Le pourfendeur d'Ecume se prépare.

Le pourfendeur d'Ecume se prépare.

Post by Feu Zaō Minh Yu, AdM. - February 4, 2009 at 4:00 PM

*Le pourfendeur d'Ecume se prépare à un départ. *

*" Hé ! il parait que notre nouveau propriétaire viendra nous voir d'ici peu, descends la passerelle et demande aux marins de faire briller le pont comme un sou neuf !" *
*Le marin dictait ses ordres avec une voix de Stentor aux hommes qui tels des araignées descendaient des filets pour se ranger en file presque parfaite devant lui, une fois cela fait il redistribuait des travaux, des contrats et des blames. L'homme dont la voix tranchait le ciel bleu était un homme d'une trentaine d'années mais dont le teint burinné lui donnait presque la cinquantaine tellement les rides avaient envahis son visage comme le lierre un batiment à l'abandon. *

*Se dirigeant vers le bastingage à tribord, il sourit en voyant un cheval approcher à grande vitesse du port, l'écume aux lèvres, les yeux presques sortis de la tête tellement son cavalier donnait des coups de talons dans ses flancs. Une fois arrivé à terre, le cavalier sauta au sol dans un bruit de tissu soyeux et couteux, impossible en tant que capitaine du bastion de comprendre comment les T'sens se plaisaient à revetir des robes et des kimonos qui allaient même à masquer le mouvement de leurs pieds, l'homme qui montait à l'assaut de la passerelle était un homme de bonne carrure dont les bras musclés auraient fait concurrence à ceux d'un demi orque. *

*" Bonjour Capitaine Svenson, le navire est t'il bientot prêt ? N'oubliez pas que vous avez moins de trois années pour le terminer et le rendre fonctionnel."
" Bonjour Docteur Tesshu, le navire est loin d'être prêt pour un si long voyage, il sent encore le pin et toute la coque n'a pas encore été enduite de gomme pour la rendre plus résistante aux attaques des crustacés à long terme. Comme vous pouvez le constatez nous sommes encore en cale sèche et ne pourrons pas prendre la mer de si tôt." *
*Le médecin secoua la tête, son départ était prévu pour dans trois années, mais le coût du navire exigeait qu'il soit présent presque chaque jour pour montrer son interet à ce que tout avance le plus rapidement possible. Il avait dépensé plus de 12.000 pièces pour ce navire, alors que l'achat d'un navire d'occasion aurait pu lui couter deux fois moins mais ce n'était pas son style et tout le monde semblait s'en rendre compte. Alors que Zao allait quitter le navire pour reprendre sa monture un menuisier s'en vint à lui en courant, l'homme d'une quarantaine d'années était rouge de sueur et il émanait de lui une odeur aigre qui devait éloigner les parasites de sa personne, il s'adressa au docteur. *

*" Monsieur.. Docteur Tesshu je me demandais.. quel nom avez vous choisi pour ce navire parce que ca porte malheur de ne pas donner de nom à un navire vous savez."
" Hé bien, je pensais le laisser sans aucun nom mais puisque vous y voyez un problème je pense que le nom le plus adapté à son usage serait peut être... " Le pourfendeur d'écume " .. oui cela me plait assez et cela semble bien sonner pour un navire battant pavillon systérien je me vois mal le nommer " Trois loups, deux tigres et six dragons." cela ferait un peu trop... trop T'sen !? Prenez contact avec un prêtre de l'ordre afin de faire sanctifier ce vaisseau." *
*Ca porte malheur, comme si on avait besoin en plus de remarques négatives avant de mettre un bateau à la mer, l'on ne comptait plus le nombre de navires qui avaient touchés le fond, sabordé par des pirates, détruits par des dragons de mer à la saison des amours, coulés par les tempêtes et ce petit être puant lui rappellait de mauvais souvenirs, il n'avait jamais aimé la mer, il détestait même cette chose mouvante qui se déroulait sous ses pieds, abîmes recouvertes d'eau comme on tapisse un piège de feuilles pour le rendre invisible. Il détestait la mer, source d'abandon, de mort et d'oubli... *

Il reprit la route de la ville, passant par le quartier portuaire puis pris un détour vers l'atelier de madame noirépine, couturière de renom, quelques instants plus tard, sortant du batiment avec un air satisfait il s'arreta pour regarder la ville entière qui s'étendait devant lui. Les mots murmurés, ne dépassèrent presque pas ses lèvres figées en un sourire et furent emportés par une bourrasque de vent qui fit claquer son kimono. *
" Systéria, berceau d'un monde libre. Tout le monde y trouve sa place."*


Post by Yuri Minh Yu, AdC - February 5, 2009 at 5:19 AM

"La mer... Aussi douce que dévastatrice. Une mère sans merci, sans remords. Elle prend comme elle donne."

Elle était assise sur le bord d'une fenêtre de son manoir. Les volets étaient grands ouverts et la nuit était claire. La lune envoyait ses francs rayons sur chaque créature qui osait se présenter à elle. Le kimono de parade rose était un peu ouvert, rien d'obscène, non, juste installé de façon décontractée. Une épaule à l'air, pour sentir la caresse de la brise. Son teint avait presqu'une couleur normale sous le hâlo bleuté de l'astre nocturne. La soirée était douce, fraîche et bonne. Les tissus éthérés de sa tenue aimaient à se déplacer un peu au ralenti alors que l'air se déplaçait à l'intérieur du manoir et allait faire tourner les pages d'un petit livre abandonné plus loin. Yuri gardait sa coupe de vin près d'elle. Aucune envie de boire, seulement d'écouter, de sentir, de deviner Systéria une fois de plus. L'alchimiste se sentait maîtresse de sa ville pendant ces moments de solitude. Parfaits bonheur brusqués par rien au monde, si ce n'est que le pas des passants dans la rue, un étage au dessous.

La lune souriait. Sans doutes s'admirait-elle dans les reflets que l'océan fabriquait pour la charmer. Ne dit-on pas, après tout, que chez la femme domine cet instinct de beauté, de séduction. Les nuages brossaient leurs fumée lustrée sous le tendre baiser qu'offrait le regard de la dame Minh Yu sous son passage. Il fallait déjà se préparer. D'ici trois ans, il fallait partir. Trop de choses demandaient à être faites d'ici ce moment. Trois ans, c'est si peu... si peu. Comme les cheveux d'Elrog qui s'échappaient de son crâne peu avant sa tragique disparition, les jours, les heures, les minutes... les secondes s'écoulaient. Et Yuri n'y pouvait rien. Les lettres provenant du domaine traînaient un peu négligemment sous son oreiller. Les nouvelles n'étaient pas bonnes.

Zao avait averti qu'il ferait préparer un bateau, lui aussi avait des raisons de retourner à l'Archipel. Il fallait voir comment se déroulerait le tout. La femme prit une gorgée de son vin, rouge. Dans son élan, alors qu'elle quittait ce moment de parfaite sérénité, elle releva le tissus qui avait négligemment dénudé sa frêle épaule. Trop de chimères dans l'esprit, elle descendait du rebord de sa fenêtre lorsqu'un bruit de pas lourds s'annonça à l'orée du manoir Trenor. Étais-ce...?


Post by Brehan de Nogar, OdS - February 5, 2009 at 7:39 AM

Un bruit de pas lourds s'annonça à l'orée du manoir Trenor. Une cadence de pas qui semblait de plus en plus familière pour la propriétaire du manoir. Elle pu remarquer que Brehan de Nogar n’était pas seul, car autre pas, plus léger, se joignait au sien.

Foulant fermement le sol de la citée, portant son imposante armure qui avait déjà reluit davantage, aux côtés de son protégé. L’Inquisiteur et le Templier semblaient avoir menés quelques affrontements au cours de cette nuit- nuit qui n'avait sans doute pas été aussi douce là d'où ils semblaient revenir. Élevant son regard clair et mystérieux en direction du manoir Trenor, bien que discrètement, afin de ne pas attirer l’attention déjà éveillée de son élève, c’est alors qu'un interpellation se fit entendre par les deux fervents de Thaar:

« Pss-st! Par ici. »

Provint une voix féminine familière qui brisa le silence. C’est alors qu’ils l’aperçurent, radieuse, assise sur le bord de la fenêtre, alors qu'elle leur faisait un geste de main. Elle les invita à se diriger vers la porte. L’Inquisiteur vint détailler l’expression de Galius, qui adressait un petit sourire amusé vers son maître. Sous les yeux clairs et un peu plissés de Brehan, le Templier repris son sérieux aussitôt, l'air exemplaire.

-Ne faisons pas attendre dame Minh Yu, elle semble vouloir s’entretenir avec nous. Et peut-être pourra-t-elle répondre à quelques unes de vos interrogations.

Brehan de Nogar laissa son élève prendre l’avant, vers la porte du manoir Trenor, le tout en silence.


Post by Acturus Polymaro, Mort - February 5, 2009 at 8:23 AM

Les deux hommes attendirent un bref moment. On n’entendait aucunement le bruit des pas de la demi-elfe lorsqu’elle traversait la pièce pour venir leur ouvrir. Le jeune templier entra le premier, suivit de son maître. Ses cheveux dépeignés, une échimause sur le coin droit de sa tête, et quelques tâches de boue sur son amure laissaient croire sans aucun doute que les deux hommes avaient fait leur devoir de paladin. Néanmoins, Galius semblait un peu plus mal en point que son maître. Sa fougue lui avait-il joué encore un mauvais tour durant le combat?

Malgré tout, le protégé de l’Inquisiteur était fier et ses blessures mineures étaient la preuve la plus concrète qu’il n’avait pas peur du danger et de son chemin. En fait, les deux hommes, dans le manoir, faisaient rayonner la splendeur de l’Ordre.

Son regard sérieux mais moins lourd que celui de son maître, parcourait rapidement l’ensemble de la pièce pour découvrir les petites choses de l’habitation de Dame Minh Yu. C’était la première fois qu’il entrait dans sa demeure. Il regarda son maître qui, lui étrangement, semblait familier avec l’endroit. Galius haussa subtilement le sourcil droit ayant graduellement de moins en moins de doutes sur la chose…

Son maître, s’assis le premier à la table à manger qui servait temporairement de salon pour l’occasion une fois que la demi-elfe invitèrent les deux hommes à prendre place. Le jeune paladin, lui, regardait encore un moment l’endroit qu’il trouvait de bon goût et charmant mais peut-être un peu trop luxueux. Il rejoint son maître peu de temps à près prenant la chaise face à lui. Il le regarda un moment ne pouvant s’empêché d’esquisser un léger sourire amuser lorsqu’elle retourna dans la cuisine pour préparer un breuvage aux deux hommes. Son maître, de son regard toujours aussi imposant lui fit comprendre que ce n’était pas le moment. Il n’en fallait pas plus pour son jeune protéger pour qu’il obtempère, car il ne voulait tout de même pas embarrasser l’homme en qui il a la plus grande admiration.

Le plancher craqua à peine sous son léger poids lorsque la demi-elfe noire rejoint les deux hommes assis à la table. Face à elle, Galius quitta rapidement le regard de son maître l’avertissant qu’elle approchait. Les deux hommes inclinèrent simultanément la tête pour la remercier de son attention. Galius garda une attention particulière sur son maître, comme s’il cherchait à trouver une faille pour confirmer davantage ce qu’il pouvait penser. Il ne pouvait que se rebuté sur un immense rocher. Son maître était avait le parfait contrôle. Son doute allait devoir encore planer dans son esprit.

Le paladin interrompit sa courte réflexion en le regardant de sa lourdeur habituelle pour lui signifier qu’il avait l’attention de l’alchimiste. Elle aussi d’ailleurs, elle posait son regard sombre et profond sur le jeune homme. Un lourd regard et un autre sombre… Galius avait-il intérêt à être parfait dans sa manière d’agir?

Dame Minh Yu, si je puis me le permettre, j’aimerais connaître les avancés au sujet du somnifère?

Un simple phrase, direct et efficace. Il espérait que cela allait plaire à l’alchimiste.


Post by Feu Zaō Minh Yu, AdM. - February 5, 2009 at 11:59 AM

*La question de Galius venait d'être posée lorsque la clé tourna dans la serrure du manoir Trenor, laissant entrer la lumière lunaire, une forme s'avanca dans la pièce avec un bruit mélangé de tissu et de cliquetis de bouteilles, l'homme qui s'avancait n'était autre que le médecin Zao Tesshu, d'un regard il balaya l'endroit et s'avanca un peu comme à contre coeur. *

*" Bonsoir, je venais pour les soins du soir mais je vois que vous êtes occupée. J'espère que je ne vous dérange pas, je ne serais pas long, je ne resterais pas si tel est votre souhait mais vos soins sont à faire pour éviter une infection." *
*Le ton était partit d'un murmure pour s'étendre à sa voix habituelle, il déposa ses affaires sur le pas de la porte et se dirigea vers la pièce des bains, passant près des personnes attablées et les saluant d'un regard bien qu'il fusse froid comme le marbre. La pièce était éclairée par plusieurs chandelles qui reflétaient leurs lueurs dans les armures des personnes de l'ordre, les rayons de la lune qui traversaient la fumée de l'encens diffusé dans la pièce formaient des volutes aux mouvements arabesques, le déplacement d'air provoqué par le déplacement de Zao troublèrent ces volutes qui se reformèrent après son passage. *

*" Je vous ai ramené de la bibliotheque un traité sur les soins des brûlures." *
Il sortit de sa besace un livre à la couverture brune qu'il placa dans la bibliotheque, puis regarda les personnes présentes en se massant les poignets, il semblait attendre un mot de la maitresse de maison.


Post by Yuri Minh Yu, AdC - February 5, 2009 at 5:56 PM

"Dame Minh Yu, si je puis me le permettre, j’aimerais connaître les avancés au sujet du somnifère?"

La question était franche, directe, claire et précise. Exactement comme elle les aimait. Dans la profondeur de son ténébreux regard, le jeune templier pu dénoter un certain sentiment d'appréciation. Pourtant, ses lèvres s'étaient à peine étirées, son expression avait si peu bougé, même sa posture digne et droite n'avait en rien changé. La théière de porcelaine beige, peinte de petites branches d'eucalyptus reflétait avec amertume les auréoles dorées de chaque flamme qu'ornait fièrement les chandeliers du manoir. À la fois immense, mais également sobre avec une touche de rusticité. On s'étonnait souvent de découvrir autant de simplicité dans la demeure de cette femme qui semblait, à priori, bien soucieuse du détail. Lorsque la question fut lancée, la maîtresse des lieux s'activait à poser le délicat pot à thé, mais au moment où elle ouvrit la bouge pour lui accorder une réponse, un cliquetis se fit entendre en provenance de la porte d'entrée.

Quelqu'un entrait.

Toute action fut suspendue à ce moment. Les trois paires d'yeux s'étaient retournés vers la seule sortie du manoir pour savoir qui à ce moment pouvait bien faire son arrivée. Le docteur Tesshu fut sans doutes aussi surpris que le reste de la masse d'individus, à l'exception, peut-être, de Yuri. Le fil de sa voix, d'abord un peu effacée était témoin de cet étonnement, mais, fidèle à ses habitudes, il reprit rapidement contenance en annonçant le but de sa visite. Bien qu'elle n'expliquait pas la raison pour laquelle il possédait les clefs pour ouvrir les accès à cette richissime demeure qui n'était pas la sienne. Mais aucune question ne lui fut posée à ce moment, les hommes de foi savaient faire preuve de tact, de discrétion. Ou encore le détail ne fut en aucun cas relevé que ce soit de la part de l'un, ou de l'autre.

" Bonsoir, je venais pour les soins du soir mais je vois que vous êtes occupée. J'espère que je ne vous dérange pas, je ne serais pas long, je ne resterais pas si tel est votre souhait mais vos soins sont à faire pour éviter une infection."

Les déplacements du médecin laissèrent un peu bredouille ce qui fut d'abord entrepris. Mais du moment qu'il se dirigea vers la salle des bains, pour se préparer à préparer les soins de Yuri, elle entreprit de remplir une quatrième tasse de thé. Puisque la théière siégeait encore entre ses délicates mains tatouées. La vapeur fuyante des tasses venait mêler ses effluves fantômatiques aux arabesque que venait de briser l'employé de Sainte-Élisa sur son passage. L'alchimiste, elle, prit soin d'essuyer la dernière goutte au bec du contenant à thé, pour le poser enfin, sur la petite table de l'immense vestibule d'entrée où tous étaient installés.

" Je vous ai ramené de la bibliotheque un traité sur les soins des brûlures."

Alors que Zao posait le livre brun dans la bibliothèque, la demi elfe noire le remercia du regard, ainsi que d'un délicat mouvement de la tête. Prenant un moment pour ensuite se retourner vers ses deux précédents invités elle leur demanda avec grande douceur...

"M'excuserez-vous un moment, le temps de recevoir les soins nécessaires à ma guérison? Je répondrai à toutes vos questions ensuite."

Sur cette seule note, elle ouvrit la porte menant à la salle des bains. Démontrant alors à l'Inquisiteur qu'elle se pliait à la faveur qu'il ne lui avait demandé...


Post by Feu Zaō Minh Yu, AdM. - February 5, 2009 at 6:32 PM

Ce ne fut qu'une dizaine de minutes plus tard qu'ils ressortirent de la salle des bains du manoir, l'odeur d'eucalyptus que le médecin emportait avec lui se faisait plus présente presque à concurrence de celle de l'encens. Suivant la maitresse du lieu, se frottant les mains avec un tissu de coton, il traversa une fois encore les rayons lunaires dans lequels les membres de l'ordre attendaient.Comme le manoir semblait vide, pour ceux qui avaient connu l'endroit remplit de monde, de pas, de rires enfantins, c'en était épuisant, même le bruit de ses pas résonnaient avec un écho dans une pièce si calme, rien ne pouvait se faire entendre mis à part la respiration des invités.

Alors qu'il allait reprendre le chemin de la porte d'entrée, il remarque la tasse de thé posée devant la chaise vide et d'un regard attendit l'approbation de sa supérieure hiérarchique qu'il reçu sous la forme d'un hochement de tête. Seulement alors, avec calme il pris place parmis les personnes présentes et les salua.

*" Je suis Zao Tesshu, médecin de St Elisa, vous savez certainement pourquoi je suis la. Si ma tasse de thé terminée je ne vous suis plus d'aucune utilité, je ne vous imposerais pas plus ma présence." *
La présentation était nette et sans ambages. Il était impoli sur l'archipel de prendre place à une table ou l'on était convié sans s'être présenté à tous qu'ils soient connus ou pas, il retira ensuite sa toque ainsi que ses gants et les placa à ses cotés, laissant entrevoir des mains robustes aux ongles manucurés qu'il croisa, détaillant les personnes de l'ordre dont les actions passées était à l'origine de sa visite.

Ensuite seulement il hocha la tête vers Yuri en guise de remerciement de l'avoir invité à sa table avant de porter la tasse de thé à ses lèvres, la vapeur du thé heurtant son visage ou un rapide sourire discret vint fleurir, le souvenir de cette saveur de T'sen en était t'elle la cause ? Il se fit ensuite silencieux, écarté du rythme des conversations qui reprenaient, posant ses yeux bruns sur l'un ou l'autre lorsqu'ils prenaient la parole.


Post by Brehan de Nogar, OdS - February 6, 2009 at 2:27 AM

Le regard de l’Inquisiteur s’était levé sur cet inconnu, alors qu’il venait de rentrer au sein du manoir. Bien qu’il fut un peu surpris, de le voir arriver de la sorte, il n’en laissa rien paraître. De ses yeux clairs, il le détalla suite à un geste de tête léger et courtois.

-Bonsoir, je venais pour les soins du soir mais je vois que vous êtes occupée. J'espère que je ne vous dérange pas, je ne serais pas long, je ne resterais pas si tel est votre souhait mais vos soins sont à faire pour éviter une infection.

Bien que son expression faciale n’était pas rude, Brehan sembla s’adoucir légèrement suite à ces paroles. Subtilement, il dirigea un bref regard vers la propriétaire du manoir. Si elle avait croisé son attention, elle aurait sûrement pu remarquer un air qui démontrait de la satisfaction.

-M'excuserez-vous un moment, le temps de recevoir les soins nécessaires à ma guérison? Je répondrai à toutes vos questions ensuite.

Avec humilité, le paladin acquiesça puis incline la tête légèrement vers la dame Minh Yu. Elle disparu dans la salle de bain, accompagnée du médecin. Pendant ce temps, il avait eu de brefs échanges avec son protégé, mais il n’avait toujours pas touché à sa tasse de thé. Les deux fervants de la lumière levèrent attention vers la porte qui grinça légèrement lorsqu’ils en sortirent, le maître et son élève cessèrent de parler, pendant que les deux se dirigeaient vers eux. Brehan sembla détailler Yuri pendant un court moment, comme s'il voulait voir si elle allait bien. Ses yeux clairs se portèrent sur Zao une fois qu'il fut près de la table.

-Je suis Zao Tesshu, médecin de St Elisa, vous savez certainement pourquoi je suis la. Si ma tasse de thé terminée je ne vous suis plus d'aucune utilité, je ne vous imposerais pas plus ma présence.

Il inclina la tête fermement en direction de Zao, suite à la présentation, puis il pris parole clairement, en dégageant une certaine prestance naturelle :

-Je suis enchanté de faire votre connaissance médecin Tesshu. Je souligne votre dévotion, Sainte-Elisa à de la chance de vous avoir. Je suis Brehan de Nogar pour ma part, et voici mon élève, le Templier Galius Thormir.

Son attention vient balayer les trois visages à tour de rôle, alors qu’il laissa planer un petit silence. Une fois que Zao pris une gorgée du thé, le paladin vint siroter le sien, qu'il n'avait toujours pas touché auparavant. Il les attendait sûrement...


Post by Acturus Polymaro, Mort - February 6, 2009 at 9:29 AM

Quant à lui, Galius, avait déjà entamé sa tasse de thé bien avant tout le monde, car cette boisson était son péché mignon. Peut-être que la demi-elfe drow le savait-elle? Néanmoins, le protégé de l’Inquisiteur salua le médecin Zao à la table d’un simple mouvement de la tête en levant légèrement sa tasse.
Pour sa part, il resta silencieux, car le sujet qu’il voulait aborder n’était pas nécessairement d’intérêt public. Gardant le silence, il se permit de regarder tour à tour Dame Minh Yu, le Médecin Zao et son maitre Brehan de Nogar. Attendant que quelqu’un débute une conversation. Sur cela, il rempli à nouveau sa tasse qui venait tout juste de terminée.


Post by Yuri Minh Yu, AdC - February 6, 2009 at 5:03 PM

Les soins que lui avait prodigué le médecin Tesshu lui était bénéfique. On pouvait le constater à sa démarche qui était déjà beaucoup moins raide. Zao avait passé la porte le premier, prêt à repartir du manoir, lorsque son regard s'était accroché à la tasse de thé qui lui avait été précédemment servie, il s'était arrêté pour la regarder. Un simple geste de tête, doux et calme, l'avait invité à prendre place à la petite table. Alors que lentement, selon les politesses, il se présentait au reste des invités, Yuri, elle, se préparait à reprendre place là où précédemment, elle avait élu domicile. L'idée de s'asseoir l'agaçait un peu, mettre une pression sur sa brûlure ne lui faisait pas toujours un grand plaisir. Mais telle était sa peine, telle était sa sentence. Les volutes de vapeur montaient comme des dragons t'Sen en dansant dans les airs, allant s'emmêler amoureusement aux serpents des airs que faisaient les remontées arabesques de la fumée d'encens. Les rayons de lune qui transperçaient l'opalescente danse des deux types de nuages laissaient sur eux une empreinte bleutée, rendant à l'atmosphère de la pièce une apparence magique.

-Je suis enchanté de faire votre connaissance médecin Tesshu. Je souligne votre dévotion, Sainte-Elisa à de la chance de vous avoir. Je suis Brehan de Nogar pour ma part, et voici mon élève, le Templier Galius Thormir.

La seconde présentation démarra ce qui pouvait ressembler à une conversation. À l'évocation du nom du templier, la maîtresse des lieux ne pu faire autrement que de détourner le regard vers lui. À sa grande surprise, l'élève de l'Inquisiteur prit l'initiative de remplir à nouveau lui-même sa propre tasse. Ce simple geste aurait pu, à l'archipel, insulter une famille entière. Ce qui d'évidence fut le cas pour l'hôtesse de ces hommes. Sans brusquer monsieur Thormir, elle vint reprendre la théière alors qu'il terminait son geste. Dans son regard, on pouvait sentir que d'une certaine manière, elle le grondait. Le silence venait tout juste de s'installer, et sur eux deux venait se poser la lourdeur des regards des deux autres compagnons de thé. Dans l'idée de ne pas rajouter à cette pesanteur sur les épaules du jeune Templier, Yuri vint glisser quelques paroles plus légères.

"Vous n'espérez pas voler à une dame son rôle de service, monsieur Thormir... Je ne voudrais avoir à vous prêter l'une de mes tenues..."

L'alchimiste offrit alors un spectre de sourire au jeune homme, notant entre autre l'air grave du médecin Tesshu, sans doutes effleuré par l'affront qui avait été commis involontairement et le sourcillement de l'agréable monsieur de Nogar, pour qui elle n'avait laissé voir que des regards courtois jusqu'à présent.


Post by Feu Zaō Minh Yu, AdM. - February 6, 2009 at 5:26 PM

" 不作法な犬 "
Le médecin secoua la tête, les personnes situées à coté de lui purent même entendre une remarque qui ne dépassa pourtant pas ses lèvres, le regard posé sur l'élève du Templier Balgor. Il se redressa un instant, replaçant son kimono correctement, il ne semblait à personne qu'il était mal placé mais le geste était tellement bien effectué qu'il paraissait nécessaire.

" La cérémonie du thé est une chose très codifiée pour nous, ce que vous venez de faire est un peu comme si j'entrais déféquer dans la cathédrale vous comprenez ?"
Le ton calme ajoutait à la gravité de la situation, le vent à l'extérieur semblait même s'être tu pour que le médecin puisse s'exprimer sans combattre le bruit des branchages dans le jardin intérieur de la maison. Portant un regard vers la propriétaire des lieux, il lui sourit brièvement lui prenant la théière des mains.

" 私はあなたに付かないようにあなたからのそれを、 それ要求してもいいです排出していますそれのような を分野との 私の到着のこれらの事を教育したいと思いません。"
*La tirade T'sen était un doux murmure envers elle puis il se redressa se portant à la gauche de l'élève du templier pour lui verser une seconde tasse de thé, celui ci moussa un tant soi peu mais la technique semblait sans faille même pour une personne qui ne la connaissait pas, l'on voyait que l'habitude était présente mais aussi un savoir faire affiné par les années de pratique. une fois le thé servit, il attendit patiemment que la maitresse de maison l'autorise à servir les autres invités, l'ambiance semblait tendue entre les personnes présentes, en tout cas entre le docteur Tesshu et l'élève.*Il vint se rassoir à table non sans avoir ramené la théière dans la salle principale. Manifestement, le thé ne serait plus resservit ce soir, une erreur avait été commise mais ne le serait plus.

" Je disais à madame Minh Yu que je pouvais l'aider au service puisque je suis un de ses employés à son service, je puis aussi faire cette fonction en sa demeure si sa santé l'exige."


Post by Sinriia Mel'Viir - February 6, 2009 at 8:21 PM

Discrètement, une fine main de jais écarta un coin du sombre rideau marine qui servait d'intermède entre la pièce principale et celle du boudoir. Pendant l'ombre d'un instant, une lueur rougeâtre aurait pu être perceptible aux occupants de la pièce voisine si ce n'est qu'elle s'engouffra à nouveau en silence dans les ténèbres de la petite pièce.

Il ne fallut qu'un bref instant pour que le rideau soit finalement écarté de manière plus officielle. En premier lieu par une chaise, puis finalement par sa porteuse qui s'avançait silencieusement dans une démarche féline qui lui est propre jusqu'à la petite table.

La comtesse qui n'arborait qu'un kimono de soie de haute fracture pouvait sembler presque dénudée aux yeux des hommes assis à la table. Demeurant droite dans une posture aristocrate au côté de la demi-elfe maîtresse du domaine, l'elfe noire se présentait sous un tout nouveau visage modeste aux visiteurs. Dégarni de tous ces joyaux et maquillages habituels, elle n'exposait ainsi que sa beauté naturelle qui n'était d'ailleurs pas vraiment à remettre en cause.

Sinriia salua en silence les hommes convenablement, puis elle prit place près Yuri dans des allures qui reflétaient bien la grâce de sa race. D'un geste quelque peu théâtral de la main droite, elle les invita à poursuivre leur discussion sans se préoccuper d'elle puisque visiblement, l'elfe noire semblait se remettre d'un sommeil interrompu...


Post by Acturus Polymaro, Mort - February 7, 2009 at 12:21 AM

Bien qu’il s’était assagit depuis son entrée dans l’Ordre, la fougue du jeune paladin lui faisant prendre encore des risques non calculés. Elle était présente même durant des soirés mondaine en compagnie de personne importante. Mais loin de là de vouloir mal faire. Venant d’un milieu plutôt rural et monastique, il n’avait pas toute la connaissance des protocoles qui prévalaient chez les personnes de la haute société. Se servir le thé soi-même, était coutumier chez lui et s’en était même une marque de politesse.

Remarquant le lourd regard de la demi-elfe noir malgré sa petite taille et celui du médecin lui fit comprendre qu’il venait d’enfreindre une loi non écrite. Galius n’était pas pour autant stupide, il s’avait regarder les gens et il compris tout de suite qu’il n’aurait pas du se servir lui-même…

Vous n'espérez pas voler à une dame son rôle de service, monsieur Thormir... Je ne voudrais avoir à vous prêter l'une de mes tenues...

À ses mots, le protégé de messire Nogar sourit timidement à la propriétaire du manoir. À travers sa timidité, on pouvait peut-être y voir aussi une certaine reconnaissance. À cette réplique, il percevait une certaine tolérance à l’égard de son erreur, comme si elle le pardonnait pour cette fois...

La cérémonie du thé est une chose très codifiée pour nous, ce que vous venez de faire est un peu comme si j'entrais déféquer dans la cathédrale vous comprenez ?

À ces mots par contre, le jeune templier n’avait pas un sourire timide à lui offrir mais plutôt un regard grave. Frôlant le blasphème, il ne pouvait qu’être insulté d’une aussi grande distorsion de la comparaison. Elle ne lui plaisait guère.

Bien sûr…

Répondit-il sèchement. Ce ton voulait peut-être lui faire remarqué que la comparaison était trop audacieuse… Il resta en silence le temps que le médecin vers son thé. Intérieurement, il refoulait un certain mépris envers le médecin qui l’insultait encore plus en lui versant son propre thé au détriment de la plus agréable Dame Minh Yu. Se mordillant l’intérieure de la bouche, il n’en fit pas plus. Effectivement, un certain froid était dans l’air autre que celui de l’atmosphère nocture.

Pendant un certain temps, le jeune templier ne regardait plus personne. Il était plutôt occupé à se concentrer pour ne pas faire déborder ses émotions surtout dans une soirée de la sorte. Sa deuxième tasse de thé semblait plus amère au goût lorsqu’il la porta à sa bouche en espérant que le breuvage évacue son surplus d’émotion négative. Son maître, connaissait se regard de son jeune templier. Il s’avait que quelques chose avait suscité une émotion en Galius, car depuis sa prise en tutelle, de nombreuse fois, il le vu agir ainsi pour contenir ses émotions. Un travail qui était incomplet encore…

Le premier regard qu’il posait, depuis ce bref moment, était sur l’élégante elfe noire Mel’Viir. Il fut légèrement surpris de la voir ainsi. Pas de bijou, pas de maquillage et pas de vêtement de haute couture. La voyant prendre place à la table, il la salua d’un courtois signe de tête. Il ne voulait pas en faire plus… on ne sait jamais peut-être que le médecin serait encore sur son cas… grognait-il à l’intérieur de lui. Mais rien de cela ne paraissait… il avait bien appris de son maître à rester de marbre. Il buvait donc lentement sa tasse de thé, car, visiblement, c’était sa dernière. Quelle mauvaise soirée pour ce jeune templier! D’abord un difficile combat et ensuite une difficile soirée.

L’idée de quitter cette scène lui trottait en tête pendant un moment jusqu’à ce que quelqu’un brise à nouveau le court silence…


Post by Brehan de Nogar, OdS - February 7, 2009 at 2:43 AM

Ce regard de l’alchimiste l’avait sans doute quelque peu surpris, laissant le paladin sur un sourcillement très léger, pendant l’ombre d’une seconde. Ses yeux clairs semblaient tenter de ne laisser échapper aucun détail, comme à son habitude.

-La cérémonie du thé est une chose très codifiée pour nous, ce que vous venez de faire est un peu comme si j'entrais déféquer dans la cathédrale vous comprenez ?

