Errance nocturne
Post by Sarä Taur'Amandil, OdS - February 16, 2009 at 11:13 AM
Errance nocturne
Crise d’angoisse ou simple insomnie?
Lentement sa main poussait le voilage immaculé de la fenêtre pour qu’elle puisse poser son regard clair sur les rues du quartier de l’Ordre à cette heure tardive de la nuit. Un silence parfait régnait dans la résidence, si ce n’était que le bruit régulier de la respiration de la famille presque toute endormie. Un peu plus loin, la silhouette dressée devant la fenêtre pouvait apercevoir deux paladins faisant une ronde. Une autre nuit tranquille et banale.
Malgré tout, cela faisait des jours que notre pauvre Sarälondë dormait mal… Incapable de retrouver le sommeil lorsque de persistants cauchemars revenaient sans cesse la sortir d’un repos qui n’était pas tellement réparateur. Son esprit fatigué venait-il à lui jouer des tours même dans ses songes nocturnes? Physiquement c’était visible. Des traits tirés par la fatigue et une irritabilité que son fidèle personnel hospitalier avait sans doute remarquée car subit. Certains auraient dit que l’adjointe fut toujours ainsi, d’autres auraient clamé qu’elle subissait trop l’influence du directeur et quelques uns murmureraient qu’elle n’allait tout simplement pas bien encore… Qui avait raison et qui avait tord?
Chaque soir elle finissait par se lever, laissant seul dans son grand lit son époux, ce tendre homme qui serait capable de lui offrir n’importe quoi. Elle effleurait par la suite du regard la petite Taräsilmë, déjà âge de deux années, qui dormait profondément avant de terminé sa lente marche vers la fenêtre où alors elle s’assurait que les alentours étaient d’un calme parfait et réconfortant.
Mais que ce cachait-il donc dans ses réflexions alors que son regard absent de posait sur le vide qui semblait se dessiner devant elle. Qu’est-ce qui l’angoissait ainsi? C’était encore pire que d’habitude. Au bout d’un instant la silhouette de Sarä avait quittée la fenêtre. Elle errait plutôt dans le vaste domicile. Le détaillant presque comme si c’était la première fois. Mais quel était ce malaise, cet inconfort. Cette oppression était-elle tout simplement le signe que la nervosité avait raison d’elle, ou encore plus d’angoisse chargeait son cœur?
Assise dans le fauteuil de son bureau elle fixait la lueur de la bougie qu’elle avait allumée. Mise à part cette lumière, le reste de la pièce était plongé dans une noirceur totale. Droite et stoïque, elle ne bougeait pas de cette position. Sans doute finirait-elle par simplement trouver le sommeil et regagner son lit.
Demain s’annonçait être une longue journée encore, à l’approche de la fameuse délégation elfique, entre autre.
Post by Nikita, OdS - February 17, 2009 at 6:29 AM
Lorsqu'elle rentrait au manoir, parfois rudement tard le soir, les bras chargés de bouquins poussiéreux, Nikita sentait bien que Sarälondë souffrait de troubles du sommeil, elle l'entendait marcher, les grincements du plancher ... Bien qu'elle se sentait mal face aux troubles nocturnes de la Dame Balgor, Nikita décida de ne pas s'en mêler ... enfin, pas encore ...
Elle priera plutôt pour qu'elle retrouve son sommeil d'antan le plus aisément possible.
Post by Sarä Taur'Amandil, OdS - March 20, 2009 at 7:16 PM
La fin de l’errance
Une directrice adjointe de meilleur humeur?
« Cette odeur et ces couleurs… Mais ou suis-je? On dirait…impossible. L’endroit est si paisible… si magnifique, j’y suis comme une reine. Les pétales des arbres rose tendre effleurent mon visage de manière surréaliste, il y a quelques choses de faux dans ce décor si vrai. »
« Sa présence, je devrais hurler mais je ne le fais pas, je lui souris avec douceur même… Et je ressens une horrible affection que se passe-t-il… Je rêve? Non c’est... un cauchemar. C’est ma fille, mais la sienne aussi?»
« Dis au revoir à ta maman, elle ne rêvera plus jamais de nous. Maman est méchante, elle a tué papa un jour mais il lui a pardonné tu sais... Elle le paiera un autre jour ne t'inquiètes pas, papa prie le prince noir tous les jours pour cela. »
« Maman! Maman réveille toi! »
D’un coup sec Sarälondë se réveilla alors que la petite Taräsilmë qui avait grimpée dans le lit lui tirait affectueusement la mèche blanche en y trouvant un plaisir incroyable! Un sourire béant couvrait le visage de la petite quart d’elfe alors que celui de maman était troublé et présentait un profond malaise alors qu’elle regardait sa progéniture. Si semblable… Mais entièrement différente. Ces maudits cauchemars cesseraient-il a présent…? Tant de questions au réveil, il va s’en dire que la journée serait… Exécrable.
