L'Intendant occupe le Manoir Recaedre

L'Intendant occupe le Manoir Recaedre

Post by Thomas Bolton, Emp - October 17, 2008 at 7:13 PM

Au palais de Systéria, l’Intendant Bolton et le diplomate Morvan se dirigeait vers les grilles pour s’atteler à la résolution de plusieurs affaires diplomatiques. Alors qu’il avançait vers les herses, le chevalier au poste de garde les empêcha de passer…

« Ouvrez les grilles, messire Trind. »

« Non, monseigneur, je ne peux pas. Son Altesse la Régente est sur les murailles, elle a déclaré que vous seriez un paria tant que vous ne porterez pas du rose. J’ai une famille, des enfants, je ne veux pas mourir, si je vous laisse passer elle va me faire exécuter. »

Les négociations ne purent rien changer. Aussi Morvan reçut-il plusieurs documents et instructions à dispenser autour de lui au palais. Une heure plus tard, monsieur Cressen fut informé de la situation dans laquelle se trouvait son supérieur. Deux heures plus tard et le baron se présenta au manoir Recaedre, accompagné d’une demi-douzaine de secrétaires.

« Bonjour, Votre Seigneurie… heu… qu’est-ce ? »

« Veuillez informer Madame la Duchesse que je réquisitionne son bureau pour gérer les affaires de l’empire. »

Et sans attendre la réponse, il entra dans le vaste et luxueux bureau de sa fiancée et prit place sur le fauteuil en face de la superbe table de marbre blanc. Ca contrastait sérieusement avec la sobriété de ses quartiers au palais, mais il s’y habituerait. Alors que les secrétaires commençaient à installer des tréteaux de fortunes pour se créer leurs propres plans de travail, un cri retentit à l’étage supérieur.

« Quoi ?! Il a osé ?! Mais de quel droit ?! »

Un bref sourire amusé apparut quelques secondes sur le visage du baron, avant de disparaître au moment même où Armika passait la porte.

« Qu’est-ce que tu fais ? », s’exclama-t-elle, d’un ton frisant l’hystérie.

« Je réquisitionne votre bureau le temps que je récupère mes accès au palais, Votre Grâce. »

« Rah, tu m’énerves ! », clama-t-elle en s’approchant dangereuse d’un vase de porcelaine qui trônait sur un piédestal.

Thomas leva la main et lui lança d’un ton strictement neutre :

« Voulez-vous vraiment vous produire en spectacle devant mes fonctionnaires ? »

Décontenancée, elle s’arrêta net et lui jeta un regard qui l’aurait foudroyé sur place s’il avait pu… Elle dévisagea ensuite chacun des membres de l’administration impériale, comme pour les mettre au défi de ricaner ou ne serait-ce que d’esquisser un sourire moqueur. Personne ne tenta l’expérience.

« Et comment as-tu fait pour te mettre dans cette situation ridicule ? »

« Je n’ai pas porté le rose assez souvent, tout simplement. Son Altesse a jugé bon d’attendre quatre heures sur les murailles pour voir si j’allais me présenter aux grilles sans écharpe de cette couleur. Je ne peux lui reprocher d’être déterminée. »

Après un instant, il ajouta :

« Mon secrétaire particulier, monsieur Cressen passera plusieurs fois par jour apporter courriers, dossiers et rapports. Ils sont confidentiels, je saurais s’ils sont ouverts. »

Piquée au vif, elle allait répliquer, la bouche grande ouverte, puis fit volte-face.

« Je m’en souviendrais Thomas, oh oui ! », et elle sortit en claquant la porte.

Dans la cité déjà on murmurait que l’Intendant Bolton avait été écarté du palais par la Régente. Ce dernier avait pris ses quartiers au manoir Recaedre, où il recevrait désormais ses hôtes et traiterait les dossiers en cours, aidé par Cressen, qui faisait des allers-retours entre le palais et la somptueuse demeure d’Armika…


Post by Thomas Bolton, Emp - October 17, 2008 at 7:37 PM

Une heure plus tard, deux missives furent envoyées à Sarälondë Balgor et à Elrog Minh Yu pour les informer qu’ils allaient participer à une délégation diplomatique en partance pour le palais de briganne, où réside le Saint-Empereur. Le courrier était chaque fois accompagné d’une convocation. Trente minutes plus tard et la directrice-adjointe de Sainte-Elisa toquait à la porte du manoir. Si elle avait tendu l’oreille, elle eut pu percevoir un cri de rage étouffé, provenant du premier étage.

