Dans une lagune sans nom...
Post by Ryu Hattori, Adm. - January 22, 2009 at 2:56 PM
Dans une lagune sans nom...
Dans une lagune sans nom d'un village de l'archipel Tsen, un pecheur lancait son filet à bord de sa frêle embarcation, à plus de deux cents pas de la une petite femme sur la plage lui faisait des signes de la main auquel il répondit de la même manière. Le soleil sur sa peau avait contribué a transformer en moins de cinq ans ce qui était le mercenaire Ryu de l'armée en pecheur local, ajoutant une barbe de quelques jours et des cheveux indociles à l'homme qui en prenait tellement soin avant ce métier.
Un cliquetis le fit tressaillir, il se rendit compte que sa gourmette était tombée à bord de l'embarcation, une gourmette en argent ou son nom figurait écrit en commun, tant de souvenirs enfouis dans ce métal, de sentiments, d'une vie antérieure ou il était considéré comme presque l'égal de son père, pour le combat dans la basse ville contaminée, pour tous ces instants... ce passé.
Une courant attira le filet plus au fond et d'un geste rapide Ryu remonta la corde et sourit en voyant un poisson chat d'environ 25 livres au premier regard. Il sourit et repris la route de la plage forcant sur les rames comme un galérien systérien, la vie était tout autre mais elle n'en était pas tellement plus désagréable, il lui arrivait seulement parfois de sortir ses anciens effets de l'armée de leur boite pour expliquer tout cela à ceux qui n'avaient jamais vécu que de la peche ou de vulgaires rapines... Certains ne le croyaient que lorsqu'il sortait la médaille qu'il avait un jour recu au palais impérial.
Le soir tomberait et comme tous les soirs, il penserait à sa famille et à sa mère de l'autre coté des mers, vers les terres de Systéria.
Post by Lawdori Naerke, feu - July 10, 2009 at 9:26 PM
Assise sur le bord d'une falaise, les cheveux de l'amazone volaient un peu partout, adoptant un goût salé, le vent marin y déposant son odeur, comme sur chaque objet se situant sur cette lagune, îlot de pêcheurs perdu au milieu de nul part. Passant sa main dans ses cheveux, Lawdori rêvassait, depuis combien de temps mangeait elle du poisson? Depuis combien de temps devait elle supporter cet autre personne à ses côtés? Cet homme qui l'aimait et qui l'avait entraîné pendant ces six longues années ici?
Lawdori n'avait pourtant pas à se plaindre, elle pouvait disposer de tout, la faune et la flore étaient riches, une maison plutôt luxueuse et luxuriante de bien être. Au début, cela avait plu à notre jeune ancienne mercenaire, elle avait retrouvé la nature, comme dans sa tribu d'autrefois, pouvant chasser à sa guise, développant même une certaine amitié pour Ryu, amitié si forte qu'elle s'enticha même de ce dernier, passant des moments agréables avec lui, lui demandant si sa famille ne lui manquait pas de temps en temps, Lawdori n'ayant pas eu la chance de connaître son père, assassiné par les mains de sa mère après l'avoir conçu, rituel des amazones.
Lawdori avait presque réussit à être dégouté de ces manières si barbares de traiter les hommes, n'étaient ils pas tous des pervers à tendance dominatrice? En regardant Ryu elle ne pouvait pas penser cela.
L'amazone avait changé, la maturité ayant pris le dessus sur elle et ses fougueuses envies de voir les femmes au pouvoir avaient pris fin, du moins en apparences, mais chaque fois qu'elle regardait au large, elle ne pouvait s'empêcher de penser à Systéria, à la consul qui l'avait poussé à monter en hiérarchie, sa dégringolade au sein de cette meute de loups affamés de pouvoir, Lawdori n'avait pas compris pendant longtemps, mais maintenant tout cela était finit se dit elle. Mais pourquoi donc avait elle envie de retourner là-bas? L'envie de commander des troupes, de traquer de faire face à l'injustice? L'amazone fronça les sourcils de plus belle se relevant brutalement.