Sarä ouvrit les bras dans un geste tout a fait maternelle et fit une douce étreinte à sa fille. Son visage innocent et ses grands yeux clairs absents de toute angoisse savaient apporter à la femme occupée un certain réconfort. Elle était si belle sa Tarä, si cela n’était pas une motivation chaque jour à rendre Systéria meilleure, rien ne le serait.
Quelques jours plus tard on pouvait remarquer à Sainte-Élisa, et un peu partout où elle allait en fait, un changement d’humeur chez la directrice adjointe de l’hôpital. Elle semblait avoir reprit un peu sur elle. Cet aspect fatigué, quoique encore présent, c’était estompé un peu. Sans doute avaient-elles eu des bonnes nuits de sommeil dernièrement? En tout les cas, au manoir Balgor, elle n’errait plus à des heures indues.
Qui sait cependant ce qui devait encore envahir son esprit de mille et une pensées…
« Elle le paiera un autre jour ne t'inquiètes pas, papa prie le prince noir tous les jours pour cela. »
Post by Sarä Taur'Amandil, OdS - April 20, 2009 at 11:20 AM
Toujours de l’errance finalement
Explication à la mauvaise humeur de Sarä?
Contrairement à ce qu’elle avait pu croire quelque semaine auparavant… Alors qu’un songe lui faisait croire le de façon mensongère contraire, l’errance nocturne de la directrice adjointe n’était pas terminé et avait même reprise de plus belle. Depuis plusieurs jours ses nuits étaient courtes ou inexistante…Tout cela avant, pendant et après la crise sombre qui s’était abattu sur la citée, apparemment tout ceci n’avait pas de lien avec son incapacité à se refugier dans le monde des rêves pour y trouver le réconfort que plusieurs recherches. La nuit porte généralement conseil, mais que faire quand ces conseils viennent plus embrouiller l’esprit qu’autre chose?
Les rêves tournaient toujours autour d’un thème semblable, la perte…. La perte de toute morale, la perte d’un être cher, la perte de tout qui peut se perdre sans exception. Elle rêvé a des choses si horribles qu’elle était incapable de les décrire. De toute façon à qui elle aurait en parler? Aussi réservé et renfermée qu’une perle dans son coquillage, Sarälondë Taur’Amandil n’était pas une personne qui s’ouvrait facilement même si sa petite personne était une façade qui trahissait souvent le fond de sa pensée. Un jeune visage à la fois sérieux et expressif qui se maintenant dans une réserve que certains auraient qualifié de maladive. Elle avait l’air d’une coincée, ni plus ni moins…!
Des rêves plus vrais que nature pourtant tellement faux. Était-ce un jeu que son esprit jouait avec elle, résultat d’une fatigue qu’elle accumulait depuis des années? Cette fois non, cette fois elle savait au moins ce qui titillait ainsi son esprit. L’absence prolongée de son époux, Mathéo, parti depuis beaucoup trop de jours vers une mission dont elle n’en connaissait que de vagues bribes. La grande demeure lui semblait alors vide, encore plus lorsque tristement la fillette Balgor, Taräsilmë questionnait à savoir où se trouvait son père.
« Il est là où il doit être… Pour accomplir sa tâche envers Thaar. »
Réponse peu satisfaisante, tant pour l’enfant que l’épouse. Mais s’était la seule qu’elle avait à lui donner.
Deux coups d’horloge vinrent rappeler à Sarälondë l’heure qu’il était. Dressée du haut de ses cinq pieds devant une des fenêtres donnant sur le manoir Mel’viir, la demi elfe scrutait le calme du quartier de l’Ordre. Elle aurait juré parfois remarquer des yeux rouges sur le balcon de sa chère voisine… Un fait qui ne l’aidait pas à trouver sommeil naturellement. La médecin était convaincue que Sinriia l’espionnait sans cesse, naturellement l’elfe noire ne ferait que nier ses allégations outrageantes, mais sur ce coup… L’épouse Balgor n’était peut-être pas complètement paranoïaque…!
Lentement elle finit par délaissé la fenêtre et s’entendre dans le lit trop grand pour elle seule. Juste avant de tirer la couette par-dessus elle, maman avait décoché un regard sur Tarä. Son regard anxieux s’attendrit un peu avant qu’elle ne ferme les yeux, à la recherche du repos qu’il lui fallait pour ne pas être trop désagréable avec son entourage. La dernière journée avait particulièrement été difficile côté relation sociale il fallait dire…
Post by Sarä Taur'Amandil, OdS - May 26, 2009 at 7:39 PM
Un haussement de ton dans la nuit
L'art d'attirer l'attention
« Brehan... Breehaaann! »
Ha le quartier de l'Ordre en plein milieu de la nuit, un lieu paisible et calme. Surtout quand on voit l'inquisiteur de Nogar quitté le domicile des Balgor, poursuivit par une ministre au visage écarlate de honte et de mécontentement qui hausse le ton de manière considérable en appelant le nom d'un des hommes les plus influant de l'Ordre du Soleil. Que s'était-il encore passé dans ce fameux manoir? Sans doute que nul le ne saurait mais sans doute qu'encore une fois, ces faits viendraient appuyées les horribles rumeurs qui plainaient sur ces deux personnes. Quelle était la relation entre ces deux personnes haut-gradées? Mystère, sauf pour les deux concernés.
