Convocation au Tribunal du Conseil

Convocation au Tribunal du Conseil

Post by Nikita, OdS - July 19, 2009 at 7:15 AM

Il faisait nuit sombre alors que la Prêtresse Nikita s'apprêtait à quitter le Manoir Balgor en pleine nuit pour seule destination ... Luminas, son village natal. Une microcité entourée d'une muraille blanche, symbole de la pureté qui règne dans son enceinte. Luminas n'est peuplée que d'hommes de foi ayant fait l'ultime serment de servitude envers Thaar, celui de le servir corps et âme tout au long de leur existence. La gente féminine n'y est guère appréciée. Néanmoins, c'est là-bas que Nikita reçue son instruction, là-bas que les Saints l'éduquèrent selon les précepts de Thaar, dit le Croisé.

La pluie battante frappait le visage triste de la Prêtresse alors que sa monture était chargée de vivres et de ses effets personnels les plus précieux. Les yeux embrouillés, non pas par l'averse d'une intensité déchaînée, mais parce qu'elle quittait tout ce qui lui était cher, notamment l'homme qui a su détenir son coeur, elle se retourna pour admirer une dernière fois ce qui restera à jamais gravé dans sa mémoire, la vision de Brehan, de la Baronne Balgor et de son époux qui discutaient dans une pièce illuminée aux lanternes. Ils semblaient tous sereins, un sourire paisible apparaissait à la commissure de leurs lèvres.

C'est donc dans cet état d'esprit, le coeur lourd, que Nikita gagna le port, et très rapidement, le pont du bateau sur lequel elle naviguerait jusqu'au continent qui l'avait vu naître. La traversée dura trois jours et trois nuits entières. Elle fut pénible et ponctuée de tempêtes maritimes qui ne manquèrent guère de troubler le sommeil de la passagère, peu accoutumée de ce genre de voyage. Alors qu'on annonçait l'amarrage éminent, Nikita empoigna la missive qu'elle reçu quelques mois au paravant, celle qui lui indiquait sans trop qu'elle le sache, la tournure des événements à venir. Événements que la Prêtresse redoutait fortement depuis que l'Inquisiteur de Nogar la repoussait tel la peste, sans raisons crédibles. Un jour ils étaient tout deux éperdument épris l'un de l'autre. Le lendemain, il la rejetait comme si rien ne les avait jamais unis. Ce n'est pas sans verser quelques larmes qui ondulèrent la peau de chèvre séchée que la Prêtresse Nikita reprit la lecture de ce message pour le moins déstabilisant et lourd en sous-entendus.

Nous vous offrons nos humbles salutations Prêtresse Nikita,

Le conseil vous prie d'excuser sa décision de vous écrire aussi franchement et de brimer la distanciation promise de sa part alors que vous aviez, il y a deux années de cela, émise la volonté de partir à Systéria pour poursuivre votre affinement parmi la grande famille du Juste Thaar. En effet, bien que nous avions discuté d'une entente concernant la discrétion de notre présence dans votre vie depuis votre départ de Luminas, il nous irrite fortement d'apprendre que votre main n'est toujours pas promise à un homme de foi. Certes, nous avons entendu parler de votre cheminement au sein de la dite Ordre du Soleil établie dans l'empire systérien ... cheminement qui, soit dit en passant, est fort apprécié de la part du conseil, mais il serait temps pour vous de prendre époux et d'engendrer une descendance pure pour assurer la survie de la sainte gouvernance du royaume. Chère enfant, n'oubliez pas vos enseignements, vous étiez toute petite quand nos frères se sont chargés de vous inculquer la sagesse, les vertus et la pureté des volontés de Thaar ... il est de votre devoir de rendre à vos bienfaiteurs érudits ce qui leur est dû, c'est-à-dire un héritier. Un successeur qui aura l'âme assez généreuse et juste pour reprendre les règnes du pouvoir que nous exerçons en ce jour mais qui ne nous sera jamais éternelle, il nous faudra le transmettre pour lui assurer continuité et prospérité sur les landes de votre enfance. Dès votre tout jeune âge nous avons placé notre confiance et nos espoirs en vous, il serait fâcheux que vous finissiez par nous décevoir. De votre sort il en fut destiné autrement, vous savez que Luminas n'est habitée que par des hommes Saints. Or votre présence n'était guère de convenance, nous vous avons prise sous notre tutelle, et vous savez à quel prix ... Nous estimons avons fait preuve de patience et de compréhension pour votre personne. À présent, faites le nécessaire pour nous annoncer un mariage futur afin d'apaiser nos angoisses et nos craintes à votre égard.

