Le cru A. Polymaro

Le cru A. Polymaro

Post by Thomas Bolton, Emp - August 10, 2009 at 1:22 PM

Sa Seigneurie venait tout juste de pénétrer dans ses appartements du palais. La tourelle dans laquelle il habitait était à son image : sobre, austère et froide. Le mobilier était réduit au plus simple appareil, rendant l’espace bien plus fonctionnel. La seule touche de fantaisie résidait dans ce superbe tableau représentant les navires qui mouillaient dans le port systerien au crépuscule. Une œuvre réalisée par l’ancien diplomate Morvan, s’il fallait en croire la signature de l’auteur.

Le duc descendit d’un étage et se retrouva dans sa pièce à vivre. Il s’installa à son écritoire, fouilla dans sa sacoche et en sortit une bouteille de vin rouge tout ce qu’il y a de plus normal. Elle portait la griffe de l’Association des Commerçants sur son étiquette. « Premier Printemps », mis en bouteille par Acturus Polymaro. Ah, un jeune homme plus timide, le Surintendant n’en connaissait pas. Ca ne l’empêcha pas, cependant, de réaliser un petit test dont il avait l’habitude.

Il déboucha soigneusement la bouteille et examina le bouchon de liège. La couleur était normale, un peu rosée. Le premier ministre se dirigea alors vers un lourd coffre d’où il sortit ce qui ressemblait à une feuille de papier tressée ainsi que des tubes à essais remplis de liquides colorés. Un peu de vin fut versé dans un récipient à bec verseur. C’est à ce moment que commença la petite expérience. Quelques gouttes du précieux liquide vermillon furent ajoutées aux diverses solutions qui se tenaient devant Sa Seigneurie. Ce dernier en touilla quelques unes, en laissa agir d’autre.

Puis vint la phase d’attente où le regard d’acier du Surintendant examinait froidement s’il y avait ou non réaction. Ce qui ne fut pas le cas. Un dernier test eut lieu : un peu de chaque mélange fut déposé délicatement à plusieurs endroits de l’étrange buvard. Là encore, le test se révéla négatif. Les Zantheriens font souvent usages des poisons, à un point tel qu’ils sont devenus experts dans leur détection. Il n’aurait pas fallu sous-estimer les origines du duc.

Une fois que tout fut nettoyé et remis à sa place, la dégustation à proprement parlé put commencer, en présence de Cressen, son secrétaire particulier, qui venait d’arriver. Le vin fut versé dans un ballon, que Sa Seigneurie fit délicatement tourner. Il le huma ensuite d’un air d’expert, concentré, tentant de capter toutes les nuances subtiles que pouvait émettre la douce odeur de cet alcool si prisé de par le monde.

« Belle robe. Il semble fruité. Voyons voir si ce Printemps tient ses promesses. », murmura-t-il plus à lui-même qu’à son subalterne.

Il en avala une gorgée, ferma bien la bouche et serra ses fines lèvres pâles. Suite à quoi le Surintendant mâcha littéralement le liquide avant de le faire tourner en bouche pour en apprécier toute la saveur, laissant sa langue et son palais s’imprégner de son parfum. Puis il arrêta et laissa décanter le vin dans sa bouche, prenant bien son temps pour apprécier la chaleur de l’alcool. Finalement, l’exercice se termina alors que le duc avala lentement le vin par petites gorgées.

Lentement, Sa Seigneurie ferma les yeux, comme pour assimiler toutes les informations olfactives qu’il venait de recevoir. C’est ensuite qu’il évoqua à voix basse les qualités et les défauts du vin.

« Il est… velouté. Agréable et doux au palais. Fruité également, mais c’est sans conteste dû à sa jeunesse. Mais… hmm. Bien trop court, plus aucune sensation après la dégustation. Légèrement éventé, également, il faudra qu’il révise sa copie sur la façon de faire mûrir ce vin. », annonça-t-il en détaillant une à une les caractéristiques du vin d’Acturus.

Il tendit un second ballon à son secrétaire pour qu’il goute. Ce qu’il fit sans rechigner.

« Monseigneur a raison. Mais un peu trop limpide pour ma part, monseigneur. »

« Polymaro a un certain talent. Pour un premier cru, c’est un bel essai. Peut-être le recontacterai-je dans peu de temps. »

C’était l’effet de ce nouveau vin, tout droit sortit des caves d’Orbrillant, sur Sa Seigneurie. Ce vigneron avait su éveiller l’intérêt du premier ministre. En verrait-il les effets ? Ca, ce n’était pas dit !


