La première victime
Post by Nikita, OdS - September 9, 2008 at 6:00 AM
Honneur souillé, âme perdue
La jeune femme accueillit Valérie, la gardienne de son fils, avec un large sourire aux lèvres. La demi-elfe entra tranquillement dans la petite demeure alors que Nikita était entrain de bercer le petit garçon qui s'était assoupit dans ses bras. Avec une attention maternelle, Nikita alla déposer son rejeton adoptif dans son modeste lit, heureuse de le voir somnoler aussi paisiblement. Elle baisa son front avec tout l'amour qu'elle lui portait, se retourna puis répéta les consignes qu'elle remémorait sans cesse à la vaillante gardienne. Cette dernière roula les yeux avec amusement, connaissant par cœur toute la routine de mise en garde propre à Nikita, le tout exécuté dans une grande subtilité évidemment. N'empêche, la Page se résigna à quitter son humble demeure, laissant Noa aux bons soins de Valérie pour se diriger à cheval vers le Temple de l'Ordre, où elle espérait croiser son bien-aimé, Brehan De Nogar.
Alors qu'elle s’avança dans le lieu de culte Thaarien aussi sereinement qu'à son habitude, elle constata l'absence du Templier. Malgré sa déception manifeste, Nikita tourna les talons doucement pour aller se recueillir un long moment à l'autel. L'atmosphère était calme et silencieuse. La Page était pleinement absorbée par ses songes, lorsque le silence maître qui régnait au Temple se rompu par la venue d’un Haut-Paladin qu’elle n’aperçue que trop brièvement pour le distinguer. Comme elle en avait toujours coutume, Nikita lui accorda malgré tout un signe de tête empreint de profond respect. Ce dernier lui souri et passa sa route. C'est la dernière fois que l'on aperçu la jeune Page dans le quartier de l'Ordre.
Après quelques habituelles prières accompagnées d’une période de méditation quotidienne, Nikita se redressa avec lenteur, replaça sa cape puis s'en alla quérir sa monture qui s'impatientait à l'extérieur. Ne se départissant que rarement de ses habitudes, elle caressait sa riche crinière pour apaiser son comportement tourmenté, la guidant ensuite jusqu'à l'écurie du quartier du Saint Ordre, pour la nourrir et ne revenir la chercher qu'à l'aube du jour suivant. Sur son chemin, alors qu'elle comptait rejoindre sa fidèle amie Juliette au coin chaud, un homme aux allures monotones et sobres l'accosta, lui demandant la direction à emprunter pour se rendre à l'auberge la plus proche. Avec la bienveillance qu'on lui attribut, Nikita lui indiqua le juste chemin à prendre. Celui-ci la remercia maintes fois puis la fixa silencieusement. Un brin incommodée par l'agissement de l'inconnu, Nikita rougissait à vue d'œil, puis elle finit par lui demander la raison d'un tel regard. Il rétorqua tout bonnement qu'il trouvait qu'elle ressemblait à la compagne du Templier De Nogar. Cherchant à cacher un fou rire évident, la Page se contenta de lui sourire et de lui confirmer que cette ressemblance n'était pas qu’une coïncidence. Elle ajouta même qu'elle a été à sa recherche toute la journée. L'air estomaqué, l'homme lui assura qu'il venait tout juste de croiser le Templier de l’Ordre du Soleil en Basse-Ville, près du port. Semblerait-il qu’il effectuait une ronde de surveillance plus ou moins officielle. En insistant vivement, il ajouta que si elle se hâtait, elle pourrait l'y retrouver dans les environs. C'est avec un immense sourire rempli d'espoir qu'elle quitta l'étranger après l'avoir bombardé de remerciements, se dirigeant vers l'entrée de la Basse-Ville.
Cependant, à force d'avoir cherché son soupirant aussi longtemps, elle n'avait pas porté attention au fait que la noirceur s'installait lourdement dans le ciel. Nikita ne s'était jamais rendue dans ce coin de Systéria, inopportunément elle s’éloigna du bon chemin puis s’égara. Le temps de se retrouver et de reconnaître les alentours, il faisait nuit sombre. La Page ressentie dès lors la drôle d'impression qu'il régnait un silence insupportable en Basse-Ville, elle leva les yeux pour contempler le ciel un moment et constata que l'astre lunaire était caché par d'imposants nuages prêts à gronder à tout instant. Le temps était manifestement maussade et gris. N'ayant pas l'habitude de s'aventurer seule dans un tel quartier, un sentiment de crainte l'envahissait lentement. Elle se sentait suivie, mirée par un quelconque prédateur. Son regard se promenait nerveusement de gauche à droite, scrutant les alentours plongés dans la pénombre. Elle accéléra la cadence, cherchant désespérément le Templier De Nogar de ses yeux effrayés tout en cherchant sa dague subtilement dans son sac de cuir. Visiblement elle se préparait à toutes éventualités après avoir réalisé qu'elle ne s'était pas vraiment hasardée dans un endroit des plus sécuritaires ... surtout depuis la mort de feu Kalidor Majere.
Et puis, de plus en plus fréquemment, des bruits de pas, des craquements de branches se faisaient malignement entendre. Décidément, quelqu'un ou quelque chose jouait avec les nerfs de la Page. Son cœur battait à tout rompre, son front ruisselait de sueur, ses mains devenaient moites. Elle s'arrêta l'espace d'un instant. Puis positionna ses mains en porte-voix pour s'écrier:
- Brehaannn! Breeeehhann! Bre ...
