Le retour

Le retour

Post by Théodore de Lagarde, AdM - February 11, 2009 at 4:20 PM

C’était une nuit bien ordinaire et comme à toutes les deux semaines, le Haut-Paladin Christian devait aller remettre le sac d’or contenant la paye du matelot dont Christian avait engagé pour entretenir ce dernier. Le paladin devait quitter la caserne très tard tous les soirs. Il dû donc se rendre au port, là où le matelot l’attendait, à une heure peu recommandable de la nuit. Néanmoins, le Haut-Paladin devait y aller. Il était fatigué et avait très hâte de pouvoir se reposer un peu. Il coupa donc son trajet en passant par des petites ruelles étroites. Tout se passa très bien jusqu’à ce que l’incident qui lui couta cher arriva.

Le Haut-Paladin avait tourné dans une petite ruelle du port pour se rendre plus vite au quai. Alors qu’il avançait lentement, il entendit ce qu’il croyait être un petit chuchotement derrière des vieilles caisses de bois abandonnées. Puis tout à coup, des hommes cagoulés sortirent de derrières ces caisses. Ils étaient armés. D’autres hommes étaient venus derrière Christian, ce qui fit qu’il soit encerclé. Après un bref combat, Christian les neutralisa tous.
Alors que le Haut-Paladin étaient en train de lier les mains de ces assaillants avec une corde, car après tout ils devaient être arrêtés, il senti quelque chose de très lourd venait du haut des airs se fracasser contre le haut de son crâne. Le Haut-Paladin Christian perdit connaissance en s’effondrant sur le sol.


Un homme sauta du toit et reprit la masse dont il avait utilisée pour assommer le paladin. Il libéra ses acolytes et mirent le paladin dans une poche de patates.
En prenant toutes les précautions possibles, le groupe de criminels pu se rendre à un petit navire du port.

Le matelot, qui les attendait, se mit à la tâche en les voyants. Tous prirent place à l’intérieur du bateau. Une fois que la poche contenant le paladin fut déposée contre le mât du navire, celle-ci se renversa sur le côté. Personne ne s’en aperçut, mais un foulard doré tomba à l’eau.

Quelques instants plus tard, le bateau quittait le port en douce.


Le jour suivant, le foulard fut finalement trouvé par un paladin nain de l’Ordre.


Christian reprit finalement conscience le jour suivant sa capture. Le sac qui le cachait avait été retiré. Il ouvrit lentement les yeux et un mal de tête énorme lui prit. Il plissa les yeux à la vue de l’étendu de la mer qui s’étendait devant lui, car il faisait soleil. Le Haut-Paladin regarda un peu plus près de lui et aperçut qu’il était dans un navire en compagnie de six autres hommes. Ils étaient toujours cagoulés, sauf pour un seul, qui semblait être celui qui s’occupait du bateau. Trois hommes guettaient le devant et les deux côtés du bateau, face vers la mer. Les trois autres étaient en discussion.

Ayant reprit davantage ses esprits, Christian se rendit compte que ses bras étaient liés derrière son dos et au mât du navire. Il remarqua également que ses effets avaient étés retirés et qu’il n’était habillé que d’une simple toge grise.

Soudainement, celui qui semblait être le supérieur aux autres hommes par son allure s’aperçut que son prisonnier était réveillé. Avec un sourire narquois, il s’écarta des hommes avait qui il était en discussion et s’approcha lentement de Christian et lui adressa quelques paroles. Il s’appelait Kadar et avait cherché à mettre la main sur un mercenaire, tout d’abord. Il ne s’attendait pas à avoir un paladin. Encore moins un Haut-Paladin. Kadar avait espéré demander une rançon s’il avait pu avoir un mercenaire, mais maintenant qu’il avait un Haut-Paladin, il s’avait qu’il pourrait en savoir bien plus.


Après plusieurs jours de voyage, le bateau finit par arriver sur une petite île apparemment inhabitée. Tous débarquèrent, sauf le matelot, qui dirigea le bateau ailleurs, pour le dissimuler. L’endroit était une petite île tropicale d’à peine quelques dizaines de mètres carrés. Il y avait une montagne haute d’une dizaine de mètres à l’opposé d’où ils étaient entrés. Des arbres ornaient l’endroit.