Post by Acturus Polymaro, Mort - August 14, 2009 at 12:18 PM

Alors qu’il avait ouvert le marché de l’Association des Commerçants en partenaria avec monsieur Balgor tôt en matinée, le vin d’Acturus, à sa grande surprise, s’est vendu à une vitesse effroyable. D’abord le défunt Morvan lui en avait acheté six bouteilles vidant presque la totalité de ses réserves. Malheureusement pour Acturus, son meilleur client était maintenant décédé alors qu’il représentait 95% de son marché. Ceci dit, le Duc Bolton n’était pas mort lui! Au marché, très timidement, il avait vendu sa dernière bouteille. Il espérait de tout cœur que celui lui plaise.

Comment une personnalité aussi réputée et connue de Systéria en venait à acheter une simple bouteille de vin à un simple commerçant durant une simple foire commerciale d’un simple artisan de Systéria? Quoi qu’il en soit, au fond de lui, en dessous de toute cette timidité et cette gêne, cela le flattait énormément et ce, plus particulièrement lorsque c’était Duc de Systéria en personne! Sans osée le dire… jamais!, il fut un peu surpris lorsqu’il réalisait l’homme devant lui pendant la transaction. D’après les peintures qu’il avait déjà regardés dans la cité de monsieur Bolton, il le pensait un peu plus jeun… enfin avec moins de rides.

Néanmoins, c’était une source de valorisation incroyable! Bien entendu, il ne peut s’empêcher de le dire à sa douce avec un mince sourire de satisfaction, sans que cela ne devienne de la vantardise. Ayant vu partir aussi rapidement le vin durant la vente, l’idée de faire son deuxième essais lui trottait sérieusement en tête.

Malencontreusement, la Fraternité du Chêne annonçait une rupture de stock dans les raisins. Voilà que sa timide enthousiasme était coupé court. On lui fournit à peine quelques dizaines de raisin. Faute de moyen, il devait voir petit… ce qui en fait, n’était pas inhabituelle pour ce jeune homme. Avait-il déjà vu grand.. À cette question, on pouvait répondre… malheureusement non si l’on en jugeait la place qu’il prenait en s’assistant sur une chaise ou bien dans le sofa de l’importante demi-efle aux titres longs à en faire sécher la langue.

Quoi qu’il en soit, en faisant ses dernières emplettes pour la petite brassé de vin rouge, il rencontra des « confrères » vignobles et il se permit timidement de prendre en note quelques conseils de par et d’autre. Bien que cela semblait « broche à foin », il gardait quelques indices en tête.

Ce n’était pas réellement un secret, mais bien que cela était « petit » c’était plutôt facile à manquer. De plus le nom d’Acturus Polymaro signifiait plus : « Ah ouais!, le gars timide? » qu’à « Oh, un réputé et respecté vigneron de Systéria je dois dire.. » Malgré tout, il voulait au moins faire une annonce au particulier.

Le Duc Bolton devrait sans doute remercier Astria, l’amoureuse d’Acturus, le l’avoir poussé à écrire cette lettre ou peut-être même obligé à le faire… qui sait. Sans elle, il n’aurait jamais pensé le faire alors qu’il se croyait trop « petit » devant cette monstruosité de prestige qu’était le Duc Bolton à ses yeux.

Ah oui… espérons que le Duc avait de très bon yeux, car l’écriture d’Acturus était l’exemple même de sa personnalité; renfermée, coincée, petite et recroquevillée seul dans son coin.

Monsieur le Duc Bolton,

Je vous pris d’excuser mes manières qui ne sont peut-être pas dans les standards de présentations envers la noblesse, mais ces coutumes et uses ne me sont pas familières. D’ailleurs, je suis navré de cette lettre si elle vous dérange dans vos occupations quotidiennes.

Je vous écris cette missive afin de vous informer, en exclusivité, que je commence, aujourd’hui, la fermentation de ma prochaine sortie vignoble : « Deuxième Printemps ». Malheureusement, étant donné la pénurie de raisin à la Fraternité, les quantités seront extrêmement limitées. De ce fait, j’aimerais savoir, et si cela ne vous dérange pas, si vous voudriez que je vous met de côté une bouteille pour vous. Mais soyez tout à fait libre de refuser et je n’en serai pas offensé. Je comprendrai que mon produit ne puisse vous plaire. Après tout, je ne fais que commencer dans le domaine.

À titre d’information, le Deuxième Printemps sera mis en bouteille à mon retour de voyage à Briganne. Si vous le voulez bien sûr, je m’assurerai qu’une bouteille vous soit réservée à mon retour.

D’ici là, je vous souhaite santé et bonne continuation dans votre important rôle à Systéria

Sincèrement et humblement
Acturus Polymaro, Colporte de l’Association des Commerçant


Post by Thomas Bolton, Emp - August 14, 2009 at 12:52 PM

Et la fameuse lettre du tout nouveau vigneron de la cité fut déposée directement sur son bureau par monsieur Cressen, le premier secrétaire de Sa Seigneurie.