Soudain, Nikita sentie un souffle haletant et chaud qui parcourait sa nuque dénudée ... Son sang se glaça à l'instant, ses yeux se sont écartelés, elle déglutit. La jeune femme fît volte-face brusquement et poussa un cri d'effroi en voyant un être encapuchonné aux allures obscures et ténébreuses posté directement derrière elle. Sans qu'elle n'eu le temps de réagir, la personne masquée la plaqua violemment contre le mur d'une bâtisse laissée à l'abandon, posant sa main avec vigueur sur la bouche de la Page apeurée, cherchant à l'empêcher d'alerter qui que ce soit. L'agresseur l'amena de force dans le bâtiment qui tombait en ruine. Il la projette violement contre le mur, celle-ci s'échouant faiblement au sol, visiblement sonnée par ce geste qui lui laissait percevoir le pire. Sa dague lui échappa des mains lorsqu'elle tomba au sol, L'inconnu aux sombres desseins s'avança vers elle d'un pas menaçant. Il était d'une forte carrure malgré sa minceur, il était doté également d'une force qui imposait le respect. Il s’apprêtait à bâillonner sa proie, Nikita tentait tant bien que mal de s'étirer malgré l'emprise de son assaillant pour empoigner sa dague sans qu'il s'en rende compte. Elle réussi à saisir sa fine lame puis lui entailla le bras gauche habillement. Grâce aux quelques précieuses secondes qui causèrent une perte de contrôle momentanée à son agresseur, Nikita entreprit de s'échapper. S'élançant à quatre pattes vers la seule sortie de ce qu'elle croyait devenir sa tombe sous peu. Alors qu'elle pouvait entrevoir une percée de lumière que lui offrait la lune, une main agressive cherchait à la retenir en agrippant solidement sa cheville, quelques pas de plus et la Page aurait pu manœuvrer une fuite efficace. Nikita planta désespérément ses doigts dans le sol terreux afin de se laisser le temps de se défaire du joug de son assaillant, criant à tue-tête. Mais la force de l’individu étant supérieure à la sienne, elle n'eu pas l’opportunité d'échapper à son sort. Une traînée de trace de mains est d’ailleurs encore visible sur le lieu de l'agression.
La brute plaça un bâillon sur la bouche de Nikita pour la faire taire, puis l'attacha à une poutre qui dominait l'immense pièce vide et poussiéreuse, l'empêchant ainsi d'utiliser ses sorts pour se défendre. Il n'y avait qu'une seule fenêtre, tellement haute et sale, que nul ne pouvait vraiment voir l'intérieur de ce monument à moins d'y pénétrer, ce qui était peu attrayant. Impuissante, Nikita ne savait que faire, elle voyait sa mort arriver à grands pas, elle pensait à ses proches, à son fils, à l'amour de sa vie ... Elle cherchait à remplir son esprit ébranlé de belles pensées, alors qu'elle se faisait abuser. Elle gémissait faiblement, les larmes coulant incessamment sur ses joues. La situation était cauchemardesque, elle se sentait vidée de toute sa joie de vivre, de son estime et de sa dignité. Lorsque le malfrat eu terminé ses basses besognes, il la regarda, et afficha un vil sourire satisfait. C'est alors que Nikita, résignée, parvînt à trouver le courage de relever sa tête, et de fixer son agresseur. Sans peur ni gêne, l’agresseur retira sa capuche laissant voir un visage dissimulé sous un masque abordant d’hérétique tribaux de nature elfique. Malgré cette couverture, Nikita su percevoir les oreilles pointues et noirâtres typiquements reliées aux elfes noirs. Elle ne pu supporter cette vue d’horreur qui s’offrait à elle, cet individu qui venait de lui affliger autant de souffrance lui semblait si dégoûtant que sa simple vue lui donnait des nausées. La Page n'en pouvait plus, elle hochait négativement sa tête avec ferveur, ses boucles dorées virevoltant dans tous les sens, ses cris étant étouffés par son bâillon ... L'elfe noir ne dit qu'une simple phrase ...
- Tu ne devrais pas croire en Thaar pauvre sotte, car même lui ne saura te rendre tout ce que tu viens de perdre à présent ...
Il étouffa un rire cruel voir glacial. Fier de son coup assurément. Il agrippa une dague affilée, puis revînt vers Nikita qui se débattait vainement. Il déchira sa robe, écarta ses cuisses de force puis les entailla tour à tour. Les cris de douleurs de Nikita pourfendaient l’air littéralement, seul son agresseur entendait les manifestations de désespoir de la jeune femme, en retirant une satisfaction personnelle flagrante, convaincu qu'elle se videra de son sang et mourra sans histoire. L'elfe corrompu sorti une bouteille d'alcool de son sac en guise de récompense pour son agissement immonde et barbare. Il commença à boire abusivement. Il calait la bouteille à grands traits tout en admirant son œuvre malveillante. C'est en essayant sans cesse de crier et d'attirer l'attention d'un possible passant sur la bâtisse en ruine que l'otage énerva l'elfe noir. En effet, celui-ci s'enivra tellement de boisson qu’il se sentait perdre le contrôle. Il jeta violemment sa bouteille vide sur la poutre à laquelle était attachée la pauvre femme. Le contenant éclata en mille morceaux. C'est ainsi, ivre de fierté et de boisson qu'il abandonna Nikita à son triste sort, torturée par sa malchance. Nul ne sait combien de temps elle resta isolée ainsi, souffrant le martyr.
