Au manoir Mel'Viir...

Au manoir Mel'Viir...

Post by Sinriia Mel'Viir - August 10, 2009 at 9:51 PM

La sueur perlant sur leur front, leurs armures jadis brillantes suintant à présent leur propre sang ou encore celui d'un second confrère s'ébruitaient sous leurs pas de course. Alors que le convoi de de protecteur de l'ordre défilaient les rues de la grande Systéria en direction du quartier saint, les citoyens les plus curieux purent remarquer qu'un blessé portant une armure de plaques richement travaillée en Devas était porté sur un brancard de fortune.

La course pris fin une fois devant les grilles du manoir de la Marquise elfe noire, où la blessée fut reconduite par les paladins à sa chambre. Plusieurs citoyens du quartier s'approchèrent des grilles du domaine dominés par leur indiscrétions, mais gardèrent néanmoins une certaine distance pour plusieurs raisons divergentes.

Lorsque les hommes sortirent du richissime domaine, ils se consultèrent un moment alors que l'incertitude était bien lisible dans leur regard. Ils finirent par se séparer à la hâte pour contacter diverses personnes d'importances dans la citée. Recherchés étaient la fille adoptive de la noble elfe, l'inquisiteur de Nogar et deux médecins de renom, soit les les directeurs de l'hôpital Ste-Elisa.

Les rumeurs se propageaient déjà rapidement à travers les méandres de Systéria, certaines affirmaient déjà le pire... L'elfe noire tireraient ses derniers souffles sur son lit de mort...

[sujet ouvert à tous]


Post by Brehan de Nogar, OdS - August 11, 2009 at 3:15 AM

Les heures défilent, et je n'arrive à me déroger de la paperasse. Je suis seul, dans mon bureau, depuis trop de temps déjà. Un lourd silence y plane, jusqu'à ce qu'on vienne le perturber. "Toc toc toc". C'est ce cognement contre ma porte qui le rompt. Un jeune confrère se tient devant moi à bout de souffle. Mon regard se plisse alors que mon attention s'intensifie sur lui. Je remarque qu'il tient une lettre, ou un rapport en main. Je lui offre à s'assoir et à boire pour récupérer alors que sans attendre j'ouvre la missive. Inquisiteur,

Je désire vous informer que nous venons de frapper une embuscade de brigands de l'autre côté des montagnes de l'ouest. Nous étions en reconnaissances en compagnie de la gardienne Mel'Viir alors qu'ils nous ont pris en nombre.

L'affrontement fut rude et la marquise s'est exposé à nombreux coups qui nous aurait été fatal au péril de sa propre vie. Elle s'est écroulée au sol inconsciente sous le poids des blessures après avoir pourfendu plusieurs ennemis. Bien que nous avons réussi à repousser la horde de Brigand et lui apporter les premiers soins, la gardienne repose toujours dans un état instable et refuse toute aide apportée alors qu'elle s'est cloitrée à son domicile.

Je vous prie monsieur de nous pardonner cet échec,

Vigile Bombaldir d'Urgan

Mon expression faciale se crispe soudainement, alors que mes traits s'assombrissent. Je porte un regard vers mon confrère qui récupère toujours, et je lui fais part:

-Une fois que vous aurez récupéré, apportez à la prêtresse Nikita le dossier qui se trouve sur mon bureau.

Je lui offre un geste de tête ferme alors que je me tourne pour franchir la porte. Au sein du couloir, alors que je marche d'un pas ferme et cadencé, je croise le Templier Al'Kazar et je lui fait part fermement:

-Confrère, je vous charge de quérir deux vigiles qui veilleront à la protection de la Gardienne Mel'Viir, qui seront postés devant son manoir.

Il a sans doute remarqué une préoccupation ou un air soucieux sur mes traits sévères. Une fois que le nécessaire fut dit, je lui fais un geste de tête et je poursuis de ce pas ferme jusqu'à ma chambre quérir quelques effets en vitesse avant de rendre jusqu'aux portes du manoir Mel'Viir.

J'y cogne à deux reprises, en espérant que sa fille adoptive ou un confrère veillant sur elle pourra m'ouvrir.


Post by Sinriia Mel'Viir - August 11, 2009 at 1:15 PM

Le Vigile qui était demeuré devant le manoir vint ouvrir les portes à son supérieur. Son regard troublé semblait trahir ses espoirs pour la survie de l'elfe noire alors qu'il n'arrivait simplement pas à soutenir celui de l'imposant homme de foi.

Gravissant les marches du domaine tout en portant divers objets visant à donner des soins à la marquise, il vint frapper à la porte de la chambre des maîtres à quelques reprises. Ayant que silence pour réponse, il ouvrit la porte doucement pour pénétrer la pièce richement décorée. Ce n'est que quelques toussotements qui s'échappèrent de derrière les rideaux bourgognes qui voilaient la couche qui lui permirent de repérer finalement la présence de l'elfe. S'avançant d'un pas ferme, il s'infiltra dans l'espace intime où gisait sur son lit la gardienne de l'Ordre. Plusieurs pièces d'armures étaient éparpillées, tâchées de sang comme le tapis et les draps pourpres de la chambre. Bien que son visage relevait la gravité de la situation, son regard soucieux se posa sur la blessée qui l'observait également d'un œil à demi-clos.

Ses cheveux d'argent empêtrés dans du sang coagulé, une bosse gonflée sur son front livide alors que le contour de ses yeux étaient cernés, la noble n'avait sans doute jamais présenté pareil visage. Son bras droit quant à lui était enveloppé dans une échappe de fortune, alors que son corps était toujours vêtit de son haubert de maille en un bien piètre état.

Les moments qui suivirent ne furent que tourments et douleurs alors que le noble chevalier tenta de prodiguer les soins par la lumière divines. Seulement après avoir retiré les dernières pièces d'armure, la marquise perdit connaissance sous le poids insupportable de la souffrance qui l'accablait. Sur l'ensemble du corps de la combattante se retrouvaient davantage des bosses et des ecchymoses. Quelques coupures mineures sans doute causée par les mailles brisées de l'armure même, bien qu'une importante lacération parcourait son dos d'une hanche à l'autre. Pour mettre fin au désastre, son avant-bras droit était enflé et marqué d'une teinte plus pourpre, présageant sans le moindre doute une fracture osseuse.

Les premiers soins et les prières prodigués à l'elfe noire réussirent finalement à stabiliser son état. Les saignements avaient cessés et sa respiration semblait avoir trouvé quiétude tout comme son esprit, plongé dans un profond sommeil. L'inquisiteur de Nogar resta au chevet de la marquise malgré son propre épuisement après tous ces efforts pour la sauver. Sans doute veillerait-il sur elle jusqu'à se que les médecins arrivent...


Post by Thomas Bolton, Emp - August 11, 2009 at 4:53 PM

L’Inquisiteur et Chevalier Brehan de Nogar n’eut pas à s’occuper de prévenir les médecins. En effet, Sa Seigneurie avait eu vent de l’état dans lequel se trouvait la marquise Mel’Viir. Il ne suffit que très peu de temps pour que les habitants du manoir perçoivent le bruit des sabots des destriers qui tractaient le sombre et austère carrosse du Surintendant. La silhouette ascétique en sortit, sa canne dans la main droite, une mallette dans l’autre. On oubliait trop souvent que le Directeur de Sainte-Elisa, en plus d’être un administrateur-né, était le médecin personnel de l’Impératrice.

Il avança d’un pas calme et mesuré, sa canne claquant sur le dallage de pierre d’un des quartiers les plus riches de la ville et s’arrêta devant la porte de l’immense demeure. Le Vigile voulut lever un bras pour l’empêcher de franchir le seuil, mais le regard extrêmement froid et sévère qui lui fut jeté l’en dissuada. De plus, il pourrait toujours s’en justifier plus tard. Notre duc, donc, grimpa les escaliers, lentement. On pouvait d’ores-et-déjà l’entendre à l’étage.

Arrivé devant la porte, il toqua trois coups à l’aide de son pommeau d’argent. Peut-être l’Inquisiteur se leva-t-il pour lui ouvrir, mais Sa Seigneurie n’attendit pas de réponse pour entrer. Ses yeux gris détaillèrent la pièce, se posèrent d’abord sur Brehan qui était au chevet de l’elfe-noire la plus en vue de la capitale, puis sur Sinriia. Il se contenta d’un bref signe de tête, courtois mais froid, pour le premier. Se rapprochant de la table de nuit, il y déposa sa mallette tout en faisant signe au Chevalier de se pousser.

Les yeux à demi-clos de Sinriia le fixait.

« Bonsoir Sinriia. Ma visite ne sera pas agréable, mais je la considère comme étant nécessaire. », annonça-t-il pour donner le ton.

Thomas ne se préoccupa pas des bosses et des ecchymoses, qu’il jugea secondaires. L’important, c’était ce bras mal maintenu, emmailloté de façon superficielle. A l’aide de gestes délicats mais fermes, il entreprit d’enlever l’écharpe de fortune pour examiner le type de blessure qu’elle avait reçu.

« Un bras cassé. Fracture interne, plutôt mal soignée. Je vais tenter d’arranger ça. », dit-il tout en essayant de déterminer le bon angle à donner à l’os malmené.

Un « crac » sonore se fit entendre alors que le médecin rassemblait les deux parties. Son visage restait parfaitement stoïque, il ne semblait pas éprouver une once de compassion pour sa patiente. En même temps, avait-on jamais pu percer son masque d’impassibilité ? Il aurait été malvenu de présumer de ses pensées.

Il sortit alors de sa sacoche une attèle ainsi qu’un bandage propre et d’excellente qualité. Mais avant de placer le tout autour du bras, il sortit plusieurs fioles contenant des onguents, les examina et en choisit une qui semblait être le meilleur choix possible. Il l’appliqua alors sur la zone sensible et emmaillota le bras de façon bien plus professionnelle que le précédent. Une autre fiole servit à enduire les bosses et autres ecchymoses pour aider le corps à cicatriser et à les résorber.