« Madame Balgor ? Sa Seigneurie vous attend dans son bureau, suivez-moi. »

Le tintement de la boucle d’oreille résonnait dans le long couloir. Tentures, portraits, sculptures, la duchesse Recaedre vivait dans un luxe ostentatoire. Thomas, lui, préférait la sobriété et l’austérité. C’était à se demander ce qu’il faisait avec une femme comme elle…

Arrivée à la porte du bureau, Cressen lui ouvrit la porte et l’invita à entrer. Là encore, le bureau était aussi riche que le reste de la demeure. Voir l’Intendant au milieu de la pièce, dans un fauteuil confortable, dans sa toge noire et délavée, était particulièrement déconcertant. Le diplomate Morvan se tenait déjà assit et attendait en silence, extrêmement mal à l’aise. Sa future mission, sans doute.

« Installez-vous, madame Balgor. »

Au même moment, on toqua à la porte d’entrée. Elrog Minh Yu, au teint blanchâtre se présentait au manoir. Une nouvelle fois, un cri de rage assourdi jaillit de la fenêtre des appartements de la duchesse Armika Recaedre. Elle avait repéré le demi-elfe et en voir deux dans sa maison l’excédait au plus au point. Ah, que pouvait-on faire devant ses origines bréguniennes ?

Elrog rejoignit rapidement Sarälondë et Morvan, en face du baron Bolton.

« Ce que j’attends de vous est très simple, vous l’aurez compris aussi ne reviendrais-je pas dessus. C’est l’environnement dans lequel vous vous trouverez qui sera profondément hostile. Sachez que la duchesse Recaedre est accusée d’avoir tué le prince aîné de la dynastie éteinte des De Briganne. C’est inexact mais c’est une vérité, là-bas. »

Cressen entra alors avec un plateau sur lequel étaient disposés une bouteille d’un grand cru et quatre verres. Il servit son supérieur et ensuite les trois hôtes, commençant par la femme et terminant par Morvan. Discrètement, il s’éclipsa.

« Je compte sur vos talents pour réussir à sortir sans encombres et à ramener Marie à Systéria. Si vous avez des questions, c’est le moment de les poser, vous embarquez demain… »

Puis il les fixa un à un, porta le verre contenant le liquide vermillon à sa bouche et avala une petite gorgée…


Post by Sarä Taur'Amandil, OdS - October 17, 2008 at 9:26 PM

Une équipe de choix…
Nerveuse à souhait?

La nervosité des hôtes de Thomas était palpable. Du moins celle de la Directrice adjointe était d’une grande évidence alors que le verre d’alcool qu’elle tenait entre les mains tremblait légèrement. L’expression figée du diplomate Morvan et les cris de la Duchesse Recaedre, qu’on entendait, à l’étage n’aidait surement pas à détendre Sarälondë ou encore lui faire croire que la mission serait sans danger. Au contraire, au fur et à mesure que Thomas parlait, une évidence se dressait devant elle, il était possible que la délégation ne revienne jamais à Systéria. Les relations tendues avec Briganne venaient de beaucoup compliquer les choses,

« Je compte sur vos talents pour réussir à sortir sans encombres et à ramener Marie à Systéria. Si vous avez des questions, c’est le moment de les poser, vous embarquez demain… »

Un silence de quelques secondes, évocateur de la gravité des choses, fut marqué par les gens présent. Durant ce court instant qui paru malgré tout très long, Sarä prit une petite gorgée à son verre, l’alcool d’une qualité évidente vint réchauffée sa gorge nouée par l’angoisse. L’expression de visage était des plus sérieuses mais on comprenait aisément par cette attitude qu’elle saisissait très bien les enjeux de la mission. Elle prit finalement parole de sa voix claire…

« Qu’elles sont les raisons de notre venu si nous sommes questionnés là-bas? Également, y-a-t’il des mots, des sujets, des vêtements, des couleurs, n’importe quoi que nous devons éviter à Briganne? Et surtout… Quels risques courront nous là-bas si nous venions à échouer? »

Les trois questions s’étaient enchaînées une à la suite de l’autre rapidement. Elle gardait malgré tout un air digne et… Très elfique en fait. Sans doute essayait-elle de se montrer à la hauteur de la confiance de l’Intendant… Qui sait. Sarä attendait une réponse tout en prenant une seconde gorgée d’alcool.


