C'en était fini de l'innocence
Post by Aube Minh Yu, AdM - August 13, 2009 at 9:40 PM
Archipel Tsen,
Domaine Minh Yu, dans les environs de Xiaojing
Par-delà les somptueux et vastes jardins du domaine Minh Yu, de jeunes servantes s’affairaient à coulisser les paravents de papier, fermant ainsi la demeure au soleil levant. Ces panneaux représentaient dans toute la splendeur de l’art tsen la dernière bataille du clan Minh Yu, scène particulièrement appréciée de la délicate demi-elfe.
La pièce désormais feutrée était colorée de lueurs orangées en raison de la peinture d’un crépuscule sanglant. Bientôt, le murmure du ruisseau sillonnant le domaine sera couvert par la mélodie des luths et flûtes traditionnels tsen, ainsi que quelques instruments connus seulement en terre de l’extrême Ouest. Il en était ainsi depuis cinq ans ; régulièrement, d’une voix à la fois sifflante, fragile et posée, elle exigeait qu’on prépare la pièce. Elle désirait s’entraîner.
Comment lui refuser ce caprice ? La petite Aube avait tant souffert de la perte de sa sœur, sa demie, son Autre... Encore enfant, elle s’était réfugiée corps et âme dans les arts ancestraux avec une obéissance profonde, chant, danse et calligraphie ; elle s’était murée dans une étude méticuleuse des traditions, service du thé et étiquette. Discrète, la délicieuse enfant faisait ce qu’on attendait d’elle, ni plus ni moins. Et si désormais elle s’était découvert une passion pour la danse, eh bien ! Qu’elle danse.
C’est ainsi qu’une mélodie légère s’éleva dans l’un des pavillons du village qu’était le domaine Minh yu ; il s’agissait de l’air favori d’Aube.
Lorsqu’elle jugea le moment opportun, la toute blonde créature à l’odeur de santal s’élança, les manches vaporeuses de son kimono carmin volant à sa suite, faisant figure d’oriflamme. Ses mains dessinèrent précisément des arabesques imaginaires, dans une fluidité et une harmonie grande, pour une jeune fille de son âge. La neutralité et la douce froideur habitait son visage ; aucun sourire, aucune joie, mais aucune tristesse, éthérée. Danse parsemée de sauts mais dépourvue de brusquerie, elle s’arrêta un long moment plus tard tout comme le bruissement soyeux de son kimono. Aube s’immobilisa en un cambrement particulièrement prenant, contemplant pour la dernière fois de son enfance le paravent de la dernière bataille du clan Minh Yu.
Sur le kimono, le sang humide.
C’en était fini de l’innocence.
Post by Aube Minh Yu, AdM - August 16, 2009 at 5:49 AM
Archipel Tsen,
Domaine Minh Yu, dans les environs de Xiaojing
Ses plaintes discrètes résonnaient dans ses appartements. L’arrivée dans ce monde adulte semblait lui être particulièrement douloureuse. Recroquevillée dans sa baignoire, ses longs cheveux blond argenté se lovant sur elle comme de mythiques serpents de mer, la délicate Aube pris l’infusion à base de safran que lui offrait sa servante, entre ses mains jointes. L’eau chaude et les volutes vaporeuses qui s’en élevaient la détendaient considérablement, et la douce tiédeur qui s’insinuait en elle, avec le thé, tendait à l’apaiser. La demi-elfe ferma alors les yeux, s’enfonçant dans le bain en une posture prompte à la paresse. Les effluves accompagnant la vapeur – serait-ce un parfum de santal ? – emportaient la blonde enfant loin en région boisée, par-delà l’enceinte du domaine. Bientôt, la douleur s’amoindrirait, sa respiration serait régulière ; elle pourra porter un regard moins amer sur les prochains événements qui dirigeraient sa vie.
D’ailleurs, la servante s’inclina en soulignant que la maîtresse l’attendait au balcon. Elle la fit sortir du bain et essuya son corps à la peau à peine ambrée.
\tSes yeux fins, troublants de noirceur, se posèrent sur sa splendide tutrice, contemplant la courbe gracieuse de sa mâchoire, alors qu’elle lui tint à peu près ce langage :
\t
« Tu rejoindras la ville morte d’Isuki. Isuki la traîtresse. Minh Yu Zao y est installé ; il t’apprendra la vie, il t’apprendra Systéria, avant que tu ne la rencontres. Respecte le avec grandeur, comme s’il s’agissait d’un frère, c’est précisément ce qu’il représente et ce qu’il est : ton demi-frère.