« Inquisiteur, mettez-la sur le ventre je vous prie, il me faut soigner cette plaie qui ensanglante ses draps. Prenez garde à son bras. », indiqua Thomas, fixant Brehan de son regard inquisiteur, lui désignant la malade de son index gauche…


Post by Bel'labress Mel'Viir - August 11, 2009 at 6:50 PM

Au laboratoire pourpre, la jeune elfe noire fut trouvée. Fiole en main, lorsque la nouvelle la frappa plus fort qu'une gifle au visage, la fiole glissa de sa main tremblante pour se fracasser violemment sur le sol marbré. Cependant, ses traits en guise de façade démontraient toujours l'apathie constante qu'elle semblait ressentir. Sans même prendre la peine de ramasser, elle quitta la pièce, faisant voler sa cape dans l'air lors de ce mouvement soudain. Son pas se faisait plus rapide qu'à l'habitude. Dans sa tête, le discours avait déjà commencé.

-Tu l'auras tuée, damnée.

-Taits toi!

-Tu aurais du être au Manoir afin de l'acceuillir, de la soigner que par ta présence pour ne pas qu'elle s'inquiète.

-Sale Vipère, pars!

Machinalement, elle marchait, un pas après l'autre.

-Qu'arrivera-t-il si tu la retrouves morte sur son lit?

-Je mettrai fin à mes malheureux jours.

-Ainsi donc, tu es prête à aller si loin?

-Parce que tu crois que la mort m'effraie?

Puis d'un geste de la main, elle ouvrit les grilles du Manoir par télékinésie. Elle dévérouilla la grande porte puis entra d'un pas déterminé dans sa demeure. Elle fixa les escaliers, comme elle l'avait fait lors de sa dernière rencontre avec la Marquise. Ses lèvres s'entrouvrirent.

-Un seul point qui se sépare en plusieurs chemins, où est celui de la Marquise?

Puis elle gravit les marches. Arrivée devant la porte, elle laissa son esprit entrer dans la pièce, soucieuse de ne pas vouloir déranger Madame alors qu'elle sommeillait peut-être. Puis ensuite, elle entra pour se diriger à son chevet, puis la voix chevrotante, elle dit: "Vendui Ilhar."


Post by Sinriia Mel'Viir - August 11, 2009 at 10:58 PM

« Un bras cassé. Fracture interne, plutôt mal soignée. Je vais tenter d’arranger ça. », dit-il tout en essayant de déterminer le bon angle à donner à l’os malmené.

L'elfe noire observait silencieusement le duc d'un regard pratiquement absent de sa vigueur habituelle. Toujours sur les verges de l'inconscience elle le laissa la traiter sans opposition. Puis soudain...

Crack!

Le dos cambré vers l'arrière, elle poussa hurlement sec de martyr avant de se rabattre violemment sur le lit. Les larmes ruisselant malgré elle sur ses joues ébènes, elle ne pu retenir un léger rire étouffé après quelques instants alors que le pire était sans doute passé. Il était néanmoins difficile de déterminer s'il s'agissait de l'accumulation de la fatigue ou encore le manque d'expression fidèle du médecin qui avait provoqué cette réaction chez la noble. Elle tenta de placer quelques paroles à la discrétion de l'homme bien qu'elle n'eut la force nécessaire, elle se ravisa simplement.

Alors que les deux hommes poursuivirent les soins, la nouvelle présence qui s'était infiltrée dans la pièce su rapidement attirer les dernières parcelles de sa conscience vers elle. La jaugeant de la tête aux pieds d'un regard admiratif, la mère offrit à son enfant un vague sourire pour le moins énigmatique avant de replonger dans un semi-sommeil.


Post by Brehan de Nogar, OdS - August 12, 2009 at 12:05 AM

Je suis au chevet de ma noble consoeur, quand le bruit d'un pas et d'une canne annonce une venue que je connais bien. Je redirige mon attention sur Sinriia afin de veiller que son état demeure stable, alors qu'il ne se privera sans doute pas de rentrer étant donné la situation.

C'est lorsque je le sens à proximité que je porte mon regard gris clair de façon à croiser le sien. C'est dans ces courtes secondes que je le détaille, et que je lui rend le geste de tête froid qu'il m'accorde. C'est étrange comme le destin fait en sorte que chacun de nos moindres contacts soient autant désagréables. Toutefois, cette fois, je suis content de le voir. Bien que mes traits soient sûrement trop orgueilleux ou épuisés afin de lui en faire capter une bribe. Je m'écarte un peu afin qu'il puisse prendre ma relève. Malgré tous les efforts que j'ai fais, je m'inquiète toujours autant pour Sinriia.

Depuis combien de temps suis-je aux côtés de la noble? Le temps à veiller sur elle et à maîtriser son état me paru des heures. L'entendre ainsi gémir et souffrir me déchire le coeur, elle qui se montre en tout temps si droite et si forte, je compatis pour cette douleur que j'ai tenté d'alléger, un peu plus tôt.

Je continuerai de veiller sur elle, et j'apporterai tout le soutient nécessaire au Duc afin de faciliter les soins sur elle, afin de limiter sa souffrance.


Post by Thomas Bolton, Emp - August 12, 2009 at 2:19 PM

Voyant que l’Inquisiteur étant prêt à lui offrir toute l’aide dont il avait besoin, le Surintendant lui indiqua par où maintenir la marquise pour lui occasionner le moins de souffrance possible sans pour autant aggraver ses autres blessures. Il s’exécuta sans poser de question, conscient que le médecin savait ce qu’il faisait. L’arrivée de la jeune fille ne perturba pas Thomas, qui la salua très brièvement. Dans cette nouvelle position, il pourrait bien mieux traiter cette estafilade qui déchirait la peau d’ébène de Sinriia.

« Il va me falloir recoudre, ça ne guérira pas si facilement. Je remarque que vous avez usé de la magie de Thaar. L’effet a été positif, la chair ne se nécrosera pas. », fit-il en s’adressant surtout à Brehan.

Une nouvelle fois, la mallette fut fouillée. Une bouteille contenant de l’alcool, ainsi qu’un fil et une aiguille courbée en furent sortis. Cette dernière fut désinfectée, trempée dans la fiole. Il se tourna alors vers la marquise qui semblait sombrer lentement dans l’inconscience, aussi jugea-t-il préférable de s’expliquer.

« Je vais nettoyer la plaie. Une fois que ce sera fait, je vous recoudrai. Je vous demande de rester immobile, malgré la douleur que cela occasionnera. »

Un linge propre fut imbibé d’alcool. C’est à ce moment que le long supplice commença. Au moins, avec le bras, la douleur intense était de courte durée. Ce ne fut pas le cas ici. L’alcool fit effet tout de suite, les légers picotements se transformant en sensation vive de brûlure. Peu importait les gémissements de l’elfe-noir au médecin. Il n’était pas sadique, loin de là, mais il ne devait pas interrompre son travail pour… si peu.

Une fois que la terrible besogne fut terminée, Sa Seigneurie passa à la couture. Son geste était précis et vif, expert. Il ne jugea pas utile de préciser à l’enfant de quitter la pièce pour ne pas la choquer : c’était une petite elfe-noire et sa mère avait dû l’éduquer en conséquence. Elle avait dû voir bien pire lors de ses toutes premières années, ce n’était pas un peu de sang et de chair à vif qui allaient la choquer.

« Bien. Maintenant il faudra qu’elle reste sur le dos pendant au moins deux bonnes heures. Ne cherchez pas à la bouger. », murmura-t-il à l’attention de l’Inquisiteur.

Lentement, il entreprit de ranger son matériel. Les spectateurs purent constater qu’ils laissaient quelques onguents et bandages sur la table de chevet. L’explication, ils l’obtinrent quand Thomas s’adressa à Bel’labress.

« Vous changerez son bandage au bras tous les deux jours. Vous nettoierez avec de l’eau propre, appliquerez cet onguent-ci et rebanderez. Pour ce qui est des ecchymoses, vous avez cette fiole-là. Ce sont des blessures superficielles. Pour ce qui est de l’estafilade, par contre, vous changerez le bandage tous les jours. Néanmoins, vous laisserez la plaie à l’air libre pendant une heure avant d’appliquer le nouvel onguent. Il faut que la peau respire. », lui confia-t-il tout en lui montrant les bouteilles correspondant à chaque blessure, le ton neutre et le visage stoïque.

Avant de quitter la pièce, néanmoins, il se tourna vers le lit pour fixer le crâne de Sinriia. Ses fines mains aux longs doigts de pianiste se dirigèrent alors vers la tête pour la palper avec une extrême douceur. Après quelques secondes d’examen, Thomas se prononça :

« Commotion je pense. Elle devra rester aliter pendant au moins trois semaines. Comptons un bon mois et demi si on prend en compte ses autres blessures. Je reviendrai faire des suivis réguliers. »

Puis il resta debout et immobile, après s'être écarté du lit pour que la petite puisse approcher sa mère. S’ils avaient des questions, il pourrait y répondre avant de retourner à ses activités…


Post by Bel'labress Mel'Viir - August 12, 2009 at 10:57 PM

La jeune elfe noire avait vu la Marquise souffrir, mais tout ce qu'elle voyait lui semblait maintenant superficiel, voire anodin. Elle entendait Thomas parler, mais elle ne l'écoutait pas. Ses iris étaient couverts d'une pellicule grisâtre, pouvant même être comparée au blanc.

Tout le long de l'examen exercé par le Surintendant sur sa Mère, la jeune elfe noire demeurait songeuse, même rêveuse. Elle demeurait à l'écart des deux hommes, les laissant oeuvrer.

Lorsque Monsieur Bolton s'adressa à elle, elle ne fit qu'acquièscer d'un hochement de la tête. Les explications étaient claires et simples, elle ne manquerait pas de soigner Siinria.

Lorsqu'ils laissèrent place, Bel'labress s'approcha. Elle prit dans ses mains froides la main de sa Mère, puis de sa voix peu sonore, elle lui demanda: "Voulez-vous du repos?"


Post by Naerys Mel'Viir, AdM - August 13, 2009 at 1:10 AM

Il s'en passait bien des choses, aussi surprenantes soient-elles...

Les paladins qui surveillaient l'entrée racontaient avoir aperçu la nièce de Sinriia de passage au manoir. Pour quelles raisons et en quel honneur? Ces questions resteraient tapis entre les quatres murs qui définissaient la spacieuse chambre de la Marquise.

Était-ce un retour imprévu de la dernière descendante de sang des Mel'Viir?


Post by Malbruck, OdS - August 13, 2009 at 1:18 PM

Comme beaucoup d'autres personnes, Malbruck fut touché par cette nouvelle si peu soit il troublante voir même impossible. La marquise ne pouvait pas, ne devait pas, il en devait être ainsi pour le petit monstre, et pourtant, il semblait bel et bien que Maladie ait touché l'elfe noire.

