Toujours à ST-Élisa...

Toujours à ST-Élisa...

Post by Armika Recaedre, CP - January 29, 2009 at 8:19 PM

Depuis quelques jours déjà, il n'était pas rare de voir la Duchesse se déplacer en compagnie d'un porteur d'ombrelle, de sa dame de compagnie et d'un porteur de valise, dans un char luxueux blanc et enluminé d'or tiré par 4 chevaux aussi impécablement blanc. Direction St-Élisa, du moins c'est ce que disait la rumeur. L'attelage prestigieux s'attardait régulièrement au devant de l'établissement. Au grand damn de tous ses employés.

Les premières fois, elle ne s'attardait que dans le grand bureau, fesant le tour de quelques dossiers, en relisant certain et en examinant ceux en cours. Au bout de quatre lune de se traitement, elle fît enfin demander la directrice-adjointe dans le bureau.

Une fois celle-ci introduit, elle prit quelque seconde à terminer ses notes avant de relever ses yeux emeraudes sur elle. Impecablement vêtue et coiffer, elle détonner quelques peut dans cet endroit. Mais qui aurait pu lui en vouloir... elle se devait garder l'image de son titre.

-Madame Balgor. Assoyez vous je vous en pris.
Je ne passerai pas par quatre chemin. Je désire m'impliquer d'avantage ici. Ainsi, je prendrai tous les dossiers qui traite de cas humain. Je vous laisse les elfes, les demi-orcs et les bâtards. Si j'ai trop de dossier, je déléguerais à se moment là.

J'ai également des notions avancé d'alchimie. Si vous avez besoin de remède qulconques, n'hésitez pas à m'en faire part.

Oh oui... et veillez à me trouver un assistant ou un assistante à la hauteur.

Des questions?

Assisse bien droite dans le fauteuil, un crayon à la main, elle fixait la demi-elfe d'un air hautain et autoritaire. Froide comme le marbre dira-t-on. Si la Duchesse avait réellement l'intention de s'impliquer dans St-Elisa...nombreux sera le personel à en pâtir, surtout lorsque l'on connait l'aversion de celle-ci à tout ce qui n'est pas "humain".


Post by Thomas Bolton, Emp - January 30, 2009 at 1:32 AM

Alors qu’Armika venait de terminer son monologue et que Sarälondë commençait à répondre, un cliquetis se fit entendre. Quelqu’un déverrouillait la porte pour pénétrer dans le bureau. C’est une silhouette sombre, ascétique qui entra et posa son regard d’acier sur les deux femmes. Il s’attarda un instant sur la duchesse, assise dans le fauteuil du directeur de l’hôpital.

« J’aurais une question, Votre Grâce. »

L’aristocrate, également directrice d’honneur de l’hôpital pour le don conséquent fait à l’ouverture de celui-ci, laissa échapper un petit sifflement agacé. D’un ton froid, elle l’invita à poursuivre.

« Oui, monsieur l’Intendant ? »

« Comment justifierez-vous à Son Altesse le Prince-Consort que vous rechignez à soigner les elfes et les hybrides ? »

Alors qu’elle allait répondre, le visage froid mais le regard dévoré par l'indignation, Thomas enchaîna - toujours aussi neutre, pour sa part.

« Car nul doute que le Prince en sera informé dans la semaine. »

Le ministre posa alors son regard sur Sarälondë. Cette dernière aurait pu jurer avoir vu le directeur de Sainte-Elisa lui décocher un clin d’œil discret. Mais ça semblait si… improbable ?


Post by Armika Recaedre, CP - January 30, 2009 at 2:08 AM

Elle reprit une grande inspiration avant de répondre. Ses yeux lançaient des éclairs, visiblement, elle n'appréciait pas l'intervention de son fiancé. Mais aussi vive d'esprit qu'elle savait l'être, elle ne prit que quelques secondes, le temps d'une inspiration pour trouver sa réponse. Le regard qu'il avait lancé à Sara ne lui avait pas échapper. Mais sa ne servait à rien de s'épandre sur le sujet.

