Courrier prévilégié à la Surintendance?
Post by Lys, Gdo - April 18, 2009 at 3:50 AM
Tôt en la matinée comme tous les jours, les nombreux communiqués destinés à l'administration impériale affluèrent au palais. Cependant, contrairement aux autres communiqués destiné au marquis Bolton, cette mystérieuse missive à l'enveloppe noire scellée d'un sceau de cire rouge se retrouvait crochetée directement sur l'épaisse porte de son bureau.
À l'intérieur se retrouvait une simple et banale lettre comme tout les autres. Les caractères de celle-ci bien moulés ne laissaient aucun style particulier quant à l'identité de son auteur. Un simple sceaux de cire noire représentant le glyphe du Prince Noir ornait le bas de la lettre en guise de signature.
Monsieur le premier ministre,
Tout premièrement, veuillez je vous prie excuser mon manque de politesse flagrant en ne m'identifiant guère proprement comme le demande l'éthique. Je dois honnêtement vous avouer que je ne m'attendais point à devoir aller jusqu'à vous écrire en main propre. Je serai pour le moins honoré si vous lisiez jusqu'à la dernière ligne cette courte lettre.
Vous voyez votre magnificence, des situations comme laquelle se trouve actuellement la capitale de notre Ô très chère Petite Sœur peuvent paraître presque familières à quelques nuances près. Systéria a dû par le passer affronter maints démons ou autres phénomènes quasi inexplicables. Que ce soit par la politique, ou par le fer, l'Empire a dû également au fil du temps affronter diverses sociétés d'Enrya. Mais jusqu'à ce jour, la seule chose qu'elle ne pu affronter, c'est elle-même...
Vous pouvez le voir comme un désastre, ou sous peu importe quel autre angle, mais le mal qu'affronte actuellement la ville n'est qu'en fait son propre reflet. Le reflet de ses pensés, de son âme, de son cœur. Il n'y a pas un jour qui passe sans qu'ils se commettent des atrocités similaires à celles que vous voyez présentement. Que ce soit dans le passé, le présent ou dans un avenir proche, la plupart des individus de Systéria ont dû commettre, ou commettront des actes pour lesquels ils auraient dû être châtiés par la sainte lumière divine de Thaar, ou dignes des louanges du prince des ténèbres.
Vous-même depuis votre arrivé dans la citée avez sans doute été témoin de divers cas comme celui du traître Datant, ou de la langue fourchue de Sorgrad et bien d'autre girouettes changeant de culte ou de vision de vie du jour au lendemain. Des êtres semi-démoniaque arborant les couleurs du saint ordre? Des nécromanciens protégés par la confrérie pourpre elle-même? Des paladins qui tuent sans raison le moindre fautif pour le salut de leur dieu?
Tous ces gens ne vivent qu'au jour le jour, changeant de masque hypocritement comme bon leur semble. Aujourd'hui je suis sauveur de la couronne? Demain celui qui causera sa perte? Comment différencier l'individu qui est véritablement mauvais et celui qui est totalement bon de ceux qui le sont à moitié? Ce sont des mystères auxquels je vous laisserai seul le soin de répondre. Peut-être l'avenir vous viendra-t-elle en aide?
Quoi qu'il en soit, demain vous verrez Systéria briller de nouveau sous une lumière apaisante. Nous ne visions aucunement l'anéantissement de son peuple, car après tout nous vivons dans son ombre et dans les tréfonds des cœurs de ses "honnêtes" citoyens. Vous avez été simplement témoins d'une infime partie de nos capacités qui sont liées directement à même l'âme du peuple. Mais n'en soyez pas troublez! Un tel chaos me répugne tout autant et peut-être même encore plus qu'à vous-même. Bien que nos actions puissent vous paraître, ou aux yeux de tous "barbaresques", nous sommes au moins loyal à notre cause.