Trois heures du matin... Assise dans la noirceur de son bureau personnel, Sarä plongée dans une autre de ses intenses réflexions nocturnes. Sa respiration avait reprit un rythme normal après l'émotif départ de Brehan de Nogar, mais son visage était toujours marqué par l'émotion. Les idées et les songes accaparaient l'esprit de la ministre et c'est sans doute ce qui faisait qu'elle était incapable une fois de plus de trouver sommeil. Tout ne semblait n'avoir aucun lien ensemble, une simple rafale déferlant dans sa tête de manière sans queue ni tête.
« Mathéo à un secret que vous saurez un jour, quand vous serez prête à le découvrir. »
« Tu manques surtout de sommeil Sarä.»
« Je ne peux vous donner cette réponse maintenant. »
« Madame Balgor est plus prête qu'elle ne le pense à assumer ce titre. »
« Vous saurez un jour lorsque vous aurez réussit. »
« Certaines priorités sont excusables, vous ne pouvez tout faire. »
« Au plaisir de partager une tasse de thé et de se revoir... »
« Quel désespoir vous gruge à ce point? »
Le lendemain matin à l'hôpital, Sarälondë affichait une mine inquiétante de fatigue. Son état de santé parfois défaillant était comme un secret de polichinelle à Sainte-Élisa. Tout le personnel le savait mais peu de gens osaient à en parler ouvertement à la principale concernée. Certains jours étaient mieux que d'autre, sans doute selon le nombres d'heures qu'avait comportée sa nuit. Dire qu'il y avait quelques années la directrice des recherches du laboratoire Yu lui avait dit de prendre du repos car elle n'avait pas bonne mine depuis des années, elle serait déçue de voir que ses recommandations n'avaient pas tellement été suivies.
Post by Sarä Taur'Amandil, OdS - June 16, 2009 at 6:39 PM
Les lectures secrètes
Le silence, le silence et encore..le silence
« Pourquoi avoir le cœur lourd?
Quand il ne suffit que d'un peu d'amour
Tendre la main et la saisir en retour
Afin qu'il se répande tout autour
Il est plus simple de regretter
Que pouvoir se pardonner
Avec tes ailes tu pourras t'envoler
Pour que vers Thaar tu puisses aller »
« Que voulait-tu dire exactement à travers ces mots....À qui t'adressais-tu, à lui? Dans quel contexte les as-tu rédigés...»
Mathéo Balgor regretterait peut-être un jour de ne pas être rentré ce soir là son domicile, laissant alors sa femme se plonger dans mille et une supposition. Qu'était-elle en train de lire exactement et saurait-il en fait un jour que sa douce moitié en avait fait la lecture? Secrète et réservée, elle n'irait sans doute pas de vanter encore une fois d'avoir douter. Même si souvent derrière ces doutes se cachait quelque chose lui confirmait une chose dont elle était certaine, qu'elle n'est pas une paranoïaque comme on tentait de lui faire croire par instant. Cette lecture venait une fois de plus lui donner la raison qu'elle désirait autant qu'elle craignait.
« Toc toc. Ma soeur tu es là? Sarälondë? Je sais que tu es là.»
La voix de son frère l'appelant à cette heure tardive vint briser la réflexion de la demi elfe la plus fouineuse en ville. Rapidement elle remit tout en place dans le coffret, de manière plus ou moins exacte, ce qu'elle venait de lire et ouvrit enfin la porte à Erèssän qui affichait comme à son habitude, un air des plus sérieux et inébranlable. Son regard se mua cependant assez rapidement vers de l'interrogation alors qu'il remarquait l'expression de sa chère sœur. Dans le regard de celle-ci il pouvait aisément percevoir du trouble et du dépassement. C'était vraiment mauvais signe.
« Qu'est-ce qu'il y a? C'est encore lui? »
« Laisse... Ce n'est rien. Laisse... »
C'est ainsi qu'il l'a vu pressé le pas pour ensuite s'enfermer dans son bureau. Il n'en démordrait surement pas aussi facilement par contre. Ha! La communication était définitivement le point fort des Taur'Amandil.