Devait il y aller ? Sa conscience lui disait que non mais ses pieds avançaient en direction du manoir qu'il connaissait, pour avoir connu toute la ville et plus. C'était une sorte de malaise qui touchait les entrailles de la chose qui marchait, une journée ou il croisa plus d'une personne ayant des traits similaires à la marquise. Quoi qu'il en soit, à chacun de ses pas il s'approcha inexorablement des paladins qui gardaient l'entrée du manoir. Qu'allait il expliquer? Un monstre, dont personne ne se souciait ou presque allant rendre visite à une marquise des plus respectée de Systeria? Personne ne le croirait. Et pourtant, il voulait montrer son soutien profond à Sinriia, la soigner comme tout ceux qui voulaient la voir vivante...

Devant les paladins, il remit une simple enveloppe;
Devant leur regards étonnés, il leur signifia que cela remonterait le moral de la marquise;
Derrière eux, il tourna les talons, marchant loin, de ce manoir.

Il avait confiance, des personnes comme la marquise, qui avait vécu si longtemps, ne devait pas avoir peur de la mort, ne devrait pas supporter longtemps toutes ces présences autour d'elle, c'était sûr. Ils la soigneraient ou l'achèveraient, mais quelque soit l'issue, s'acharner sur son cas lui redonnerait bien plus goût à vivre que n'importe quel autre soin.

Dans l'enveloppe, l'on pu trouver une fleur séchée, si blanche si pure et si caractéristique, mais si ridicule face aux autres présents qu'on avait pu offrir à Sinriia.
"Si elle ne meurt pas, c'est que son heure n'était pas venue, voilà tout."


Post by Sinriia Mel'Viir - August 13, 2009 at 10:39 PM

Lorsqu'ils laissèrent place, Bel'labress s'approcha. Elle prit dans ses mains froides la main de sa Mère, puis de sa voix peu sonore, elle lui demanda: "Voulez-vous du repos?"

La réponse fut pour le moins rapide lorsque le contact fut établi avec sa fille. Bien que dans ces derniers instants son regard lui témoigna que sa présence était appréciée, les yeux de de la marquise sombrèrent aussitôt dans les ténèbres.

[...]

Les jours passèrent, et bien que le corps de l'elfe noire semblait retrouver petit à petit de sa force, son esprit semblait avoir regagné toute sa vigueur d'antan. Ceux qui la visitèrent constatèrent rapidement que si ce n'était de son corps encore endolori de par ses blessures importantes, elle serait déjà à nouveau plongée dans ses occupations quotidiennes.

C'était sans doute se qui la préoccupait le plus, être clouée ainsi au lit pour un certain temps encore alors qu'elle avait tant à faire. Certains considérait cela comme de l'orgueil certes, mais ceux qui connaissaient le moindrement bien l'elfe noire savaient que cela allait au delà de ce simple sentiment. Lorsque l'on lui demandait comment elle se portait ou encore tout autres informations sur sa santé, elle répondait simplement alors par d'autres questions. Soit au sujet de l'Ordre, soit sur des nouvelles de la citée.

Quant aux présents qu'elle recevait pour sa convalescence, elle les laissait simplement de côté tout comme les médications qui ne cherchaient qu'à apaiser sa souffrance...


Post by Thomas Bolton, Emp - August 16, 2009 at 10:44 AM

Régulièrement, à peu près une fois par semaine, Sa Seigneurie se rendait au manoir Mel’Viir afin de vérifier l’état de santé de Sinriia. Il examinait avec un soin tout particulier le bras cassé ainsi que la longue estafilade, deux points les plus préoccupants de son état. Une mauvaise guérison, une infection de la plaie et elle ne pourrait plus jamais réellement tenir une arme, ou son sang pourrait s’empoisonner et la tuer. Autant de choses qui le rendaient extrêmement vigilant.

Et puis un jour, alors qu’il changeait le bandage qui serrait son bras…

« Morvan Hérembourg a été assassiné, Sinriia. », lança-t-il de son sempiternel ton neutre, alors qu’il appliquait un tout nouveau cataplasme sur le membre fraîchement lavé.

Bien que son regard était rivé sur la préparation qu’il avait lui-même réalisé auparavant, la marquise put savoir qu’il était extrêmement attentif à sa réponse. Souvent, ses yeux gris déviaient vers son visage, tentant de percer ce masque qu’elle portait en permanence. Que pensait-elle de ce retournement de situation ? S’en doutait-elle ? Sûrement, selon le duc.

« Alors qu’il s’entraînait avec une collègue pourpre, on lui a tranché la gorge jusqu’au larynx. La lame était imbibée de poison puissant, selon le rapport d’autopsie de l’infirmière Eryngias. L’œuvre d’un professionnel dont on n’a même pas vu la trace. »

Alors qu’il resserrait un bandage propre autour du bras de Sinriia, avec fermeté mais toujours une extrême précaution, il rajouta :

« S’il faut en croire mademoiselle Milinar. »

Avant qu’il ne la fasse se retourner pour s’occuper de sa blessure du dos, il attendit la réponse de la Gardienne de l’Ordre.


Post by Sinriia Mel'Viir - August 17, 2009 at 5:34 AM

Son regard argenté bien ancré dans les profondeurs de celui de "son ancien" collègue demeurait impassible. Seule une expression glaciale s'en dégageait, mais rien à en faire détourner l'attention du duc qui était bien familier à ces yeux perçants. Ce n'est qu'après quelques instants que la nouvelle lui fut annoncée que l'elfe noire laissa glisser un léger rire muet de ses sombres lèvres charnues, soutenu par un sourire ironique, voir peut-être même narquois.

" Le destin nous réserve parfois des choses bien étonnantes n'est-ce pas Thomas? Bien que je doute que l'on puisse en dire autant de cette situation qui nous savions tous, arriverait un jour ou l'autre..."

Elle marqua une pause alors qu'elle se détourna sur elle-même de manière détachée pour lui exposer son dos dans une pudeur qui lui était inconnue sans pour autant en exposer davantage.

" L'insouciance est devenue avec le temps de l'arrogance sans réserve. Malgré tous nos bons conseils, Morvan s'est entêté à s'enfoncer sur le chemin qui causerait sa perte. Sa vie n'aura été qu'une suite de lamentables échecs à laquelle le temps ne saura redorer l'image, jusqu'au jour où il sombrera tout simplement dans l'oubli."

Laissant le soin à son médecin de traiter la plaie qui semblait grandement s'être améliorée, elle ajouta pour dernières paroles dans un accent parfait de la langue ancestrale...

" Uk vel'uss 'udtila naut z'hin llentol, 'udtila naut z'hin whol verve... Un ancien proverbe qui se traduit par ; Celui qui ne marche silencieusement ne marche jamais pour bien longtemps. "


Post by Thomas Bolton, Emp - August 17, 2009 at 10:08 AM

Sa Seigneurie écoutait la marquise Mel’Viir avec attention, tout en examinant avec méticulosité l’état de ce qui était il y a quelques semaines une plaie béante. Il ne réagit pas plus que ça à son discours et ne lui apporta pour réponse qu’un bref haussement d’épaule. Une lueur brillante apparut dans son regard à la mention du proverbe d’Udossta. Lorsqu’elle eut terminé, il changea de sujet :

« Maintenant que la plaie est correctement cicatrisée, que les chairs se sont ressoudées, je vais enlever les fils. Ca risque de picoter, tout au plus. », dit-il d’un ton froid.

Le directeur de Sainte-Elisa s’affaira donc à sa nouvelle tâche. Et contrairement à la fois précédente, ça s’avéra être une promenade de santé. L’organisme de la marquise était efficace, les fils s’enlevaient d’une simple pression. Une fois que ce fut terminé, Thomas badigeonna entièrement d’une solution désinfectante la fameuse cicatrice.

« Vous garderez une marque, mais vous êtes bien engagée dans la voie de la guérison. »

Rapidement, il jeta un bref coup d’œil aux bosses et ecchymoses diverses qui couvraient son corps.

« Bien, la plupart ont également disparues. Pour le reste, ce n’est plus qu’une question de temps. »

« Et maintenant, si vous me disiez quand je devrais quitter ce satané lit, Thomas ? », l’interrogea-t-elle, brûlant d’envie de retourner à ses tâches habituelles.

Un faible sourire prit alors naissance sur ses lèvres, alors qu’il lui répondait de son sempiternel ton neutre.

« Pas avant quelques jours encore. Je ne veux pas que la chair se déchire lorsque vous vous remettrez à arpenter la cité de long en large. Quant à la commotion que vous avez subie… je préfère vous conseiller la prudence. »

Puis il se releva et la fixa. Quelques longues secondes d’un silence de mort planèrent dans la pièce.

« Dame Balgor est en train de lui organiser des funérailles Thaariennes. Quant à moi, je vais examiner ses biens qui ont été saisis par l’Association. On ne sait jamais ce qu’on pourrait y trouver. »

C’est alors qu’l commença à ranger ses divers ustensiles et fioles pleines d’onguents dans la mallette qu’il emportait lors de chacune de ses visites hebdomadaires.


Post by Sinriia Mel'Viir - August 19, 2009 at 9:49 AM

Lorsque l'elfe noire se retourna tout en se recouvrant de ses draps soyeux, son regard tranchant se retira finalement celui de son médecin qui rassemblait ses effets.

" Ce serait en effet déplorable qu'un second emprunte la même voie n'est-ce pas? Quant aux rites funèbres, je doute que l'Ordre soit digne de lui rendre, après tout il n'avait aucune confiance envers le culte... "

Lançant un dernier regard furtif par dessus son épaule, elle ajouta simplement d'une voix sifflante.

" Vous aurez de mes nouvelles dans un avenir proche... Au revoir Thomas, et Bela'dos pour les soins."

[...]

Quelques jours suite à la dernière visite du duc, la marquise avait renvoyé les protecteurs de son domaine au saint temple de l'Ordre. De retour derrière son bureau, elle nageait une majeure partie de ses journées dans les documents dont elle avait pris retard... Gageons que d'ici peu elle serait entièrement de retour dans ses fonctions.


Post by Sinriia Mel'Viir - October 31, 2009 at 10:10 AM

[...]

La nuit éternelle...

Clock...Clock...Clock... Clock...