Ils se dirigèrent vers le pied de la montagne, et deux des hommes poussèrent un gros rocher qui révéla une entré dans le sol. Christian, dont ses mains étaient toujours liées, fut forcé d’y entrer avec les autres se faisant piqué tapoté dans le dos avec la masse de Kadar. À l’intérieur se trouvait une dizaine d’autres hommes ainsi qu’une pièce centrale qui menaient tous à des pièces plus petites; la plupart des chambres.

L’une d’entre elles contenait dépendant un autre escalier qui descendait encore plus profondément dans la terre. Rendus-là, il n’y avait qu’un mur en barreaux verticaux dont une porte faite pareillement était placée au milieu. Un des criminels y ouvrit la cellule et Kadar poussa Christian fortement avec sa masse. Ce dernier trébucha et tomba dans sa cellule. C’est alors qu’il remarqua la présence d’un squelette dans sa cellule. Il garda le visage impassible, comme il l’avait fait tout au long du voyage, et les méchants se mirent à rire en choeur en le voyant agir ainsi, alors qu’un des hommes referma la porte de la prison et mit les clefs sur un crochet placé au mur.

Tous sauf Kadar montèrent. Ce dernier s’assura que les autres étaient partis, puis adressa la parole à Christian. Il voulait s’avoir les secrets de l’Ordre du Soleil, les endroits cachés ou secrets dont des objets de valeurs inestimables pourraient être trouvés. L’homme semblait avoir une passion folle pour l’or et la richesse.

Bien évidemment, Christian plissa les yeux et lui jura que jamais il ne dirait quoi que ce soit. Les trésors dont cherchait Kadar n’avait pas la même valeur aux de Christian – et des autres membres de l’Ordre – que le criminel. Pour Christian et l’Ordre, c’étaient des endroits et des objets sacrés dont nulles mains malsaines ne devaient perturber. Kadar lui répondit qu’il s’attendait à une réponse du genre et lui promit qu’il finirait bien par parler et par craquer. Il lui promit qu’il allait souffrir par la torture jusqu’à ce qu’il parle. Sur ce, il remonta les marches. Christian se dit alors que l’or rendrait fou l’homme bien avant qu’il ne cède.


Pendant un an, il fut torturé afin qu’il puisse parler, mais il ne dit jamais un mot aux criminels. Ceux-ci étaient plus doux au début, mais vers la fin, ils étaient impatients et ne manquaient pas de ne pas le manquer. La douleur ne quittait jamais le Haut-Paladin et la folie faisait voir dans ses yeux aux moments les plus extrêmes. Il fut un véritable mur de béton à percer avant que la torture ne commence à le déranger. Mais maintenant, il était rendu bien plus faible.

Un beau jour, Kadar péta les plombs et cria après Christian avant de lui donner un coup de poing sur sa figure déjà en sang :

-‘cou ‘don’, là tu vas parler p’is tout de suite! J’suis pas mal tanné! Là c’est vraiment mais vraiment trop!

Il appela un garde par-dessus son épaule et ce dernier ramassa Christian et le traina hors de la cachette. Une fois dehors, le commandant criminel lui dit que maintenant s’en était trop et qu’il allait avoir une mort longue et froide. Sur ce, tous décollèrent en bateau.

La nuit venue, un vent glacial soufflait sur la mer et Kadar ordonna qu’on arrête le bateau. Le ciel était nuageux et on ne voyait pas très loin du bateau. Le comandant, soudainement revigoré, prit lui-même Christian par les cheveux et se rapprocha de son visage cicatrisé :

-Tu vas l’avoir ta mort lente et douloureuse, là! J’va te tenir moi-même la tête sous l’eau glaciale pendant que l’eau salée te brûle les blessures et que des gentils petits requins viennent te mordiller!