Post by Sarä Taur'Amandil, OdS - June 30, 2009 at 7:16 PM
Un mari sur le sofa
Pauvre perroquet
« Je suis exténuée, nous en reparlerons monsieur Balgor. »
« Alors je suppose que je dors sur le divan avec Coco ce soir? »
« Absolument . »
Haaaa Pauvre Mathéo! Cette question il l'avait posé sur un ton amusé mais cependant sa femme, elle, avait été des plus catégorique en lui répondant. C'est bien ce qu'il méritait, on ne sait trop pourquoi, de coucher dans la salle de séjour loin du confortable lit conjugaux. Monsieur Balgor quitta la chambre avec une expression évocatrice de son remord, regrettant sans doute d'avoir poser sa fameuse question qui a présent le conduisait au rez-de-chaussé pour une nuit de sommeil près du perroquet hurleur.
La demi-elfe a la mèche blanche atypique pour sa part avait déjà remonté les couvertures presque au dessus de sa tête et dormirait seule avec son ventre pour ce qui restait de la nuit car il était déjà très tard. D'ailleurs la manière donc ses cheveux dépassaient des couettes donnait vraiment l'impression qu'une moufette dormait là... Mais ça c'est franchement une autre histoire et un détail pour le moins inutile dans ce récit. Sarä pourrait dormir en étoile quel bonheur! En fait non car dormir seule comme cela n'était pas la signe de réjouissance mais plutôt de déchirement...
Qu'avait-il encore fait ou plutôt quel caprice de Sarälondë subissait-il une fois de plus? Tant de questions et si peu de réponses comme d'habitude. Pourtant il y a a peine une journée auparavant, le couple avait été vu déambulant dans la citée en se tenant par la main et offrait à la populace cette image du mariage parfait qui était, avouons le, plus souhaitable à voir que le contraire. Se disputer en plein milieu de la rue n'était pas très chic...! Quoi qu'il en était, quelque chose s'était passé. Monsieur et Madame Balgor vivaient-ils dans une union à la dérive? Peut-être la Gazette du citoyen disait vrai après tout, à travers ses terribles rumeurs d'adultère et d'alcoolisme!
Qui sait ce qui les divisait ainsi réellement. Sauf eux.
« Tu peux revenir, je trouve cela injuste pour le perroquet. »
« Je t'aime ma douce... »
Mathéo ne se fit par prier quand finalement une heure plus tard Sarä vint le récupérer dans le salon. Conciliante elle lui permettait de revenir dormir auprès d'elle. Naturellement Coco n'était qu'un prétexte car elle n'avait aucune pitié pour le volatile dérangeant et dérangé qui vivait au domicile. En réalité son cœur de femme avait cédé pour le paladin qui lui servait de mari. Plus sensible qu'elle en avait l'air, la petite Sarälondë...
Pensive pour le restant de la nuit, tellement de chose se bousculaient dans sa tête comme toujours.
Post by Sarä Taur'Amandil, OdS - November 2, 2009 at 12:15 PM
Une rêve, une pensée...
Mais surtout l'oppression
« Nous sommes assis dos contre dos... Ton rire qui jamais n'est très sonnant s'estompe alors que j'amène mes yeux vers l'horizon lointain pour constater l'étendue de la mer devant moi. L'aube se lève, nous venons de passer la nuit ici à parler simplement sans relâche de tout et de rien. Je me sens bien alors qu'un rayon de soleil vient nous effleurer au hasard, annonçant le jour. Rapidement, je suis éprise d'une mélancolie que je m'explique facilement, ce que nous vivons est impossible et ne sera jamais. Pourquoi je rêve de ceci... J'ai toujours du mal à me l'admettre et je sais que c'est inacceptable. Je n'accepte pas moi-même. »
Impossible de regagner le sommeil à présent et ce fort malheureusement! Alors que près d'elle son époux dormait paisiblement avec presque un peu de bave qui coulait sur le coin de sa bouche, Sarälondë venait de se réveiller brusquement en plein milieu de la nuit avec la couette blanche éméchée. C'était devenu si fréquent, la baronne ne semblait plus être en mesure d'avoir un horaire entièrement stable depuis des mois, peut-être même des années. Son esprit était-il trop assaillit de pensées et d'inquiétude diverses? Malgré ses efforts pour retrouver un rythme stable, la médecin n'y parvenait pas. C'était maintenant chose commune que de la voir à Sainte-Élisa pour un tour de garde nocturne soudain et imprévu. Tant qu'à ne plus trouver le sommeil, aussi bien se rendre utile non?
