Des principes bafoués; la défense d’un meurtrier
Post by Sarä Taur'Amandil, OdS - April 25, 2009 at 4:42 PM
Des principes bafoués; la défense d’un meurtrier
Un jeune homme intraitable
« Je suis fatiguée monsieur, tellement fatiguée. » Lâcha-t-elle, tendue et fatiguée, l’air las dans le fauteuil de son bureau. Son expression restait sérieuse mais sa gorge était serrée.
« Lorsqu’on est fatigué, la chose à faire est de prendre repos. » Galius lui répondit lentement, visiblement remplit d’une certaine compassion à l’égard de la demi elfe.
« Je ne peux pas, pas maintenant. Cette maudite affaire, le cas Rolfein, c’est la goutte. »
« Le cas Rolfein? » Le jeune homme s’interrogeait, visiblement il ne savait pas de quoi elle parlait.
« Vous ne lisez pas les communiqués de la surintendance à travers les journaux. Je devrai être l’avocate de la défense pour ce cas malgré que ironiquement je lui aie décliné mes services le jour d’avant. » Sarälondë semblait passablement exaspérée, elle ne sortait pas encore de son sérieux et de sa réserve naturelle.
« Je lis rarement le journal, qu’est-ce qu’il a fait au juste? »
« Il a commit un meurtre, le frère d’une de mes… infirmières. »
Ce fut la phrase qui enchaina le reste de la longue conversation. Galius Thormir n’en revenait pas! La femme qu’il admirait pour ses principes défendrait un meurtrier, c’était à n’y rien comprendre! Il était impossible pour lui de concevoir la chose et malgré les explications de la principale intéressé, le vigile gardait une vision unilatérale des événements. Aveuglé par son sens des valeurs, il vaguait dans l’incompréhension et il ne voulait plus rien entendre. La compassion qu’il avait quelques minutes auparavant sembla se dissiper dans l’air comme une trainée de poudre.
Sarälondë elle resta stupéfaite de la réaction de Galius. Pour elle tout était évident! Elle était coincée dans cette situation et ce n’était pas aussi simple de s’en sortir dans la position où elle se trouvait actuellement. C’était comme un cachot sans issue qui s’était construit autour d’elle sans s’en qu’elle ne s’en rende compte. Quelqu’un en lice pour devenir ministre dans le conseil impérial pouvait-il vraiment se permettre de quitter le barreau après une demande du porte-parole de la couronne? C’était de la folie, c’était se saboter soi-même et jeter par terre des années de travail rigoureux. Du moins c’est ce que la demi elfe croyait.
La conversation continuait sur un ton qui s’envenimait. D’une part Sarä était vraiment exténuée et à bout de souffle, assez pour quitter par instant son étouffante réserve, Galius lui ne voulait toujours rien comprendre. Comme s’il avait des bouchons dans les oreilles, il restait sourd dans sa pensée. Ce n’est surement pas en cette soirée que les deux s’entendraient sur le sujet.
« Vous ne comprenez pas les enjeux, vous n’êtes pas à ma place et cela parait » Le timbre de la voix de Sarälondë demeurait empreint de sérieux mais également d’émotion.
« Si vous défendez un meurtrier, vous m’en voyez bien désolé. »
« Vous ne comprenez pas que j’ai passé uniquement le barreau pour l’Ordre du Soleil et que je ne pourrai plus le faire la prochaine fois qu’elle fera une bévue si je ne me plis pas à la défense de cet homme? Vous payerez un Stornaar au prix de trente-mille piécettes d’or si cela vous chante alors. Je l’ai fais pour vous tous qui avez des principes et une vision pure et bonne de la vie.»
« Défendre quelqu’un qui a tué est immoral! » Dit le jeune homme qui commençait à être sérieusement agacé.
« On me l’impose! »
« Vous allez contre les principes auxquels je croyais que vous teniez si fort, ce pourquoi je vous admirais! »
« Oui c’est immoral et il plaidera coupable! » Répliqua notre chère médecin sans une once d’hésitation.
« Si vous défendez ce meurtrier, je vous surestimais donc Dame Balgor. »
A cet instant Sarälondë pinca délicatement les lèvres en détournant son regard de celui de Galius. Visiblement blessée et insultée elle ne trouva rien a redire pour une fois. Était-elle bouchée? Sans doute pas. Sans doute préférait-elle se taire et réfléchir à une réponse qu’elle ne regretterait pas avant longtemps. Le vigile lui souhaita la bonne journée sur un ton qui se voulait tout sauf sincère. Il baissa la tête en soupirant puis se dirigea vers la porte… Verrouillée! Naturellement la médecin ne leva pas le petit doigt pour aller lui ouvrir. À la place elle se mit à travailler dans sa paperasse comme si de rien était. Laissant monsieur Thormir l’impertinent bien bête devant la porte qu’il ne pouvait ouvrir, le tout en marmonnant on ne sait quoi qui n’était sans doute pas très tendre!