Christian ne réagit même pas. Il s’attendait déjà à quelque chose du genre depuis longtemps de toute façon et il était tellement faible maintenant qu’il ne se tenait plus debout tout seul. Au moins ses souffrances seraient terminées, pensa-t-il…

Sur ce, Kadar le fit tomber par-dessus bord, sans lui lâcher les cheveux et lui poussa la tête sous l’eau. Bien que Christian voulut se débatir, il n’en avait pas la force. Il avait mal partout avec cette eau glaciale et salée, manquerait d’air maintenant. Tout à coup, un bruit se fit entendre au loin, mais sa se rapprochait rapidement. Les personnes à bord du bateau furent d’abord surpris, puis Kadar lâcha un juron :

-Avec c’te nuit noér de même, on peut pas voir grand-chose…

Peut après, une silhouette de bateau se fit voir tranquillement. Aussitôt qu’il l’aperçu, un vent de panique s’empara de Kadar et il cria :

-On s’en va! Tout de suite! On prendra pas de chance de se faire prendre!

N’ayant pas le temps de s’occuper de Christian, Kadar reprit une poignée plus ferme sur lui avant de le pousser vers le fond de l’eau de toutes ses forces, puis le lâcha. Rapidement, le bateau fit demi-tour et se dirigea dans le sens opposé du bateau qui s’en venait.

Lentement, Christian refit surface sur la mer et le nouveau bateau ne se tenait plus qu’à quelques dizaines de mètres. Puis peu après, il entendit une voix distante crier « Un homme à la mer! » avant de perdre connaissance.


Lorsqu’il ouvrit les yeux, Christian ne savait pas du tout où il se trouvait. Il regarda autour et pensa qu’il s’agissait d’une petite chambre dont le lit était placé au milieu avec deux tables de chevets sur les côtés et une petite chaise à l’une d’entre-elles. Soudainement, un homme aux habits de médecin ouvrit la pièce et fut surpris de voir Christian réveillé. Ce dernier demanda faiblement :

-Où suis-je…?

Le médecin lui répondu machinalement :

-Vous êtes dans le meilleur hôpital de tout…

Mais le médecin se tut en voyant qu’une des blessures de Christian lui faisait soudainement très mal. Il s’approcha doucement et tâta là où ce dernier avait eu mal. Rien d’anormal, avait-dit le médecin. Christian se dit qu’il ne devait certainement pas s’agir de St-Élisa, après tout, il ne connaissait pas cet homme et il avait un drôle d’accent. Le médecin reprit la parole aussitôt :

-On m’a dit qu’un bateau de gardes vous a trouvé dans la mer en train de vous noyer. Vous avez des blessures qui seront très lentes à guérir, d’autres ne disparaitrons pas et laisserons des marques. Néanmoins, on ne vous a pas manqué, on peut dire. Mais vous guérirai. Vous pourriez cependant avoir des problèmes à marcher, avec ce genou déformé…

Le médecin hésita soudainement, puis reprit la parole :

-Aussi, à ce que j’ai entendu dire, ceux qui vous ont trouvés ont également réussi à arrêter les malfaiteurs qui vous ont malmenés ainsi qu’à vider leur repère. Ils disent avoir trouvé vos effets. Ceux-ci vous seront remis lorsque vous sortirez de l’hôpital. Mais cela prendra beaucoup de temps…


Près d’un an plus tard, la guérison fut complète, il avait effectivement des cicatrices paraissant, mais ça santé générale était bonne. Également, comme l’avait dit le médecin, il avait quelques problèmes de genou avec sa jambe gauche. Il boitait, mais pouvait marcher seul. Étant donné qu’il a passé un an cloitré dans un lit, avec peu de possibilité d’en sortir, les médecins décidèrent de le mettre à l’entrainement, pour lui renforcir le genou également. Or, six mois supplémentaires passèrent et on avait constaté une grosse différence. Il était bien plus ferme énergique et boitait moins.

Cela lui fit un drôle d’effet lorsqu’il mit les pieds hors de l’hôpital. Il n’avait pas remit des habits de paladins, car il ne voulait pas faire de troubles diplomatiques avec les gens qui l’avaient guéri. Il se résigna donc à acheter un petit bateau, avec l’or dont on avait réussi à récupérer des voleurs.

Après une aventure folle, il pourrait enfin retourner chez lui. Il prit donc la mer avec son bateau, seul, avec ses choses et pu admirer le paysage paisible de l’océan, pour le moment.