Une étudiante de marque à l'Académie...

Une étudiante de marque à l'Académie...

Post by Thomas Bolton, Emp - September 12, 2009 at 12:08 PM

Le soleil venait tout juste de se lever sur Systeria et déjà il y régnait une atmosphère survoltée. Aujourd’hui était un jour important, à marquer dans les annales. Son Altesse Isaleïa de Systeria quittait le palais pour prendre ses quartiers à l’Académie Pourpre et développer sa maîtrise des arts occultes. Il était de notoriété commune depuis quelques années que cette petite princesse avait eu sa part de l’héritage elfique qui coulait dans ses veines.

Le Grand Chambellan, ce gros bonhomme imbu de sa position, aux lèvres grasses et aux yeux porcins, se tordait les mains en regardant les serviteurs préparer les malles contenait les affaires d’Isaleia. D’ordinaire, il beuglait des instructions impérieuses où se reflétaient tout son orgueil et toute son arrogance. Mais quelque chose, aujourd’hui, l’en empêchait : la silhouette ascétique de Sa Seigneurie qui se tenait juste derrière lui pour superviser les opérations.

« Je vous assure, monseigneur… ce.. ce n’est franchement pas… comment dire ? … utile. Sauf votre respect, j’entends ! », annonça l’obèse en bredouillant.

« Je le juge utile, Chambellan. », lui répondit le Surintendant d’un ton tranchant.

Ce qui coupa court à la conversation. Une fois que le tout fut empaqueté et que les malles furent solidement harnachées au superbe carrosse impérial, le premier ministre se dirigea vers les appartements impériaux. Trois coups secs résonnèrent dans la salle principale alors que le duc toquait à la lourde porte de chêne avec le pommeau d’argent de sa canne. Un serviteur lui ouvrit.

« Bonjour Thomas. », dit simplement Cybelle avec sa douceur habituelle.

Elle se tenait assise dans le fauteuil près de la cheminée. Isaleia se trouvait en face d’elle, dans un siège similaire. Elles devaient être en pleine discussion.

« Bonjour, Majesté. Les préparatifs sont terminés, Son Altesse peut désormais se mettre en route. », annonça-t-il d’une façon protocolaire.

Elles se levèrent alors, avancèrent un peu vers Thomas puis l’Impératrice enlaça sa fille, lui confiant quelques mots bienveillants.

« Au revoir, Isaleïa. Ecoute bien tes professeurs. Tu me manqueras. »

Ces doux mots furent accompagnés par un faible sourire. Thomas se souvint des premières années au service de Cybelle. Elle ne donnait pas l’impression d’aimer sa progéniture, conséquence d’un mariage avec un elfe qu’elle n’aimait pas. Mais le premier ministre se doutait qu’au fur et à mesure des années, un certain lien s’était créé entre eux. Peut-être pas celui d’un amour inconditionnel et sans faille, mais celui d’un attachement sincère.

Feredìr, que le duc n’avait pas remarqué jusque-là, bondit derrière un rideau et alla serrer sa sœur contre lui. Son frère jumeau était le plus affecté par cette séparation, cela se voyait. Ils ne se ressemblaient pas, tant sur le plan physique que sur le plan mental, mais ils s’étaient toujours soutenus, passant de très longues heures ensemble.

« Ne pars pas, Isaleia. Je vais m’ennuyer sans toi ! », laissa échapper d’une voix chevrotante le petit prince.

« Allons, allons Feredoux. Tout ira bien, tu sais. Je ne pars pas pour toujours. Et tu sais bien que nous serons toujours en contact l’un avec l’autre. »

Elle lui sortit, lui caressa la joue et déposa un petit baiser sur son front. Suite à quoi elle quitta la pièce pour rejoindre le carrosse. Cybelle passa un bras autour des épaules de son petit dernier et lança un regard inquiet à Thomas. Il n’y eut pas besoin de question pour qu’une réponse lui soit fourni.