Tu es une jeune femme, désormais, il est plus que temps que tu comprennes... »
Aube s’inclina alors, son visage se voulait neutre et posé, comme l’imposait l’étiquette. Il était assez aisé de deviner son inquiétude, pour celle qui l’avait élevé ; encore jeune, elle ne savait contrôler parfaitement son regard fuyant, ni ses lèvres tremblantes... Sans Hannah, elle devait quitter le domaine et ses jardins somptueux, parcourir les routes avec les hommes, rejoindre l’imposante figure qu’était Minh Yu Zao. Seule. Sans Hannah pour être plus belle, plus éloquente, plus vivante qu’elle. Et si Minh Yu Zao ne l’appréciait pas ? Si elle déplaisait à ce personnage qui faisait la fierté du clan ? Sans doute la maîtresse du domaine comprit cette torture, car avec une voix plus douce mais tout aussi sifflante, elle ajouta :
« Nous en avons déjà parlé, Douce Aube... »
\tLe soir même, on forma un groupe d’une poignée d’hommes et de sa servante proche ; la délicate enfant prendra la route dès l’aurore, en direction de l’illustre Isuki.
Post by Aube Minh Yu, AdM - August 17, 2009 at 11:40 AM
Archipel Tsen,
Isuki la Traitresse, aux abords du mont Kadji
Des jours de chevauchée, entre les hommes de combat et sa dévouée servante, et Aube se montrait toujours effacée. Si elle ne se réjouissait pas du rythme soutenu et éreintant du voyage, la demi-elfe ne s’en plaignait pas non plus. Silencieuse et contemplative des paysages de ses brumeuses contrées natales, la délicate gamine ne répondait qu’aux interrogations de ses accompagnateurs adultes et qu’aux conversations qui lui étaient directement dirigées. Durant ces longues heures silencieuses, Aube eut amplement le temps d’appréhender sa prochaine rencontre avec le grand Minh Yu Zao. Sa gorge était sèche et son esprit embrouillé, à analyser la multitude des possibilités pouvant arriver, en l’espace de quelques secondes. Que dira-t-il de sa blondeur ? Osera-t-il la juger sur ce détail si exotique, en contrées tsen ? La si douce enfant savait pertinemment que de son unique volonté, elle pouvait aggraver la situation de n’importe lequel des hommes l’accompagnant. Minh Yu San était hautement respecté, et elle devait s’en montrer à la hauteur pour obtenir son enseignement.
***
« La jeune maîtresse est particulièrement douée et éveillée...»
*Aube coula lentement son regard noir et profond sur la servante, sortant alors de ses pensées. Elle la considérait un moment qui lui paraissait long, avant de lui répondre, émergeant peu à peu sur le jeu de voyage. La plaque de bois aux nombreuses intersections, parsemée de galets plats, sensée aiguiser la stratégie des joueurs... La jeune créature éleva la voix, à la fois sifflante et prenante de douceur, tranchant avec le fond de ses dires : *
« Peut-être serais-je meilleure si vous évitiez de me laisser gagner. Mon intelligence pourrait s’en sentir vexée. »
Ce fut le silence gêné qui retomba, sur le petit groupe. Aube arbora alors un visage neutre, sous ses traits fins et tendres. Nul ne savait si la jeune maîtresse était vexée, susceptible ou si elle élaborait là simplement un fait. Les joies de l’adolescence, et les humeurs qui s’en suivent... Évidemment, elle ne prit pas la peine de spécifier le fond de ses pensées... La toute blonde croyait sans doute que ses dires étaient suffisamment clairs.
***
Le groupuscule trouva rapidement la demeure où résidait Minh Yu Zao, aux abords du mont Kadji. De loin, on aurait dit une simple délégation peut-être égarée, mais cette enfant à la crinière blonde, pareille à un étendard, pouvait trahir aisément la présence d’Aube pour qui connaissait son existence.
Rapidement, on présenta au boucher d’Isuki une lettre du domaine expliquant leur présence : faire l’apprentissage à la jeune Aube, afin qu’elle soit digne de la famille lors de sa visite prochaine à Systéria. De ce fait, on demandait qu’elle en connaisse suffisamment sur cette ville étrange et ses coutumes.
La lettre était vague. Peut-être était-il le mieux disposé à savoir ce qui manquait à l’éducation de la toute blonde enfant.
Elle s’inclina avec un respect grand, dans l’art de l’étiquette tsen. La frêle fille se tenant devant lui possédait une chevelure d’or, nattée et relevée en une coiffure élaborée. Son regard, toutefois, était digne des yeux de sa mère ; d’un noir abyssal, l’iris et la pupille ne faisaient qu’un, en un regard d’encre mystérieux. Délicate et posée, la douce créature tentait de son mieux d’arborer un faciès neutre, surtout en ce moment précis.
« Minh Yu san, Grand Frère... »
*Aube attendait qu’on lui intime de se relever, d'une politesse exquise. *
Post by Feu Zaō Minh Yu, AdM. - August 17, 2009 at 8:42 PM
*Une arrivée tardive... *
*Qui annonce la volonté d'apprendre. *
L'heure du tigre était déjà dépassée depuis plusieurs minutes, à cette heure l'on ne recevait plus personne en la demeure du mont Kaji. Zao Minh Yu fut d'ailleurs saisi d'avoir une visite en cette heure si tardive et sans aucun avertissement préalable. Non pas qu'il craignait un quelconque assassin mais disons qu'il se méfiait d'une visite malencontreuse, il ne souhaitait pas pour l'instant se réveiller dans une maison de la cité Systérienne le corps engourdi.