Post by Thomas Bolton, Emp - October 17, 2008 at 10:46 PM

L’Intendant fixa Sarälondë alors qu’elle intervenait pour obtenir plus d’informations. Il l’écouta attentivement, son regard gris braqué sur elle. Lorsqu’elle eut terminé, il avala une gorgée du grand cru, reposa la verre et joignit les mains sur la table.

« Vous faites partie d’une délégation diplomatique pour apaiser les relations entre nos deux nations et saluer la grandeur de la dynastie De Brouxg. Chacun d’entre vous représentez une strate de notre société. Directrice-adjointe de notre hôpital, vous pourrez étudier la possibilité d’établir des liens entre les laboratoires systériens et bréguniens. Je ne vous cache pas que vous vous heurterez à des refus, mais vous pouvez toujours tenter. »

Son regard se posa sur Elrog, habillé de couleurs sombres.

« Evitez le foncé. Il faut des couleurs vives et chaudes. Thaar est encore plus important qu’à Systéria dans la structure politique et sociale du Saint-Empire. N’oubliez pas d’arborer au moins un tissu portant la couleur de l’Ordre. Ne vous habillez pas d’or, vous y allez pour apaiser les relations : choisissez des vêtements ourlés de fils d’argent en signe d’humilité et de modestie. N'oubliez pas leur racisme. »

Pour illustrer sa dernière phrase, Thomas pointa le plafond pour indiquer la chambre d'Armika, qui continuait de fulminer.

Maintenant venait la question des risques…

« Au pire, je pense que vous risquez d’être violemment reconduis au Grand Cavalier. Cependant, il est toujours possible que vous vous fassiez exécuter, mais je vous sais assez astucieux pour éviter de créer un incident diplomatique. S’ils s’aperçoivent que Marie n’est pas Marie, ils vous garderont tous comme monnaie d’échange. Avec Mala je doute que nous pourrions vous récupérer. Vous vous apercevez donc que votre seule option est de réussir. »

La dernière phrase était énoncée clairement et sonnait comme un ordre. L’échec n’était pas une alternative acceptable. Une fois terminée il regarda ses hôtes pour attendre de nouvelles questions…


Post by Sarä Taur'Amandil, OdS - October 17, 2008 at 11:05 PM

Sarälondë fut d’une attention parfaite lors de la réponse de l’Intendant. Il était hors de question de rater une parcelle d’information qui pourrait se révéler cruciale. Les raisons étaient facile à rendre crédibles une fois là-bas et les contraintes vestimentaires n’étaient pas un problème. Un des plus grands problèmes qu’aurait sans doute à faire face la délégation était le racisme Brégunien…Du moins c’est ce que la demi elfe se disait alors que Thomas pointant le plafond pour désigner son hystérique de fiancée qui fulminait toujours.

Lorsque l’Intendant eu terminé de leur expliquer les conséquences d’un possible échec, Sarä se contenta d’acquiescer gravement, exactement de la même manière que lorsqu’elle recevait un ordre à Sainte-Élisa. Le bon point de cette réaction était que généralement, les directives étaient suivit à la lettre et sans bavures. Juste après, elle prit une gorgée d’alcool considérable, marquant ainsi un silence, en attente des questionnements des deux hommes qui seraient aussi du voyage…


Post by Thomas Bolton, Emp - October 17, 2008 at 11:53 PM

Devant le silence ambiant, l’Intendant attrapa un dossier posé juste à côté de lui, sur le bureau de marbre appartenant à la duchesse Recaedre. Lentement, il l’ouvrit et le retourna vers ses hôtes pour qu’ils puissent le lire. Apparemment, il ne tenait pas à ce qu’ils en gardent une copie – raison de sécurité évidente, visiblement. Le document contenait diverses annotations.

