Le doute

Le doute

Post by Brehan de Nogar, OdS - January 13, 2009 at 2:04 AM

Depuis quelques temps, et plus souvent encore depuis le retour de notre croisade. Je passe des moments sans fin au sein du temple. Seul. Agenouillé devant l'autel sacré. Le tout dans une profonde méditation alors que je perd le fil de la réalité et du temps.

Aussi bien que mal, je tente de faire le point sur un effet qui me semble de plus en plus nébuleux. Qui est cette femme? Qui est-elle réellement? Quels sont ses véritables intentions?

Thaar, éclaire-moi de ta sagesse. Fait en sorte d'éclaircir ma vision et mes pensées. Fait de moi ton arme et ta main sur ces terres et j'appliquerai ta volonté divine jusqu'à mon dernier souffle, et même au-delà si tu me le permet.

En ces temps troubles, suite à la disparition de Samuel d'Arosa, elle est sorti des ombres. Je la remarque pour la première fois. Le Grand Maitre lui-même l'a mandaté de prendre l'Ordre en main, s'il disparaissait. Peut-être ai-je été trop occupé par le passé pour me rendre compte de sa présence, alors qu'elle n'était qu'une vestale trop discrète ou timide. Mais ce n'est plus le cas. Elle semble avoir profité du chaos pour gagner une confiance sans faille de la part de mes confrères. On raconte souvent qu'en les temps difficiles, on cherche un guide. Je crains que certains d'entre-nous la suivraient même jusqu'au sombre royaume Prince Noir, suite aux malheurs qui nous ont sans cesse été affligés. Ce qui me trouble, il s'agit bien de cet endroit, qu'elle cherche à nous mener... Elle nous est apparu tel un phare dans les ténèbres, alors que sa sagesse nous remémorait celle du Grand Maître. Mais jusqu'où irons-nous?

Cette femme. Amessia. Elle n'a rien d'ordinaire. Elle détient des pouvoirs qui frôlent l'inimaginable, comme si Thaar lui-même lui accordait son moindre désir... ou est-ce peut-être l'oeuvre de démons majeurs, ou de Yagshul lui-même? Lui aurais-je apporté ma confiance trop rapidement? Est-ce que d'Arosa lui-même s'est fait leurrer par cette femme si mystérieuse? Elle semble omniprésente. Elle semble tout savoir sur chacun de nous, et je crains qu'elle parvienne même à lire dans nos pensées. Elle ne lira plus dans les miennes. Je me forgerai une barrière mentale.

Ai-je été aussi insouciant pour ne pas le réaliser auparavant? Ou serais-je entrain de laisser ma ferveur, ou la crainte, embrouiller mes pensées? La crainte de commettre les mêmes erreurs que mes prédécesseurs.

Ces erreurs qui ont presque atteint l'irréparable. L'Ordre s'était presque écroulée définitivement. Alors qu'ils suivaient d'une foi aveugle un engeance démoniaque.

Amessia. Je t'ai tout de même vu contrôler la lumière divine avec une telle puissance. Que même notre plus grand prêtre doit être rongé de jalousie. Mais pourquoi nous envoies-tu trouver des artefacts anciens de tout côtés? Que veux-tu en faire? Pourquoi ne nous dis-tu rien?

Sache, que je te surveille. Et bientôt, je saurai la vérité...


Post by Brehan de Nogar, OdS - July 26, 2009 at 10:08 PM

Déjà quelques années ont passées sans que je ne le vois, mais il est de retour à nouveau. Je le sens, alors qu'il revient me hanter. Encore une fois, je doute.

Je suis agenouillé devant l'autel sacré. Depuis combien de temps? Je ne saurais le dire. Mes pensées sont troubles. Pour une rare fois, même la prière ne me rend sérénité. Plusieurs pensées traversent mon esprit, je ne trouve toujours pas quiétude...

Seule lumière, dans ces ténèbres. C'est ainsi que je me sens. À travers ces années, tant de déceptions j'ai connu. Autour de moi, tant de piliers semblent s'effriter. Même toi, que je considérais tant. Comment est-ce possible?