Malgré les propos qui auraient enflammer le tempérament de plusieurs ou peut-être avait-il seulement une excellente maîtrise de lui-même, aucune frustration ne paru en sa personne. C’est d’un ton clair et posé que l’Inquisiteur pris parole, suite a avoir jeté un bref regard à Galius.

-Veuillez pardonner mon élève. Loin de lui est la volonté de vous offusquer de quelconque façon, les coutumes et les traditions T’sen lui sont simplement inconnu.

Son attention passa de Yuri à Zao, à tour de rôle. Mais son regard s’intensifia pendant un très court moment, vers Zao, comme s’il signifiait que le message avait bien passé.

-Je disais à madame Minh Yu que je pouvais l'aider au service puisque je suis un de ses employés à son service, je puis aussi faire cette fonction en sa demeure si sa santé l'exige.

Il inclina la tête légèrement, par courtoisie. Mais l’atmosphère semblait aussi lourd, autour des quatre personnes alors que chaque seconde semblait s’étirer. C’est alors que Sinriia arriva et vint prendre place aux côtés de Yuri. L’Inquisiteur la salua d’un geste de tête avec respect appuyé.

-Comtesse Mel’Viir, mes salutations.

Son expression faciale demeurait de marbre, indéchiffrable, même pour propre élève. Demeurant assis toujours aussi droitement, l’Inquisiteur n’avait perdu de sa sérénité malgré tout. Son attention se porta un très court moment sur la propriétaire de l’endroit, comme si il cherchait à voir si elle avait besoin de repos.


Post by Feu Zaō Minh Yu, AdM. - February 7, 2009 at 12:02 PM

Dans un froissement de tissu soyeux, le médecin se leva pour laisser place à la comtesse, portant ses pas cachés par un hakama vers le boudoir d'où elle provenait pour en revenir avec une tasse et la fameuse théière. une fois encore, il fit le service avant de déposer l'objet du délit devant Galius. Son regard passa sur celui de braise de la comtesse puis il se décida à aller chercher une chaise pour s'installer à coté de la maitresse de maison.

" Chez moi l'on dit : " 私をいつ犠牲にしたかそれら が持っていた表面はこ こにあります" ce qui signifie c'est avec respect que l'on aborde les croyances et coutume des autres, c'est avec respect qu'on les accepte lorsque qu'elles nous semblent même dérisoires, C'est un proverbe de mon pays qui tends à s'ouvrir aux autres coutumes que celles de sa famille ou de son clan mais puisque nous sommes dans les traditions les coutumes et les mythes, parlez moi un peu des vertus, je n'ai pas bien compris le sens de celles ci lors de mon arrivée de l'archipel et peu de monde ont pu m'aiguiller correctement. Dites m'en plus..."

*Zao replaça ses cheveux noués en tresse dans son dos, portant son regard sur l'élève du paladin. Le moment était lourd, depuis plusieurs minutes dans la salle de réception du manoir trénor plus personne ne disait mot comme figé dans le sacrilège qui avait été commis mais qui n'était peu être pas l'unique cause.*Les mains de l'homme entourèrent la tasse, la couvrant comme on protège un début de feu de camp pour éviter au vent de le souffler alors qu'il vient de naître. Jamais pendant ce temps il ne regarda d'autres personnes que le paladin et son élève, le regard fixé sur les traits de ceux ci. Ses derniers mots furent prononcés, murmurés presque pour lui même mais tout le monde entendit ceci dans la pièce, pas besoin de parler vraiment fort quand le silence à envahit une pièce.

Une brise légère souffla dans le jardin intérieur, provoquant le bruissement des feuilles de bambous...


Post by Acturus Polymaro, Mort - February 7, 2009 at 12:48 PM

Si ma tasse de thé terminée je ne vous suis plus d'aucune utilité, je ne vous imposerais pas plus ma présence.

Cette phrase provenant de la bouche du médecin Zao résonnait de plus en plus dans l’esprit du jeune élève et c’est pour cela qu’il regardait la tasse de celui-ci avec attention. Dès qu’il l’aura terminé, il ne se gênera pas pour le cité. Un très léger sourire s’esquissa sur ton visage à peine perceptible et à la limite de la sournoiserie.

je n'ai pas bien compris le sens de celles ci lors de mon arrivée de l'archipel et peu de monde ont pu m'aiguiller correctement. Dites m'en plus...

Voyant que le regard du médecin était dirigé vers lui, il en concluait également que cette question, au premier abord d’ordre générale, lui était adressée. Avant de répondre, il se permit de prendre une lente gorgée de son thé comme pour faire patienter volontairement le médecin. La déposant sur la table, toujours dans cette lenteur volontaire, il brisa la légère mélodie du bruissement des feuilles de bamboo.

L’élève de l’Inquisiteur avait fait ses devoirs depuis bien longtemps on dirait. Sur ce point, il était plus solide que l’armure de son maître contrairement aux préséances de la famille Tsen. Former au monastère, on lui avait montré à démontrer les idées de façon, clair, précise, efficace et directe. Il taillait au couteau sa démonstration et ses explications sans toutefois dénué de nuance dans ceux-ci. Il conclu rapide son exposé qui prit quelque minutes par une récapitulation parfaite bien agencé. De tout évidence, le jeune élève savait de quoi il parlait. Mais… tout cela était de la théorie et son maître savait qu’il avait encore beaucoup à apprendre sur le concret. Néanmoins, il devait être satisfait de cette explication claire.

Tout au long de son explication, il regardait régulièrement, mais subtilement la tasse de thé du médecin. Le moment venu, il passera à l’attaque. Sa fougue était-elle encore en train de lui jouer un mauvais tour?

Une gorge de tasse vint mettre fin à sa contribution. Il n’avait rien à ajouter. Il regarda tour à tour les autres personnes présentes cherchant légèrement du regard qui enchaînera…


Post by Feu Zaō Minh Yu, AdM. - February 7, 2009 at 2:27 PM

Pendant tout le temps de son discours, le médecin avait joué avec sa coupe, la faisant tourner entre ses mains manucurées et aux ongles impeccables. De temps en temps il hocha la tête en guise de bonne compréhension de l'histoire mais il attendit la fin de l'exposé pour reprendre la parole.

" Vous connaissez votre sujet, c'est agréable à entendre et je comprends que beaucoup de gens comme vous sont amenés dans la lumière de Thaar avec de tels discours. Loin de moi l'idée de vous faire un affront savez vous, juste améliorer ma compréhension des valeurs, si maintenant je prends un exemple, dites moi en quoi la punition d'une personne ayant subit le pire des affronts, peut être même sous la menace, est t'il de la marquer au fer rouge? Vous qui mettez en place la compassion comme l'une des vertus principales ? N'est ce pas un peu.. une confrontation de la compassion et de la justice pour vous ? "

*Son regard passe de Brehan à Galius, ne sachant qui du maître ou de l'élève répondrait à sa question, puis il se fixa sur le paladin avant de porter une fois encore la tasse de thé vert à ses lèvres, la déposant à demi vide sur la table de cerisier laqué. Il se repoussa au fond de sa chaise, plissant les yeux déja presque rendu invisibles par son origine T'sen, replacant son foulard doucement tout en fixant son vis à vis, puis attendant une explication de la part de celui à qui s'adressait la question, se mit à se masser les poignets dans des mouvements circulaires. La lumière lunaire se cacha un instant derrière des nuages noirs, rendant presque la scène irréelle, ce ne fut que lorsque qu'ils furent passés que l'on se rendait compte de la réalité de l'endroit rendu presque magique par tous les artifices de la nature. *


Post by Yuri Minh Yu, AdC - February 7, 2009 at 5:31 PM

Le regard ténébreux s'était dirigé vers le médecin alors qu'il attaquait directement les deux thaariens. Elle avait gardé le silence sous leurs nombreux débats. Préférant ainsi garder son statut de femme et laisser aux hommes le soin de discuter. Yuri était confortable dans le silence, et nombre de gens attablés lui connaissaient cette "vertue". Mais les pointes devenaient un peu trop agressives et elle cru bon que le moment était venu pour elle d'intervenir.

息子、私の家の下で訪問者、同盟国の前に丁寧常にであるためにそれらを、嫌うかもしれないまたは敵、私はこれらの価値を教えなかったか。

Son ton sifflant s'était alors fait plus sec, comme si une mère réprimandait son enfant qui était dans la bêtise, cependant, pour ne pas gêner le professionnel de la santé, elle se permit de lui dire sa simple phrase dans le langage où tous deux se comprenaient si bien. Son rythme vocal n'était cependant pas injurieux. Au bout de son unique phrase, elle croisa les yeux bruns de Zao, qui se fouillèrent, l'un l'autre, puis de nouveau, un calme fébrile vint s'installer. Rien qui ne puisse être toutefois complètement réconfortant pour le jeune templier. L'alchimiste n'eut pas besoin d'attendre un hochement de tête, seulement dans le regard de son aide-soignant, elle pu conclure sur le sujet. Les paroles n'avaient pas besoin de s'étendre d'avantage à ce sujet.

Dans l'idée de bifurquer du sujet qui devait jusqu'alors avoir posé un grand froid dans la pièce, elle se permit de rediriger la conversation de ses invités vers un sujet tout à fait différent.

"Zao a eu l'amabilité de faire préparer un navire pour notre éventuel voyage vers l'Archipel T'Sen. Pour des raisons médicales, il se joindra à nous lors du voyage."

Son sombre regard était venu caresser le visage de l'Inquisiteur. Rien d'indiscrêt non, ni rien de rude. Les plus familiers pouvaient y dénoter de l'appréciation. Ceci dit, le jeune Galius, si sa colère et son esprit de vengeance ne l'avait pas quitté, n'y aurait vu que du feu.

"La mer des dragons nécessite une navigation complexe, et un vaisseau ordinaire n'arriverait pas à traverser ses flots. Surtout si, comme je le crains, nous tomberons dans les périodes reproductives. Ce sont des temps de voyage dangereux, mais le chant des dragons est alors si magnifique qu'il serait un sacrilège de ne pas profiter de ce moment..."

Le sujet alors lancé, presque tous les invités pourraient en discuter, elle le savait. Pour peu qu'ils ne s'y intéressent. La maîtresse des lieux se permit donc alors d'enrouler ses délicats doigts autour de sa petite tasse, encore fûmante. Dans un plaisir pur, elle plongea la pointe de ses lèvres en coeur dans le sombre liquide que contenait son verre, embuant alors la vision de son visage, comme si elle devenait fantômatique.


Post by Feu Zaō Minh Yu, AdM. - February 7, 2009 at 7:31 PM

*Le médecin hocha la tête en la détaillant puis repris à son tour mais en commun cette fois. *

*" Veuillez m'excuser, j'ai beaucoup de mal à comprendre le fait de donner des blessures volontairement sous couvert d'une croyance. Oublions ma question et passons à autre chose, je suis certain que le temps me permettra de répondre à ceci. Avez vous déjà visité le joyau de l'archipel ?" *

*Il posa son regard sur le foulard de l'ordre de galius et posa ses lèvres une fois encore dans le liquide chaud. La tension accumulée dans la pièce avait disparu d'un coup. *


Post by Brehan de Nogar, OdS - February 7, 2009 at 11:30 PM

-[…]N'est ce pas un peu.. une confrontation de la compassion et de la justice pour vous ?

Sous ces paroles de Zao Tesshu, l’Inquisiteur plongea son regard dans celui du Tsen, avec une certaine ferveur, mais aucune agressivité ne paru. Il semblait simplement tenter de trouver quelque chose de particulier. On raconte souvent que les yeux ne mentent jamais...

C’est alors qu’il semblait sur le point de lui répondre, que la radieuse propriétaire du manoir s’interposa. Bien qu’il ne comprenait rien de cette langue étrangère, son élève aurait sûrement pu reconnaître un ton similaire au sien, lorsqu’il le redressait souvent sur la bonne voie. Pendant ce même moment, les yeux clairs de l’Inquisiteur se posèrent sur Galius Thormir, semblant même bienveillant, comme un père l’aurait fait avec un fils qui semblait trop tendu.

Les paroles de la propriétaire des lieux brisèrent ce silence :

-"Zao a eu l'amabilité de faire préparer un navire pour notre éventuel voyage vers l'Archipel T'Sen. Pour des raisons médicales, il se joindra à nous lors du voyage."

Une si courte phrase, mais qui aurait tant de répercutions alors qu’elle ne pouvait le savoir. L’attention de Brehan était porté maintenant que sur Yuri, il acquiesça humblement, dans un profond silence, mais pendant un court instant il paru un peu préoccupé, du moins, au yeux d'une attention familière.

-La mer des dragons nécessite une navigation complexe, et un vaisseau ordinaire n'arriverait pas à traverser ses flots. Surtout si, comme je le crains, nous tomberons dans les périodes reproductives. Ce sont des temps de voyage dangereux, mais le chant des dragons est alors si magnifique qu'il serait un sacrilège de ne pas profiter de ce moment...

Ce n’est qu’une fois qu’elle eut terminé que l’Inquisiteur porta un regard sur son protégé. Puis s’adressa à toute personne qui était attablée en ce moment, d’une voix calme :

**-Mon élève l’apprend sur le moment, avec plusieurs effets à m’occuper, je n’ai eu le temps de lui en faire part auparavant. **

Il inclina la tête humblement direction de Zao, pour le remercier de sa dévotion envers la propriétaire des lieux. Puis il laissa planer ces paroles en détaillant l’expression faciale du jeune templier avant de poursuivre :

**-Je serai disponible à répondre à toutes vos interrogations, une fois de retour au temple, mon brave élève. **

Ses yeux clairs se reportèrent sur les autres, venant les détailler tour à tour. Il sembla devenir plus serein, quand son attention fut porté sur la demi-elfe noire. Bien qu'il demeura visiblement concentré.

-Le chant des dragons... on m’a raconté plusieurs histoires les concernant lors de tendre enfance. De la façon donc vous faites mention, cela semble aussi magnifique que dans les contes qu'on m'a fait part.

Un léger sourire sembla éclairer brièvement ses lèvres, pendant un court moment il sembla plonger dans ses pensées, certains souvenirs semblaient refaire surface en son esprit.


Post by Acturus Polymaro, Mort - February 8, 2009 at 12:09 AM

Vous qui mettez en place la compassion comme l'une des vertus principales ? N'est ce pas un peu.. une confrontation de la compassion et de la justice pour vous

De quel droit se permet-il de remettre en cause la décision du tribunal ecclésiastique? se dit-il dans son après le dernier mots du médecin

Décidément, le médecin savait comme faire rager intérieurement le jeune élève. Heureusement que la demi-elfe noire pris parole, car le jeune élève et son maître allaient lui aurait répondu avec une certaine promptitude. Il ne fit qu’un léger soupir pour évacuer se surplus d’agressivité voyant qu’elle discutait avec le médecin dans un langue incompréhensible mais sur un ton qu’il avait si souvent entendu. Galius ne pouvait qu’être satisfait dans son for intérieur.

Zao a eu l'amabilité de faire préparer un navire pour notre éventuel voyage vers l'Archipel T'Sen. Pour des raisons médicales, il se joindra à nous lors du voyage.

La curiosité jeune élève était de plein fouet attisé par cette réplique. Il regarda son maître et il pouvait y voir visiblement un air questionné et interrogateur. Au premier geste, le maître hocha la tête à la maîtresse. Cela ne pouvait qu’inclure son maître et Dame Minh Yu dans le « nous ».

La mer des dragons nécessite une navigation complexe, et un vaisseau ordinaire n'arriverait pas à traverser ses flots. Surtout si, comme je le crains, nous tomberons dans les périodes reproductives. Ce sont des temps de voyage dangereux, mais le chant des dragons est alors si magnifique qu'il serait un sacrilège de ne pas profiter de ce moment...

Cette phrase n’eut presque aucune résonance dans son esprit, car il était encore arrêté aux premières paroles de Dame Minh Yu. Lorsque son maître retourna la tête vers lui, il pouvait très bien percevoir que son élève le regardait avec une certaine interrogation mais sans être alarmiste.

Mon élève l’apprend sur le moment, avec plusieurs effets à m’occuper, je n’ai eu le temps de lui en faire part auparavant.

En détaillant l’expression du visage Brehan compris toute de suite que son élève se brulait de lui poser plusieurs questions. Il fut donc sage de lui dire ceci pour l’apaiser un moment :

Je serai disponible à répondre à toutes vos interrogations, une fois de retour au temple, mon brave élève.

**Oui maître **
Dit-il en inclinant simplement la tête et son regard un bref moment. Il pris donc encore une autre gorgé de sa tasse de thé en tentant de répondre par lui-même à ses questions. Mais l’exercice fut très peu fructifiant, car il n’avait trouvé aucune réponse. C’était toute une surprise cette déclaration. Quant à lui, le doute sur ces deux là, lui, était de moins en moins présent…

Il écouta donc la conversation entre eux en silence pour tenter de déniché le moindre indice qui pourrait calmé sa curiosité et ses brûlantes questions. Il tenta d’éteindre se feu en prenant sa dernière gorgé de sa tasse de thé. Déjà terminé… le supplice sera alors plus éprouvant… Plus rien pour contenir sa curiosité, ll ne pouvait pas attendre d'être rendu au temple. Jeune et fougeux, il le restait malgré ses grandes amélioration faisant de lui un templier maintenant.

Je vous pris sincèrement de pardonner ma curiosité, mais puis-je vous demander quel est le but de ce voyage, demanda-t-il, en regardant les trois concernés rapidement.

Après sa question, il prit sa tasse par automatisme, mais il du la déposer avec une certaine déception se rappelant qu’elle était vide maintenant…


Post by Yuri Minh Yu, AdC - February 9, 2009 at 5:09 AM

"Le chant des dragons... on m’a raconté plusieurs histoires les concernant lors de tendre enfance. De la façon donc vous faites mention, cela semble aussi magnifique que dans les contes qu'on m'a fait part."

Ce sourire et cet air rêveur qu'avait alors revêtu l'inquisiteur lui redonnait l'air qu'il avait sans doute eu lors de sa tendre enfance. Cette essence qu'on ne perd jamais complètement et qui nous rappelle, au delà de nos fonctions, qui nous sommes. Il l'avait regardée, juste avant. Leurs regards s'étaient croisés. Une simple fraction de seconde, rien de plus. C'était suffisant, ils se comprenaient très bien. Peut-être avaient-ils en commun plus de choses qu'on ne le souhaitait. Yuri se prit à sourire également, à ce moment.

"Je vous pris sincèrement de pardonner ma curiosité, mais puis-je vous demander quel est le but de ce voyage."

Le templier Thormir avait mis fin d'un coup vif les souvenirs qui semblaient planer sur chaque individu présents, à l'exception de lui-même. L'évocation des dragons d'eau ramenait à tous, Yuri, Zao et Sinriia de bons ou de mauvais souvenirs. Leurs nombreux voyages entre l'archipel T'Sen et celui de Systéria avaient laissé de profondes marques dans l'esprit de ces individus, et chacun d'eux avait sûrement une histoire, anecdote ou encore un récital à partager sur le sujet. Cependant, le souhaitaient-ils vraiment. Brehan, lui, retrouvait une partie perdue de son enfance dans le simple effleurement du mot "dragons des mers".

"Monsieur Thormir, ce voyage a pour chacun de nous, sûrement une signification différente. Votre question devrait être un peu plus précise. Ou bien, si vous sentez qu'elle pourrait gêner l'un d'entre nous, attendre le moment idéal pour vous en inquiéter. Ceci dit, je puis aisément vous répondre, si c'est bien de ma personne dont vous vous inquiétez."

Son regard ténébreux était à ce moment plongé dans celui un peu plus clair du vigile, s'assurant que le message se rendait bien à l'esprit du demandeur.


Post by Acturus Polymaro, Mort - February 9, 2009 at 6:08 AM

Le jeune templier n’avait pas conscience dans laquelle les quatre autres personnes baignaient. Il était plutôt préoccupé à trouver des réponses.

Monsieur Thormir, ce voyage a pour chacun de nous, sûrement une signification différente. Votre question devrait être un peu plus précise. Ou bien, si vous sentez qu'elle pourrait gêner l'un d'entre nous, attendre le moment idéal pour vous en inquiéter. Ceci dit, je puis aisément vous répondre, si c'est bien de ma personne dont vous vous inquiétez.

Quel drôle de réponses. Il fut pris un court silence, car ce n’est pas à cette répondre qu’il s’attendait. Comme auparavant, il avait employé une question, claire, précise, directe et efficace. Légèrement pris de cours, il tenta de reformuler sa question avec une certaine maladresse.

Et bien… pour clarifier le tout, comme vous le demander, il ne s’agit de pas d’inquiétude mais de curiosité comme je vous l’ai dit.

À cette phrase, il se permit de faire un petit sourire taquin à la maîtresse des lieux sans que cela soit déplacé. Et il repris rapidement

Enfin, j’aurais aimé savoir simplement ce que vous comptez faire aussi loin de Systéria, mais si cela vous importe, je comprendrai très bien que vous ne vouliez pas me répondre.

Dit-il en regardant la maîtresse et son maître à la fois.


Post by Feu Zaō Minh Yu, AdM. - February 9, 2009 at 3:50 PM

*Le médecin termina sa tasse, le regard fixé sur Galius, déposant le récipient sur la table laquée. *

*" Pourquoi ne demandez vous pas à votre maître ce que lui compte faire, pourquoi donc poser la question à madame Minh Yu ? Je serais moins agréable dans ma réponse, votre question sonne comme une obligation de réponse a laquelle vous jouez le role d'inquisiteur. Pour ne pas offenser notre hôte je me permettrais de répondre à votre question mais si vous l'aviez posée en dehors de cette maison, vous vous seriez heurté à mon silence et à un regard lourd de reproche. La raison de mon départ et de l'affretement d'un navire est pour ma part la volonté d'aller explorer un pan de la médecine qui n'a pas encore étée développée sur cette terre, Mon archipel possède plusieurs joyaux en terme de science et pour le bien de cette cité, je me ferais l'ambassadeur de ce savoir." *
*Il cligna des yeux et pencha la tête à son correspondant, indiquant qu'il avait dit tout ce qu'il avait à dire. Se redressant un peu, il refit le service du thé, remplissant moins qu'il n'aurait du la tasse de Galius, mis à part cela, tout le service était sans faille. *


Post by Acturus Polymaro, Mort - February 9, 2009 at 8:20 PM

La guerre était-elle maintenant ouverte? Bien que la réponse du médecin lui était satisfaisante, il était cependant irrité de la mise en contexte de celle-ci. Il n’était pas question que quelqu’un d’autre prenne sa défense.

En fait, était-ce un coup mûrement réfléchi ou bien sous l’impulsion du moment?

Monsieur Zao, je tiens en aucun cas l’obligation de me répondre et c’est pour cette raison que je l’ai mentionné à la fin de ma question. En deuxième lieu, Dame Minh Yu avait dit que pour chaque personne la raison du voyage était différente. Si je ne m’abuse, elle a déjà mentionné votre adhésion à celui-ci pour une raison médicale.

Vous comprendrez alors, enfin je l’aurais espéré, que la question n’était pas réellement adressée à votre personne.

Le jeune templier allait-il poussé l’audace plus loin encore? Il regarda la tasse de thé du médecin maintenant pleine lorsqu’il rempli la sienne ce qui était doublement insultant à son égard…

J’ose croire, messire Zao, que vous ne voulez pas imposé votre présence ici en vous versant une seconde tasse de thé. Cela sera incohérent avec le prétexte de nous joindre à table.

La guerre était effectivement ouverte. Galius en avait assez de son attitude méprisante à son égard. Il ne se gêna pas pour le regarder froidement comme un morceau de vitre laissé sur la neige. Sa fougue et son insouciance allait peut-être lui coûté l’approbation des autres invités, mais il aura au moins fait savoir qu’il n’était pas aussi docile que l’on pourrait penser en faisant aucune réplique…


Post by Feu Zaō Minh Yu, AdM. - February 9, 2009 at 8:25 PM

Le médecin sourit à la remarque, un sourire froid et empreint d'un calme que l'on ne rencontre que sur les visages qui ornent les sépultures ou sur le visage d'un chirurgien à l'oeuvre. Déposant la théière au centre de la table, saluant les différentes personnes de la maison, il quitta la pièce en remerciant dame Minh Yu pour son hospitalité et lui souhaitant la bonne nuit.

Son pas se fit décroissant et le calme de la nuit repris le dessus sur l'homme, peu à peu, l'odeur d'eucalyptus se fit moins présente dans la pièce. Seul la théière déposée sur la table semblait encore avoir quelque chose à dire, le thé bruissant de chaleur à l'intérieur.


Post by Yuri Minh Yu, AdC - February 9, 2009 at 8:58 PM

Les discutions avaient été relancées. Malgré l'affrontement des regards, Zao avait sû se montrer digne et poli à la table. Emmenant la discution, en laissant établir son point de vue, qui n'était sûrement pas partagé de tous, mais sans plus d'insultes ou d'attaques directes. Yuri avait repris le silence alors que les discutions redémarraient. Elle préférait de loin s'entourer de silence pour écouter l'avis de chacun, les connaître par delà les apparances, selon leurs réactions. Il en était ainsi le rôle d'une femme, à l'Archipel T'Sen. Bien qu'elle présidait la rencontre de toutes ces personnes, aussi différentes soient-elles, il était de son devoir de laisser d'abord la place aux hommes et de les laisser s'entre-mêler aux tergiversations. Étrangement, Sinriia semblait, elle aussi, à ce moment, se plier à cette coutume. Peut-être étais-ce la vie à proximité de la jeune veuve qui assagissait son sang d'elfe noire.

" Pourquoi ne demandez vous pas à votre maître ce que lui compte faire, pourquoi donc poser la question à madame Minh Yu ? Je serais moins agréable dans ma réponse, votre question sonne comme une obligation de réponse a laquelle vous jouez le role d'inquisiteur. Pour ne pas offenser notre hôte je me permettrais de répondre à votre question mais si vous l'aviez posée en dehors de cette maison, vous vous seriez heurté à mon silence et à un regard lourd de reproche. La raison de mon départ et de l'affretement d'un navire est pour ma part la volonté d'aller explorer un pan de la médecine qui n'a pas encore étée développée sur cette terre, Mon archipel possède plusieurs joyaux en terme de science et pour le bien de cette cité, je me ferais l'ambassadeur de ce savoir."

Oui, Zao n'aimait pas les indiscrétions. En travaillant dans le domaine de la médecine, où le secret et la discrétion jouait un rôle primordial dans le bon fonctionnement de leurs fonctions. La réponse pouvait paraître arrogante, mais à son contraire, il se pliait aux exigences strictes de la maîtresse des lieux et offrait à son rival une trève. L'alchimiste était satisfaite de voir que son collègue ralentissait alors ses ardeurs et se montrait alors plus patient envers le jeune Templier.

Monsieur Zao, je tiens en aucun cas l’obligation de me répondre et c’est pour cette raison que je l’ai mentionné à la fin de ma question. En deuxième lieu, Dame Minh Yu avait dit que pour chaque personne la raison du voyage était différente. Si je ne m’abuse, elle a déjà mentionné votre adhésion à celui-ci pour une raison médicale.

Vous comprendrez alors, enfin je l’aurais espéré, que la question n’était pas réellement adressée à votre personne.

Jusqu'ici tout allait bien, et la demi elfe noire se réinstallait confortablement dans son siège. Prenant par le fait même le thé que son subalterne lui avait poliment offert. Fermant les yeux en humant avec plaisir le doux parfum qui en émanait, elle appréciait le moment. La vapeur du breuvage lui embrassait la peau du visage, et allait se mêler à toutes les autres molécules en suspension dans la pièce qui, tôt ou tard s'envolaient vers le ciel, par l'ouverture du jardin intérieur.

Cependant, ce petit moment sacré ne dura que quelques secondes, le temps que le templier Thormir ne réouvre la bouche pour son ultime erreur.

J’ose croire, messire Zao, que vous ne voulez pas imposé votre présence ici en vous versant une seconde tasse de thé. Cela sera incohérent avec le prétexte de nous joindre à table.

Comment?! On pointait la porte à l'un de ses invités? Celui même qui venait, en s'imposant d'avantage de travail pour une faveur qu'elle même s'était promise de respecter, cette faveur qu'elle accordait au maître de cet élève ingrat. Ses yeux s'étaient alors réouverts, une présence plus sombre qu'à son habitude dans le regard. Yuri reposa sa tasse, encore pleine, dans un grand fracas sur la petite table de bois. Faisant ainsi vibrer le breuvage de chaque personne présente. Son regard qui normalement était soit illisible ou bien rempli de patience s'était mû en un visage de marbre, aux traits fermés. Une froideur écailleuse était alors propulsée hors de son être, profondément insultée par les propos qui venaient d'être lancés.

"Sinriia, veuillez accompagner monsieur Thormir à la sortie. Il a eu suffisemment de thé pour ce soir et sa santé n'est pas bonne, il doit désormais prendre congé pour aller se reposer."

Suite à ces deux phrases, la maîtresse des lieux ne daigna plus offrir un seul regard à ce jeune impertinent qui avait bafoué une règle de trop lorsqu'on est invité à la table d'un autre. Sans doutes avait-il tenter de bégayer quelques excuses, mais il n'existait déja plus aux yeux de la femme. Il serait ainsi ignoré, tel un fantôme du passé jusqu'à ce que sa présence ne la gêne plus dans son domicile.


Post by Acturus Polymaro, Mort - February 9, 2009 at 10:25 PM

Le jeune templier était passablement irrité lorsque le médecin lui adressait indirectement autant de mérpis. Sur le coup de l'impulsivité, il dit une phrase qui n'avait pas lieu d'être, mais sous l'emprise de son émotivité, il était simplement aveugle. Comme au combat, sa fougue et son insouciance l'apportait trop souvent dans des situations délicates.

Sinriia, veuillez accompagner monsieur Thormir à la sortie. Il a eu suffisemment de thé pour ce soir et sa santé n'est pas bonne, il doit désormais prendre congé pour aller se reposer

Voyant la réaction de la maîtresse, Galius il compris tout de suite que sa dernière phrase était de trop et que son impulsivité s'était jouer de lui une fois de plus. Il en était désolé, mais son humeur ne laissa absolument pas le temps de faire des excuses. D'ailleurs... son orgueuil ne lui permetta pas cette opportunité. Il regarda tout le monde se liguer contre lui. Il se leva, orgeuilleux, cachant sa véritable pensé.

Vous avez bien raison Dame Minh Yu, j'ai réellement besoin de repos après cette... mauvaise journée, dit-il sans regarder personne en particulier.

Il ajouta avec une certaine émotivité controlée: Il n'est pas nécéssaire que Dame Mel'Viir se lève pour me raccompagne à la sortie. Je le ferai de plein gré. Néanmoins, je vous souhaite une bonne soirée et une bonne nuit. Que Thaar veille sur vous tous...

Il salua chacun des invités par leur nom avant de faire demi-tour promptement et trouver la sortie. Il retenu ses émotions pour ne pas claqué la porte et ainsi manquer encore plus de respect...

Une fois dehors avec une certaine rancoeur vis à vis ce médecin étant certain qu'il était responsable de tout ce mésaventure, il marcha en direction du temple pour aller se recueillir. Il en avait grandement besoin pour trouver la paix avant d'aller fermé l'oeil.

Le lendemain, Galius se rendra vite compte qu'il devra faire des exscuses à l'hôte de cette soirée mais aussi................. au médecin malgré lui.


Post by Sinriia Mel'Viir - February 9, 2009 at 10:35 PM

L'elfe noire qui n'avait jusqu'ici prêté peu d'attention à la discussion des hommes redressa promptement la tête suite aux dernières paroles du jeune templier impudent. Au même moment que les éclats de la tasse brisèrent le silence de la maîtresse, le regard de la comtesse qui se couvrit instantanément d'un givre glacial se braqua sur le templier. Contrairement à son sang qui lui bouillant à l'intérieur de ses veines dilatées à la surface de son front.

- Waela Jaluk! Lu'oh kuuv dos!? Cracha froidement l'elfe noire grandement irritée par l'attitude de l'apprenti.

Probablement qu'elle ne se sentait pas dans l'obligation de retraduire ses propres paroles dont l'écho résonnait encore durant le bref moment de silence lugubre qui suivit. Son regard hargneux dériva ensuite vers le maître du jeune homme alors qu'elle se fit interpeler par Yuri. D'un geste de sec, elle inclina la tête sur la droite laissant entendre une mélopée de craquements sinistres puis acquiesça à la demande de la demi-elfe.

La comtesse se redressa vigoureusement dans une prestance qui imposait le respect, puis désigna la porte au templier de la pointe de son fin menton.

Vous avez bien raison Dame Minh Yu, j'ai réellement besoin de repos après cette...

Elle s'adressa à nouveau à lui, cette fois dans la langue commune afin que le jeune homme saisisse bien ses paroles toujours aussi tranchante qu'une lame d'acier.