Marie a été vue au Havre Mélodieux, dans le quartier de la Fraternité du Chêne, en compagnie d’un ami – et non pas d’un amant – aux cheveux blancs, coiffés en pique.

Ont émis le désir d’embarquer dans un navire, n’importe lequel.

Auraient finalement pris place sur « Le Grand Cavalier », navire au pavillon doré – souvenirs flous du témoin. Brégunia ? Bastion ?

Vincent aurait possiblement influencé Marie et aurait hâté leur fuite.

Vérification de la nationalité du « Grand Cavalier » et des comptes impériaux en cours.


Le Grand Cavalier n'a pas de pavillon dédié. Trésor impérial non-soumis à un impôt étranger.

J'écarte l'enlèvement et l'arrangement avec Briganne.

Confirmation de l'hypothèse de fuite délibérée motivée par Vincent.

Lancement d'un avis de recherche international, resserrement de l'étau.

A cause de cette fuite prématurée, un retour à la vie aventurière après le Rétablissement s'avèrera difficile.


Marie et Vincent ont embarqué il y a deux cycles environ sur le Grand Cavalier.

Ils ont été déposés au port du palais de Brégunia.

Vincent avait des contacts au palais, ils voulaient travailler pour obtenir des fonds suffisants pour aller explorer Nguelundi avec un matériel adéquat.

{Partie censurée}

Cadeaux piochés dans la salle d'analyse du laboratoire. Deux sosies dans la délégation pour accomplir l'échange standard.

« Le chef des relations diplomatiques, la Baronne d’Avalis, sera prévenue de l’arrivée de la délégation deux heures avant votre arrivée. Cela laisse assez de temps pour qu’ils se préparent à votre arrivée et trop peu pour permettre à Marie et Vincent de pouvoir trouver une échappatoire. »

Un parchemin fut ensuite posé sur le dossier, de façon à ce qu’ils puissent aussi en examiner le contenu. C’était visiblement un inventaire.

« La liste des présents que vous allez offrir à la dynastie. Ce sont des cadeaux destinés à Madame la Régente qui ont été analysés mais qui nécessitent encore deux mois d’examens. Ils sont déjà dans les cales du navire. »

Le tout prononcé sans sarcasme ni malice. Pourtant, c’en était…

L'inventaire fut confié à Morvan, après la lecture commune...


Post by Armika Recaedre, CP - October 18, 2008 at 12:17 AM

La Duchesse fulminait littéralement. Des demi-elfes dans sa demeure, et pas que des larbins, ils étaient accueillient comme s'ils faisaient partie de la noblesse. C'était décidemment plus que ce qu'elle pouvait supporter. Son Major d'homme eu la mission d'écouter à la porte et de lui rapporter tout ce qui était susceptible d'être intéressant à la duchesse. C'est ainsi qu'elle apprit que la vulgaire demi-elfe de l'hôpital ainsi que la moitié de nègre devait se rendre à Brégunia. Comme s'ils espéraient arriver à quoi que ce soit avec une telle délégation. Aussi bien offrir un âne puant à sa majesté, visiblement, ceux qu'il envoyait là bas ne servirais que de chair à crocrodile. Un amusement tout au plus pour la cours Briganne.

C'est ainsi que durant un moment de silence elle fit son entré dans son bureau, sans frappé et sans même s'annoncer. Elle était chez elle quand même. Ses pantoufles de verre frapper durement sur le marbre froid, son regard ne s'attarda même pas aux personnes dans la pièce, se contentant de fixer Thomas. Elle savait comment rendre les gens mal à l'aise, et surtout, comme les faire sentir comme inférieur à elle, invisible ou presque dans sa vie.

C'est carrément de la folie Thomas, et tu le sais. Si tu veux ravoir quelqu'un en Brégunia, ce n'est décidemment pas avec cette bande de monstres que tu vas y arriver. Et surtout pas en tant que délégation Systérienne. Tu veux ma mort et la leur par la même occasion? Ou tu est tout simplement tomber sur la tête en te levant ce matin???


