Un vent de T'sen jusqu'à Systéria..

Un vent de T'sen jusqu'à Systéria..

Post by Miyuki Maeda, Ind. - November 21, 2009 at 5:46 AM

À l'aube d'une matinée brumeuse, vaporeuse, un grand rafiot qu'on devinait en provenance de T'sen de par ses ornements typiques accosta finalement au port de Systéria après un long périple traversant l'Océan des Épices..

Les voyageurs qui débarquaient semblaient être fort soulagés d'enfin mettre un pied à terre, le faciès marqué d'une fatigue évidente suite à ces longs jours de navigation en haute mer..

Puis, au milieu de cette petite foule de passagers qui se hâtait sur le pont, on dressait un regard intrigué vers une jeune T'sen qui demeurait encore à bord du navire, scrutant les premiers desseins de Systéria qui se dressaient devant ses prunelles obscures, encore juvéniles. Elle dardait d'un oeil fébrile la foule qui s'agitait sur le pont, patientant pour une quelconque accalmie.. le temps qu'elle puisse se frayer un chemin parmi ces inconnus.

De sa main frêle, elle venait quérir un fin parchemin précieusement rangé parmi ses quelques effets. Elle y parcourait encore les lignes avec circonspection, tout en guettant au loin en quête d'un visage un tant soit peu familier.. Bien qu'elle savait parfaitement qu'ici, personne elle ne connaissait encore.

Elle avait été envoyée ici, afin de livrer l'aide nécéssaire au clan dont elle portait si fièrement le nom et auquel elle était attachée depuis sa naissance.. Toutefois, même si elle en connaissait toute l'ampleur et l'importance, son ignorance se faisait sentir bien plus grande une fois sa nef accostée sur ces landes inconnues. Prise d'une anxiété sans failles, elle appréhendait maintenant son devoir avec plus de nervosité que jamais.

"Fais honneur à ton nom, à ton clan.. Vas accomplir ton devoir et puisses-tu t'enrichir de connaissances qui sauront te faire grandir, Miyuki.."

Elles résonnaient encore et encore ces paroles.. Comme un but ultime qui guide les pas d'un être égaré, qui ne possède plus aucun repère.

La jeune T'sen posa finalement son pied sur le pont de Systéria, lorgnant l'horizon avec une agitation qu'elle contenait intérieurement, dans ce corps fluet, chétif et dont le teint laisserait toujours deviner son origine.. Le vent de la marée haute la bousculait doucement, alors que postée près des remparts, elle attendait la venue de ceux qu'elle était venue rejoindre, mais dont elle ignorait tant.


Post by Kenichi Eringyas, AdC. - November 21, 2009 at 3:15 PM

Le pli déposé sur la table a thé était clair, se présenter sur les quais à l'arrive du "Chat qui vole et qui souffle", un navire dont l'origine n'était pas à mettre en doute du à son nom, l'archipel T'sen Évidemment. Le jeune Drow s'était donc apprêté et s'était mis en route à travers la basse ville, la moyenne ville pour enfin parvenir aux quais.

Un rapide coup d'œil sur le dernier achat du clan lui indiquait que Maeda San avait bien fait placer un soldat en garde de l'entrepôt de Zon'jiru. Ses pas légers l'amenèrent sur le quai, il passait les visages en revue, les détaillants espérant reconnaitre dans les tenues qu'arboraient tous les voyageurs un signe de ce qu'il était venu chercher. Son regard, noir, abyssal, sondait les visages, les tenues et c'est un ainsi qu'il la remarqua. Le jeune demi elfe à la peau grise, aux cheveux longs tenus en tresse au dos mais coulant dans ses yeux, masquant à demi le visage de l'homme, il était bâtit et fort comme peut l'être un laborantin ou un bibliothécaire.