Ta présence était si apaisante, par le passé. Mais il semble que tu n'étais que leurre. Douce lumière, tu étais pour moi il y a bien des années. Mais une fois de plus, déception me fut affligée. Et encore en ce jour, tu n'es plus l'ombre de toi-même.

Les ténèbres ont-elles réellement pris place en toi? Par cette brèche, créé jadis alors que nous avons échangé ce baisé. Dès lors, ta déchéance fut rapide. Plus le temps passait, plus tes sentiments tentaient de prendre racine autour de moi...

Déjà là, tu ne tolérais plus que je côtoie d'autres consoeurs du Saint Ordre... Effrayé je fus par tant de mépris et de rancune, dans ton coeur que j'avais connu si pur.

Sans attendre, lorsque j'ai réalisé. Je me suis éloigné. C'était la bonne solution, j'en étais persuadé. Mais c'est aujourd'hui que je réalise que le mal que j'ai causé est irréparable...

Si heureux j'étais, lorsque j'ai appris ton retour en la citée. Toi, qui semblait tant me comprendre, tu as crachée sur ce que je t'offrais. Alors que cela ne te suffisait pas. Puisses-tu me pardonner, car je n'ai rien de plus à t'offrir, bien que je ne te reconnaisse plus.

Qui es-tu? Qu'est-ce que tu es devenu? Quelles sont tes réelles intentions?

Semble-t-il que tu t'es perdu, en tentant de me retrouver. Car je suis seule lumière, dans ces ténèbres.

Puisse Thaar te venir en aide, afin de te ramener loin de ce danger, car à jamais ton âme se perdra près de moi... Nikita.


Post by Brehan de Nogar, OdS - August 27, 2009 at 3:01 AM

Les semaines ont passé, je le sens toujours tout près de moi. Au moindre de mes mouvements, il tente de se faufiler entre les plaques de mon armure, aussi solide soit-elle. Il hante mes nuits, mais à mon réveil, contrairement à un cauchemars, je le sens toujours qui colle à ma peau et qui aspire mon air.

Mon poing est serré avec ardeur autour de mon chapelet Thaarien. Il me rentre dans la peau. J'ai mal, mais ainsi je me sens vivant. Je suis agenouillé devant l'autel de Thaar depuis trop de temps déjà. Pourquoi ne m'accorde-t-on pas la sérénité que je désire tant? Mes pensées se précipitent au plus profond de mon crâne...

Je pers le fils du temps, pendant que mes réflexions sont rivées cette être. Toi sur qui mes espoirs reposent, me décevras-tu à ton tour? Ta détermination avait su en inspirer plus d'un par le passé, où se trouve-t-elle désormais? Et eux, où sont-ils quand tu as besoin d'aide? Tout comme ces alliés, j'ai crains que tu te perdes et que tu deviennes poussières à ton tour.

Ne crains-tu donc pas de partager le même sort de ces innocents? Ne ressens-tu pas ce souffle glacial qui te rends si vulnérable? Aussi solide puisse être ton armure, je crains pour toi, qu'elle ne puisse résister face à cette Toute-Puissance. Tu sais tout comme moi qu'elle t'es inutile, dans cet affrontement. Car à son moindre contacte, elle s'évapore. Ouvre les yeux, pendant qu'il est encore temps, dévot de la lumière. Ne répète pas les bévues du passé! Ne t'arrêtes pas à ces denses fumée ténébreuses crées par ce brasier, ou tu t'y perdras.

Je croyais avec ardeur que tu avais compris les enseignements, et tiré les leçons du passé. Maintenant je te regarde, mais ne te reconnait pas.

Qui es-tu? Qu'est-ce que tu es devenu? Pourquoi ne fuis-tu pas? Tomberas-tu comme tous les autres qui ont échoués?

Je crains que même tes propres parents ne te reconnaîtraient pas.