Exténuée et presque lasse de combattre pour sa vie, la jeune femme tenta une dernière fois de se libérer de ses liens, c’est alors elle toucha par mégarde un morceau de vitre, puis deux .... Elle constata que la bouteille en verre fracassée par son assaillant lui était à portée de main. Elle prît le morceau de vitre le plus pointu qu'elle pu atteindre et commença à couper les cordes qui la tenaient prisonnière de cette pièce macabre. Après des heures d'efforts acharnés pour sauver sa vie, Nikita se libéra enfin. Aussitôt, elle fabriqua des bandages de fortune pour estomper ses saignements abondants aux cuisses, causés par la lame de l'elfe noir. Elle était faible, en se relevant de peine et de misère elle constata qu'elle était assise carrément dans une marre de sang, son propre sang. Elle en avait tant perdu qu'elle avait peine à tenir debout. Son premier réflexe aurait été de s'enfuir, de quitter cet endroit au plus vite et d'aller quérir de l'aide. Mais elle avait peur de sortir, d'autant plus qu'à présent, il faisait plein jour. Sa robe était en lambeaux, elle portait bon nombre des traces de lacérations, de marques de ligature au niveau des poignets et de la gorge ... Ses cheveux étaient sales et ébouriffés, ses mains, genoux, pieds sont incrustés de terre et de cailloux.
Elle ne sorti donc qu'à la tombée de la nuit suivante, se rendant à une source d'eau à l'extérieur de la ville pour essayer de laver son corps souillé par son agresseur. Elle pleurait sans être capable de s'arrêter, elle criait, mais dans un lieu désert, peu passant, nul ne l'entendait. Nikita était seule au monde, elle se terrait loin de Systéria honteuse et déshonorée, posant un regard livide sur la ville où elle avait rencontré tous ces gens si généreux et chaleureux, où elle croyait avoir trouvé la vie de ses rêves, l'homme de ses rêves, la possibilité de fonder la famille à laquelle elle aspirait tant ...
Post by L'amoureux fou - September 9, 2008 at 9:03 AM
Le Flagelleur, Le Pécheur, L'Amoureux, Le Haineux, Le Loyal, Le Traitre, Le Guet et L'Aveugle
Tant de sentiments et d'émotions refoulées... Toutes ces blessures qui suppurent lentement dans son âme... Sa douce était si près et pourtant si loin... Le besoin de la voir, de seulement lui dire bonjour... Aussi, ce désir charnel... Enfin pouvoir connaître l'enivrant extase de toucher sa peau satinée, de pouvoir pénétrer son jardin secret pour pouvoir y implanté son germe... En faire sienne... Toutes ces idées se chamboulaient dans la tête de cet individu errant... La solitude le mutilait peu à peu et son esprit, tout comme son corps, devenait marqué de cette absence... L'absence de celle à qui il était promise...
(...)
Les bougies éclairaient à peine la pièce, sombrant celle-ci dans une obscurité semi-présente... Un lugubre vent glacial se faufilait d'entre les pierres, laissant crier dans ce qui était pour lui l'Éternité de la nuit un sifflement agressant, mais à la fois apaisant... C'est dans cette ambiance qui lui devenait habituelle de sentir les cordes de cuir frapper de plein fouet son dos, à lui pauvre homme, faisant éclatter sa chair sur le coup... Il commencait à être habitué... Il ne criait même plus, ne versait plus aucune larme... Toutes ces dernières avaient échouées sur ses lèvres asséchées par la haine au nom de sa douce... Douce qui n'était même pas consciente de la douleur qu'elle affligeait au seul homme qui l'aimait vraiment... De plus, il ne savait même plus en quel honneur se punir ainsi... Étais-ce pour se faire pardonner de ses péchés aux yeux du Père? Étais-ce pour se punir d'avoir trompé sa douce? Étais-ce par plaisir? Par habitude, peut-être? Même le flagelleur ne le savait pas... Le flagelleur omniprésent en lui ne savait même pas pourquoi il punissait le pécheur en lui... Les deux savaient seulement que le pécheur était fautif... De quoi? Peu importe...
Cet exactement de cette façon que son esprit se divisait... Le Flagelleur, Le Pécheur, L'Amoureux, Le Haineux, Le Loyal, Le Traitre, Le Guet et L'Aveugle... Tant de contradictions qui rendaient ce dernier de plus en plus fou et désaxé... En fait, c'était surtout sa douce qui le rendait fou... fou d'amour! Il ressentait le besoin de la sentir contre elle, de pouvoir la prendre en étreinte, de sentir son souffle haletant sur son corps, de sentir son coeur cadencé... Ces pensées se percutaient dans son esprit, comme si elles avaient tous la même force et se battaient pour avoir son attention... Peut-être que prendre un peu d'air lui ferait du bien... C'est en sortant justement prendre l'air qu'il eut un coup de foudre... Sa douce! Sa douce était là... seule... vulnérable à la folie de son amour! C'est ainsi qui lui tendit un superfuge pour l'emmener en basse-ville... Là ou il s'assurerait de la mener en lieu calme et paisible, pour que tous deux puissent savourer le fruit de leur amour inconditionnel... Évidemment, il ne s'agissait pas de sa douce, il s'agissait de Nikita... fière page de l'Ordre du Soleil... Cependant, tous le dit... l'amour rend aveugle et de toute facon, dans la vie, nous voyons ce que nous voulons... C'est ainsi que, passionémment, il enfourcha sauvagement les rennes de leur amour pour mener sa douce dans des contrées lointaines... Comme c'était plaisant, même cette dernière appréciait malgré les réticences dont elle avait fait preuve dans le passé... Cette dernière semblait adorer l'expérience autant que l'inividu, elle en criait même de joie... À un tel point ou il dut lui bander la bouche... Il ne voulait surtout pas gâcher ce merveilleux moment par les plaintes d'une personne non-loin ou par de pervers et malintentionnés voyeurs... Il tenait tout de même à sa douce... De toute facon, le fait de lui bander la bouche rajoutait une petite touche fantastique, hors de l'habituel, tout comme leur amour!