Lorsqu'il fut avertit qu'une personne du clan souhaitait le voir, il se redressa et quitta la terrasse sur laquelle il était installé assis en tailleur. Des heures durant, il pouvait admirer le fleuve qui coulait sous la maison, comme un serpent qui se faufile jusqu'à sa proie pour y injecter son poison liquide, la maison reconstruite sur les ruines d'une autre à laquelle il avait bouté lui même le feu était de toute beauté, la salle principale était décorée de papier très fin sur lequel des artistes étaient venu dessiner des scènes faisant honneur aux derniers combats du clan Minh Yu. Lorsqu'elle fut amenée dans la salle du thé, il était assis en position seiza devant une tasse de thé vert fumant, la détaillant de ses yeux verts à travers la fumée qui se dégageait du bol. Examinant la lettre il hocha la tête à plusieurs reprises avant de convier les accompagnateurs à se reposer la nuit avant de reprendre la route une fois le soleil levé. Son regard passa sur la jeune fille, elle lui rappelait Kalidor, comme elle avait sa couleur de cheveux si peu coutumière en cet archipel, pourquoi vouloir l'envoyer sur Systéria mis à part pour trouver un bon parti. Il en était la dans ses pensées quand il remarqua que le tracé du soleil avait déplacé ses rayons de plusieurs mètres, cela faisait donc plusieurs sabliers que la demoiselle attendait un signe afin qu'elle se releve. Profitant de ces instants il la détailla avant de lui proposer de s'assoir à son aise pour partager un bol de thé âcre.
" Envoyer ses enfants à Systéria est une chose dure, cette cité est celle qui a vu périr beaucoup de gens de notre sang et de notre famille, cet endroit est la réunion de toutes les races, de tous les sentiments."
Sa voix sifflante était parvenue aux oreilles de la jeune fille pendant que ses narines profitaient pleinement des odeurs qui émanaient de l'homme. Il déposa la tasse de thé qu'il avait porté à ses lèvres avant de s'adresser à elle.
" Pourquoi viens tu à moi ? N'y a t'il pas des senseï plus correct que celui que je suis ?"
La question était posée à la demoiselle, mais cela ressemblait très fort à une interrogation personnelle. Dans la nuit tombante maintenant, un léger courant d'air vint à modifier le flux de la fumée de l'encens qui encombrait la pièce, comme un incitant à la réponse.
Post by Aube Minh Yu, AdM - August 19, 2009 at 10:13 AM
Archipel Tsen,
En la demeure du mont Kadji
\tLa salle de thé... Simple, rustique, vaste, où les vapeurs âcres dissimulaient les yeux sombres et épuisés de la délicate Aube. Cette attente interminable, où elle était ainsi inclinée en un angle d’abord parfait, puis plus souple, à la fin, l’avait considérablement éreinté, surtout suite à une chevauchée de cette importance. Aucun son n’avait toutefois franchi ses lèvres closes, peut-être par peur... Ou par orgueil. La jeune fille savait précisément la cruauté dont était capable ce bâtard qu’elle devait considérer comme son propre frère. Longtemps, lorsqu’elle ne trouvait pas sommeil de savoir sa mère si loin du domaine, elle appréciait s’imaginer le bruit terrible des cadavres encore chaud rejoignant le sol, hors d’Isuki ; douce vengeance en la mémoire d’Hannah.
Elle avait enfin pris place, selon la volonté de Minh Yu Zao, de cette même position avec laquelle il la recevait ; le dos droit, impeccablement droit, confortablement appuyée sur ses genoux, la demi-elfe joignait ses mains sur le haut de ses cuisses fermées. En aucun cas, son regard d’encre n’avait dépassé les lèvres de ce demi-elfe pour aller à la rencontre de ses yeux clairs. Au mieux, la délicate enfant observait les fleurs de lotus, sous ses doigts, gravures ciselées ornant la tasse de thé.
"Envoyer ses enfants à Systéria est une chose dure, cette cité est celle qui a vu périr beaucoup de gens de notre sang et de notre famille, cet endroit est la réunion de toutes les races, de tous les sentiments.
Pourquoi viens-tu à moi ? N'y a t'il pas des senseï plus correct que celui que je suis ?"
« Me permettez-vous de vous répondre, Minh Yu san ?»
Aube releva lentement son regard sur les lèvres du demi-elfe, trahissant là son intérêt pour la question. À son signal, uniquement, la toute blonde se permit de répondre d’une voix toujours aussi douce et calme, sans qu’aucune syllabe ne se montre agressive.