Aussi puissante est ta foi, aussi noble est ton coeur, n'expose pas ta chair, Guerrier de Lumière. L'Ombre n'attend que cela. Les crocs des ténèbres n'attendent que de s'y planter pour te vider de ton sang. Ne baisse jamais ton bouclier, paladin! N'expose encore moins ton coeur- lui qu'on a pris plaisir à broyer par le passé. Comment peut-il encore battre? L'a-t-on laissé ainsi pour créer cette faille en toi? Une autre blessure te serais fatale, tu le sais.

Que Thaar te viennes en aide, tu en auras plus que besoin. Tu as mal, et c'est ainsi que tu te sens vivant. Agenouillé ainsi devant l'autel sacré, retrouveras-tu sérénité, Brehan de Nogar?


Post by Brehan de Nogar, OdS - October 7, 2009 at 8:04 PM

Quelques lueurs au sein dela nuit.
Ambiance sonore

La majorité des Systériens dorment depuis un bon bout de temps déjà, mais pas moi. Je me roule au sein de mon lit, et je ne trouve repos. Quelque chose traverse mes pensées sans cesse. Je suis au Fort Majère, j'avais besoin de me retirer, mais peut-être aurais-je du profiter de la quiétude du temple ainsi que de sa sérénité. Je me lève lentement, et je couvre mon corps. Il fait froid. La paume de ma main effleure la surface du mur alors que je me déplace dans les ténèbres, jusqu'à ce que j'arrive à trouver effet afin de créer un peu de lumières. J'allume une bougie que j'amène avec moi au sein de la chambre. D'un petit coffret fermé à clé, j'y sors une lettre bien étrange. J'en fais lecture, et relecture, bien que je la connaisse déjà par cœur.

Je suis une parcelle incandescente dans ton obscurité,
Un regard déposé sur toi l'instant d'un souffle dissimulé,

Je suis le silence mais aussi une présence,
Ton âme me connait plus que ta conscience.

N'as-tu donc pas peur par moment,
De côtoyer le doute constamment.

Serais-tu donc entrain de bâtir une prison,
Dans laquelle tes yeux se ferment sur la raison.

Je n'ai pas de solution pour toi inquisiteur,
Mais j'y pense car je veux t'éviter malheur.

Tu as ta place dans l'équilibre de ce monde,
En dehors de ce que je suppose être les ombres.

Le temps file et coule, comme de fins grains de sables du sablier. Je tiens toujours lettre en main, à la lueur de la flamme dansante de la bougie. En mon crâne et mon esprit défilent nombres de pensée. En cette nuit, ne trouverais-je donc sérénité? Je cherche à comprendre, qui tu es, mais ce n'est pas vraiment ce qui importe. Qu'est-ce que tu es? Es-tu un avatar de la Lumière, afin de m'apporter appuie? Ou es-tu une créature de la nuit, qui ne cherche qu'à brouiller mon esprit? Ou es-tu réellement ce que tu prétends, être ce juste milieu. Est-il seulement possible de prétendre de telles choses? Alors que chaque acte, penche d'un côté ou l'autre de la balance.

Le bout de mes doigts effleurent un dernier moment la surface du parchemin, alors que mes traits sont figés dans le temps, comme le marbre. Je me redresse, alors que je me dirige en direction du foyer, là, où au-dessus de la flamme dansante de la bougie, s'élèvera une douce fumée. Poussières, les écrits deviendront. Mais au sein de mon esprit, ils demeureront.


Post by Brehan de Nogar, OdS - December 1, 2009 at 11:10 AM

Je me réveille en sursaut. Une sensation amer ne me quitte pas. Après de longues minutes, sans me rendormir, je repousse finalement la couverture qui m'apportait chaleur. Il fait froid, désormais. Je me lève, et je me dirige dans le noir jusqu'à table, où j'allume une lanterne. Songeur, je suis. Non-loin, je déverrouille un petit coffret, d'où j'en sors une mystérieuse lettre. Depuis longtemps, je l'ai. Peut-être aurais-je du m'en débarrasser, mais une fois de plus j'en fais lecture:

J'ai rêvé de toi inquisiteur,
Comme il m'arrive parfois,
Est-ce quelque chose d'annonciateur?
Où elle me mène, je ne sais pas.