Post by Sarä Taur'Amandil, OdS - October 18, 2008 at 1:59 AM

L’arrivée de l’hystérique
Et ce n’est pas de Mala qu’on parle

« Ting ting ting ting ting tiinng »

Tenant d’une main le verre d’alcool presque vide et venant agiter de l’autre sa bruyante boucle d’oreille, Sarä avait sans doute l’air encore plus méprisable aux yeux de la Duchesse Recaedre. Les paroles de la Brégunienne avait su en l’instant de quelques secondes, venir augmenter le niveau d’anxiété de la Directrice adjointe et c’était palpable. Déjà les conséquences d’un échec n’étaient pas particulièrement souhaitable… S’il s’avérait en plus que c’était réellement de la folie comme Armika le sous entendait, ça n’annonçait rien de bon. Mais disait-elle que c’était de la folie parce que la mission était impossible ou bien parce qu’elle allait être faite par ce que la Duchesse aurait surement appelé des bâtards?

Le geste frénétique cessa tout à coup, maintenant plutôt figée sur place, le regard gris clair de Sarälondë était posé sur Thomas Bolton, sans doute en attente des mots qu’il devrait dire pour calmer la fureur de sa promise. Les deux monstres, Sarä et Elrog, s’échangèrent lentement un regard, pour une rare fois sans doute étaient-ils d’accord sur quelque chose en même temps et cette pensée commune n’était surement pas des louanges envers Madame Recaedre. Armika arrivait vraiment comme un cheveu sur la soupe… Eux qui étaient en train de prendre connaissance d’un important document…

Tous attendaient sans doute que l’Intendant prenne parole ne désirant sans doute pas subir la rage de la femme qui s’époumonait déjà depuis tout à l’heure.


Post by Elrog Minh Yu - Mort - - October 18, 2008 at 10:55 AM

Amusant, amusant de voir une femme répondre ainsi à son intendant de mari, amusant de se faire traiter de monstre par une personne qui ne croit qu'en la pureté de sa race, moins amusant par contre de devoir quitter Systéria et d'aborder les couleurs de l'ordre. Beaucoup moins amusant...

Retrouver cette "marie" ne poserait a mon avis pas de réel soucis, il était toujours possible de retrouver une personne mais cela coutait beaucoup. en temps et en argent. N'aurait t'il pas été plus simple... Depuis le début de la réunion Elrog n'avait pas dit un seul mot, détaillant les différents protagonistes les un après les autres, son verre de vin à la main, jouant avec le liquide pourpre en bousculant doucement en verre. A plusieurs reprises, il avait écarté le voile de soie qu'il portait au visage pour poser ses lèvres sur le bord du verre.

Son regard passa de Sarä vers cette furie humaine, détestable chose qu'il aurait aimé réduire à néant puis sa voix s'éleva dans la pièce, le ton était calme bien qu'une pointe d'énervement semblait être présente au son que rendaient certains mots prononcés avec l'accent Tsen.

*" Nous ferons pour la grandeur de l'Empire, Sarä et moi feront honneur à la médecine Systérienne. Nous pourrons prouver la qualité de notre travail et la qualité des connaissances biologiques de nos chercheurs. " *
*Le regard vert délavé se posa sur Sarä qui cru voir un faible sourire apparaitre sous le voile. Le terme grandeur Systérienne aurait du faire réagir la furie qui se pensait la pureté humaine incarnée mais Elrog n'en tenait déjà plus compte, il déposa son verre de vin sur le bureau et lissant son hakama se réinstalla confortablement dans le siège. *


Post by Thomas Bolton, Emp - October 18, 2008 at 10:59 AM

L’Intendant releva la tête vers la duchesse. Son visage n’exprimait rien, le spectacle d’Armika ne fonctionnait pas sur lui. Cette pensée l’amusait beaucoup car elle ne désespérait jamais de le faire flancher un jour. Ca n’arriverait jamais. Il la détailla longuement avant d’ajouter, d’un ton parfaitement serein :

