La décision.

Post by Kamirah S. Siriel, Ind - November 19, 2009 at 7:58 AM

**Le malheur des noms. **
***** J'observais d'un air incertain la ruelle, seul paysage que me donnait cette fenêtre tantôt recouverte de draperies accrochées. Celle-ci était plutôt laide et sans intérêt, mais, agacée et sans doute au comble de l'ennui, je ne trouvais autre endroit ou glisser mes iris. Je n'avais pas faim, et ce, bien malgré les brioches qu'avait ramenée Ascyla à la maison, le thé dans la théière suffisait à me combler, pourquoi être gourmande ? Peut être était-ce le fait que ma peau peine à couvrir mes os, que mon visage se creuse de plus en plus et que le tout me donne une allure morte? Allons, je suis bien en vie. Mes doigts vinrent prendre la tasse apposée sur mes cuisses très lentement pour l'apporter à ma bouche et plonger mes lèvres dans ce liquide maintenant froid, sans une once d'hésitation. Ce matin, cette après midi ou ce soir, j'allais décider. *****

*Il y avait des mots qui, une fois lancé à un enfant ne disparaitrons sans doute jamais dans son esprit éponge. Des conversations entendus, des mises en gardes soufflées, peu importe, la jeune Kamirah était en âge d'apprendre et de mettre en pratique ce que plus jeune elle n'aurait osez. Il y avait certes bien des choses qu'elle voulait faire sans le pouvoir, du moins, à son âge. Elle les réservait pour plus tard, de toute façon, rien ne presse. Il y avait la philosophie de Dame Mystique qui la titillait un peu. Ses mots, même, étaient toujours gravés dans sa tête. *

« Garde ce que tu as,
Contente toi de tes biens,
Et ne accapare jamais de ceux des autres. »

C'était une façon de penser enrichissante et bien sur, droite. Mais était-ce là réellement ce dont la fille Siriel avait besoin ? Prôner le bien et blâmer le mal. Mais de quel côté était le bien, de quel côté était le mal ? S'il fallait qu'elle écoute sa mère, c'était évident. Mais s'il fallait qu'elle écoute tout autour, là, le tout ne l'était plus vraiment. Ce soir, elle devait accepter si elle devait sortir de sa vie mystérieuse, refermée et secrète. Dame Mystique... Elle était tellement gentille, attentionnée, brave. Que pouvait les mots d'une petite fille perdue face à cette grandeur? Aux yeux de la gamine, cette hybride était tout. Amie, confidente, sœur, mère, père, cousin et cousine. Jamais elle ne la trahirait, c'était ce qu'elle lui avait promis.

...Mais qui respecte encore ses promesses de nos jours?
Pourquoi devaient-elles être différentes?
Leurs deux noms portaient malheurs, c'est ce qu'elle ont dit. Alors... Peut être que dans le malheur, deux âmes peuvent se vouer le respect et ne jamais trahir une promesse. Dans le malheur, nous sommes tous égaux. Mais oh, ensuite vient le ''Qui est le plus malheureux''.
À cette interrogation, Kamirah ne gagnait sans doute pas. Mais, à son âge, tous ses morts, toutes ses restrictions par peur de terminer brûler, il fallait réellement être malchanceuse.

« Les noms portent malheur, c'est ce qu'elles m'ont dit. »
Qui, mais qui lui avait mis quelque chose d'aussi stupide dans la tête? Elle en était tellement convaincu que la jeune fille voyait même dans cette phrase, toute la vérité sur son monde. Être libérer? Pourquoi vouloir être libérer...

*Pour l'éducation... Si. Elle avait décidé, *Ô Dame Mystique, ne me trahissez pas, je vous fait tant confiance...
*Elle ramena ensuite sa tasse à ses lèvres, la terminant dans une grimace de dégoût. Comment pouvait-elle boire cette mixture froide ? C'était imbuvable... *