Immuable, fidèle à elle-même, la pendule poursuivait sa valse parfaite de gauche à droite dans l'espace d'un temps qui semblait éternel. Une mélodie qui pourrait rendre le moindre individu fou s'il ne s'attardait qu'à elle. Heureusement qu'il y avait l'échiquier! Ah oui, ce jeu abstrait si particulier qui offrait à ses participants de se lancer dans une guerre raciale parfois interminable. Aussi ironique cela pouvait-il paraître, ce jeu lorsque regardé d'un regard externe reflétait parfois la réalité bien mieux qu'il pouvait n'y paraître.

Tels les êtres supérieurs qui gouvernaient ce monde, elle déplaçait à son bon vouloir les pions sur le vaste étendu carrelé. Revêtue de ses plus riches habits ajustés à la finesse de se qui lui importait encore plus, la marquise elfe noire s'accommodait à ce passe temps de manière solitaire. Petit plaisir, ou simple moyen d'évasion de la réalité, elle faisait outre du temps orageux qui s'abattait sur l'archipel de la Petite Sœur en cette nuit ténébreuse. Quoi qu'il en soit, le petit sourire éphémère qui ornait ses sombres lèvres suaves témoignait peut-être d'un signe d'intérêt quelconque pour l'activité.

L'on dit parfois qu'il s'agit en fait du destin des individus les plus ambitieux que de vivre seul dans leur réalité et l'absolu. Même pour une elfe noire qui à l'habitude des espaces temps aussi mornes au cours de son existence, sa magnificence horrifiait toujours pareil instant. Malgré ses racines du peuple ancestral, elle s'était familiarisé au débit de vie du monde des hommes, ce qui lui donnait parfois cette amère impression de perdre son temps.

Un avenir constamment en mouvement, un destin incertain, un équilibre si fragile. Qu'un sourcil d'agacement puis, telle une rafale de vent déracinant des arbres sur son passage, une main violente vint balayer toutes les pièces de leur case respective mettant ainsi terme à la partie ainsi qu'à l'équilibre d'un monde qui s'effondre en poussière...

Se redressant dans toute la splendeur qui lui est innée avec pour seuls admirateurs les ombres et les bibelots de la luxueuse demeure, Sinriia se dirigea vers l'une des sculpture qui représentait étroitement son propre reflet. Un double qui toutefois lui paraissait être vestige d'une précédente époque, plus naïf et encore inconscient des secrets du monde qu'il habite.

Elle dévisagea ainsi pendant plusieurs minutes la statuette lorsque soudainement, quelque chose vint perturber finalement l'équilibre de son propre monde... Son regard vif presque écorcheur rivé vers la porte de sa chambre si convoitée, elle patienta l'entrée de celui ou celle qui viendrait partager ses tourments nocturnes.


Post by Aube Minh Yu, AdM - November 3, 2009 at 7:51 AM

Qui pouvait bien sortir de la chambre de la Marquise ? Un homme particulièrement chanceux, il va de soit... Un époux nouvellement acquis, peut-être. Ou une petite créature désormais plus blonde que le miel.

Ce fut en effet une petite fille au visage délicat et à la chevelure blonde qui fit son apparition. Elle s’inclina à la mode des siens, témoignant son respect. Son air à la fois doux et réservé rappelait tant ces étranges et froides poupées de porcelaine. Un peu à la manière d’un double, une poupée était d’ailleurs entre les mains de la jeune adolescente, vêtue et coiffée à l’image de sa propriétaire. Toutes deux sous une robe somptueuse et carnavalesque, à la mode d’une Briganne désormais révolue. Le tissu soyeux et flamboyant était paré de quelques pierreries et plumes ; certainement l’aboutissement d’un long et difficile travail... Pauvre Polymaro san, l’homme aux doigts de fées.

Enfin, la délicate Aube avait pris soin de retrouver sa couleur d’origine ; blonde comme le blé, rayonnante à l’image de Thaar, digne fille Majère du clan Minh Yu. Ses yeux, semblables à deux gouffres vides, se posèrent simplement sur son ainée. Jamais, à aucun moment, la toute jeune ne semblait ébranlée du regard lourd de la marquise.
La voix sifflante coupa le silence en place.

-Suis-je suffisamment belle, Sinriia ?

Croquant un délicieux sourire, l’espace de quelques secondes, soulignant pour qui la connaissait un amusement profond et sincère, Aube se dirigea vers l’échiquier et l’elfe noire. De sa seconde main, elle empoigna la reine noire de travers sur la table, la replaçant debout. Sans doute était-il intolérable aux yeux de l’enfant qu’une sombre souveraine soit inclinée de la sorte...


Post by Bel'labress Mel'Viir - November 6, 2009 at 6:01 AM

Une ombre se mouvait dans le quartier de la lumière. Devant la grille du manoir Mel'Viir, une adolescente, d'aspect fragile, se tenait ainsi, debout, lasse, apathique. Dans ses yeux, à cet instant, une parcelle d'agacement. Les lèvres s'entrouvrivrent, donnant sur le gouffre vide: " Pourquoi ne pas m'en avoir parlé, Ilhar. Pourquoi, du coup, je ne compte plus pour toi? Moi qui voulais tant te plaire, quelle cruauté m'exposes-tu?"

Au deuxième, des silhouettes se dessinent et bougent. La jeune elfe lève le menton, indignée. Elle tourne sèchement les talons, puis laisse une courte note.

Marquise Mel'Viir,

N'ayant été informée de votre récente union avec l'ancien dénommé Stornaar, je tenais, puisque ma présence vous manqua sans doute, à vous partager ma déception. Je dois vous avouer que mon incompréhension est plutôt accrue. Pourquoi ne m'avez-vous jamais demandé mon avis, ou encore, pourquoi ne m'avez-vous pas partagé vos plans alors qu'ils s'étaient concrétisés? Ce détachement à mon égard, est-il voulu? Vous ai-je fait honte?

Ilhar, j'imagine bien certainement que vous avez toutes vos raisons valables à ces questions. Quoi qu'il en soit, peut-être est-il temps que je devienne plus indépendante, et que moi-même commence à m'éloigner de votre tutelle. Peut-être est-ce que c'est ce que vous désirez?

Sur ce, votre vie puisse-t-elle être merveilleuse avec votre amant.

Bel'labress


Post by Sinriia Mel'Viir - November 6, 2009 at 8:11 PM

" Un véritable rayon de soleil au levé du jour... À l'image brillante même de ton géniteur. " Souffla d'une voix songeuse l'elfe noire et peut-être même ironique...

Elle sa détourna vers l'enfant aux yeux d'abysses, lui offrant un vague et bref sourire qui s'estompa alors qu'autre chose vint perturber son équilibre. Elle tendit l'oreille vers l'étage inférieure alors qu'il était sans doute déjà trop tard. Plus rien... Se redressant légèrement de manière majestueuse, elle invita la petite à la rejoindre alors qu'elle emboita le pas vers l'étage inférieure.

Les froissements des tissus de sa robe sur la pierre , l'éclat de ses talons résonant à chacun de ses pas, elle s'avança vers le hall d'entrée, parcourant les lieux d'un regard acerbe. Elle eut tôt fait de remarquer la petite note laissée sur le coin de la table. D'une main gracile elle vint la soulever pour en entamer une première lecture pour elle-même, puis une seconde à vive voix afin que la benjamine puisse en entendre la teneur. Elle ajouta par la suite tout en se rendant chercher une plume et un parchemin vierge...

" Aube, toi qui cherche compagnie dans les moments les plus ennuyants, j'aimerais que tu tente d'approcher ma fille afin que vous puissiez toutes les deux partager du temps ensemble... Bel'Labress s'est toujours reculé de tout, elle a encore du mal à s'intégrer en Systéria. Peut-être trouverez vous quelconque intérêt à renouveler ces entretiens? "

D'une main rapide et agile, elle débuta la rédaction d'une lettre qui eu tôt fait de quitter en direction de la caserne mercenaire...

Bel'Labress,

C'est justement cet indépendance qui t'arracha de la chaleur de mes bras. Tu as toujours eu ta place ma fille, ici près de moi. Non je ne t'ai pas abandonné, c'est le sentier que tu as emprunté qui t'éloigne petit à petit de moi. Je suis peut-être certes une mère occupée, mais t'aie-je ne serais-ce qu'une fois repoussé lorsque tu venais à moi?

Je t'ai toujours considéré libre de choisir ton chemin, c'est la seule raison pour laquelle je n'ai jamais couru pour te rattraper. Je serai toutefois toujours là si tu nécessite écoute, ou conseils aussi simples soient-ils, mais pour cela c'est toi qui devra faire les pas vers moi.

En se qui concerne mon union, nombreuses sont les raisons pour lesquels j'ai pris cette décision. Tu souhaite sans doute savoir pourquoi? La véritable question serait plutôt pourquoi pas? Il y a encore certaine chose que tu ne peux voir, ni comprendre qui dépendront uniquement des choix que tu feras. Pour l'instant si tu souhaite en discuter d'avantage, viens me retrouver à la maison.

Sinriia


Post by Bel'labress Mel'Viir - November 10, 2009 at 6:57 PM

*Errait au quartier une fauve avec les lèvres scellées. Les gardes, à son passage, cachaient un frisson de frayeur. Passant toujours de longues minutes sous le balcon du Manoir, avant que l'ombre ne s'éclipse, elle laissait une note. *

Usstan tlun zuch kyorlin dos, Ilhar


Post by Sinriia Mel'Viir - November 29, 2009 at 4:07 AM

[...]

Wun lil xukuth d'lil maral...
Au cœur de la tempête.

Une puissante complainte rageuse surgit du tréfonds des entrailles de l'elfe noire alors que les portes de sa riche demeure vinrent voiler sauvagement la dernière vision qu'elle aurait de son enfant. Tables et chaises se virent renversées au sol, chandeliers quant à eux volant en éclats contre les murs de pierre. Peu nombreux seraient ceux qui auraient apprécié assister à un tel spectacle et encore moins seraient les survivants qui se seraient trouvés sur le passage de cette tempête qui continuait de tout fracasser sur son passage.

Ce n'est qu'en arrivant à proximité de son nid que la marquise s'effondra impuissante sous le poids de l'épuisement, consumée par le surplus ses émotions. C'était la seconde fois que l'on lui infligeait pareils maux, c'était le second enfant que l'on lui arrachait de ses bras. Pendant ce seul instant au cours des huit derniers mois, la mère porteuse oublia les fruits qui germaient en elle pour focaliser uniquement sur ce nouvel évènement dont le dénouement lui avait été imprévisible.