La Confrérie Pourpre ainsi que l'Ordre du Soleil ont su une fois de plus prouver leur incapacité quant à gérer ces crises. D'ailleurs celle du nuage pestilentiel ne serait sans doute pas encore réglée si cela n'aurait été que nous leurs avons tout bonnement donné la solution, en leur transmettant directement les écrits du rituel. Je présume qu'ils ne vous ont guère soumis ce... "détail"... et aujourd'hui ils récoltes les louanges de l'empire? Vous êtes alors témoins encore une fois de l'hypocrisie dont je vous faisais part plus tôt. J'ajouterai simplement que cet évènement n'était qu'une bête diversion pour les attirer sur ce cas banale alors que nous préparions la seconde crise.
Vous détenez le pouvoir monsieur, de faire changer les choses en bien ou en mal. Tout n'est que dans le perspective de celui qui regarde. Si vous préférez combattre ce mal et cette corruption, attendez-vous à compter plus facilement le nombre de survivants que de morts. Systéria est tombée malgré elle dans un chaos irréversible et ce depuis longtemps.
Libre à vous d'officialiser un changement de culte pour ramener l'Ordre? Je plaisante bien entendu. Je me doute bien que cela procurerait trop d'ennemis sur la scène internationale à notre bonne vieille et pourtant si jeune Empire si tel changement serait officiellement apporté. Mais malgré tout, nous avons su au moins respecter nos engagements contrairement à d'autres.
Le temps en est arrivé aux révérences. J'espère qu'un jour j'aurai à vous rencontrer en personne monseigneur. Vous êtes l'un des rares êtres que j'admire pour son engagement envers sa cause. N'oubliez surtout pas que malgré vos futures actions, nous serons là, nous l'avons toujours été, et le seront toujours.
Sceau du Prince Noir
Post by Thomas Bolton, Emp - April 18, 2009 at 2:46 PM
Juste après la fermeture de la brèche, après avoir participé aux félicitations d’usage, le Surintendant retourna à son bureau au palais afin de transmettre messages, dossiers et divers ordres afin de faire revenir la situation à la normale. Quelle ne fut pas sa surprise de trouver cette fameuse lettre sur la porte de son bureau. D’un geste sec, il l’arracha et pénétra dans la pièce pour en faire la lecture. S’y trouvait déjà monsieur Cressen…
« J’ai préféré laisser monseigneur prendre ceci et en lire le contenu lui-même. »
« Vous avez bien fait, Cressen. »
Il passa alors à la lecture du document. Son visage n’exprimait rien, pas de gêne, pas d’énervement ni même d’amusement. En somme, il restait pareil à lui-même, ne laissant échapper aucune once d’émotions, si tant est qu’il en éprouvait actuellement. Quant il eut fini…
« Je suppose que c’est au sujet de tout ce remue-ménage, monseigneur. »
« Exact. L’auteur parle d’hypocrisie, de corruption, de masques, de faux-semblants… Tout le champ lexical, à vrai dire. A croire qu’on ne trouve des individus pervers et malsains uniquement sur l’archipel. Amusant. »
Le secrétaire ne répondit rien. Il ne voyait pas quoi dire, vu qu’il n’avait aucune idée du contenu de la lettre.
« Si le mal qui s’est produit n’est que le reflet de l’âme de ces citoyens, la populace de Brégunia n’a qu’à bien se tenir. Citez-moi un pays ou ne serait-ce qu’une ville ou chaque individu n’est doté que de bonnes intentions, Cressen. »
Le subalterne ne prit même pas le temps de réfléchir.
« Non, monseigneur, c’est tout bonnement impossible. »
« Cette lettre me livre des détails intéressants… »
« Monseigneur attend-t-il quelque chose de moi ? »
« Oui, rassemblez des gardes impériaux et ordonnez-leur d’escorter la famille impériale et la délégation du Temple de l’Ordre jusqu’au palais afin qu’ils regagnent leurs quartiers. »
« Et au sujet de ceci, monseigneur ? », dit-il, une moue de dégoût sur son visage, montrant l’hérétique document…
« Rien, Cressen, rien. Je m’en charge. »
Et comment allait-il s’en charger ? Ca, ça resterait un mystère pour le fonctionnaire, qui ne s’en plaindrait pas.