-Il est évidant, Monsieur l'Intendant, que Son Altesse comprendra mon choix de laisser de tel cas à Madame Balgor. En étant plus près racialement des elfes et des demi-elfes, elle est au mieux de comprendre leur langue, leur habitudes et leur anatomie. Donc il sera beaucoup plus facile pour elle que pour moi de soignée se type de patient. Dans le cas ou elle en serait incapable, il est évidant par contre que je ne refuserai pas de lui prêter main forte.

-En Brégunia nous n'étudions pas les races inférieurs, donc pour ce qui est des nains, gnomes et autres bes... personnes issus de ses races, je ne crois pas détenir les compétences adéquates pour les servirs de mon mieux.

Si mon désir de servir au mieux la populasse systérienne pourrait déplaire à certain, je m'en excuse d'avance. Mais mon champs d'actions et de connaissance se limite aux humains, je ne saurais faire mieux pour le moment.


Post by Sarä Taur'Amandil, OdS - January 30, 2009 at 7:18 PM

Directrice, discutable
Honneur, sans commentaire…

Malheur!

Sarälondë avait réellement un mauvais pressentiment ces derniers jours alors que la directrice d’honneur passait son temps à venir roder à Sainte-Élisa. La médecin de renom faisait tout pour simplement éviter la Duchesse et s’appliquait à faire son travail impeccablement, même si elle était d’une rigueur qui lui avait toujours été favorable. Par contre, malgré tous ces manèges d’évitements, Sarä n’arrivait pas à débarrasser son esprit des mille et un questionnements à propos d’Armika. Que pouvait-elle bien vouloir exactement? Allait-elle commencer à analyser les moindres décisions de l’adjointe? Surveillait-elle son Intendant de fiancé? À sainte-Élisa l’avis général à propos de la veuve Recaedre n’était pas très tendre. Naturellement on murmurait ce commentaire comme un secret précieux à garder… S’il aurait fallu qu’elle entende!

« Son taux d’absentéisme élevé est sans doute la seule qualité que l’on peut lui attribuer. »

C’est d’un pas résigné que l’adjointe à la direction entra dans le bureau pour faire face à l’inévitable rencontre. Fidèle à elle-même, Sarälondë portait des vêtements de facture elfique sur lequel le temps avait travaillé, comme en dénotait l’usure et la couleur un peu délavée.

Alors qu’Armika expliquait avec brio la façon dont elle prendrait en charge les cas des humains, l’expression de Sarälondë était délicieuse. Malgré qu’elle eut tout fait pour tenter de garder un air sérieux et inébranlable, ce qu’elle entendait venait la titiller au plus au point pour diverses raisons! La directrice d’honneur était en train de la traité de bâtarde en pleine face et cela provoquait chez Sarälondë un agacement qu’il était impossible de cacher. La demi elfe alternait sur différents tics nerveux, passant d’une joue grattée à un mordillage de lèvre discret en passant par le placage constant de la particulière mèche blanche de sa chevelure, qui venait constamment recouvrir une partie de son jeune visage elfique.

Alors qu’elle s’apprêtait à répondre avec quelques secondes d’un profond silence évocateur. L’Intendant arriva. Il ne manquait plus que cela… Mais attendez, était-il en train de se ranger du côté de la directrice adjointe? Sa question envers Armika et le clin d’œil discret envers sa subalterne laissait croire que oui. Cependant ça pouvait sembler tellement improbable ou imprévu que l’épouse Balgor resta un peu figée et se demandait bien ce qu’Armika allait répondre. Cette expression ne la quitta pas à la suite de la réponse de la directrice d’honneur.

Qu’allait répondre Thomas a cela? Visiblement c’était ce que la directrice adjointe se demandait vu son silence…


Post by Thomas Bolton, Emp - January 30, 2009 at 9:53 PM

L’Intendant écouta donc très attentivement les arguments de la duchesse, comme à son habitude. Il lui laissa le temps de développer ses arguments, parfaitement silencieux, immobile près du grand bureau qui lui appartenait. Quand elle eut fini, il laissa s’écouler quelques secondes d’un silence de mort avant de lui répondre :

« A votre grand dam, Votre Grâce, la populace systérienne est multiculturelle. Sa dynastie l’est tout autant. Peu m’importe qu’à Briganne on souhaite laisser mourir les non-humains, nous n’y sommes pas et n’agissons clairement pas de la même façon qu’eux. »

Sa canne claqua sur le sol, il se dirigea vers une des larges étagères de son bureau et sortit un épais ouvrage qu’il attrapa de sa main libre et maintint dans ses bras. Il rajouta quelques dossiers… Qu’il déposa finalement un à un devant Armika, les étalant sur toute la surface de la table.