Au bout d’un instant Sarälondë reprit parole alors que Galius essayait désespérément d’ouvrir la fameuse porte verrouillée par l’intérieure. Elle parlait lentement, très lentement et aussi clairement que sérieusement.
« Plus tard seul dans votre chambre vous réfléchirez. Vous tenterez de vous mettre dans la peau de Sarälondë Taur’Amandil Balgor qui n’a pas dormit depuis trois jours, dont l’époux est revenu gravement blessé d’une croisade, dont le laboratoire affilié est en déroute et a qui on impose le pire cas de défense possible à la cour. Le tout alors que sa fille approche de l’âge fatidique de cinq ans où elle commencera à se faire harceler par une pourpre dégénérée et qu’elle doit malgré tout régler tout ce qu’elle doit faire dans une journée autant à l’hôpital qu’à l’ambassade.»
« Pourquoi vous vous imposez tout ce travail Dame Balgor?
« Parce que j’ai la capacité de le faire. »
« Vous venez de dire que vous croulez sous la fatigue! »
« J’aime voir les choses fonctionner correctement. »
Naturellement la réponse du dernier échange n’était pas clair, très vague de la part de celle qui aurait pu être considérée comme une maniaque du travail. Elle ne voulait pas s’étendre sur le sujet et comme une huitre renfermée, elle conserverait bien la véritable réponse pour elle-même. Sarälondë reprit parole sous le regard courroucé de Galius, qui commençait à en avoir assez d’être prisonnier de madame Balgor, en quelque sorte. L’expression du visage de la demi elfe restait dans sa réserve mais semblait franchement désolé pour Galius et son esprit borné!
« La compassion Galius, n’est-elle pas une vertu? Êtes-vous réellement aussi incapable de comprendre pourquoi je me soumets à la décision de la couronne? »
« Vous allez défendre quelqu’un qui a tué! C’est un acte très grave! »
« Défendre est un grand mot. Encore une fois, vous ne comprenez pas ce que je vis et vous ne voulez pas comprendre de toute manière. »
« Je pensais que vous étiez une dame de principes Dame Balgor… »
Juste après que l’homme répéta la même chanson qu’il servait depuis de longue minutes, la porte s’ouvrit mystérieusement… Sans doute Pauline avait-elle finit par lui ouvrir de l’extérieur? D’un pas rapide Galius se dirigea vers la sortie, près de la grande grille de fer forgée… Verouillée! Verrouillée encore! Mais qu’elle peste cette médecin devait-il se dire. Sarä quant à elle faisait toujours mine de travailler, en attendant sans impatience le retour éminent de Galius. C’était du pur enfantillage, c’était immature, c’était Sarälondësque.
Lorsque Galius revient dans le bureau Sarä lui servit une réplique particulièrement cinglante d’ailleurs. Le timbre de sa voix restait sérieux mais on y décelait du sarcasme dans aucune difficulté.
« Ha monsieur Thormir, je savais que vous alliez revenir. »
« Pourriez-vous s’il vous plait, m’ouvrir les portes? »
« Je suis trop un monstre sans principe pour cela. Tant qu’à être immoral et monstrueuse, aussi bien l’être correctement. »
Galius soupira d’exaspération assez rapidement. Ce qui était le plus choquant était sans doute l’attitude de son interlocutrice qui elle travaillait banalement à son bureau, comme si elle n’en avait plus rien à faire de cette histoire. Naturellement c’était sans doute un masque derrière lequel elle se cachait et protégeait, pour ne pas s’ouvrir devant lui.
« Bien je vous le redemande gentiment dans ce cas, pourriez vous je vous pris m’ouvrir les portes. »
« Je me sens beaucoup trop odieuse pour cela. Après tout je protège les meurtriers elfes noirs, je deviens donc un monstre malgré toutes les vies que j’ai pu sauver. »
« Pouvez vous arrêtez de faire votre enfant et m’ouvrir les portes! »
Ça y est! Le paladin venait de complètement perdre patience et c’était sans aucun doute le but de Sarälondë qui était franchement détestable à cet instant… La discussion prit un drôle de tournant cependant à la suite de cela. Le regard limpide de Sarä croisa celui de Galius et à partir de cet instant il se tut… Complètement. L’expression du vigile se transforma vers une désolation que lui-même avait sans doute du mal à s’expliquer.
Il finit par pouvoir quitter le domicile sans aucune autre forme d’argumentation… Étonnant. L’accusateur culpabilisé, une finale inattendue.