- J'ose espérer monsieur Thormir qu'à votre prochaine visite, si toutefois votre présence est toujours tolérée dans ce domaine, que vous aurez appris à contrôler cette fougue impertinente et que vous ferez preuve d'avantage d'humilité. Peut-être votre promotion était-elle prématurée?

Sur ses dernières paroles, elle se rendit tout de même ouvrir la porte au templier par sens de convenance.


Post by Brehan de Nogar, OdS - February 10, 2009 at 12:33 AM

Pendant ces derniers échanges, l’Inquisiteur sembla assez silencieux, lors que Zao et Galius conversaient. Sous les derniers propos du médecin, l’intense regard de Brehan se porta sur le templier Thormir, comme s’il analysait sa réaction. La première réponse de son élève sembla l’alarmer, son regard se plissa légèrement. Est-ce que la fougue aurait raison de son élève?

-J’ose croire, messire Zao, que vous ne voulez pas imposé votre présence ici en vous versant une seconde tasse de thé. Cela sera incohérent avec le prétexte de nous joindre à table.

Avait-il osé?! Venait-il vraiment de le faire? Ces deux phrases, de son élève, pourtant courtes, semblèrent porter une blessure à l’Inquisiteur. Son visage se crispa pendant l’ombre d’une seconde avant de se refermer durement. Son regard lui, sembla devenir aussi froid qu’un glacier. Avant la réaction de quiconque, le nom du fautif sorti de ses lèvres, pour lui faire remarquer son manque de respect flagrant.

-Galius Thormir!

C’est d’un regard grave et désolé que Brehan inclina la tête vers Zao qui était déjà entrain de quitter les lieux, il tourna ensuite un regard plus que sévère sur son élève, sûrement celui-ci aurait voulu fondre en ce moment, mais il ne le montra pas. C’est alors que le bruit de tasse de Yuri vint résonner dans la pièce, en percutant la table.

-Sinriia, veuillez accompagner monsieur Thormir à la sortie. Il a eu suffisamment de thé pour ce soir et sa santé n'est pas bonne, il doit désormais prendre congé pour aller se reposer.

C’est un regard préoccupé que l’Inquisiteur porta vers Sinriia et Yuri, il sembla même chercher le regard de Yuri. Il ne l'avait jamais vu dans un tel état, mais il aurait sûrement fait de même. Il pris parole :

**-Veuillez m’excuser, il est temps pour moi de me retirer également, je vous remercie de cette hospitalité. J’ai à m’entretenir avec Galius Thormir. **

Il attendit une réponse de la maîtresse du manoir, par marque de respect. L’Inquisiteur de Nogar semblait toutefois s’être bien rattrapé sur ses vagues de mécontentement concernant l’agissement de son protégé.. Il ne laissa rien paraître, à part seulement quelques lueurs dans son regard. C’est lorsqu’il se leva, qu’une étrange énergie semblait se dégager de lui, son chapelet Thaarien semblait même reluire, à sa ceinture.

-J'ose espérer monsieur Thormir qu'à votre prochaine visite, si toutefois votre présence est toujours tolérée dans ce domaine, que vous aurez appris à contrôler cette fougue impertinente et que vous ferez preuve d'avantage d'humilité. Peut-être votre promotion était-elle prématurée?

Galius sorti le premier, alors que Brehan de Nogar, une fois près de la porte, se retourna vers les deux femmes. Avec une regard attentif posé sur lui, il aurait été facile de voir qu’il était sincèrement désolé pour le comportement indigne de son élève. Il pris parole d’un ton tout de même posé :

-Dame Minh Yu. Comtesse Mel’Viir.

Il dit leur nom avec grand respect et inclina la tête de nouveau en leur direction avec politesse.

-Que Thaar veille sur vous, et merci à nouveau de nous avoir reçu.

Il attendit une réponse avant de franchir la porte. Visiblement, il aurait beaucoup à dire à Galius Thormir.


Une fois à l’extérieur, il aperçu que Galius était déjà en chemin en direction du temple, il plissa le regard rudement, puis entonna une prière avec fluidité. Aux yeux des deux femmes à l’intérieur, ils purent distinguer un étrange éclat lumineux, par la fenêtre. L’instant d’après, Brehan de Nogar n’y était plus.


Post by Sinriia Mel'Viir - February 10, 2009 at 5:31 AM

L'elfe noire suivit d'un regard perçant l'inquisiteur jusqu'à sa sortie. Elle le salua magnanimement puis elle referma la porte derrière lui en toute délicatesse. Une fois que les deux femmes se retrouvèrent seules dans le domaine, Sinriia se retourna nonchalamment vers Yuri pour reprendre place à son siège.

- Uk's belbaun uktan ji queelas ulu ukt kor. Xal uss tangi ukt houj ulu veldruk ukt tejmook'cinkjuun orn morfeth ukta rei ichl. Dit-elle dans une certaine pointe ironique avant de poursuivre dans la langue commune. Je suis néanmoins surprise de la réaction de Zao...

Son regard épuisé se riva vers celui de la demi-elfe, alors qu'elle apporta lentement sa tasse à ses lèvres charnues pour y découvrir un goût amer qui la lui fit repousser presque aussitôt.

- C'est froid... Insinua-t-elle avec un certain dégoût tout en déposant la tasse sur la table.

La comtesse glissa finalement ses fines mains derrière sa propre nuque pour se cambrer lentement vers l'arrière tel un félin qui s'étire à l'éveil d'un profond sommeil. Ses yeux d'un argent brillant s'abaissèrent sans expression sur les tasses à moitié pleines laissées par les hommes puis elle se redressa en ajoutant dans un faible soupir.

- Les mâles... Je vais t'aider à libérer tout ça...


Post by Yuri Minh Yu, AdC - February 10, 2009 at 5:11 PM

"Dame Minh Yu. Comtesse Mel’Viir."

L'Inquisiteur, à la hauteur des attentes, avait offert aux deux dames restant une salutation convenable, que dire, impeccable. Yuri s'était alors relevée à son tour, pour lui faire face, et elle s'était inclinée dignement, à la manière des siens, croisant son regard qu'un court instant. L'hôtesse n'avait nul envie de parler à ce moment, elle venait d'être touchée au profond de son orgueil, insultée. Mais la faute n'en revenait pas à cet homme qui se présentait à elles, une fois de plus, de manière exemplaire. Ainsi, il eut droit à une présentation aussi digne et fière qu'il ne la présentait lui-même, avant de franchir la porte.

L'alchimiste resta bredouille pendant un court moment, une fois le paladin sorti. Elle ressassait ainsi toutes les informations qui avaient circulé au courant de la soirée. Et soudainement, la petite brise nocturne que rapportait les bleus rayons de lune la firent frissonner. À ce moment, Sinriia vint se rasseoir avec une certaine nonchallance, elle semblait encore perdue entre le monde réel et celui des limbes du sommeil. Mouvement qui tira la maîtresse des lieux rapidement hors de ses songes pour commencer à nettoyer les éclats de thé qui s'étaient échappés avec violence alors qu'elle avait précédemment frappé sa tasse sur la table.

C'est froid...

Oui. Le thé avait rapidement refroidit. Peut-être que l'ambiance qui s'était installée y était pour quelque chose. Chose certaine, la soirée était désormais terminée et Yuri ressentait maintenant les méandres de la fatigue sur son corps. Sur son corps et sur son esprit.

Les mâles... Je vais t'aider à libérer tout ça...

Le commentaire ne pu faire autrement que d'arracher un volatile sourire au visage de la demi elfe noire. Oui, les mâles... et leurs crises de... masculinité? Qu'il faisait bon dans ces moments d'être une femme. Sinriia se levait au moment, pour l'aider à tout ramasser et nettoyer. Cette soirée au manoir Trenor était terminée.

Mais d'autres viendraient...


Post by Acturus Polymaro, Mort - February 10, 2009 at 9:11 PM

Quelques jours avaient passé depuis la grande bévue du jeune templier. Les esprits s’étaient refroidi et plus particulièrement celui de Galius. Il y parvint avec plusieurs moments de prière et de méditation. Il avait retrouvé enfin la paix intérieur.

Depuis le début il avait compris qu’il devait faire ses excuses. Cependant, il voulait le faire sans avoir ses sentiments qui bouillonnent dans son for intérieur. De cette manière, il aurait la conviction de les faire avec franchise et sérénité.

La priorité était de les faire à l’hôtesse de cette soirée. Il croyait fortement que c’est à elle qu’il devait les faire étant donné son manque de respect flagrant. Elle n’avait pas mérité un tel affront sa à personne. Pour le médecin Zao… cela était tout à fait une autre histoire.

Se recueillant rapidement pour prier Thaar afin que tout ce passe dans les règles de l’art, il se leva et fit marche en direction du manoir de la demi-elfe noire. En avait-il le droit après ce qu’il avait fait? Ses motivations en ce jour lui donnaient peut-être cette autorisation.

Bien qu’il cherchait la manière de présenté ses excuses pendant le court parcours entre le temple et le manoir, il ne pouvait pas s’empêcher de repasse le fil des événements dans sa tête. Une simple phrase qui avait autant de répercussion, il regrettait sincèrement de l’avoir dites sous son emportement. Un tout petit moment de faiblesse et toute la soirée avait basculé. Il n’avait donc jamais de repos pour un véritable Paladin de l’Ordre.

Il arriva devant la rue du manoir, ensuite face à lui et finalement face à la porte de celui-ci. Il hésitait un moment. Un stress le pinça au cœur. Pourvue que tout ce passe bien. Une bonne respirations et il décida de dévoilé sa présence qui jusque là était anormalement discrète. Il cogna avec une certaine vigueur, sans être brusque, sur la porte.

Voyant la fenêtre ouverte laissant pénétré l’air relativement frais du matin déjà avancé, il eu l’idée de se présenter. Mais était-ce trop de se présenter de vive voix, ici lorsque tous pouvait entendre après ce qu’il s’était produit? Il y’avait sans doute eu des échos de cette fameuse soirée.

Il décida d’attendre patiemment que l’on lui ouvre quitte à offrir une mauvaise surprise à Dame Minh Yu pour se faire le plus discret possible pour ne pas embarasser celle-ci.


Post by Sinriia Mel'Viir - February 10, 2009 at 11:11 PM

La comtesse qui venait tout juste de rentrer au manoir après une longue journée passée entièrement dans ses dossiers n'eut à peine le temps de déposer ses effets sur la table que le bruit écho du bois de la porte d'entrée détourna son attention.

Quelques ronchonnements glaciaux dans une langue inconnue purent parvenir aux oreilles du paladin qui se trouvait juste de l'autre côté de la porte, alors que l'elfe noire se dirigea dans une démarche versatile pour répondre au visiteur.

D'abord le cliquetis de la clé dans la serrure, puis le pénible grincement des pentures de fer se firent entendre comme la porte s'ouvrit lentement. Le premier visage qui s'offrit au templier ne devait certes pas être celui dont il aurait espéré. L'elfe noire qui semblait déjà fébrile d'avoir de la visite ne pu s'empêcher d'exprimer d'avantage son irritation à la vue du visiteur lorsqu'elle échappa ce sapement qui lui est si familier aux coins de sa bouche.

Avant même que le jeune Galius ne put prononcer quelconque parole, l'ancienne ministre lui referma dans un élan cinglant la porte sous le nez. Puis, presque aussi rapidement que la porte s'était refermée à la figure du jeune homme, elle s'ouvrit finalement à nouveau ne lui laissant que très peu de temps pour réagir...

D'un geste désinvolte, Sinriia invita le templier à pénétrer, puis elle lui fit signe de patienter à l'entrée. Ignorant toute parole qui aurait pu se glisser de la bouche de l'homme. Elle pivota légèrement pour se diriger vers le boudoir dans un déhanchement félin qui lui est propre. Probablement allait-elle consulter la maîtresse du domaine pour plus d'instruction, laissant ainsi seul le jeune Thormir dans l'atmosphère lugubre qui planait dans le hall d'entrée.


Une fois à l'étage, elle écarta avec un eu plus de délicatesse le rideau sombre qui conduisait à la chambre de la demi-elfe. Dans un pas silencieux, Sinriia s'avança lentement afin de s'assurer de ne pas perturber Yuri qui semblait préoccupée à se préparer pour sa nuit de sommeille.

Le templier ingrat désire te rencontrer semble-t-il... Releva-t-elle dans un ton frôlant l'indifférence.

L'épaule droite appuyée contre le coin du mur, les bras croisées au bas de sa fine taille, elle observait la demi-elfe de ses yeux tout aussi inexpressif, patientant dans l'attente d'une réponse.


Post by Yuri Minh Yu, AdC - February 11, 2009 at 5:16 PM

Nue. Comme un vers. Les portes de ses armoires ouvertes, ses mains étaient plongées dans les tréfonds de sa garde-robe, cherchant à agencer des tissus, des textures et des couleurs. Entre femmes, la pudeur n'existait à peu près pas. Probable que l'heure était drôlement choisie pour aller au lit, le matin était frais et gris. Systéria avait à nouveau revêtue sa robe orageuse, et sous peu elle allait déverser sur ses citoyens son infinie tristesse. Le froissement du rideau ne la fit pas même réagir. Habituée aux pas de velours de sa seconde protégée, elle ne put qu'étendre un léger sourire, dans toute la simplicité de son corps, vide d'ornements. Cependant, l'elfe noire ne se présentait pas à l'hôtesse pour venir chercher un peu de compagnie et elle ne tarda pas à briser ce confortable silence pour annoncer la nouvelle moins agréable de la présence du visiteur.

Le templier ingrat désire te rencontrer semble-t-il...

Ne fallait-il pas s'y attendre. La demi elfe laissa planer le silence encore pendant un moment, choisissant avec soin sa tenue. Le Templier ne devait pas se sentir à son aise, pas même dans les tenues présentées par la maîtresse du manoir. Ainsi elle choisit une tenue simple. Une tenue de nuit, qui laisserait tout le loisir au jeune homme de se sentir comme un cheveu sur la soupe. Elle dénoua ses cheveux, et fit en sorte qu'ils soient un peu revêches. Sans désirer les replacer dignement, pour s'introduire comme une personne ayant subi une dure nuit, longue et épuisante. Enfin, le dernier détail, elle laissa ses pieds nus. Ce qui pourrait pour un t'Sen paraître comme un sacrilège. Les paroles de son propre père résonnaient à ce moment dans son esprit : "Couvre tes pieds, tu n'es pas un petit singe!". Elle sourit pendant un bref moment, songeant au déshonneur qu'elle aurait pu faire à cet homme en qui elle vouait toutes ses prières, pour qui elle réservait tous les honneurs et à la mémoire de qui elle voulait plus que tout offrir la fierté. Yaoh Minh Yu. Un des anciens plus grands combattants des territoires au sud de la capitale Xiaojing.

"Dit au Templier que je descends, mais ne lui offre pas le luxe de pouvoir s'asseoir."

Yuri pu sentir que la comtesse hocha une seule fois de la tête. L'information avait été enregistrée, et elle ne demanderait pas d'avantage. Le fin et subtil corps de la noire créature se détacha du coin du mur, pour reprendre une position plus verticale, avant de s'engouffrer à nouveau dans l'immense manoir. Et le bruit des pas de la sous-consule mercenaire disparu bien rapidement, même pour une oreille avertie. Seul le grincement de la seule porte à franchir ne pu trahir la position où elle en était rendue. À ce moment, l'alchimiste referma en douceur les portes de ses armoires qui émirent un léger claquement. Sans se presser, elle noua la ceinture de son kimono court, qui s'arrêtait à la mi-cuisse. Laissant libre court au reste de son corps de s'exprimer. Puis, avec cet très simple attirail, elle se décida à quitter sa chambre. La plante de ses pieds caressait la texture des choses. Rarement elle les laissait à l'air libre et comme chaque fois que l'événement se présentait, la jeune veuve se délectait de ces sensations qui étaient à chaque fois nouvelles.

De cette manière, elle franchit le dernier rideau qui la séparait de l'insolent qui lui avait porté offense quelques jours par avant, enfermée dans le silence, elle pointa son regard abyssal sur lui, attendant qu'il ne mentionne la raison de sa venue.


Post by Acturus Polymaro, Mort - February 11, 2009 at 10:16 PM

Ce n’est pas en invité et encore moins en ami qu’il entra dans ce manoir pour la deuxième fois. Dame Mel’Viir le lassa donc seul un moment durant lequel, le templier replaça quelques morceaux de son amure pour être le plus présentable possible. Les personnes qui le virent sortir aurait peu croire qu’il avait une galante rencontre, car il était impeccable. Amure reluisante, botte lavé, chevelure bien peignée, malgré quelques mèches rebelle, son chapelet bien à la vue tout y était.

Un petit écho d’un plancher qui craqua se rendit dans l’oreille du jeune templier. Il se retourna doucement, sans brusqué son mouvement contrairement à son habitude pour y voir encore la sous-consule Mel’Viir. Il regardait légèrement le sol ne voulait même pas imposé son regard. Lorsqu’elle lui demanda d’attendre que la propriétaire la rencontre, Galius resta immobile au milieu de la pièce ne bougeant pas. Malgré son humilité flagrante, il restait avec une tenue droite. Il avait été élevé ainsi au monastère.

Sans faire de bruit, la maîtresse des lieux franchi le rideau. Le jeune templier se tenait debout, droit mais le regard légèrement incliné. Malgré sa petite taille et dans ses circonstances, elle intimidait le jeune templier.

Elle pointa son regard abyssal sur lui, attendant qu'il ne mentionne la raison de sa venue.

Intérieurement, une lame vint effleurer son âme. Bien que son allure lui donnait un petit quelque chose : tenue de nuit et une chevelure dépeignée lui laissant une légère expression sauvage, il priait Thaar que tout ce passe bien. Il ne voulait absolument pas s’imposer ici et l’allure de la demi-elfe laissait croire que le tout commença bien mal.

Il s’éclaircit légèrement la voix, le point devant la bouche, avant de lui donner la raison de sa venue qui devait être prévisible. Il regarda les deux femmes tour à tour.

Dame Minh Yu, Dame Mel’Viir, je vous souhaite un bon matin.

Il inclinait courtoisement la tête pour ajouté ceci à ses salutations et il déglutina légèrement sa salive avant d’entré dans le vif du sujet.

J’apprécie que vous me laissiez ce court moment pour vous faire par de mon message. D’ailleurs, il s’adresse à vous deux.

Il les regarda à nouveau tour à tour pour les deux dames y percevoir leur humeur. La sous-consule s’était déjà prononcé en l’accueillant et maintenant Dame Minh Yu qui semblait tout juste s’être levé. Galius n’avait réellement pas l’intention de resté plus longtemps. Une main tenant son chapelet, on pouvait y voir de la nervosité. Comme s’il priait en même temps pour que la situation ne dégénère pas.

Je voudrais simplement vous dire que je tiens à vous faire, à toute les deux, mais plus humbles et profondes excuses pour mon attitude lors de la dernière soirée. Je vous ai manqué de respect tout aussi bien à vous qu’à vos invité par mon … impertinente attitude comme Dame Mel’Viir me l’avait fait remarqué.
Je n’ai aucunement honoré mon statut de Templier et les enseignements de mon ancien maître. Cela me peine tout autant…

Je regrette sincèrement mes agissements et mes mots et je prie Thaar qu’il vous montre la véracité de ma sincérité et ma bonne volonté malgré mes fautes commises. Je suis simplement ici pour que vous le sachiez.

**Si je puis faire réparation j’en serai heureux. Je pourrais très bien comprendre que vous ne souhaitez plus de ma compagnie dorénavant. D’ailleurs, je ne vous importunerai pas plus longtemps, Mesdames. Navré de tout cela. **

Dit-il d’un ton extraordinairement humble, calme et posé contrairement à ses habitudes en regardant tour à tour les deux Dame malgré sa nervosité visible. Il s’effaça graduellement par la suite laissant croire qu’il sortira sous peu. Avant de se retourné pour se dirigé vers la sortie :

Que Thaar veille sur vous deux et qu’ils puissent vous éclairé à mon sujet.


Post by Yuri Minh Yu, AdC - February 15, 2009 at 4:48 PM

Le templier resta pataud pendant quelques secondes. Probable qu'il cherchait encore ses mots pour débiter la raison de son irritable présence. Le regard du jeune homme cirait les parquets tandisque sa posture physique gardait cette allure fière que son entraînement lui avait dûment appris.

Dame Minh Yu, Dame Mel’Viir, je vous souhaite un bon matin.

Il n'était pas trop tôt. Le corps et la nervosité était palpable sur l'allure du jeune homme. Sans doutes regrettait-il vraiment l'impertinence dont il avait fait preuve quelques jours par avant. La déglutition de monsieur Thormir n'était pas passée inaperçue, et la maîtresse était encore immobile, dans sa légère tenue de nuit à le regarder, lui imposant son silence.

Je voudrais simplement vous dire que je tiens à vous faire, à toute les deux, mais plus humbles et profondes excuses pour mon attitude lors de la dernière soirée...

...Si je puis faire réparation j’en serai heureux. Je pourrais très bien comprendre que vous ne souhaitez plus de ma compagnie dorénavant. D’ailleurs, je ne vous importunerai pas plus longtemps, Mesdames. Navré de tout cela.

Voilà, il avait surmonté sa crainte. Mais pourquoi lui donner quelque chose d'aussi simple. Un T'Sen demande la réparation par les actions, non par la voix. Ainsi, encore elle garda un silence parfait, le fixant seulement de son ténébreux regard. Yuri se permit même de croiser ses bras, donnant d'avantage l'air grave et scrupuleusement sérieuse à sa posture et sa présence. Fort heureusement pour lui, déjà il se rétractait.

Que Thaar veille sur vous deux et qu’ils puissent vous éclairé à mon sujet.

Elle se retourna, pour le laisser repartir sans le grâcier de sa voix, mais juste avant qu'il ne franchisse le seuil de la porte, l'alchimiste porta à nouveau son attention sur l'homme.

Si vous avez compris la hauteur de votre faute, vous saurez racheter l'honneur que vous avez bafoué ce jour là. Il n'en viendra à vous de trouver comment. Bonjour.

La dame ne laissa pas le temps au templier de s'étendre d'avantage, déjà elle était disparue derrière le rideau indigo. Le templier Thormir n'en serait pas à ses premières misères avec les résidents du manoir Trenor...


Post by Feu Zaō Minh Yu, AdM. - February 23, 2009 at 1:48 PM

Les pas du médecin s'approchaient très souvent du chantier de son navire, ses yeux bruns scrutaient les avancées de ouvriers parcourant les coursives de son pas lent, déplacant sa carcasse dans les cales pour vérifier les travaux. Le navire est comme le squelette d'un être humain, la moindre erreur de calcul, la moindre défaillance peut en causer d'autres et causer la chute prématurée de celui qui est censé le supporter.

Son regard se porta sur un jeune mousse qui courrait à toute vitesse sur le pont, troublé par le regard du médecin le garçon choppa et glissa jusqu'au Hakama de l'homme. Le médecin se pencha vers le petit homme et lui tendit une main gantée de cuir pour lui proposer de l'aide à se redresser, aide que le petit refusa, se redressant seul sur ses genoux.

*" Merci M'sieur mais j'suis un marin et un marin n'a pas besoin d'aide." *
*La phrase arracha un sourire au médecin qui scruta l'enfant, détaillant le reflet de ses cheveux roux, ses yeux verts et son apparente bonne humeur malgré la chute qui avait laissé des traces sur ses genoux. Zao se dirigea vers le pont et descendit la passerelle, pas mal de monde regardait le navire, des commercants prenaient des listes des choses qu'il faudrait embarquer avant son départ sur l'archipel T'sen. *


Post by Feu Zaō Minh Yu, AdM. - March 18, 2009 at 11:44 PM

Le médecin s'approcha de son achat, il était presque terminé, juste une couche de peinture laquée sur l'entrepont et il pourrait bientôt prendre la mer en destination de la mer des dragons et ce malgré la période mal choisie de la reproduction.

Des caisses furent chargées à l'intérieur de celui ci et à la grande surprise des marins dans un navire amarré à coté du pourfendeur d'écume. Zao Tesshu monta doucement à bord du second navire « L'écume du jour » et s'avança vers le capitaine en souriant, c'est comme cela que le navire pris la direction de l'ouest, s'avançant dans la mer, traçant un sillage dont les remous venaient s'épuiser sur les quais de la cité.

**Quelques semaines plus tard... **

Le vent soufflait sur la plaine qui entourait le domaine Minh Yu, il faisait heurter les bambous dans une sonorité agréable à l'oreille, si l'endroit n'avait pas été à cet usage, l'on se serait bien assis en tailleur pour prendre le thé jusqu'à l'heure du tigre. Ce n'était évidemment pas le cas, écrasant les jeunes pousses de ses gettas, le docteur Tesshu s'avança dans la clairière quand il se fixa sur place, les sons avaient changés et indiquaient une présence. Son groupe de combattants habillés aux couleurs du clan Minh Yu firent comme lui et s'arrêtèrent, une missive leur avait demandé de la part de la maitresse du domaine d'accorder protection à cet arrivé de Systéria, protection lui avait été donnée mais il savait tout ce qu'il s'était passé dans le domaine comme si il y avait toujours vécu, comme si il était membre du clan et de la famille depuis des dizaines d'années. D'un geste il indiqua une forme mouvante et ils se jetèrent en hurlant sur les formes qui défendaient un village. Un mouvement fluide sur la gauche et un bras resta fixé dans l'air près d'une seconde, un second geste et c'est un pied qui resta fixé au sol à tout jamais, tout avait été appris et répété des années durant dans l'optique de la meilleure utilisation.

Le village fut brulé, les combattants se reposant en son centre au milieu des cadavres des paysans et des habitants de l'endroit, il était certain que ce n'était que le début du combat contre le clan qui osait se présenter comme concurrent à celui des Minh Yu. L'on fit envoyer dans un sac la tête du chef du village qui s'était rebellé tandis que ses serviteurs proches s'enfonçaient en hurlant sur les pieux dressés qui leur entrait dans le fondement et qui faisait son chemin en leurs corps.

Demain, le village de Orikajo serait sur la route du groupe mené par le clan.


Post by Yuri Minh Yu, AdC - March 20, 2009 at 5:00 AM

L’astre lumineux ne s’était pas encore levé. La belle avait quitté le manoir sous de difficiles adieux. Une large et pesante mallette en mains, qui avait été agrémentée de roulettes, pour les déplacements, ses pas faisaient écho sur les routes encore inhabitées. Le dallage encore humide d’une fine bruine reluisait sous les éclats de feu qu’envoyaient inlassablement les lampadaires qui sillonnaient les routes principales. Un crépitement rassurant se faisait entendre à chaque fois qu’elle croisait l’un d’entre eux. Devant l’alchimiste se dressait les murailles de la cité, l’entrée principale de la moyenne ville. Elle venait tout juste de dépasser les grilles du quartier général des mercenaires où l’un d’entre eux vint l’arrêter dans sa trajectoire.

« Halte-là! »

La femme s’arrêta brusquement, puis fit volte-face.

« Oh, c’est vous dame Yu! Veuillez me pardonner, nous avons reçu une alerte venant d’un marchand, une boutique a été dévalisé… Sur le moment, avec votre mallette… j’ai cru… »

Le jeune mercenaire sentit l’embarras l’envahir alors que le regard ténébreux de la femme s’insurgeait en lui sans qu’il ne puisse se défendre.

« Vous êtes tout excusé. Continuez votre bon travail, ne restez pas planté ici, vous ne ferez que perdre votre temps. Au revoir. »

« Oui, au revoir madame Yu! »

Et il repartit à la hâte, honteux et désireux d’obtenir la prime en capturant le vil personnage qui avait commis le délit. Yuri le suivit du regard jusqu’à ce qu’il disparaisse au coin d’une rue, puis reprit sa route comme si jamais personne n’était venu la perturber dans sa trajectoire.

L’équipage du Pourfendeur d’Écume attendait patiemment l’arrivé de l’alchimiste de renom. La dernière couche de laque avait été donnée il y avait de cela deux jours. Le navire touchait enfin l’eau et il avait été béni ainsi que « baptisé » la journée précédente. L’horaire avait été devancée de presqu’un an, la maîtresse désirait qu’on ne quitte la petite sœur dès les premières lueurs de l’aube. « Le Pourfendeur d’Écume »… Quel nom ironique lorsqu’on resongeait à l’histoire entourant cette étrange femme et le déchu chevalier d’Arachal. Pour certains, l’idée leur donnait froid dans le dos, pour d’autres, elle leur arrachait un franc sourire. Quel humour!

La grande dame fut accueillie comme une reine à bord du navire, et le capitaine lui-même vint lui désigner ses appartements, richement installés. De toute évidence, Zao avait tout fait préparer pour que le voyage de sa collègue soit des plus confortables. Des mallettes contenant des vêtements aux couleurs de la famille Yu étaient installées dans la pièce, spacieuse pour un appartement de navire, tout près d’une vanité où elle pourrait admirer sa beauté et l’entretenir lors de l’épuisant voyage qui s’annonçait.

Ce ne fut qu’au bout d’une heure que le capitaine Ricard ne redescendit pour annoncer à Yuri que le départ allait être sonné. Elle était invitée à monter sur le pont, ce qu’elle fit au grand bonheur des marins qui espéraient pouvoir travailler en la reluquant. C’est donc ainsi qu’elle se retrouva sur le quai de direction, près dudit capitaine, face au port de Systéria, où elle observait s’éloigner, doucement, ses terres adoptives.


Post by Yuri Minh Yu, AdC - March 20, 2009 at 3:58 PM

Déjà trois jours. Les marins n’avaient pu contempler la belle que lorsqu’elle était montée pour voir Systéria disparaître au large. Le reste du temps, elle restait logée dans ses appartements au sein du Pourfendeur d’Écume. Il était normal après tout, qu’une dame ne vienne pas gêner les hommes dans leur travail, elle ne saurait sans aucun doute pas où s’installer pour ne pas leur nuire. Cependant, les soirées, ceux qui n’étaient pas de poste à la vigie ou encore à la garde regrettaient de ne pas avoir avec eux la sombre créature pour leurs festivités nocturnes, arrosées de rhum ou de whiskey. Non, telle une ombre, elle restait subtilement dessinée à bord du navire, sans pour autant se faire remarquer. Assise devant sa vanité, elle écrivait dans un carnet de notes. Ne gardant sur son frêle corps qu’une tenue de nuit rouge carmin surpassé d’une robe de chambre blanche immaculée. Ses cheveux défaits avec ses traits métis lui donnaient un air gitane sur le moment, ou encore l’impression d’une maîtresse qui venait de terminer une nuit torride avec son amant. Ce qui, d’évidence, n’était pas le cas. Enfermée comme une plante rare dans un pot, elle ressassait tout ce qui s’était passé avant son départ, et tout ce qui devait se produire une fois arrivée à destination.

« J’ai oublié de soigner ma plante au manoir… J’espère qu’Esméral y songera… »

Toute sorte de petits détails anodins venaient la tracasser. Non que ce fût vraiment important pour elle, Yuri aimait à ce que tout soit méticuleusement préparé et à ce que tout fonctionne comme elle le prévoyait. Systéria était une terre d’accueil, c’était sa seconde nature, là où la liberté ne l’étouffait pas sous une montagne de protocoles inutiles. Mais également où les hommes ne cherchaient pas à acheter sa puissance ou sa beauté au prix du sang et des richesses. Les hommes de la petite sœur ignoraient vraisemblablement jusqu’où s’étendait son influence et son pouvoir. C’était à vrai dire une des choses qui lui plaisait le plus. L’anonymat. Alors que nombre de personnes cherchaient au contraire à briller davantage que ceux de leur entourage, elle, ne cherchait qu’à se plonger plus loin, plus profondément dans sa passion, sans qu’on ne la dérange inutilement. Le calme, la paix. Étrangement, surtout après les nombreuses catastrophes qui assaillaient constamment la cité métisse, c’était les qualificatifs qu’elle aimait à donner à sa seconde terre d’accueil. Puis, au fil de ses réflexions, elle se mit à songer à tous ces gens qu’elle appréciait côtoyer. Esméral serait-il à la hauteur du défi auquel elle l’avait mis. Serait-il vraiment apte à tenir seul le laboratoire et, éventuellement, trouver un employé qui serait capable de le satisfaire. Sinriia serait-elle mariée une fois l’heure du retour sonné. Saralondé aura-t-elle appris à prendre du repos entre ses innombrables tâches, aura-t-elle appris à passer du temps avec sa famille plutôt qu’avec des morts et des fonctionnaires. Lidenbrock lui en voudrait-il qu’elle soit partie sans lui faire ses adieux. Et Brehan… Serait-il toujours là, à son retour…?