Après un certains temps... Le temps qu'il asperge de ses semences les fleurs délicates du féminin jardin de Nikita, l'homme prit un certain recul et réalisa soudainement la fantaisie de son comte... Un endroit délabré, une femme ensanglantée, battue, ligotée, baillonée... Une femme qui pleure, une femme qui n'est même pas sienne... Décidemment, Le Guet reprenait le dessus sur son esprit et laissait L'Aveugle tomber dans les oubliettes. Premier réflexe? Vérifier les allentours... Il en avait l'habitude, quelques minutes à observer les allentours de par l'entrée l'avait rassuré que personne n'avait assisté à la scène, ce qui était justement le cas... Son regard se porta alors sur la femme... Et soudainement, l'Amoureux qui marchait aux cotés de L'Aveugle alla soudainement le rejoindre pour laisser place à Le Haineux... Une de ses colères le piqua... De par la faute de cette stupide sotte, il avait trompé sa douce... Il avait rompu son voeux de fidélité... Ses yeux devinrent aveuglés par la colère et la haine... Il ne fallait pas que cela se sache! Il ne fallait pas que sa Douce le sache... que personne le sache! Et personne le savait... Personne sauf Le Père, dont le Flagelleur se chargerait de se faire pardonner, Lui-même et... Cette insolante qui venait de lui ruiner la vie! Il l'avait sous sa merci... Seulement à sortir une dague et laisser le sang couler... couler... couler... C'est ce qu'il fit donc... Il entailla profondemment les cuisses de la jeune femme... Une fois les cuisses collées ensemble, les entailles donnaient la forme d'un V... Surement un pur hasard... C'est donc ainsi qu'il laissa Nikita souffrir seule... En quittant, il s'assura bien sur de ne pas avoir été aperçut, ce qui était effectivement le cas... Cependant, le Haineux en lui avait encore de la tension à extirpé de son âme... Peut-être que ces sous-vêtements souillés au sol lui permetterait de se soulager un peu... Question de rendre le monde aussi désaxé que le monde l'ont rendut...
http://www.au-crepuscule.com/forum/viewtopic.php?f=62&t=24088
Post by Nikita, OdS - September 9, 2008 at 8:38 PM
Blessée, humiliée, laissée seule à elle-même, Nikita trouva refuge dans un semblant de grotte cachée dans une montagne aux proportions voluptueuses. C'est là-bas, dans cet endroit déprouvu de charmes et d'attraits que la page déchue s'était exilée de Systéria couverte de honte, et qui, de surcroît, souffrait de profondes lésions à l'intérieur de ses cuisses. Avant de quitter la bâtisse en ruine dans laquelle sa vie bascula, elle prit soin de reprendre son sac personnel, qui avait été projeté tout près d'un baril lors de l'assaut sans pitié. Fortement affaiblie, elle n'avait nul autre choix que de changer ses pensements régulièrement pour éviter toute infection, ainsi que les risques élevés de dégradation de son état déjà précaire. Elle devait donc infiltrer Sainte-Élisa la nuit tombée pour se procurer des bandages propres et crèmes aux propriétés guérissantes. Bien qu'elle se répugnait à agir ainsi, Nikita ne pouvait faire autrement, sinon elle courrait à sa propre perte. Ainsi, à chaque matin, plusieurs écus d'or étaient disposés de manière à ne pas passer innaperçus aux yeux du personnel de Sainte-Élisa qui découvrit en peu de temps que quelqu'un se servait dans leur réserve de pensements. Cela durait depuis maintenant trois jours ...
Post by Larme, FdC - September 10, 2008 at 12:07 PM
Un matin habituel en forêt, une ronde habituelle, parcourir les vastes étendues ou se mêle Collines, forêt et plateaux, c'était sa vie, c'était son bonheur et finalement son bien être loin, très loin du tumulte de la cité. Loin de tout ce qu'il se passait la bas, loin, le plus loin possible de la folie Humaine ...
Un frisson dans la forêt, une silhouette qui passe dans un léger feulement suivi presque immédiatement après d'une autre. Les branches mortes tombées au sol ne craquent pas sous leurs pas, la flore semble communier à leur passage. La première silhouette s'arrête nette, à l'arrêt, elle a senti quelque chose, quelque chose qui n'a rien à faire ici en ce lieu de calme et de paix...
Larme arrive juste derrière son loup pour constater les traces de sang qui maculent les herbes par endroit. Que s'est il passé ici ? Les traces semble progresser. Un léger contact, le sang est sec et les rosées matinales ont effacé la piste par endroit mais elle ne devrait pas être trop compliqué à suivre.
Que s'est il passé ici ? Un animal qui en aurait attaqué un autre ? Non ! La victime n'aurait pas pu fuir si loin, elle aurait été mise à mort et la flore en porterait encore les stigmates ... Un bref regard avec son loup, la décision est prise, il faut suivre cette piste.
La piste ensanglantée se termine vers une petite grotte, il va être dur de s'approcher plus sans être vue. A bonne distance entre deux bosquets, Larme et son plus proche ami s'arment de patience. Il faut attendre, voir si quelqu'un sort de la ou y entre.
La patience, une vertu si délicate à obtenir mais c'est ainsi, la chasse est ainsi ... Patience Larme, patience ...
Post by Nikita, OdS - September 11, 2008 at 4:10 AM
À son nouveau domicile de pierre, Nikita s'était recroquevillée dans un coin sombre. Ses bras enrobaient ses jambes meurtries, son corps était froid, sa peau blanche comme elle ne l'a jamais été, il ne lui restait sur le dos que quelques loques abîmées de ce qui avait été sa robe préférée qui cachaient à peine ses frêles épaules, sa poitrine et son entre-jambe.