« Vos actes pour le clan Minh Yu résonnent encore dans les contrées t’sen. Vous connaissez les méandres systériens sans vous y perdre... C’est un honneur d’apprendre de vous. »
Avec une sincérité touchante pour qui avait un peu de sensibilité, la jeune fille inclina la tête... Un léger dodelinement se fit voir, et un affaissement des épaules prouva, malgré elle et son orgueil, que la fatigue avait eu raison de son petit corps. La douce Aube se redressa néanmoins, dignement, comme si de rien... Comme si jamais. Petite Aube, que l’adolescence gonflait déjà de fierté...
Post by Feu Zaō Minh Yu, AdM. - August 19, 2009 at 8:23 PM
« Vos actes pour le clan Minh Yu résonnent encore dans les contrées t’sen. Vous connaissez les méandres systériens sans vous y perdre... C’est un honneur d’apprendre de vous. »
La déclaration de la jeune demi elfe qui était assise en face de lui le fit sursauter. Etait ce un message qu'elle lui faisait passer ? la volonté du clan d'une autre destination pour lui ou simplement une remarque censée être flatteuse ? Il la détailla un instant avant de se redresser, indiquant ainsi que l'entretien nocturne était terminé.
" Je ne suis pas arrivé à connaitre systéria et la foule de sentiments que tu y trouvera sur place. Le pire ennemi que tu aura à rencontrer sera ta propre personne, j'en suis certain."
D'un geste il la convia à la quitter alors qu'un messager venait à lui avec un document marqué au sceau du clan. Manifestement son retour n'était pas passé inaperçu en ces territoires, la raison de son retour était obscure pour certains mais limpides pour d'autres. Alors que la jeune femme était emmenée dans ses quartiers pour qu'elle puisse se reposer, Zao Minh Yu passa le plus clair de son temps dans le temple dédié aux anciens. C'était une pièce sombre, des rideaux pourpres avaient étés tendus dans son entrée et l'odeur d'encens y était très forte. Posés à même le sol, des petites statuettes représentant les noms des ancètres de la familles regardaient celui qui n'avait pas pu trouver une autre issue que la voie du déshonneur et de l'exil.
Il recevrait d'ici peu un courrier ou même une visite qui clarifierait la situation dans laquelle il était. Lorsque le nom des Minh Yu est touché par un écart de conduite il faut s'y contraindre et accepter le sort décidé par la communauté. Fermant les yeux un instant il se souvint de son arrivée à Systéria et à sa première nuit à l'auberge de l'indépendance, première nuit ou il avait déjà rencontré le contact froid de la lame d'un assassin...
Systéria, certains souvenirs de cette cité semblaient déjà loin, comme vécu dans une autre vie. Le tambour qui annonçait l'heure du serpent résonna dans la petite maison perchée sur le mont Kaji. D'ici quelques sabliers, lors de l'heure du dragon, la jeune Minh Yu recevrait sa première leçon de vie avant son départ pour Systéria. Zao secoua la tête, tout ce calme lui tournait la tête, pourquoi avait t'il agit comme cela et pourquoi avait t'il quitté la cité sous une impulsion ? N'aurait t'il pas du affronter ce qui l'attendait ?
Une servante lui apporta de quoi prendre son repas sur la terrasse, au loin, sous le couvert des arbres, la fleuve coulait inlassablement, tout a fait ignorant de ce qui se passait autour de lui autre que le rythme des saisons. Il y a plusieurs années, il charriait encore des cadavres, il était ici remplit de fleurs de cerisiers... Comme le déshonneur peut succéder à l'honneur et inversement.
Post by Aube Minh Yu, AdM - August 20, 2009 at 1:00 PM
Archipel Tsen,
En la demeure du mont Kadji - Jour 2
*Il s’agissait d’une poupée magnifique, que seules les fillettes les plus chanceuses pouvaient avoir dans les contrées t’sen, à cette époque. Celle-ci avait été peinte avec minutie : une petite fille aux traits fins, presque elfiques, et aux yeux bridés d’un noir profond. Sur sa petite bouche en cœur, un point carmin ornait le centre de la lèvre inférieure. Ce qui était le plus impressionnant, encore, aux yeux d’une jeune fille, était la capacité qu’avait cette poupée à s’articuler, par ses membres faits de bois et de papiers soyeux. Une œuvre d’art pour certains, un jouet lourd de symbolique pour la douce Aube. Cette dernière leva délicatement les bras de sa compagne de voyage afin d’enfiler l’un des petits kimonos faits sur mesure. La demi-elfe avait choisi le vêtement vert d’eau nuancé de fins écriteaux elfiques nacrés, trouvant leur sens selon leurs angles, sous la luminosité. Elle vint ensuite fixer l’obi contre la taille arrondie de la poupée, dans un souci de précision. Les doigts de la jeune Aube s’arrêtèrent sur une perruque, la seule dorée que la blonde adolescente possédait. La poupée, vague copie de sa maîtresse, était désormais parée. *
«Tu es prête à affronter ton sort, Nuü... Repose-toi et apaises ton cœur en chrysanthème. »
La bouche coquine de la petite Aube dessina un sourire léger, bien que mélancolique. Sourire qui disparu en un battement de cils ; la porte de papier siffla, la servante entrait alors pour confronter le visage si doux et sérieux, à la fois, de la petite. Il en avait toujours été ainsi, avec Aube, depuis son enfance. Après avoir senti son âme se déchirer, lorsqu’Hannah avait rejoint le sol en une série de convulsions douloureuses, aux pieds de sa mère, la demi-elfe si douce avait compris qu’elle devait la vie au respect pointilleux de l’étiquette t’sen. Grâce à cette dernière, à cette volonté de faire preuve de réserve et de retenu, elle vivait toujours. Aux yeux de sa servante, elle ressemblait tant à ses poupées...