Dans mon rêve, tu sombrais,
T'éteignant doucement mais sûrement,
Dans mon rêve, tu vivais,
Un rayon de soleil au hasard un instant.

Peut-être est-ce là toutes les facettes,
De ton inévitable destin prochain,
Peut-être est-ce là des choses secrètes,
Des murmures, comme mon esprit incertain.

Je veille sur toi, car on me le demande,
Du moins, c'est ce que je pense comprendre,
Suis-je fourvoyé?
Je ne crois pas que cela soit dans son idée.

Difficile est de définir exactement ce que je ressens. Ces phrases qui me sont destinées, ayant pour but de me guider, semblent plutôt m'égarer. Déjà, je ne pense plus à cette lettre, mais bien à elle. Je suis seul, et j'ai froid. En est-il réellement mieux ainsi? Mes pensées sont troublent, et je ne peux m'en départir. De mes effets, je sors deux étranges runes que je porte sur la table devant moi, sous les lueurs de la lanterne. Déchiré en deux, tout comme mon cœur. Suis-je entrain de m'égarer? Ou si, au contraire, reviendrais-je sur la voie, pour ne me consacrer qu'à Thaar et sa lumière? Je repense à tous ces moments que nous avons partagé. Ces conseils que tu m'as donné. Repenser à ces mots, à ta voix, si douce, agréable... me voir ainsi, sûrement me dirais-tu à nouveau ces propos:

"Dans le monde des rituels, le Croisé représente souvent l'égarement. Une personne prise au centre avec trop de voies à suivre..."

Mes traits faciaux sont de marbre, et sûrement un peu plus blêmes qu'à l'habitude. Plongé dans le silence et la réflexion, je me redresse finalement, en faisant disparaître dans une douce fumée ce parchemin qui m'était destiné. J'empoigne une chemise que j'enfile, puis ma cape. Un peu de prière devant l'autel sacré me sera favorable.


Post by Brehan de Nogar, OdS - February 23, 2010 at 12:29 AM

Le doute... ou l'évidence.
Ambiance sonore

Je tente de trouver le sommeil depuis de longues heures, je suis exténué, mais je ne peux fermer l'œil. Lorsqu'une simple discussion dévie banalement et vient nous lacérer comme un coup de lame. J'ai encaissé de plein fouet, mais ces paroles hantent désormais mon esprit.

<<...ont quelque chose qui attirent les hommes.>>

<<Il y à des ténèbres autour d'elle, de sa famille. Je sais depuis longtemps qu'il faut s'en méfier. Sa mère était une Ombre.>>

"-Comment s'appelait-elle?"

La douleur causée de ces mots s'intensifie, la masse qui semble m'avoir frappé le fait une fois de plus.

<<... n'est peut-être pas aussi sombre qu'elle, mais sache que leur passé est taché de sang, de crimes et de mensonges. La mort tourne autour d'eux... Regarde leurs enfants, c'est triste..>>

<<Brebis blanche ou noire comme les ténèbres, je ne sais pas. Mais si tu veux mon avis...>>

Engourdit et ébranlé, je vague dans la préoccupation.\t\t\t\t\t

<<Je croyais te l'avoir dit, il y a longtemps. Peut-être as-tu oublié? Mais il n'est peut-être pas trop tard. Mais si tu veux mon avis...>>\t

"-Dit moi tout ce que tu sais."
\t
<<Spécialiste des poisons... tu fais le lien?>>

La fatigue me gagne de plus en plus, mon corps se fait lourd.

<<N'oublie pas que ce n'est pas et ne sera jamais fini.>>

<<Ton âme est pure, mais l'histoire se répète, soit prudent Brehan. Peut-être sauras-tu y apporter un peu de lumière.>>

Vive douleur, ma respiration se fait accélérée.