Il s'approcha d'elle et la salua à la manière T'sen, se penchant vers elle, inclinaison du buste en rapport avec les égards et les honneurs qu'il lui portait puisqu'elle partageait le même nom que lui désormais. Les mots qui franchirent ses lèvres pour aller se perdre dans le brouhaha du ressac de la mer, dans les cri des mouettes et les hurlements des marins furent ceux ci.

" Recevez nos salutations distinguées, je suis Kenichi Eringyas, je suis votre envoyé du clan en cette cité."
Ce faisant, il avait pris le peu de bagages que la dame apportait avec elle et s'était approché des sacs de cuir déposé sur le sol. Une fois chargé de tout cela, il porta un regard vers elle la détaillant rapidement comme pour se faire une idée de la personnalité qui allait maintenant partager leur laboratoire et lieu de vie commun. Assurément, il avait eu une bonne idée de mettre son salaire à disposition du clan, l'achat d'une demeure commune devenait de plus en plus nécessaire, Zon'Jiru devenait étroit.


Post by Miyuki Maeda, Ind. - November 21, 2009 at 9:20 PM

Elle s'inclina comme la coutume le voulait à la rencontre de Kenichi. Son minois s'était aussitôt décrispé et son anxiété semblait s'être dissipée, bien que son corps témoignait de la fébrilité qui ne voulait point l'abandonner.

Sous le regard de cet être, qui portait apparemment le même nom qu'elle désormais, se dressait une jeune femme dont le faciès se laissait voiler par quelques mèches d'ébène de sa tignasse retenue par un pic de perle noire nacrée aux motifs particuliers. Bien qu'elle avait atteint un âge mature, les traits fins de son visage lui donnaient un air candide. L'on avait du mal à déterminer si cette coiffure peu considérée et ces habits larges, souples avaient été choisis pour ce voyage ou si la jeune T'sen n’avait tout simplement pas le souci de l’agencement et de la bonne parure. Toutefois, sous ces yeux bridés, encadrés d’une mince ligne de khôl sombre, se trouvait un regard pimpant et fort animé d’une curiosité frappante.

Elle n’eut point à se faire prier pour suivre Kenichi, le suivant à petits pas saccadés, sa silhouette chétive se mêlant à celles des étrangers qui se bousculaient sur les quais. Elle avait insisté pour porter la majorité de ses sacs, tous plus légers les uns que les autres, ce qui était bien surprenant pour quelqu’un qui quittait son continent natal. Elle demeurait étrangement silencieuse, comme si elle était obnubilée par les nouveaux environs qu’elle découvrait progressivement ou peut-être simplement retenue par un brin de timidité et d'intimidation.

Elle semblait porter une attention religieuse à chaque détail de la cité, de ses prunelles obscures mais ô combien vives. Puis, une fois arrivée devant Zon’Jiru, elle appréhendait avec hâte la rencontre de sa cousine, dont elle n'avait gardé que de très vagues et lointains souvenirs.


Post by Noür/S. Eringyas, mortes - November 21, 2009 at 9:51 PM

Dans la pièce surplombant cette rue de la Basse-Ville, au dessus du Laboratoire Zon'Jiru, "Savoir", en sa forme humble, une silhouette drapée d'un kimono vert peignait.

Le ballet de son pinceau encré traçait la silhouette des montagnes neigeuses, des falaises escarpées du lointain Archipel. La damoiselle parut songeuse, l'espace d'un instant.

Serait-elle bonne Sensei, assez pour faire de sa jeune cousine une digne membre du clan, à qui elle apprendrait Systéria, espérant que le premier contact avec cette cité de Gaijins ne soit pas trop cruel?

Un nouveau trait de pinceau, un peu de couleur sur le papier de riz.
Ainsi, les doutes s'effaceraient, avec cette rencontre. La première depuis son dernier séjour sur l'ile d'Hatôshima. Depuis combien de temps déjà... Une décade, peut-être? Les ans s'écoulaient si vite, les humains croissaient comme fleurs autour d'elle. Reconnaitrait-elle seulement cette enfant, que le clan lui envoyait désormais. Chrysanthème délicat qui se devait d'éclore, dont elle devrait avoir soin?