« En conséquence de quoi vous comblerez vos lacunes en anatomie non-humaine et vous vous pencherez sur chacun de ces cas. Vous pourrez compter sur l’expertise de madame Balgor que vous estimez vous-même plus douée que vous. »

Avant qu’elle ne puisse ajouter un mot, sa main droite se pencha devant la duchesse et ouvrit la première page de chaque dossier : nain, gnome, elfe, tout y passait. Il y avait même le cas d’un elfe-noir ! Il ne put s’empêcher de remarquer l’air suppliant de Sarälondë après sa phrase choc, celle où elle devrait aider Armika dans ses recherches…

« Je suis persuadé, Votre Grâce, que Son Altesse comprendra alors mieux votre désir d'aider la populace systérienne dans son ensemble. Est-ce clair ? »

Et c’est un regard sévère qui fixa Armika, veuve Recaedre, la défiant de le contredire...


Post by Armika Recaedre, CP - February 2, 2009 at 11:43 PM

Les yeux d'Armika lançait des éclairs. S'ils avaient été des couteaux, nul doute que l'intendant et la directrice adjointe aurait été décapité depuis fort longtemps. La rage était palpable dans l'atmosphère, tangeible comme une table ou n'importe quel autre article en bois. Et pourtant, malgré ses yeux, elle gardait un visage de marbre. Visiblement, a les voir tous deux un a côté de l'autre, on se demandait réellement pourquoi ils étaient fiancés, deux blocs de marbre froids et austères, c'était le seul qualificatif qui leurs convenaient. Elle prit un court moment pour calmer sa voix et lui permettre de parler d'un ton égale.

Son regard perçant émeraude se posa sur la directrice adjointe sans aucune chaleur. Son ton tout aussi tranchant lui lançant un ordre qu'elle ne pouvait passé outre.

-Vous pouvez disposez Madame Balgor, votre précense n'est plus requise en ses lieux. Je vous ferez parvenir les prochaines consignes lorsque nécessaire.

Puis fixant son regard sur elle, elle attendit patiemment qu'elle quitte la pièce.

Ce ne fût qu'une fois seule qu'elle se leva du fauteuil, ferma durement les dossiers ouvert devant elle, et sans crier gare les lança à Thomas avec toute la rage dont elle était capable.

Tout le monde pouvait l'entendre derrière la porte. Ses cris perçants ne laissait personne indifférent, et laissait présager le pire pour les employer si elle décidait réellement de rester à St-Élisa.

-TU EXAGÈRES THOMAS BOLTON.

JAMAIS JE NE M'OCCUPERAI DE CET SALES VERMINES DE BATARD.

Une simple inspiration, ses traits essayant tant bien que mal de reprendre contenance. Le ton baissant d'une coche, mais tout de même charger de reproche et de colère.

-Tu m'as demander de faire des efforts Thomas, et c'est ce que je fais. Ne me demande pas plus que ce que je peux donné. Devant une subalterne en plus. Comment ose tu m'humilier ainsi?

Par contre, j'accepte de m'occuper de la noblesse et de la famille royal, qu'importe leur race. Mais ne me demande pas de faire de même avec les roturiers, car tu risques d'être fort déçu de l'issu de tout cela.

Puis elle se rassie, tentant visiblement de se calmer, ses yeux toujours fixer sur Thomas, attendant sa réaction. Attendant la décision final qui ferait basculer ou non, sa vie.