Que Thaar vous gratifie de sa Lumière Divine,

Cordialement, le Conseil des Anciens de la Sainte Cité

Je dois m'arrêter là pour l'instant, il y a une suite! Vous n'avez encore rien lu! Mais pour éviter toute confusion, ceci est l'histoire de Nikita lors de son voyage en terres étrangères (Raison IG de mon absence des dernières semaines) et non un nouveau départ. Merci .


Post by Nikita, OdS - July 20, 2009 at 3:02 AM

*** Toc toc toc ***

Le capitaine du bateau, Émile Roussiel, s'annonça puis entra dans une lenteur exagérée dans la chambrée de la Prêtresse qui était affairée à lire un ouvrage thaarien sur sa couche nappée de fourrures pour l'aviser que le voyage tirait à sa fin, l'équipage était arrivé au port de Fridrim, la cité côtière la plus achalandée du continent. La venue de Nikita était attendue, mais les intempéries causèrent bien du fil à retordre à Émile et ses hommes. Conséquence? Le navire fut amarré à Fridrim à l'aube de la nuit. Il n'était guère recommandé pour une femme voyageant seule de se déplacer une fois la nuit venue, surtout lorsque l'on emprunte la grande route isolée qui mène à Luminas, route bondée de brigands sans pitié et de fourbes vagabonds qui se plaisent à attaquer tout convoi ou toute personne se trouvant sur leur chemin pour leur dérober leur or et leurs biens de grande valeur. Cette route parsemant les vallées verdoyantes des landes Gryspaliennes est d'autant plus attirante pour la canaille du coin car elle guide souvent bon nombre de personnes effectuant un pèlerinage symbolique en direction de Luminas, dite la ville Sainte, transportant des quantités parfois faramineuses de dorés et de présents avec eux.

C'est donc à la lumière de ces faits que la Prêtresse Nikita prit une décision avisée, elle loua une chambre dans une auberge de renom située dans un quartier du port reconnu pour sa sécurité et pour le calme quasi constant qui y règne à l’habitude. La paisible nuit lui apporta tout le repos nécessaire à Nikita pour affronter la prochaine journée qui s'amorça bien trop tôt à son avis. Elle descendit au premier plancher afin de se défaire de son jeun avant de reprendre la route. Le jour de sa convocation devant le Tribunal du Conseil approchait à grands pas, il lui fallait se présenter dans les délais prescrits sinon la Prêtresse ne saurait que s'attirer les foudres du Conseil alors qu’elle espérait tant repartir avec la clémence de ses membres.

La jeune femme regagna sa loge après quelques heures passées dans le séjour de l’auberge pour se parer de simples habits la disposant à passer une journée entière à pratiquer de l’hippisme au cœur des contrées les plus éblouissantes de cette nation qui lui semble désormais tant inconnue. Bien assise dans une bergère massive et moelleuse, elle attardait son regard livide et indéchiffrable à la fenêtre qui la secondait. À sa main, une missive, encore …

Prêtresse Nikita,

De par ce communiqué, le Conseil des Anciens vous somme de revenir sur les terres de Luminas, la Sainte Cité, afin que vous lui expliquiez pourquoi vous êtes toujours sans époux, à votre âge.

Il vous faudra vous présentez devant les douze honorables membres d’ici la fin du présent cycle lunaire, sans quoi le Conseil considérera votre brillant déclin comme un affront à l’entente vous unissant à celui-ci.

Vous avez dû remarquer la présence de quelques uns de nos fureteurs sur les terres de l’empire systérien, leur présence n’est pas un hasard Prêtresse.

Nous apprécions vos progrès au sein de la dite Ordre du Soleil et reconnaissons le succès duquel vous jouissez davantage de jours en jours, mais s’il advient que vous ne réussissiez guère à convaincre le Saint Conseil concernant vos intentions, le monde que vous connaissez depuis déjà quelques années sera chose du passé.

Comprenez que par nos démarches, nous ne vous voulons aucun mal et tâchons simplement d’assurer notre avenir comme il est convenu qu’il se dessine, avec votre aide si dûment offerte. Nous sommes prêts à vous considérer dans ce contexte précaire, à condition que vos efforts nous soient démontrés et qu’ils s’avèrent constants.

Veuillez accepter, Prêtresse, nos vœux les plus cordiaux.

Le Conseil de Luminas, la Cité Blanche.