Cependant dans le cas précis de cette nuit calme, ce n'est pas à l'établissement de santé qu'elle se rendait mais bien tout près de chez elle, à deux pas du manoir Balgor dans la porcherie elfique qui lui servait de cabinet médical privé, c'était son boudoir, son domaine, son bureau... L'endroit où il ne fallait pas espérer trouver quelque chose rapidement et surtout où il fallait constamment regarder où l'on mettait les pieds! Des piles de livres ici et là, les parchemins jonchant le bureau et divers contenants de verre au contenu douteux entreposés ici et là. L'endroit reflétait-il admirablement bien l'esprit chaotique de « Sa seigneurie »? C'était probable.
Confortablement assise dans son énorme fauteuil qui avait le don de lui conférer une apparence de taille encore plus menue, Sarä faisait la lecture et la relecture des deux lettres qui lui étaient parvenues d'une manière plutôt saugrenues! En effet, une flèche fut le messager et son malheureux rosier le réceptionniste. Des heures et des jours d'entretien réduit à néant pour une lettre douteuse. Madame Balgor avait trouvé les écrits que très tard dans la soirée, ce qui expliquait son inaction... Il fallait réfléchir. Dès demain matin elle aviserait, mais pour l'instant la grande légat était un peu septique. Était-ce un piège ou la vérité...? Toujours et pour toujours tellement de questions et si peu de réponses.
« Phydias Shaytan...»
Un murmure, une pensée pour cet homme avec qui pourtant elle n'avait que si peu de lien et à qui elle n'avait adressé la parole directement que très dernièrement. Lentement, elle tourna la tête vers sa bibliothèque tout en repliant le bout de parchemin. Les yeux clairs de la demi elfe se déposèrent sur un coffret de bois. Durant de longues secondes qui devinrent des minutes, Sarälondë fixa l'objet, une lueur de mépris dans les yeux, comme si cet simple contenant de bois lui semblait oppressant, dérangeant. Voilà une autre chose dont il faudrait aviser. Elle secoua la tête et tâcha d'oublier la mystérieuse boite et l'impression qu'elle donnait, ce n'était peut-être qu'une illusion.
Et le sommeil dans tout cela? Les infirmières qui verraient leur directrice adjointe le lendemain matin se murmureraient sans doute environ ceci... Un visage se lisait si bien parfois.
« Elle n'a pas encore dormi, je suis certaine... »
Post by Sarä Taur'Amandil, OdS - December 7, 2009 at 10:41 AM
Rédaction solitaire d'un journal
Lenne: Tome II
« Depuis des années mon sommeil est constamment troublé, tant par les rêves que par les cauchemars. Ces visions nocturnes n'aident en rien ma santé alors que ironiquement, je prends soins des autres. Certains me supportent et ceux-ci sont les seuls pour entendre les quelques échos de ces rêves que je leur partage. Je me sens comme une huitre... J'ai du mal à m'ouvrir même si je devrais le faire, comme il a semblé me conseiller. J'essaie de suivre ces conseils mais tout semble encore basculer et je me sens oppressée. Quelques instants de joies heureusement me préserve un tant soit peu.
Je rêve de la mort, de ma mort. Au début de toutes les manières possibles... De plus en plus par contre un seul scénario semble persisté dans mon esprit encombré. J'ai parfois le doute que ce soit la folie et la paranoïa même si dans mon cœur, je ne crois pas. Sakamaé est prophète de malheurs, malheurs concordant avec les miens, ceux de mes cauchemars.»
« Je ne pense pas que les gens veulent devenir ce qu'elle est, sinon tout au plus une création du Surintendant. » « Non, dame Balgor va mourir si vous faites cela, vous ne pouvez pas! » « Et pourquoi mourra-t-elle? » « Parce qu'ils sont tous morts! Tous relevés! » « Nous restons tous ou nous partons tous. » « On me dit folle vous savez. » « Tu m'aimes encore? Je le sais. » « Est-ce que le mal que subira demoiselle Taur'Amandil viendra de vous ou d'une autre personne? » « Je ne sais pas... Je ne le sais plus... J'ai peur. » « Vous avez perdu votre libre-arbitre le jour où vous avez décidez de répondre aux attentes des autres plutôt qu'aux vôtres. » « Ils ont peur mais moi j'ai confiance. Il ne nous a pas trahit que je sache. » « N'ouvrez pas à ceux qui se voilent le visage... »
Trop... Trop de pensées se bousculant pour trouver le sommeil, une fois de plus mais c'était peut-être mieux ainsi pour elle quand on savait à quoi elle pouvait rêver. Ceux qui la croiserait au courant des prochains jours remarquaient ces cernes et cette fatigue qui semblait en fait si... récurrente bien que parfois énigmatiquement absente. Par contre, ça ne l'empêcherait pas de mettre son mot et son nez un peu partout, surtout avec la crise actuelle. D'ailleurs, il était normal n'est-ce pas de ne pas trouver le sommeil alors qu'une menace aussi terrible planait sur la citée? Dommage parce que pour trouver des solutions, un esprit libre de tous problèmes et de toutes pensées parasites serait tellement plus efficace. Notons également que le sommeil aidait à se pas avoir un caractère exécrable.