Post by Thomas Bolton, Emp - February 2, 2009 at 11:58 PM

L’Intendant était préparé à attendre la tempête Armika. Quand elle fit quitter la pièce à Sarälondë, il attendit sereinement qu’elle se déchaîne. Chaque fois qu’un dossier était lancé, il faisait de petits pas de côté pour les éviter. La colère de la duchesse suffisait à diminuer la précision de ses tirs, fort heureusement. Au fur et à mesure que les documents rencontraient les murs, les étagères, la porte, des feuilles s’échappaient et voletaient dans la pièce. Il faudrait des heures pour tout ordonner à nouveau.

A aucun moment il ne l’interrompit, la laissant libérer toute la rage qui bouillonnait en elle. Mais comme d’habitude, le ministre ne réagissait pas. Il se contentait de lui renvoyer une image inexpressive, rigide, ses yeux n’exprimant que sévérité. Les insultes, les reproches, les critiques passaient sur lui comme l’eau sur le plumage d’un canard. Autrement dit, tout ce petit manège n’avait aucun effet. Chaque fois c’était pareil mais Armika tentait toujours de le faire céder.

En vain.

Et quand elle eut fini :

« Madame Balgor aurait sûrement pu rester dans la pièce, Armika. Je ne vois pas pourquoi tu as tenu à la mettre dehors puisque maintenant, tout l’hôpital connaît tes irrépressibles sautes d’humeur dévastatrices. »

Ce n’était pas un ton agressif, c’était juste monocorde, neutre.

« Grâce à toi, toute la ville sera bientôt informée de ce que tu penses des patients de l’hôpital et crois-moi, les rumeurs arrivent toujours au palais. Je dis bien toujours. »

Lentement, il se pencha pour récupérer un des dossiers les moins endommagés, remis quelques parchemins à l’intérieur et le déposa sur la table devant sa fiancée.

« Alors soit tu montres à la Couronne que c’est une fausse rumeur, soit tu lui donnes raison. »

Alors qu’elle allait répondre, il enchaîna de suite, d’un ton qui imposait le silence :

« Je te rappelle que je n’ai rien à perdre dans cette histoire et qu’à la fin, la seule personne qui sera déçue, ce sera toi. Réfléchis-y, si tu en es capable. »

Puis il se tut, lui laissant la possibilité de réponse, braquant dans ses prunelles émeraude son regard gris et froid. Il ne plaisantait pas, il la mettait en garde…


Post by Sarä Taur'Amandil, OdS - February 3, 2009 at 12:49 PM

L’adjointe déstabilisée
Le personnel en a pour son or!

Incroyable…

De tout l’interminable moment durant lequel elle fut dans le bureau, les seuls mots qui sortirent de la bouche de Sarälondë furent ses brefs salutations lorsqu’elle quitta la pièce à la sévère demande de la duchesse Recaedre. Sentant qu’il en était mieux ainsi vu le regard de tueur qui était braqué sur elle, la directrice adjointe de l’hôpital regagna son bureau à l’étage sans rien dire et ce dans un record de vitesse malgré son pas légèrement chancelant de nervosité. Les infirmières et médecins qui l’avaient croisés remarquèrent naturellement l’expression de son visage… Si différente. Dans le cadre de ses fonctions médicales Sarä affichait principalement un air calme et sérieux, par contre il en était tout autrement à ce moment là. Anxieuse et chamboulée, mais que s’était-il dit dans ce bureau pardi!

Dans tout l’hôpital on entendit les échos des cris de la directrice d’honneur Recaedre. Dans son bureau, notre chère madame Balgor tachait de se remettre à la tache et de faire outre cette crise rageuse. C’était naturellement impossible vu qu’elle entendait assez clairement ce qui se disait. D’ailleurs ça l’agaçait profondément, quelle insulte pour ses origines! Elle maugréa son mécontentement en faisant tinter sa boucle d’oreille de manière frénétique. Près du bureau du médecin Taur’Amandil on entendait donc sans relâche…

« Ting ting ting TING TING ting ting ting tiiing TING »

Le personnel quant à lui était sur alerte! Les infirmières encore plus bavardes qu’à l’habitude émettaient déjà mille et une hypothèses toutes imbéciles les unes que les autres, la crise d’Armika serait sans aucun doute le sujet de l’heure pour quelques jours. Parmi tout ce qui à pu se dire on à pu entendre…