« Ne vous inquiétez pas, tout ira bien. Je garderai toujours un œil sur elle. »

« Merci, Thomas. »

« Je vous en prie, chère amie. », lui dit-il d’un ton qui n’était plus du tout protocolaire.

Suite à quoi, il rejoignit la petite princesse et grimpa avec elle dans le petit habitacle. Pendant que le carrosse traversait la ville pour se rendre tout droit au quartier pourpre, une petite discussion eut lieu.

« Je suppose que je vous reverrai, monsieur Bolton. »

« C’est exact, je ne comptai pas vous abandonner totalement à l’Académie. J’ai conclu un arrangement pour que nous puissions continuer nos séances régulièrement. »

« Parfait. Y a-t-il quelque chose que je devrais savoir ? »

Sa Seigneurie la fixa un long moment, comme s’il réfléchissait, puis haussa négligemment les épaules.

« Pas à ma connaissance, Altesse. Vous suivrez votre apprentissage parmi les meilleurs mages d’Enrya, des personnalités géniales mais parfois déstabilisantes. Vous saurez y faire face, j’en suis persuadé. »

Isaleia hocha la tête et n’ajouta plus rien jusqu’à la fin du trajet. Quelques minutes plus tard, ce convoi prestigieux arriva jusqu’à l’Académie. Le Surintendant et la princesse allèrent jusqu’aux grandes portes, suivis par des serviteurs qui portaient les diverses malles qui appartenaient à la petite princesse. Ils attendirent une ou deux minutes quand une silhouette désorientée arriva derrière eux, à l’opposé de la grande entrée.

Cette femme toute vêtue de violet marchait bizarrement, comme ces patients de Sainte-Elisa sous l’effet de quelconques drogues sédatives. Le regard perdu, elle fixa Thomas, puis Isaleia avant de continuer son chemin. Soudain, elle se retourna, comme si elle s’était rendu compte de quelque chose et leur fit enfin face !

« Bonjour, mademoiselle Vespari. »

« Bonjour, messire Bolton. »

« Voici Son Altesse, je vous la remets officiellement entre vos mains expertes. »

Isaleia dévisageait la magistère avec un air d’incompréhension. Il faut dire qu’au palais, elle n’avait jamais vu pareille attitude. Pour la première fois depuis longtemps, elle ne savait pas comment se comporter en présence de cette femme… originale. Son regard se tourna alors vers Thomas, qui lui dédia un simplement hochement de tête. Ce devait être prévu.

« Je vous salue Votre Altesse, nous nous reverrons sous peu. »

Sur ce, Sa Seigneurie s’inclina et laissa Isaleia avec ses nouveaux tuteurs de l’Académie… Une page se tournait dans l'Histoire Systerienne.


Post by Noür/S. Eringyas, mortes - September 12, 2009 at 4:15 PM

Les rumeurs... elle y portait si peu attention. Mais lorsqu'il en était une pareille qui effleura son oreille en pointe, touchant de si près l'Académie, celle-ci piqua férocement son intérêt.

Elle était Érudite. Était-ce suffisant pour approcher une Altesse, et la former en quoi que ce soit? La jeune au Sang Impérial cultivait-elle des intérêts qui concordaient avec les siens, qu'elle saurait enseigner? La jeune Altesse porterait-elle vers les innovations de Zon'Jiru, notamment l'étude Onirique, l'étude de Démonologie, les récentes actions de son laboratoire dans l'approvisionnement de sa garde, et l'ébauche de ce qui serait pompeusement nommé Grande Oeuvre, sans compter les accomplissements allant de pair avec ceux du Laboratoire Yu comme la Potion de Métamorphose ou la croissance de greffons de peau humaine.

La damoiselle Eringyas, qui était soit à l'Académie, soit à Zon'Jiru, soit à Sainte-Élisa, tâcherait de faire croiser son propre chemin avec celui de la jeune Altesse et de la Magistère. Le chemin de notre destinée est imprévisible, mais on peut toujours choisir sur quels pavés on met le pied...