« La jeune maîtresse a su la décorer avec goût...»
« Je dois me préparer.»
«Je ne venais que vous conseiller, au sujet de Minh Yu Zao... On le dit barbare, même dans sa propre demeure. La jeune maîtresse devrait...»
*Un froncement de sourcil vint briser ce masque de réserve, trahissant un léger agacement. D’un mouvement empreint d’un calme contrôlé, Aube déposa Nuü dans son sac, avant de faire face à son petit problème la dépassa d’une vingtaine de centimètres. D’une voix de miel et si bien contrôlée, elle susurra : *
«Si on exige de nous le respect, nous lui offrirons notre respect. Les chants le concernant ne font pas preuve de respect, même dans sa propre demeure.»
*Un silence gêné retomba, une fois de plus, entre la servante et la petite d’une blondeur argenté. Son regard fait d’abysse demeurait fixé sur la femme, inébranlable. Peut-être prise de pitié, ou peut-être par respect pour celle qui l’avait accompagné chez ce barbare, car c’en était un, avouons-le, la jeune créature ajouta : *
«Je vous remercie de votre conseil. Je sais tout cela, déjà... Merci.»
*Elle la congédia d’un hochement de tête, puis enfila ses habits. À sa poitrine, deux monts Kadji. Aube cintra d’avantage le kimono, dissimulant difficilement sa féminité grandissante. La jeune fille était prête à affronter son sort, reposée, apaisée, le cœur éclaté, elle trouva le chemin pour retrouver ce demi-elfe... *
Post by Feu Zaō Minh Yu, AdM. - August 20, 2009 at 8:12 PM
Le matin avait levé le voile de brume qui cachait le décor digne d'une gravure sur bois. Toute la pièce avait été aménagée de la nuit pour que la jeune fille se sente à son aise, si il était possible pour elle de se sentir en confiance en un tel endroit accompagné d'une telle personne. Assis à son habitude sur la terrasse, le kimono froissé de la journée d'hier encore sur le dos, la barbe naissante sur les joues, sans le maintien qu'il aurait du avoir en tant que maitre de cet endroit, il semblait n'avoir pas fermé l'œil de la nuit et c'était probablement le cas pour cette nuit et pour beaucoup de nuits précédentes.
D'un geste il lui indiqua qu'elle pouvait s'assoir à table à ses cotés. La table était tachée de gouttes de saké qui avaient dessinés sur le bois laqué des cercles concentriques comme ceux qu'un caillou fait en touchant l'eau, il était certain que les servants du docteur l'avaient peu à peu délaissé, ne le servant maintenant plus que par crainte. Le regard vert du boucher d'Isuki se posa sur celle qui lui faisait face, puis sur le servant revenant ensuite à la table sale. D'un regard il ordonna à celui qui restait dans l'ombre de s'avancer vers eux pour nettoyer l'endroit. Au fur et à mesure de son avancée, l'on voyait la veine du front du servant palpiter comme sous l'effet d'une pression, sa gorge même semblait se serrer et c'est un corps inanimé qui toucha le sol, se débattant dans les derniers mouvements de la mort, heurtant le tapis de ses mains et bras secoués par les derniers tremblements.