Un nouveau trait de pinceau, attendant que la porte s'ouvre, attendant cet instant où le temps s'arrêterait, celui de la rencontre.


Post by Miyuki Maeda, Ind. - November 27, 2009 at 4:34 AM

Sûrement trop tard était-elle arrivée devant le laboratoire.. À sa grande déception, elle n'avait pu faire la rencontre de sa cousine cette journée-là.

Puis les jours passaient et la jeune T'sen arpentait les rues de Systéria, tâchant d'apprivoiser les environs de son mieux, de même que ses habitants tous aussi différents.. Elle les trouvait dotés de divergeances d'esprit des plus déconcertantes, auxquelles elle n'avait jamais été confrontée.

Toujours aussi discrète, silencieuse et distante, elle tentait de se créer une place, aussi mince soit-elle, parmi cette grande cité encore inconnue à ses yeux..

Fort heureusement, il avait été présent pour l'accueillir et la guider, de même que pour éclaircir ses idées à propos de cette population nouvelle qu'elle trouvait bien curieuse et intriguante.. Bien que Miyuki n'avait jamais dépendu de personne, c'est bien cette sensation qu'elle éprouvait parfois, quand la solitude la prenait, au milieu de ces étrangers. Sa présence lui procurrait réconfort et désormais, Shigeru représentait son seul support réel.

On dit qu'il faut savoir s'entourer des meilleurs personnes pour mieux avancer, c'est ce qu'elle tenterait de faire, à sa façon..


Post by Miyuki Maeda, Ind. - November 29, 2009 at 11:25 PM

Les yeux rivés vers ses fioles… les pensées dispersées distraitement dans sa tête, la jeune Eringyas s’exerçait afin de mener à bien ce chapitre qu’elle venait tout juste de terminer, dans cet épais bouquin aux pages jaunies… Par soucis de bien se montrer devant son clan, dont elle redoutait, au même titre qu’elle hâtait, la rencontre…

Une pincée
Remuant tranquillement…
Songeant pendant ce temps, puis…
Une nouvelle pincée
N’ayant le temps de remuer quoi que ce soit,
Parce que ses songes lui avaient fait oublier,
Qu’une pincée de trop menait indéniablement aux éclats…

Une petite poussée pour l’écarter, c’est tout ce que le temps lui avait permis de faire, alors que son flacon bouillonnait bruyamment, avant de se briser par une surdose de pression, en mille et un éclats de verre.

La jeune T’sen en vit sa main se lacérer en plusieurs entailles douloureuses, rapidement soignée toutefois, par son bienfaiteur.

Malgré tout, elle observait dans la pénombre de la soirée ombrageuse, brumeuse, cette marque nécessaire pour ne pas se faire prendre à nouveau, à trop se laisser distraire, à se montrer naïve. Au fond, peut-être avait-il raison ...

La jeune importée tirait ses leçons :

Une infime once de trop mène automatiquement aux éclats…


Post by Anteïa Meserole, Adm - November 30, 2009 at 5:59 PM

C'était son tour de faire une ronde dans le cartier portuaire cette journée là. Le débarquement de nouveau arrivant se faisait toujours sous surveillance, on ne sait jamais, des débordements racistes arrivent toujours, après tout, pour être raciste c'était la ville rêver, Systéria. Quoi qu'il en soit, cette journée là, le chargement contenait une majorité de T'sen, la navette avait long de chemin a faire entre l'archipel et la Petite Soeur, et en règle général, les nouveaux arrivant étaient plutôt nombreux, n'en déplaisent à certain.

D'ailleurs, c'était justement là le sujet de la réfléction de la mercenaire. Dans leurs pays, elle aimait bien les tsenois. Après tout, ils étaient chez eux et pouvait bien faire ce qu'ils voulaient, comme suivre leurs traditions, pourquoi pas? Mais en Systéria, quand bien même qu'elle n'appréciait pas cette cité, elle trouvait lourd tous se mélange de race qui tenait mordicus à leurs vie d'avant. Pourquoi ne pas être rester chez eux alors??