L’alchimiste posa alors sa plume sur la vanité. Le calme de la mer était rassurant et le navire était bercé en de douces caresses par les bras sécuritaires des vagues. Doucement, elle se leva et vint poser ses mains contre la moulure du hublot. Bientôt, ils entreraient dans la mer des dragons. Dans quelques jours, seulement. Là seulement, le danger allait commencer. Il lui fallait préserver ses forces, les marins auraient besoin d’elle. L’équipage naviguait exactement dans la période de chaleurs des serpents de mer.


Post by Feu Zaō Minh Yu, AdM. - March 20, 2009 at 4:22 PM

*Fond musical : *http://www.youtube.com/watch?v=MqLa2z358hQ&feature=related

« Tesshu San ! Tesshu San ! »

*Les cris du messager s'annonçaient dans le calme de l'endroit uniquement remplit de murmures et de lamentations. Le soleil venait de se coucher sur une terre ravagée par les combats, l'on ne voyait que le soleil s'éteindre au loin, baignant la plaine d'une sourde lueur rouge sang, donnait à l'endroit une féérie qui ne parviendrait pas à tromper qui que ce soit une fois le matin venu. Les pas du messager se firent plus prudent à l'arrivée dans la maison principale, le sol était détrempé de sang, des morceaux gras rendaient la course impossible. Assis en tailleur devant un corps mutilé d'ou il était impossible de voir la forme humaine, le médecin Tesshu tentait de comprendre ce que le corps voulait lui dire, mélange de murmures, de hurlements de douleur silencieux et de souffle à l'odeur de sang chaud. *

« Irigu.. Mariko.. Deux..villes fortifiées.. elles vous att.. attendent. »
*D'un geste de la main, armée d'une lame de pyrolite ramenée de Systéria il coupa la gorge et la parole du déchet humain qui se trouvait face à lui. Son regard se posa ensuite sur le messager et d'un hochement de tête lui proposa d'annoncer ce qu'il était venu signaler. Le messager semblait un peu troublé de voir un étranger à ses terres portant le mon de sa famille sur le dos s'adresser à lui sur cet air mais les courriers émanant du domaine avaient étés clairs, Zao Tesshu était à traiter comme le fils perdu de la famille Yu. *

« Tesshu San, le pourfendeur des mers est en route pour le port, l'on m'a demandé de vous le signaler. Avez vous un message à faire transmettre à ses occupants ou à d'autres personnes afin de rendre mon voyage de retour utile ? »

*Essuyant sa lame sur le tissu d'un rideau de soie, zao hocha la tête avant d'attendre que le serviteur aie de quoi écrire avant de dicter. *

*«  A celle qui me traite comme un membre de son sang malgré qu'il ne soit pas, la terre du clan Minh Yu est abreuvée de sang ennemi, avertissez déja vos paysans que ainsi nourrie la récolte des années à venir sera belle et forte. Nous avançons en terre ennemie à la vitesse d'un cheval au galop, déjà se dressent devant nous les villes fortifiées de Iriigu et Mariko que nous mettrons à terre. Vous revoir me manque déjà, prenez soin de votre personne. Votre dévoué et aimant serviteur. » *

*Lorsque le pinceau eut fini de flotter sur le papier, il fut indiqué au messager qu'il y avait un autre courrier à faire suivre aux autres groupes armés cette fois. *

*«  Irigu et Mariko nous attendent sur la route, nous y auront des pertes mais c'est un honneur de mourir le sabre à la main portant l'étendard de notre famille. Rendez vous au pied de Irigu dans trois jours de marche, la plaine des 10.000 flèches sera notre lieu de regroupement, gagez que l'avenir la nommera la plaine des 20.000 hurlements. » *

Le médecin se redressa et alla découvrir le paysage qui s'ouvrait devant lui, au loin, les deux tours des cités précédemment nommées coupaient l'horizon. Dans trois jours... ils seraient sur place.


Post by Lidenbrock, AdC - March 21, 2009 at 6:01 AM

Il y avait déja de nombreuses semaines qui s'étaient écoulés depuis la dernière fois que Yuri et Lidenbrock avaient eu une discution sérieuse... voir même en fait, la moindre discution. Ils s'étaient croisés à deux ou trois reprises, mais seul quelques salutations furent échangés avant de continuer leur chemin. Après tout, ils étaient des personnes généralement occupé, mais peut-être à des occupations différentes tout simplement.

De temps à autre, il fesait un arret au Manoir pour faire une petite visite surprise... mais sans succès, depuis leur dernière discution. À chaque fois, la maitresse de la demeure était impossible à trouver. Il avait évidamment l'habitude que ce genre de chose arrive, depuis le temps, mais il ne pouvait s'empeché d'être légèrement inquiet et de se poser des questions.

Peut-être qu'à force de persévérance, il finirait par être chanceux et passé par la alors qu'une lueur éclaire le manoir... Des réponses finiraient bien par venir, tôt ou tard.


Post by Feu Zaō Minh Yu, AdM. - March 21, 2009 at 10:55 PM

Le pavillon Minh Yu au sommet d'une des tours.

Le sang éclaboussait les murs du couloir, très étroit, il obligeait les combattants à délaisser leur sabre long pour une lame de plus petite taille, les murs déjà ornés de moisissures se trouvaient décorés d'arabesques de fluide vital. L'armure de Tesshu san en était recouverte, rendant les plaques de cuir ficelées ensembles d'un rouge pourpre luisant qui reflétait la lumière du flambeau qu'il tenait devant lui, son visage, masque de poussière, de terre et de sang lui donnait un air de démon.

En trois jours, ils avaient rejoint la plaine des 10.000 flèches et trois jours ensuite ils étaient sous la terre, couvrant les couloirs de terre qu'ils creusaient par des plantes coupées qu'ils devaient changer la nuit venue pour ne pas qu'elle fanent et attirent l'attention des ennemis. Pendant qu'un groupe de 30 soldats avançaient dans les couloirs, le reste de la troupe faisaient diversion au dessus d'eux, attirant les flèches et les autres combattants, c'était une stratégie difficile pour ceux restés à la surface mais quand l'honneur de son clan est en jeu il est des choses pour lesquelles on ne réfléchis pas.

Le couloir de terre avait bientôt laissé place un mur de briques que certains avaient désolidarisés petit à petit à coup de lame dans les joints de mortier jusqu'à en pouvoir déplacer des blocs complets, personne ne pensait voir survenir un groupe des fondements de la tour de Mariko, certainement pas les sentinelles croisées sur le chemin qui n'avaient peu ou pas entendu arriver leur mort, silencieuse comme la dague du tanto dans laquelle elle s'était incarnée. Arrivé à l'air libre, Ansho, un soldat du clan minh Yu porta sa trompe à sa bouche pour faire entendre le signal du rappel. Aussitôt, tout le clan minh Yu porta son attaque sur la base de la tour lui aussi, ainsi engagé et sapé de l'intérieur comme de l'extérieur, l'ennemi commit des fautes stratégiques qui le menèrent à sa perte.

Un coup de sabre à gauche, un coup de sabre à droite, coupant un pied, une main et parfois même une tête, c'était comme se battre contre une chute d'eau, la masse d'ennemis qui se présentaient à eux était telle un flot, impossible de savoir quand il se tarirait, il suffisait de faire front et de tenir le plus longtemps possible. Soudain, le flot diminua et la chasse s'inversa, laissant à Zao Tesshu le soin de débusquer dans les plus hauts niveau les soldats qui s'embusquaient ou qui sans honneur ne souhaitaient pas mourir pour leur clan. Dans sa grande bonté, le docteur Tesshu leur fit passer la muraille pour leur offrir une chute de parfois plus de 50 hommes de hauteur se terminant sur les rochers ou sur les pieux de protection de la tour.

Quelques heures plus tard, se reposant sur les murailles à une hauteur proche de celle de la montagne sacrée de l'ile systérienne, les pieds ballants dans le vide, s'offrant une outre pour se laver la face remplie de poussière et de sang, il toisa l'autre tour qui leur résistait encore. Les archers de la tour ennemie le prenaient pour cible mais le cordage de leur arc était trop faible pour l'atteindre, si seulement ils avaient un arc pareil à ceux que l'on fabrique en Systéria, il aurait eu plus de risque à rester ainsi exposé.

Une fois encore le soleil se couchait sur la plaine, mais cette fois le clan minh Yu aurait un toit pour la nuit, une des grandes tours était à leur merci, sous le pavillon du clan l'on se sentait protégé par une aura.


Post by Yuri Minh Yu, AdC - March 22, 2009 at 4:50 PM

Huit jours étaient passés. Étonnamment, aucun des serpents de mer n’avait encore attaqué le navire. Peut-être avaient-ils dépassé la période des chaleurs. Pourtant, les chants envoûtants, les chants nuptiaux des mâles erraient encore sur cette mer dont les vagues se soulevaient sous le poids du souffle du vent. Il y avait une épaisse brume sur le dos de l’eau ce matin là. Il était difficile de voir plus loin que son âme. Les matelots devaient travailler en sifflant ou en chantant tout bas pour éviter de se heurter l’un l’autre dans leurs tâches. Comme un fantôme qui fendait les eaux, la grosse cloche installée sur le pont principal était sonné à une régularité fréquente, histoire de pouvoir avertir d’autres navires de leur présence. Cependant, seulement l’écho de leurs propres signaux leur revenait.

L’écho?!

L’écho. Cela signifiait que la terre était tout droit devant. Mais étaient-ils toujours en joue avec le port de Xiaojing. Il fallait compter les secondes qui passaient entre chaque écho. D’abord trente, vingt-cinq, quinze, cinq. Puis, les marins s’activaient pour ralentir la cadence du vaisseau. Des signaux de feu ainsi que des échos de trompettes avertissaient l’équipage de l’emplacement où se situer. Avec tous les outils nécessaires et beaucoup de chance, le Pourfendeur d’Écume jeta l’ancre à la mer au port de la capitale t’Sen seulement onze jours après leur départ. Le vent qui avait été dans leurs voiles tout le trajet ainsi que les monstres marins qui avaient épargné le bateau avait été d’une grande utilité.

Deux personnes étaient dans les appartements de la dame Yu. Installé devant la vanité, les pinceaux de maquillage s’élevaient et peignaient ce visage encore frais. Tout en blanc, suivi des lèvres qui furent peintes en cœur, d’un rouge de bouton de rose. S’en suivi d’un long trait au khôl noir au dessus des yeux. Les joues furent doucement rosées et ses cheveux peignés, coiffés, remontés et ornés de breloques d’où redescendaient des fleurs et des perles. La jeune créature fut ensuite vêtue d’un kimono d’apparat aux couleurs du domaine Yu et de getas de haute qualité. Une fois ainsi tout préparé, la féminine apparition sortit à l’extérieur, où la brume commençait à se dissiper. La démarche noble et fière, la tête haute, voilé sous une ombrelle, on ne pouvait distinguer à peu près que son menton et sa sombre chevelure. Un jeune garde à ses côtés, portant l’uniforme traditionnel t’sen, qui portait une simple tresse qui redescendait dans son dos, suivi l’individu qui descendit jusqu’au palanquin qui attendait la maîtresse Yu pour la ramener au domaine. Le garde donna sa main au représentant du domaine, pour l’aider à monter, puis l’ordre de prendre la route fut donnée. Regardant l’ombre du palanquin disparaitre au loin, le garde se retourna vers le capitaine, qui acquiesça. Une bourse fut lancée au vieux dirigeant du navire, puis le garde s’en alla se faufiler parmi les innombrables silhouettes du port, jusqu’à disparaître.

Lorsque le palanquin quitta la protection de la capitale, un des porteurs ralentit le chemin, sous prétexte de s’être tordu une cheville. La maîtresse qui restait confortablement assise sous le toit de tissus ne disait rien, et n’allait pas parler non plus. Placés dans les gorges d’un passage, une embuscade avait été tendue. Des membres d’élite de la famille Ojiro jaillirent de derrière des rochers et de sous des abris de tourbe, puis égorgèrent sans douceur la femme qui était jusqu’alors portée. Le traître, porteur de palanquin était fier de la réussite de son plan, jusqu’à ce qu’ils découvrent que la créature qu’ils portaient était en fait un travesti. Un jeune homme, pas d’origine t’Sen de surcroit! Mais d’une beauté radieuse, qui aurait pu troubler même les plus grands seigneurs de l’archipel. Pour son erreur et son manque d’attention, le porteur traître fut condamné à mourir sans honneur, et fut laissé en bordure de la route.

Il fallait retrouver la véritable maîtresse avant qu’elle ne retrouve les forces de sa famille. Éliminer la tête de la famille Yu pourrait signifier la victoire de la famille Ojiro…


Post by Yuri Minh Yu, AdC - March 24, 2009 at 4:11 PM

Les petites pierres roulaient sous ses pieds pour aller s’échouer en bas du chemin qu’elle s’improvisait. Comme c’était bête de devoir se cacher pour pouvoir rentrer à son domicile. L’alchimiste songeait à ce beau jeune homme que le capitaine avait accepté de sacrifier pour la modeste somme de cinq milles écus de plus que le coût du voyage. Le pauvre jeune matelot avait été drogué, maquillé, habillé. Et il gisait mort, désormais en quelque part entre Xiaojing et le domaine Yu. Le soleil perçait le flanc de montagne de ses rayons pourpres et orangés, donnant au paysage un aspect féérique, irréel. Toute perception des couleurs devenait alors altérée. Le maquillage de la belle coulait, révélant la réelle couleur de sa peau. Ses origines métisses n’auraient trompé personne, même déguisée. La sueur coulait à grosses gouttes contre ses tempes, dans son dos. Si elle insupportait d’être malpropre, elle détestait encore plus en sentir les relents odorants. L’ascension de la petite montagne séparant les campagnes la capitale de son domaine d’origine était ardue et rocailleuse. Mais forcément, elle se retrouverait rapidement au pied des murailles du domaine.

Les heures passaient et la pénombre retombait rapidement. La mi-drow tomberait alors à son avantage avec le don de vision nocturne que lui avait prodigué la souche elfique de son métissage. Redescendant désormais le pan de la jeune montagne, elle pu évaluer la position de l’ennemi qui fut trahie par l’envol d’un groupe d’alouettes. Ils étaient beaucoup plus proches qu’elle ne l’avait espéré. Une petite troupe d’élite ennemi, il fallait s’en douter, à entendre les faux cris d’oiseaux qui étaient envoyées ici et là. Yuri devait arriver plus rapidement. Rattraper le retard qu’elle avait gagné en passant par les montagnes.

La nuit étant officiellement tombée, ainsi que la brume qui s’était de nouveau levée, elle quitta son poste discret pour dévaler à toutes jambes la distance qui la séparait encore de son domaine. Ses déplacements attirèrent assurément l’attention, puisqu’elle pu entendre des flèches siffler autour d’elle. Malgré le fait qu’ils n’arrivaient à la percevoir, à la perception des bruits, ils arrivaient à évaluer sa position, et l’alchimiste pu entendre le bruit des sandales ennemis glisser contre les galets et se rapprocher dangereusement d’elle. Cependant, elle avait une mesure d’avance sur eux et pu prendre un passage secret la menant directement dans le temple dédié aux anciens du clan Yu. L’ennemi était sage et ne laissait sa rage sortir sous forme de cris. Mais elle savait qu’ils la cherchaient près de la muraille.

Les joues en feu, la gorge sèche et les poumons sur le point d’exploser, Yuri se permit de s’asseoir contre le monument commémoratif de Yaoh Minh Yu. Caressant les écritures que comprenait cette pierre finement sculptée, elle y appuya son front et sa joue droite. Enfin, elle était à la maison.

« そこにいるかだれが ?! »

La voix masculine retentit alors qu’elle lui apparaissait comme un fantôme éthéré dans le temple. Le garde tendit son arc, qu’elle pu entendre crisser, en sa direction. Puis, obéissant à la demande, elle se releva, laissant retomber le capuchon qui lui couvrait en partie le visage. Pris de stupeur, et pleurant de joie, l’homme laissa tomber son arme, puis posa ses genoux sur terre pour aller la saluer, jusqu’à mettre son front sur la terre fraîche.

« Ne reste pas là, garde. L’ennemi est au pas des murailles. Rassemble tes hommes et prépare-toi à l’assaut. Ils ne sont pas beaucoup six ou huit au maximum. Mais ils sont bien entraînés et rusés. Il s’agit probablement d’un groupe d’assassins. »

L’homme acquiesça et partit sans demander son reste. Les mesures étaient prises pour mieux protéger le domaine central Yu.


Post by Yuri Minh Yu, AdC - March 25, 2009 at 4:04 PM

Les breloques de pierres précieuses ainsi que les carillons éoliens s’agitaient calmement, accrochés contre la paroi extérieure du temple des défunts Yu. Certains renvoyaient la lumière des nombreuses lanternes sous des aspects colorés, comme si ce décor, normalement si froid de pierre grise, noire et blanche, était envahi de plusieurs petites bulles flottantes multicolores. Plus loin, la maîtresse des lieux entendait les gardes s’activer, les domestiques courir à des tâches qui normalement devaient se faire que le jour. Ainsi sa présence avait été formellement informée. Les carillons envoyaient une ode à la nuit, toute délicate. Un simple souffle mélodieux alors que le temps était à la guerre et au sang. Rien ne semblait, encore une fois, perturber le calme du domaine, si ce n’était des vagissements des miliciens sévèrement entraînés depuis leur plus jeune âge qui lui parvenaient de plus loin. Debout et immobile depuis de longues minutes, elle avait laissé son esprit vagabonder entre le lieu où elle se trouvait et l’île de Systéria. Debout entre deux lieux, elle sortit des méandres de ses pensées et foula le pas hors du lieu de culte. Les nombreuses statues de dragons et de serpents semblaient garder la tête haute, de véritables gardes de pierres qui n’attendaient que de se faire réanimer en recevant le souffle de vie. Les petits pas de l’alchimiste clique tiquaient sur le dallage du chemin menant à la demeure principale où ses enfants de chair l’attendaient sous le couvert des murs de plâtre.

Alors que la silhouette de la matrone des lieux se dessinait en direction de la vaste demeure, deux enfants, un adolescent ainsi qu’une adulte sortirent par la porte principale pour saluer celle qui, depuis trop longtemps, était partie. La chair de sa chair, le sang de son sang. De l’adulte jusqu’à la plus petite des quatre individus, elle les embrassa tous, tour à tour, sur le front, pour les saluer, une fois arrivée à leur hauteur. Les nombreux domestiques attendaient, le regard baissé sur le sol, à la file indienne, pour préparer la maîtresse à ce qui allait arriver. Tous savaient très bien que sa présence n’avait rien d’une visite de plaisir et de courtoisie et nombreux étaient surpris de la voir arriver seule, contrairement à ce qu’elle ne leur avait écrit.

L’adulte qui se présentait parmi les enfants vint prendre parole, en suivant l’alchimiste Systérienne jusqu’à son bain. Les deux plus jeunes enfants suivaient derrière.

« Ilhar, dosst dalharuk uriu doer stath tangi ago. Uk jal'yur kre'j ukt i'dol ulu l' ogglinn.”

La matrone acquiesça aux paroles de sa fille. Mais elle ne lui apprenait rien de nouveau.

« Usstan inbal kus fol d' udossta alurl sargtlin bauth l' qu'ellar ulu sslig'ne dosst byr dalharil. »

Encore une fois, elle dodelina de la tête et félicita son ainée.

« Bwael, nin sevir uns'aa xuil dosst waelin dalninil. »

L’adulte, copie conforme de la veuve Majere, s’inclina doucement puis se retira, laissant la mère avec ses deux plus jeunes filles. Aube et Hannah se tenaient côte à côte en observant leur mère se dévêtir pour se plonger dans le bain, désormais bien chaud. La présence des domestiques ne gênait aucune de ces créatures : elles y étaient toutes habituées. Yuri de Systéria savait que les petites filles avaient beaucoup à lui dire, mais que leur éducation leur refusait ce privilège en ce moment. Son ainée avait fait du bon travail avec leur apprentissage et elle serait récompensée en conséquence, lorsque les menaces seraient levées. Les deux petites ressemblaient tant à leur père. Leurs longs cheveux blonds redescendaient, malgré leur coiffure T’Sen à ce moment, en de longs boudins de chaque côté de leur visage. Leurs yeux bridés ne laissaient aucune supposition tant qu’à leur métissage, mais leur peau blanche effaçait les traces du sang maudit des elfes noires dans leurs veines. Hannah, plus extravertie, avait les yeux d’un vert qui vous transperce l’âme, Aube, elle, les yeux noirs et profonds comme ceux de sa mère. C’était sans doute la seule façon de distinguer leur différence.

Une fois que leur mère leur donna le signal de venir la rejoindre dans le grand bain, les deux fillettes de huit ans se dévêtirent à leur tour, puis au moment où elle allaient grimper les marches de la grande baignoire, des cliquetis leur parvinrent de l’autre côté de la porte de papier de riz.


Post by Feu Zaō Minh Yu, AdM. - March 25, 2009 at 10:41 PM

La chute de la seconde tour adverse.

La nuit était tombée sur la tour, de l'autre coté d'un abîme de vide se trouvait sa sœur jumelle ou flottait encore l'étendard de la famille adverse. Tout était calme et sur les hauteurs supérieures de la tour aux couleurs de la famille Minh Yu l'on n'entendais que le bruit du vent et des pas des gardes qui tenaient à l'oeil ce qui se passaient de l'autre coté.

Dans l'obscurité un groupe d'assassins se déplaçaient, sautant de pierre en pierre, se plaçant à l'abri des lueurs des flambeaux, se tenant dans les zones d'ombres et se faufilant comme des serpents dans les coulées d'ombres que laissaient les gardes une fois leur passage effectué. C'était une habitude pour eux, se mouvoir dans l'obscurité et dans le silence, se déplacer tel des fantômes, des démons silencieux. Ils furent trois à s'agripper au flanc de la tour ennemie, grimpant niveau par niveau, gagnant de la hauteur à l'aide des crochets, pendant ce temps, les trois autres ombres s'affairaient au pied de celle ci, plaçant le contenu de leur sac à des distance égales. Il fallut un demi sablier pour que le groupe entier soit réunis a une dizaine de pas de la tour, certains couverts de mousse et de boue, d'autres couvert du sang des sentinelles qui auraient gêné leurs manipulations. Debout sur la tour Minh Yu, le docteur Tesshu, habillé uniquement d'un pantalon court, sans aucune pièce d'armure souriait dans l'attente des ordres qu'il avait donné. Il aimait ce moment de silence, il aimait ce moment agréable ou tout semble calme et tranquille. Un pas précipité vint lui annoncer que les assassins étaient rentrés à destination et que tout était près pour que le règne de la famille Minh Yu s'exerce.

Sortant de son sac un arc Systérien, il tendit la corde et y plaça la flèche préparée par l'un des assassins, une petite fiole du laboratoire St Elisa y était attachée, à l'intérieur un liquide violet s'agitait. Avec beaucoup d'exactitude, Zao visa le pied de la tour, écoutant les remarques des assassins qui avaient opéré. Le trait d'acier fut décoché et siffla, traversant la distance qui séparait les deux tours avec la grâce que seul un tir par un arc de bonne facture était capable de le faire. La suite du tir fut couverte par une série de détonations qui firent trembler les ouïes de toutes les personnes présentes.

*" 人間は死にます" *
*Une à une les fioles de potions explosives libérèrent leur souffle chaud et destructeurs, placés à égales distances sur tout le face nord de la tour elles mirent à mal l'équilibre de celle ci qui vint s'écraser au sol dans un amas de ruine fumante, dernière demeure de plusieurs centaines d'âmes, certaines déjà parties pour un monde meilleur, d'autres attendant une libération qui viendrait par une lame ennemie. La seconde tour qui n'appartenait pas encore à la famille Minh Yu était tombée, au sens propre comme au sens figuré, c'est sur cette vision que le docteur Tesshu retourna à sa chambrée pour écrire les nouvelles au domaine. *


Post by Yuri Minh Yu, AdC - March 29, 2009 at 4:27 PM

De toute sa nudité, la demi elfe noire se releva, laissant les sillages de l’eau s’écouler sur son corps métis. Intimant à ses deux blondes filles de se pousser de chaque côtés du bain, elle était prête à attaquer quiconque entrerait sans y avoir droit. Ce fut cependant une silhouette bien connue qui entra. Toute vêtue des kimonos de combat portant le mon de la famille Yu, Vienna Minh Yu, doyenne de la famille, se présenta dans ses airs aussi froids que la race des drow le demandait. Plusieurs fois centenaire, son corps noir comme la suie gardait son éternelle jeunesse, alors que son esprit, mature et sage allait trancher sévèrement avec cette apparition physique ébahissant. Son costume de guerre lui allait magnifiquement, les plusieurs ceintures venaient resserrer sa fine taille et de nombreuses dagues, un sabre ainsi qu’un katana qui pendaient, prêts à faire couler le sang de la famille Ojiro. L’elfe noire savait à faire effet de présence, et elle ne put faire autrement que d’extirper un sourire mielleux à la vue de sa fille et de ses petites filles, nues, prêtes à entrer au bain. D’un signe de la main, elle indiqua aux jumelles de plonger dans l’eau avec leur mère. Ce que les enfants firent avec hâte. Elles avaient froid, nues à l’air ambiant. Alors, seulement, la vieille elfe prit la parole.

« Dos inbal natha zanjur. Uk lac ulu thalra l' jabbuk d'lil qu'ellar. »

Yuri de Systéria acquiesça aux paroles de sa mère. Alors Vienna tourna les talons pour repartir. Elle n’était pas femme de démonstrations, bien que le retour de sa fille ne la soulage dans les profondeurs de ses entrailles. Dans sa démarche strictement militaire, l’elfe noire partit faire patienter le messager qui attendait aux portes de la demeure principale du domaine.

L’alchimiste pris donc la moitié d’une heure pour profiter de la présence de ses jumelles. Les petites Majère profitèrent de ce moment de tendresse avec leur mère. Un lien unique les unissait toutes trois. Hannah, plus extravertie, racontait à sa génitrice toutes les petites aventures qu’elle et sa sœur avaient vécues depuis qu’elles avaient souvenance. Aube, elle, plus réservée, se contentait d’acquiescer ou de décliner, lorsque son double se prenait à exagérer. Nombre de fois ce manège fit sourire, même rire la demi drow. Mais le temps passait rapidement, et déjà elles devaient toutes sortir du bain, qui refroidissait.

« Habillez-vous, ne traînez-pas. Je veux vous voir avec moi sur le balcon de la maison dans dix minutes. »

« Oui, mère! » Dirent en chœur les deux jeunes filles.

La matrone dirigea donc ses pas vers l’endroit où elle était attendue. Sachant pertinemment que ses filles la rejoindraient dans le délais qu’elle leur avait donné. Ainsi, elle se présenta, coiffée comme une simple femme de maison, mais sa tenue vestimentaire ne mentait pas sur l’importance qu’elle avait au sein du domaine. L’homme resta estomaqué pendant un court moment en voyant le pilier même de l’importante famille Yu. Son impertinence lui fut d’ailleurs remontrée, et on le força à baisser le regard. Les nombreuses lettres et messages furent alors livrés en un rien de temps, laissant le loisir à Yuri de Systéria de se retourner pour rentrer en passant par le grand balcon.

Le messager était alors escorté de deux gardes pour sortir du domaine, mais il se retourna, échappant à la vigilance de ses accompagnateurs. Une paille de bambou à la bouche, il souffla de toutes forces des dards empoisonnés en direction de la matriarche.

Un froissement de tissus suivi d’un bruit sourd d’un corps qui tombe sur le sol. Le silence s’imposa de lui-même sur les landes de la grande famille. Le messager était déjà empoigné par les deux gardes, qui attendaient un signal. Yuri se retourna avec une lenteur presque surnaturelle, pour voir sa petite Hannah, étendue sur le sol, le corps qui commençait à se couvrir de convulsions. Les yeux noirs de l’alchimiste se froncèrent, puis elle donna le signal à ses gardes, qui coupèrent illico la tête du traître. La jeune Aube restait figée devant la vision d’horreur de sa jumelle, qui était en train de perdre le souffle de sa vie sous le poison d’un simple dard qui, au fond du compte, ne lui était pas destiné. La petite avait quitté les gênes qu’imposent la rigide instruction t’Sen pour courir en direction de sa mère. Mais dans son empressement, elle avait servi de bouclier, malgré elle, à sa mère. Il prit un temps à l’alchimiste avant de réagir, mais une fois le déclic fait dans sa tête, elle accouru pour chercher à soigner son enfant. La chair de sa chair, le sang de son sang.

Un cillement sourd vint masquer tous les autres bruits dans la tête de la femme, qui perdait, une fois de plus, un enfant. Un cillement si fort, aigu, qu’il fut partagé avec tous ceux qui gardaient un lien de près ou de loin avec elle. Un cri de l’âme strident qui vous transperce la tête comme des milliers d’aiguilles. C’était la guerre, oui, définitivement.


Post by Feu Zaō Minh Yu, AdM. - March 29, 2009 at 8:30 PM

Isuki la traitresse

http://www.youtube.com/watch?v=sfzgz_nFdFo

Ils étaient arrivés dans la ville d'Isuku, un petit bastion non loin d'Arigama une ville fortifiée, tout était calme à leur arrivée, on leur laissa s'installer comme si la ville était conquise d'avance. A l'habitude, les gens de la ville terrorisés par l'annonce de la déferlante du domaine Minh Yu se ruaient sur les chemins et il n'était pas rare de voir une armée de paysans quitter la ville en même temps que l'armée ennemie y entrait, simple exemple des vases communicants. La ville continuait de vivre, les oriflammes de la famille rivales furent retirés pour placer ceux de la famille Minh Yu, on organisa même une cérémonie de thé et une soirée de danse pour les hauts gradés ce qui n'était pas courant. Alors que la cérémonie du thé venait de se terminer, les généraux du clan discutaient du pas de danse que l'artiste venait d'effectuer, les panneaux de riz se fendirent en deux sous l'effet des lames, tout ceci n'avait été fait que pour les attirer dans un piège qui n'était que la preuve d'un manque d'honneur, mais qui allait apporter beaucoup aux rivaux.

Le combat qui fit rage dans la maison de thé « la maison ou le chat pelote » fut à graver dans les archives des meilleurs passes d'armes, mais hélas pour les combattants l'histoire a pris l'habitude de ne retenir en ses livres que les faits d'armes des vainqueurs. C'est au terme d'une demi journée de combat que les guerriers du clan Minh Yu furent décapités et leur tête placé en des pieux sur la place publique. Partout en la cité, les paysans déchiraient les drapeaux du clan, regroupant leurs forces et leurs combattants pour faire face, un peu tard mais faire face tout de même à l'installation de leurs ennemis en leurs maisons. C'est à l'abri de tout cela que se trouvait le docteur Tesshu, isolé en compagnie d'une joueuse de shamisen et d'un jeune garçon qui lui servait de page, il profitait du décor superbe qui s'étendait devant ses yeux, la maison était en effet superbement bien située, couvrant la vallée ou un cours d'eau le «  Ikijo » serpentait entre les roches, le temps était à la brume mais cela n'en ajoutait que de la poésie à l'endroit. Un pas de course troubla ce calme et ce silence, causant du bruit dans les galets, troublant la paisible retraite du médecin qui profitait des saveurs que peuvent apporter des jeunes et purs serviteurs. On heurta la cloison à trois reprises et c'est un médecin à demi nu que trouva le message, la sueur lui avait tracé des rougeurs aux yeux et son front était parsemé de perles salées.

*«  Tesshu San, je viens de la ville d'Isuku, nos hommes ont été pris en tenaille par l'armée et les paysans adverses, nous avons perdu la moitié de notre armée dans des combats ce matin uniquement. Les généraux ont été assassinés et leur tête à trouvé demeure sur un pieu au centre de la ville. » *

*Le médecin replaça ses cheveux derrières ses oreilles puis se massa doucement les poignets avant de lever ses yeux vers le garde, sa voix était plus sifflante qu'a l'habitude, plus grave peut être aussi et ce sont des yeux durs qui se tournèrent vers l'homme. *

*« Regroupez toute les forces restantes autour de la cité dans la grande plaine, qu'ils se retirent de la ville avec des prisonniers, le maximum possible de prisonniers. » *

Le garde hocha la tête et repris sa course en sens inverse, le médecin repris son activité interrompue et ce n'est que presque une heure seulement qu'il laissa la place déserte à la morsure du feu qu'il avait allumé. Les corps de ses partenaires sexuels léchés une dernière fois par les flammes qui détruisirent rapidement l'habitation.

Il lui fallut une bonne heure pour rejoindre la plaine, déjà encombrée par les soldats du clan refoulant de la ville accompagnés de leurs prisonniers, chaque soldat semblait avoir pu récupérer un prisonnier en sortant de la cité et c'était un concert de hurlement de haine et de rage qui s'organisait à l'extérieur de la cité. D'un geste de la main, le docteur Tesshu fit annoncer à un sonneur de trompe qu'il devait attirer l'attention de la troupe ce qu'il fit instantanément, un silence se fit, uniquement interrompu par les pleurs des prisonniers, le médecin prit alors la parole.