« Monseigneur, un courrier du vigneron Acturus Polymaro. », annonça-t-il.

Les longs doigts fins du Surintendant se dirigèrent vers la missive, alors que sur son visage s’arquait un sourcil interrogateur. La lecture du courrier lui prit peu de temps. A croire que l’écriture n’était pas si difficile à déchiffrer. Il faut dire aussi que le premier ministre avait tendance à écrire en pattes de mouche. Ca devait aider.

Au fur et à mesure que ses yeux détaillaient le texte, un sourire amusé naissait lentement sur ses fines lèvres pâles. Quelque chose devait lui plaire ou éveiller sa curiosité, visiblement.

« A voir ce jeune homme si réservé et si timide, je ne l’aurais jamais cru capable d’avoir le courage de me contacter. Qui plus est de cette façon-là. », dit-il tout haut, plus à lui-même que pour Cressen.

« Sauf votre respect, je pense que Votre Seigneurie sait exactement pourquoi il a été contacté. », lui répondit quand même le fonctionnaire.

« Oui, il veut se faire un nom. Comme tous les autres. », confia-t-il avant de hausser négligemment les épaules.

Le Surintendant attrapa sa canne et se redressa. Calmement, il se dirigea vers la bibliothèque de son bureau. Son regard détaillait rapidement la tranche des différents ouvrages qui s’y trouvaient, quand il s’arrêta net. Il avait trouvé ce qu’il cherchait. Un livre épais, en très bon état, en fut sorti. Retournant s’assoir, le duc le posa sur la lettre d’Acturus.

« A la différence des autres, il possède toutefois un certain talent qui devra être travaillé. Je vais voir s’il est capable de le cultiver. », ajouta-t-il en tapotant la reliure de cuir.

Un coffret qui trônait sur la table de pierre fut alors ouvert. Il contenait tout un nécessaire à écriture : du papier, la fameuse plume à encre que lui avait offert le prince Feredìr et un cube de cire noire. Une lettre fut rédigée à l’attention de monsieur Polymaro.

Et plus tard dans la journée, un coursier de la Surintendance vint trouver l’homme en question. Il lui remit trois objets : la lettre en premier lieu, puis après sa lecture, un paquet contenant le livre et une bourse contenant 50 pièces d’or.

Monsieur Polymaro,

Par la présente, j’accuse bonne réception de votre lettre à mon attention, concernant la mise en bouteille de votre second essai, Deuxième Printemps. Je vais tâcher de vous pardonner toutes les nombreuses erreurs protocolaires glissées dans votre correspondance ainsi que l’audace dont vous avez fait preuve de me contacter de la sorte.

Ceci étant dit, abordons directement le sujet qui nous intéresse. Vous pouvez d’ores-et-déjà mettre de côté une bouteille de ce second cru. Une bourse de cinquante pièces d’or vous sera remise pour la réservation. Mon messager vous la transmettra céans. A votre retour, vous me contacterez pour que nous puissions nous rencontrer. Une dégustation aura lieu.

Concernant votre premier essai, j’ai été surpris. Surpris de voir que votre vin avait des qualités sans pour autant se départir de certains défauts qui brisent totalement ses vertus. Je l’ai trouvé fruité et velouté, mais beaucoup trop court. Vous devrez également revoir son passage dans les fûts, il m’a semblé légèrement éventé. Etant donné que vous êtes entouré du savoir-faire de l’Association et de la Fraternité, cela m’étonne que vous en soyez arrivé à un tel résultat. Pour vous aider, je vous offre cet ouvrage réalisé par les nouveaux experts vignerons d’Exophon sur la création du vin. Tâchez d’en faire bon usage.

Veuillez agréer, Monsieur Polymaro, l’expression de mes salutations distinguées,
T. H. Bolton, Surintendant de l’Empire


Post by Acturus Polymaro, Mort - October 8, 2009 at 3:33 AM

Une bouteille attendait sur le bureau du « sur-sur-sur-surintendant ». Sur l’étiquette faite de façon artisanale, on pouvait y lire « deuxième printemps ». Alors que les troubles en basse ville s’étaient estompés et que la vie normale reprenait son cours, le timide marchand avait fait ce pourquoi le surintendant l’avait payé.

Sur cette bouteille de vin y était accrochée une brève petite note. Évidement, qui dit petite note dit écriture encore plus petite. Heureusement que le Surintendant s’y connaissait en écriture de patte de mouche. Voilà un point en commun que partageaient les deux hommes.

Respectable monsieur le Duc et Surintendant de l’empire de Systéria, mes sincères salutations.

J’espère que cette bouteille aura trouvée chemin jusqu’à vous alors qu’elle vous est du. Je vous présente donc mon deuxième essai, « Deuxième Printemps ». J’espère qu’il saura plaire à votre raffiné palais plus que le premier.