Une fissure dans les roches massives qui composaient son abrit laissaient couler l'eau pluviale sur le visage de Nikita, sans que cela ne l'importune. Elle ne ressentait plus aucune sensation, plus aucun sentiment. On aurait dit un fantôme ... une âme enfermée dans un corps qui ne lui appartenait plus. Malgré tout, quelque chose l'empêchait de se laisser mourrir en de tels conditions. Bien qu'elle n'avait nullement faim, la Page se forçait à manger, sachant qu'il lui fallait gagner de l'énergie, du moins ... garder le peu de réserve qui lui restait. Les temps étaient frais, elle voyait chaques nuits qui passaient comme un affront, bref un dur combat pour la pauvre Page.
Une fois la nuit tombée, se croyant oubliée de tous, la jeune femme tâchait de se tenir au chaud en attisant un feu à l'entrée de sa grotte. Les flammes de celui-ci étant à peine perceptibles alors qu'elle se situait près du pinacle de la montagne. Loin de toutes civilisations et de leur exacte opposé ... loin des sauvageries. Surtout loin des sauvageries ...
Outre lorsqu'elle se rendait à Sainte-Élisa en pleine nuit, la Page réprouvée ne sortait de son antre que pour aller ceuillir des fruits sauvages et des champignons, marchant de peine et de misère, affectée par les profondes entailles à ses cuisses. Ses lèvres étaient bleutées et tremblottaient sans jamais se tarir.
Elle vivait en ermite, certaine que jamais elle ne pourrait retourner à Systéria en marchant la tête haute. À ses propres yeux, elle n'était plus, elle s'était éteinte. Se maudissant à longue de journée, elle ne cessait de se torturer en pensant à ce qui est et restera à jamais derrière elle. Brehan, Juliette, l'Ordre ... Aux sentiments qu'elle était certaine de ne jamais être ravivés en elle ... La joie, le bonheur d'être aimée et appréciée, d'être respectée ...
Qui voudrait d'une femme indigne?
D'une femme brisée?
Ou bien d'une femme déshonnorée?
Nikita était tout cela à la fois, et encore ... Toute sa vie, anéantie par un ignoble elfe noir pour l'on ne sait quelle raison ...
Même sa foi Thaarienne en était ébranlée.
Et si son agresseur disait vrai?
Il va sans dire que Nikita sera changée à jamais par ce drame qui lui a été si injustement affligé. Elle pensait qu'elle venait de perdre l'amour de Brehan, le seul homme qui a su la faire se sentir si unique et radieuse. De perdre également toute son ambition, faire découvrir aux dévoués de Thaar le meilleur d'eux-même, promouvoir la paix et la saine cohabitation dans Systéria, améliorer la qualité de vie des citoyens, rendre le monde moins amer aux yeux de plusieurs, fonder une famille ... Tant de projets et tant d'idéaux qui ne verront jamais le jour. Enfin ... tant d'utopies aux quelles elle se croyait désormais incapable de contribuer.
Plus d'estime, plus de bonheur, plus de dignité ... Il ne lui restait que sa grotte.
Elle se sentait vide et faible, elle avait pris pour acquis qu'elle était à l'habrit de tels préjudices grâce à sa bonne foi et son dévouement ...
Combien de temps cela durera-t-il? Se laissera-t-elle mourrir ainsi, dépourvue d'honneur, sans s'être fait justice? Reviendra-t-elle un jour à Systéria?
Nul ne le savait, pas même Nikita.
Post by Larme, FdC - September 11, 2008 at 2:11 PM
Première journée, combien d'heures se sont écoulées depuis qu'elle s'est postée derrière son bosquet ? Aucune idée, de toute façon cela n'a aucune importance, il faut attendre, il faut savoir ce que cache cette petite grotte. Quelque chose bouge à l'entrée de la caverne, une silhouette dirait on mais elle est dans l'ombre c'est dur de la distinguer avec précision, l'image se fait plus claire, doucement Larme bande son arc alors que son loup se baisse prêt à bondir. D'un coup tout s'arrête, le temps semble figé sur place alors que la personne se dévoile complètement, Larme baisse son arc et même le loup semble surpris du spectacle qui s'offre à eux.
Cette femme ou plutôt cette ombre à la peau blanchâtre a des allures de spectre, ses vêtements ou plutôt ses haillons devaient être une robe dans une époque sans doute révolue. Sa peau est sale et ses cheveux emmêles. Elle semble se diriger quelque part mais son pas ressemble plus à une errance qu'à un déplacement. Quel spectacle d'horreur ! Il est clair que cette femme n'est pas ici par choix, même les ermites les plus fous savent que la Nature est meurtrière quand on la prend à la légère, même eux savent qu'il faut avoir de quoi se chauffer et se parer du vent qui a cette époque de l'année peut virer du chaud au froid en une simple journée ... Ho non cette femme n'est pas la par choix! Un second coup d'œil, elle semble blessée probablement aux jambes.
La suivre ne fut pas difficile mais ne permis pas d'en savoir plus, la femme était simplement allée cueillir des baies sauvages et quelques autres fruits.
Première nuit, il fait froid ce soir, Larme somnole enroulée dans sa cape en peau quand, d'un coup, son loup lève un oreille et semble fixer son regard quelque part dans le néant de la nuit. Larme plisse légèrement les yeux et esquisse un sourire, la même démarche, la même errance, pas de doute, la femme quitte à nouveau son abris, pour aller ou ? Ce n'est pas le plus important pour le moment. Larme profite de l'absence de la jeune femme pour visiter son habitat de fortune. A sa grande surprise, il n'y a rien, pas une couche pas un endroit plus profond qui permet de s'abriter du vent, des failles de ruissellement partout, un tout petit foyer de campement ridicule ... Décidément, soit cette femme a décidé de mourir ici soit elle ne sait vraiment pas vivre dans la Nature ... De toute façon avec l'humidité ambiante et rien pour se chauffer, son calvaire ne durera pas longtemps. Il est temps de partir à présent, de regagner le bosquet ...
