Un malaise remarqué et possible délire fiévreux

Un malaise remarqué et possible délire fiévreux

Post by Sarä Taur'Amandil, OdS - January 18, 2009 at 1:22 PM

Un malaise remarqué
Un T’sen dans le quartier de l’Ordre ou délire fiévreux?

« Quelques choses ne va pas Madame Balgor? »

« Hum… Rien de grave.. Il se fait tard c’est de la fatigue je vais rentrer chez moi. Le cas de Thorgraks m’a retenue plus longtemps que prévu. Il revient demain d’ailleurs… »

Dix-huit heures vingt cinq. C’est l’heure exacte à laquelle l’infirmier Gabriel posa cette question à la directrice adjointe de l’hôpital après qu’elle se soit appuyée sur un mur dans un soupir étrange, une petite lamentation plaintive peut-être? L’expression du visage de Sarälondë laissait présager que ce n’était pas que de la fatigue, mais le personnel de Sainte-Élisa n’osa pas questionner plus loin. Malgré tout elle se redressa dignement pour ensuite quitter les lieux suivit du Vigile Hervell, un des garde de Sainte-Élisa qui avait la fréquente habitude de la reconduire jusqu’au confort de son domicile…

À sainte-Élisa on bavardait après son départ… Comme toujours.

« L’adjointe à tellement maigrit dernièrement, je suis inquiet. »

« On sait bien toi, Gabriel, tu as un œil sur l’adjointe! »

« Non et honnêtement vous savez que j’ai raison… »

« C’est vrai qu’elle a maigrit, on devrait en parler au directeur vous pensez…? »

Les trois collègues marquèrent un profond silence, sans doute méditaient-ils sur la dernière phrase qui avait été dite.


« Ça ira Hervell… Vous pouvez prendre congé à présent »

C’est en offrant un sourire à Sarälondë que le paladin fit volte-face avant d’emboîter le pas dans l’autre direction. Elle était enfin à l’entrée du quartier de l’Ordre du Soleil, à quelques mètres de sa grande résidence. Dix neuf heures, elle foulait le pont d’une démarche rapide. Son regard était un peu absent… Son teint blême. Non décidément elle ne se sentait pas bien. En déverrouillant la grille de métal magnifiquement forgée du domicile, la demi elfe s’arrêta un instant, prise d’un petit malaise. Elle prit une grande respiration puis termina cette tâche plutôt simple qu’était celle d’insérer une clé dans une serrure. C’est en se retournant pour verrouiller la grille à nouveau quand quelque chose de particulier attira son attention…

L’émissaire Munesane?

C’était pratiquement impossible… Sans doute un petit délire fiévreux mais il partait, banalement d’une démarche lente et calme. Sarä secoua vaguement la tête, sans doute le confondait-elle avec un autre. De toute manière, son état actuel à cette heure ne lui permettait pas d’aller commettre une autre parjure diplomatique. Elle se sentait étrange, mal en point, fatiguée… Une médecin malade, comme un cordonnier mal chaussé. D’ailleurs cet homme devient quelques minutes plus tard le derniers de ses soucis…


Étendue sur la canapé c’est là que Sarälondë terminerait la nuit, recroquevillée sur elle-même et emmitouflée dans une épaisse couverture de laine. Hors de question de dormir dans la même chambre où la petite Taräsilmë dormait. Toux, fièvre et d’inquiétants vomissements, la soirée et la nuit de Sarä furent absolument exécrables. D’ailleurs le lendemain, un coursier annonçait à l’hôpital qu’elle serait absente ce jour là. Ça ne manquerait sûrement pas de faire jaser….

Même les bactéries s’en prenaient à l’épouse Balgor… Cela la changeait des menaces de morts, mais ce n’était pas tellement plus agréable.


Post by Thomas Bolton, Emp - January 18, 2009 at 9:32 PM

« C’est vrai qu’elle a maigrit, on devrait en parler au directeur vous pensez…? »

Même si le lourd silence succédant à cette terrible question ne déboucha sur rien, l’Intendant et Directeur Bolton fut informé de la situation de sa subalterne. Comment ? Possédait-il quelque pouvoir psychique inconnu ? Les rumeurs avaient-elles réussies à passer les portes du palais ? Quoiqu’il en soit, comment allait-il réagir à cette marque de faiblesse de la diplomate Taur’Amandil, épouse Balgor ?

La réponse ne se fit pas attendre.

Un beau matin, alors que la jeune femme venait d’être prise d’un léger malaise, un messager frappa à la porte. Vêtu d’une tenue sobre, austère, il tenait dans sa main une lettre. Rien qu’un coup d’œil à son visage permettait à la jeune mère de deviner l’expéditeur. Le sceau de cire noire frappée aux armoiries Bolton ne lui laissa plus aucun doute.