Quoi qu'il en soit, c'est un léger grognement sous son heaume qui accueillat les nouveaux tsenois.


Post by Miyuki Maeda, Ind. - December 5, 2009 at 7:42 AM

Retour aux sources

Enfin ce moment tant attendu s’était déroulé ; la rencontre de sa chère cousine.
Serrement d’estomac et nervosité palpable, échine tenue en une posture impeccable, doutes et prises de consciences entremêlés. Plusieurs propos eurent été échangés et généreux fut l’accueil de la jeune Eringyas au sein de Zon’Jiru.

Il était bien évident que le temps séparant son arrivée à Systéria et sa rencontre avec Surumë-Chan avait été suffisamment considérable pour troubler ses idées. Elle en avait perdu vaguement ses buts et ses idéaux… Ceux-ci demeuraient enfouis sous cette tension que lui procurait la ville ainsi que ses habitants. Valeurs, toutefois, qui lui furent rapidement remises en tête et rappelées. Valeurs qu’elle s’était prise à délaisser un tant soit peu… La jeune femme s’en rongeait l’esprit.
Puis elle se remémorait alors sans cesse cette phrase, tellement entendue… Visiblement, elle l’avait ignorée pendant un moment.

« Le bonheur d’une personne n’est parfois pas à considérer, pour le bonheur du plus grand nombre »

Et… C’était vrai.

Et… Elle le savait.

C’est ainsi que cette sombre mélodie débuta dans ses songes… Mélodie bien peu mélodieuse, par contre. Son bruit résonnait bruyamment dans son être, temps par temps. Comme des pierres qui s’affaissent et qui s’empilent les unes sur les autres. Le tout dans une symphonie répétitive et effarante.
Sa barrière se montait peu à peu et elle s’encourageait à la dresser bien haute, bien solide. Car, la faiblesse, elle n'en voulait pas.

Elle écartait cette question qu’elle-même elle s’était déjà tant posée… Cette question soufflée par cette fillette, qui peut-être, avait bien raison.

« Pourquoi ne pas être égoïste?... »

Elle médita, longuement… jusqu’à ce que finalement, elle se dissipe. Elle n'était en aucun cas acceptable, selon ses coutumes et moralement.

Elle souria intérieurement, tristement… Quelle ironie, alors qu’elle était parvenue à briser telle façade, maintenant elle s’en fabriquait une, bien à elle cette fois.


Post by Miyuki Maeda, Ind. - December 7, 2009 at 6:37 AM

Pauvre petite Miyuki...

Qui se croit si forte, mais chez qui la faiblesse ne déroge pas.

En un souffle qui pourrait paraître bien futile, cette espèce de barricade qu’elle s’était montée bien maladroitement n’avait pas fait long feu. Tentative toutefois marquée d’une bonne intention..

Deuxième mélodie, inversée, mais ô combien similaire à la première. Nouvelle mélodie qui lui sembla doublement destructrice…
La jeune Kamirah avait eut un tel impact sur son humeur cette soirée-là. Peut-être avait-elle simplement touché le sujet bien précis de tous ses tourments, la raison même de cette barrière si piètrement montée.

« Je partirai sûrement pour T'sen d’ici deux semaines… » Avait-elle dit à Nathaniel de Sorgrad, sagement posée sur son tabouret du Havre Mélodieux.

À ce moment précis, elle semblait si fière d’elle-même. Si fière de paraître presque détachée et peu concernée. Toutefois, d’un œil extérieur, elle devait tellement sembler naïve et tristement ridicule.