*Zao Minh Yu applaudit des mains comme heureux de voir un comédien accomplir une telle prouesse spectaculaire mais rien en son visage froid ne laissa apparaitre le moindre sentiment. En retour à son appel, une nuée de valets vinrent envahir la pièce pour en retirer le corps qui fut jeté par-dessus la balustrade de la terrasse, comme l'on jette un homme à la mer, traversant les feuilles et les branchages pour aller s'écraser sans grâce dans les petites roches qui tapissaient la vallée plusieurs centaines de pas plus bas. A nouveau il heurta ses mains en l'air ordonnant le départ de tous sauf d'un qui repris la place du servant disparu, le bruit résonnant dans le calme de l'endroit avant de prendre la parole, détaillant Aube, détaillant sa tenue. *
*" Tout ce que vous pouvez faire ici est remis en question en systéria. La ou il est normal de disposer de vies comme l'on dispose d'instruments, je pourrais être pourchassé pour le même acte en cette cité. Tout ce que vous avez pu apprendre sur les manières de notre archipel et de notre clan ne vous servirons qu'a vous protéger de vous-même, n'oubliez jamais votre nom, refusez tout trois fois d'office avant de vous poser la question en vous-même si vous souhaiter accepter ou pas. Vous aurez des appuis en cette cité, mais les plus grands appuis ne vous précipitent que de plus haut parfois. Imaginez vous princesse d'un royaume et ne vous mélangez pas avec les citoyens d'une classe inférieure que la vôtre. A plusieurs fois, j'ai renié ma condition de Minh yu pour des fréquentations qui me plaisaient, sachez que l'amour n'est pas une raison valable en rien, pourtant vous y succomberez et c'est peut être cela qui provoquera votre perte et celle de votre personne pour notre clan par la même occasion. Je suis, je pense le mieux placé pour savoir de telles choses, croyez moi. Avec votre présence viendra ma perte et avec ma perte viendra votre départ, avec votre départ viendra l'inconnu et avec lui viendra une nouvelle ère pour la clan Minh Yu." *
*Tournant la tête vers le servant il le gratifia d'un sourire glacé qui fit perdre sa couleur à l'homme, puis son regard rencontra une fois encore celui d'aube Minh Yu. *
*" En ce qui concerne les rumeurs qui peuvent courir sur mon nom et mes actions... J'ai tué, j'ai torturé, j'ai occis de dizaines de personnes mais elles en avaient fait autant pour mériter notre courroux à nous les membres du clan Minh Yu. Tout ce que l'on pourra vous dire sera certainement déformé mais vous connaissez l'adage qui dit qu'il n'y a pas de fumée sans feu. Avez-vous des questions à me poser petite dame avant que je ne parte pour d'autres horizons ?" *
*Il se replaça dans une position Seiza tout à fait correcte alors que en arrière plan, la bouilloire sifflait annonçant l'arrivée du thé matinal tandis qu'un pli provenant de Systéria était déposé sur la table, leurs regards se croisèrent un long instant. *
Post by Aube Minh Yu, AdM - August 21, 2009 at 9:45 AM
Archipel Tsen,
En la demeure du mont Kadji - Jour 2
Le corps avait rejoint le sol, sous un petit hoquet et un tressaillement visiblement incontrôlable de la jeune demi-elfe. Assise aux côtés de Zao, alors que la fierté du nom Minh Yu redressait ses épaules et son visage, Aube avait suivi la chute de cet homme de son regard profond, ses lèvres en cœur ne semblaient plus avoir la décence de se fermer. Une moue indescriptible vint alors marquer le bas de son visage, lorsque Minh Yu Zao applaudit. Longuement, elle dévisageait l’endroit précis par où le cadavre était disparu, avant de déposer son regard sur celui qui faisait office de frère. La toute blonde créature tenta de retrouver ses esprits, alors que Zao poursuivait son discours.
C’est avec un regard trahissant un trouble intérieur et avec une voix d’une douceur dérangeante tant elle était maîtrisée et retenue que la toute jeune femme répondit au questionnement de son enseignant, à ses côtés.
«Une aube nouvelle sur le clan Minh Yu... Cette perspective est si cruelle, pour vous. Sachez toutefois que j’apprécie la rigueur avec laquelle vous vous appliquez à mon enseignement, Minh Yu sensei.
Plusieurs questions ne trouvent réponses, peut-être votre sagesse saura-t-elle en venir à bout ?
Comment discerner les citadins indignes de mon royaume ? Comment savoir qui mérite ma confiance ? De qui dois-je me méfier, en ce pays ? ...Et qu’attend-on de moi, Minh Yu sensei ? Pourquoi Mère me réclame-t-elle si loin du domaine ?»
*Sa voix devint alors murmure, au rythme de l’avalanche de questions. Ses yeux d’abysses s’attardaient toujours sur les lèvres du boucher d’Isuki, peu importe le sifflement, peu importe les lettres ou la peur des serviteurs. Aube attendait ses réponses avec patience, toute son attention étant désormais accordée à ce demi-elfe. *
Post by Feu Zaō Minh Yu, AdM. - August 22, 2009 at 10:11 AM
*Dans l'intimité d'une maison *
Se racontent des choses qui ne se racontent pas ailleurs.
*L'avalanche de questions de la petite Minh Yu avait découvert un sourire sur le visage de l'homme, il s'approcha doucement d'elle pour lui murmurer quelques mots à l'oreille, son souffle frais dans le creux du cou, à demi penché vers elle, droite, assise comme les traditions les désirent en position classique devant la table alors qu'on servait le thé tout autour. *
*Une servante le regarda d'un coup d'œil rapide comme contente de ne pas être à la place de Aube Minh Yu puis sans un bruit elle quitta la pièce.*Alors qu'elle tirait la cloison de papier en sortant de la salle, laissant les deux personnes côtes à côtes seules dans l'endroit maintenant clos, elle se dirigea vers la porte d'entrée. Au même instant une point de fumée ou de poussière se déclara sur la route qui menait à la maison perchée sur le mont Kaji et s'approcha à toute vitesse. Le regard posé sur cette forme mouvante, elle pris la peine de détailler en ce point se déplaçant l'un des coursiers au couleurs du clan. Un demi sablier plus tard, l'homme était à ses cotés, sautant en bas de son cheval couvert de sueur dont la respiration s'étalait en volutes blanches en cette matinée plutôt fraiche.