D'un coup je me réveille en sueur et en sursaut. Ces mots ne cessent de me suivre, même dans mes rêves. Une douleur intérieure ne me quitte pas. Le sang qui coule dans mes veines semble contenir une panoplie de lames miniatures, venant lacérer mon intérieur. Je me lève et je marche vers la cuisine en tentant de m'en défaire. Je renverse une chaise dans un élan de rage qui s'élève brusquement en moi. Mon sang semble bouillir comme de la lave, me brûlant l'intérieur du crâne, ma vision se brouille. Ces paroles s'intensifient. Tous ces moments, défilent au sein de mon esprit.

Ces pièces détachées, s'assemblent avec une telle vitesse. Chacun de ces moments viennent s'attacher l'un à l'autre, d'un trait, tout est si confus, c'en est presque assourdissant. Quelque chose vole rapidement, s'éloigne de moi à toute vitesse, pour se fracasser contre le mur, en éclats. Puis tout cesse d'un coup... le calme revient. L'évidence...

J'ai toujours su. Mais je ne voulais simplement pas y croire...


Post by Brehan de Nogar, OdS - January 30, 2011 at 8:18 PM

**Et ils persistent... **


Regard brouillé par l'éveil, j'aperçois les lueurs d'une matinée déjà entamée. La journée s'annonce comme les autres, mais je me sens anormalement léger... Si seulement je pouvais avoir davantage de nuits de sommeil comme celle-ci. Un bruit s'élève dans la cuisine, de l'autre côté, comme si quelque chose avait été échappé. Un seul pantalon enfilé, empoignant une courte lame laissée à proximité, je m'approche de la porte pour entendre la voix bourrée de joie d'un enfant:

-Il se lève enfin..!

Je traverse la pièce avec un air frôlant la confusion et l'irritation.

-Comment êtes-vous entr...

Les propos de Brehan se noyèrent dans sa gorge lorsqu'il vit la première silhouette du gamin... De petites mèches rebelles, un petit sourire fier, et un regard... d'une noirceur éternelle.
Une silhouette portant mains tissus et une capuche s'approcha à l'arrière du gamin et étira sa main pour la poser sur l'épaule de celui-ci. D'étranges tatouages si familiers parurent aux poignets de la silhouette sous le geste. Et laissa échapper ces mots si doucement, avec un accent sifflant:

-Ton papa ne veut pas de nous.

Je me sens défaillir par une vive douleur qui me prend de l'intérieur, mes genoux ne sont plus assez robustes pour ne tenir debout. Mon fils qui ne sera jamais me sourit...


Je me réveille d'un coup, en sueur, le cœur battant à toute allure. Au milieu de la nuit, je me lève en ayant le désir de projeter contre le mur le premier effet de bois qui me glisse entre les mains, mais je parviens à me contenir. En vitesse je m'habille, et je n'ai qu'un désir: de sortir d'ici. J'empoigne une rune dans mes effets, et c'est suite à une puissante prière, que la lumière m'absorbe. C'est aux pieds d'une immense bâtiment saint, que je me trouve, sous le regard surpris de ceux qui menaient la garde. Deux paladins du monastère s'approchent pour venir à ma rencontre, inquiets par ma venue.

-Je n'ai besoin que de me retirer un moment.

Ils hochent de la tête, et viennent m'ouvrir. C'est alors qu'ainsi en reclus, mon pas me mène à l'intérieur du grand monastère, traits toujours préoccupés et sévères au visage, je m'approche tranquillement au lieu principal de prière... Ainsi en reclus, je tenterai de faire le vide, et de retrouver sérénité.


Post by Hydre - February 1, 2011 at 1:56 AM

Prélude à une rencontre étrange.

La chambre réservée à l'homme. La momie de tissus y posait les draps. On ne savait pas s'il resterait suffisemment longtemps pour y séjourner, mais on dit qu'un coeur avisé en vaut deux. Le proverbe n'était-il pas valable pour toutes les occasions?