[…]
Sarälondë était assise, solitaire, dans la noirceur de son laboratoire généralement si éclairé. La simple lueur d'une bougie venait produire assez de lumière pour lui permettre de rédiger dans ce qui semblait être un journal intime. N'avait-elle pas eu sa leçon dans le passé lorsque Lenne Vespari avait fait la lecture de ce recueil de confidences? Apparemment non, mais peut-être aussi valait-il mieux laisser des traces de notre personne, peu importe la manière Sarä choisissait l'écrit. Peut-être un jour quelqu'un ferait-il fortune en publiant les mémoires de la controversée comtesse à la personnalité qui laissait rarement indifférent.
En boucle... Comme une chanson qui reste dans la tête, les mots et les phrases qui hantaient son esprit revenaient sans cesse. Cependant la mélodie ne lui était pas agréable. Il fallait se concentrer sur le plus important actuellement, Systéria.
Post by Sarä Taur'Amandil, OdS - December 14, 2009 at 11:15 AM
Monsieur et Madame discutent calmement...
Comme si c'était possible...! Violente dispute plutôt.
Le ton avait monté d'un cran et d'une intensité négative, les expressions de leurs visages reflétaient le mécontentement profond et la lassitude accumulée des dernières années, c'était repartie! Le fameux couple Balgor, l'image « parfaite » du mariage Thaarien c'était disputée encore une fois dans le secret de leur intimité. En fait intimité... Pas tout a fait puisque le début de la conversation avait commencé à l'extérieur, monsieur avait notamment mentionné qu'il en avait... Ni plus ni moins marre. Sans doute un passant écornifleur avait-il entendu et se ferait le plaisir de raconter cette misérable information à qui voudrait l'entendre. Malheureux, s'il savait à quel point ce n'était que la pointe du glacier!
Le tout prenait place à l'atelier de monsieur, loin des enfants innocents, loin des regards indiscrets, les couteaux volaient bas, plus bas qu'en général où c'était le lourd silence qui constituait la discutions. C'était une belle mascarade de les voir en public, un sourire aux lèvres, mains dans la mains, ils semblaient pourtant complices! Ceux qui les connaissaient un peu plus savait que le couple s'effritait au fil du temps... Mais ceux-là savaient aussi que Mathéo et Sarälondë avaient réussit jusqu'à présent à persister dans cette tâche difficile que semblait être devenue de se supporter mutuellement.
[...]
Tard dans la nuit... Au manoir Balgor
Recroquevillée, seule dans le grand lit des maitres, cette fois la comtesse pleurait en silence, son visage sérieux contrastait cependant avec ses yeux qui ne pouvait retenir les gouttes. Les larmes glissaient le long de son petit visage elfique. Impossible encore de trouver le sommeil, ébranlée par cette dispute singulière. Mathéo Balgor ne montait jamais ainsi le ton avec elle mais cette fois il l'avait fait et pas pour dire n'importe quoi. Sa tête était encore une fois remplit de trop de pensées. En boucle elle repassait dans son esprit cette dispute d'une rare franchise. Tout ceci ne cesserait donc jamais?
***« Je t'explique le problème mais ça ne sert à rien n'est pas Sarä? » ***« Dans le fond c'est seulement la continuité de ce mensonge auquel je ne peux rien. » « Ce que je pense serait mieux d'être tut, mais si tu veux savoir, j'en ai marre. » « Tu ne me laisseras pas la dedans seule! » « À quoi bon rester si je te perds! » « Baisse le ton Mathéo Balgor !» « Ce que je sais par contre c'est que tu m'en veux pour des idioties, pour des choses qui ne se sont même pas produites...» « Si je regrette? Oui et non à la fois...» ***« Tu n'es pas mieux, tu ne lui a pas dit... Si tu aurais tant confiance tu lui dirais. ***» « S'ils l'apprennent tu sais très bien ce qui m'arrivera. » «Toi et moi on est dans le même bateau... Et semble-t-il qu'il coule à pic. » «C'est bon, je n'en parlerai plus. » « Pourquoi tu m'as marié si tu n'avais pas confiance? » « J'ai peur de ce qu'ils pourraient te faire. » « Je ne suis heureux que lorsque tu es avec moi... » « J'aurais aimé te dire dans les yeux ce que tu veux entendre... Mais il y a assez de mensonges entre-nous pour que j'en dise un autre... Je t'aime encore cependant. »
Monsieur Balgor dans tout cela...? Il était arrivé tard dans la nuit et s'était couché sur le divan, cela valait mieux sans doute. Comme sa douce, son épouse, il devait avoir la tête sur le point d'exploser tant elle était pleine. Le lendemain matin en plus, il se ferait surement réveillé par les hurlements d'un perroquet ou encore pire, trois gamines qui l'adorent qui viendraient lui sauter au cou. Ce n'était pas nécessairement anormal de voir papa dormir sur le sofa après tout!