" J'ai un pli pour Tesshu San"
" Vous devez vous tromper messager, ici c'est la demeure de Minh Yu San."
La remarque était déjà prête mais elle devait être contournée, comment un messager du clan aurait t'il pu se tromper sur la personne à qui il devait remettre son message ? impossible en terre t'sen.
" Zao Tesshu doit me répondre, un pli lui a été envoyé, le domaine en a été avertit et notre homme chargé du courrier n'a toujours pas perçu l'envoi d'une réponse. Je resterais donc ici jusqu'à la fin de la nuit prochaine pour collecter la réponse de Tesshu San et la remettre à son destinataire originel."
Que pouvait répondre la servante ? Elle ne répondit tout simplement rien, frappant des mains pour qu'un palefrenier prenne la bride de l'animal et l'on mena le coursier se restaurer et se mettre à l'aise en attendant que le maitre des lieux veuille bien lui faire grâce d'une réponse.
Dans le salon de thé dont les murs étaient couvertes de fresques à l'honneur du clan pendant la prise d'Isuki la morte, Zao minh Yu s'écarta de celle qui devrait porter le nom du clan et l'étendard de celui ci en la cité systérienne. Revenant à sa place, il prit une gorgée de thé et se redressa, ouvrant le paravent qui les séparaient de la terrasse. Son regard vert était fixé sur le fleuve, sur l'horizon, il se retourna enfin, prenant le temps de se masser les poignets avant de s'adresser à Aube.
" Je n'ai hélas pas toutes les réponses à vos questions. Mon principal conseil sera d'éviter ce que j'ai moi même fait, votre mère pourra vous en dire plus."
D'un bloc il se tourna ver le décor, replaçant ses affaires dans leurs plis, malgré le vent qui faisaient voler les cheveux du demi elfe et inondait la pièce d'un mouvement d'air frais.
Post by Aube Minh Yu, AdM - August 24, 2009 at 11:37 AM
Archipel Tsen,
En la demeure du mont Kadji - Jour 2
Le thé coula lentement, en un flot vert tendre, s’harmonisant si bien au kimono soyeux de la délicate enfant. Celle-ci avait enfin détaché son regard des lèvres de son frère pour détailler la servante s’affairer à l’art du thé. La théière lui semblait si délicatement ouvragée, celle-là même qui hier versait un thé similaire, celle ornée de lotus en fleur, qu’Aube en avait presque oublié le cadavre encore chaud, quelques mètres sous eux. Toutefois, sous les paroles de Minh Yu Zao, la blonde enfant était prise de chair de poule... Petit frémissement perceptible par son hôte, la surplombant si aisément de toute sa taille. Peut-être était-ce dû à la froideur de son souffle, à la cruauté de ses propos ou encore à une raison échappant à la servante ? Dans tout les cas, cette dernière pouvait fuir derrière la porte de papier, alors que la frêle adolescente demeurait immobile dans sa posture impeccable, regardant droit devant elle un point imaginaire.
Un silence lui répondit, dans un premier temps. La douce Aube était sans voix, sans doute à analyser la réponse de son enseignant dans les moindres détails. Lorsque Minh Yu Zao quitta enfin la salle de thé pour rejoindre la terrasse, la blonde demi-elfe cligna à quelques reprises les cils sur le paravent ainsi ouvert, son moment préféré de l’histoire du domaine disséqué en deux parts. Sa voix s’éleva à nouveau, toujours aussi prenante de douceur, alors que son regard demeurait insondable de tant de noirceur.
« Je ne manquerai pas de réussir là où vous avez échoué, Minh Yu sensai. »
Le narguait-elle ? Osait-elle lui faire cet affront à l’intérieur même de sa demeure ? Il en aurait été surprenant, en vu de ses manières irréprochables... Si Minh Yu Zao se détournait pour la considérer et la jauger, il eut le loisir de détailler, l’espace d’un instant, un regard fuyant et incertain, presque coupable. Si bien que la délicate enfant se reprit, nuançant ses dires.
«Personne ne pourra m’approcher intimement, n’est-ce pas, Minh Yu sensai ? Qui tomberait amoureux de ce qu’il ne comprend pas ? L’inconnu effraie et repousse les hommes... Lâches. Personne ne m’aimera, là-bas. Je ne suis pas Celle que l’on remarque.
Les peintures de votre paravent ne me rappellent que vos actions posés pour la famille. Je prierai pour vous, si telle est votre demande.»