Bien pliés, les couvertures furent installées, sans un pli. Dans une discipline passionnée, au plus parfait que l'Homme puisse faire. Une bible posée sur la table de chevet, puis une chandelle de change posée près du chandelier. La Novice se redresse face à la porte, la chambre est prête. La toge trop grande, le voile opaque.

Les longs cheveux noirs qui s'échappent, quelques fils d'argents qui s'y sont perdus, avec les années.


Post by Brehan de Nogar, OdS - February 1, 2011 at 6:25 AM

Mystérieuse méditation...

Nul n'osa l'interrompre durant la prière, c'est au bout d'une heure qu'il termina.
Il ne montra guère de désir de quitter l'endroit, c'est ainsi qu'un moine lui fit part qu'une chambre lui avait été préparée, au cas... Il se contenta de le remercier avec humilité.
On lui désigna une personne pour le guider à sa chambre, qu'il suivit en silence.

Son regard était trop sérieux, mais il semblait un peu plus détendu que lors de son arrivée. Une fois la chambre désignée et le guide disposé, Brehan de Nogar emprunta un couloir qui le mena finalement aux balcons intérieurs du monastère, afin de prendre un peu d'air frais. C'est ainsi qu'il vient s'appuyer contre le garde en soulevant un regard très pensif vers la voûte céleste, qui pétillait de maintes lueurs, si brillantes, mais froides à la fois...

Il n'avait pas porté attention aux environs, prenant pour une rare fois pour acquis qu'il devait être seul, en cette heure tardive...


Post by Hydre - February 1, 2011 at 3:39 PM

Une mélopée commence souvent par quelques notes incertaines.

C'est après avoir offert les soins quotidiens à la Mère Prieure que la Novice eut à passer près de la cours intérieure. Il faut dire que la Mère Prieure n'était plus très jeune. La rudesse de la qualité de vie dans le monastère n'aidait en rien les rhumatismes de la vieille femme. Et depuis l'arrivée de la momie de lin, des années plus tôt, l'arthrite avait eu raison, petit à petit, de l'articulation des doigts, mains et des poignets de la Sainte femme. Ainsi, chaque soir, la dédiée du monastère montait à la chambre de sa sage matriarche, pour lui masser les bras et les mains avec un onguent dont elle seule connaissait la composition.

La porte menant à l'escalier nord fit un déclic, lorsque la Novice la traversa, plateau dans les mains. Sur le plateau, une serviette souillée, deux bouteilles vides. Les bouteilles tintaient un peu comme on imaginerait les étoiles le faire, en se cognant doucement l'une contre l'autre. La serviette, elle, embaumait l'eucalyptus. Le clapotis des pieds nus de la femme, sur les dalles de pierre n'avait rien de pressé. Et ce n'est qu'au détour du coin des arches du parc que la dévouée s'arrêta, le regard posé sur l'homme de Thaar. Il n'était certes pas vraiment plus grand que les autres, ni plus costaud. Installé là, au clair de lune, la lumière froide qui se posait avec calme sur le sommet de sa silhouette. Il était difficile de ne pas reconnaître cette tête d'affiche de Systéria. Qui n'avait jamais vu celui dont toutes les jeunes filles se pâment, après tout. On ne saurait trop s'expliquer pourquoi, la recluse recula d'un pas, dans l'ombre, et baissa la tête, afin que son capuchon ne couvre mieux sa tête. Mais peut-être que cette soudaine brusquerie avait tôt fait d'attirer l'attention qu'elle ne souhaitait pas avoir sur elle. Quoi qu'il en soit, dans un instant à peine, elle reprendrait son pas vers l'infirmerie, où elle achèverait son travail de la journée, avant d'aller s'isoler dans ses quartiers...


Post by Brehan de Nogar, OdS - February 10, 2011 at 5:03 AM

Le silence nocturne.