Je vous prie de pardonner le retard de ma commande. En guise de bonne foi et en espérant avoir votre pardon, je vous offrirai gratuitement un exemplaire du « Troisième Printemps » qui est en cours de préparation. J’ai bon espoir sera encore meilleur avec tous les conseils qui se retrouvaient dans le livre que vous m’avez si généreusement prêté durant mon voyage. Encore une fois je suis terriblement navré dans l’état que je vous l’ai remis. Je suis toujours disposé à payer les frais de réparation et de restauration de ce riche document.

Mes respects et mes sentiments les plus distingués.

Acturus Polymaro, Colporte de l'Association des Commerçants

Une fois cette bouteille envoyée, comme monsieur Bolton l’avait payé, Acturus se torturait mentalement. Pour des raisons qui lui sont bien propre et Thaar sait que l’on ne le saura jamais, la Baronne Balgor avait volontairement amoindrie les qualités du vin d’Acturus dans ses critiques lors de la dégustation en sa demeure. C’est pourquoi Acturus était terriblement inquiet. Non pas que le surintendant était un « gros » client mais un client de « qualité ». Si lui l’appréciait, imaginer la publicité que cela représentait et le nom qu’on allait lui rattacher. Mais toutes personnes qui connaîent le timide marchand sait qu’il ne pense pas comme cela… ou plutôt à l’inverse.

Il imaginait déjà les pires scénarios, voyant le surintendant qualifier son vin de pacotille, infecte ou bien sans originalité. Voilà que sa vie de vigneron allait être terminé et son image de marchand aussi. Son commerce désert et condamné à la faillite.

C’est donc avec quelques jours d’un stresse plus grand que les autres que le timide marchand préparait son troisième essai. Espérons que celui-là sera s’on envole ou bien sa chute… Les critiques étaient si difficiles parfois ou bien si salvatrices. Roulement de tambour…


Post by Thomas Bolton, Emp - October 11, 2009 at 11:45 AM

Bien évidemment, le colis fut tout droit acheminé vers Sa Seigneurie. Comme à l’accoutumée, le premier ministre de Systeria participa à une petite séance de dégustation de son cru – après avoir testé comme il le devait le contenu du liquide vermillon – en compagnie de son âme damnée, son secrétaire particulier. Tous deux prirent plusieurs minutes pour bien réfléchir aux améliorations qu’avait fait subir Acturus à sa production. Le vin. Ah ! le vin… Un sujet avec lequel les plus grands œnologues ne plaisantaient pas…

« Je pense que Polymaro a résolu le problème de conservation du vin, il n’est plus éventé, me semble-t-il. Qu’en pensez-vous, Cressen ? »

« Monseigneur a raison. Monsieur Polymaro a amélioré sa technique, je pense. Malheureusement, monseigneur, toujours trop limpide pour moi. »

Sa Seigneurie hocha légèrement la tête. Apparemment, leurs conclusions se rejoignaient et Thomas connaissait suffisamment son subalterne pour savoir qu’il lui disait la vérité et non ce qu’il voulait précisément entendre.

« Bien, je vais répondre à ce jeune vigneron. Vous lui transmettrez la lettre ainsi que… »

Le duc s’interrompit pour fouiller dans un tiroir de son bureau, d’où il extirpa une petite cassette qu’il ouvrit. Il fourra une bonne partie de son contenu dans une petite bourse qu’il posa négligemment près de son nécessaire à écriture.

« ... ceci. »

Et plus tard, dans la journée, Acturus Polymaro reçut la réponse de son client le plus prestigieux, accompagné d’une petite bourse de cuir, dans laquelle trébuchaient quelques piécettes d’or. Le concept de gratuité n’avait pas dû effleurer l’esprit du duc !

Monsieur Polymaro,

Votre deuxième essai possède toutes les qualités du précédent et se débarrasse de ce côté éventé qui en altérait la qualité. Je vois que vous avez su manifestement améliorer votre technique et apprendre de l’ouvrage que je vous ai confié. Néanmoins, il reste un souci de taille : le vin est encore bien trop limpide à mon goût. Travaillez donc à éradiquer cela.

Concernant votre offre, je la refuse. Si vous commencez à opérer des traitements de faveurs selon vos clients, je ne donne pas cher de votre entreprise. Sachez également que ce genre de choses m’indiffère. J’attends un service de votre part, je vous paye. M’exonérer de quelconques frais commerciaux ne renforcera pas ma fidélité à votre égard. Seule la qualité de votre vin peut l’influencer.

Au sujet du livre, oubliez cela. J’attendrais votre troisième essai, vous savez où le faire livrer.

Veuillez agréer, Monsieur, l’expression de mes salutations distinguées,
T. H. Bolton, Surintendant de l’Empire

Enrichi de trois cents pièces d’or et d’un austère compliment sur son vin, Acturus Polymaro pouvait enfin se détendre… Pour le moment, du moins !


