Le Laboratoire Eringyas à l'honneur

Le Laboratoire Eringyas à l'honneur

Post by Thomas Bolton, Emp - September 11, 2009 at 12:22 PM

Sa Seigneurie étudiait avec un intérêt certain un rapport d’analyse qui venait de lui être livré par un membre de la Confrérie Pourpre. Les fameuses potions d’agilité supérieure pouvaient se montrer d’une incroyable efficacité. Permettre à la Couronne de se doter d’une telle défense en cas de danger immédiat n’était pas un luxe dont Elle pouvait se passer. Le Surintendant en avait conscience. Aussi, une brève note fut envoyée au laboratoire Eringyas pour commencer la production.

Mademoiselle Eringyas,

Par la présente, je vous informe que les conclusions que vous m’avez fait parvenir me conviennent. Le risque de dépendance ne s’appliquera pas dans le cas des gardes d’élites étant donné votre protocole expérimental que je juge juste et cohérent.

Je vous invite à préparer deux caisses de ces fioles. Indiquez-moi également la date de péremption, je n’aimerais pas que les gardes, en situation difficile, se retrouvent à avaler un liquide frelaté qui les désoriente totalement. Vous avez deux semaines.

T. H. Bolton, Surintendant

Que ce soit Kenichi, le serviteur de la directrice de ce laboratoire, ou la directrice elle-même qui reçoive le billet, ça importait peu au premier ministre. Dans tous les cas, la demande serait traitée avec diligence, il leur faisait confiance. Après tout, il s’agissait bien d’une demande officielle des hautes instances impériales pour renforcer les protocoles de défense. Qui passerait à côté d’une telle opportunité après tant de démarches effectuées en ce sens ?

Deux semaines passèrent, ponctuées de réunions avec divers notables de la cité, de lecture de dossier sur des failles de sécurité, sur l’économie de la cité, voire sur certains sujets plus occultes qui ne concernaient que les services de renseignements de Sa Seigneurie… Et à la fin de ces deux semaines, monsieur Cressen fut convoqué par son supérieur.

« Vous m’avez demandé, monseigneur ? »

« Oui. Vous allez vous rendre en ville basse, au laboratoire de mademoiselle Eringyas. Des hommes vous attendent dehors, avec un charriot. Vous réceptionnerez deux caisses. Vous vous assurerez qu’elles arrivent bien au palais. »

« Soit monseigneur. Je suppose que c’est un convoi public et officiel, monseigneur. »

Le Surintendant ne répondit pas. Le secrétaire avait mis le doigt sur l’évidence, il n’y avait rien à dire de plus. Aussi, Cressen prit congé et se rendit tout droit à la porte du palais où l’attendaient deux hommes de bien bonne constitution, aux larges épaules. L’un tenait bien en main les rênes des bœufs.

« En route, mon p’tit monsieur. C’est qu’on a pas toute la journée d’vant nous ! »

« Oui, oui, j’arrive tout de suite ! »

Et ce lent attelage se rendit tout droit en ville basse. Cela prit pas mal de temps, mais ils finirent par y arriver. C’est le premier secrétaire de Sa Seigneurie qui se chargea d’établir le contact. Après tout, les deux autres n’étaient pas là pour ça, si ? Lorsqu’il toqua, ce fut Kenichi qui lui ouvrit.

« Bien le bonjour. Monsieur Cressen, je travaille pour Sa Seigneurie. Je viens récupérer une commande, je crois ? »

« Ah, bonjour Cressen-San. Elle est prête, laissez-moi vous aider. », répondit poliment le serviteur de Surumë.

« Les caisses sont-elles bien frappées des insignes du laboratoire ? Sa Seigneurie a insisté sur ce point. », interrogea le petit homme aux lunettes demi-lunes.

Une lueur vive brilla un instant dans le regard du Tsen, qui se contenta de hocher la tête. Dix minutes plus tard, les deux caisses étaient chargées dans le chariot : impossible de passer à côté du symbole qui représentait la noble institution pourpre de mademoiselle Eringyas… Encore moins lorsque d’un pas lent les bœufs retraverseraient la ville en direction du palais. Mais nous n’étions pas encore là.

« Quel prix aviez-vous convenu avec Sa Seigneurie, monsieur Kenichi ? », demanda aimablement le fonctionnaire.

« Aucun, Cressen-San. »

« C’est fâcheux. Pourriez-vous me donner un ordre d’idée ? »

« Non point, Cressen-San. Il n’y aura pas de vente, c’est un partenariat, le laboratoire ne fait que son devoir en aidant ainsi la Couronne. »

Le petit homme se montra pantois avant de se ressaisir, d’acquiescer distraitement et de remonter dans le chariot, coincé entre les deux caisses, avant de donner l’ordre de repartir…

Rapidement, le bruit se répandit dans la cité : le laboratoire Eringyas traitait avec les plus hautes instances de l’empire. Il avait beau être situé en ville basse, il n’en était pas moins bourré de ressources…

[HRP : Libre à vous de développer la création des potions, la réaction après la commande. J'ai volontairement passé dessus étant donné qu'il ne s'agit pas du vécu de mon personnage ou quelque chose de directement en rapport avec lui.]


Post by Kenichi Eringyas, AdC. - September 11, 2009 at 3:41 PM

La laboratoire Eringyas prends son envol.

Il devait être presque minuit lorsque le demi elfe avait terminé de fermer les dernières caisses à destination du palais, ses traits étaient tirés, ses mains tremblantes mais il était soulagé, il était parvenu à terminer la commande dans les temps, tout était prêt pour le départ. Dehors, le ciel était sombre, le loquet du laboratoire était tiré, fermant la porte aux mauvaises idées qui auraient pu croire que le laboratoire recelait une autre valeur que celle qui habitaient l’esprit de ceux qui y travaillaient, assis sur l’escalier, il regardait ses créations, lui qui venait d’arriver en la cité de systéria se voyait déjà la possibilité au sein du laboratoire Eringyas de travailler pour le tout puissant empire, d’une main il se saisit d’une fiole qui pendait à sa ceinture et ses doigts cessèrent de trembler avec l’absorption de celle-ci, il put enfin fermer les yeux et se laisser aller au bienêtre du travailleur dont le métier est accomplit avec brio.

Lorsque les charrues se firent entendre sur le chemin boueux de la basse ville, il se prépara pour livrer la cargaison. Habillé d’une tenue des plus austères mais ou le bon gout et la propreté étaient des témoins bien visible, il aida les hommes à charger les caisses malgré sa frêle corpulence et son peu de vigueur, il resta même plusieurs minutes sur le pas de la porte regardant les charrues s’éloigner de la cité, tentant de vaincre la volonté de la boue qui souhaitait les clouer sur place.
Il referma la porte sur la basse ville et sourit un instant à la vue des fioles et des alambiques qui se trouvaient devant lui… Enfin, il avait pu rendre service à dame Eringyas.