Tout ce temps, toutes ces attentions consacrées en vain. Ce n'était pas uniquement le fait d'avoir perdu l'être qui lui importait, mais davantage celui que tout ce qu'elle lui avait apporté et enseigné n'était à présent que poussière. Bel'Labress n'était pas issue de sa chair elle le savait, mais cela ne lui avait jamais empêché de gagner sa place auprès de sa mère adoptive qui avait tout fait pour lui destiner. Le choix de l'enfant était néanmoins fait. Sinriia ne pouvait rien faire pour le renverser à présent hormis que de la laisser partir tel que sa première qui s'était consumée dans les flammes jadis.

Aussi répugnant cela pouvait lui être, cet évènement lui démontrait qu'elle n'était pas si différente de sa génitrice qu'elle méprisait pourtant plus que tout en ce monde. Peut-être étais-ce justement sa vieille mère qui lui avait proféré une malédiction pour que ses enfants lui manquent à son tour. Ou peut-être étais-ce simplement la volonté d'une déesse qui prenait goût aux tourments de l'elfe noire. D'une voix haineuse audible à quelconque individu qui se serait trouvé présent près d'elle, qu'il s'agisse d'êtres divins ou de chair, elle fit le serment que les prochains ne lui failliraient point.

Étendue dans le lit dans lequel elle donnerait bientôt nouvelles vies, elle demeura pour le reste de la nuit dans un silence de mort à réfléchir seulement aux évènements qui prendraient place dans les temps à venir.


Post by Sinriia Mel'Viir - December 1, 2009 at 1:49 PM

[...]

Combien de belles jumelles chanteront la ritournelle?
La première nuit...

Encore trop épuisée pour trouver le repos qu'elle convoitait tant après cette éprouvante soirée de labeur, l'elfe noire se redressa avec nonchalance de sa couchette, laissant derrière elle son pauvre mâle profondément assoupi. Après tout, se servir d'une plume est certes plus éreintant que de donner naissance double, c'est une évidence de la vie!

La tête faiblement inclinée, elle vint écarter le rideau voilant l'espace intime des maîtres du revers de la main. Ses pas graciles et à la fois vacillants s'arrêtèrent en bordure du petit berceau où se retrouvaient ses deux délicieuses petites princesses à la peau d'ébène. Ses yeux toujours irrités des précédentes larmes causés par la souffrance de la chair, contemplèrent sans cesse les créatures plongées dans un sommeil aussi fragile qu'elles.

Leur nez, leur bouche, même leurs yeux pourpres voilés par de fines paupières encore sensible à la lueur du monde externe étaient identiques. Ces fins visages sombres couronnés de longues oreilles pointues avaient déjà eu tôt fait de troubler leur médecin. Cette ressemblance fascinante même en si bas âge promettait déjà un destin réservé.

C'est dans un geste des plus maternel que la noble elfe vint soulever la première née contre sa poitrine, berçant celle-ci un moment alors qu'elle tentait de se dégourdir les jambes en continuant sa marche circulaire. Elle se dirigea vers l'armoire afin d'y quérir deux petits rubans de couleurs différentes. Le premier d'une teinte émeraude vint entourer la tête de la petite Felynstra. Le second d'un rouge royal, se retrouva au front de la benjamine, Drislara. C'était peu pour l'instant, mais cela faciliterait suffisament pour les premiers temps la tâche de la mère lorsqu'il serait temps de différencier les deux petites démones l'une de l'autre.

À peine ces simples mouvements exécutés, les pleurs résonnèrent à nouveau dans la luxueuse chambre. Le visage dépité, la mère prit malgré sa fatigue avec elle les jumelles pour se diriger vers la salle de bain. Une fois à l'intérieur, elle vint les déposer à tour de rôle sur la fourrure d'ours gisante sur le bord du bain. Laissant glisser au sol sa propre robe blanche encore tachée de son sang, elle s'avança dans l'eau tiède sous un long soupire de soulagement. Elle nettoya d'abord son propre corps des impuretés de l'accouchement, puis elle offrit par la suite le même services à ses deux nouvelles nées.

D'une voix douce et étonnamment calme, l'elfe noire débuta un chant ancien dans la langue ancestrale. Ritournelle continue, Sinriia leur insuffla ces paroles comme s'il s'agissait d'une bénédiction divine. Elle ne cessa que lorsque les yeux des pucelles d'ombre se voilèrent dans le néant.

Si tôt à l'aube d'un destin si fragile, le vent de vie qui les anima aura eut tôt fait d'attirer certains regards à leur insu. Cette journée marquée par la souffrance et les efforts conjoints de leur mère touchait maintenant à sa fin. C'est à présent un repos bien mérité qui s'imposait à tous...


Post by Thalkehr Stornaar, AdM - December 2, 2009 at 12:44 AM

Les doutes se confirment
Deux héritières plutôt qu’une

Il y a des moments où le devoir d'un haut-dirigeant militaire est prioritaire à son devoir conjugal et familial. C'était le cas, cette longue et pénible soirée, où s'agrandissait la famille Mel'Viir. Bien qu'il en avait d'énormes soupçons, c'est sans que son mari ne le sache que Sinriia vivait ses moments de douleur.

[...]

Une fois ses nombreuses tâches accomplies, Thalkehr quittait la caserne mercenaire en direction du quartier saint. Une fois à proximité, il posait son regard sur le manoir à l'horizon, alors que se levait un soleil voilé d'épais nuages gris. La brume quittait la rivière et tapissait la cité entière. C'était un matin sombre et froid qui couvrait Systéria. Toutefois, une lueur vascillait par une fenêtre à l'étage du manoir, venant ajouter un peu de clarté à cette aube désenchanteresse. Cela eût tôt fait d'arracher l'attention de l'elfe noir. Une lanterne allumée dans la chambre à coucher? À cette heure? Non.

L'enfant était là. Thalkehr emboîta le pas, récoltant l'énergie qu'il lui restait, passant ainsi d'une marche féline à une légère course un peu maladroite, sans doute vue l'énorme fatigue. Rapidement, il déverrouillait la porte principale, puis gagnait l'étage en prenant le soin de minimiser le bruit entraîné par sa soudaine poussée d'excitation.

Furtivement, il gagna la chambre où il partageait normalement son intimité, seul avec sa partenaire. La lumière de la lanterne venait éclairer une couchette située tout près du gigantesque lit de la chambre des maîtres. Une vaste chambre dépourvue de toute forme chaleur, qu'elle soit humaine ou naturelle, venait alors d'être infiltrée de cette source lumineuse, comme un soleil qui alimente son univers. Le pas léger, il s'approchait de la couchette. Son regard dansait de Sinriia, à l'enfant et l'inverse. Il n'était plus qu'à un pas lorsque les yeux de l'elfe noire s'ouvraient vivement, comme un coup de fouet projeté sur l'intrus qui troublait son sommeil. Elle demeurait silencieuse, se contentant d'inviter Thalkehr à plonger son regard sur sa progéniture d'un geste du menton.

Lorsqu'il le fit, son inébranlable visage se trahissait d'un bref sourire, sitôt dissipé. Deux. Des jumeaux, donc. Il s'y attendait, vu l'imposante taille qu'avait le ventre de Sinriia tout au long des dernières semaines de grossesse. Il se pencha davantage sur les enfants, plongés dans un profond sommeil. Une seconde fois, son visage normalement immuable était momentanément trahi, alors que ses traits s’accentuaient au coin de sa bouche.

« Deux filles. Deux héritères, Sinriia. Mes souhaits auront donc été entendus. »

« Felynstra et Drislara. »

[...]

La fatigue était insuffisante. Il ne trouvait pas sommeil. Impossible de ne pas penser au futur que vivraient les deux filles. Ils auraient évidemment à composer avec l’éternelle persécution de la race pure, au sein de cette cité où le multiculturalisme est une réalité déstabilisante, où ton héritage peut être un poids, ou une bénédiction. Ces enfants vivraient avec la chance d’avoir des parents membres de la noblesse et dont la notoriété n’est plus à prouver. Ils vivraient entourer de sages individus, comme les clans Enrigyas et Minh Yu. Leur race ne serait qu’un obstacle mineur lorsqu’opposé à la grandeur de leurs ressources. Elles pourraient compter l’une sur l’autre, évoluer et apprendre ensemble.

C’était le début pour eux, pour les Mel’Viir…


Post by Sinriia Mel'Viir - December 3, 2009 at 10:03 AM

[...]

Obéissance sous silence...

Voilà que la première semaine s'était déjà déroulée... La maîtresse du domaine qui passait en grande partie son temps auprès de ses petites princesses vigoureuses retrouvait elle-même de jour en jour ses capacités. Après avoir passé pratiquement les cinq derniers mois cloîtrée dans son manoir, le besoin d'action se faisait grandement ressentir chez l'elfe noire qui ne trouvait guère satisfaction uniquement dans ses tâches ménagères quotidiennes. Tourmentée sans cesse par cette seule idée, elle prit la décision d'envoyer un courrier destiné au monastère du clergé.

[...]

Quelques jours plus tard, le grincement pénible de la herse du jardin se fit entendre. Sans même regarder par le coin d'une fenêtre, la marquise se rendit sans précipitation vers les portes qui se firent heurter à trois reprises. À peine celles-ci ouvertes, la visiteuse aux traits chétifs s'inclina devant la matriarche elfe noire pour la saluer. Saluant à son tour la jeune femme sous les marques de la noblesse, elle l'invita sans attendre à entrer d'une main délicate.

" Initiée Melindra je suppose... Je suis ravie que vous ayez pu être détachée aussi rapidement. "

La jeune demoiselle se contenta d'incliner le chef une seconde fois pour répondre à la noble elfe qui elle n'hésitait pas à faire usage de sa voix perçante autoritaire. La visite des lieux déjà entamée, l'humaine portant une robe immaculée de l'Ordre Saint suivait simplement les instructions qui lui étaient dictées.