Post by Acturus Polymaro, Mort - October 17, 2009 at 2:23 AM

Aaaaah, ce "sur-sur-sur-sur-surintendant"! Comme il avait le don d'être aussi gentil et dure à la fois! Comment il savait mettre à l'aise et perplexe à la fois ses correspondants. C'est justement comme cela qu'il se sentant en lisant cette si charmante lettre à l'écriture noir, avec se sceau noir et ce.... vous connaissez la suite.

300 pièce d'or? Non le "sur-sur-sur-sur-surintendant" c'était sans doute tromper. À moin qu'un surintendant ne se trompe jamais? Était-ce un message: "Bravo, votre vin est de mieux en mieux voilà donc un surplus" ou encore: Voilà 300 dollars, j'espère qu'il aura la qualité du prix que je vous donne".

Voilà que notre timide vigneron avait le don, lui aussi, de rendre les choses si incertaine dans son esprit. Quoi qu'il en soit le "sur-sur-sur-sur-surintendant" attendait de la qualité.

"Seule la qualité de votre vin peut l’influencer."

Bien voilà que le petit marchand était plus futé qu'il laissait paraître. Il avait bien pris soin de marqué plusieurs passage du fameux livre sur le vin dans son carnet afin d'avoir des recommendation et des procédés d'expert.

Il avait passé deux soirée complète à trié son raisins afin de prendre les plus à point! Lorsqu'il avait écrasé le raisin, il se lavait les pieds 3 fois et les rinçait 6 fois! Il avait également prit la peine de lavé et de relaver ces tonneaux pour la fermentation. Il s'était assuré de la meilleure concervation en testant s'ils étaient ermétique. De plus, il avait prit grand soit de mettre les sucres et les autres ingrédients nécessaires avec une précision de chef en suivant plusieurs indications du fameux livre.

Il augmentait assurément son coût de production mais la qualité était au rendez-vous. Maintenant ce n'est que le temps qui pouvait dire s'Il allait échoué ou bien réussir. Le "Troisième Printemps" allait le coulé ou bien l'arrosé! Roulement de tambour qu'il fallait entendre au moins un an selon les indications...

À tout les matins, le timide marchand, de façon maladive, entrait dans son atelier afin de vérifier le déroulement de la fermentation. Alors qu'il avait plusieurs outils dispendieux, des meubles de hautes facture destiné à des gens aisée ou encore des pierres précieuses pour les bijoux, la chose la plus inestimable était le "Troisième Printemps".

Si par malheur l'atelier passait au feu, c'est ce trop précieux tonneau qu'il allait sauver en premier!


Post by Acturus Polymaro, Mort - October 31, 2009 at 12:22 PM

Pendant que le "sur-sur-sur-surintendant" lançait une enquête sur sa personne, le timide marchand dormait bien paisiblement dans son lit avec sa femme. Jusqu'à ce qu'il se lève d'un coup

Le v-v-vin, dit-il faiblement alors qu'il venait de faire un cauchemar. On vidait son si précieux liquide sur la place publique en l'humiliant.

Il jeta un oeil sur sa femme qui dormait toujours. Il se recoucha et tentait de se calmer. Incapable de trouver le sommeil il se releva, enfila ses bottes et sa robe de nuit pour sortir du manoir afin d'aller à son atelier.

Si jamais ce rêve avec une once de vérité. Peut-être quelques choses de grave était arrivé à son vin. Il dévérouilla la porte de son atelier en pleine nuit pour y entrer et prendre dix bonnes minutes pour s'assurer que rien n'était arrivé. Tant de précaution. Dans sa tête, c'était sa carrière au complet qui se jouait sur ce baril et peut-être même sa vie.

Il retourna se coucher avec à peine moins de soucis dans l'esprit. Comme s'il ne le savait pas pourquoi. D'autres soucis étaient à l'horizon sans qu'ils puissent être palpables.


Post by Acturus Polymaro, Mort - November 9, 2009 at 4:13 AM

C'était enfin le jour V. Le jour du troisième printemps. Durant la journée entière, Acturus n'avait qu'une préoccupation en tête. Embouteiller son vin avec le plus grand soin possible. Il avait pour l'occasion placé une deuxième fois sa petite affiche "fermé". Aucun dérangement était permis alors qu'il faisait une opération cruciale pour son vin. Il avait même osé dire à sa femme de ne pas le déranger durant toute la journée à son atelier. Oui, il a seulement osée le dire mais pas le faire... mais ça c'est une autre histoire..

Quoi qu'il en soit, les derniers événements dans sa vie personnelle a fait en sorte qu'il embouteille un peu plus tard que prévu son Troisième Printemps. Cela lui donnait donc une touche bien muri juste à point!