Deuxième nuit, toujours le même manège, la jeune femme quitte son habitat, le même rituel qui la pousse à partir, relativement loin de sa maison "troglodyte". Cette fois Larme a eu le temps de se préparer mais il faudra quand même se dépêcher pour ne pas être prise. Une fois la silhouette hors de vue et après quelques minutes d'attente, Larme prend la direction de la caverne. Première étape, préparer un vrai feu avec un foyer digne de ce nom, en forêt le feu est synonyme de vie et ne pas en avoir de mort ... Deuxième étape, trouver un lieu pour installer une couche, il faut un endroit sec, enfin dans le cas présent ce sera le moins humide possible, cette grotte est navrante! vraiment ! Généralement le fond de ces petites cavités sont les endroits les plus secs, il ne reste plus qu'à installer les peaux de bêtes et les différents sacs contenants la nourriture et l'eau. L'eau ... Denrée encore plus importante que la nourriture...
Dernière étape, cette jeune femme ne le sait pas mais la forêt regorge de plantes en tout genre permettant de faire des cataplasme et autres baumes ... Placer le petit flacon ainsi que des bandages propres bien en vue presque à l'entrée de la grotte pour qu'elle le voit bien et juste derrière des vêtements en cuir ... Les infections et les blessures sont une catastrophe quand on vit en milieu hostile ....
Tout est prêt : La couche, la réserve d'eau et de nourriture, le feu ne demande plus qu'à être allumé, le baume est bien en vue et les vêtements en cuir lui permettront de conserver sa chaleur corporelle ... Il est temps de partir à présent, de reprendre une vie normale en espérant revoir cette femme en meilleur état d'ici quelques jours ... Elle reviendrait voir comment évolue la situation et puis peut être qu'elle arrivera à engager une conversation avec cette jeune femme, à aller vers les gens au lieu de rester toujours seule ... Pour le moment, vu son état, ça semblait prématuré ...
Post by Nikita, OdS - September 11, 2008 at 8:00 PM
La fuyarde retourna dans la grotte qu'elle avait élue comme domicile il y a déjà cinq jours de cela. Quand elle pénétra dans celle-ci, elle découvrit bon nombre de denrées ainsi qu'une couche nappée de fourrures et de peaux animales destinées à la tenir au chaud. Sa première réaction a été de fouiller la moindre parcelle de sa caverne, de peur que quelqu'un s'y cache. Ces multiples vivres n'avaient pas été plaçés là par Thaar lui-même! Quelqu'un avait découvert son refuge, elle avait été suivie, observée ...
Bien que le désire de manger les provisions si joliment apprêtées la rongeait comme jamais, Nikita n'y toucha même pas. Peut-être étaient-ils empoisonnés? Elle vivait une sorte de délire passager très subtil. À ses yeux, la Terre entière lui voulait du mal, elle se sentait seule contre tous, même s'il ne s'agissait en fait que d'une vile personne à l'âme pervertie et malveillante qui s'en est prise à sa frêle personne. Son geste ordurier l'affectait tellement que la pauvre Page transposait sa peur dans toutes les sphères de sa vie, l'appliquant dès lors, à toute personne ou créature voulant entrer en contact avec elle.
Nikita s'étendit donc sur la couche, se blottissant dans les étoles si douces et agréables au toucher. Elle ferma les yeux lentement, somnolant sur une oreille de peur que quelqu'un s'approche de son abri.
Le jour suivant allait lui apporter un présent qu'elle n'espérait plus. À l'aube de son sixième jour d'exil volontaire, le fragile sommeil de Nikita fût dérangé par les rayons du soleil qui plombaient littéralement sur sa tête. La caverne était de moins en moins sécuritaire pour l'évadée, de celle-ci tombaient davantage de pierres chaque jour. Les trous dans son bauge s'agrandissaient fréquemment ce qui rendit les dimensions de l'ouverture dans l'enfaîtement de sa demeure de fortune deux fois plus large que la veille.
Alors qu'elle détaillait les baumes qu'on lui avait laissé près des diverses fournitures, Nikita afficha un air méfiant. Lointainement, dans sa jeunesse, on lui avait enseigné quelques vertues bénéfiques des plantes et de certaines baies sauvages. Elle ne reconnaissait pas du tout la composition de ces curieuses mixtures et estima qu'il vallait mieux pour elle de ne pas s'en servir. Visiblement peu confiante face aux donations qui avaient été posées dans sa grotte la veille, Nikita préféra retourner à Sainte-Élisa pour aller chercher des pensements. Le voile de la nuit n'avait pas encore totalement enrobé Systéria et ses environs lorsque Nikita quitta sa grotte. Bien entendu, il aurait été préférable d'attendre la nuit pour profiter de l'obscurité comme couverture, mais les blessures de la jeune femme nécessitaient un changement de bandages immédiat. C'est ainsi, qu'avec les plus grandes précautions, la Page s'en alla en direction de l'hospice, d'un pas silencieux et instable puisque ses jambes fléchissaient régulièrement à cause de son état physique général. Il était clair qu'elle ne tiendrait pas encore longtemps en de tels conditions ...
En arrivant aux abords de Sainte-Élisa, Nikita remarqua que les effectifs de garde avaient été augmentés. Elle afficha une moue déconcertée en analysant les options d'infiltration qui s'offraient à elle, dissimulée derrière des buissons à proximité d'une fenêtre sans barreaux. La Page s'est introduite dans une pièce adjacente à celle où la majorité du matériel médical était entreposé. Elle scruta les environs pour s'assurer qu'elle n'avait alerté personne par mégarde puis resta inactive et silencieuse pendant un long moment. Des bruits de pas qui allaient et venaient laissaient présager qu'un paladin était de garde devant la seule porte qui la séparait encore de ses convoitises. La patience était de mise ... Après ce qui lui sembla être une éternité, l'occasion idéale se présenta enfin ... D'autres pas se firent entendre au loin, puis une voix grave et autoritaire s'éleva au dépend de quelques murmures.
