Il est si près de moi, pourtant je ne sais pas...

Il est si près de moi, pourtant je ne sais pas...

Post by Shandri Eäm'Arylth, OdS - August 9, 2009 at 9:00 PM

Quand une chanteuse à succès fait office de titre
Pour dédramatiser la situation...

La nausée. Jusqu’au bout des lèvres, le vertige. Et sur mes tempes, la pulsation lancinante.

Boum-boum. Boum-boum.

Il y a eu d’abord ce sentiment de perte. Le même que j’avais éprouvé à mon arrivé à Systéria. La tristesse était assourdissante ; c’est pourquoi je me trouvais agenouillée et lovée contre la porte de mes appartements, comme à chaque fois que je le quittais. C’était toujours la dernière fois, mais cette fois-ci, c’était bel et bien la fin. Eperdument éprise de mon elfe, j’étais tout de même incapable de maîtriser ma peine pour cet autre homme. Que m’avait-on fait pour que j’en oublie toute forme de courtoisie amoureuse ?

Il y a eu ensuite. La suite, l’après. L’étonnement, comme à la sortie d’un rêve étrange, j’ai eu la révélation. Toutes ces paroles nébuleuses faisaient sens, s’unifiaient. Une atroce vérité, mais pourtant si plausible, qui concordait à la crainte de mes proches. Comment avais-je pu être aussi aveugle ? J’avais toujours su être une élève brillante, c’était une habitude : je comprenais la logique des lourdes pathologies de l’âme, j’apprivoisais la complexité de l’art des arcanes, je savais analyser les plus grands écrivains de Briganne... Et malgré toutes les pistes, tous les indices, je n’avais pas su voir la vérité.
Je m’étais trompée. Non, il m’avait dupé.

Terrorisée de cette découverte, j’approche difficilement la fenêtre. L’air frais m’apaiserait, le calme de la nuit également, si je ne savais pas ce qui rôde en Systéria. L’idée de ses mains glacées, sur moi... Sueurs froides. Sieur Eäm’Arylth, pourquoi m’avez-vous donc envoyé ici, contre mon gré, affronter seule les horreurs sytériennes ?
J’observe, par-delà le cabinet Balgor, la fenêtre de mon elfe. Peut-être me verra-t-il ? Peut-être devinera-t-il que je n’ose franchir l’arche du temple, par peur de rencontrer...

Son rideau danse, j’écarte les volets.