Merci pour la scène, désolé pour la longueur du texte....haha.
Post by Acturus Polymaro, Mort - April 26, 2009 at 12:24 AM
En effet, Galius surestimait peut-être la polyvalente demi-elfe. Mère d’un enfant et épouse, médecin, directrice adjointe, diplomate pour l’empire et avocat. Allait-elle faire tous les métiers du monde jusqu’à la prostitution? D’ailleurs, elle était peut-être en train de le faire pour l’empire afin de protéger ce meurtrier!
Bien qu’il paraissait plus sage, Galius avait toujours cette haine envers les hérétiques et les personnes qui commettaient délibérément des actes odieux et sans scrupules. Tout autant pour leur acolyte qui les aidaient. Bien qu’il avait beaucoup de considération, il n’arrivait pas à croire que son amie allait défendre un meurtrier, ce contre quoi Galius combattaient lui-même.
Alors que Sarälondë l’accusait d’un esprit étroit, Galius y voyait plutôt toute une question de principe. Dans la tête du Paladin c’était clair : On ne tente pas d’améliorer ou de sauvez le sort d’un meurtrier, seul Thaar le jugera pour sa très grave faute!
Un avocat véreux et sans scrupules, peut-être, mais pas la Sarälondë qu’il pensait connaître!
L’information qu’il manquait à Galius et que la médecin avait judicieusement? omis de dire; c’est la véritable raison pour laquelle elle ne démissionne pas de son barreau. À son point de vue, la solution était évidente, démissionné afin d’éviter un conflit de valeur et de principe. Quitte à payer un autre scrupuleux avocat à la peau noir afin de préserver son intégrité! La médecin avait d’autre but il faut croire
L’entêtement de la médecin commençait sérieusement à échauffer l’esprit du Vigile, désormais Templier jusqu’à l’engeulade alors que la demi-efle s’amuse à jouer se jouer de lui avec son sarcasme évidant. Galius avait bien beau avoir fait des progrès pour contrôler ses émotions, mais là s’en était trop!
Dans tout son attirail de guerrier, son arme la plus forte et dévastatrice n’était peut-être pas sa lame, mais son impulsivité et son agressivité, car c’est avec cela qui blessa la demi-elfe. Sur le coup de l’émotion, il n’avait pas réalisé l’ampleur des dégâts
Alors que la médecin lui faisait clairement sentir sa déroute et son humiliation, Galius changea drastiquement de ton, alors qu’un coup de raison vient le frapper. Bien qu’il était en total désaccord avec la « décision » de la médecin, elle restait néanmoins son ami et jamais il n’aurait voulu la blesser.
D’un air de regret, il fit ses excuses, sans néanmoins changer sa position. Sans doute la relation d’amitié entre la demi-elfe et le templier allait aller en se dégradant avec toute cette histoire…
« Plus tard seul dans votre chambre vous réfléchirez. »
C’est ce qu’il fit après avoir retrouver son calme, sa sérénité et la paix après de longues heures de prières au monastère. La tête reposé, les phrases de la médecin résonnait encore dans sa tête avec toute leur intacte émotion. C’est alors que la lumière de Thaar vint l’éclairer. Les phrases résonnaient dans ce sens…
« Pourquoi vous vous imposez tout ce travail Dame Balgor? »
« Parce que j’ai la capacité de le faire. »
« Vous venez de dire que vous croulez sous la fatigue! »
« J’aime voir les choses fonctionner correctement. »
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« Plus tard seul dans votre chambre vous réfléchirez. Vous tenterez de vous mettre dans la peau de Sarälondë Taur’Amandil Balgor qui n’a pas dormit depuis trois jours, dont l’époux est revenu gravement blessé d’une croisade, dont le laboratoire affilié est en déroute et a qui on impose** le pire cas de défense possible à la cour**. Le tout alors que sa fille approche de l’âge fatidique de cinq ans où elle commencera à se faire harceler par une pourpre dégénérée et qu’elle doit malgré tout régler tout ce qu’elle doit faire dans une journée autant à l’hôpital qu’à l’ambassade.»
En effet, elle avait les capacités que tout fonctionne… se murmura-t-il avec une pointe de sarcasme méchant. La demi-elfe n'avait pas le monopole de cette technique.
Par la suite, un sentiment de désolation vint le prendre à propos d’elle. Si jamais son château de carte venait à s'effondrer.
Enfin, de toute façon, elle ne m'écoutera jamais, elle est aussi borné que moi... se dit-il avant de dormir. Cette histoire avait le don de défaire sa sérénité. Il était de faire une nuit de sommeil et de passer à autre chose...
Maisau bout du compte, bien qu’il était en dispute, elle restait son amie...