- Paladin, il te faut retourner au Temple, le Grand Maître te demande! Je vais chercher un autre confrère pour te remplaçer! Allez hop! Je te conseille de ne pas faire patienter D'Arosa, il semble de mauvais poils aujourd'hui, Coco encore plus alors ...
Après quelques minutes, les bruits de pas s'éloignèrent et l'on entendit seulement leur écho au loin. Quand les alentours furent plongés dans un silence idéniable, Nikita tenta le tout pour le tout. Elle ouvrit la porte lentement en essayant de ne pas la faire grincer. Après avoir jeté un regard circulaire sur la totalité du couloir, soulagée de n'y trouver rien ni personne, elle se dépêcha d'entrer dans la pièce d'à côté et d'y rechercher des pensements propres. Elle ne voulait surtout pas s'attarder dans cet établissement bourré de membres du Saint Ordre. Les recherches prenaient plus de temps que prévu. La Page indignée ne trouvait pas de bandages. La nervosité s'emparait d'elle alors qu'elle entendit des tintillements d'armure s'approcher de la pièce où elle était située. La jeune femme accéléra ses manoeuvres, ouvra une boite qui contenait ce qu'elle voulait tant trouver puis dans l'affolement, se dirigea en toute hâte sous une table de pierre au fond de la pièce. Elle porta une main à sa bouche et ralenti son souffle pour se faire plus sileucieuse que jamais. La porte s'ouvrit doucement, quelqu'un entra dans la pièce et s'approcha de la table sous laquelle Nikita s'était éclipsée. La personne déposa délicatement une pile de dossiers sur la dite table puis s'attarda un instant sur les lieux. Alors que Nikita pouvait voir les chausses du Paladin, elle écartilla ses yeux inquiets puis se mordit la lèvre inférieure dans l'espoir que ce dernier passe sa route sans s'apercevoir de sa présence. Finalement, après avoir tenu Nikita en haleine un bon moment, il quitta l'hôpital en adoptant une démarche fière et sereine. La jeune Page soupira d'aise, ce genre de manège lui enlevait facilement le peu d'énergie dont elle disposait, il lui fallait regagner sa caverne au plus vite. Après s'être assurée que la voie était libre, Nikita revînt sur ses pas, retournant dans la pièce avoisinante pour sortir de Sainte-Élisa de la même manière qu'elle s'était faufilée à l'intérieur. Habilement elle ouvra la fenêtre, et se hissa difficilement pour passer au travers. Lorsqu'elle se laissa glisser pour mettre un pied à terre, sa pire crainte se concrétisa. Un garde surveillait l'entrée de l'hôpital. Par chance, celui-ci ne semblait pas avoir été témoin de sa présence tout près. S'éfforçant de ne pas attirer l'attention sur elle, Nikita se déplaça en catimini, s'apprêtant à enchevêtrer la clôture de bois qui entoure Sainte-Élisa afin de disparaître dans la forêt dense. Ni vue, ni connue. Par malchance, une planche de bois céda sous la pression alors qu'elle déposa son pied dessus, se préparant à escalader la petite palissade. Le paladin se retourna brusquement, Nikita croisa le regard bélliqueux de ce dernier. Son expression faciale changea du tout au tout lorsqu'elle réalisa qu'en plus, il s'agissait de Brehan, son bien-aimé.
Son regard se transforma drastiquement lui aussi, lorsqu'il reconnu la fuyarde qui tentait de quitter les lieux en courrant, il s'écria:
- Non Nikita! Attendez s'il vous plait! Ne vous enfuyez pas!
Le Templier s'élança à sa poursuite, ne la quittant pas du regard. La jeune Page tentait par tous les moyens de le semer dans les bois environnant Sainte-Élisa avec lesquelles elle était désormais familière. Malencontreusement, Nikita s'embourba dans une racine d'arbre surélevée et tomba à même le sol, ce qui laissa l'opportunité à Brehan de la rattraper. Quand elle se redressa brusquement, Nikita s'empressa de se cacher derrière une roche colossale. Lorsque son prétendant s'approcha, elle lui dit d'une voix tremblottante:
*- Non! N'avançez plus! Par pitié! *
Attristé, Brehan se résigna néanmoins à la requête de sa douce, restant à l'écart de celle-ci. Il tentant en vain de la convaincre de revenir à Systéria ...
- Ma mie, rentrez avec moi, j'ai eu si peur pour vous, je n'en dormais plus! S'il vous plait ... il faut vous soigner, laissez-moi vous ramener ....
- Non! À Luminas, on lapide les femmes qui couchent avec un homme avant le mariage! Je ne veux pas mourrir! Pas en croulant sous une raclée de pierres! Et même si l'on épargne ma vie, je ne saurais marcher la tête haute là-bas!
- Personne ne vous touchera Nikita, vous avez été abusée ... Nul ne vous lançera ne serait-ce qu'une seule pierre, je vous le promet. Mon amour ... je ne pourrais pas me faire à l'idée de vous perdre, je vous en prie, rentrons ...
- Oubliez-moi Brehan! Qui veut d'une femme indigne et déshonnorée? QUI?! Personne ... J'aurais tant voulu que vous conserviez une toute autre image de moi ...
- Ma douce ...
- Non! Je ne veux être un fardeau pour personne, pour vous tout particulièrement ... Oh Brehan, je sais que je serais un poids, un boulet pour vous ... Je veux que vous soyez heureux, que votre vie ainsi que votre femme vous plaisent, pas le contraire ...