« Vous avez ôté la vie à des soldats du clan Minh Yu, les emprisonnant dans votre cité, nous en sommes sortis et vous viendrez à genoux nous implorer d'entrer à nouveau pour vous sauver. Sachez que nous n'aurons aucune pitié envers vous, comme vous n'en avez jamais eu pour nous. »

*Il regroupa ensuite la plupart des gradés encore en vie, c'était une chose désagréable d'avoir perdu en quelques heures seulement des artisans de la guerre avec parfois trente ou quarante ans d'expérience mais c'était le passé et l'on ne le refait pas, les morts ne reviennent pas à la vie ou très peu d'entre eux. La réorganisation du siège fut faite et les portes de la cité fermées de l'extérieur, enfermant l'adversaire au sein de ses propres murs, adversaire qui ne comprenait pas ce qu'il se passait... *

*« Je veux que la route entre nabukuza et cette ville soit balisée au plus loin que vous pourrez, que les armées levées au domaine n'aient qu'a suivre cette route tracée pour eux. »
«  Oui Tesshu San, nous allons placer des messagers sur le chemin qui leur indiqueront le chemin à prendre. »
«  Non, vous ne m'avez pas compris. Voila comment vous baliserez le chemin, je veux que tous ceux qui décident de se retourner contre la famille Minh Yu sachent ce qui les attends.» *
*Bousculant son interlocuteur il se dirigea vers un garde armé d'une lance qui la lui tendit sous sa demande, d'un mouvement rapide et sûr il vint à clouer sur place une femme qui couchée au sol pleurait la mort des siens, la lance lui entrant dans le ventre et en sortant dans le dos. Puis il planta avec difficulté la lance dans la terre d'au moins deux pieds de profond. *

*Il quitta l'endroit sous le regard des nouveaux généraux, donnant les ordres à leurs soldats et ils furent bientôt plus de quatre cents à gesticuler le long d'une pique, balisant le chemin tous les cinquante pas. L'armée venant du domaine n'aurait plus qu'a suivre ce corridor balisé par les corps de ses ennemis. Ceux qui ne furent pas empalés furent jetés par dessus la muraille, d'ici une semaine les maladies infectieuses feraient des ravages dans la cité. On annonça l'arrivée prochaine d'une délégation du domaine, il attendrait cette visite pour ouvrir les portes de la ville d'Isuki, Isuki la morte, Isuki la traitresse comme on l'appellerait dans l'avenir. *


Post by Feu Zaō Minh Yu, AdM. - March 30, 2009 at 10:26 PM

*Quand les prisonniers rejoignent leur famille. *

Fond Sonore : http://www.youtube.com/watch?v=-_kEZY52ePU
*«Tranchez les gorges, les jarrets et le pliant du coude, coupez toutes les extrémités que votre lame met à portée. Cette ville n'est plus leur ville désormais le clan Minh Yu a décidé d'en fait leur tombe ! » *
Zao tournoyait le katana à la main, tournant autour du prisonnier sans arme, traçant de sa lame des sillons sombres dans le corps de celui qui n'avait plus que sa tête pour hurler, dans un kata presque parfait elle s'envola dans l'air pour retomber sur l'herbe de la plaine, les lèvres ouvertes dans un hurlement silencieux. Plusieurs combattants applaudirent à la forme « Grue et nuages » effectuée avec grand art, la matriarche du clan savait s'entourer d'une élite dont l'art n'était pas à discuter.

Dans un hurlement audible celui la, des ennemis s'envolaient vers la cité qui les avaient vu naître, depuis trois jours et trois nuits, les trébuchets du clan Minh Yu renvoyaient des formes humaines dans la cité, s'en était presque plaisant de voir disparaitre ces hommes, ces femmes ou ces enfants, au delà des murs de Isuku la morte et s'imaginer le bruit gras de l'impact de leur corps sur le sol. Le docteur Tesshu que les mauvaises langues du clan avaient déjà renommé « Le boucher d'Isuku » regardait la scène un presque sourire au lèvres.

« Que j'aime cette terre ou il est normal de faire couler le sang pour laver un affront, si tout pouvait se passer comme cela sur Systéria! la médecine et la justice avanceraient à grand pas !! Allez ! Isuku a besoin de sang ! Pour chaque membre du clan assassiné nous tuerons dix des leurs ! Armez les trébuchets ! Que les prisonniers rejoignent leur famille !  »


Post by Yuri Minh Yu, AdC - March 31, 2009 at 4:57 PM

Déjà deux jours de marche. Les galets craquaient sous les sandales de l’escorte qui accompagnait la matriarche du domaine Yu. Vienna Minh Yu marchait en tête du groupe de six personnes. Quatre combattants d’élite avaient été finement choisis pour accompagner Yuri de Systéria. Deux guerriers dit « samouraï », un assassin et un archer. L’alchimiste restait en position de défense, entourée de cette équipe quasi infaillible. L’elfe noire à la tête avait les cheveux noués en une longue tresse, à la manière des grands guerriers de l’archipel. Sa démarche, dévoilant un déhanchement tout en rondeur, sur des jambes puissantes, prêtes à vous bondir dessus à la moindre occasion n’arrivait pas même à déconcentrer ces hommes, eunuques, qui avaient été spécialement entraînés pour résister à toute tentation. Le regard à l’affut, la drow ne laissait aucune chance à tout mouvement qui se trouvait de près ou de loin de leur groupe. D’un geste leste de la main, elle envoyait l’assassin se fondre dans les ombres afin qu’il vérifie, et élimine au besoin, ce qui avait tôt fait de l’alarmer.

Il n’était pas difficile de suivre les traces de Tesshu. Il avait laissé derrière lui nombreuses trainées sanguinolentes. Et, déjà, on pouvait sentir l’odeur pestilentielle d’Ikuki la traîtresse, où les cadavres étaient lancés un peu chaque jour pour accroître l’indice de maladie. Le parfum âcre n’était d’abord qu’une rumeur, rappelant que des lieux les éloignaient encore du village. Bientôt, ils commenceraient à déceler les cadavres qui avaient été empalés et installés comme de fiers étendards le long de la route de la victoire du clan Yu.

Ceci dit, Vienna somma l’équipe de s’arrêter. L’équipe se resserra autour de Yuri. Tous silencieux, prêts à combattre, ils attendaient le signal. Ce fut un rire profond, un amusement sans pareil qui jaillit de la bouche de l’assassin qui avait trouvé la source de la menace que la drow avait décelé. D’un large coup de pied, il fit tomber un préadolescent de sa cachette. Le garçon tenait à la main un arc de bonne facture, si on considérait ceux qui étaient fabriqués en l’archipel. Tout tremblotant, il leva une flèche en direction de Yuri. Son escorte allait réagir, juste au moment où d’une gestuelle, elle leur intima de suspendre leurs intentions.

Devant elle se trouvait le jeune Hamatoshi. Ni l’aîné, ni le cadet, mais néanmoins un des enfants du seigneur Ojiro. Quel drôle de hasard. Le garçon, dans son affront, décocha la flèche que l’alchimiste dévia avec une aisance surprenante, à l’aide d’un sort de télékinésie. L’enfant réalisa alors l’ampleur de sa situation. Fuir détruirait son honneur, mais il ne pouvait non plus affaiblir son clan en devenant un otage. Il dégaina alors rapidement un couperet avec lequel il était prêt à se donner la mort dans l’ordre de leurs traditions. Cependant, l’assassin Yu eut tôt fait de désarmer le garçon, qui se retrouvait maintenant à la merci de l’escadron de la matriarche elle-même du domaine ennemi.

« Attachez-le, bâillonnez-le, il va me servir plus tard. » Déclara la directrice Systérienne.

Alors l’équipe continua sa promenade en direction de la position de Zao Tesshu, quelques jours de marche les séparaient encore.


Post by Feu Zaō Minh Yu, AdM. - March 31, 2009 at 10:03 PM

La médecine Systérienne avance à pas de géants sur l'archipel.

Fond musical : http://www.youtube.com/watch?v=He8jpiKd ... re=related

*La langue leur était coupée depuis un moment mais leurs yeux indiquaient qu'ils souffraient, assis sur un tabouret à la hauteur de ses sujets, il dessinait les croquis de ces muscles offerts à la vue, la peau enlevée à grand renforts d'incision leur avait montré le soleil. Les mouches commençaient à se montrer plus hardies, se déposant sur les chairs, pondant leurs œufs dans le réceptacle de leurs générations futures mais cela ne dérangeait pas le médecin. Un coursier vint à entrer dans la tente pourpre réservée au docteur Tesshu, il eut un pas en arrière à l'odeur qui s'échappait de celle ci et pourtant, la puanteur de l'extérieur aurait du l'habituer à cela. Se fixant dans un garde à vous presque parfait, il s'annonça à Zao. *

*« Tesshu San , un éclaireur nous annonce la venue de la matriache d'ici une journée. » *
*L'homme hocha la tête et délaissa son carnet de note qu'il rangea sur son bureau, d'un regard il embrassa toute la pièce et sortit, repoussant la toile qui le séparait d'une vision qu'un membre de l'ordre aurait qualifié d'infâme, les trébuchets n'avaient de cesse d'envoyer des morceaux de corps dans la ville, au delà des murs de la cité, les survivants avaient improvisés des buchers pour tenter d'éliminer le risque de contagion mais c'était peine perdue... même les corbeaux réunis en légions attendaient pour prendre part au festin et rien ne les arrêterait, même pas l'âcre fumée qui s'échappait de la cité. **Essuyant le sang qui avait recouvert ses mains sur son tablier au sigle de St Elisa, Zao porta son regard vers la foret environnante, le regard de l'homme n'avait plus rien de celui d'un homme, il était un loup dans le corps d'un homme, un animal à l'apparence humaine, le vent se leva apportant un miasme d'odeur infecte et sûr d'un corps en putréfaction et cela fit rire le médecin, un rire qui aurait glacé le sang de n'importe qui... *

*« Faites préparer cent guerriers, lorsque la matriarche sera la nous lui ouvriront les portes du cimetière et nous amènerons ceux qui ont survécu à un monde meilleur en sa présence. Que tout soit fait dans le plus grand soin, vous n'imaginez pas l'honneur qu'elle nous fait par sa présence, que le moindre soucis se présente et j'empalerais celui qui est en charge de ce qui a échoué, il regrettera de vivre si longtemps. Me suis je bien fait comprendre ? Allez avertir Okugawa san, Iteri san et Ferog qu'ils sont responsable de cette arrivée, qu'ils fassent monter la tente de nos invités, qu'ils fassent chercher le thé et qu'ils assurent la protection de celle à qui nous devons tout.  Qu'ils astiquent leurs armures et affutent leurs lames ! Cela devra être grandiose !! » *

Le messager sembla heureux de quitter la présence de Tesshu San, il se sentait mal à l'aise en sa compagnie, impossible de savoir ce que cet être pensait, cela faisait maintenant un peu plus d'un an qu'il était à ses cotés et l'aspect de l'homme s'en allait vers le sauvage, les cheveux avaient poussés, la barbe aussi, les yeux s'étaient ternis dans le flot de sang qu'il avait fait verser, l'odeur même de l'eucalyptus que l'homme portait sur lui suffisait presque à lui retourner le cœur.

Alors que le messager disparaissait entre deux tentes, le médecin de St Elisa observait les trébuchets en action. Quelques jours et il la reverrait, celle à qui il devait tout... Un sourire franc vint une fois encore éclairer son visage balafré du sang de son patient alors qu'il admirait le balai des corbeaux dans le ciel.


Post by Lidenbrock, AdC - April 8, 2009 at 4:52 AM

Les jours s'écoulaient en Systéria, parfois paisiblement et d'autres fois, mouvementé. Pour les habitués, c'étais la routine autrement dit.

Cela fesait plusieurs jours déja qu'il avait recu une réponse à sa missive envoyé au Manoir situé juste à coté de chez lui. Il les avait passé à réfléchir, enfermé la plupart du temps, dans ses deux endroits habituel. Les cheminées de sa forge n'avaient pas fumés depuis environ le même moment que la réception du document. Ce qui se passait à l'extérieur de ses murs n'avaient aucune importance et il n'avait donc aucune idée de ce pouvait bien se passé dans la ville, même si il s'en serait le moindrement soucié.

Un bon matin, d'un air déterminé, il fesait une rare sortie pour d'abord se diriger vers l'écurie. Sans échangé un long dialogue, il en partit pour faire une halte à la banque afin de retirer une certaine somme et de continuer son chemin. Si quelqu'un l'avait remarqué et y avait porté attention, il aurait remarqué que le forgeron se dirigeait vers le quartier du port.

Juste avant la tomber de la nuit, il en revenait d'un air quelque peu satisfait pour rentrer chez lui. Ca n'avait pas été facile et ca serait un peu couteux, mais il arriverait à faire ce qu'il avait en tête. Il ne manquait que quelques jours de patience afin que le recrutement, et les préparations, soient terminés. Comme d'habitude, il n'en ferait qu'à sa tête et il ferait savoir ce qu'il pense...


Post by Brehan de Nogar, OdS - April 8, 2009 at 7:18 AM

viewtopic.php?f=62&t=28047

Les quatre furent bien récompensées, une fois arrivé au temple. Mais ce n’est que le soir que Brehan de Nogar rentra en la citée. Il semblait épuisé, et son armure semblait avoir subi de mauvais coups. Dans la rue, un confrère vint à sa rencontre, en lui faisant part que quelque chose qui semblait très important l’attendait au temple. L’expression de Brehan devint très grave, il acquiesça puis entonna une prière avec fluidité.

Une étrange énergie se fit ressentir au point où l’Inquisiteur apparu, devant les marches du temple. Il les gravit et demanda à un templier de le mener vers ce qu’il l’attendait. Une fois rentré dans la pièce, il demanda à ce qu’on le laisse seul. Son regard clair se riva sur la caisse rectangulaire, alors qu’il sembla craintif ou hésitant à l’ouvrir.

Laissant tomber ses gantelets de plaque au sol, il empoigna la lettre d’une poigne vive et sèche, afin de la dégager de la caisse. Comme s’il craignait le pire, il se hâta finalement d’en faire lecture. Son expression faciale sembla se figer, en même temps que sa posture devint moins solide. Était-ce la fatigue de sa croisade qui faisait soudainement surface ? Ou si était-ce les lignes qui semblaient l’ébranler ainsi ?

Il termina alors la lecture, alors que ses lèvres étaient pincées durement. On aurait pu comparer son visage à du marbre, sculpté d’une expression très grave. Une fois qu’il en eut terminé, il scruta la caisse longuement. Et s’en approcha finalement. Il osa finalement à soulever le couvercle.

La vue de la gamine, délaissée de vie, sembla lui causer une vive souffrance, comme s’il venait de recevoir un coup de couteau. À travers la petite, il reconnu certains traits de feu Kalidor Majère, mais possédait les traits délicats de Yuri. Il chancela.

L’Inquisiteur empoigna finalement son chapelet puis passa un moment à la prière, devant la petite sans vie. Puis il sorti finalement de la pièce, alors que deux paladins non loin semblaient s’inquiéter et curieux de savoir de quoi il s’agissait. Il semblait tendu, mais comme à son habitude, il tentait de ne laisser rien paraître. C’est un regard très grave et dur que l’homme leur adressa, ainsi que ces quelques mots :

-Templier Dhay, allez quérir dame Balgor. C’est très important.


Plus tard en la soirée, la petite avait été menée à Sainte-Élisa. Suite à l'entretient entre Brehan et Saralondë. Cette même nuit, plusieurs confrères de l'Ordre affirmèrent avoir vu l'Inquisiteur de Nogar, agenouillé devant l'autel sacré, alors que non seulement son corps semblait endolorit.


Post by Yuri Minh Yu, AdC - April 8, 2009 at 8:01 PM

Elle était arrivée au seuil de la nuit dans le campement d'où s'élevait de délicates effluves de décomposition. On arrivait à entendre les charognards se battre à savoir qui aurait les morceaux les plus tendres des cadavres exposés au grand jour. Les croassements des immenses corbeaux ne cesseraient que tard la nuit et alors ce serait les chiens sauvages et les loups qui commenceraient leur douce mélodie. La plaine bordant le village n'était plus que boue et sable rougi par le sang des nombreuses victimes qui avaient soufflé leur dernier souffle dans les dernières semaines. Droits et fiers, les nombreux soldats qu'avait fait préparer le docteur Tesshu avaient une posture impeccable. De quoi faire rougir les troupes Systériennes. Tant de discipline, de respect et de rigueur. Même pour l'archipel T'Sen, les hommes du clan Yu avaient un quelque chose de plus rigide, de plus avenant que la plupart. Peut-être étais-ce la crainte de mourir pour insubordination, les lois du clan étaient particulièrement strictes.

Vienna Minh Yu, dont la peau d'ébène luisait sous les gouttes de fine bruine qui avait commencé à tomber depuis une heure déjà, était entrée la première dans le campement et avait annoncé l'arrivée de la matriarche du domaine. On avait demandé à dresser un solide piloris au centre de la tente où Yuri séjournerait. Le jeune fils du chef Ojiro y séjournerait, attaché. Alors qu'une troupe de cinq hommes, probablement les moins gradés, s'occupaient de mettre en position les caprices de leur chef de clan, l'alchimiste entra dans le camp, accompagnée de son prisonnier ainsi que de l'assassin et de l'archer qui l'avait suivi. Les trois hommes qui avaient foulé la route avec elle allèrent rejoindre les troupes et prirent position avec efficacité. Alors seulement, Yuri de Systéria, suivie de Vienna Minh Yu allèrent à la rencontre de Zao Tesshu. Il avait sûrement bien des choses à leur raconter en ce qui concernait la situation actuelle du siège de guerre.


Post by Feu Zaō Minh Yu, AdM. - April 9, 2009 at 9:30 PM

*La jeune fille et le boucher. *

http://www.youtube.com/watch?v=jPdOmY1BjAU

*Déja une nuit entière qu'elle tournait pour lui, anémique et sous alimentée, blanche de peau, si blanche qu'elle aurait pu être transparente, tournant dans un kimono de soie qui lui avait été preté. Zao assis dans un siège de bois l'avait regardé faire pendant toute la nuit, s'amusant de la voir tomber inconsciente au milieu de son effort, caressant la tête du chien de combat qui dormait à ses pieds, ces animaux qu'en terre T'sen l'on nomme « Chien Lion » , triste renommée pour un brutal animal. *

Un garde vint annoncer l'arrivée de la matriarche et zao fit entrer la jeune fille dans sa cage, place échangée avec le fauve, avant de s'habiller pour recevoir ces hôtes de choix. Quand il passa la porte, sous la pluie ruisselante sur les armures, l’armée restante du clan Minh Yu se tenait au garde à vous. Allongés dans un enclos comme du bétail, quelques prisonniers terminaient une mort lente et douloureuse, ils furent rappelés à l'ordre par le Docteur Tesshu qui les fit aligner et ranger comme une troupe de soldats qu’ils n’avaient jamais étés. Certains n’avaient plus la force de tenir debout mais le ton employé par le médecin était sans appel et les prisonniers allèrent puiser dans des ressources qu’ils ne pensaient plus posséder. *
 
«  A genoux devant celle à qui nous devons tout. »
Le tonnerre résonna sur la plaine, augmentant la cadence de la pluie qui tombait maintenant à gros bouillons. Zao, le regard perdu dans les cheveux longs et la barbe sauvage fit entendre sa voix qui parvint même un moment à couvrir le bruit des charognards qui festoyaient dans les murs d’Isuki la morte. Certains prisonniers n’ayant pas exécuté l’ordre donné, le vie s’infiltra dans le sol délavé par la pluie, nourrissant les sillons que des paysans viendraient labourer dans plusieurs années, une fois que tout cela fut remis en ordre et que tous soldats comme prisonniers se furent agenouillés devant la matriarche, il fit de même et reprit la parole une fois encore.
 
«  Votre visite est un honneur, puissiez vous être fière de nos actions. Leur raison d’être est l’honneur du clan. » *
*Détaillant l’elfe noire qui se tenait devant lui, ses yeux clignèrent un moment, certains témoins allèrent jusqu'à dire plus tard qu’ils avaient vu une larme rouler sur la joue de celui que l’on appelait maintenant «  le boucher d’isuki » mais ceux qui le racontèrent plus tard furent accusé de romancer la rencontre ou d’avoir abusé sur la boisson. Le temps semblait s’être arrêté sur la plaine, ne restait que le bruit de la pluie et du tonnerre que soudain le bruit d’un trompe transperça, à ce moment les portes de la cité s’ouvrirent. *
  Les énormes portes vibrèrent sur leurs gongs, manœuvrées par des dizaines de bras et s'ouvrirent sur un mouroir, voila ou en était l'état des lieux du siège de la ville, des cadavres qui tournaient leur bouche ouverte et leurs yeux morts vers l'immensité du ciel qui déversait sur eux tout l'eau qu'il semblait contenir.

*« La ville vous est offerte. » *
*Le regard du médecin croisa celui de Yuri et un froid sourire vint éclairer son visage. *


Post by Yuri Minh Yu, AdC - April 11, 2009 at 4:04 PM

*« La ville vous est offerte. » *
Le regard du médecin croisa celui de Yuri et un froid sourire vint éclairer son visage.


La femme ne put faire autrement que de sourire. Cette même expression qui siégeait sur le visage du médecin-boucher. Peu éloquente, elle vint poser sa délicate main sur l'épaule du grand t'Sen. Ce geste à la fois si doux et personnel eut tôt fait de plonger tous les combattants du domaine Yu, à quelques exceptions près, dans un profond désarroi. S'agissait-il alors de l'amant de la maîtresse, d'un mercenaire engagé qui avait décidé d'abandonner la cause de l'or, ou encore autre chose. Bien que toutes ces questions pouvaient leur traverser l'esprit, ils restaient impeccablement installés, prêts à diriger la matriarche Yu dans le village mort.

Dans sa posture distinguée, droite et disciplinée, Yuri de Systéria invita Zao Tesshu à fouler le pas à ses côtés. Ses sandales de marche faisait crier le sable imbibé de sang sur le chemin. Suivis de près, juste derrière par l'elfe noire Vienna, ils entrèrent dans la ville cadavérique. Les yeux noirs comme l'antre le plus profond des ténèbres de l'alchimiste balayait les horreurs dont son collègue et ami avait été l'instigateur. Il avait fait selon le code du domaine. Décidément, sa loyauté et son efficacité faisait l'honneur de la famille, il en serait assurément récompensé une fois la guerre terminée.

Les morceaux de corps pendaient mollement les uns contre les autres, lavés par la pluie et en partie dévorés par les charognards qui ne se laissaient pas impressionner par le déluge naturel qui leur tombait sur la tête. Le visage impassible, calme de la femme étira alors un délicat sourire, avec son exotisme habituel. Si belle créature dans un décor si repoussant. Étrangement, les deux s'harmonisaient parfaitement. Ils foulèrent quelques rues, écoutant, observant si des survivants se cachaient dans un coin. Assurément, si des êtres portaient encore la vie en eux, soit ils seraient trouvés, soit ils se montreraient dans un effort de désespoir pour s'en prendre à leur bourreau.

Yuri n'en avait cure. Elle se retourna vers Zao, en plongeant son noir regard dans celui toujours aussi froid du docteur Tesshu.

"Gardons notre position ici, si tu as des prisonniers encore capable de voyager, libères-en un. Seulement un, à qui nous infligerons la maladie. Il ira pleurer auprès du patriarche Ojiro, et pourra d'ailleurs lui annoncer que nous détenons l'un de ses fils. Si tout fonctionne parfaitement, lorsqu'il se sera présenté avec son armée et que nous aurons vaincu, Zao, je t'offre ce village, il prendra alors ton nom et pourra racheter son honneur sous ta gouverne.

Retournons maintenant à notre tente, je ne voudrais pas que notre petite hirondelle ne nous fausse compagnie, loin de mon regard."

Encore un court instant, puis elle tourna les talons, suivi des deux élites qui étaient considérés comme de la famille, en enjambant les cadavres pour retourner au campement qui patientait pour les prochaines instructions.


Post by Feu Zaō Minh Yu, AdM. - April 12, 2009 at 12:10 AM

Voir de ses propres yeux...
http://www.youtube.com/watch?v=IKTRnO7SV68&feature=related

*La journée était à son sommet, le soleil à son zénith et l'on sortait peu à peu quelques cadavres de la cité, le médecin Tesshu s'avanca dans la tente de la matriarche, habillé d'un kimono aux couleurs du clan et tenant en laisse la jeune fille qui avait pris la cage de son animal préféré durant cette campagne. A demi nue, la jeune fille se trainait derrière lui, le cou marqué par la laisse d'acier qui lui ouvrait la peau et laissait la chair à vif. S'avancant dans la tente, il tendit la laisse à un garde qui pris quelques secondes de réflexion avant de s'en saisir. *

*"J'ai décidé de laisser une chance à mon petit animal préféré, il a dansé pendant des nuits entières pour me satisfaire et je pense qu'elle a mérité d'aller annoncer la chute de cette cité." *
*Son regard croisa celui des personnes présentes, il replaça ses cheveux derrière ses oreilles, dévoilant ses boucles d'oreilles de sanguine. D'un geste leste, il s'assit dans un siège et se mit à se masser les poignets. *

" Vous pensez que le seigneur Ojiro va se déplacer jusqu'à nous uniquement parce qu'une chienne vient le trouver et lui raconter ce qu'il se passe ici ? Ne pourrions nous pas envoyer un messager avec les yeux de son fils dans une boite pour qu'il sache qu'il est mieux pour lui de voir de ses propres yeux ce qu'il se passe ici ?"
*Les gardes se regardaient l'un l'autre, comme surpris de l'aisance qu'avait le docteur Zao Tesshu en la présence de Yuri Minh Yu de Systéria, il semblait être très proche d'elle, peut être trop proche même. Il sortit un dague de sa botte fourrée et entrepris de se curer les ongles noirs de crasse avec celle ci, le regard posé sur le jeune homme qui attaché au poteau placé au centre de la tente le regardait avec horreur, jamais il n'aurait pensé se trouver face au boucher d'Isuki. Le regard fou du jeune homme emprisonné par le clan Yu courait de la jeune femme à demi nue qui s'était roulé en boule par terre en gémissant, son corps blanc presque transparent parsemé de traces de coups, son cou cerné de traces mauves comme celles de strangulation au médecin, assis dans un trône en bois qui aurait fait pâlir un artisan systérien, les yeux fixés sur lui, avec son parfum entêtant d'eucalyptus qui vous rendait malade. Sans aucun rapport, sa voix s'éleva une fois encore dans la tente rendue silencieuse par son arrivée. *

" Cassandre me manque... "
*Le ton était si triste qu'il aurait presque arraché sanglot à une pierre, le visage lui n'était absolument pas en rapport avec la phrase qu'il venait de citer, visage glacial aux yeux fous d'un homme que la raison à quitté. *


Post by Yuri Minh Yu, AdC - April 13, 2009 at 4:15 PM

" Cassandre me manque... "


L'affirmation sortie sans crier gare avait tôt fait d'atteindre le coeur de Yuri. Les personnes présentes dans la tente avaient été une fois de plus déstabilisés par cette marque de sensibilité qui, malgré les airs déments du médecin, avait un quelque chose de terriblement douloureux. La femme approcha son ami, puis, glissant ses mains sur les épaules de l'homme, elle vint lui embrasser le front. Comme une mère le ferait à son fils. Tant de douceur chez une personne qui était reconnue pour être tout le contraire de chaleureuse et aimante devant les fidèles de son clan. L'alchimiste délaissa alors Zao, puis se retourna vers la future messagère.

"Qu'on lui administre un bain et qu'on la coiffe avant son départ."

Il ne s'agissait certes que d'une piètre messagère de peu de valeur à ses yeux. Mais même les envoyés les plus misérables de la famille Yu devaient avoir une certaine présentation. Pour l'honneur et la gloire de leur nom. Yuri glissa ses mains à son dos, et les joignit ensemble au niveau de ses reins. Elle se retourna alors vers monsieur Tesshu pour répondre à ses interrogations. Son sombre regard vint se fixer à celui d'un vert étrange de son collègue alors que ses petites lèvres en coeur, peintes de rouge, se mirent à parler.

"Les yeux du fils Ojiro envoyé dans une boîte aurait pu être une bonne idée. Cependant, je veux que le seigneur ennemi puisse voir la vie quitter son fils dans son regard. L'enfant porte une chevalière à son doigt, et ce doigt porte une marque qui ne peut être ignorée: deux grains de beauté sur la seconde phalange. Les yeux sont la porte de l'âme, et je désire qu'il ne parte après avoir constaté toutes les plus grandes horreurs qui lui soit possibles. Que le coeur et la raison du patriarche Ojiro soient complètement détruits d'horreur devant les méfaits qu'il aura causé à son propre clan."

La matriarche se retourna alors pour aller voir l'état de la future messagère, qui était déjà prise en charge par deux domestiques. La femme se faisait poudrer le visage de blanc, un large trait de khôl sur les yeux, les joues rosées, et les lèvres peintes de rouge. Ses cheveux étaient remontés et, pour pouvoir lui donner la touche finale, Yuri s'approcha d'elle et lui offrit un magnifique peigne de jade d'où redescendait une cascade de fleurs de belladone. Volontairement, l'alchimiste planta le peigne ornemental un peu trop profondément pour que le cuir chevelu de la chétive créature soit piqué du venim dont les dents avaient été enduits. Ainsi, si elle ne se rendait pas à destination dans un délais de trente-six heures, elle mourrait. Enfin, elle mourrait tout de même une fois à destination. Son destin était scellé.

Zao, toujours derrière, pu inspecter encore une fois cette créature qui l'avait diverti pendant de nombreuses nuits. Les artistes maquilleurs avaient réussis à cacher les marques de torture qu'avait subie la femme. Il ne restait qu'à préparer le colis et le lui remettre avant qu'elle ne parte.


Post by Feu Zaō Minh Yu, AdM. - April 13, 2009 at 6:55 PM

*Le docteur se redressa, souriant à celle qui venait de tenter de lui remonter le moral, puis il s'approcha de celle qu'il avait trainé depuis des jours et des jours sur le tapis de sa tente, il s'approcha de celle à qui il avait infligé des supplices horribles qu'elle même ne raconterais peut être jamais. Passant comme cela contre elle, reniflant son odeur dans le creux de son cou il lui murmura à l'oreille quelque chose de très court que seuls eux deux purent entendre puis il la délaissa, jolie chienne habillée comme une dame, elle fit quelques pas et puis ses yeux roulèrent une fois encore et elle perdit presque conscience sous le regard amusé de Tesshu San. Alors que les gardes soutenaient la jeune femme , il s'approcha d'un pas chancelant comme celui d'un homme qui a bu de l'adolescent lié au piquet, il le regarda dans les yeux un moment et l'enfant lui décocha un crachat en plein visage. La tente se remplit d'un rire affreux, un rire démesuré par rapport à la chose qui aurait pu le provoquer. *

*" Tu crois vraiment que c'est une bonne chose pour toi de cracher au visage d'un membre du clan Minh Yu ? Crois que tu seras aussi téméraire lorsque que t'écorcherais la peau et que je retirerais tous les muscles qui te tiennent debout ? Crois tu que tu auras la force de me cracher au visage lorsque j'ouvrirais ta cage thoracique et que j'en extrairais les poumons ? Lorsque tu entendras tes os craquer et que tu seras encore bien vivant pour t'en rendre compte ? Allez cesse de jouer à l'adulte jeune poussin, fait face à la mort et pleure, c'est de ton âge..." *
*D'une main crasseuse, il s'essuya le visage et passa sa langue sur la bave qu'il avait récoltée du revers de la main, cela semblait apeurer l'enfant qui avait cru pouvoir prouver sa force et son courage par cette action. Il approcha du visage de l'enfant une main ou les ongles noirs de saleté ressemblaient à des griffes, l'enfant semblait perdre peu à peu pied dans la réalité, son cou se marquait d'une trace sombre et son pantalon venait peu à peu à s'humidifier, laissant au terme de la discussion une flaque odorante à ses pieds. *

*" Qu'on lui coupe le doigt, qu'on en fasse un joli paquet et que l'on donne à cette chienne le pli à aller porter. Vous ferez préparer les hommes ensuite car la vrai bataille viendra, celle qui nous permettra de mourrir enfin pour l'honneur de notre clan. Qu'il soit fait ainsi..." *
Il se dirigea vers la sortie de la tente et resta comme cela plusieurs minutes, derrière lui, les cris de l'enfant à qui l'on prélevait la preuve de son identité emplissait tout l'espace sonore, rendant même les charognards moins bruyants. Les cheveux ébouriffés du gaillard Tsen flottaient dans le vent, ses mains à son dos, il contemplait la cité qui serait bientôt sienne avec une lueur de plaisir dans le regard. Oui il avait beaucoup perdu, oui il avait même perdu énormément mais il avait gagné plus encore. Le bruit des cailloux le fit se retourner pour faire face à celle que tous craignaient, jolie et fine fleur exotique au parfum mortel, Yuri de Systéria se tenait devant lui, n'y tenant plus, il la serra dans ses bras.