Était-ce le meilleur vin de la carrière d'Acturus avec toute l'attention et l'amour? qu'il lui a donné. Difficile à dire mais c'était nettement le meilleur vin de sa jeune carrière de vigneron. Il mettait la barre très haute pour le quatrième. Mais... allait-il avoir un "Quatrième-Printemps"? Cela dépendait des profits et de la vente de son prochain vin. Acturus y avait du temps et des produits de qualité dans celui-ci. Le coût de production était très élever. Ses futurs acheteurs devrait s'attendre à une hausse du coût de la bouteille.

En première exclusive, la toute nouvelle Comptesse Balgor avait eux la chance d'y goûter en avant première. À la fréquence qu'il devait remplir sa coupe durant le soupé, il était rassuré. Le prochain défi était sa "sur-sur-sur-sur-surintendant"

Aucune lettre parvint à sa Seigneurie. Trois bouteilles de vin rouge avec une timide étiquettes "Troisième Printemps", attendaient sagement monsieur Bolton. Était-ce le salue du jeune homme ou bien le coup de grâce?

Aucune lettre mais une note accroché.

Voilà deux bouteilles de vin rouge pour 300 pièces d'or. Bonne dégustation Monsieur le Surintendant.

150 pièces d'or la bouteille, décidément son vin avait coûté très cher à produire...


Post by Thomas Bolton, Emp - November 9, 2009 at 4:37 PM

Les bouteilles, qui attendaient sagement le Surintendant, étaient toujours dans les bureaux des préposés au courrier quand ces derniers revinrent de leurs repas du midi. Alors que certains retournèrent consciencieusement à leurs tâches, d’autres s’en approchèrent avec avidité. Ils ne remarquèrent pas tout de suite la petite étiquette discrète qui indiquait leur destinataire, aussi ne s’en méfièrent-ils pas. Ils auraient sans doute dû. Déjà, la tentation les poussait à fauter.

« Oh, du vin ! Troisième Printemps… Vous savez ce qu’on raconte, au palais ? »

« Non, quoi ? Je ne suis jamais au courant de ces rumeurs, moi. Comment fais-tu pour être toujours si bien informé ? »

« On s’en moque de ça. Dis-nous ce que tu sais ! »

« Et bien la Comtesse Balgor, elle en a commandé des caisses entières. Il paraît que c’est un vin excellent, on n’en fait pas de meilleurs ! »

« Des caisses ? Elle est devenue alcoolique ? »

« Bon, qu’est-ce qu’on fait. On y goûte ? »

Soudain, un vacarme impressionnant retentit : les grandes doubles portes de bois s’ouvrirent à la volée, juste derrière eux. Le héraut avait eu la main un peu forte, le bois avait violemment frappé les murs de pierre. Ils sursautèrent tous.

« Sa Grâce, le duc Thomas Halvadius Bolton, Surintendant de l’Emp… »

« Cessez immédiatement, je connais mes titres, ils les connaissent aussi. », l’interrompit Thomas d’un geste sec de la main.

« Heu hmm.. Oui. Pardon pour heu… la porte. »

Lentement, Sa Seigneurie approcha des trois bouteilles et des fonctionnaires qui étaient autour, le lorgnant avec une certaine frayeur dans leurs regards.

« J’ai cru comprendre que vous souhaitiez déguster quelque chose ? »

Personne ne répondit, l’atmosphère était bien trop lourde pour cela. Le duc jeta alors un coup d’œil sur les bouteilles.

« Vous n’alliez pas goûter une commande que j’attendais de recevoir, n’est-ce pas ? »

Alors qu’une seconde avant, ils étaient murés dans le silence, leur réaction frôla l’hystérie. Tous répondirent en même temps, baragouinant des excuses fallacieuses.

« Ah ah ah ! Mais heu.. Bien sûr que non. Figurez-vous que Jeremie a une excellente bouteille de cidre doux qu’il a… rapporté de heu… sa fin de semaine dans le sud du pays. Si si… »

« Oh oh ! Mais qu’allez-vous imaginer là, monseigneur ? J’ai simplement fait une excellente tarte pour mes chers… collègues. Oui. Farpaitement… Heu parfaitement. Et donc, hein, pourquoi ne pas la déguster ? »

« Dire que… et bien, moi. Je déteste déguster monseigneur. D’ailleurs, tout le monde dit : lui, il ne déguste jamais rien ! Ca ne sert à rien de lui faire goûter quelque chose, pour sûr ! »

Le Surintendant arqua alors un sourcil, les regardant s’empêtrer dans des excuses toutes aussi vaseuses les unes que les autres. Sans un mot, il attrapa les bouteilles, les glissa dans sa besace et fit demi-tour. Il chuchota quelques mots au héraut et s’éloigna dans le long couloir. Un silence de mort s’installa dans la place. Les trois fonctionnaires purent alors souffler jusqu’à ce que…

… la lourde porte de bois fut refermée dans un vacarme là encore assourdissant ! Le héraut ne l’avait pas fait exprès cette fois-ci, mais ils sursautèrent tous.