- Mon amour, mon coeur ne pourrait pas se remettre d'une telle perte, je vous veux près de moi, à jamais ... Vous êtes et serez toujours la seule femme dans ma vie Nikita ... Nous traverserons cette épreuve ensemble, on retrouvera votre agresseur et il finira sur le bûcher. Chérie ... Juliette, tous les membres de l'Ordre et moi-même ... on sera tous là pour vous ... Revenez, je ne supporterais pas de vous voir disparaître à nouveau ...
Le ton de voix des deux amoureux était empreint d'émotions profondent, alors qu'ils conversèrent ainsi un long moment. Chaque échange était chargé de tristesse et de sanglots. L'espace d'un instant, la Page tenta de remplaçer ses pensements avec ceux qu'elle venait de subtiliser à Sainte-Élisa. C'est alors que Brehan entreprit de s'approcher davantage de celle qui avait conquit son coeur.
- Laissez-moi vous aider ... Je n'accepterai pas un refus cette fois ...
Nikita n'offrit pas de résistance, visiblement au bout de ses énergies. Brehan s'avança puis chercha à croiser le regard de Nikita qui baissa la tête honteusement. Il tenta de se contenir en découvrant les profondes lésions qu'elle avait subit sur chacune de ses cuisses. Le Templier tenta de nettoyer ses plaies et de changer ses pensements, alors que Nikita sanglottait sans pouvoir s'arrêter, ses larmes coulant incassamment sur ses joues rougies par la gêne et la peur. Une longue conversation s'écoula avant que Brehan et Nikita s'étreignent. La jeune femme s'agrippant auTemplier comme si sa vie en dépendait. Celui-ci caressant la chevelure de Nikita pour essayer de l'apaiser.
Après de longs moments d'étreintes, de douceur et d'amour, Nikita aidée de Brehan se releva. Son compagnon lui offrant son Tabar et sa cape de l'Ordre pour la couvrir alors qu'ils entreprirent de retourner à Systéria, le bras de Brehan enrobant la pauvre femme qui semblait réjouie et craintive à la fois en se rapprochant de plus en plus des hautes murailles de Systéria ...
Post by Larme, FdC - September 12, 2008 at 1:24 AM
Deux jours, deux jours que Larme n'était pas revenue près du campement de la jeune femme ou plutôt de la jeune "spectre" ... A son arrivée, il lui sembla que l'herbe n'avait pas été foulée, les brins étaient droits et aucune marque de pas ne subsistait ... Il y avait deux solutions à cela, soit le jeune femme était partie soit elle était morte quelque part dans la forêt. Dans les deux cas, elle n'était plus la ....
Larme entra dans la caverne ... Tout était si vide, le feu n'avait pas été fait, la nourriture n'avait pas été touchée, le baume et les vêtements n'avaient pas bougés. Seule la couche semblait avoir été utilisée. Dans un soupire Larme ramassa tout ce qu'elle avait laissé comme gage à cette jeune femme et quitta les lieux. A l'entrée de la caverne, Salvya, son jeune loup la regardait comme si il était amusé de la situation, ce genre de regard qui dit clairement "Je te l'avais bien dit". Larme détourna les yeux, c'était la première fois qu'elle n'arrivait pas à soutenir le regard félin de son ami ... Sur le parvis de la grotte elle se demandait ou était la jeune femme, ce qu'il avait bien pu lui arriver. Bien sur elle n'eut comme réponse que la bise d'automne qui semblait rire en s'engouffrant dans les multiples crevasses nées de l'érosion de la pierre.
C'était ainsi, elle était peut être en vie, peut être morte mais la vie continuait ... C'était ainsi, Lathan en avait décidé ainsi .... C'était ainsi, cette jeune femme était peut être retournée voir ses ancêtres mais elle, elle était en vie et elle devait continuer à chercher, continuer à se battre pour se rapprocher de la civilisation ou la renier à jamais ... C'était ainsi, l'indécision d'une vie et l'excitation née de tout cela .... C'était ainsi ...
Post by Nikita, OdS - September 18, 2008 at 1:54 AM
L'heure de la justice approche ...
Cela faisait maintenant quelques jours que la Page était de retour en Systéria, se mouvant avec des difficultés notables, fuyant les regards des passants, gardant la tête bien basse ...
Son coeur anéanti retrouvait peu à peu sa chaleur en constatant tout l'amour et l'appuie généreusement démontrés par ses proches, mais cela ne suffisait pas, il lui faudra beaucoup de temps et de courage pour passer par dessus une telle épreuve. La montagne à gravir était colossale, les cicatrices de cette ténébreuse nuitée resteraient gravées à jamais sur le corps de la jeune femme, son esprit ne trouverait pas le repos avant de son assaillant n'est payé son acte audieux de par sa propre vie.
Graduellement, Nikita retrouvait ses fonctions au sein de l'Ordre, elle ne tarderait pas à reprendre son paufinement quant à sa formation de prêtresse de Thaar. Bien qu'il est flagrant qu'elle ne ressent plus autant de joie de vivre et de bonheur qu'autrefois, elle recouvre lentement ses forces, son assurance, et un brin de sérénité bien qu'elle n'aura la tête tranquille uniquement que lorsque l'elfe noir qui l'a sauvagement attaqué sera passé outre-tombe.
Afin de se faire justice, une fois que la poussière soit retombée, elle s'ouvrit aux personnes pour lesquelles elle nourrissait la plus grande confiance qui soit. Désormais son secret n'était plus uniquement le tien et il va sans dire que l'agresseur de Nikita serait traqué indéfiniment, jours et nuits, par un bon nombre de personnes qui ne désirent que son trépas ...