Post by Lidenbrock, AdC - April 14, 2009 at 5:48 AM

Quelques jours à peine avaient passés. Chaque nuit, un navire était lentement chargé afin de ne pas trop attirer l'attention. Les provisions, rachetés à un bon prix aux établissements local, avaient été chargés en premier ainsi que quelques outils.

Pendant le chargement, un homme s'occupait de rencontrer quelques candidats potentiel et de faire le tri, pour un travail particulier qui leur serait confié. Les personnes sélectionnés n'en furent informés qu'une demi-journée avant le départ. La moitié de la somme qui leur avait été promise leur avait été remise à la réception du message, et comme convenu, ils n'en recevraient l'autre moitié qu'une fois revenu à bon port. Le reste de la cargaison était chargé à bord peu avant le départ qui s'était fait très tot au petit matin.

Si tout se passait bien, la destination primaire serait atteinte d'ici 3 jours, soit une cité portuaire de l'Archipel T'sen. Il avait été convenu que rendu la, un homme d'équipage originaire de l'endroit débarquerait pour les rejoindre à la seconde destination après avoir accompli certaines préparations.


Post by Thomas Bolton, Emp - April 22, 2009 at 12:41 PM

Dans le palais impérial de Systeria, le Surintendant rédigeait une lettre. Lorsqu’il eut fini, il approcha de la cire noire de la chandelle qui éclairait son écritoire, fit couler l’épais liquide sur le papier et le frappa de son sceau. Les armoiries Bolton étaient toujours aussi sobres et austères, comme le personnage. Un blason uniforme et sans froufrous inutiles.

Sereinement, il releva la tête et tandis le courrier à un messager. Homme de confiance, peut-être homme de l’ombre…

« Vous allez vous rendre sur l’Archipel Tsen. Là-bas, vous tenterez de contacter madame Yuri Minh Yu. Je ne pense pas qu’elle soit facile à trouver, c’est pour cela que je fais appel à vous. Concentrez-vous sur l’ensemble du domaine de sa famille, mais n’hésitez pas à écumer le pays si nécessaire. »

« Monseigneur. », salua sèchement l’individu, avant de quitter le bureau.

Une demi-heure plus tard, il embarqua sur un des navires rapides de Systeria, ceux bénéficiant des nouvelles améliorations berguenoises et tsen. Avec lui, la fameuse lettre qu’il devait remettre à Yuri en main propre. Et cette lettre, peu importe le temps que ça lui prendrait, il avait pour but de lui remettre.

Première étape, le domaine Minh Yu, au sud-est de la capitale, comme indiqué par la dernière lettre de la directrice des recherches au Surintendant…

Madame Minh Yu,

Par la présente, j’aimerais m’enquérir du danger qui se trouvait aux portes de votre domaine. Menace-t-il toujours votre famille ? Comme vous devez le savoir, les conflits internes de l’archipel relèvent d’affaires internes qui n’ont pas à être divulguées aux partenaires diplomatiques et encore moins sur la scène internationale. J’espère que vos proches ont pu être secourus à temps.

Toutefois, si je vous écris en urgence, c’est pour vous informer de changement au sein du laboratoire pharmaceutique. Changements que vous devez apprendre maintenant et non à votre retour. C’est au sujet de monsieur Esmeral. Ce dernier a fait preuve, ces derniers jours, d’une insolence et d’une attitude condescendante que je ne tolère pas.

Monsieur le chargé de recherches s’est permis de se moquer ouvertement de ses supérieurs mais aussi de fermer et de geler l’ensemble des activités du laboratoire pharmaceutique sans même en informer la direction ni engager des discussions à ce sujet. Après avoir tenté de le raisonner, ce dernier s’est entêté, je me suis donc vu contraint de le licencier.

Comprenez bien que j’ai une haute estime dans le travail de monsieur Esmeral, ses compétences sont utiles. Néanmoins, ses talents, si excellents soient-ils, ne lui garantissent en aucun cas une impunité totale quant à ses paroles et ses actes vis-à-vis de ses collègues, de sa hiérarchie et même des patients de l’hôpital, lésés par cette fermeture inopinée de quelques jours.

Sachez cependant que l’établissement est rouvert, deux nouveaux alchimistes de renoms sont en pourparlers afin de l’intégrer et de palier aux jours de carence provoqués par monsieur Esmeral. J’ai conscience que vous avez liés de forts liens d’amitiés avec le jeune homme et suis prêt à discuter, à votre retour, d’une éventuelle réintégration au laboratoire, si tant est qu’il prenne conscience de ses erreurs et des désagréments qu'il a causé aux patients.

Veuillez agréer, Madame Minh Yu, l'assurance de ma très haute considération,

T. H. Bolton, Surintendant de l'Empire


Post by Yuri Minh Yu, AdC - April 22, 2009 at 4:50 PM

Le mouvement plus qu'innatendu eut raison de Yuri. Sale, grand et puant. Comme un gros rat qui avait sû faire de ce territoire le sien par la force et par le sang. L'état d'hygiène du docteur ne la repoussa cependant pas. Elle cala même ses douces mains dans la naissance des cheveux de l'homme, à la base de sa nuque, en les lui gratouillant affectueusement. Malgré cette odeur et cette allure complètement infecte, elle se permit de le laisser plonger son museau malpropre dans le creux de son cou, y chercher ce qui pourrait être du réconfort ou un tant soi peu d'affection. Même pour le plus cruel des bourreaux, les caresses étaient nécessaires. Personne n'est à l'abris de ses propres sentiments, pas même celui qui se vante de stoïcité. Même Thomas Bolton devait avoir ses faiblesses, enfin, elle le savait, mais avait toujours tenu ce qu'elle avait pu voir en secret. Enfin, Bolton est suffisemment présent à Systéria, que vient-il faire en t'Sen?

La belle alchimiste vint glisser ses courtes lèvres en forme de coeur contre le lobe d'oreille de Zao. Comme le souffle chaud d'une maîtresse, bien qu'elle n'en fut rien du tout, elle sussura à l'oreille de son héros de guerre. De petits mots, tout petits. Cette proximité, qui laissait pantois tous les autres qui ne savaient plus comment réagir face à tant de diversité de la part de ces deux étranges personnages, laissait planer un étrange silence sur le camp que seul le fils Ojiro trahissait par ses pleurs.

"Fais-moi une faveur, va prendre un bain, nous allons dîner ensemble."

Sur ces douces et mélodieuses paroles, elle quitta l'étreinte très affectueuse de Zao pour aller marcher dans le camp. Ce petit rongeur sale et mal mis, Yuri le savait, serait digne de sa présence à son retour. L'activité au sein du camp reprenait déjà à la vue du regard hautain et autoritaire de la matriarche Yu. Nombre d'artisans venaient lui demander son avis sur la solidité et l'état de telle ou telle fabrication. La sorcière ne manquait pas d'éclairer ses "sujets" sur chaque question qu'on lui posait, du moment que ça lui semblait pertinent. À son passage entre les tentes, on pouvait deviner que malgré sa rigidité et sa grande tolérance à la cruauté, la belle était un chef de clan apprécié. Dont la générosité allait de pair avec ses exigeances. On s'était longuement questionné sur son choix d'envoyer un étranger diriger les guerriers du domaine, et surtout la demande qu'on le traite comme un membre de la prestigieuse famille. Mais au retour de la Dame, ces questions n'hantaient plus du tout l'esprit des fidèles. D'ailleurs, pour la plupart, après avoir constaté la réussite des décisions du bourreau Tesshu, les doutes s'étaient irrémédiablement estompés.

Yuri de Systéria vint à la rencontre des troupes guerrières, et leur souffla des mots d'encouragement. Elle prenait la peine de dire un mot à presque chacun d'eux, une petite tape sur l'épaule ou bien de leur mentionner de remettre leur uniforme en état.

"Madame...! Madame...!"

Ces magnifiques et profonds yeux noirs se retournèrent vers l'homme qui l'interpelaient. Quelle autre "Madame" marchait sur le champ de bataille à son exception? Vienna, oui, mais c'était tout. La demi elfe se retourna alors, les mains dans le dos. Deux des plus vaillants guerriers du régiment qu'elle venait de visiter vinrent lui faire escorte, pour s'assurer que le nouveau venu n'était pas un insurgé ennemi sous couverture. Chose qui fit ralentir considérablement la course du maigrichon jeune homme qui se présentait devant eux. Il portait les couleurs de la famille Yu, mais on était jamais trop prudents. D'un hochement de tête, elle avisa ses deux gardes du corps improvisés de laisser la jeunesse s'exprimer, ils lui mentionnèrent donc de se relever et d'annoncer ce qu'il faisait à cet endroit, en ce moment.

"Maîtresse, j'arrive du domaine, après trois jours de course!"

Il reprit son souffle.

"Votre fille aînée m'envoie."

Le coursier tendit alors un paquet ainsi qu'une petite liasse de courrier.

"Vous avez reçu de la correspondance de l'île de Systéria, et la jeune maîtresse vous envoie une confection que vous avez, semble-t-il, demandé."

La Systérienne d'origine t'Sen ne put faire autrement que d'accorder au jeune messager un agréable sourire. Dans les traits de la femme, l'adolescent y lu des félicitations. Il gonfla alors le torse, s'inclina devant son chef de clan et repartit aussitôt hors du campement, dans le but d'annoncer que sa mission avait été remplie avec brio. Yuri se retourna alors, remerciant les deux guerriers, qui retournèrent à leurs occupation, après une révérence parfaite, puis elle se retira à ses appartements pour lire les courriers, décachetés. Des lettres provenant de Brehan de Nogar, ainsi que d'autres d'origine plus secrète.


Post by Yuri Minh Yu, AdC - April 23, 2009 at 4:11 PM

Assise devant sa vanité, l'alchimiste avait défait de peu les liens de son kimono de combat pour être à son aise. Ses cheveux normalement parfaitement ornés de somptueuses breloques avaient été défaits et retombaient pêle-mêle contre ses épaules et ses omoplates. Les richissimes bijoux de jade qu'elle portait quelques minutes précédemment étaient alignés dans une parfaite symétrie sur le bureau, plus près du grand miroir sculpté dans du bois de noyer massif, afin de ne pas la gêner dans la lecture et la future rédaction de son courrier. La lumière des braseros qui avaient été disposés de chaque côté du meuble laissait une lumière diaphane, parcourus de fines arabesques provoquées par les nombreux bâtons d'encens qui furent allumés, donnait à la soie d'un rouge carmin du pan de la tente une extravagance luxueuse. Le visage si calme et radieux qu'était celui de la directrice du laboratoire Yu lors de la rencontre de ses effectifs de combat s'était durcit pendant la lecture des missives. Tenant le papier de la main droite, et le flacon que sa fille ainée lui avait fait parvenir de l'autre, on pouvait palper la douleur qui lui transperçait sans cesse les entrailles. Derrière les rideaux tirés, seule limite de son intimité, Yuri pouvait entendre, bien qu'elle n'y portait pas attention, tous les déplacements militaires, les sanglots de son prisonnier, toujours attaché au poteau central de la tente et le hurlement des chiens sauvages à l'extérieur du camp, qui venaient dévorer les cadavres en état avancé de putréfaction.

Un de ces rares moments de solitude depuis son arrivée. À l'écran de ses paupières, lorsqu'elle fermait les yeux, elle revoyait sa petite fille, Hannah. Les belles boucles blondes, ces yeux d'un vert qui fait fondre tous les coeurs et ce sourire fier. Un regard rempli d'amour pour sa mère, cherchant à l'atteindre le plus rapidement possible. Puis sa jolie bouche en coeur qui s'éteind et son pied qui perd l'équilibre dans sa course. Les cheveux boudinés aussi clairs que les champs de blé Systériens qui heurtent le sol dans une dernière danse lascive, puis plus aucun mouvement. Elle se torturait l'esprit. Rien, elle n'avait pas bougé lorsque son enfant était tombée sous le projectile qui lui était adressée. Pas à son enfant, pas à sa belle Hannah, non, à elle, la matriarche Yu. Un froissement d'étoffe la sortit de ses rêveries, elle tourna la tête. Une jeune servante qui avait suivi le campement depuis le tout début était entrée avec le thé. Sans relever le regard, l'adolescente disposa le tout sur une table de fortune et se dissipa, en ne faisant jamais dos à sa maîtresse, derrière les rideaux.

Prise d'hésitation, Yuri prit du papier et un pinceau, rapprochant par le fait même l'encrier. Puis, dans son état semi-léthargique, elle rédigea une réponse à l'Inquisiteur qui s'était enquit, il y avait déjà quelques semaines, de la situation du domaine. Laissant à Zao le temps de mener à bien ses exigeances et de revenir, afin qu'ils mangent... en famille.


Post by Feu Zaō Minh Yu, AdM. - April 23, 2009 at 10:33 PM

*Il n'avait pas lésiné sur les baumes, fier et droit il entra dans la salle principale de la tente Minh Yu. Son odeur d'eucalyptus était presque effacée par celle des fards qu'il portait, sa barbe coupée proprement et ses cheveux taillés par le coiffeur de la famille lui allaient parfaitement. Celui qui l'avait côtoyé sur les champs de batailles n'auraient pu reconnaitre en lui le boucher d'isuki que par ses yeux fous et son sourire glacé. Zao s'approcha de la table et s'assit sans aucun mot aux servants qui ne comprenaient pas ce que cet homme venait faire dans les parages de la plus haute autorité du territoire. Un garde s'avança et lui apporta un pli, d'une main manucurée mais ou restaient tout de même les traces du port d'une lame il se saisit de la lettre et ses yeux la parcoururent en hochant la tête. *

" Faites enfermer cet espion au sein du domaine, qu'on l'attache comme un animal et qu'il ne quitte pas sa geôle tant que nous ne serons pas rentré. Mais attention... Il doit vivre à mon retour sinon son geôlier prendra sa place. Pour qui travaille t'il ce petit singe amusant ? Pense t'il que l'on rentre en mon domaine aussi facilement que dans un moulin ?"
*Le regard du médecin s'attarda vers un drap de couleur pourpre derrière lequel il entendait le bruit de bijoux que l'on déplacait. Un faible sourire tendre apparut sur son visage, détonant avec son visage habituel. Se saisissant d'une baguette et contrairement à toutes les bonnes choses de l'éducation T'sen il se cura les dents doucement. *

" A mon avis, d'ici quelques semaines nous aurons de la visite, est ce que tu es prêt à mourrir devant ton père petit fils de chien ? Au fait.. ton doigt ne te manque pas trop ? "
*Il pencha la tête vers le petit jeune homme de la famille adverse, le toisant avec un amusement visible tandis qu'une servante revenait de derrière le drap avec son plateau de thé. Elle sursauta comme surprise de le voir la mais fit comme si de rien n'était. *


Post by Yuri Minh Yu, AdC - April 24, 2009 at 4:00 PM

Une fois qu'elle eut terminé les tâches auxquelles elle s'était ordonné de faire avant de prendre son repas, Yuri prit quelques minutes pour choisir la tenue dans laquelle elle se présenterait. Même en temps de guerre, il fallait savoir bien se présenter. Ah les femmes... Ses cheveux furent recoiffés en une simple tresse remontée en chignon. Deux bâtons d'ivoire où des sculptures d'éléphants tenaient dans leur trompe des oeufs de jade veillaient à bien retenir la coiffure à son emplacement. Un maquillage de surface fut fait, seuls ses yeux furent retracés au khôl noir et sa bouche peinte de rouge. Parfaitement manucurée, comme la veille, elle avait revêti un kimono de guerre féminin. Il était probable que son armure de cuir orientale était restée dans ses appartements. L'alchimiste faisait définitivement confiance à ses troupes. Une fois habillée, coiffée, maquillée, elle repoussa le drap qui la séparait de la pièce centrale où Zao l'attendait depuis peu. Comme rare on la voyait, elle ne portait aucun bijou, ne serais-ce qu'une bague aux ornements étranges d'où on devinait un aura magique ainsi qu'un bracelet tout aussi mystérieux. Des confections barbares sans aucun doute.

La sorcière Yu étira un délicat sourire à la vue du médecin, enfin propre. Bien mis ainsi, il avait sû attirer l'attention. Certes, il restait craint par les hommes et les servantes du domaine Yu. Sa vivacité au combat, sa cruauté sans égal ainsi que son regard complètement fou avait raison de leurs ressentiments. Mais si leur matriarche lui faisait à ce point confiance, ils se devaient de le traiter avec tous les honneurs qui leur était possible. Sans détacher son noir regard de son invité, de son fou-de-guerre, Yuri avança jusqu'à la table, où elle vint s'asseoir dans un simple bruit d'étoffe. Elle jeta un simple regard à son jeune prisonnier qui n'osait plus remuer. Zao avait tôt fait de le traumatiser. Mais pauvre enfant, il n'en était pas à ses dernières peines. Yuri recomposa son regard vers le bourreau Tesshu, puis tapa dans ses mains pour que les serveurs viennent porter les plats déjà prêts sur la table. Ce serait probablement leur dernier repas ensemble, avant que les hostilitées ne redémarrent.

Dans un élan de froufrous de moindre qualité, les serveuses vinrent déposer les plats, recouverts d'un bol serti d'une anse, afin qu'ils restent chauds. Des volutes odorantes s'échappaient ici et là du rebord des assiettes. Même complètement terrifié, le jeune prisonnier, tout près d'eux, ne put faire autrement que de regarder le petit festin de guerre se préparer avec envie et salive. Son régime d'eau et de pain sec commençait à faire son oeuvre. Les plats furent ouverts tous en même temps, dans un parfait synchronisme. Et les deux membres principaux, puisque Vienna était partie en éclairage sur les vallons, du clan Yu purent admirer ce repas de volaille. Des lanières de faisan reposaient sur un lit de cheveux d'anges ainsi que de légumes cuits à la vapeur, arrosés d'une sauce aux arachides. En accompagnement, un petit bol de riz blanc ainsi qu'une bouteille d'une excellente cuvée de saké. Il ne fallait pas lésiner sur ce qui pourrait être leur dernier repas. Dans une petite marmite, une soupe, ou du moins, un bouillon traditionnel où plusieurs ingrédients se mélangeaient à du gingembre de l'ail et des épinards. Une fois que tout fut installé et préparé devant les yeux des deux compagnons, les servantes retournèrent s'agenouiller dans un coin de la tente, sur un tapis, en attente d'une autre demande de la part des deux maîtres des lieux.

Étrangement, Yuri ne ressentait pas le besoin de parler. Seulement à fixer son regard profond dans les yeux fous de son collègue suffisait à ce qu'elle puisse le comprendre. Peut-être en était-il pareil pour lui. Comme les traditions le veulent bien, elle attendit qu'il ne prenne la première bouchée ou gorgée avant d'elle-même entamer son repas. Tant de proximité et tant d'éloignement à la fois. Ce corps était laid, mais combien il lui était précieux. Elle était ravie de prendre ce repas avec Zao, avant que les troupes Ojiro ne fussent annoncées.


Post by Lidenbrock, AdC - April 27, 2009 at 3:46 AM

C'étais déja le quatrième jour depuis le départ en mer et il n'y avait toujours pas de terre en vu. L'horizon était à nouveau visible depuis quelques heures à peine après qu'une tempète imprévu n'aille pris de cours le navire. Deux hommes d'équipage avaient péris ainsi qu'une partie des provisions, engouffré par les flots.

Le vaisseau avait dérivé de sa course mais le capitaine ne savait pas encore à quel point, il avait fallu attendre la nuit ainsi que les étoiles pour estimer leur position et reprendre le voyage. Au cinquième jour alors que le soleil était à son zénith, la cote était enfin visible. Le navire s'en était ensuit approché et l'allait longué jusqu'à rejoindre à la fin du jour son étape initial.

Vu la traversé difficile, un changement au plan du être apporter. Le bateau était resté au quai jusqu'au lendemain matin, les provisions avaient été remplis et quelques informations avaient été collecter. Précédant le bateau, un des hommes de main quitta la ville à cheval pour se diriger finalement vers l'autre étape du voyage et finir les préparatifs.


Post by Thomas Bolton, Emp - May 1, 2009 at 11:50 AM

Plus de deux semaines étaient déjà passées. Le messager avait sans doute dû arriver à destination. Quoiqu’il en soit, le Surintendant, conformément à l’accord passé avec Yuri Minh Yu, fit transmettre de nouvelles informations à la directrice des recherches. Un nouveau messager fut donc envoyé vers le domaine de la tentaculaire famille Minh Yu.

Madame Minh Yu,

Par la présente, je vous informe que votre laboratoire est désormais rouvert. Les quelques jours de fermetures sont désormais derrière nous et un service de qualité a pu être réassuré. Vos deux nouveaux subalternes, messieurs Emrys et Al’Hazid travaille déjà sur l’augmentation de la production de médicaments pour les patients de Sainte-Elisa.

Après avoir été contacté par madame Mel’Viir, je peux également pour dire que votre laboratoire est sous sa tutelle bénévole. Elle s’occupera de gérer vos biens et de veiller à leur intégrité jusqu’à votre retour. Elle s’est vue confiée la clé de l’établissement. Etant une bonne amie à vous, connaissance sa rigueur, c’est une tâche que je lui ai confié de bon gré.

Veuillez agréer, Madame Minh Yu, l'assurance de ma très haute considération,

T. H. Bolton, Surintendant de l'Empire


Post by Yuri Minh Yu, AdC - May 6, 2009 at 3:53 PM

Ce ne fut qu'alors que les deux amis attaquaient le plat principal que le sol se mit à trembler. D'abord, on s'en rendit compte à cause des anneaux qui se composaient dans les gobelets de saké. Ensuite, la porcelaine se mit à tinter, jusqu'à ce que la coutellerie se mettre à danser sur la table de fortune. Ce n'était certes pas un tremblement de terre, les deux "héros" savaient que l'armée du clan Ojiro était arrivé sur la crête de la plaine. Ce tremblement annonçait une armée composée de beaucoup plus d'homme que celle des Yu. Mais le mysticisme et les pouvoirs inconnus de la famille d'alchimiste feraient probablement le poids contre un assaillant qui faisait aisément le double du nombre de guerriers que le clan de la matriarche.

Yuri offrit un regard complice à Zao. Ils ne terminèrent pas leur repas. Les servantes s'en régaleraient dans l'attente de savoir si elles seraient libres, faites prisonnières ou tuées lors de cet ultime affrontement. Le médecin-bourreau tendit sa main à l'alchimiste de Systéria, où elle cala la sienne volontiers, et c'est au bras de son champion qu'elle sortit de la tente. Tous deux, tête haute, fiers et droits, comme la montagne, qui, jamais ne se prosterne. Ils avançaient vers les troupes qui, elles, se tenaient prêtes à toute éventualité. L'agitation aurait pu être à son comble, mais les combattants de la famille Yu étaient fiers de donner leur vie pour leur village, leur domaine ainsi que leur chef de clan. Ils savaient que mourir au combat était une façon de sauver leur famille et de repartir avec honneur vers la déesse. On ne craint pas la mort, on l'affronte avec hardiesse.

La sorcière quitta le bras du médecin, qui déjà allait se préparer à diriger les troupes, comme il avait si bien sû le faire précédement. Elle, fit regrouper ses soldats par groupes de dix, pour leur insuffler, grâce à la magie arcanique, la force, la dextérité ainsi que le courage nécessaire pour être capable d'abattre dix hommes chacun. Avec le nombre surprenant qu'avait l'adversaire, ils en auraient besoin. Yuri, elle-même, était surprise du nombre de têtes qu'avait sû recruter le vieil Ojiro. Mais son nombre n'assurait pas sa qualité. C'est sur ce détail que misait la sorcière... avec raison ou avec tort...

Un prêtre du temple des ancêtre Yu préparait, au centre du campement, l'espace pour que la matriarche puisse aller à ses rituels. Elle lui avait précisé qu'elle ferait partie du combat, qu'elle foulerait le corps des Ojiro avec ses hommes, avec des atouts qu'ils ne lui connaissaient pas.

L'heure était fébrile, mais Zao, qui déjà regroupait les troupes, avait tôt fait de prendre les rênes et de diriger les soldats avec une poigne de fer. Qu'aurait-elle fait en son absence...


Post by Feu Zaō Minh Yu, AdM. - May 6, 2009 at 8:49 PM

*"Soldats du clan Minh Yu ! Paysans ! Beaucoup d'entre nous ne passerons pas cette nuit ! Telle la fleur du cerisier en fleur pour quelques journées, notre vie en est la copie. Glorieuse au sommet de sa gloire, elle ne peut être fauchée qu'en toute beauté. Montrez que l'école d'armes de la Famille Minh Yu possède le savoir et l'art de combattre dans l'honneur." *

Le ton du médecin était motivant, à la fin de sa phrase un cri énorme de toute l'armée du clan résonna en choeur. Tout était réglé maintenant, le hasard déciderait de la fleche ou de la lame qui mettrait fin à tout ceci, tout était écrit dans les étoiles, dans les nuages de fumée, dans les abysses de l'obscurité, dans le ventre d'un poulet qu'on ouvre en deux pour consulter l'avenir.

Tirant sa lame au clair, son regard se posa vers elle, fière de son nom, fière de ses origines, fière de son domaine et de ses hommes, il partageait tout cela avec elle et peut être ce soir partagerait t'il l'obscure attente d'un endroit ou vont les âmes de ceux qui ne sont plus. Il dénoua ses cheveux attachés à son dos et enfila son casque, ne laissant voir de son visage que ses yeux fous, seul le vent entendit le murmure qui ne dépassa pas ses lèvres. Ensuite, attendant que son armée se soit placé en rang face à l'armée adverse beaucoup plus nombreuse, il leva sa lame en l'air, exhortant ses troupes une dernière fois et fit face à l'agresseur.

*" Seigneur Orijo, vous avez face à vous l'armée du clan Minh Yu, parmis celle ci se trouvent les plus fines lames de tout l'archipel T'sen. Sans nul doute que beaucoup disparaitrons dans cet affrontement, mais cela nous ne le craignons pas. Sachez seulement que si l'armée Yu l'emporte, elle ne fera aucun prisonnier, l'histoire de la cité d'Isuki vous est parvenue je pense mais ce n'était que la partie plaisante de l'histoire. Que vos ancêtres vous aident." *

*Debout dans la plaine balayée par le vent glacé, les armées attendaient un mot de la matriarche. *


Post by Yuri Minh Yu, AdC - May 12, 2009 at 3:55 PM

Quand les grands vents se lèvent

Debout devant l'autel que le prêtre avait érigé, la belle se tenait debout. Le tissus rêche de son kimono de combat allait et revenait avec l'effluve du vent. La toxicité de l'odeur de la ville morte n'altérait en rien la grandeur de ce personnage si distinct. Ses cheveux qui venaient caresser ses épaules si frêles rajoutaient à cette allure de fragilité qui était pourtant si fausse sur cette femme. Les troupes s'étaient retournées en sa direction, alors qu'elle allait entamer le discours pour terminer d'allumer le brasier que Zao avait déjà sû faire naître dans le coeur des nombreux guerriers du clan Yu. Yuri avait la tête baissée. Les yeux clos, elle rassemblait ses forces. Sorcellerie, magie arcanique, occultisme, alchimie. Le vent se levait et avec lui, sa voix fut portée à chacun de ses combattants, à tous ceux qui embrassaient sa cause, de près ou de loin. Tous ceux qui lui avaient porté allégeance, à ceux qui lui survivraient et à ceux qui mourraient pour elle et pour ce en quoi ils croyaient. La matriarche se retourna pour faire face à ses troupes, dans un calme sollenel.

Mes frères, mes soeurs, amis et alliés, nous arrivons au point culminant de notre croisade. Beaucoup d'entre vous mourrez aujourd'hui. Beaucoup d'entre vous perdrez un membre, serez blessé, estropiés, handicapés à vie. Mais beaucoup d'entre vous aussi sortirez vainqueurs de ce combat. Vous êtes ici pour donner une raison aux convictions que vous embrassez, mais plus encore pour les voir réalisées. Pour essuyer l'insulte que le clan Ojiro a peinte sur le nom de votre famille. Levez vos armes pour l'honneur, car, mes frères, jamais la montagne ne s'agenouillera, peu importe la force de la tempête. Voyez, la force de notre clan!

D'une dague, puis d'une multitude d'ingrédients, alors, Yuri s'approcha du petit autel. Avec la lame tranchante, elle perça la peau de sa paume gauche, pour aller tracer des runes précises aux cinq points d'une étoile imaginaire. Suite à ce menu rituel, la veuve se mit à réciter une incantation dans le langage du plan de l'éther, les mains levées vers le ciel. Au fur et à mesure que les paroles sortaient, avec fluidité, de sa courte bouche, une fumée opaque se levait du centre de l'autel, laissant les guerriers à la fois craintifs et remplis d'un espoir nouveau. Des lueurs rougeoyantes et orangées émanaient de cette étrange fumée, jusqu'à ce que le tout ne se dissipe. Sous l'épais brouillard qu'avait causé l'incantation, un rugissement sourd se fit entendre, jusqu'à laisser apparaître une immense créature que tous reconnurent comme étant un démon.

La matriarche Yu se retourna en direction de ses troupes, le sourire aux lèvres, fière de l'effet qu'avait provoqué l'apparition sur ses troupes, qui se voyaient encore plus confiants tant qu'à leur réussite. L'heure était arrivée maintenant où la marche allait commencer pour se diriger vers les lignes ennemies. Créatures occultes comprises.


Post by Feu Zaō Minh Yu, AdM. - May 12, 2009 at 10:29 PM

http://www.youtube.com/watch?v=ydUXwRSZ ... re=related

Un sourire vint éclairer le visage du médecin, ensuite il porta son regard amusé vers les troupes qui lui faisaient face et d'un hurlement se mit en marche vers l'armée adverse. Il en était à plus d'une dizaine de mètres, marchant seul vers eux lorsqu'il fut rattrapé par une foule de guerriers du clan, hurlant à plein poumons leur rage et leur haine contre l'adversaire. Le choc fut important, armées enchevêtrées l'une dans l'autre, bruits de lames qui s'entrechoquent, qui tracent dans les chaires des traits meurtriers, membres perdus, corps se déplaçant à toute vitesse pour amplifier la force des blessures données.

Le rire du médecin se faisait parfois entendre par dessus le bruit de la mêlée, il était face à ses adversaires, manipulant son arme avec toute la grâce qui était connu des habitants du domaine, son pas ne s'était jamais arrêté, il marchait d'un pas lourd qui aurait pu faire trembler le sol si il avait la carrure des choses que sa maitresse avait invoquées. A plusieurs reprises il fut heurté par des coups ajustés, emportant l'écaille de son armure ou encore son mempo, mais il résistait et avançait, plus hargneux dans ses combats malgré le visage joyeux qu'il arborait comme un masque de folie. Un combattant le fit s'arrêter, il était parvenu au centre de la plaine, face à lui des membres de l'armée d'élite que le vieux fou avait réussi à rallier à sa cause, probablement des mercenaires qu'il avait du payer afin qu'ils rejoignent ses rangs. Le vent soufflait sur la plaine, le souffle chaud des explosions et des boules de feu cuisaient presque le visage de Zao, s'arrêtant il posa la pointe de sa lame à même le sol avant de faire face à celui qui le dominait presque de sa hauteur.

"Voici le combattant qui décidera de mon avenir et de mon destin. Cassandre apprête toi à me sauver une fois encore..."
La fin de la phrase se fondit dans le fracas des lames, la force exercée sur chacune des lames y faisaient naître des étincelles comme si l'un ou l'autre démon voulait s'y incarner dans la force du combat, Zao leva les yeux vers l'homme qui se tenait face à lui et grinça des dents sous l'effort. Alors qu'il allait lâcher prise, une vague de chaleur le fit reculer de deux pas, son opposant n'était plus qu'une ombre carbonisée, odorante la viande cuite à souhait sous l'effet d'un sort magique.

D'un coup de pied, il effrita la masse noire qui tomba au sol avant de progresser plus en avant dans la masse des combattants, tentant de faire fi des blessures accumulées sur le parcours remerciant d'un geste large celui qui avait incanté le feu salvateur... Pour une fois que le feu l'avait sauvé...


Post by Yuri Minh Yu, AdC - May 12, 2009 at 11:36 PM

Et les deux clans fondèrent en une seule et même marée

Comme la vague d'un océan furieux, le clan Yu était allé se fondre contre les bancs ennemis. Dans une mélopée de rouge et de cris, l'oeuvre d'art s'était mis en place. Le sol vibrait comme mille tambours qui sont frappés en même temps, joignant la force de l'homme à celui des éléments.