Post by Sarä Taur'Amandil, OdS - January 4, 2010 at 12:08 PM
Un autre rêve mystérieux...
Aussi difficile à comprendre que le T'sennois
« Doucement avec mon doigt je dessine une nimbe au dessus de ta tête en te laissant voir un volatile sourire amusé alors que cette auréole lumineuse s'estompe dans l'air ambiant dans un scintillement irréel. Je fais le geste à la blague, mais je n'arrive pas à saisir ce que tu m'as murmuré, dans ce qui n'est qu'un rêve, pour que j'en vienne à faire ce geste. D'un mouvement étrangement ferme et doux à la fois tu effleures ma main avant de refermer la tienne sur la mienne. Mes doigts semblent tellement petits contrairement aux tiens. Nos regards si différents se croisent... De ma main libre, je te tends un objet que je n'arrive pas à identifier. J'ai parfois l'impression de contrôler ce rêve mais je réalise bien assez vite que non... Je n'ai aucun pouvoir sur ce qui assaillit mes songes dans ce monde onirique. Ce n'est pas la réalité, à tord par contre je me laisse prendre dans ces rêveries... Je ne devrais pas.»
Un œil, puis l'autre s'ouvrait dans un sursaut. La comtesse Balgor venait de se réveillée, un peu hébétée d'ailleurs étant donné qu'elle s'était endormie le visage dans un de ses (passionnants?) livres. D'un geste léger, elle secoua la tête pour ensuite scruter les lieux, presque étonnée de s'y trouver à son réveil. Visiblement elle n'avait pas vu le temps passer, d'ailleurs qu'elle heure était-il? La réponse à cette question l'importait peu à ce moment précis. Malgré son intellect encombré de tous ces problèmes survenant actuellement à Systéria, dans sa petite tête donc dans son esprit ce rêve avait trouver façon de prendre naissance en se faufilant dans une petite place de libre. Encore l'une de ses illusions si magnifiques et surtout si interdites. Ses sourcils se froncèrent un peu vers le haut, laissant voir un énigmatique désarroi l'instant de quelques secondes.
Un profond soupir plus tard, elle poursuivait ce qu'elle avait entreprit. Si seulement dans ses songes elle trouvait des solutions à ses différents problèmes au lieu de s'en créer des nouveaux! Comme celui qui avait inventé l'aiguille par exemple, il n'avait surement pas rêvé à une mystérieuse femme avant de comprendre que de mettre un trou au bout de la tige de fer c'était plutôt logique. Pauvre petite Sarälondë qui devait chasser ces rêveries pour se concentrer sur... tout le reste, son époux avec qui ce n'est plus l'amour fou, ses enfants vraiment trop ressemblants, son domicile cramé plus ou moins utile, deux démones violentes dont une dépressive et une oppressante , une messager femme-homme en liberté, deux patients évadés qui n'ont que des envies de tuer, un inquisiteur mécontent jamais content, des ouvriers incompétents plutôt lents, des nains disgracieux pour deux, une confrérie fière et cachotière , Lenne Vespari très Lenne Vespari et j'en passe car sinon on se lasse.
Revenons en à son sujet d'étude, puisqu'il ne s'agissait pas de n'importe quel livre qui avait servit d'oreiller de fortune à Sarälondë. Il s'agissait d'un captivant volume traitant des idéogrammes T'sennois et toutes les autres subtilités de ce langage désespérément laborieux. La langue de cet Archipel était particulièrement complexe pour la demi-elfe qui, même en Brégunien rencontrait des pépins. Sarä avait toujours tendance à s'en remettre à l'Elda'lem, langage des elfes, pour toute rédaction personnelles. L'apprentissage était réellement pénible et lui donnait la nausée, mais on pouvait comprendre un peu ses motivations si l'on scrutait plus attentivement sa table de travail. Différents livres d'origines diverses, ni plus ni moins. Élargir son savoir sur certain sujets nécessitait en général d'étendre ces connaissances linguistiques afin de ne pas être bêtement contraint dans les étroites barrières culturelles ou encore devoir attendre après un scribe pour une traduction qui semblerait ne jamais venir. Sarä l'avait comprit jadis en apprenant le Brégunien, elle retentait à présent l'expérience avec ce ramassis de syllabes et de dessins qui constituait cette maudite langue incompréhensible qui commençait à devenir un fardeau d'apprentissage. Mais la petite demi elfe avait la qualité d'être plutôt tenace... Elle commençait à reconnaitre plusieurs des sigles et prononçait ici et là quelques mots de manière très ironique. S'il y a bien une chose qu'elle détestait ,et ce parmi tout ce qu'elle n'aimait pas, c'était bien le T'sennois! Ça lui rappelait inévitablement l'agaçant sifflement de la voix d'un certain médecin dont nous tairons le nom.
