Histoire d'un instant de vanité

Histoire d'un instant de vanité

Post by Sarä Taur'Amandil, OdS - December 2, 2009 at 11:31 AM

Histoire d'un instant de vanité
La parfumeuse malchanceuse

«  Vous savez, toutes les femmes ont mine de rien un petit quelque chose en commun et cela s'appelle la vanité. Quel mot terrible et accusateur, peut-être mal choisit si l'on est susceptible. Utilisons plutôt un euphémisme en choisissant le mot féminité qui sera plus doux et moins péjoratif. Certaines nieront catégoriquement leurs petits côtés coquets pour préserver toute leur précieuse modestie, d'autres l'admettraient à demi-ton dans un léger sourire plein de réserve et quelques cas plus exubérants l'afficheraient sans aucune vergogne, assumant complètement leur féminité, leur cœur de femme, leur désir d'être vue et aimée. Elles voulaient toutes êtres belles au fond de leur être, ne serait-ce qu'un tout petit peu ou encore que pour leur regard d'une seule personne... »

Il y a moins d'une semaine au cabinet Taur'Amandil ...Au quartier de l'Ordre dans le fin fond de la citée.

Depuis déjà quelques soirées, Sarälondë s'occupait à la confection d'un nouveau et unique parfum pour sa petit personne. C'était un passe temps comme un autre pour une alchimiste de calibre mais aussi une première dans ce cas précis puisque généralement, Sarä portait tout simplement une fragrance en provenance des terres elfiques. Une odeur délicate, un peu sucrée et fruitée rappelant les agrumes et le jasmin. Malheur! Le flacon était bientôt vide. C'est ainsi que l'idée toute simple avait germée... Pourquoi ne pas le confectionner elle-même?

Ceci nous faisait réaliser une chose; la médecin de renom avait elle aussi des petits caprices féminins et des attentions toutes particulières pour être jolie. Sans nécessairement le nier catégoriquement, elle l'admettait à peine, faisant partie d'une catégorie à part se situant entre la première et la deuxième décrite plus haut. Il se cachait sous ce petit bout de femme une dame comme toutes les autres.

Bien qu'elle se coiffait toujours de la même manière, bien qu'elle ne se maquillait jamais, bien qu'elle ne faisait pas vraiment attention aux vêtements qu'elle portait et bien qu'elle avait la même paire de bottes dans les pieds depuis des années... Madame Balgor se parfumait toujours un peu et était de surcroit maniaque de sa propreté personnelle.

La « quintessence » était finalement prête à être portée..! L'odeur semblait parfaite à son nez et serait la petite touche féminine trônant sur elle dès le lendemain. Sarälondë Taur'Amandil espérait-elle faire tourner des têtes? Définitivement non, mais peut-être que le personnel de Sainte-Élisa remarquerait...?

Actuellement à l'hôpital Sainte-Élisa..Dans le fin fond des bois.

Pathétique.

Elle avait tout essayé pour essuyer son cou de cette horreur mais rien à faire! Sarälondë n'avait pu prédire que sa création provoquerait cette horrible réaction allergique partout sur sa gorge et sur ses clavicules qui portait le parfum à l'odeur pourtant si agréable. La tentative de nettoyage n'avait fait qu'empirer les choses. La directrice adjointe avait dut faire tout cela en douce en plus... Mais les infirmiers et les infirmières n'étaient pas si dupe, il voyait bien que quelque chose clochait avec leur supérieure hiérarchique.

« Encore enceinte je te dis...! Elle a quitté rapidement son bureau pour vomir je dis. »

« Ça fait du sens! »

« Moi je pense plutôt qu'elle a un malaise du type... Gastrique. Enfin vous voyez de quoi je parle. »

« Ha... Ça fait du sens aussi! »

« Je pense qu'elle est au prise plutôt avec une crise d'urticaire... Son cou me semblait plutôt rouge. »

« Boff... »

Ça picotait, ça démangeait... C'était horriblement rouge, en plus des petits boutons bourgognes et douteux semblaient vouloir naitre sur la peau la plus affectée par le mélange de malheur. Pourtant les précédents tests n'avaient jamais provoqué cette cette...! Abomination. La situation n'avait absolument aucun charme féminin. Petite vaniteuse va, tu n'as que ce que tu mérites te dirait les personnes les plus sans cœur de Systéria. Il aurait été plus rentable de mettre une robe moins défraichie et surtout moins brune.

Une lotion, supposée d'être apaisante, et un foulard par dessous tout cela et l'adjointe à la direction continuait sa tâche péniblement, souffrant en silence de son expérience de parfumeuse. Son expression faciale laissait voir un profond malaise quand on la croisait comme un coup de vent dans les corridors de l'établissement de santé. Le pire était à venir... L'heure de ses consultations approchait. Si se cacher dans son bureau était aisé, il en serait autrement devant un patient. En plus elle n'avait définitivement pas le choix d'accomplir sa tâche.

Gageons qu'elle serait d'une humeur massacrante... Et que la journée serait longue, tout comme les jours à venir. Après tout, même si elle était un médecin de renom, Sarä n'était pas devin. La petite créature mouffetée ne pouvait prédire comment la problématique situation naissante sur sa peau dégénérerait.

Bra-vo.


Post by Acturus Polymaro, Mort - December 3, 2009 at 9:15 AM

De retour chez lui, l'eau de la baignoire coulait comme une chute d'eau après une pluie torrentielle. Le visage crispé, ses gestes stridents, Acturus enlevait ses vêtements pour les laisser dans un coin. S'ils n'avaient pas été le cadeau d'Astria, il y aurai mit le feu!

La mousse du savon débordait du rebord de la somptueuse baignoire. Le timide et pathétique marchand s'y plongea tout entier. L'éponge allait passer un mauvais quart d'heure à être vigoureusement frotté contre la peau d'Acturus. Il gémissait de crainte et frottait plus fort tout son corps.

Heureusement, Astria n'était pas à la maison. Il ne voudrait absolument pas que cela lui arrive. Dans l'eau chaude, presque brulante, il espérait tuer cette maladie, cette invasion qu'il imaginait déjà lui prendre la gorge, les joue, le crânes.

Pourquoi fallait-il que celui arrive à lui!

Il restait dans le bain comme s'il voulait se faire porter à ébullition afin de tuer ces microbes Saralodesques!

Il repensait à la scène avec un frisson de dégout et de crainte.

D-d-dame Ba-ba-baglor... est-ce con-concontagieux?

Oui... Allez partez...

Un frisson encore, il priait Thaar de ne pas attraper cette maladie... la peste Saralonde....