« Votre Grâce omet le versant diplomatique d’une telle délégation hétéroclite. Systéria est une nation multiculturelle dont la dynastie est désormais demi-elfe. Ils ne peuvent nous refluer pour cette raison, les répercussions sur leurs intérêts à Arnad’Idhren et T’Sen seraient extrêmement graves. »

Il prit quelques instants avant de rajouter quelques mots, clairs, froids :

« Les délégations non-dotées de titres de noblesse peuvent très bien pénétrer le palais. Je vous rappelle que nous y allons en position d’humilité et que les targuer de titres serait une offense encore plus grave que d’y envoyer un citoyen. »

Le baron se tourna alors vers Elrog, Sarälondë et Morvan.

« A ce sujet, ne vous présentez jamais comme citoyens de l’empire systérien mais comme citoyens de l’archipel systérien. Ils apprécieront. Evidemment, il pourrait y avoir une certaine méfiance, mais ils doivent être au courant de la Régence que nous connaissons et mettront cette attitude soumise sur le compte d’une angoisse quant à une possible invasion. »

Enfin, il revint vers Armika, laissant aussi la parole à ses interlocuteurs…

« Autre chose, Votre Grâce ? »

Et lentement, un faible sourire sans joie vint danser sur ses lèvres…


Post by Thomas Bolton, Emp - October 19, 2008 at 3:36 PM

Puis, Thomas se tourna à nouveau vers ses invités avant de rajouter une dernière phrase.

« Les domestiques sont des gens simples et souvent bavards. Utilisez des subterfuges pour obtenir les informations que vous désirez. Douceur, intimidation, compassion, peu importe, chacun possède sa propre faille. Faites néanmoins profil bas, trop de questions éveille des soupçons. »

Son regard se promena sur l'horloge. Il referma le gros dossier et le posa sur une pile à côté des autres en attentes.

« Quant aux nobles, méfiez-vous-en. Ils aiment les intrigues et les complots. Je ne pense pas que le phénomène ait décru depuis l'arrivée des De Brouxg sur le trône. Gardez à l'esprit qu'ils ont toujours une intention cachée. Je ne vous ferais pas attendre plus longtemps, vous pouvez disposer. »

Et Cressen apparut pour les raccompagner. Il y eut les salutations d'usages. Mais avant qu'ils ne passent la porte du bureau, l'Intendant leva la main et ajouta, d'une voix claire et précise :

« Méfiez-vous du prince Miran De Brouxg. Il joue plusieurs rôles en même temps. C'est un ambitieux et je dois dire qu'il excelle dans son art. Bon voyage. »

La dernière phrase était particulièrement inquiétante. En fait, l'ensemble de la mission était redoutable. Une fois qu'ils furent partis, le baron se trouva face à face avec la duchesse, qui put donner libre-cours à sa colère...


Post by Thomas Bolton, Emp - October 21, 2008 at 8:15 PM

Quelques jours plus tard…

Après le cri de rage poussé par Mala, l’Intendant entreprit de rédiger plusieurs lettres à l’attention des guildes martiales pour les intimer à renforcer la protection de la populace en ville. La Régente n’avait strictement plus rien à perdre et elle allait s’en donner à cœur joie. Après elle, le déluge !

« Convoquez la duchesse, monsieur Cressen. Donnez sa solde du mois au cocher et dites-lui de laisser les chevaux à l’écurie. Transférez mes fonds dans la banque du quartier de la Fraternité. »

Le secrétaire acquiesça et revint une demi-heure plus tard avec une Armika toujours aussi énervée.

« Comment oses-tu me convoquer dans MA propre maison et dans MON bureau, Thomas ?! »

L’Intendant agita la main distraitement pour lui signifier que sa colère était futile. Attrapant sa canne, il se releva, confia ses derniers dossiers à un subalterne et se planta devant sa fiancée.