*La douce enfant s’inclina avec un respect grand, en un mouvement d’une blondeur argentée. En aucun cas sa voix ne se modula pour trahir une plainte ou une vague de tristesse, malgré cette confidence qui devait lui coûter tout son orgueil. Elle exposait doucement les faits, sifflante, d’un timbre égal. Ses yeux à la noirceur d’encre étaient posés fixement sur ce grand demi-elfe lui faisant dos, alors que la si réservée Aube se montrait patiente. *
Post by Feu Zaō Minh Yu, AdM. - August 24, 2009 at 11:32 PM
http://www.youtube.com/watch?v=u7FPL3J0-ng&feature=fvw *La fin de Zao Tesshu.*Il se tourna, le vent avait cessé, d'une main il claqua des doigts, accordant l'entrée à ceux qui voulaient s'aventurer dans la pièce. Le messager arrivé plutôt y fit son entrée, oubliant toutes les convenances, s'avançant vers l'homme d'un pas décidé, sa voix sifflante s'élevait déjà dans la pièce alors qu'il n'était pas encore à portée de celui à qui il s'adressait.
Le regard vert de zao détailla la jeune femme alors qu'il demandait à rester seul avec elle et le messager. A nouveau les panneaux de papier de riz se refermèrent, entourant les trois personnes au sein des images de guerre de clan. Le messager du clan semblait furieux, il semblait vouloir s'adresser à l'homme sans en respecter l'étiquette du clan, peut être parce que son interlocuteur n'en faisait plus partie.
" Zao Tesshu ! Tu n'a pas répondu a la lettre du clan ! Tu manques d'honneur ! Tu n'es plus digne de porte notre nom ! "
*Les paroles s'élevèrent dans la pièce, heurtant la sensibilité des oreilles du demi elfe. Le regard de celui qui les paroles visaient se porta sur celle qui toujours assise en position seiza, ils échangèrent un regard étendu puis se porta sur l'homme. Zao s'avança d'un pas, le pied posé sur celui qui lui faisait face, la tranche de la main vint à heurter la pomme d'Adam du messager à trois reprises, trois coups rendant un son creux alors que l'homme s'écroulait en toussant au sol. D'un geste rapide il passa derrière l'homme, sortant de sa manche une dague effilée pour ouvrir la gorge de celui ci, projetant du sang à plus de trois mètres du corps qui se tordait au sol dans une flaque qui s'étendait tout autour de lui. Il prit la main de la demoiselle et d'un mot de pouvoir il souleva deux tatamis qui se trouvaient au centre de la pièce, dévoilant une trappe poussiéreuse qui semblait mener au centre de la terre, une seule chose était visible de l'endroit, une lumière semblable à un portail magique. *
*" Va en systéria... Dirige ta vie comme tu le peux mais n'oublie jamais que le clan n'apporte que mort et douleur en son sein, j'ai combattu pour eux et une fois encore ils veulent me retirer la vie. Si tu rencontres Cassandre d'Estré, dis lui que mes dernières pensées ont été pour elle " *
Une fois celle ci engagée dans le passage, il remis les tatamis sur l'endroit et alla se saisir d'une lame qui ornait la statue d'un des ancêtres, le saluant comme pour le remercier de ce don.
Un hurlement se fit entendre à l'étage quand une servante fut coupée en deux par la lame du guerrier, aspergeant les cloisons de papier jusqu'à les rendre opaque de sang et de viscères, ce fut un démon que l'on vit apparaitre dans les autres pièces, un démon que plusieurs dizaines de gardes vinrent combattre ensemble.
" Jamais vous ne me retirerez le nom pour lequel j'ai combattu ! jamais vous ne me ferez ce déshonneur ! moi qui ai tué pour votre nom pour votre territoire ! vous ne savez pas qui je suis ! je suis un dieu ! je suis le plus puissant des dieux !"
Il tournoyait, ivre d'une décision qu'il aurait du accepter dans la plus pure tradition de son rang, la raison semblait l'avoir quitté, la lame scintillante ouvrait des blessures qui dispersaient dans l'endroit du fluide sanguin comme peu l'endroit en avait déjà vu. Toute sa science de la médecine, tout son art de la magie était employé à cet instant.
Un garde parvint à s'approcher assez près pour faire taire cet arrogant d'un coup de dague dans le coté, transperçant le kimono, l'inondant de sang, il n'eut que le plaisir rapide de voir l'homme à qui il venait d'asséner un coup grimacer avant de sentir la main froide de l'homme se poser sur sa joue et d'entendre prononcer un mot magique.
" Vas Flam"
Un déluge de flamme s'abatit sur l'homme, dévorant son visage, les globes oculaires éclatants sous la chaleur imposée par cette action. Le corps noirci de l'homme glissa jusqu'aux panneaux de papier ou il communiqua le feu. La dernière vision que purent voir les derniers survivants de la maison du mont Kaji fut celle d'un homme, une lame en main, le kimono commençant doucement sa combustion alors que les flammes commençaient à lécher les murs de la pièce dans laquelle il se trouvait.