Et le lendemain, Acturus Polymaro reçut une note. Petite, brève mais qui allait directement à l’essentiel.

Monsieur Polymaro,

C’est un excellent cru. Vous avez su prendre en compte l’ensemble de mes remarques et tirer un profit non-négligeable du livre que je vous ai prêté.

Entreposez-en suffisamment pour en faire vieillir plusieurs, afin que dans plusieurs années nous puissions profiter de leur maturation.

Trouvez-vous un nom de domaine et commercialisez-le.

T. H. Bolton, Surintendant


Post by Acturus Polymaro, Mort - April 30, 2010 at 5:57 AM

Alors qu'une petite pancarte "fermé" était piqué devant l'atelier de A.Polymaro, les mercenaires et les quelques passants, en soirée, pouvaient y voir de la lumière. Bien que c'était indiqué "fermé", il y'avait encore de l'activité chez le timide marchand. Mais pour quelle raison avait-il fermé son établissement? Semble-t-il que les spéculations n'avaient pas encore touché les oreilles d'Acturus, car il ne semblait pas réagir pour autant.

Quoi qu'il en soit, une rumeur sortait des autres. Une rumeur sur le nouveau cru de A. Polymaro. Alors que le plus conservateur pouvait se venté d'avoir une des très rares bouteille de "Troisième Printemps", les produits Polymaro se faisait de plus en plus rare. Par contre, selon le mercenaire qui garde l'établissement de polymaro qui l'aurait dit à un autre mercenaire et lui à sa femme et elle à son amie pour aller au mari de l'amie de la femme du mercenaire qui est lui-même l'ami du mercenaire qui garde l'atelier.

Cela allait sans doute attiré l'attention des intéressés. Voilà que le quatrième cru directement des fermes Polymaro des campagnes de brégunia sommeillait depuis 5 ans maintenant dans la cave d'Acturus. Sa sortie allait faire jasé. Peut-être même jusque dans les hautes sphères de la société Systérienne?


Post by Thomas Bolton, Emp - April 30, 2010 at 10:51 AM

La rumeur qui courait sur l’atelier d’Acturus Polymaro mit peu de temps avant de traverser les grilles du palais et d’atteindre les plus hautes sphères de la société systérienne. Elle permit au Surintendant de discuter du talent du Seigneur-Marchand avec son secrétaire particulier, monsieur Cressen.

« Il semblerait que Polymaro soit en train de finaliser la mise en bouteille de sa nouvelle production vinicole, Cressen. »

Le fonctionnaire aux lunettes demi-lune acquiesça d’un bref signe de la tête, avant de répondre :

« Toutefois, ce n’est encore qu’un on-dit, monseigneur. Peut-être la vente n’aura-t-elle pas lieu avant de nombreux mois. Quoiqu’il en soit, on peut penser qu’il a suivi vos conseils, monseigneur. »

Sa Seigneurie s’intéressait désormais à une lettre qu’il venait de recevoir et dont il faisait la lecture. Ca ne l’empêcha pas de réagir à ce qu’on venait tout juste de lui confier.

« En effet. Il a décidé de faire vieillir le vin plus longtemps qu’à son habitude. Ca n’en sera que plus favorable à son commerce. »

Un sourire malicieux se forma alors sur les lèvres de l’âme damnée du duc Bolton.

« Pensez-vous qu’il en changera le nom ? Cette numérotation décrédibilisait entièrement un breuvage qui avait pourtant tout pour plaire, monseigneur. »

C’est un sourire froid qui prit alors forme sur les fines lèvres pâles du premier ministre.

« Il est libre d’écouter ou non mes conseils. Nous verrons bien s’il les suit, Cressen. »

Et la conversation sur Acturus s’arrêta là pour dévier sur d’autres sujets. Son vin allait-il réussir à plaire autant au duc que les fois précédentes ? Le vigneron jouait-il sa crédibilité et sa carrière sur ce produit ? Oh sans doute pas, mais ça pouvait lui coûter relativement cher…


Post by Acturus Polymaro, Mort - May 20, 2010 at 8:04 PM

Semble-t-il que les rumeurs s'annoncent vraies parfois. En effet, une boîtes de bois ouvragée et artistiquement travaillée attendant le plus fidèle et aussi prestigieux client du vigneron. Les gens de l'administration devait bien se douter du contenu de la petite boite tout juste assez grande pour une bouteille. Néanmoins, cela avait fait bientôt près de 5 ans que le vigneron n'avait pas mis en marcher un vin qui avait su, au fils de trois dernier cru, attirer le palais de la noblesse. C'était bien ce marché que le vigneron espérait conserver. D'ailleurs, la majeur de ses créations visait se marché.