Derrière la vague de combat, Yuri assurait les arrières de ses troupes. Par la force de ses sorts, elle participait au combat, à sa manière. Le démon qu'elle avait ramené d'un autre plan était allé joindre les guerriers du domaine Yu et faisait un carnage autour de lui, pourfendant les troupes ennemies sous le commandement de celle qui lui donnait la chance de ramener plus d'âmes de l'autre côté. Les corps autour de lui se broyaient, les pauvres soldats de l'armée adverse hurlaient de terreur et, par moment s'enchevêtraient les uns contre les autres, tuant leurs frères d'armes, aveuglés par la panique qui s'installait au fond de leurs trippes.

Jamais le seigneur Ojiro avait pu prévoir une telle offensive. Le sang avait quitté son visage creusé par les années et ses lèvres s'étaient refermées l'une contre l'autre jusqu'à se souder comme l'aurait fait un forgeron avec deux lingots d'un même métal. De loin, les deux seigneurs se tenaient en joue, du regard. L'homme sourit. Y avait-il un détail qu'elle n'avait pas perçu...?


Post by Yuri Minh Yu, AdC - May 14, 2009 at 7:30 PM

Le craquement des os et le gargouillis des combattants qui se noyaient dans leur propre sang était le bruit qu'on pouvait entendre déjà depuis plusieurs dizaines de minutes. Rien qui ne sache perturber les deux maîtres de clan qui se dévisageaient sans cesse. Séparés par leurs armées, par quelques kilomètres de chair, d'os et de marmelade d'humains, ils savaient tous deux que l'affrontement des maîtres serait la seule solution au problème qui les unissaient.

Ce sourire vampirique au visage du vieux seigneur Ojiro avait tôt fait de prévenir Yuri que quelque chose ne tournait pas en sa faveur. Malgré la distance qui s'imposait entre eux, elle avait pu percevoir cette confiance dans la posture, l'attitude de son rival. Puis un mouvement à sa droite. Mouvement qu'elle ne remarqua pas à première vue, trop concentrée à épauler son armée par le biais de sorts de toute sorte. Puis vint un cri.

"Ayyyeeeaaaaaaaaah!"

La pointe du katana de l'ainé Ojiro vint se planter dans les chairs du visage de l'alchimiste. Un mouvement de recul fit bifurquer l'arme du jeune homme contre l'os de la joue de Yuri de Systéria, dont les chairs retombaient désormais mollement contre son visage. Sa joue, entaillée jusqu'à la mâchoire, dévoilait le blanc de ses os et le rouge de son sang. La peau s'agitait avec le mouvement, comme le drapeau d'une cité sous la force du vent précédent une tempête. Puis l'épée vint se ficher dans l'épaule de la femme, pour y rester coincée.

Tout est noir. Quelques secondes seulement.

"Mère donne moi la force..."

POUM-poum. POUM-poum. Mon coeur bat la chamade. Un cillement aigüe me bombarde les tympans. Je sens l'odeur âcre de mon sang se mêler aux autres et mon corps qui ramollit. Non. Jamais la montagne ne... J'ouvre les yeux et je voie ce visage, encore si jeune, si plein de vie. Et bientôt, si mort. Survivre. Il est stupéfait de me voir encore debout et il a un moment d'hésitation. C'est ma chance. J'hurle, pour me donner du courage, pour rassembler mes gardes, restés proches, mais qui n'ont rien vu? J'hurle et j'enfonce mes pouces dans les orbites des yeux du jeune Ojiro, tout en lui maintenant chaque côté de la tête afin qu'il ne puisse pas s'échapper. J'entends ses cris de protestation, et plus encore ceux de son plus jeune frère, encore attaché à un piloris, qui assiste à la scène. J'appuie le plus fort qu'il m'est possible alors que mon adversaire, plus vigoureux, se débat comme une anguille. Mais j'ai un atout de plus que lui, et j'appelle la force du feu, qui nait de ma colère, de ma fureur, pour lui envoyer mon souffle sulfureux. Sa tête entière se met à se consumer de l'intérieur. Les globes de ses yeux éclatent et coulent le long de mes avant-bras alors que de l'intérieur de ses narines et de sa bouche, je voie la lueur du brasier s'allumer. La seule preuve que tout a bien brûlé que j'aies, c'est la base de ses cheveux qui s'enflamme avant que je ne le laisse retomber. Son corps fait un bruit sourd lorsqu'il touche le sol, après avoir glissé contre le mien. Et je m'effondre à sa suite.

Tout redevient noir.


Post by Feu Zaō Minh Yu, AdM. - May 14, 2009 at 8:58 PM

http://www.youtube.com/watch?v=2eouUdcgXBE

"Ayyyeeeaaaaaaaaah!"
*Un cri lointain que je reconnaitrais parmi le million attire mon attention, mon adversaire en profite pour tenter une passe d'arme mais celle ci échoue heureusement pour moi contre une plaque de mon armure, d'un coup de toute ma force je sectionne le bras qui tient encore la lame, geste de fureur et de chaos, gargouillis et jet d'hémoglobine. *

Rompant le combat, je quitte l'endroit qui m'a vu arriver en fureur pour en repartir le coeur remplit d'inquiétude, un fil ténu dans mon esprit vacille et c'est un fil que je ne veux pas perdre, pour l'avoir vécu une fois, c'est être expulsé du ventre de sa mère et voir une paire de ciseaux couper le cordon qui nous sépare. Ma démarche est celle d'une fuite, bousculant tout ce qui se trouve sur mon passage pour arriver au sein de l'endroit qui a vu le combat de Yuri Minh Yu se dérouler. D'un mouvement de la main j'écarte tous les gardes qui ont pris position autour du corps inanimé de la maitresse du domaine Yu, la blessure qu'on lui a infligée est profonde, l'on peut voir l'os sous les traits déformés et sous les chairs pendantes mais non... Non.. Ce n'est pas possible, de rage, ma lame fait un cercle et rends punition à ceux qui auraient du lui accorder toute leur attention.

*La lame de la famille Yu à rejoint le sol, posée sur la terre gorgée de sang, reposant à moitié sur le corps, posée sur la boue qui s'est formée autour des corps étendus, marécage sanglant comme la nuit de noces d'une princesse Tsen. Un voile rouge me monte aux yeux, mes mains tremblent comme si j'avais perdu la raison et c'est peut être le cas, je me redresse de toute ma hauteur et ma tête se penche en arrière, les dents en avant, les yeux exorbités, je dois faire peur à voir à hurler au ciel comme cela, le temps semble même s'être arrêté. A bout de souffle, je m'écroule, un genou par terre et le regard posé sur celle à qui je dois tout... Son regard croise le mien et je crois y lire un encouragement comme avant lorsqu'elle était fière de moi mais que le dire ne se faisait pas, alors je reprends confiance en moi et ma voix s'élève dans les airs, à moitié humain à moitié démon. *

*" Membres du clan Minh Yu ! Votre matriarche vient d'être blessée au combat pour l'honneur du clan ! Honorons la aussi tous autant que nous sommes d'une blessure que nous serons fiers de porter ! Pour le clan Yu ! Pour l'honneur et pour notre nom !" *
Mes paroles avaient trouvé des centaines d'oreilles, rapidement tous se réorganisèrent sur le terrain comme si une nouvelle bataille recommençait, tous s'étaient redressés et il n'était pas rare de trouver l'un ou l'autre guerrier le corps criblé de flèches qui fut aidé pour se redresser afin de combattre encore. Mon pas se dirigea vers le petit du clan Ojiro, celui ci tremblait comme une feuille, accroché comme un singe à son arbre, priant toutes les divinités pour que sa mort soit douce, malheureusement pour lui elle ne le serait pas.

Mes pouces trouvèrent le chemin de ses orbites, les yeux du petit explosèrent sous la pression, il gigota un bon moment en hurlant, c'était presque plaisant à entendre. D'un geste de la main je le fit embarquer dans la nacelle d'un trébuchet et le fit rendre à son père, la voie des airs était la plus rapide pour retrouver les siens, disparaissant presque de ma ligne de vue pour atterrir à quelques dizaines de mètres de son père dans un petit nuage de poussière.
Non, l'on ne me surnommait pas le boucher d'Isuki pour rien.

Une fois cela fait, j'allais apporter le corps blessé dans ma tente ou je fis de mon mieux...


Post by Yuri Minh Yu, AdC - May 14, 2009 at 9:38 PM

L'éveil, terrible démon.

Un bourdonnement. Mon coeur accélère, les bruits sont ténus autour de moi. Mais ce bourdonnement, comme une ruche d'abeille qui niche dans ma tête. Les pointes de leurs darts plongent dans la peau de mon visage. Mais je n'arrive pas encore à réagir. Mon corps entier est engourdi. Est-ce que c'est ainsi, mourir? Un souffle se répand sur mon visage, et je sens les cheveux qui ne sont pas encore collés à ma peau frémir sous la caresse de cette respiration. Les piqûres continuent de dessiner une arche sur ma joue droite et je réalise alors que ce n'est pas un essaim d'abeilles qui me prend d'assaut, mais l'aiguille habile d'une trousse à soigner. Je ne dois pas bouger, mais encore il m'est primordial de laisser comprendre à mon sauveur que je suis toujours en vie. Mes doigts commencent donc à remuer, très doucement. Ma respiration change de rythme et s'accélère tout doucement. Les paupières de mes yeux bridés se plissent avant d'oser ouvrir un oeil.

Penché au dessus de moi, je voie le visage sérieux de Zao. Il est plongé dans la pénombre, ses mains encadrent mon visage. Une fois de plus, je suis sa patiente. La douleur vive des piqûres s'agence en choeur avec les mouvements qu'effectue le médecin. Son visage de rustre contraste sévèrement avec le regard qu'il a lorsque ses yeux verts sont plongés sur la vision de mon portrait. Je le sens rabattre quelque chose sur ma joue, comme du tissus. Et il coud, le fil est froid. Les gouttes de sueur qui s'échappent de son front font leur chemin le long de l'arête de son nez, pour venir s'échouer sur mon front. Sur leur chemin, elles nettoient le sang et la saleté. La guerre est-elle terminée? Depuis combien de temps suis-je tombée? Beaucoup de questions, peu de réponses. Je ne veux pas le déconcentrer.

La table sur laquelle je suis couchée est dure et inconfortable. Je réalise just'alors que mon bras droit a du mal à répondre aux commandements que je lui envoie. Un golem de chair. Je ressens ce corps comme s'il n'était plus le mien. Et puisque son regard vient croiser le mien, je souris, l'air de dire: "tout vas bien.". À la clarté de ses yeux, je devine qu'il me comprend. Une douceur que peu lui connaissent habite son vert regard. J'aurais envie de tendre les bras et le serrer très fort contre moi, pour le rassurer. Embrasser son front, comme on le ferait à son enfant pour calmer ses craintes. Mais seul le sourire ne parvient jusqu'à lui. Il est un homme après tout.


Post by Feu Zaō Minh Yu, AdM. - May 14, 2009 at 10:07 PM

http://www.youtube.com/watch?v=fhvNQATgXJc

Le médecin se lava les mains consciencieusement avant de poser ses lèvres sur le front de celle qui se reposait maintenant sur la couche de bois. D'un regard il la passa en revue et comme pour lui il hocha la tête avant de repousser le rideau qui le séparait du champ de bataille.

Les rangs clairsemés de ses soldats isolaient maintenant le chef du clan et la plaine n'était plus qu'une gigantesque fosse ouverte, un cimetière à ciel ouvert ou l'on cultivait les bras tendus vers le ciel, les bouches ouvertes et hurlante dans le soir qui tombait et qui couvrait l'endroit d'une lueur orangée. Arrachant un oriflamme de son clan et le plaçant à son dos il reprit la route du combat, dans son corps une rage sourde l'habitait, son cœur battait à ses oreilles, les multiples blessures donnaient leurs élancements dans tout son corps à chaque pas. Avançant à travers les blessés et les morts, écrasant au passage des mains tendues, traçant des sillons dans la chair de ceux qui osaient le défier, il mit moins d'un demi sablier pour se rendre sur le mont qui culminait et qui était le dernier bastion de l'armée Ojiro. Son armée s'était défaite sous le poids des attaques du Clan Minh Yu, elle s'était clairsemée comme l'on égraine un chapelet, comme on disperse des cendres dans la mer...

*La nuque de l'homme croqua, son visage tâché de sang et de sueur ou les larmes avaient dessinés des trainées propres sur la crasse était un masque qui mettait mal à l'aise. Un soldat du clan Ojiro fit les frais de sa volonté de combattre, son arc fut arraché et son bras cassé dans le sens inverse de son pliant naturel, un à un les soldats s'émiettaient sous ses coups, sous les mouvements souples tirés de l'enseignement qu'il avait suivit pendant toute son enfance. Ils furent bientôt face au chef du clan adverse, le détaillant, assez proche pour voir le visage parcheminé de l'ancien que la mort de ses enfants avaient rendus fou de rage. L'on voyait sa moustache frémir a chacune de ses respirations, la bannière Minh Yu lui rappellerait tant qu'il vivrait de la famille qui avait réduit la sienne à un lot de cadavres. *

" Il est temps maintenant de se séparer de cet enveloppe vide qui n'est plus rien et de rejoindre les tiens."


Post by Yuri Minh Yu, AdC - May 17, 2009 at 4:38 PM

On ne savait pas ce qui pouvait se tramer dans la tête du vieil homme. Fuirait-il en abandonnant son honneur sur le champ de bataille, délaisserait-il le reste de sa famille au profit d'une cachette à adopter pour les prochaines années ou bien viendrait-il embrasser son trépas qui, de toute façon, arriverait d'une année à l'autre, vu son âge vénérable.

Si une personne serait suffisemment proche de lui, elle aurait pu remarquer les tremblements qui dénonçaient désormais la peur qui lui tenaillait au ventre. Ses nombreuses rides s'entre-choquaient dans un chahut-bahut régulier et le maître du domaine Ojiro regardait en face l'adversaire fou qui se présentait devant lui. Il enserra son katana, on disait que son maniement était légendaire, du temps de sa jeunesse. Le seigneur se mit donc en position de combat, prêt à faire face à son destin.

Il priait silencieusement que le fou de guerre se contenterait de sa vieille carcasse et laisserait en paix sa femme et ses filles, qui pourraient alors faire un mariage profitable et ainsi reprendre l'honneur de la famille en mains.


Post by Feu Zaō Minh Yu, AdM. - May 18, 2009 at 8:54 PM

*Zao détailla soigneusement l'homme qui se tenait devant lui. La haine faisait partie de lui, détaillant le vieux homme il secoua la tête avant de ranger son épée à son coté et de s'adresser à celui qui n'avait plus pour toute escorte qu'une vingtaine de soldats à ses cotés. Son armée avait peu à peu été fragmentée en petits détachements qui avaient tôt fait de se faire isoler sans aucun espoir de secourir leur maître. La voix du boucher d'Izuki s'éleva dans le vent qui foulait la plaine à la vitesse d'un cheval au galop. *

*" Tu as tout perdu, une partie de ta famille, tes terres, ta vie et peut être ton honneur si jamais tu fais le choix de délaisser le combat. Plus aucun de tes villageois ne voudront t'accorder leur protection car malgré les taxes que tu as levé tu n'a pas su épargner leur vie et les protéger. je t'offre une solution alternative, à l'intérieur de tes terres qui appartiennent désormais au clan Minh Yu, je t'offre une ville que tu habitera avec tes fidèles, cette ville, c'est Isuki la morte. Chaque matin quand ton regard se posera sur la plaine, tu observera l'endroit ou tu as perdu ta guerre, l'endroit ou tes fils sont morts. Hors de cette cité, tu seras mis à mort à simple vue." *
*Le vent qui soufflait sur la plaine apporta au petit groupe quelques cris de désespoir d'hommes et de femmes qui passaient à trépas, l'odeur de putréfaction avait laissé place à celle de la terre humide gorgée de sang. *

*" En échange, tu laisseras tes filles au domaine afin qu'elles soient en sécurité et qu'elles puissent enfin apprendre l'art des courtisanes, nous procéderons avec douceur et honneur envers ton clan, cela sera ton don pour les pertes que tu as occasionnées au clan." *
*Les soldats autour du médecin Zao Tesshu n'en croyaient pas leurs oreilles, le médecin de Systéria, un homme qui avait vécu sur T'sen une vie de brigandage et de vols négociait maintenant avec le clan adverse comme si il était l'égal de la matriarche que l'on avait vu portée dans sa tente inconsciente. Était t'il celui qui allait reprendre le domaine en main? La question avait été évoquée et certains assassins mercenaires se frottaient les mains de savoir le montant qu'un contrat tel que celui la pouvait bien atteindre. Posant la main sur la garde de sa lame il laissa le temps à l'homme de répondre, ses yeux fous et son sourire carnassier rendant ce silence ô combien pesant que des bruits de pas brisèrent. *


Post by Yuri Minh Yu, AdC - May 19, 2009 at 3:56 PM

Le tic-tac du vent pesait, et le vieil homme restait là, ébahi devant l'audace et l'arrogace de cet affreux personnage qu'était Zao Tesshu. On osait vouloir faire de ses filles des courtisanes, pas même des geisha. De vulgaires courtisanes et, qui plus est, seraient élevées dans le domaine de son ennemi. Non, ses filles sauraient s'infliger la mort avec dignité, comme le voulaient leurs coutumes. Jamais elles ne se travestiraient pour le clan ennemi. Ce serait un déshonneur de trop.

"Il n'y a pas suffisemment de place dans ce monde pour la famille Ojiro et la famille Yu."

Ce furent là les seules paroles que le vieillard conféra au boucher d'Isuki. Il se repositionna ensuite en joue, ordonnant au reste de son armée de reculer. Ce dernier combat, qu'il savait perdu d'avance, serait entre lui et celui qui était la cause de la perte de son armée. Il restait encore suffisemment de vigueur dans son bras pour infliger une bonne blessure à son adversaire. De la sorte, il sauverait son salut, son honneur et il avait foi qu'à l'annonce de sa mort, ses filles et sa femme sauraient venir le rejoindre dans le monde de leurs ancêtres. Il prierait de ces lieux pour que le nom d'Ojiro ne disparaisse complètement avec la lignée de son frère cadet.

"Prend tes armes, Boucher d'Isuki, car c'est avec toi que je veux livrer mon dernier combat."

De très loin, au camp de guerre Yu, le pan extérieur de la grande tente fut relevée et des yeux noirs comme les ténèbres en jaillirent, prêts à observer cet ultime affrontement.


Post by Feu Zaō Minh Yu, AdM. - May 19, 2009 at 10:08 PM

Background musical : http://www.youtube.com/watch?v=m6BQKFs3-VM
"Prend tes armes, Boucher d'Isuki, car c'est avec toi que je veux livrer mon dernier combat."
La mise en garde était lancée, les armées reculèrent d'un pas. Soupirant doucement, Zao prit sa lame et la tendit vers le ciel, murmurant le nom de ses ancêtres ou l'on aurait pu si l'on avait été proche de lui le nom de Falcon Trenor vous serait parvenu aux oreilles. Le vent s'était levé et gonflait maintenant les voiles des tentes du camp Minh Yu, donnant dans l'air comme des coups de fouets pendant que la pluie d'abord petite brume qui mouillait à peine les cheveux raides de crasses et de sang se transforma en pluie ardente, érigeant presque un mur liquide entre les deux protagonistes qui se faisaient face à face.

Ils commencèrent à tourner l'un autour de l'autre, piétinant les cadavres autour d'eux, les regards fixés l'un dans l'autre, amarrés à la prunelles de leurs yeux comme le sont les barques du port lorsqu'un avis de tempête à été signalé. D'une rapidité à laquelle son age ne faisait pas penser, le vieil Ojiro tenta une attaque rapide, la lame de son katana transperça le voile liquide, le séparant en deux parties transversales le temps d'une seconde, puis la pluie repris son rythme et son mouvement. La lame perça l'armure du boucher d'Isuki, entaillant le cuir, la chair et rendant la lame grasse et épaisse de sang et de chair. Un hurlement emplit la plaine vide, la bouche tournée vers le ciel, Zao dévorait le plafond nuageux à pleines dents. Il fit quelques pas sur le coté, d'une démarche malhabile avant que son genou ne heurte le sol, sa lame roula à son coté jusqu'à une mare qui l'engloutit. La respiration de l'homme était rapide, comme essoufflé par la rapide passe d'arme de son adversaire, avec beaucoup de mal, il se redressa et fit à nouveau face au vieil homme qui avait même oublié de cacher son plaisir pour cette réussite, il se tenait le sourire carnassier, la moustache tremblante d'excitation d'avoir réussi à mettre à sa merci un combattant qui avait terrassé pas mal de ses guerriers.

Une seconde fois le vieil Ojiro dressa sa lame perpendiculaire au sol et de toute ses forces la fit tomber sur Tesshu San qui n'eut que le temps de se protéger de l'avant bras. Un crissement sec se fit entendre et la lame resta bloquée sur la pièce d'armure. Seule un mince filet de sang coula le long de la lame, prouvant que la chair du combattant de la famille Yu avait été atteint. Les yeux fous de Zao Tesshu regardèrent une fois encore le vieil Ojiro qui avait blêmi.

*« Non ! Ce n'est pas possible, ma lame aurait du te couper en deux parties égales, tu aurais rejoins tes ancêtres. Tu dois être mort ! Tu dois être aussi mort que mes enfants.  » *
*La voix tremblante du vieil homme avait du mal de sortir de sa gorge, peu à peu elle semblait perdre de son intensité pendant qu'un sourire malsain mais douloureux se dessinait sur le visage du médecin. La gorge du vieil homme semblait subir une pression énorme, l'on pouvait presque voir les veines se gonfler sous les points de pressions. Puis, la langue mauve et pendante, le vieillard perdant de l'affrontement perdit connaissance et chuta au sol étranglé par une force invisible mais qui puisait son pouvoir dans la mort et dans la destruction. Le médecin s'affala au sol et rapidement ses soldats vinrent l'aider à se redresser, les coups du vieillard étaient sérieux mais il avait remporté une bataille importante grâce aux enseignements du clan, la lame enduite de sang et de glaire ne tranche plus assez pour combattre. *

Sous la pluie tombante à seaux, dans la boue d'un champ de bataille, plusieurs dizaines d'hommes mirent fin à leur vie, le combat était terminée, le combat, pas les souffrances. La voix faible du boucher d'Izuki se fit entendre une fois encore dans un murmure avant de se faire transporter dans son camp. *
« Tuez tous les Ojiros qu'aucun ne reste, vous les ferez planter devant ma tente sur un pieu de bois que je me délecte de leur mort jusqu'à ce que je quitte cet endroit. » *

*Et il fut fait ainsi... *


Post by Yuri Minh Yu, AdC - May 20, 2009 at 3:53 PM

Prompt rétablissement...

La matriarche se faisait habiller par ses servantes. Le dos et les cheveux encore humides, une odeur de fleurs de cerisier s'échappait de son corps fraîchement baigné. Encore frêle et chétive, suite aux blessures qu'elle avait subies quelques jours par le passé, elle avait fait bannir tous les miroirs de son pli de tente. Yuri repassait toutes les épisodes de la guerre dans sa mémoire. Le débarquement, le jeune mousse déguisé, l'entrée cachée du domaine, la mort de sa petite Hannah, la capture du jeune et intrépide Ojiro, les retrouvailles avec Zao, la grande bataille, sa chute, et maintenant, la préparation au retour en Systéria.

"Clac!!!"

La main de Yuri vint frapper la joue d'une de ses servantes. L'imprudente s'était attardée trop longtemps à regarder l'ignoble boursouflure qu'avait laissé le champion du clan adverse sur le côté droit du visage de sa maîtresse. La jeune courtisane avait reçu la gifle avec une telle intensité que sa tête et son corps s'étaient retournés dans la direction opposée, puis la délicate main de la jeune femme avait été retrouver sa joue, endolorie. Consciente de son erreur, elle s'agenouilla devant l'influente demi-elfe en demandant pardon. Pour seule réponse, elle fut expulsée du camp et aussitôt considérée comme vagabonde. Plus personne au camp des Yu ne dévisagerait les marques de sauvagerie qui étaient restées en souvenir sur le jadis si beau visage de la chef de clan.

Un voile fut installé sous les yeux de Yuri, afin de masquer le reste de ses traits, et surtout, cette vilaine cicatrice gonflée et mauve. D'une main, la sorcière s'assura que tout était bien installé, puis elle se dirigea vers la sortie de ses quartiers, il était temps pour elle de retourner au domaine, offrir ses au revoirs au reste de sa famille.

En poussant le rideau qui la séparait de la "pièce" principale, elle espérait retrouver Zao, qui avait été confié aux bons soins des meilleurs soigneurs du clan. Il faut dire que dans les conditions, ils ne valaient pas la délicatesse et le perfectionnisme de Saralondé Taur'Amandil Balgor. Systéria leur manquait, invariablement.

Elle s'avança vers Zao, histoire de vérifier s'il était prêt pour son retour...


Post by Feu Zaō Minh Yu, AdM. - May 20, 2009 at 9:07 PM

Le médecin recevait des soins, la douleur était présente continuellement dans son corps blessé, un pansement recouvrait son thorax ainsi que l'un de ses bras. Ses cheveux gras étalés comme une corolle autour de sa tête lui faisaient ressortir son teint blafard. Les soins prodigués par les sages du clan étaient de bonne qualité mais ils n'étaient effectués que pour rendre un acheminement du boucher d'Isuki dans un endroit ou les soins seraient plus adaptés encore, le continent Systérien. Il se redressa doucement avec l'aide de plusieurs serviteurs et avec toute la grâce qu'un blesssé peut avoir quand il souffre tenta de se redresser, ce qui amena des gouttes de sueurs sur son front. Rencontrer des insomnies était chose fréquente pour le médecin, mais ne pas pouvoir dormir ni du jour ni de la nuit l'affaiblissait plus encore et son était n'irait pas en s'améliorant si il continuait sur cette pente, la qualité des philtres et des onguents n'y feraient pas grand chose.

Il se fit amener à la porte de la tente qu'un serviteur écarta pour lui, debout mais appuyé de tout son poids sur les siens, son regard parcourant la série d'une cinquantaine de pieux ou étaient empalés tous les représentants de près ou de loin de la famille Ojiro, il s'adressa à lui même d'une voix faible mais qui était audible par tous. Avait t'il remarqué le raidissement de ses sujets qui avait trahit la présence de la matriarche ? Avait t'il reconnu son souffle dans le bruit des vagues de mouches qui tournaient autour des corps du clan Ojiro ?

*« Voila la marche du clan Minh Yu qui prends une nouvelle cadence, piétinant les terres de l'ancien clan Ojiro pour se l'approprier. Mes actes de combat me vaudront t'il l'honneur de porter le nom de la famille que je sers ? » *
*C'était tout a fait impoli de s'adresser ainsi crûment à la matriarche, tellement choquant qu'un serviteur en lacha le service à thé qu'il tenait entre les mains. Que d'impudence ce médecin... *


Post by Yuri Minh Yu, AdC - May 21, 2009 at 4:23 PM

Le voile recouvrant son visage jusqu'à ses yeux, on ne pu lire l'expression de la femme, à l'exception de ses yeux si noirs qui s'arrondirent suite à cette demande des plus inusitées. Malgré cet affront, Yuri resta bien droite. Son corps ne flanchirais que sous les coups d'armes, jamais sous ceux de la parole. Elle détaillait toujours cet arrogant et affreux, quoiqu'efficace personnage. Cette silhouette qu'elle pouvait à la fois détester et apprécier. Pourquoi tant de dualité en une seule personne. Était-ce sa nature de demi elfe noire qui compromettait à ce point son jugement en tout temps? Seuls les dieux le savaient...

"Tu aurais pu attendre d'être présentable avant de faire une telle demande."

Le ton de la femme avait été tranchant. Les ténèbres de son regard caressa ensuite le manque de présentation de cet odieux personnage. Comme son attitude lui plaisait. Elle était fière de lui, fière de ce qu'il représentait et de ce qu'il serait à l'avenir. Bien sûr, elle ne saurait lui refuser ce privilège. Il avait été son champion et il aurait été ridicule de ne pas le couronner de ce nom après les exploits qu'il avait accomplis. Mais la demande, devant les servants, aurait pu lui donner un air de faiblesse qu'elle ne comptait certes pas entretenir. Les exigences de la matriarche avait tôt fait d'apaiser les regards et oreilles indignées qui les entourait.

Ceci dit, un subtil sourire était présent sur ses délicates lèvres et un regard complice avait pu être partagé avec le docteur Tesshu. Le temps que les servants n'aillent chercher de quoi préparer Zao, Yuri appelait déjà un messager afin de convoquer un notaire au domicile principal du domaine Yu. Ils partiraient le lendemain.


Post by Mitsuko, Ind - May 21, 2009 at 8:07 PM

Une nuit longue et horrifiante.

La jeune femme courrait depuis un temps qui lui semblait être une éternité, des larmes de rage ruisselaient sur un visage qui, plus tôt, était d’un blanc maculé. Cette silhouette tragique dans la nuit parcourrait collines et bosquets sans relâche, lacérée par les vestiges d’un kimono autrefois luxueux. Les fantômes gris qui couvraient la lueur bienveillante des étoiles jetaient une ombre épaisse sur les lieux environnant, ralentissant considérablement la progression de la jeune T’sen. Rien ne pouvait l’arrêter dans sa course; ni les crocs dénudés de la terre encore humide d’une forte averse, ni les cris d’avertissement qu’on lui lançaient alors qu’elle passait trop près d’une propriété gardée. L’esprit absent, la jeune T’sen ne ressentait plus la douleur infligée par une pareille course, elle se songeait qu’à courir le plus rapidement et le plus loin que son mince souffle le lui permettrait. Mitsuko n’avait plus qu’un objectif en tête : rejoindre le port du domaine Yu et de là, s’enfuir toujours plus loin.

Elle approchait, elle le savait : des lueurs perçaient l’épaisse obscurité qui voilait son regard.

[...]

« - Hey ma jolie, où tu vas comme ça toute seule?

C’est une douleur vive et une sensation brûlante qui retint la jeune femme de crisper les poings à cette remarque; les multiples fractures des petits os de sa main droite se voulant un rappel vicieux de sa fuite. Son tempérament habituellement calme et soumis avait laissé place à un mélange de fureur et de désespoir auquel se couplait une féroce envie de survivre à la nuit. Non, plus jamais elle ne se laisserait bafouer de la sorte par un homme. Son pas se pressa, ignorant les commentaires disgracieux que provoquait sa tenue partiellement lacérée.

- Allons! Approche! Nous ne te ferons aucun mal!

Ils s’approchaient à pas de loup, elle pouvait le voir au reflet de l’eau accumulée dans la ruelle et les choix qui s’offraient à elle était restreint : si elle s’enfuyait cela ne ferait qu’attiser leur désir de s’amuser et en résulterait assurément parce dont elle fuyait déjà, si elle les affrontait, qui sait où ils s’arrêteraient? Véritablement, elle n’avait aucun choix. La mine résignée, elle plongea sa main encore valide vers le rabat de son kimono où restait caché un petit poignard…

… au moment même, un homme de forte taille et d'allure plus ou moins militaire l'intercepta, éloignant par le même fait les poursuivants qui ne désiraient que sa chaire. Il l'empoignait solidement par le bras et l'entraina plus loin, à l'abri des regard indiscret. Affolée, elle tentant de se défaire de la poigne de l'homme mais sans résultat: ses forces étaient réduites à néant et une lourde fatigue la possédait peu à peu. Son corps devint malléable et facile à disposer, de cuisantes larmes de détresse s'échappant de son unique œil. Elle n'irait pas plus loin, elle le savait.

- Cessez de pleurer car je ne vous réserve aucun des traitements que ces hommes vous préparaient.* il s'exprimait d'une voix basse à son oreille, comme l'on murmure quelques mots doux à une future partenaire.* Prenez ceci et emportez-le à l'archipel de Systéria. Son destinataire est indiquée sur l'enveloppe. Je vois à votre allure que vous appartenez au domaine Yu, c'est donc votre devoir d'accomplir cette tâche en toute priorité. »

L'homme ne lui laissait placer un mot, visiblement pressé par un évènement - ou un individu - alors inconnu de Mitsuko. Alors même qu'il lui indiquait comment entreprendre ce voyage, il glissa d'une main discrète le pli dans le kimono de la jeune T'sen. Si l'on observait la scène d'un point de vu extérieur, tout porterait à croire qu'un homme entreprenait une jeune femme afin de ne pas continuer la nuit seul. Puis il parti comme il était venu, prenant bien soin de porter Mitsuko en un endroit plus populeux et sécuritaire du port où l'attendait un navire en partance de Systéria.

[...]