"Au moins ici il n'y a pas d'injustice pourquoi vouloir la chercher ailleurs?" Lawdori n'eut comme réponse qu'un vague échos lointain de sa voix, brisé bien vite par la houle tranquille de la mer et par le cri des goélands au dessus d'elle. L'ancienne mercenaire se sentait mal, comme un animal en cage, elle avait réussit à tenir 5 à 6 ans en s'établissant une vie paisible avec l'homme qu'elle avait finit par aimer. La prison dans laquelle elle s'était mise tremblait à présent, et menaçait de céder, il suffisait d'un souffle, d'une parole en trop pour qu'elle change d'avis, retourner dans cet uniforme botter les fesses de toutes ces feignasses qui profitaient du peuple, et surtout pour des contrats, la vie dure de la caserne. Lawdori retomba assise par terre, se prenant la tête dans les mains, elles descendaient petit à petit vers la cicatrice laissé par l'ablation de son sein, n'était ce pas la preuve qu'elle était une guerrière devant aller au combat et pas une femme tranquille à pêcher ici bas?
c'est le souffle un peu plus glacé venant des lointains océans qui lui fit rappeler que le soir était tombé, Ryu l'attendait certainement, ayant préparé à manger, il n'y avait pas à dire il était adorable, mais comprendrait il sa décision? Elle repensait à tout ces moments vécus ensemble, de beaux moments, il ne pourrait pas regretter lui, fils de T'sen, mais il était possessif à la limite de la paranoïa, Lawdori avait trop de souvenirs de Ryu voulant la surprotéger dès qu'elle voulait combattre. C'était décidé, demain matin à l'aube elle partirait.
Lawdori avait veillé à ce que Ryu mange à sa guise, le resservant, il dormirait profondément cette nuit, d'un sommeil lourd car le repas avait été riche. A ses côtés, elle vérifia pendant la nuit qu'il dormait bien pour s'extirper de leur lit commun, déposant une lettre d'explication sur son départ précipité.
Cher Ryu,
J'ai de nouveau soif d'aventure, je n'arrive plus à rester cloîtrer ici à ne rien faire, chasser et pêcher de la nourriture trop facilement commence à m'ennuyer, j'ai envie de retrouver l'armée, de pouvoir à nouveau obéir à des ordres et à me faire respecter, comme dans la hierarchie de ma tribu. J'espère que tu comprendras, je sais que ton souhait le plus cher est de vivre ici, je ne t'oblige aucunement à me suivre et te le déconseille, j'ai envie de liberté, liberté que tu ne m'offrirai sans doute pas si je t'avais parlé de mon désir de voyage avant.
C'est avec regret que je t'écris ces mots Ryu, mais sache qu'une partie de mon coeur est restée ici, avec toi, ce qui me permettra là-bas d'avoir moins de chance de mourir.
Je reviendrai très certainement un jour, qui sait.
Au revoir, Lawdori
L'amazone monta à l'étage, prenant son arc, son carquois et ses flèches non sans un brin d'excitation, elle avait maintenant 23 ans, et qui rêverait de rester dans un coin tranquille à cet âge là alors que d'autres profite de leur jeunesse? D'un pas silencieux elle arriva jusque devant leur embarcation de pêcheur, qu'elle emprunta pour l'occasion, y mettant vivres et eau pour tenir le voyage, elle n'avait jamais trop navigué, mais Lawdori avait un sens de l'orientation très développé, elle retrouverait le chemin jusqu'en systéria, quitte à y mettre de semaines...
Post by Lawdori Naerke, feu - July 28, 2009 at 9:12 PM
Le visage amaigrit mais le regard toujours déterminé, c'est ainsi à quoi ressemblait l'amazone après son départ de la lagune. Voguant à travers les flots sur son embarcation de dernière classe, cela faisait maintenant des semaines qu'elle n'avait aperçut aucun rivage. Seuls les deux bleus, ceux de l'océan et du ciel, lui tenaient compagnie dans cette petite épopée au travers cette eau limpide. Les cris de quelques goélands égarés, le bruit de la houle contre le bateau, future vague allant s'écraser contre le rivage, discutaient avec Lawdori dans un langage sans nom, elle, ne répondant que par de faibles mouvements dans son navire de pêcheur, tournant parfois entre ses doigts une vieille boussole en cuivre pour s'orienter comme elle le pouvait, à l'aide des astres pour changer de cap.
Cette aventure avait décidément un goût d'ennuis, rien à y faire, rien à y battre, sinon son impatience de voir un jour la terre ferme. Des journées entières à pagayer, les muscles endoloris, habitués à présent à ce mouvement automatique. Parfois des crampes venaient sans prévenir le long de ses bras, l'obligeant d'arrêter d'avancer, et de se laisser porter par les courants marins et les houles parfois trop fortes. Mais ce n'était pas la chose la plus désagréable en sois, ramer permettait d'oublier une autre chose dont Lawdori s'était inquiété bien vite.