Cette froide lumière qui caressait ce visage, donnait une allure mystérieuse à cette solitude qui n'en était plus une. Ses coudes appuyés contre le garde, il semblait en profonde réflexion, ou en simple méditation. Un tintement de verre infime qui s'entrechoque contre un autre, brisa le silence parfait de la nuit. De Nogar releva brièvement le menton, en semblant avoir soulevé cette présence inattendue, mais outre cette légère variation dans sa posture, rien d'autre en paru. Il sembla attendre quelques secondes qui s'étirèrent, avant de finalement porter son regard perçant et si particulier en direction qu'il avait senti une présence. Y serait-elle toujours?


Post by Hydre - February 10, 2011 at 4:49 PM

Toujours là. Elle retint son souffle. Dans l'ombre, des mouvements. Elle passa son bras, momifié dans une longue toge blanche, autour de son plateau, pour tenter vainement d'assourdir les bruits de ses outils de travail. Bocaux et flacons, qui, orgueilleux, dénonçaient la position de la novice en renvoyant le reflet de cette froide lune. Une bise entrait et faisait danser les fleurs du jardin intérieur du monastère, faisait onduler l'eau du puit, comme lorsque l'on souffle sur la surface d'un thé, doucement. Et lorsque ce délicat vent repartait, par l'unique passage, il ramenait ce parfum d'eucalyptus si particulier avec lui.

Elle vit le visage de l'homme se retourner. Elle sentit le poid de son regard posé sur elle. On ne saurait dire encore si ce fut de l'évitement ou de l'angoisse, mais après être restée figée ainsi, à l'ombre du couloir, la dévouée pressa son pas pour aller rejoindre l'infirmerie. Tête baissée, cherchant à disparaître sous son capuchon, elle ne cherchait plus à cacher le bruit qui la suivait, indéniablement. Sa démarche avait été plus brusque cette fois-ci, jusqu'à tourner, s'engouffrer dans l'obscurité.

Dans la pièce, une lampe fut allumée. Et quoiqu'il arrive à l'extérieur, lentement, elle rangeait et nettoyait méticuleusement son matériel. En ordre de grandeur, de forme et d'utilité. À l'exception d'un grand ciseau, qui allait briser l'ordre, tout au bout de sa table de travail...


Post by Hydre - September 25, 2011 at 4:23 PM

Des années plus tard, un rêve étrange revint...

Des chaînes qui lacèrent mes poignets, le sang qui coule du long de mes mains, je tire tout de même de toute mes forces en étant hors de moi, la douleur s'intensifie. La pièce est si sombre, je remarque un gamin- si jeune, mais avec une telle force de caractère dans le regard- un peu bridé, mais si clair. Des mèches rebelles, il tend la main vers moi. Mon sang se glace totalement au sein de mes veines.

J'essaie de comprendre, mais il n'y à rien à comprendre. Des bruits menaçants se font entendre tout autour de nous... nous sommes soudainement dans le coeur d'une prairie, en pleine nuit... mais je suis toujours attaché.

Il cite mon nom:

-Papa... j'ai peur.

Une silhouette sombre surgit des ombres pour prendre place tout juste derrière mon fils... De ses mains se matérialise une lame surnaturelle qui s'élève sous la tête du gamin, je hurle:

-NON!! IL EST INNOCENT!!

Je perçois un petit sourire qui s'étire des lèvres de l'être encapuchonné. Mon fils est immobile... figé dans cet instant.

La lame s'abat d'un coup, mon cœur s'arrête de battre. Je hurle du plus profond de mes entrailles. La capuche tombe doucement vers l'arrière de la tête de l'assaillant... je le fixe les yeux remplit de larmes de rage, mais je me fige totalement lorsque je remarque qu'il s'agit de moi... mon clone me sourit, mais je comprend...

C'est étrange comme certains rêves peuvent prévoir l'avenir, le passé, le présent. Comme il y a une goutte de vérité dans tout ce qu'on y perçoit. Aujourd'hui, c'était d'autant plus vrai que jamais...