« Dans une ou deux heures à peu près, tu apprendras en ville que je suis démis de mes fonctions, que l’ensemble de mes titres et possessions me sont retirées et que je suis possiblement condamné pour haute-trahison. »

Le regard glacial de la duchesse s’adouci légèrement. Elle ouvrit la bouche, surprise, mais la referma aussitôt, consciente que ça lui donnait un air ridicule – elle avait un rang à tenir ! Thomas ne lui laissa pas le temps de répondre et enchaîna :

« C’est pourquoi je quitte le manoir. Mes fonds sont en sécurité. Je vais rejoindre Son Altesse Impériale le Prince-Consort Alur’Indel en attendant le retour éventuel de Cybelle. »

A nouveau, les yeux verts émeraude de la jeune femme se durcirent. Elle avait retrouvé sa contenance.

« Imbécile, tu as été trop imprudent, sa colère va être terrible ! », cracha-t-elle.

Le baron se pencha alors vers elle pour lui donner un baiser – qu’elle accepta, mine de rien – et lui sourit, amusé, en se redressant.

« Qui te dit que je ne l’ai pas voulu, Armika ? »

Et sur ces paroles, il prit le chemin du quartier de la Fraternité du Chêne, à pied, traversant l’ensemble de la cité pour se mettre à l’abri. Quant à Armika, elle resta coi, méditant sur cette étrange question rhétorique...


Post by Ex-Lumina - October 22, 2008 at 10:45 AM

*Peu après, c'est une des rares délégations de garde encore assez fidèle pour agir au nom de l'Impératrice qui débarqua au manoir Recaedre. Lorsque les portes s'ouvrirent, les gardes pénétrèrent rudement dans le manoir, deux d'entre eux restant à l'entrée et empêchant toute sortie.

Ils fouillèrent l'endroit de fond en comble, sans prendre gare au mobilier ou aux différentes décorations souvent hors de prix. Ils ne s'arrêtèrent pas aux cris des domestiques ou à ceux de la maîtresse de maison ; ils avaient des ordres impériaux qui légitimait leur action.

Au terme d'une fouille peu fructueuse, celui qui paraissait diriger la délégation réunit les domestiques et leur maîtresse avec peu de douceur. Il déplia un parchemin, s'éclaircit la voix et le récita d'une lourde voix.*

"Par la présente, les domestiques du Duché Recaedre ainsi que la Duchesse Recaedre elle-même et ses enfants sont reconnus coupables d'avoir hébergé un traitre à la nation.

À cet égard, tous les domestiques se verront exécutés sans autre avis. Les enfants Recaedre seront conduit à l'Hôpital St-Mala pour être soignés gratuitement, comme les autres enfants qui y sont invités.

Quant à la Duchesse Armika Recaedre, elle est en état d'arrestation et sera enfermée dans les geôles impériales en attendant son éventuelle exécution, s'il advenait que le traitre Thomas Bolton ne se montre pas rapidement pour prendre sa place.

..Elle est bien sûr invitée à donner toute information le concernant afin de potentiellement alléger sa peine."

*Il replia le parchemin et les gardes procédèrent aux arrestations de tous et chacun, mêmes les derniers embauchés le jour-même, qui ne comprenaient rien à la situation, et ce malgré les protestations ; ils durent bien sûr user de forcer. Forcer la duchesse à porter les uniformes de prisonnier ne fut pas simple non plus, ils furent nombreux à s'y acharner, longtemps.

Le manoir, lui, fut condamné, après que ses objets les plus luxueux furent perquisitionnés pour la souveraine. Quand aux domestiques, à la gouvernante et aux enfants, ils attendaient leur heure qui ne tarderait plus..*


Post by Thomas Bolton, Emp - October 22, 2008 at 1:13 PM

La nouvelle de l’arrestation de la duchesse Armika Recaedre vint évidemment aux oreilles de l’Intendant, ainsi que les modalités de sa possible libération. Bien évidemment, jamais Thomas n’échangerait sa place contre celle de sa fiancée.

Manquait-il de cœur ? Etait-il lâche ? Ou tout simplement était-il conscient qu’il avait plus de valeur et d’utilité libre de toute entrave ?

Ceux qui connaissaient le baron pour l’avoir côtoyé opteraient directement pour la troisième option. Quant à ce que l’aristocrate pourrait bien révéler sur sa position actuelle, il s’en moquait : la cité entière était livrée au chaos et les guildes obtenaient de plus en plus de raisons de se rallier à la cause de l’Intendant…