Le manque d'eau.
Deux de ses trois gourdes étaient déjà vides, et l'eau des océans ne pouvait être bu, ironie du sort lorsque l'on pouvait voir cette étendue bleu à des lieux autour de l'embarcation, impossible à avaler, sous peine d'en vouloir plus et d'être totalement déshydraté. L'océan, le désert le plus indomptable que l'on pouvait rencontrer, cet être si immense qui narguait l'amazone en claquant contre le bois du navire, la forçant à ne pas penser à sa gorge si sèche sous le soleil des longues journées. Elle en était à prier pour que les gouttes de sueurs coulant le long de ses joues rougis par l'effort et le temps, de sa nuque et de son corps, restent en elle afin de préserver le plus possible de liquide.
Sa tribu avait toujours respecté et adulé les déesses des eaux, l'amazone venait de comprendre quelle importance cela pouvait avoir lors des longs voyages.
La navigatrice de fortune passait ses journées à penser et à repenser à ce qu'elle avait fait, regrettant presque amèrement d'avoir quitté cette île qui lui offrait une protection dont beaucoup de systeriens rêveraient. en revanche, son esprit avait totalement ou presque, oublié son amant T'sen, il s'en sortirait sans peine. elle déboucha sa troisième gourde, grossièrement travaillé, avalant, dans les profondeurs abyssales de son organisme, une petite gorgée afin de préserver ses vivres. La pêche lui permettait aussi de survivre à la faim, fumant son poisson elle même, au risque de faire tomber en poussière le reste de son embarcation.
Mais bientôt le miracle survint à ses besoins, le ciel si bleu se couvrait de nuages plus sombres, colorant ainsi l'eau tout autour. Sur le coin de ses lèvres, Lawdori pu sentir une goutte glisser de tout son long, comme une armée de systériens prêts à croiser le fer contre le monde entier avec vigueur. Quelques secondes plus tard, une trombe tomba, Lawdori en profita pour ouvrir ses gourdes et les laisser se remplir, tout en écopant le surplus d'eau, elle qui n'en trouvait pas assez quelques jours plus tôt.
L'averse dura une journée entière, ou l'on pu voir un balai d'éclairs, se situant sûrement au loin sur les rivages, indiquant ainsi le cap au navire. La journée à écoper et à maintenir l'embarcation dans la bonne direction, l'amazone était éreintée, et c'est après une nuit de sommeil, que le voyage périlleux d'ennuis finira par s'achever.
Post by Lawdori Naerke, feu - August 28, 2009 at 12:50 PM
Mais certaines ambitions solitaires ne peuvent durer longtemps. Trop fatiguée, trop loin, trop inexpérimentée à la navigation, beaucoup de trop s'accumulaient pour l'amazone. Elle ne voyait plus le bout, et la fatigue la prenant avec une force incroyable, Lawdori s'allongea de son long sur le navire de fortune. Elle le laissait aller ou il souhaitait, ne faisant plus rien pour le rediriger.
Pourtant, si Lawdori avait eu un peu plus de force, elle aurait pu voir que la terre de Systéria n'était plus loin. Elle aurait pu voir qu'elle fonçait directement sur des récifs dangereux, alors qu'en changeant légèrement le cap, elle arriverait au port.
Même au loin on pouvait voir le bateau sombrer dans cette étrange suicide, comme si dans une course d'une lieue, on en faisait les trois quarts puis on abandonnait alors que la victoire semblait proche. C'était ce qui s'était passé. Le fracas de la roche contre le bois, l'on savait par avance qui gagnerait. Lawdori n'avait même plus la force d'émettre un cri de douleur, quand un morceau se planta dans son ventre, profondément.
Ni lorsque l'eau lécha son corps entier pour l'emporter avec elle, la noyant.
Une bouffée d'air, une bouffée d'eau. Son dernier souffle de vie, ses poumons étaient remplit. Ses yeux étaient restés ouvert, bien que la vie avait échappé au reste de son corps, le corps inerte se faisant emporté par le courant, se cognant contre un filet de pêche un peu plus loin, au port de Systéria.
