Le Prince Charmant

Le Prince Charmant

Post by Juliette - June 11, 2009 at 10:51 AM

Nous rêvons tous d'un Prince Charmant pour différentes raison... Ne serait-ce que pour leur audace... leur courage... leur générosité... Mais nous les aimons surtout parce que, d'une façon ou d'un autre, nous rêvons tous d'être secourues. Cependant, si le bon Prince ne se présente pas, on est parfois obligé de se secourir soi-même...

Après des années de recherche, l'amour avait enfin daigné se pointer le bout du nez. Quelle délivrance... Quelle extase... Systéria s'était débarassé d'un énorme fardeau : Juliette... En ce moment même ou Systéria profitait de sa énième journée sans cette catastrophe rosée, cette dernière portait pour la première une autre couleur que l'emblème de la gaieté. Et oui... en effet, Juliette enfilait sa première robe blanche...

Pendant que deux femmes serraient avec ardeur le corset de la jeune mariée, cette dernière tentait de retrouver son souffle, prenant néanmoins le temps de se délecter de cette image dans la glace devant elle, image qui est le fruit de plusieurs années de durs et élaborieuses recherches... Ce qu'elle ignorait, c'est qu'au moment ou son Prince metterait le pied dans la pièce, brisant ainsi la tradition voulant que l'on ne voit la mariée avant la grande cérémonie, son univers s'écroulerait en petites miettes et ce, dans l'instant d'un bref soupir... C'est dans cette caractéristique naïveté que Juliette se renderait compte que tout les moyens n'étaient pas nécessairement bon pour trouver la perle... Vous savez... Parfois l'amour nous pousse à de bien étranges décisions... pratiques. Il peut nous pousser à commettre des gestes irréparables, des pratiques douteuses ou au mensonges aussi... C'est malheureusement à ce péché que la douce Juliette avait succombée dans le but d'atteindre l'amour. Malheureusement pour elle, mensonges par dessus mensonges, la pile devient un jour trop grande et ces derniers s'écroulent sur nous...

Entrant en trombe dans la pièce, le fameux Prince, Robert, posa une seule question à sa bien-aimée... bien-aimée qu'il était sur le point de marier.

- Juliette, Juliette dis-moi. Aime-tu Eunylap comme je l'aime?!

Fervent de l'amour et artiste jusqu'au bout des doigts, Robert vouait un culte passionel à Eunylap. Juliette, aveuglée par le désir de plaire à l'homme que son coeur avait élu, s'était dite elle aussi admiratrice de l'Artiste aux milles facettes. Se prétendant amoureuse de la musique et de la peinture, elle disait lui vouer coeur et âme. Comble du malheur, lors de tel mensonge, il est évidemment peu approprié de garder dans ces effets un chapelet de Thaar ainsi que la toge de son ancienne ordre, l'Ordre du Soleil.

- Je heu... c'est que...

- Oui ou non, rétorqua-t-il sèchement.

L'angoisse lui montant dans la poitrine, elle balbutia :

- Non...

Robert fut visiblement déstabilisé par la réponse. Pourtant, avec l'évidence de la chose, il aurait dû s'en attendre. Surement s'attendait-il à une explication logique justifiant la présence de ces biens dans ces effets... Désespéré et affecté par la réponse, ce dernier quitta la pièce sans un mot. Naturellement, Juliette repoussa les deux servantes qui s'avéraient à la lourde tâche du corset pour le poursuivre.

- Robert! C'était pas de la méchanceté! Il faut que tu me crois! J'aurais dû te le dire tout de suite, je le sais!

La panique commencait à prendre emprise de son corps, alors qu'elle le suivait et qu'il quittait l'église pour se diriger, ironiquement, sur son beau cheval blanc. Alors que Robert mettait le pied pour monter sur sa monture, Juliette s'esclafa dans un élan de désespoir :

- Robert! Arrête!

Les invités au mariage, qui patientaient dans le lieu de cérémonie, se massèrent tous à l'extérieur. Partageant tous un silence des plus lourds, ils observaient tous la scène de loin. Certains affichaient un air satisfait de la tournure des évènements, d'autres avaient la main plaquée contre la bouche, bouche-bée de voir comment les choses tournaient.