Les heures passèrent, les livres s'accumulèrent. Madame Balgor arriverait-elle à comprendre ses rêves et toutes ces T'sennoiseries? Un des deux serait déjà un... avancement personnel considérable. Trouverait-elle le sommeil? Ce n'était pas tellement l'heure en fait, ce n'était pas la nuit, ce n'était donc pas vraiment une errance nocturne. Mais si l'on s'endort l'après-midi c'est surement parce qu'on a pas dormi de la nuit donc qu'on a erré. C'était tout un cercle vicieux.
Tant que cela n'arrivait pas en pleine opération délicate à l'hôpital Sainte-Élisa...!
Post by Sarä Taur'Amandil, OdS - April 1, 2010 at 9:38 AM
Hydromel et Vespari
C'est comme bière et fort, on évite en général
« Parfois, j'aimerais sortir de chez moi et simplement hurler au beau milieu de mon jardin. D'autres fois, j'aimerais sortir de mon bureau à Sainte-Élisa et hurler un bon coup. Quelques fois, j'aimerais sortir du collège des guildes et hurler assez fort pour crever le tympan de certains émissaires. Je sortirais bien de la caserne de l'Ordre du Soleil en hurlant, du temple aussi..! Et finalement je mettrais bien l'apprentie qu'on m'a imposé hors de mon laboratoire en hurlant toutes les médisances possibles, mais je n'arrive pas à hurler... Je ne peux pas, la gorge me serre et puis je me tais, à quoi bon de toute manière... »
Au beau milieu de la nuit à la tanière fleurie de l'aimable comtesse Taur'Amandil Balgor
Le liquide ambré touchait ses lèvres une fois de plus et pour ensuite s'écouler dans sa gorge avec un effet plus ou moins réconfortant, voir même écœurant. En toute logique, les maux de cœur venaient surtout du fait que la bouteille était bien entamée à présent. Ce n'était pas spécialement dans ses habitudes, même qu'elle aurait réprimander ce genre de comportement pouvant sembler légèrement alcoolique, mais tant qu'à ne pas suivre les conseils qu'elle même donnait aux autres... Aussi bien le faire jusqu'au bout.
Plongée dans l'obscurité de sa chambre, seule et misérable en secret, Sarälondë sirotait donc. Elle était à l'abri des systériens avides de scandales et de rumeurs, dont la majorité se délecteraient sans doute de voir ainsi le masque de la comtesse fracassé. La moufettée savait être si solide au cœur de certaines situations, la médecin de renom, l'ancienne Grande ambassadrice, la conseillère l'Ordre du Soleil, mais derrière ce comportement parfois intransigeant et ces réussites notoires, se cachait autre chose que ce portait publique. C'était très bien cacher, mais tout de même présent. La Dame Balgor était quelqu'un d'une grande sensibilité, plus délicate qu'elle laissait voir*...
Doucement, elle déposa la coupe et son regard l'effleura par la suite, dubitative. Non définitivement ça n'aidait pas. La petite demi elfe était en pleine réflexion, une mine crispée dans l'énigme et les songes. Qu'est-ce qui n'allait pas encore... Ou plutôt qu'est-ce qui n'irait jamais? Quel était le problème Sarälondë? Tes titres, tes enfants, ton enfance, tes problèmes, tes robes brunes, tes grains de beautés disproportionnés, tes mensonges d'honnête médecin, ou encore tes cheveux? Le savait-elle ce qui pesait sur son petit cœur, oui elle le savait mais le dire était une autre étape à franchir, dans un ou deux siècles ça débloquerait se disait-elle intérieurement.
C'était donc une autre soirée d'errance nocturne alors que son mari était encore plongé dans son travail d'artisan en demande. Ha! Comme Sarä les détestaient tous ces clients, ces sangsues toujours à la porte de l'atelier Balgor! Faudrait-il qu'elle les chasse elle-même éventuellement? Peut-être en hurlant, comme ça semblait lui trotter dans la tête. Mais encore, si ce n'était que cela qui faisait de sa vie un moment existentiellement difficile, mais ce n'était pas que ça.
Mais dans tout cela, bref dans toutes ces bribes émotives à propos de la comtesse Taur'Amandil, quel est le rapport avec Lenne Vespari? La réponse est d'une simplicité alarmante...! La Vesparite était venue faire son tour au manoir Balgor il y a quelques jours... Assurément maintenant vous comprendrez un peu plus maintenant le comportement cité plus haut. Pauvre Sarälondë.
*La Dame Balgor est également riche, qui sait si elle n'a pas soudoyé le narrateur.