"Encore une morte!" L'on cria alors. On repêcha le corps, ses cheveux légèrement ondulés semblaient déjà avoir perdu de leur éclats. Sans plus attendre, c'est à la caserne des mercenaires qu'on l'emmena, à plusieurs, car elle était assez grande, ses poumons remplit d'eau ajoutant encore un peu plus de poids. L'on était certains de retrouver son identité, elle avait été connue il y a longtemps de cette guilde, et son sein manquant avait l'objet de beaucoup de paroles à son égard.
Mais ce qui était sûr, en voyant l'épave au loin, c'est que c'était un accident, bête, provoqué par un élan de liberté soudaine.
Post by Thalkehr Stornaar, AdM - August 28, 2009 at 6:15 PM
Des mercenaires amenaient frénétiquement le corps dans la caserne. La poignée d'hommes qui la traînaient avec plus ou moins de précaution, alors que des grimaces d'effort physique couvrait leurs visages, déposa le corps inhabité au beau milieu de la pièce d'accueil. Alors que les autres rattrapaient leur souffle, l'un d'eux se rendit tout droit au bureau du Sous-Officier Stornaar et toqua avec conviction à trois reprises.
Stornaar leva doucement les yeux vers sa porte métallique puis se leva avec son habituelle élégance pour aller répondre à celui qui l'avait dérangé dans son calme. Lorsqu'il ouvrit la porte, c'est un Soldat aux pantalons et à la chemise détrempés qui lui répondu d'un salut des plus brefs. Avant même que le Sous-Officier n'aie eût le temps de reprocher le dérangement ou encore la tenue pitoyable de son subalterne, celui-ci se dépêcha à expliquer la situation.
- Sous-Officier. Une morte, dans l'entrée. Nous l'avons trouvée sur la plage.
Une morte? Quelle étrange qualificatif. Toujours est-il que l'elfe noir suivi le Soldat aux descriptions douteuses vers l'accueil où il pu constater l'ampleur des dégâts. Une odeur malsaine remplissait la pièce alors que les parfums d'eau de mer, de cadavre et de mercenaires frénétiques s'entremêlaient.
Thalkehr se couvrit le nez avec sa main gauche alors qu'il sommait à un Soldat de Première Classe, présent dans le lot de mercenaires, de s'approcher.
- Amenez-moi ce corps à St-Élisa. Ils pourront faire l'autopsie et l'identification.
- Ex-Caporal Lawdori Naerke
La voix venait de derrière le Thalkehr. Celui qui répondit d'un ton plutôt sec était un Sergent qui avait jadis travaillé sous les ordres de la dite Caporal. Malgré son grade inférieur à celui du Sous-Officier, l'homme avait cumulé quelques années d'expérience de plus que Stornaar.
- Toujours est-il que les cadavres vont à St-Elisa, à moins que vous préférez que je lui offre votre bureau, Sergent.
Le Sergent choisi sagement de ne pas répondre et la Première Classe s'exécuta, ordonnant aux autres hommes de lever à nouveau le corps. Ils étaient donc en route pour l'hôpital St-Élisa où le corps inerte serait sans doute mieux traité.
Post by Noür/S. Eringyas, mortes - August 28, 2009 at 7:20 PM
*Le contingent des mercenaires parvint à Sainte-Élisa, portant le cadavre de cette femme grande, paraissant forgée et altérée pour les guerres. C'est avec grand respect que les Mercenaires la confièrent aux internes, chargés de la porter dans les lieux que tout mort devait traverser, avant son ultime repos. Là où la mystique T'sen allait lire dans leurs entrailles leurs ultimes instants, dans l'espoir de passer son récit au vivant. *
Qui était-ce? *fit-elle, vers l'attroupement des mercenaires. *
Lawdori Naerke. Elle a déjà été Caporal des Mercenaires, vous savez... Trouvée sur les plages. Alors qu'on était sans nouvelles depuis drôlement longtemps. Des gens ont vu son embarcation minuscule s'écraser sur les récifs...
Jetant un regard par dessus son épaule, au corps alourdi de la noyée que les hommes transportaient, la légiste énonça :
Je recommuniquerai avec l'Armée s'il manque quelque détail. Ce dont je doute. Je vous remercie messieurs. Je laisserai à votre armée le soin de préparatifs d'un ultime hommage.
*Puis elle s'en fut, vers la salle d'autopsie. Pour s'occuper des corps qui n'étaient pas ceux de gens qui furent connus, riches, puissants. Leur accorder derniers regards, dernières attentions, avant que d'autres ne se chargent de leur offrir la paix. *