Pauvre petite Miyuki…

Elle observait cet amas de pierres à ses pieds, ce mur anéanti, écroulé…

Maintenant elle ne pourrait plus se le cacher. Elle connaissait la réponse sincère à cette satanée question, cette question qu’elle était parvenue à chasser, il y a de cela quoi? À peine deux lunes? Trop peu visiblement, pour se tenir à sa volonté. Mmh… Volonté? Non, c’était loin d’être le bon mot…

Il lui restait tout juste deux semaines pour espérer s’en sauver un tant soit peu intacte… Deux semaines avant d’embarquer à nouveau sur le navire vers T’sen. Pour une durée… indéterminée.

D’ici-là, tout ce qui lui restait à faire, c’était d'attendre que le vent nettoie toute cette poussière de pierre...


Post by Miyuki Maeda, Ind. - December 14, 2009 at 6:35 AM

Ses mains fébriles glissaient sur le satin de ses quelques habits, libérant le peu de tiroirs qu’elle s’était appropriés au laboratoire. Celle qui n’était arrivée que depuis un mois ou deux, à peine, remplissait déjà de nouveaux baluchons.

Au pas de l’entrée, les deux poches cuirassées étaient posées, signe d’un départ qui s’approchait, signe que la maisonnée serait libérée d’une tête bientôt.

La jeune femme s’était faite un peu plus discrète depuis quelques lunes... Comme elle ne conversait qu’avec peu de gens, la raison de ce court isolement demeurait mystérieux et peu intéressant pour la populace de Systéria.

Ceux qui avaient pu s’y intéresser vaguement avaient peut-être vu la nouvelle aspirante de la Confrérie Pourpre traîner vers les bibliothèques de l’Académie ou vers le laboratoire Eringyas en Basse-Ville, de vieux bouquins empilés entre ses bras maigres. Nouvel intérêt, peut-être? Nouveau défi, sûrement.

De toute évidence, elle s’occupait et elle s’en trouvait satisfaite. Les temps libres lui permettaient de trop de penser et cette mauvaise habitude lui créait de vilains maux de tête, à souhaiter qu’elle n’explose au plus vite pour s’en soulager. C’est en une sorte de refuge qu’elle s’adonnait désormais aux études, aux recherches, avec un acharnement presque religieux.

Quelques jours restaient et elle rebrousserait chemin vers l’archipel de T’sen ; source de paix pour la fragile Eringyas, dont le prénom allait sûrement disparaître dans la brume de Systéria pour le temps de son voyage...


Post by Esmeral, Adc - December 14, 2009 at 2:57 PM

Les agissements de la jeune T'sen ne passèrent pas inaperçu au sein du laboratoire Eringyas, surtout pour un de ses rares fantôme qui y erré. Lui parler il aurait pu, il l'avait déjà fait, mais à quoi bon ? Cette humaine commençait seulement son apprentissage.

Comment être aussi sur et catégorique? Il y a de ses choses inexplicable dont certains être ne peuvent s'astreindre à éviter une fois frôlée. Il le savait, il était aussi passé par ce chemin.

Certes tout les chemins sont différents mais le but en reste le même, peut être avait-il tord, ou non, l'essentiel était que l'humaine puisse y trouver une quelconque évolution dans ce voyage, quel qu'elle soit.

Il n'avait Ho non trouvé ou effleuré le but que tout deux cherchait pour se permettre une telle analyse, mais simplement l'humain restait vigilent et attentif aux gestes de cette jeune humaine malgré son airs désabusé et associable.

Certainement aucune amitié, intimité ou complicité à lié ou liera un jour ses deux esprits, quoiqu'il en soit un sentiment de respect pouvait siéger au vue de leur soif à tout deux de cette quête.

Situation ambigüe et inexplicable, tout comme leur but.


Post by Miyuki Maeda, Ind. - January 30, 2010 at 4:18 AM

**Nouveaux horizons **

En lotus, elle était demeurée assise près des flots cette nuit-là.. La brise marine se heurtait contre le faciès de la jeune T'sen tandis qu'en son intérieur, le calme se créait et se propageait. Elle se laissait bercer avec délicatesse, le satin de son kimono s'ondulant au gré du vent.