- Tu avais ma confiance, je t'ai cru! Tu sais, ce n'est pas que tu préfère Thaar à Eunylap qui me dégoûte, c'est ton mensonge! Durant tout ce temps! Tu me déçois... C'est fini!

Juliette bégaya quelque peu alors que ces yeux se remplissaient de tristesse à une vitesse alarmante. Sans voix, elle commença à s'affoler en voyant que son rêve s'écroulait en ce moment même.

Alors que Robert se donnait le fameux élan, empreint de grâce et de justesse, pour chevaucher le rêve si longuement désiré de Juliette, cette dernière se rua devant celle-ci dans le but de lui bloquer le chemin.

**- Non! non non non non non! **criait-elle en pleurant à chaude larme. J'ai fait une bêtise, c'est vrai! Je vais tout réparer, je t'en supplie! Laisse moi tout réparer! Dis-moi comment tout réparer!

Reprenant son souffle, visiblement en état de détresse.

-Robert, je t'aime tellement!

*C'est alors que l'ancien futur marié posa son regard sur Juliette. Vous savez, ce regard profond et charmeur à faire damner même la plus grande Thaarienne. Durant un instant, il jugea cette dernière avec la même arme qu'il avait utilisé pour la séduire avant de donner un coup de renne, faisant gesticuler son cheval et forçant Juliette à reculer d'un pas. Ainsi, d'un lenteur suffisant pour faire survivre la pauvre ex-mariée, il commença à quitter l'endroit, laissant derrière lui une Juliette anéantie qui lui criait, dans l'ultime et dernier espoir de le revoir *:

- Je t'en prie non! Ne fais pas ça! Non, ne part pas! Reeeeeeeeeeeeeviens!

Il se confondait déja dans le décor alors que Juliette s'écroula au sol.

[...]

Ce n'est que quelques jours plus tard que Juliette refit surface et... avec le plus grand étonnement, à Systéria. Thaar bénissant Systéria, sa venue fut de bien courte durée. Les seules traces de sa venue se trouvaient sur quelques bouts de papiers, ici et là. Un dans le coffre de Brehan, accompagné des effets de Juliette. Un autre au manoir Balgor, adressé à Mathéo et Sara... Un autre se trouvait à Sainte-Élisa, pour Nikita... En bref, tous ceux qui avait connus Juliette avait un petit mot. C'est tout naturel, après tout, le voyage fut très long et ennuyeux... Il fallait bien qu'elle s'occupe un peu durant ces jours et ces jours...

Chère Saralonde,

Je tenais seulement à vous dire que... je vous aime énormémment! Prenez bien soin de vous, de votre famille, de votre mari. Je ne vous l'ai jamais dit mais... Vous m'inspirez beaucoup. J'aurais tant aimé être comme vous...

Tendrement,

Juliette

Cher Mathéo,

Ces quelques mots ne serviront qu'à vous démontrer l'énorme affection que je vous porte. Sans vous, la vie aurait été des plus ardue. Vous avez été mon sauveur, mon ange gardien, un vrai frère. Je ne vous oublierais jamais.

Tendrement,

Juliette

Cher Brehan,

C'est avec amour et respect que je vous rédige ces pensées. Votre bonté et votre générosité ont insufflés en moi toutes les vertues et les valeurs qui font ce que je suis devenu aujourd'hui. Sans votre présence, mon âme aurait été à la merci de tout ces pervers et des pécheurs. Salvateurs, vous êtes pour moi, le plus cher des amis.

Amicalement,

Juliette.

Chère Nikita,

Oh Nikita, que vous me manquez! Sachez que même dans la distance et l'absence, je veille sur vous et je sais que, vous en faites autant. Vous avez été, à jamais, la meilleure des amies. Je vous aime tant, cela en est inimaginable...

Tendrement,

Juliette.

Après avoir rédigé ces quelques lettres, Juliette s'était dépouillée de tout ce qu'elle possédait. Oh oui, tous sauf de quatre biens. C'est avec ces quatre biens qu'elle alla sur la grande falaise non loin de Systéria.

