Après la pluie, l'ennui...

Après la pluie, l'ennui...

Post by Shandri Eäm'Arylth, OdS - July 19, 2009 at 6:59 PM

Fenêtre sur cours
Ou le voyeurisme sans la pathologie

Confinée au temple de l’Ordre du Soleil, jusqu’à ce qu’un gentilhomme se risque à l’escorter lors d’une promenade, Demoiselle ressentait d’autant plus le poids de la solitude peser sur elle, si loin de la lumineuse Briganne. En vue du climat de peur s’insinuant dans l’enceinte de la ville, elle n’osait plus quitter le temple seule : le bas de l’escalier massif était sa limite. C’est donc un peu à la manière de ces plantes exotiques, et par conséquent capricieuses, que Demoiselle dépérissait : Sans lumière – déjà peu présente en Systéria – et loin du jardin, son sourire n’était plus. Seule une petite ride entre ses sourcils trahissait son inconfort.

Pour meubler son temps et son ennui, Demoiselle avait débuté un soi-disant tour de garde afin de veiller sur sa si chère Dame Balgor. De sa fenêtre, elle possédait une vue imprenable sur le bureau médical de la demi-elfe ainsi qu’un aperçu avantageux du manoir Balgor. Ainsi, Demoiselle savait pertinemment qu’une fois la lune à son apogée, Dame Balgor quittait la chambre des maîtres pour se faufiler à la salle de séjour.

Demoiselle quitta d’ailleurs la tiédeur de sa couche et la délicatesse de sa harpe pour s’installer confortablement contre le revers de sa fenêtre grande ouverte. Elle attendait de voir le passage de sa douce amie, comme le ferait une énigmatique luciole, accompagnée de sa bougie. Demoiselle s’assura ainsi que la demi-elfe n’était pas en danger et pu retourner pincer discrètement les cordes de sa harpe...

Certes, il s’agissait là d’un geste à la limite du voyeurisme... D’une pratique très curieuse d’un point de vue extérieur. Comment une fille bien comme il faut comme Demoiselle avait-elle pu songer à espionner ainsi sa voisine ? Sans doute cette idée venait-elle d’une certaine longue-vue, posée sur une certaine table chez une certaine demi-elfe... Allez savoir !


Post by Feu Zaō Minh Yu, AdM. - July 19, 2009 at 11:03 PM

*Un médecin aux portes du quartier de l'0rdre. *
*Comment doubler l'indice de santé d'un quartier. *

Le temps était clair pourtant mais dans les yeux du docteur Minh Yu c'était un brouillard vague comme sa vue. Il replaça ses cheveux sous sa capuche de fourrure noire, ses boucles d'oreilles émirent un bref scintillement comme lorsque l'on jette un diamant dans une eau trouble, depuis plusieurs heures qu'il était debout, le regard tourné vers le temple de la ville.

Debout sur le pont qui enjambait le cours d'eau, le docteur Minh Yu se tenait droit, dans le vent qui soufflait sur sa silhouette emmitouflée dans des vêtements luxueux. L'on ne voyait que peu l'homme dans ce quartier, depuis plusieurs mois il rôdait de plus en plus souvent comme un animal sauvage qui a flairé l'odeur d'un animal malade qu'il peut emporter loin de son troupeau pour en faire son repas.

Un coup de vent fit claquer son kimono dans la nuit qui tombait doucement et qui faisait naitre tout autour de lui un essaim de lanterne.