Post by Lenne Vespari, CP - September 12, 2009 at 8:32 PM

Un silence marqua le départ de l'Intendant, alors que les deux femmes, dont l'une était plus jeune et de sang royal, étaient en compagnie l'une de l'autre. Pour la magistère évaporée, il ne s'agissait cependant pas d'une marque de malaise. Elle finit par reprendre sa marche au pas absurde dans une direction presque farfelue. Laissée à elle-même et aux regards des badauds qui ne lui avaient pas été introduits, la princesse n'aurait bien d'autres choix que de suivre l'être étrange qui s'adressa à elle.

« Vous avez amené de nombreux biens matériels, demoiselle de Systéria. Êtes-vous à ce point liée à ceux-ci même lorsque vous venez vous concentrer sur des arts qui formeront votre corps et votre esprit ? »

L'adolescente ne répondit pas immédiatement, devant assimiler de nombreuses informations, dont sur le chemin qu'elle empruntaient - le long du versant ouest du mur de l'académie de pierre, vers une porte visiblement peu utilisée -. Elle se souvint des conseils de son mentor, et plissa ses yeux émeraudes.

« Je reste princesse, magistère, essayez de m'offrir le respect de mon rang. Mes bagages sont différents effets que le titre que j'épouse implique que j'apporte avec moi, mais je suis ouverte à l'apprentissage pour lequel je suis ici, ne le sous-estimez pas. »

« ...Ne vous limitez pas à des étiquettes, ni à des apparences. Par ici, messire Glâneduc nous attend... »

Et la princesse disparue avec les magistère, suivis de quelques rares -et visiblement très étrangement choisis- sages ou commandants pourpres.


Post by Galgarad, CP - September 13, 2009 at 1:23 AM

L'attroupement de curieux qui s'était formé autour du majestueux carrosse de la princesse se dissipa en partie, dès que le Surintendant s'en fut retourné aux affaires du palais. En fait, ce fut plutôt une fois leur curiosité étanchée, lorsqu'ils apprirent que cette enfant richement vêtue était effectivement la descendance royale de l'Impératrice Cybelle, que la majorité des Aspirants, Apprentis et autres peu gradés de la Confrérie retournèrent lassement à leurs activités académiques. Il ne resta en fait qu'un minuscule groupe de curieux, Légionnaires, Chercheurs et gens de la haute administration Pourpre, qui s'entêtèrent à suivre la légère Magistère et la délicate princesse, dans les dédales de couloirs de l'Académie Pourpre. Au détour d'un étroit passage aux murs recouverts de lierre, le petit Gnome attendait patiemment, un unique chandelier à la main. Son visage sympathique n'était éclairé que par la flamme vascillante de la chandelle qu'il tenait, mais le groupuscule put lire une grande fierté flotter dans ses petits yeux. Alors que la fillette fit halte devant lui, Galgarad se fendit d'une révérence noble, avant de se relever avec un grâce que peu de gens lui connaissait.

"Votre Altesse, il fait bon de vous revoir! Vous avez fait bon voyage?"

Charmée par cette noble attention, la fillette adressa un léger signe de tête au Magistère, et lui fit même grâce d'un mince sourire.

"Un très bon voyage, monsieur, je vous remercie de vous en soucier. Il semble au moins que certains Pourpres se souviennent de mon statut!

À ces mots, la princesse voulut rudoyer la Magistère Vespari du regard. Tentative qui s'avéra instantanément infructueuse, le regard de la femme étant plutôt posé avec fascination sur le plafond, à quelques mètres d'où l'attroupement se tenait. N'en faisant rien, le gnome se fendit encore une fois de son éternel sourire, et leva les yeux sur les gens encore présents. Alors que les quelques sages et commandants demandèrent avec une certaine autorité aux indésirables de quitter, une barrière immatérielle se fit sentir, entre le groupuscule et ceux qui devaient partir. Galgarad posa alors son petit bras derrière la princesse, l'invitant à le suivre. Stoppés par la barrière, les curieux virent lentement la lueur de la flamme s'évanouir, alors que le groupe marchait lentement vers une destination connue d'eux seuls.