Se reposant contre un arme, elle avait enfilée sa merveilleuse robe qu'elle s'était confectionnée à la main. Une vrai robe de princesse, pas de la pacotille! D'un rose bonbon adorable, brodée de fils d'or, bouffante et se perdant dans la soie la dentelle. Elle avait aussi enfilée, logiquement, les souliers assortis à cette merveille. Coiffée de son merveilleuse diadème, elle serrait contre sa poitrine une espèce de poupée chiffon. Cette poupée chiffon n'était pas qu'un simple poupée. Offerte par sa mère lors de sa plus tendre enfance, cette dernière caricaturait le prince qu'elle avait tant cherché... Sa mère lui avait dit :

- Tu verra ma belle. Garde-le toujours avec toi. Il te protégera, t'aimera et veillera sur toi jusqu'à la fin des jours...

En repensant à ces paroles, elle cessa soudainement de pleurer... Après avoir passé des semaines à pleurer et plus de six heures en haut de cette falaise à évacuer sa vie de misère, elle eut enfin le déclic. Cette poupée... elle est là depuis sa naissance... Pas comme le Prince qu'elle cherche tant...

- Il te protégera, t'aimera et veillera sur toi jusqu'a la fin des jours... se répéta-t-elle en regardant sa poupée. Peut-être que la fin des jours était venue?

Dans cet élan philosophique, elle cessa de dessiner sur le bout de parchemin devant elle. Plusieurs gribouillis représentant ces échecs, ces réussites, ces bonheurs et ces malheurs étaient couchés sur le parchemin, tel le livre de sa vie. Au milieu de tout ces souvenirs, elle écrivit quelques phrases avant de s'endormir contre l'arbre... la poupée collée fortement contre elle. Malgré la roche qui empêchait le parchemin de s'envoler, nous pouvions y lire ce qui suit :

Il n'est pas toujours facile de distinguer les bons des méchants
Pour nous, les gens sont généralement ou tout blanc, ou tout noir
Parce que personne ne veut reconnaitre que la compassion et la cruauté peuvent cohabiter dans un meme coeur

Il s'agissait là de la dernière chose que la vie avait inspirée à la colorée et attachable Juliette car oui, malheureusement, cette dernière s'endormit... Noyée par la peine et le chagrin, Thaar eut surement pitié de cette dernière et vint cherché celle-ci, lui offrant le repos éternel.


Post by Sarä Taur'Amandil, OdS - June 12, 2009 at 6:49 PM

Une autre belle journée à Sainte-Élisa...
Non pas cette fois

« Dame Balgor, Un corps à été retrouver par deux vigiles de l'Ordre, venez voir! »

La voix provenait du rez-de-chaussé alors que la demi elfe déambulait dans le corridor de l'hôpital, à l'étage. Rapidement la cadence de ses pas s'accéléra pour dévaler les escaliers, car dans la voix du jeune infirmier Gabriel un décelait un certain effroi et un malaise palpable. Sarälondë comprit rapidement alors qu'elle ne fit qu'apercevoir le corps de loin. Le visage paisible de Juliette avait été été reconnu par le personnel, après tous ils avaient déjà un peu travailler ensemble. Inerte, il était évident qu'elle n'était plus que cadavre et que la vis qui l'avait animé jadis n'était plus. Cette entraine jeune femme n'était plus de ce monde.

« Nous l'avons trouvé comme cela... Morte simplement. Nous avions cru qu'elle dormait mais... Non.»

« Laissez-moi voir? »

Sarälondë glissa sa main sur le coup du corps sans aucune once de dégout, après-tout elle était habituée. Après avoir bel et bien constater le décès elle dit quelques mots seulement. Son expression faciale était devenue lourde et encore plus sérieuse qu'à l'habitude. Visiblement elle semblait ébranlée de cette mort.

« Amenez la dans dans la salle d'autopsie... Et avertissez l'Ordre du Soleil. Elle sera inhumer rapidement dans la tradition Thaarienne... »

Bon, voici l'instant où je pourrais vous décrire en détail l'autopsie que Sarälondë pratiqua sur Juliette, bref la manière dont elle a ouvert, regarder, découper, observer, analyser... Mais non! Rien ne sera décrit en détail, c'est horrible quand même, disséquer une amie de longue date! Mais tel était le travail de cette médecin de renom qui avait mener à bien et ce dans la dignité cette pratique médicale.

Quelques heures plus tard elle trouva la courte note que Juliette avait laissé au manoir Balgor. C'est songeuse que Sarä se rendit au temple... Pour annoncer la nouvelle.

Juliette était morte.