faire mal au gnome et ce dernier perdit sourire, pour le remplacer par un visage triste :

-Alors… tu ne te rappelle plus de rien? De ce qu’on a fait ensemble?

Farric le regarda pendant un moment et ne sembla pas comprendre :

-On avions rien fait ensemble! J’t’avions même jamais parlé avant là!

Le gnome le prit très mal partit en courant. Il avait l’air franchement déçu. Farric soupira et prit un moment pour se rappeler où il en était. Puis retourna à ses occupations quotidiennes.


Post by Farric, AdC - July 16, 2008 at 2:07 AM

Farric était souvent visible ces temps-ci à son Atelier de la moyenne-ville. Cela faisait déjà longtemps qu'il avait abandonné son "taudis" de la forêt. Il passait beaucoup de temps à tenter de rendre ses créations plus attrayantes, solides et confortables, lorsqu'il n'était pas en train de préparer une commande.

Il lui arrivait également d'oublier certaines choses de temps en temps, alors il avait prit l'habitude de tout écrire ce qu'il devait faire dans un livre, malgré son écriture moche et incompréhensible de presque tout le monde. Il ne savait pas pourquoi cette soudaine "perte de mémoire" lui arrivait de temps à autres, mais se disait que cela passera surement et que ce n'était que passager.

On le voyait sortir pour aller bucher assez souvent et revenait avec un cheval bien plein.


Post by Farric, AdC - July 21, 2008 at 4:55 PM

Farric était prit dans un moment auquel il semblait avoir deux commandes de plus quand il en finissait une. Il était très occupé et avait peu de temps pour se reposer. Il lui arrivait d'oublier des commandes, tout ça à cause de son entêtement à ne pas vouloir les écrire sur papier. Farric savait que quelque chose en lui avait changé, mais il ne savait pas s'était quoi, et parfois cela l'inquiétait. Malgré tout, il continuait. Après tout, il n'avait pas le temps de vraiment penser ces temps-ci.