" Bien, nous voici devant la chambre des maîtres. Espace qui vous sera interdit tout au long de votre service. Vos tâches seront pour le moins simples. Vous devrez d'abord en tout temps être disponible lorsque je ferai appel à vous. Votre priorité est d'apporter les soins nécessaires aux enfants, puis ensuite vous occuper des tâches ménagères... Dans vos moments libres, vous ferez se que bon vous semble tant et aussi longtemps que cela ne vienne à l'encontre de vos devoirs premiers. "

Hochant frénétiquement la tête, la jeune demoiselle demeurait silencieuse mais témoignait tout de même bien qu'elle avait assimiler les consignes. L'elfe noire poursuivit en allant la reconduire vers les portes.

" En vue de votre transfert imminent, j'ai fait préparer une chambre au temple pour vous. Vous pourrez y passer vos nuits dès que mon époux ou moi même seront de retour ici-même. Vous êtes priée de vous présenter chaque jour au levé du soleil afin de préparer le repas matinal. Enfin voilà qui fait le tour... Vous avez des questions? "

L'initiée à la fois intimidée et surprise baissa rapidement le regard vers le sol alors que la marquise quant à elle souleva sa main en direction de la sienne...

" Ah..! pendant un moment j'oubliais presque que vous étiez muette. Voici la clé de la demeure. Tâchez de ne pas la perdre ou je vous tiendrai responsable des pertes. Bonne journée initiée. "


Post by Sinriia Mel'Viir - December 6, 2009 at 3:30 AM

Quiétude ou Inquiétude...?
Ambiance sonore

Une nouvelle vague assommante heurta Systéria en cette soirée. À présent loin des tumultes, alors que les derniers débris et blessés étaient recueillis aux portes de la capitale, l'elfe noire soignait quant à elle ses blessures dans la chaleur et le confort de sa demeure.

Écrasée dans son fauteuil, le regard aussi vide que le berceau qui était devant elle, ses pensées n'allaient qu'envers les deux petites créatures qui y étaient manquantes. Son seul réconfort à cette heure, était de savoir qu'elles étaient déjà bien éloignées de la côte Systérienne, entre les mains de l'une des rares personnes qui méritait sa confiance.

Une fois sa dernière éraflure soignée, elle se redressa nonchalamment pour venir replacer les couvertures du lit de ses sombres jumelles absentes. Aussi ironique que cela pouvait paraître, lorsqu'elle les retrouverait, elles seraient déjà probablement trop grandes pour qu'elles puissent regagner cette couche. D'une main délicate, elle vint saisir les deux petites robes crochetées au rebord du berceau qui leurs étaient destinées pour aller les ranger soigneusement dans un second tiroir de sa commode.

Fixant le néant toujours sans mot, l'elfe noire fini par s'étendre sur son lit au côté du chevalier assoupi. Cette première nuit qui depuis son accouchement leur offrait une quiétude déjà depuis si longtemps oubliée, ne semblait toutefois guère lui permettre de trouver repos, et ce malgré tout l'épuisement que son corps ressentait. Sans bruit, ne serais-ce que le froissement de sa robe de nuit glissant sur le tapis de la chambre, elle se redressa pour s'évader telle d'une brise se faufilant entre deux fenêtres vers le balcon.

Le ciel découvert offrait une vue brillante sur l'ensemble du quartier qui contrairement à elle, semblait jouir d'une profonde léthargie. Elle demeura ainsi devant la rambarde, à contempler en silence les merveilles qu'offrait cette nuit loin de ses princesses, patientant tout simplement l'avènement de cette tempête qui toucherait une fois de plus Systéria...


Post by Thalkehr Stornaar, AdM - December 23, 2009 at 9:58 AM

Ébranler l'inébranlable

Depuis quelques temps, les rapprochements entre Sinriia et Thalkehr étaient plus rares qu'à la normale. Le couple, déjà plutôt distant, ne vivait plus de réelle intimité. Il n'y avait aucune hostilité, ni d'un parti, ni de l'autre. C'est plutôt l'accumulation de nombreuses raisons disparates qui venaient perturber leur stabilité.

Ce soir là, Thalkehr regardait Sinriia se changer dans ses vêtements de nuit et gagner le gigantèsque lit, seule. Une fois qu'elle fut sous les couvertures, il lui souhaitait de prendre un bon sommeil avant de se rendre au pupitre situé dans le coin de la pièce. Il y prenait place, préférant vaquer à ses tâches d'ordre diplomatiques qu'à celles de son couple. De toute façon, il n'avait pas sommeil. Quelque chose le tracassait. Quelque chose venait déranger son état, normalement reconnu comme étant des plus inébranlables.

Il savait ce qui le dérangeait le plus. Son épouse venait à peine de mettre au monde sa progéniture, ses légitimes héritères, que déjà elles étaient séparées de lui. Il n'avait donc plus aucun contrôle sur leur éducation et leur évolution. Bien qu'elles avaient été laissées entre les mains d'une personne de confiance, jamais il ne pourrait pardonner la moindre erreur. Les deux petites princesses étaient à présent le plus important des trésors. Malheur à quiconque leur serait nuisible.


La lanterne sur le pupitre s'éteignait, sombrant la pièce dans l'obscurité totale. Un frisson parcourait la colonne de l'elfe noir, lui rappellant qu'il était à présent temps de regagner celle qui partageait probablement des inquiétudes similaires...


Post by Kamirah S. Siriel, Ind - January 28, 2010 at 10:52 AM

**Une nuit au Manoir Mel'Viir. **
Bercée par une horloge simpliste...

*Pour cette nuit, seulement cette nuit... *

« Clock... Clock... »

Le corps de la jeune fille glissait d'un bout à l'autre dans la pièce précédemment offerte pour la nuit. Son souffle n'était ni trop haut, ni trop rapide, ni trop rauque, ni trop aigu. Telle une voleuse entre les quatre murs de son butin, la demoiselle n'osait faire le moindre bruits, réveiller les maîtres de la maisonnée ne lui serait d'aucune utilité.. Surtout en ce qui concernait le mari de Sinriia, pensait-elle. Les pieds glissés dans un synchronisme répétitif, la pointe de ses orteils se posaient et son talon glissait, laissant ainsi que de très faibles frottement s'extirper parfois du silence dans lequel, peut être, tous devaient déjà se reposer. Ce dit mari... À quoi pouvait-il bien ressembler? Bien que la jeune invitée était petitement proche de la marquise, jamais ses mires n'avaient osées se glisser autre-part que sur l'Elfe Noire, autre-part de l'endroit qu'elle-même déposait son regard. Tel un valet, un chien de compagnie?
Mais bien sûr que non ; telle une amie.. Respectueuse.

Néanmoins... Ce soir, elle osait déposer la prunelle de ses yeux sur les deux lits qu'elle avait sous le nez, dont un dans lequel elle dormirait si, pour une fois, elle cessait de penser. C'était en soit, une manière de brisée un respect de l'intimité de la marquise, bien qu'elle l'ait invitée à prendre couchette en ces murs. Ce bris pourrait peut être se répéter pour assouvir une certaine curiosité en ce qui concernait le visage de l'homme qu'elle avait épousé?

Les barrières Kamirah...
Les barrières...

Le corps de l'adolescente maladive vint s'arquer petitement, laissant son fessier venir prendre place contre la chaise face à laquelle se trouvait un pupitre et sur lequel reposait calmement la source de lumière valsante. Qu'importe le nombre d'années vécu en cette ville, en ce corps, les décisions, les choix quant à eux restent toujours si.. Abusivement compliqués. S'exposer et exposer ce qui devrait rester enfermé est en soit, quelque chose qu'on ne doit absolument pas faire.. Mais lorsqu'une personne chère s'ouvre à nous, ne devrions-nous pas nous ouvrir à notre tour à elle... ?

L'adolescente chancela petitement sur la chaise, posant la paume d'une de ses mains squelettique contre son front, l'y pressant vaguement pour prouver sa propre présence, peut être.

Les barrières Kamirah...

*« Clock... Clock... Clock... » *
Et le bruit incessant de l'horloge accroché en haut des marches du manoir résonnait une fois de plus dans la tête de la jeune fille, créant un très faible sursaut qui réussit à lui faire rouvrir les paupières. On ne doit jamais prendre une décision lorsque les sentiments embarquent, lorsque l'on y prend quelque chose de trop personnel...
Massacre assuré.

Pour cette nuit, seulement cette nuit...
Kamirah vint redresser petitement son dos, laissant son corps venir se déposer sur les drapés du lit tout près, n'osant réellement se donner le luxe de choisir lequel des deux lui convenait le plus. Le plus près était le bienvenue. Ses mains osseuses vinrent se glisser sous sa joue, se pressant contre celle-ci tandis que son corps restait ainsi couché contre les couvertures, sans se soucier de venir s'y blottir, au contraire.

« Clock...Clock... Clock.. »
Et le bruit devint moins pesant, moins perceptible... Jusqu'à devenir inexistant entre les deux oreilles de l'humaine. Sa mimique repris cette même neutralité naturelle et posée, sombrant cependant dans un sommeil lourd... Dans un sommeil... Long.
Gageons qu'elle ne montrerais pas le bout de son nez avant un ou deux jours.


Post by Sinriia Mel'Viir - February 27, 2010 at 7:13 AM

Des bulles de réflexion

Certains individus chantent dans leur bain, d'autres réfléchissent...

La tête confortablement appuyée contre un cousin bien rembourré, les pieds flottants librement à la surface de l'eau, la noble elfe s'offrait cet instant au déclin d'une lassante journée particulière.

« Un quart de siècle, déjà... Fêtons cela! En l'honneur de la petite sœur! Après tout ce qu'elle nous a apporté, cela semble bien être la moindre des choses que de ne pas se se plier à l'ingratitude conformiste Systérienne!

Quoi? Un quart de siècle seulement à vivre au même rythme que ces ingrats qui ne voient pas plus loin que le bout de leur nez. Vingt-cinq années à écouter leurs jérémiades, à les entendre se plaindre sur leur triste sort plutôt que d'agir en conséquence de leur avenir. Mais enfin, n'est-ce pas digne des hommes que de se nourrir des restes des autres tel que de sales charognards? Il est si difficile de faire le moindre effort soi-même il est vrai... »

Une main ressurgit des profondeurs de l'eau mousseuse pour se saisir d'un ballon de vin rouge. Dans le silence de la spacieuse demeure, où un parfum léger d'orchidée s'infiltrait graduellement dans chacune des pièces, les souvenirs d'une vie antérieure refaisaient surface.