« Ça y est! Tout est vrai pour L’intendant et l’adjointe et elle lui fait une crise à ce sujet! »

« Bâtarde bâtarde… Moi aussi je suis une demi elfe! Qu’elle aille se faire voir la duchesse! »

« Oui c’est pour surveiller Sarälondë qu’Armika rodait comme ça depuis quelques jours! »

« Finalement, Madame Balgor m’apparaît plutôt sympathique maintenant. Pas si hautaine que je le pensais quand on compare. »

« Houlala quand son mari l’apprendra! Faire ça a un Haut-Paladin, Bolton sera-t-il le prochain d’Arachal? »

« Armika à quelque chose à perdre? Son titre de noblesse peut-être! »

« En tout cas le médecin Tesshu à de la pratique au moins…. »

« Moi en tout cas, je ne veux pas l’assister dans ses consultations! »

« J’espère que l’adjointe lui donnera tous les pires cas! »

Que de plaisirs à Sainte-Élisa encore une fois. La directrice d’honneur ne passait pas inaperçue et malheureusement pour elle, vraiment pas pour les bonnes raisons.


Post by Èvelindë - February 5, 2009 at 4:27 AM

« Bâtarde bâtarde… Moi aussi je suis une demi elfe! Qu’elle aille se faire voir la duchesse! »

Avait-elle maugréer alors que tout le personnel était affairé à balbutier sur les dernières nouvelles au lieu d'être à leur travail...

Elle haussa les épaules, puis rentra dans la chambre d'un nouveau patient qui avait entré la nuit dernière pour d'étranges vomissements.

Misère! La journée allait être longue...


Post by Armika Recaedre, CP - February 20, 2009 at 1:51 AM

*C'est en ravalant un dernier cri de rage qu'elle lui répondit, les yeux plus dure que jamais, les mâchoires serrées a en faire mal. *

-Les rumeurs .... depuis quand m'occupe-je des rumeurs Thomas? Et depuis quand la Couronne s'occupe-t-elle des rumeurs???

Je n'ai jamais caché mon dédain pour les races inférieurs, et ce n'est pas aujourd'hui que ça vas changer. Je prendrais les patients qu'il me plaira de prendre selon mes disponibilités et mes compétences. Il y a d'autre médecin à ce que je sache. Nous dirons que c'est une coïncidence. Un point c'est tout.

Déjà de devoir côtoyer des roturiers à tous les jours... tu penses que sa m'emballe? Je ne ferai pas plus, que tu le souhaites ou non.

Puis elle se rassied, regardant le bordel qu'elle avait fait d'un rapide coup d'oeil dédaigneux. Avant de reposer son regard sur Thomas. Elle était visiblement décidée et rien ne la ferais changer d'avis. Peut-être rien...


Post by Thomas Bolton, Emp - February 20, 2009 at 2:06 AM

Le Surintendant se contenta de hausser les épaules, son regard froid ne quittant pas la duchesse des yeux.

« Tu sais tout autant que moi l’importance des rumeurs dans la vie de la cité. Ton manoir, même, est l’antre des ragots. Et que tu le veuilles ou non, ils ont une influence sur la vie politique de toutes les nations. »

Suite à ces mots, il haussa les épaules, comme si tout cela n’avait pas d’importance.

« Je t’énonce les faits. Tu peux les prendre en compte ou tu peux les ignorer. Au bout du compte, il n’y aura que toi qui en subiras les conséquences. Les bonnes comme les mauvaises. »

Sur cet avertissement final, dont le ton sonnait comme un couperet, il fit volte-face et quitta la pièce avec sa tranquillité habituelle et la laissa là, seule avec sa colère et sa rancune. Son regard sévère fixa alors les infirmières et la directrice-adjointe qui écoutaient dehors, toutes muettes comme des carpes.

«Les malades se sont-ils guéris ? Au travail, mesdames. »

Et lentement, très lentement, la vie quotidienne à Sainte-Elisa reprit son cours. Partout, sauf dans le bureau du directeur ou la duchesse ruminait sans doute de biens amères pensées…