Le grand voilier T'sen tanguait doucement au rythme des vagues, dans peu de temps ils atteindraient l'archipel de Systéria. La jeune femme avait dormi tout le voyage durant d'un sommeil de plomb dans une cabine étroite et sombre, trop éreintée pour faire quoi que ce soit d'autre. Malgré l'appréhension et la méfiance qu'elle avait à l'égard de sa « mission » et de l'inconnu que la lui avait confiée, elle n'avait pas hésité à l'annonce d'une passe gratuite vers l'autre monde et peut-être, vers sa liberté. Toujours posée contre son sein, la lettre où l'on pouvait lire d'une calligraphie T'sen * « À Sarälondë Taur'Amandil Balgor » résidait en sécurité…*


Post by Feu Zaō Minh Yu, AdM. - May 22, 2009 at 10:29 AM

Tout autre que lui aurait été un tant soi peu énervé à l'aube d'un jour ou l'on échange le nom que ses parents ont transmis pour celui qu'on a gagné à la sueur de son front et grâce au feu de ses actions, le médecin Zao Tesshu n'en était pas. Il avait été paré, habillé, parfumé pour la cérémonie du thé qu'ils partageraient avant la signature des documents et ne crispait les lèvres que lorsque la douleur de ses blessures se faisaient ressentir, uniquement lorsque personne n'était la pour voir cette petite grimace de douleur. Le notaire arriva donc et avec beaucoup de gestes lents et solennels présenta le document au boucher d'isuki qui avec une calligraphie exemplaire échangea son nom pour celui de domaine. La matriarche du domaine fut remerciée d'un hochement de tête entendu, les servants quand à eux n'en croyaient pas leurs yeux, malgré l'affront elle avait accepté. C'était donc possible pour tout servant se comportant comme un membre du clan d'un jour prendre son nom, ce n'était pas une légende. Tous essayeraient désormais à leur manière d'obtenir cela.

L'heure suivante fut celle de la préparation au départ, la ville d'isuki vit sous ses remparts des caisses se préparer et des chevaux venir les acheminer a destination du domaine Minh Yu. Debout dans sa tente, appuyé sur la table de bois le médecin se parlait à lui même.

« Reprendre peu à peu ce qu'on a laissé, le temps n'a pas d'importance quand on porte mon nom, je te remercie ma douce et tendre de m'avoir offert ce beau cadeau qu'est la maitrise de mon futur. »
*Il s'assit à table et entreprit la rédaction d'un Haiku sur la beauté de la nuit pendant que une à une ses affaires étaient chargées dans des caisses qui prendraient la destination du domaine. *

[...]

L'entrée du domaine n'avait pas changé si ce n'est que par la multiplication des gardes qui en assuraient la protection. Sa lourde porte de bronze avait été nettoyée pour que le soleil s'y reflète, lorsqu'elles s'ouvrirent pour laisser entrer Zao Minh Yu, il percu en masse une vague de souvenirs de cet endroit, les jardins de cerisiers, les soirées de théatre no, le premier homme mis à mort.

Son regard embrassa la porte du temple dédié aux ancêtres et il s'en approcha d'un pas avant de changer d'avis et de prendre le chemin de ses appartements. Le retour à la vie courante allait être difficile pour un animal de guerre qui avait combattu pendant près de 4 ans, sa connaissance de l'anatomie humaine avait bien progressé. Il l'avait toujours signalé à qui voulait bien l'entendre, le nombre de guerre contre des humains sur Systéria est trop peu élevé pour se permettre de ne pas mettre à profit la population carcérale afin de faire avancer la recherche.

Son kimono d'apparat lui fut retiré avec douceur et soin tandis qu'un messager venait l'avertir de sa découverte.

« Minh Yu San, l'homme qui avait été envoyé à destination de Systéria afin de porter votre pli a été retrouvé dans une ruelle du port J'espère que vous n'avez rien de secret dans ce pli. »
*Le messager regretta tout de suite sa dernière phrase, il aurait certainement pu se permettre celle ci si le nom de l'homme à qui il s'adressait était encore Tesshu mais avec un Minh Yu valait t'il mieux tourner sa langue 7 fois dans sa bouche avant de parler, le regard du médecin le lui fit bien comprendre. *

« Cette première lettre est à destination de Systéria, qu'elle arrive avant moi. En ce qui concerne mon voyage, passez par le port que l'on fasse préparer « Le pourfendeur d'écume. », dès que je le pourrais je prendrais pied. préparez le pour la traversée d'un membre du clan. »

*Et le messager repris sa course un pli à la main. *


Post by Yuri Minh Yu, AdC - May 24, 2009 at 5:12 PM

Le bruit des vagues venait déjà heurter la coque du bateau qui était accosté au port de la capitale de l'archipel T'Sen. Yuri était debout sur les planches du quai et regardait les marins se préparer. L'équipage se hurlait les étapes franchies au fur et à mesure qu'il ne l'accomplissait. Aucune mesure, aucune manière, mais l'important était l'efficacité, rien de plus, rien de moins.

Une main vint se glisser doucement dans les cheveux noirs de Yuri de Systéria. Puis de fines lèvres se posèrent sur le sommet de sa tête. Une étreinte maternelle, douce et étrangement démonstrative. Vienna Minh Yu, elfe noire de renom sur l'archipel, étreignait sa fille avant qu'elle ne reparte pour Systéria. Un boîtier fut remis à la matriarche du domaine Yu. Il était très simple, en bois nullement travaillé. Sa réelle richesse résidait dans son contenu.

La multi-centenaire elfe noire avait accompli sa mission, elle avait ramené l'ingrédient d'une rareté éloquente à sa fille. Bien entendu, elle avait du piller, tuer et escroquer pour être en mesure de mettre la main sur le lait de licorne, mais ce fut une réussite. Malgré les rangs de chaque femme, la fille était la maîtresse de la mère, qui jadis fut déchue. C'était un adieu qui se préparait.

Il était plus que temps de rentrer désormais.


Post by Feu Zaō Minh Yu, AdM. - May 24, 2009 at 8:55 PM

D'ici quelques heures, leur voyage de retour prendrait son commencement dans les gerbes d'écume qui parcourerait le vent, le pourfendeur tracerait sa route dans les flots avec à son bord, la famille Minh Yu de retour de l'archipel à la découverte de la nouvelle Systéria. En quelques années, cette cité était capable de changer de forme ou d'avoir adapté des lois qui auraient changé la vie entière de toutes les personnes qui y vivaient. Le soleil pointait à travers la brume, la percant de ses rayons comme les coups avaient percés les corps des membres du clan Ojiro. Depuis quelques heures déja, les derniers préparatifs du "pourfendeur d'écume" se mettaient en place, araignées humaines grimpant aux voiles comme si la nature leur avait donné un don supplémentaire, tout se préparait à affronter l'élément liquide à nouvezu. Debout sur le pont, les mains à son dos dans son kimono vert, le regard posé sur le lointain, Zao Minh Yu laissait voguer ses pensées sur le ressac de la mer.

Combat à la lame, combat à l'arc, avancée médicale, mission à l'étranger, feu dévastateur, arrivée sur systéria, combat d'idées, retour sur l'archipel, combat à la lame combat à l'épée, avancée médicale, tout n'était qu'un cycle, il devenait assez agé pour s'en rendre compte, son demi sang l'y aidait tel le reflux des marées l'histoire se répète inlassablement. Troublé de sa rêverie par une corne, il tourna la tête vers le quai pour voir ses affaires embarquer et celle qui détenait le pouvoir sur l'archipel porter un regard sur sa silouhette qui se découpait dans la brume. Quitter ce monde de combat lui serait une chose difficile, il est tellement rapide de faire valoir ses droits en coupant dans l'adversaire, beaucoup plus rapide que de faire appel à la justice, chose que beaucoup de systériens semblaient préférer à l'honneur d'un combat au premier sang... il faudrait se refaire à cela... Yuri l'avait prévenu qu'il lui faudrait joindre une guilde, sans quoi il n'aurait plus droit à la civilité systérienne et le boucher d'isuki riche de ses actions en terre T'sen ramenait avec lui de quoi rendre sa vie plus facile.

Un éclair de pensée lui traversa l'esprit, le ramenant à celui qu'il avait été avant son départ, troublant son esprit comme celui d'un vulgaire humain. Cassandre à t'elle attendu tout ce temps sans broncher ? Elle même était coutumière des disparitions d'une demi année ou plus, mais ici c'était quatre années qui s'étaient écoulées. Chassant ces sombres pensées, il posa son regard sur le capitaine et il hocha la tête, il pouvait donner le signal du départ après la montée à bord de Yuri Minh Yu, l'apothicaire de Systéria, la sorcière blanche comme on la nommait parfois. Il s'avanca vers elle et lui tendit la main pour l'aider à monter à bord du batiment, alors qu'il était à ses cotés il lui murmura quelque chose à l'oreille.

*" Souhaitez vous que je regarde de plus près à ce que nous pourrions faire effacer la trace des combats que vous avez menés, rien ne sert de prouver votre force et votre honneur par une telle marque, tous devraient le savoir sans sa présence." *
*Il pencha la tête sur le coté, sa barbe devenue longue venant crisser sur le tissu de soie qui l'habillait, son regard fou posé sur le voile léger qui cachait la partie inférieure du visage de Yuri Minh Yu. *


Post by Yuri Minh Yu, AdC - May 27, 2009 at 4:25 PM

La vanité des femmes les porte souvent à de grandes choses...

Le pourfendeur d'Écume longeait désormais la côte Systérienne. Le voyage avait été plus long pour revenir que pour aller et les deux voyageurs t'Sen n'étaient sortis qu'à la lueur de la lune. Qu'avait répondu Yuri à la proposition de Zao? Bientôt on le saurait.

Quoi qu'il en soit, c'est cette soirée là que le navire vint accoster au port et où, très bientôt, les deux voyageurs en ressortiraient, enfin de retour sur la petite soeur.


Post by Sinriia Mel'Viir - May 27, 2009 at 5:53 PM

Assise à l'orée du foyer du domaine Trenor, la Marquise fixait silencieusement la danse chaotique des flammes du brasier. Ayant reçu la charge du manoir en l'absence de sa maîtresse, l'elfe noire s'était assurée que tout soit impeccable pour le retour de la demi-elfe elfe Tsen.

Le vent avait soufflé la rumeur d'un retour imminent de cette mystérieuse femme. Rumeur pour cette fois qui devait être fondée car cela correspondait après tout au temps prévu par la maîtresse avant son départ. Si toutefois tout se déroulait selon les plans.

Quelques années seulement s'étaient écoulées depuis la dernière rencontre entre les deux femmes, et tant avait changé. Lorsque l'on prend le temps d'observer d'un oeil externe la capitale de la petite sœur, cette gigantesque fourmilière, on ne peut qu'être étonné de la rapidité dont elle évolue. Du moins d'un regard elfique, il en était ainsi.

La table était mise, la théière prête à servir. Gageons que les deux visages sombres en auraient long à dire des récents évènements s'étant déroulés d'une contrée à l'autre. Et qui sait, peut-être même ce rustre médecin qui avait su tout aussi énigmatiquement gagner le respect de la noble serait probablement convié...


Post by Yuri Minh Yu, AdC - May 29, 2009 at 4:05 PM

"Kal Ort Por!"

La porte du manoir s'ouvrit et se referma avec toute la discrétion qui était propre à la directrice du laboratoire Yu. Mais il n'avait aucun doute que les oreilles fines de la marquise Mel'Viir avait pu percevoir cette petite différence dans l'ambiance de l'imposante demeure. Les pas feutrés, petits mais rapides ne laissait aucun doute quant à l'identité de l'intrus. L'odeur du thé avait déjà envahi une partie de l'étage et c'est avec un sourire voilé que Yuri entra dans le boudoir où l'attendait l'elfe noire.

Des retrouvailles non moins chaleureuses se firent alors dans toute l'intimité qu'offrait le manoir Trenor. Mais ce détail ne pourrait exister en dehors de ces murs où tout était possible. Yuri, épuisée, s'installa dans la chaise offerte par son amie, où elle débuta le récit de ses aventures.

Cette nuit-là, les lanternes furent allumées toute la nuit à la propriété de la demi elfe noire. Un changement qui, assurément, allait attirer les regards. La nouvelle du retour de la dame Minh Yu se répandrait désormais probablement comme une traînée de poudre...


Post by Feu Zaō Minh Yu, AdM. - July 29, 2009 at 1:07 AM

Lorsque les voiles se tendent...
* Les mouchoirs se déplient.*

Il était près de trois heures après minuit lorsqu'un cheval dont le mors entaillait les lèvres s'arrêta au port. Certains marins au courant de son arrivée furent sur le pont pour l'accueillir. Habituellement drapé de sa cape de fourrure pour ses voyages de nuit, le docteur Minh Yu n'arborait qu'une cape de toile légère de toute beauté mais absolument pas adaptée avec la température de l'endroit. Son odeur d'eucalyptus aurait presque étée masquée par les embruns de l'endroit ou il se trouvait, mélange de poissons, de cordages moisis, de sel marin, l'odeur de la mer et du grand large.

" Préparez de quoi embarquer pour quelques mois mes braves, le domaine à besoin d'une visite que je m'empresserais de faire."
Tels furent les mots de celui qui enjamba le bastingage d'un pas sûr, ses sandales de cuir crissèrent sur le pont et d'un regard vers la cité il soupira un instant. Le temps était froid et au sommet des mats du navire certains marins grelotaient, les mains raidies par les petits étoiles de givres incrustées dans le bois.

Les yeux se fixèrent sur la mer, sombre et glaciale, mère portant en son ventre des centaines de bateaux comme des cimetières enfouis en son sein, mère de plusieurs centaines de marins morts nés dans son ventre, ne souhaitant que les garder pour elle au plus profond de ses entrailles, la mère qui avait failli l'emporter un jour qu'il retournait sur T'sen, le bateau avait été ouvert d'une entaille par un dragon des mers. Le navire déchiré en deux avait trépassé au large de l'archipel sur une île déserte. Il secoua la tête, la suite n'avait été qu'une série de choses dont ses épaules souffraient encore d'avoir porté un enfant pendant des jours de marche, jusqu'a la libération et la trouvaille d'une barque qui leur avait permis de rejoindre un village fédéré au domaine. Tout cela était gravé dans ses souvenirs comme dans la roche, il en avait toujours gardé un mauvais souvenir et chaque enfant qu'il voyait le lui rappellait. D'ailleurs c'était pour cela qu'il préférais nourrir ses trébuchets avec l'un ou l'autre petit corps qui prenait beaucoup plus de hauteur lorsqu'il était projeté, c'était premièrement un régal pour les sentiments du docteur mais aussi un petit plaisir qu'il s'offrait en souvenir de celle qui avait meurtri ses épaules et son crâne des jours durant le prenant pour un animal transporteur.

Que tout cela était loin.. La mer, de mauvais souvenir, une chute sans fin, dispersion de particules couvrant les flots et venant se briser sur les rochers dans des gerbes d'écumes. Plongée au coeur du néant longue de plusieurs années, impossible même à déterminer ce temps cette souffrance accumulée pendant tout cela pour enfin revenir à la surface, plus fort, plus.. non.. différent. La porte de la cabine extérieure claqua provoquant chez le demi Elfe un regard vers l'arrière de celle ci, le coupant de ses pensées. Le capitaine du "pourfendeur d'Ecume" s'avanca vers lui attendant ses ordres et ils furent clairs.

" Capitaine, faites préparer le navire, il se peut que je doive rentrer au domaine d'ici peu de temps, vous avez donc quelques mois pour me préparer ce navire. Que tout soit près au moment ou je viendrais poser le pied sur ce navire, il ne peut pas y avoir trois jours entre mon départ de cette terre et l'archipel, prévoyez l'imprévisible sous peine d'être passé par dessus bord au centre de la mer des dragons."
Le docteur Minh Yu n'avait jamais été facile, le capitaine se souvenait que lors d'un voyage de retour de Tsen il avait fait passer un mousse par dessus bord simplement parce qu'il ne l'avais pas entendu le saluer lors de son passage. C'était étonnant même que le docteur n'ai pas eu maille à partir avec l'équipage entier suite à cela, peut être étais ce du à son accompagnement du moment ? Yuri Minh Yu de Systéria. La dame prenait soin de son fidèle chien de guerre, le cotoyant jusque dans l'intimité de sa cabine ce qui aurait pu faire naitre les premieres rumeurs qui s'étaient propagés quand l'homme avait commencé à fréquenter la jeune veuve D'Estré.

" Charognard, il vient d'arriver qu'il fréquente déja les Minh Yu, j'suis sur qu'elle est trop proche pour que cela soit Thaarien !!" " La chair de son fiancé est pas encore putréfiée qu'elle l'invite dans sa maison ! Ouais elle est bien comme tous les autres elle la baronne d'Estré! ca lui manquait un homme dans sa maison."
Il les entendait bien les ragots qui le touchaient mais ce n'était pas cela l'important. Quand l'on vient de T'sen et que l'on arrive à porter le nom des Minh Yu, c'est que l'action qui a été accomplie n'est pas à la hauteur des ragots mais plus à celle d'une légende. Sur Systéria on crachait presque sur son nom, Sur l'archipel, on le remerciait d'avoir donné toute sa force et son courage. D'ailleurs n'y avait t'il pas sur T'sen en lieu et place de Isuki la morte une ville qui portait le nom d'origine du médecin ?

Il n'avait rien entendu de la discussion du capitaine et en fait cela l'importait peu, ce qui était sûr que celui ci avait compris quand le docteur voudrait partir, il devait être prêt. Le docteur quitta le navire et poussa son cheval jusqu'au manoir ou celui ci creva d'épuisement devant la porte.


Post by Noür/S. Eringyas, mortes - July 29, 2009 at 5:37 AM

Non loin du port, malgré les bruissements encore audibles, les cris hélés, les jurons et grossièretés envolées au vent, le bruissement de la vie des armateurs, Surumë s'était assise dans les herbes bordant le chemin. Encore entre la nature laissée à elle-même, et la vie au port, trop bruyante et grouillante, en perpétuelles arrivées et départs. Mordue comme bien d'autres par la nostalgie, elle perdait son regard vers l'océan qui en avalait tant, vers cette mer qui charriait les hommes et qui y prélevait toujours son tribut. Cette mer qui respirait lentement, au rythme de Surumë. À moins que la demi-T'sen n'ai respiré au rythme des allées et venues des vagues qui la séparaient de ses contrées natales?

La nuit étendait son voile, les lanternes se promenaient dans les ruelles portuaires comme des lucioles. Le port étendait sa lueur sur les flots, offrait au vague un éclat immaculé. Les voiles d'un navire, dont le blanc avait viré à l'indigo à la pâle lueur nocturne de la lanterne d'Izanami, se détachaient sur le ciel privé d'étoiles. Elles s'étendaient lentement, comme les ailes d'un oiseau paresseux. Les voiles du Pourfendeur d'Écume.

Un galop rompit les bruits usuels, alors que l'aube profilait, timide, au dessus des eaux de l'est. Alors qu'Izanagi commençait à avancer en son chemin, venait de l'est, de T'sen, ces contrées qui les avait vu naitre. Les voiles étendues passaient lentement de l'indigo au pourpre, puis au pêche tendre, alors que le pavé humide du port semblait se parer d'or, que les herbes semblaient verdir, les cieux flamboyer.

De ce spectacle poignant, la nostalgique détacha son regard, guida ce dernier vers le tonnerre du galop qui grondait tout près. C'était le sieur Mihn Yu, lancé à bride abattue sur une bête écumante, qui passa en trombe. Sur son passage, elle eut ces paroles énigmatiques, comme poésie de ces contrées, alors qu'elle reportait son regard vers l'Est et le levant.

-Le roseau qui sait ployer dans le courant de la rivière
Prévaut sur le roc qui ne sait que s'y user
Vie est cette rivière, qui charrie affaire de prestige, nostalgies, sentiments usités,
Par les flots de ce courant, celui qui résiste retournera à la terre.

Triomphe celui qui, prévalant sur l'ironie inféconde et morose
Sait croître en son adversité, plutôt que se flétrir en celle-ci
Plutôt que de se replier comme le guerrier vaincu et couard, face à l'ennemi
Sait mener à bien sa vie, avec ce dont il dispose


Post by Shigeru Maeda, Adm - July 29, 2009 at 6:10 AM

Bercé par les étoiles, le jeune Seigneur voguait ci et là en quête de solitude et d'apaisement. Profitant du caprice des marées, les hâles bleutés des océans reflétaient sur lui telle des soies portées par la noblesse.

Ses orteils fleurtant avec l'herbe encore humide, ses vêtements si peu élégants mais portés avec classe et distinction fouettaient dans l'air, mais son expression restait celle d'un Tsen, froide sans pour autant être dénudée de sérénité. Les feux de Systéria brûlant plus loin au nord, il ne pouvait que se réjouir d'une telle simplicité des plaisirs. Son regard sombre se posa lentement sur les diverses silhouettes présentes au port et bien entendu l'une d'entre elles retient plus que d'autres son attention.

Le cavalier se mit en route et sa seigneurie Maeda ne put qu'y laisser une expression plutôt irritée sans en être offusquée. Encore une fois son chemin croisait celui du docteur Minh Yu et il ne pu qu'en être désappointé; celui qui avait fait affront à son nom et à son clan aurait-il d'autres phrases désobligeantes à son égard?

Bien qu'il s'était promis de ne plus s'immiscer dans la vie Systérienne, sa curiosité n'en était que plus piquée à vif. Shigeru s'approcha alors des pontons de bois avant de croiser, assise dans l'herbe, fleur parmi bien d'autres plus fades, sa protégée.

Il ne retint pas son sourire lorsqu'il l'entendit prononcer, bien qu'à mi-voix mais audible dans le silence qui régnait en maître de ce côté de la ville, les paroles brèves mais poétiques d'une Surumë plus touchante encore dans ce cadre paisible. Fraction d'admiration et de respect, sa conscience lui dictant une foule de conseils aussi peu avisés que réfléchis, il vint, en silence se placer derrière elle, posant à son tour son regard sur le Docteur et laissa échapper ces quelques mots.

« Il n'est point aisé d'être ce qui est exigé, mais l'honorable trouve son chemin dans ses choix. Puissions-nous lui être protection et conseil sans en être oppresseur et tyran... »


Post by Yuri Minh Yu, AdC - July 29, 2009 at 4:59 PM

Quand un Yu compte
Deux Yu contera...

Des arcs de vapeur suivis d'une odeur douce et subtile de fleurs de cerisiers accueilli le docteur à l'entrée du manoir. La maîtresse des lieux était debout, dans un de ses kimonos cérémoniaux. C'était l'heure de la prière. Le galop de l'animal avait fait un vacarme fou. Yuri savait que son ami, son frère, son fils arrivait. Il n'y avait que lui pour maltraiter ainsi ses montures. Ou elle également, parfois, lorsqu'elle avait le courage de les monter. Debout, immobile, derrière toute cette cérémonie. Elle observait l'entrée du médecin qui était annoncé par le cri funèbre du cheval qui rendait son âme à Shaelim.

Son kimono d'un rose saumon était retenu par une délicate ceinture d'un rouge royal. Ceinture agencée avec ce voile qui recouvrait la quasi-entièreté de son visage. Ses cheveux avaient été soigneusement remontés, attachés et ornés de pierres précieuses ainsi que de nombreuses cascades de délicates petites fleurs d'un rose délicat. Ce regard si noir, presqu'animal, était posé sur le boucher d'Isuki la morte. Il était d'évidence pour le géant t'Sen que la Maîtresse de la famille l'avait attendu. Elle avait senti, par delà l'expressivité d'un corps, que le temps était au changement.

"Doer, ol zhah draeval ulu ortelanth."

Yuri croisa le regard de son collègue, de celui avec qui elle partageait son nom légendaire. Il était difficile de lire ce qui arrivait dans l'esprit de celui à qui elle devait autant qu'il devait lui-même. Dans tout son honneur t'Sen, elle étendit une main, bien droite, invitant l'homme à se rendre à la salle des prières, précédant celle des bains. Probable qu'ils auraient beaucoup à se dire, cette soirée-là...


Post by Feu Zaō Minh Yu, AdM. - July 30, 2009 at 9:19 PM

Le docteur admira celle qui lui tendait les mains pour l'emmener dans la salle qu'il connaissait bien, la salle des prières. L'endroit avait pris une teinte mystique, les pas des deux personnes troublants les volutes d'encens qui avaient été mis à bruler un peu partout dans la maison, a peine leurs pas avaient t'ils dispersés les volutes qu'elles se reformaient dans un ordre chaotique qu'un savant de la confrérie pourpre aurait mis des années à comprendre.

Passant les portes, délaissant sa tenue pour se retrouver en kimono assis en position seiza face aux petites pierres ou étaient taillées le nom de leurs ancêtres, ils murmurèrent le nom de chacun d'eux et saluèrent, posant la tête presque au sol, se noyant dans leurs cheveux qui touchaient le sol comme un soleil qui dépose l'ombre d'un homme. Tout le manoir Minh Yu respirait le calme pendant cette soirée, ce ne fut que beaucoup plus tard, que l'on put voir à travers les vitraux de l'endroit le médecin de la cité servir le thé à la dame à qui il devait beaucoup.

Plus de cris, plus de bruits de violence, uniquement le son des modules de bambous qui dans le jardin intérieur s'entrechoquaient, provoquant un son relaxant et doucement envoutant. Sur la table du boudoir, une fleur de lys perdait de son éclat, d'ici quelques jours elle serait morte et jetée peut être... comme isuki, comme les douleurs souvenirs ?


Post by Feu Zaō Minh Yu, AdM. - August 11, 2009 at 8:43 PM

http://www.youtube.com/watch?v=ipzR9bhei_o&feature=fvw

*Retour à Isuki. *
Lorsque le temps est de voir si le sang à nourrit les moissons.

Le temps était au beau, les marchands du port étaient en pleine criée pour vendre le résultat de la pêche du jour. Alors que Winnie hurlait le prix du poisson qu'elle tenait au dessus de la tête elle se trouva prise d'un sentiment de malaise, n'avait t'elle pas vu quelque chose passer le coin de la maison et qui ne ressemblait à rien ? C'était possible, peut être avait t'elle peu dormi cette nuit.

Le docteur Minh Yu posa le pied sur le navire quelques minutes plus tard, semblant sortir de nulle part, debout sur le pont, un kimono de couleur passée sur le corps, il posa un regard sur la cité avant de s'enfoncer dans les cales. Quelques sabliers plus tard, différents courriers prirent destination vers la cité, certains étaient ouverts, d'autres étaient fermés par des cachets de cire au sigle du clan Minh Yu. Cela fut un ballet de courses, de départs vers la cité, le quartier pourpre ou encore St Elisa, un coursier parvint même au quartier de l'ordre.

Quelques heures plus tard, les amarres furent jetées de quai et le pourfendeur d'écume s'éloigna du quai, fidèle à son nom, provoquant des sillons qui se rendirent jusqu'au port sous la forme d'énormes vagues. Assis dans sa cabine, le docteur Minh Yu semblait dans ses pensées, ses yeux verts détaillant une carte de la ville de systéria, regroupant toutes les différentes missives qu'il avait apporté avec lui dans un coffret. Il quittait la cité mais qui sait si un retour ne serait pas possible, c'était la seconde fois qu'il quittait Systéria et qu'il y revenait. Le voyage fut sombre à l'exemple de la clarté dans la cale, jamais l'homme ne mit le nez dehors, la seule fois ou il le fit fut celle ou la vigie annonça que l'archipel était à portée de longue vue. La brume qui entourait l'îlot était celle que Zao connaissait depuis des années, une brume qui rampait le matin à vos pieds comme si elle tentait de les absorber ou de vous fixer au sol par sa densité. N'ayant pas avertit le domaine, il pris plaisir à quitter le navire pendant ses affaires étaient débarquées, marchant sur le chemin de pierre serpentant jusqu'à la monumentale porte de bronze qui séparait l'endroit ou il se présenta aux gardiens ou il fut reçu avec tout le respect que sa personne imposait. C'est le soir même qu'il pris le thé sur la terrasse, après avoir passé quelques heures au temple. les premiers ordres de l'homme furent clairs, il était obligatoire pour les alchimistes du domaine de se concentrer sur la concoction d'une potion à destination de Systéria, il fallait qu'elle soit prête le plus rapidement possible pour venir en aide à l'une de ses proches. Le lendemain matin, un groupe de cavaliers prirent le chemin de l'ancienne cité morte, plusieurs d'entre eux étaient chargés d'objets et de colis, des rumeurs prenaient cours peu à peu..

" Le boucher d'Isuki va venir s'installer sur le mont Kadji, juste à coté de la cité. Il semblerait qu'il s'installe la pour un bon moment."
*" Tais toi donc, si on nous entends on va nous menacer pour avoir colporté des ragots comme ceux ci, la dame de compagnie de Uitogy à été obligée de se donner la mort pour avoir dit des choses pareilles." *
Les paroles se dispersèrent au vent alors que l'on installait les nouveaux appartements de celui qui avait combattu des années durant sous le nom du clan Minh Yu. Une sage retraite disait t'on, un retraite bien méritée, mais le mot retraite était t'il adapté à une personne telle que lui ?

Le soleil se couchait sur la plaine, assis en tailleur, appuyé sur le mur de la maison dans une position tout à fait légère l'homme regardait l'endroit qui l'avait vu naitre en tant que guerrier, qu'il avait soigneusement aspergé de sang pour que dans les sillons les récoltes soient suffisantes.


Post by Elrog Minh Yu - Mort - - February 15, 2012 at 10:53 PM

Vent chaud, pluie tiède et tatami moisi.
Une tasse de thé et une bulle de magma.

http://www.youtube.com/watch?v=Qqe0GdUp ... ure=relmfu

Tout n'est qu'un rêve, la vie n'est qu'un rêve que l'on dirige, en tout cas dans ma bulle c'est le cas. Tout n'est qu'un songe qui se déroule sans fin et que l'on peut diriger doucement par ses actions, comme une bulle de savon que les enfants aiment faire, aiment souffler vers le ciel, tout se dirige doucement par un simple souffle. Prenez simplement garde de ne pas souffler trop fort au risque que la bulle n'éclate mais si vous prenez soin de cette chose, elle pourra vous emmener jusqu’à vos propres limites.

Je me suis imaginé habillé de l'armure que je portais, mes lames posées à mon coté, l'une des mains assurant le mempo et l'autre le long de mon corps, gravissant la falaise. De l'autre coté m'attend la fin, c'est une des fins que l'on me donne un peu partout, peut être juste pour s'assurer que le boucher n'est plus vivant, qu'il hante plus depuis ces années les montagnes, qu'il a cessé de fertiliser le sol avec le sang de ses ennemis et que c'est avec sa carcasse putride qu'il motive la nature à éclore. Mon pas se fait plus long, le dernier pas vers le vide, le gouffre m’accueille à bras ouvert et je vois les roches défiler à toute vitesse, le magma accourt à ma rencontre, je vis mes derniers instants.. vous décrire cela ? Assurément.

Tout d'abord ce sont les cheveux qui prennent le feu, qui se rétractent dans un odeur forte de kératine, la même odeur que lorsque l'on cuit un porc à la broche dans une masure de la basse ville, ensuite après les cheveux vient la peau, petits cloques qui se gorgent, qui prennent de la place, qui éclatent, le muscle fait pareil.. jusqu’à l'os.. le sang tout comme l'eau s'évapore au contact de l'air devenu si chaud.. les bulles m'aspergent d'une matière qui perce l'armure déjà en flammes... Puis plus rien.

je sourit donc et me retrouve au sommet du mont Kaji, un autre rêve encore, j'aime à me sentir mourir pour renaitre plus fort... Enfin.. plus fort, c'est mon avis personnel, aucun autre contact ne m'a jamais été permis ici, tout n'est qu'un songe que je manipule à ma volonté, petit roi d'un royaume irréel, seigneur d'un domaine sans sujets.

Réellement, à cet endroit de l'archipel, ne reste plus grand chose à l'instant, juste une masure pourrie qui n'abrite plus que de mauvais esprits, des légendes qui ont parfois traversés les mers sur le « boucher d'isuki ». Mais dans mes rêves la maison est toujours d'importance, le village sous celle ci est toujours animé, les feux s'élèvent de la place du village et les porcs ainsi que les enfants jouent entre eux, petits morceaux de viandes qui s'égaient dans la boue et dans la terre. La tasse de thé posé sur la table de bois laqué diffuse toujours son arôme dans l'endroit, mes kimonos sont toujours brodés du mon de la famille, mon regard vert détaille toujours la plaine et pourtant depuis des années je ne suis plus. Depuis des années je suis retenu au sein d'une prison que je me suis moi même créé. Depuis des années je demande de l'aide à celle qui m'a aidé à m'y réfugier. Je génère une pluie d'été qui colle le kimono à ma peau grise, un sourire égaye mon visage, il est bon de se rappeler certains souvenirs, j'y reviendrais.