Une lettre accompagnait le boîte de bois. Malheureusement, ses mains n'étaient pas du tout artistique lorsqu'il était le temps d'écrire une lettre. La même et si caractéristique écriture du bègue y était.
Monsieur le Surintendant Bolton, mes salutations distinguées.

Par le biais de cette missive, je vous fais parvenir mon tout dernier crue, Le Domaine Polymaro. Il est baptisé ainsi en l'honneur de la ferme de mes parents de laquelle ont été pris les meilleur raisins pour fabriqué ce vin. Au moment ou vous lirez ces lignes, le vin n'est pas encore commercialisé. J'espère sincèrement que vous voudriez bien me faire l'honneur d'être le premier à gouté ce vin. Certainement, vos commentaires et votre appréciation influencera fortement ma décision de le commercialisé ou non.

J'attendrai vos commentaires dans la plus grande impatience.
Sincèrement,
Acturus Polymaro.

À la fin de la lettre, on ne retrouvait pas le nouveau titre du bègue. Peut-être parce qu'il y'avait un début de familiarisation avec le Duc? Oooh, malin qui pourrait le penser. Le vin lui? Tout comme son titre, c'est un vin qui s'assume et qui montre une grande maturité. Semble-t-il que le temps et les années passées à Systéria avait forgé un caractère au bègue bien qu'il restait... bègue tout de même. Le vin était à son image. Un gout plus recherché, raffiné aussi montrant un vieillissement tout juste à point. Néanmoins, il n'était pas parfait. Enfin, cela dépendait des goûts. Le dernier cuvé se caractérisait par un gout doux et fruité. Celui-ci, avec des raisins des campagnes de la Capitale Brégunoise, il était plus costaud et corsé. Semble-t-il que le taux d'alcool y était plus élevé ajoutant ce parfum que les alcooliques connaissent bien. Certain aimeront mois et d'autre plus. Les gouts sont dans la nature. Le Surintendant était-il un fervant de vin rouge corsé? Suspense!


Post by Thomas Bolton, Emp - June 21, 2010 at 10:36 AM

Le Surintendant avait fait attendre le vigneron plusieurs semaines avant de lui envoyer une quelconque réponse. Le pauvre, déjà d’un naturel anxieux, cette attente avait dû le rendre paranoïaque ! Son cru avait-il déplu à son plus prestigieux client ? Ses actions au sein du Collège des Guildes avaient-elles offensé le premier ministre ? Le contenu de sa missive avait-il enfreint une quelconque règle du protocole dont il n’avait pas eu connaissance ? Autant de questions qui pouvaient se bousculer sous le crâne du bègue…

Et un beau matin, alors qu’il ne devait plus attendre de réponse, le Seigneur-Marchand fut réveillé à l’aube par des coups sourds qu’on donnait contre la lourde porte de chêne de son domicile. Un homme à la carrure impressionnante se tenait à l’entrée de sa demeure, le regardant d’un air menaçant, les sourcils froncés. Alors que l’émissaire de l’Association lui demandait en bégayant la raison de sa venue, il lui fut répondu d’une voix grave et légèrement menaçante :

« Acturus Polymaro ? Je viens de la part de Sa Seigneurie le duc Bolton. »

Mon dieu ! L’avait-il insulté ? Il avait dû faire preuve d’une incroyable insolence pour qu’on lui envoie un tel gorille ! Qu’allait-il advenir de lui ? Allait-on le jeter dans une geôle sombre et humide ? Le traîner sur la place publique en l’humiliant ? Allait-on même prendre le temps de lui offrir un procès en bonne et due forme ou allait-on le pendre par les pieds dans une fosse à scorpions sans chercher à connaître son explication ? Le voila qui tremblotait sur place !

Le géant passa une main grande comme une planche à pain dans une poche de sa veste. Allait-il en sortir une arme ? Allait-on en finir avec lui ce matin, sur le seuil de sa demeure ? Mais non voyons… C’est un bout de parchemin qu’il sortit.

« Un mot pour vous. »

Acturus réussirait-il à réprimer un soupir de soulagement ? Sans doute pas. Quoiqu’il en soit, tout danger n’était pas écarté. Il restait un grand dadais devant lui, qui aurait pu l’assommer d’un revers de la main.

Monsieur Polymaro,

C’est un bon cru.

T.H.B.

C’était tout ? Un compliment ? Aucun autre commentaire, est-ce que cela signifiait que monseigneur n’avait plus rien à en dire ? Sans doute…

A peine en avait-il fini la lecture que le messager fit volte-face pour repartir. Acturus ne chercha même pas à le retenir, oh non !