Novitch et le... de porcs
Post by Germund Novitch, AdM - September 15, 2008 at 12:56 AM
Alors que commençait l’après-midi, dans l’ambiance joyeuse de la caserne de l’Armée des Mercenaires en moyenne-ville, s’ébaudissaient gaiment les soldats débauchés et décadents du 35e régiment, bouteilles de bière en main, pipes en bouche et sous-vêtements pour seuls habits. À travers les cris (ou plutôt les borborygmes incessants des indisciplinés), le caporal Novitch essayait de se concentrer pour lire l’impressionnant amas de rapports accumulé sur son bureau depuis des semaines. L’un d’entre eux parlait d’un tueur de cochons en basse-ville, un autre d’un mangeur de terre qui rendait les agriculteurs mécontents. Un troisième traitait allègrement de la grogne généralisée chez les éleveurs de poulets, lesquels on nourrissait, semblait-il, en toute illégalité, alors que deux derniers rapports sur une truite rose et des vols frauduleux de chaudrons complétaient l’hétéroclite pile de feuilles.
Le plus haut gradé de ce régiment de déchéance totale passa lentement la main dans ses cheveux, exaspéré. Malgré l’efficacité record de ses hommes, ces derniers étaient, il fallait l’avouer, loin de la discipline.
Le soldat Berret fit alors son entrée, fraîchement revenu de sa ronde. Après un échange de saluts militaires, la conversation s’engagea rapidement entre les deux hommes, pendant que les autres soldats se fouettaient avec leurs surcots en dansant autour du bureau. Malgré tout ce bruit, on pouvait entendre leur conversation.
-Hey, Anton. T’as vu c’rapport sur les 27 porcs qu’ont clamsé en basse-ville? Ça commence à m’emmerder, tout ça, la plèbe se plaint… T’veux bien élucider l’affaire?
-Parfait, Caporal. Je pense qu’il s’agit de Jack l’Enomson… Plusieurs personnes m’ont dit qu’ils l’avaient vu en train de … avec les porcs. Enfin, vous voyez le genre.
-Foutredieux, de la zoophilie en basse-ville? Systéria est vraiment une ville folle.
-Si vous…
Au même moment, au milieu de la mêlée, une recrue à taches de rousseur vint poser cinq nouveaux rapports bidons sur le bureau du caporal. Ce dernier les lut rapidement.
-Ça se confirme, Soldat. Ici, on parle des agissements désaxés de Jack à l’endroit de cochons. Apparemment, il les aurait sod… tu comprends. Là, on a un type qui nourrit des moineaux à excès pour qu’ils lâchent des fientes sur les toits. C’est vraiment n’importe quoi, c’te ville. … Ah tiens, regarde-moi ça… Yolande Duchamp qui s’est fait attaquer par la statue en bronze de Barbek le sage en pleine haute-ville… Soldats Bizlok et Poulkash, allez me régler ça. Quant à toi Anton, on devrait s’mettre sur l’affaire l’Enomson.
C’est donc sur ces sympathiques entrefaites qu’ils partirent en ville, à dos de cheval, pour aller frapper la statue de Barbek le sage. En route, ils furent assaillis par une salve de fientes de moineaux tout en voyant Jack l’Enomson courir à toutes jambes vers le port. Malgré leurs efforts, ils ne purent le rattraper. De retour près de la caserne, horreur : 5 ou 6 Pourpres étaient près de la caserne… Mince! Sûrement parce que le caporal avait sonné l’alarme… Ainsi, Wilhelm apostropha violemment le caporal.
-Bah, oui…
Penauds, les deux mercenaires prirent la poudre d’escampette en direction du port, où ils retrouvèrent le « violeur de porcs », qui s’enfuit à toutes jambes en les voyant. Une arrestation musclée eut alors lieu lorsque le caporal se jeta dessus, le plaqua au sol et lui flanqua une rouée de coups de poings avant que le soldat Berret ne lui passe les fers et qu’il ne soit assommé. Une fois cela fait, on l’embarqua sur le cheval pour le ramener en ville.
Surprise : les pourpres étaient encore là… Une mascarade mise au point par Wilhelm fit peu d’effet sur Germund.