L’homme repartit comme il était venu, la laissant sur le seuil de sa porte, désemparée.

Que pouvait bien contenir ce courrier funeste ? Son absence avait-elle été sanctionnée ? Etait-elle renvoyée pour incompétence ? Pour inactivité ? Elle ne put empêcher ces questions d’assaillir un moment son esprit. Même si la diplomate Hattori avait fait pire, ça la taraudait. Il n’y avait cependant qu’un moyen d’en avoir le cœur net…

D’un geste malhabile, elle brisa la cire et examina le contenu de la lettre.

Madame Balgor,

Par la présente, je vous informe que votre état d’épuisement physique et psychologique ne vous permet pas de rester en poste.

La première phrase fit l’effet d’un coup de couteau. Elle ? Renvoyée ?

C’est pourquoi je vous offre un congé d’une semaine afin que vous puissiez prendre du repos et recouvrer vos forces. Vous tuer à la tâche me paraît inutile. Pour le moment.

Un immense soulagement…

Le reste de la lettre contenait diverses instructions. En bas, la signature alambiquée du personnage le plus glacial de l’empire.

Un congé ? C’était étonnant. Bien que ses premières interrogations furent évanouies, de nouvelles prirent la place sous le crâne de la demi-elfe. Etait-ce une marque d’affection ? L’Intendant l’appréciait-il à ce point ? Ou n’était-ce qu’une façon de lui donner la possibilité de retrouver son énergie habituelle avant le débarquement des El’Aglar, dont elle devait présider la délégation systérienne ? A moins que ce ne soit un moyen de l’écarter de son poste au Consulat et d’enrayer sa promotion au ministère ?

Bref, qui sait ?


Post by Sarä Taur'Amandil, OdS - January 19, 2009 at 8:27 PM

Quatre jours plus tard
Le congé palpitant

Le congé offert par l’intendant s’avérait bénéfique même si la missive en tant que tel avait réussit à lui donner une de ses frousses dès la première phrase. L’intendant était définitivement un homme imprévisible qui avait le chic pour faire se questionner sa subalterne médicale. Que voulait-il vraiment dire par la mention « pas pour le moment » était de l’humour….? Un humour d’intendant? Sarälondë aurait encore tout le reste de la semaine pour y réfléchir en se remettant de ce tumultueux malaise dont elle ressentait encore les affres. L’épouse Balgor était consciente d’une chose aussi, cet événement imprévu venait considérablement lui nuire dans la course au ministère. Mais en fait avait-elle vraiment à la base une chance d’y accéder? Peut-être bien, peut-être pas. Voulait-elle vraiment atteindre ce statut? Mystère… Peut-être son corps parlait-il à sa place et hurlait-il un non catégorique.

La demi elfe était rarement malade, mais quand ça la touchait, c’était toujours particulièrement virulent. Par contre, les principaux désagréments, les vomissements, avaient heureusement cessés. Elle sentait sa gorge irritée et la toux qui accompagnait sa maladie était particulièrement agaçante. Dès jours un peu solitaires au manoir Balgor à lire et à dormir alors que sa gouvernante s’occupait de tout et découvrait qu’elle devait alors s’occuper de deux bébés. Quelle déception d’avoir été si peu en forme pour fêter la première année de Taräsilmë. Comme elle grandissait vite et que ces traits faciaux rappelait fortement le mélange des races. Elle était mignonne… Cette petite quart d’elfe. Quand Lili passait jeter un coup d’œil à Sarälondë, la plupart du temps affalée sur le canapé en train de dormir enroulée dans une couverture de laine, la petite poussait des gazouillis et balbutiements s’apparentant à des mots. D’un jour à l’autres elle allait sans doute dire son premier…

Les prochains jours seraient sûrement réparateurs, du moins il le fallait. Les directives qui avaient été délivrées avec le congé lui laissaient présager qu’une semaine occupée l’attendait à son retour. Déjà elle devenait angoissée en pensant à la délégation elfique pour laquelle elle serait le guide. Quand Sarä avait proposé son aide pour cet événement d’envergure, elle ne pensait pas que Thomas Bolton lui donnerait ce rôle important. Elle devrait se monter à la hauteur.

Enfin. Peut-être qu’avec ce malaise elle réaliserait également qu’il était sans doute le temps de faire passer aux infirmiers compétents leur examen pour l’obtention d’un titre de médecin. Cela allégerait sans doute considérablement sa tâche.