« S'il y avait bien quelque chose que l'on ne pouvait reprocher à Udossta Thac'Zil, c'était que les individus plaintifs étaient tout simplement éliminés... Quelle brillante idée... Pourquoi pas en Systéria? Sans doute car il n'y aurait pas assez de bois pour la purger de tous ces lâches et misérables..? Quelle utopie ironique... »

Les pensées s'élevèrent soudainement en une voix sèche et tranchante, sortant de la bouche de l'elfe noire.

« Qu'en penses-tu ma chère mère!? N'ai-je pas aujourd'hui plus de pouvoir et richesses que tu n'en aurais jamais rêvé? Vingt-cinq misérables années que la mort t'a emporté alors que moi, j'ai du pouvoir sur une nation de rats qui n'a cesse de geindre et dont la seule occupation est la reproduction? Ne suis-je pas à la grandeur de la maison Mel'Viir aujourd'hui!? »

Un tic vif du coin de l'œil puis l'instant suivant, du verre volait en éclat contre un mur de pierre insensible.

« Que ta carcasse maudite pourrisse à jamais entre les mains de la Vierge...! De toute manière il y a encore ici bien assez de poison pour se ternir à l'écart des rats le prochain quart de siècle! »


Post by Sarä Taur'Amandil, OdS - February 28, 2010 at 12:53 PM

Pendant ce temps là...
Dans le bain des Balgor...!

Durant que la coupe de vin de la marquise Mel'viir se fracassait contre le mur de pierre glacial (et surement sinistre) de cette riche salle d'eau qu'était la sienne, une autre figure connue de la noblesse faisait la même chose. Casser une coupe de vin contre un mur? Non! Prendre son bain naturellement. Une mèche blanche soyeuse et immaculée, ça s'entretenait après tout. Fait plus ou moins pertinent, Sarälondë Taur'Amandil Balgor avait au moins une qualité et celle-ci était de sentir bon... C'était tellement ironique quand on connaissait le surnom que certain lui donnait à voix basse. La moufette disait-on! Je ne vois vraiment pas pourquoi...

« Vingt huit... Vingt neuf... Boublboubouu »

Mais que diable faisait-elle cette demi elfe d'environ soixante deux ans? Et bien oui, elle jouait à ce jeu... Vous savez celui qui consiste à voir combien de temps l'on pourrait tenir sous l'eau en retenant son souffle. Le genre de jeu qu'on l'on fait tous mais dont on ne se vante pas. Décidément la populace de Systéria en était vraiment une hétéroclite. Certain chantait dans leur bain, d'autre comme Sinriia avait des questionnements existentiels et la comtesse elle... Se divertissait de jeu purement enfantin. C'était à la fois attendrissant et pathétique, surtout quand on considérait un instant le canard de bois qui flottait à ses côtés qui appartenait naturellement à ses enfants.

« Ma douce? Est-ce que tu es dans le bain? »

« Oui tu peux entrer... Lave mon dos et mes cheveux, s'il te plait.»

À présent Mathéo lui savonnait les cheveux avec douceur, maintenant qu'il avait terminé de laver le dos de sa majesté son épouse. Mine de rien par contre ce n'était pas vraiment une corvée... Après tout ça lui permettait de toucher à sa femme et il avait tendance à ne pas rater la chance de le faire quand elle se pointait. Ha? il avait regagné sa place dans le cœur de Sarälondë celui-là? Semblerait-il en tout cas.

Charmante tranche de vie n'est-ce pas..?


Post by Sinriia Mel'Viir - May 19, 2010 at 1:34 AM

Une veille connaissance...

La journée s'était déroulé encore une fois que trop rapidement... Depuis les dernières semaines, voir même les derniers mois, la duchesse passait la majeure partie de son temps à faire la navette entre la capitale et l'île où l'armée des mercenaires faisait front aux bataillons enragés orques.

Accoudée contre la table de la somptueuse salle à manger de sa demeure, son regard exécrable se perdait à tour de rôle entre l'horloge qui n'avait cesse de lui rappeler le retard de son invité, puis les plats de qualité à présent tièdes qui patientait sous le réchaud du four...

Toc! Toc!

Les sons firent écho quelques secondes entre les murs de pierres du hall d'entrée puis se répétèrent une seconde fois. La noble elfe revêtit de sa robe la plus riche et se redressa finalement sous des traits tendus. Impatiente, elle ne tarda pas à faire marche agressive en direction des portes. Lorsque les portes s'ouvrirent, qu'un simple murmure s'échappa des sombres lèvres de la duchesse.

- Rashyrr...

De l'autre côté de l'entrée se retrouvait un mâle de la race. Imposant de taille, son visage était couvert de balafres, vestige d'un passé lointain auquel il noyait chaque soir dans la bouteille les souvenirs. L'elfe borgne retira son tricorne pour s'incliner respectueusement sous une courbette quelque peu "rouillée" dû à la fréquence de son usage.

**- Madame, **prononça-t-il solennellement.

- Tu es en retard.

Répondit sèchement la noble qui ne manqua guère se soulever son humeur à l'intention du mâle. Elle le fit toutefois entrer, ce dernier qui lui offrit sur son passage une bouteille au verre sombre qui semblait déjà avoir été privé d'un tiers de son contenu.* L'elfe noir préoccupé à détailler les nombreux objets de valeurs dans la demeure de son hôte ne remarqua pas immédiatement la réaction qu'avait provoqué son "demi-présent". Lorsqu'il se retourna, la duchesse avait déjà repris le pas vers la salle à manger, laissant sur la table d'entrée la bouteille.

- Heum, je vous en ferai quérir une caisse pleine avant le départ!

Le mercenaire des mers suivit alors la femme de son seul œil, non sans s'attarder à ses courbes alors qu'elle avait le regard détourné. S'avançant à son tour, il ne pu s'empêcher de toucher sur son passage divers objets riches sans toutefois les subtiliser. Une fois à la salle à manger, elle lui désigna finalement place, alors qu'elle-même parti chercher le repas afin de le servir.

Surpris par ce fait étrange, il se permit une remarque tout en dévorant son assiette qui prenait forme graduellement.

- Si vous le souhaitez, je peux vous dénicher des... "serviteurs" dignes de votre demeure et votre rang madame.

- L'esclavage est proscrite en Systéria Rashyrr, merci toutefois de te soucier de mon bien être... J'en suis émue...

L'elfe noire regagna sous ces paroles sarcastiques sa place une fois après s'être servit elle-même. Elle redressa le menton de son assiette bien modeste à comparer de la double portion du mercenaire pour lui faire face.

- Parle-moi plutôt des hommes et de l'équipage. À combien s'estiment les recettes des derniers mois?

L'elfe mâle qui avait déjà commencé à s'empiffrer à même ses mains vint déglutir sa bouchée de poulet, puis suça le gras sur ses doigts avant de répondre clairement à l'elfe qui ne bronchait pas face à ce manque de classe total.

- Eh bien, disons que le plus gros des profits passe par l'océan des Brumes. Le commerce sur Edagor est toujours aussi favorable tout comme le sont les escortes vers Verte-colline. Nous faisons ainsi d'une pierre deux coups. Les hommes quant à eux sont toujours satisfait du rendement de leur bourse, et ils se tiennent aux instructions que vous m'avez laissé.

La duchesse démontra sa satisfaction d'un singulier hochement de tête, entamant son assiette de la pointe de sa fourchette. Le commandant elfe noir quant à lui vint faire passer le tout à l'aide d'une généreuse gorgée de vin, relâchant bêtement ensuite l'os de sa cuisse au fond de son plat.

- Une fois les primes, les réparations du navire ainsi que les provisions déduites, il reste de bons profits. Je vous proposerais de les investir sur le campement de l'île.

Un subtile sourire muni d'une lueur d'arrogance demeurait crocheté au visage du mâle qui terminerait sous peu son assiette. Il y avait fort longtemps qu'il n'avait pas manger aussi copieusement.

- Soit, je n'y vois guère d'inconvénient. Toutefois gardez suffisamment d'or pour payer un voyage supplémentaire vers le sud. Il s'agit ni plus ni moins que de rapatrier mes filles en sol Systérien.

Rashyrr grimaça malgré lui suite à cet ordre bien présenté. Il acquiesça toutefois à la requête puis ajouta.

- La mer des Dragon est navigable à cette période de l'année. Cela devrait être un voyage rapide si la vent est de notre côté. J'en profiterai pour faire le plein de pierres.

[...]

L'échange se poursuivit près d'un quart d'heure, suite à quoi le mâle se redressa après s'être rassasié à la table de la duchesse. Il décrocha un petit coffret de ses effets qu'il glissa en direction de Sinriia puis s'inclina cette fois de manière plus prononcée. Celle-ci se redressa à son tour pour lui offrir un document.

- Vous trouverez dans ce documents les détails nécessaires en rapport au voyage. Je ne tolèrerai aucun échec. Si tout se déroule bien et que vous êtes de retour avant la fin de l'année, la prime sera doublée. J'ai également fait apporter plusieurs caisses d'armes enchantées et d'équipements divers au navire, vous prendrez le soin de les disposer à l'équipage. Bon Voyage.

L'elfe salua sous les manières traditionnelles d'Udossta avant de quitter la pièce. Sur son passage à la porte de sortie, il s'empara de la bouteille qu'il avait "prématurément" laissé à la table d'entrée, recracha le liège dans les fleurs du jardin, puis reprit la route en direction du port.*

Sinriia qui après avoir ouvert le coffret mystérieux, eut tôt fait de retrouver des traits plus satisfaits à la vue de son contenu... Voir même un sourire, aussi sinistre était-il.


Post by Sinriia Mel'Viir - June 28, 2010 at 2:56 AM

Plusieurs mois après...

À la grandeur des ambitions.

- Dépêchez-vous! Au prix que vous êtes payés, je veux que tout soit déménagé avant la tombée de la nuit. Vous perdrez cent écus sur votre prime pour chaque égratignures marquées sur mes meubles! Ronchonna la noble elfe en direction de l'étage supérieure.

Les quatre hommes qui essayaient depuis déjà une heure de mouvoir le piano de sa grâce la duchesse échangèrent des regards découragés. S'ils avaient su plus tôt que le manoir Mel'Viir contenait autant de mobilier, ils n'auraient sans doute jamais accepté ce contrat.