La méditation l'avait toujours aidée à se retrouver et à faire part des choses. Peu importe combien d'heures elle pouvait passer ainsi immobile, la douce asiatique s'y adonnait à répétition pour chasser les pensées noires qui troublaient parfois son esprit.
En cette technique, elle voyait une purification saine, et simple..

..
Revenue depuis quelques jours de T'sen, la jeune Eringyas avait retrouvé Systéria tout juste comme elle l'eut laissée avant son départ.. Toutefois, c'est elle qui, maintenant, avait quelque chose de différent..
"Un nouvel intérêt et rien d'autre", s'était-elle dit. De toute façon, y avait-il réellement quelque chose de valable à quoi s'accrocher en ces Landes étrangères? Elle en doutait désormais..

C'est dans un coup de vent rapide qu'elle s'était remanifestée à Zon'Jiru, le temps de reposer ses baluchons et de vérifier si la maison était toujours animée d'un ou deux.. fantômes? On pouvait presque dire ainsi, oui.

Quoiqu'il en soit, il était bien évident qu'une nouvelle idée trottait dans sa tête. Elle passait son temps à fouiner dans ce nouveau grimoire aux ornures plutôt douteuses pour quelqu'un qui n'en connaissait pas la signification..
Un nouveau chemin pour espérer atteindre sa fameuse quête? Qui pouvait bien le savoir.. Cette jeune femme était aussi bavarde qu'un papier de riz quand il était question de sa personne.
..

La marée montait lentement jusqu'à venir se frayer un chemin jusqu'à la jeune femme. Aussitôt, ses paupières se redressaient pour mettre fin à sa détente..

En sa main, s'agitaient quelques étincelles bleutées se frappant contre les flots qui s'avançaient..
Elle l'avait longtemps repoussée, mais une force grandissait en elle aujourd'hui.

Il lui faudrait maintenant chercher le contrôle.
Car, en sa paume, les éclairs grandissaient et elle ne pouvait les contenir.


Post by Miyuki Maeda, Ind. - February 6, 2010 at 9:25 AM

Révolte

Pour la première fois dans sa vie fragile, elle avait eu envie d’hurler cette soirée-là
elle avait eu envie d’exploser en poussières, pour espérer ressentir un quelconque soulagement, ou une quelconque libération
elle avait eu envie de simplement, s’évaporer.

Elle décida simplement de se refrogner. De se cloitrer un temps et d’espérer retrouver l’envie de passer le pas de la porte.
La Pourpre déserta les rues cette journée-là.

Du fond du laboratoire, elle se complaisait à observer la pluie s’abattre sur les carreaux de la fenêtre. Elle se confortait même à compter les lattes du plancher usé…

Ahh! Ce qu’elle pu éprouver un vilain plaisir à lorgner ses affaires près de son baluchon aussi...

Elle aimait tout.. sauf peut-être l’idée de remettre le bout de son nez dehors.

Peut-être le temps aurait vite-fait de la soulager ou…
Peut-être le temps aurait vite-fait de la forcer à s’en remettre à l’évidence..


Post by Miyuki Maeda, Ind. - March 31, 2010 at 6:37 AM

Le temps arrange les choses dit-on.

Le grand rafiot aux ornements typiques accostait une nouvelle fois au port de Systéria… Avec cette même petite tête noire à bord, baluchon sous le bras.

Cette fois, elle fila bien rapidement du pont bondé et agité, où les mouettes ajoutaient cette ambiance maritime agaçante pour Eringyas. Au contraire de sa première arrivée, son pas feutré semblait plus assuré, plus calme.

Et les mouettes qui observaient le brouhaha du ciel pouvaient voir la jeune T’sen filer entre les silhouettes, se traçant un chemin bien précis, bien calculé.

Le temps arrange les choses dit-on.

Le temps arrange la maladie

Le temps arrange le cœur

… mais le temps coule si vite.