La partie de chasse de sa patronne.

La partie de chasse de sa patronne.

Post by Feu Zaō Minh Yu, AdM. - November 10, 2008 at 7:32 PM

***La partie de chasse. ***
*Chassé et être chassé... Tout un plaisir. *

Le soleil était couché depuis quelques heures quand dans la nuit tombante on entendit un bruit, celui d'une course, d'un pas précipité écrasant les brindilles, écartant les feuilles puis le souffle d'un homme se fit entendre, il garda en lui son inspiration, tendit le bras au bout duquel se trouvait un arc.

Un sifflement se fit entendre à plus de 14 pas aux alentours et la biche reçut le trait en plein cœur, s'affalant de tout son long sur l'herbe déjà poisseuse de sang. L'inspiration dépassa les lèvres du demi elfe et il reprit sa course, basculant son arc à son dos pour se munir d'un katana d'acier qui luisait d'une manière morbide au reflet de la lune.

Alors que le cerf s'apprêtait à charger celui qui avait envoyé son âme sœur en enfer, l'homme s'avançait à toute vitesse à sa hauteur, levant l'arme d'acier pour briser le crâne offert.

*" Vas Flam " *
*L'incantation, venue de derrière le guerrier avait coupé net l'attaque des deux adversaires, réduisant le fier animal en un tas fumant de viande noircie. Il se retourna souriant, la partie de chasse qu'il avait offert à sa patronne était un plaisir, un réel plaisir. Alors qu'ils échangèrent quelques mots, d'un bois proche se fit entendre un bruit presque humain, d'un geste la flèche fut lâchée, grosse main qui étire avec force la corde en boyau de chat et qui fait décrire à la fleche un trait direct dans l'estomac. *

Quelques minutes plus tard, ils étaient tous deux debout devant la dépouille de l'orque, le retournant du pied. Une fois encore un mot de pouvoir se fit entendre : " Vas Rel Por" Le portail rougeâtre éclaira le chemin du temple de l'ordre et les deux formes disparurent de la foret, laissant un moment de répit à celle ci, permettant aux oiseaux de reprendre leur chant et aux animaux terrifiés de quitter leur abri.

La partie de chasse était terminée.


Post by Cassandre D'Estré, Cp - November 11, 2008 at 1:55 PM

L'ennui étire la vie, la rallonge en d'interminables bandes de secondes durant des éternités.
Depuis son retour dans la cité, son existence se révélait un jeu de miroirs désaccordés. Reflet de la ville et de ses habitants elle lissait son apparence et offrait le visage attendu de la Baronne D'Estré.

Pour oublier ses hantises, on agit au hasard des rencontres et jet de chance.
Trouvé dans une auberge, l'homme symbolisait la faille qui dévorait ses jours. Inculte, alcoolique, servile et vulgaire, mais pourquoi ? Sa médiocrité crasse contrastant avec l'absent toujours présent dans son âme. Ou peut-être sa passion pour la chasse, souvenir d'une autre voix dans une autre époque ?
Plus d'importance à présent le pourquoi de cette rencontre. Ni ce qui fit que deux personnes que tout oppose s'associent. Les événements changent les gens, et ce qui hier paraissait sordide à la lumière d'une nouvelle lune peut devenir tolérable.

** La chasse **

Les dernières lueurs d'un crépuscule hivernal perçaient par les persiennes du salon. L'homme attendait engoncé dans son armure, les mains croisées dans le dos, il contemplait sa patronne maintenant apprêtée pour la chasse.
La traversé de la vieille ville, comme à l'accoutumée s'avéra fastidieuse et déplaisante mais dès la porte basse franchi la nature reprit rapidement ses droits.

L'homme lui ouvrit le chemin, parfois hésitant comme en quête d'un souvenir oublié, parfois sûr de lui menant rondement sa monture. La jeune femme le suivait, l'écoutant, l'observant oubliant durant ce bref moment les contingences morales. Soudain il lève le bras l'invitant au silence. Lentement il lui désigne une clairière où se trouve une famille de cervidés.
Avec des gestes précis il bande son arc et la chasse débute. Suivant chaque mouvement, chaque action l'ancienne Sage tisse les flux magiques afin d'aider celui qui la sert.

Le temps s'écoulent fluide et rapide, une sorte de langueur envahi la jeune femme comme à chaque usage prolongé des arcanes. Il s'arrête, la regarde et propose la fin de la chasse. Amusée, elle le voit prendre la direction de la ville alors que d'un geste elle peut les ramener. Il revient sur ses pas et passe le portail suivie de près par la Baronne.
Il l'aide à descendre de sa monture, s'incline et se dirige vers l'écurie s'occuper des chevaux.

Elle s'arrête un instant, son regard vairon se perdant dans la contemplation du fleuve. Imperceptible, elle les sent revenir et de leurs doigts froids frôler son esprit à nouveau. Le répit a pris fin et les spectres égarés viennent à nouveau s'égrainer dans la monotonie du jour.


Post by Feu Zaō Minh Yu, AdM. - November 11, 2008 at 4:16 PM

La sécurité d'un foyer loin des animaux sauvages.

La nuit était maintenant noire, le palefrenier lui avait pris près de 20 pièces pour mettre en sécurité les bêtes achetées par la baronne D'Estré pour leur escapade meurtrière.

Sentiment de sécurité au sein même de la cité, rien ne peut arriver à l'homme lorsqu'il se trouve à cet endroit, tout respire la sécurité magique, peut être est ce l'ombre du dôme de l'académie qui donne cette impression, peut être simplement ce sentiment du supériorité face aux animaux qu'un chasseur ressent toujours après la chasse.

Plissant les yeux en rentrant au manoir " Songe d'une nuit d' Été " il reconnu l'ombre de celle qui louait ses services au balcon du second étage, il poussa la porte doucement sans faire de bruit et malgré l'obscurité avança dans la maison. D'un geste rapide, il heurta le bac d'eau ou un poisson acariâtre y logeait, il faut croire que le caractère de celui ci était en adéquation avec celui de sa propriétaire car il se jeta sur la vitre au grand plaisir de l'homme qui ne put que sourire.

Il prit quelques buches à coté de la cheminée et les déposa dans l'âtre, très vite, le feu couvant sous les cendres dévora cette nourriture pour prendre plus d'ampleur avivé par le saké trouvé dans une poche de sa toge, les flammes léchant avec avidité la bouilloire dans laquelle l'eau du thé était placée, peut être avec le but secret de mourir sous son contenu si elle parvenait à percer le contenant, qui sait de quoi sont capable certains objets.

Deux coups de talons et les bottes allèrent rejoindre son armure au sol, il prit la peine de s'assoir en tailleur devant l'âtre et ne bougea pas le moins du monde quand il vit du coin de l'œil, la silhouette de sa patronne qui descendit avec grâce les escaliers, troublant le silence, le sifflement de la bouilloire déchira la nuit dans la maison éclairée uniquement par les reflets du feu...

La nuit promettait d'être plus agréable que certains jours qu'il avait connu en d'autres endroits.