La demeure était à présent pratiquement vide. Le contraste était étonnant pour quelqu'un qui était familiarisé avec ces lieux jusqu'à ce jour si riche. Dans le dos des ouvriers, la plus active des deux fillettes elfes noires se prêtait à des jeux d'espionnage. La seconde quant à elle demeurait au côté de sa mère, observant graduellement les objets s'envoler petit à petit vers la charrette devant les grilles du domaine.

- Où allons-nous mère? Pourquoi quittons-nous la maison? Demanda-t-elle sur un ton interrogateur non sans une pointe de nostalgie.

L'elfe adulte abaissa son regard vers Drislara. Son visage ébène ne laissant très peu de place à l'expression, elle offrit toutefois à sa fille un sourire qui se vaudrait réconfortant avant de lui répondre.

- Nous déménageons dans une plus grande demeure car celle-ci est devenue trop petite. Tu verras, Felynstra et toi vous y plairez assurément. La cour et le jardin sont grands, et vous pourrez même observer du haut des tours les magiciens pratiquer leur art.

Les pupilles de l'enfant s'agrandirent sous l'excitation alors que les manœuvres réussirent enfin à rassembler les derniers meubles de la demeure. Le convoi pris alors route sans attendre vers le quartier pourpre. La famille noble qui suivait de près derrière, lança quelques derniers regards en direction de l'ancienne demeure alors qu'ils traversaient le pont conduisant à la moyenne ville. Sans doute, une certaine comtesse aurait le coeur plus léger à cet instant si elle avait le museau collé dans sa fenêtre...

Le soleil avait dépassé l'horizon, seuls quelques rayons orangés illuminaient sensiblement le ciel. Dès lors, les enfants pouvaient remarquer au loin les lueurs mauves qui se dégageaient des runes éclairantes au coeur du quartier des mages. Intriguées et impatientes, les deux jumelles ébènes forcèrent le pas de leur mère afin d'arriver les premières.

L'on pouvait très bien voir la demeure d'ici, toutefois la Duchesse préservait la surprise à sa progéniture. L'effet convoité réussit d'ailleurs, les enfants stoppèrent sèchement leur course alors qu'elles se retrouvèrent face à la grande arche qui les accueillait dans leur nouveau chez-soi. Toujours muettes et battant à tout va des cils, Sinriia se pencha doucement pour recueillir leur main afin de les guider à l'intérieur.

- Drislara regarde!!

À ces seuls mots, Felysntra avait déjà détalé vers le jardin, escaladant la petite barrière plutôt agilement afin d'explorer les lieux beaucoup plus vastes que ceux qu'elles avaient appris à s'accommoder. Sans doute ce serait beaucoup plus rapide cette fois.

La seconde fit alors quelques pas hésitants, lançant un regard à sa mère en quête d'une approbation avant de s'y lancer à son tour. Chose qu'elle reçu sans attente, retrouvant ainsi presque aussitôt sa sœur près des cerisiers fleuris de l'espace vert.

Après un instant d'observation, la noble se détourna au son des sabots du convoi qui faisait à son tour son arrivé. Le travail était loin d'être terminé...


Post by Drislara Mel'Viir, Ind - July 31, 2010 at 12:51 PM

Tranquillement, les interrogations de la jumelle calme retentirent dans les murs si grands de cette demeure si vaste. Tout en marchant dans la direction que frayait sa mère devant elle, toutes questions avaient tôt fait de recevoir réponses quémandées. Oui, oui et oui.
Il en va de soit que, très peu auparavant les jumelles d'ébènes n'avaient pu voir de si près une amie avec qui elles pourraient passer tant de temps.
Gageons que Felynstra ferait les cents coups pour s'accaparer l'héritière. Cette menace mentale, cependant, n'eut pas tôt de la faire trembler car Drislara était généreuse envers sa soeur. Mais mademoiselle Yu allait-elle accepter de se faire traîner dans la boue, par l'une d'elle ?

Le rire cristallin de la jeune fille retentit, une fois de plus mais cette fois, dans les appartements de la mère. Vêtue de sa toute nouvelle robe, elle se pavanais face au miroir, imitant quelques mimiques qui eurent tôt fait de rappeler celles de Sinriia, marchant sur la pointe des pieds pour se sentir plus grande.
Car... Elle aussi, elle voulait danser, chanter, voler comme le faisait Aube lorsqu'elle marchait. Avoir des cheveux aussi long que les siens, un visage aussi délicat que le sien.

Telle une poupée, elle était richement vêtue d'une coiffe luxueuse, incrustée de divers motifs et diverses petites perles ainsi que d'une robe, toute aussi haute en couleurs.

- Une vraie petite duchesse, Avait-elle soufflée avant de baisser son dos pour venir embrasser sa fille dans une étreinte purement maternelle.


- Pourrais-je cueillir des fleurs du jardin pour les offrir à Mademoiselle Aube, demain ? Je suis certaine que ça lui ferait plaisir. Du bout des lèvres, l'enfant dirigée vers les arts s'était prononcée, observant sa mère pour quérir son approbation, comme elle l'avait toujours fait.

- Bien sûr. Peut être est-ce que ta soeur viendra elle aussi ?

- Il faudrait faire laver ces robes... Vint grimacer Drislara d'un ton se voulant taquin envers cette soeur de sang à qui elle ressemblait tant physiquement, mais qui était tant différente mentalement. Plus jeune, la différence était petite. Puis, elles grandirent un peu. L'une se tourna vers les beautés du monde et l'autre vers la force que ce monde pouvait lui procurer, mordant la vie à pleine dents.

Cependant, ce soir, ce fut au tour de la jumelle aux iris rouges de se salir. Vêtissent un accoutrement pour un tel travail, elle mit soigneusement ses petits gants, enfila une longue jupe et un gilet ample pour travailler, cette fois, sans avoir le regard de mère qui était sur elle.
Car ce soir, les jumelles Mel'Viir avaient gagnées leurs droits d'être dans le jardin sans que leur mère ne les observent constamment ; c'était tout une victoire !

À l'aide d'une petite paire de ciseaux, elle coupait maladroitement les tiges, les déposant soigneusement dans un petit linge bleu les fleurs. Quelques feuilles vinrent joindre le tout, trouvant que le vert de celles-ci allaient contraster avec le rose, le bleu et le jaune des fleurs. Une fois terminé, elle rentra dans le manoir, très légèrement salis en quémandant l'aide de sa génitrice pour attacher le bouquet convenablement et tailler les tiges de façon à ne pas être coupante ou dérangeante. Suite de quoi, la jeune Elfe Noire prit un bain, se glissant ensuite sous les draps.

- Demain... Oh, je devrais peut être jouer du piano pour Aube, elle serait peut être.. Heureuse... Sur ces paroles basses, la jumelle s'endormit dans sa grande chambre, tirant sous son nez les couvertures soyeuses.


Post by Thomas Bolton, Emp - September 1, 2010 at 12:54 PM

Un soir, au palais de Systeria, alors qu’il quittait son bureau pour rejoindre ses appartements, le duc Bolton fut interrompu par son secrétaire particulier, monsieur Cressen. Ce dernier tenait précieusement dans sa main droite une petite note frappé d’un cachet de cire blanc et noir sur lequel trônait un blason qu’il ne connaissait que trop bien : celui du duché Mel’Viir. Le fonctionnaire tendit le mot à son supérieur qui brisa le sceau d’un geste sec. Ses yeux parcoururent rapidement le message qui y était inscrit et replia le petit papier qu’il glissa dans une des nombreuses poches de sa toge. Il se tourna ensuite vers son subalterne.

« Je m’en occuperai demain. Bonne nuit, Cressen. »

« Bonne nuit, monseigneur. »

Et le lendemain, très tôt dans la matinée, une demi-heure à peine avant que le soleil ne se soit levé, on entendit le bruit sourd du carrosse du Surintendant qui s’engageait dans les grandes avenues de la ville. Le duc Bolton était un être bien matinal. Le choc des sabots sur les rues pavées, le vrombissement des roues, autant de sons qui purent perturber les citoyens dans leur sommeil. Le sombre véhicule traversa ainsi toute la ville moyenne avant de s’engager dans le quartier pourpre. Visiblement, vu les éclats étincelants qui jaillissaient des hautes tours de l’Académie, il n’était pas le seul à s’être réveillé tôt. Finalement, le véhicule fit halte devant l’immense manoir Mel’Viir.

Le cocher mit pied à terre et vint ouvrir la porte de l’habitacle au premier ministre qui sortit lentement. D’un regard froid, il examina la demeure de l’elfe-noire la plus redoutée de l’Empire et s’engagea vers l’arche de pierre, montant tranquillement les marches qui le séparaient de l’entrée. D’un geste bref de la canne, il fit signe à son conducteur de patienter. Ce dernier s’emmitoufla dans son vaste manteau, grelotant dans la fraîcheur matinale. Le duc se retourna alors et donna trois coups secs sur la grande porte de chêne, renforcée de battants métalliques. Un serviteur vint lui ouvrir et s’inclina avec déférence.

« Entrez, Votre Seigneurie, je vous invite à vous installer dans le grand salon, le temps que Madame se prépare. »

Thomas se fit donc accompagner dans une pièce richement décorée : tapis de luxe, tentures colorées, meubles anciens en bois ciselé avec de magnifiques dorures. De quoi en impressionner plus d’un, mais certainement pas notre austère zanthérien qui s’assit et posa sa canne en travers de ses genoux, attendant patiemment l’arrivée de son hôtesse. Pendant un bref instant, son regard se voila. Sans doute était-il plongé dans une de ses très nombreuses réflexions. Un bruit léger attira alors son attention, en provenance de l’étage. Apparemment, le serviteur avait prévenu sa maîtresse.

Le Surintendant n’eut pas à attendre très longtemps avant que l’elfe-noir ne descende le saluer. Elle était vêtue de ses atours mondains : de splendides soieries aux nuances de gris qui mettaient en valeur une magnifique rivière d’émeraudes qui reposaient sur sa gorge.

« Bonjour, Thomas. »

« Bien le bonjour, Sinriia. J’ai reçu votre note. Vous nous quittez déjà ? », lui demanda-t-il d’un ton monocorde.

Elle hocha la tête et tendit le bras pour l’inviter à le suivre dans le petit salon, chauffé par une large cheminée. D’un geste sec, elle commanda à un domestique de leur préparer du thé noir, et l’invita à s’assoir dans un des fauteuils qui encadraient une petite table basse. Le premier ministre se tut pour lui laisser tout le loisir de s’expliquer…