Courrier par-delà les mers du sud

Courrier par-delà les mers du sud

Post by Erèssän Taur'Amandil, Ods - December 24, 2009 at 9:55 AM

L'écriture fine sans tache avait été tracée sur un papier fin bordé d'un ruban d'or. Le message écrit en totalité dans la langue ancestral des elfes, il ne faisait aucun doute que sa destination était la capitale elfique. Au bas de celui-ci se retrouvait le croquis d'un mystérieux objet.

Ce message adressé à la doyenne de la famille Taur'Amandil. Gageons toutefois qu'une mystérieuse sœur hypocrite mettrait la main sur celle-ci bien avant sa réelle destinataire. Après tout c'était un trait commun chez les femmes de cette famille...

Ma très chère mère,

Trop nombreux sont les mots pouvant témoigner à quel point vous me manquez depuis mon départ de la capitale. Je suis sincèrement navré de ne pas avoir trouvé le temps pour vous écrire depuis. Systéria est un monde perturbant où les évènements s'enchaînent sans attendre leur fin. Un monde dans lequel je dois apprendre chaque jour à m'adapter alors que tout est si différent du nôtre.

Soyez toutefois rassurée, je me porte merveilleusement bien en dépit de la situation actuelle que doit affronter Systéria. Il s'est produit tant de choses depuis mon arrivée que je souhaiterais vous faire part que j'en aurais pour une journée entière à vous écrire. Heureusement j'ai fait quelques rencontres qui auront pu m'aider à traverser les épreuves les plus difficiles.

Je fais part ici principalement de l'amie la plus proche de ma sœur Sarälondë. Demoiselle Shandri Eäm'Arylth qui depuis bien avant mon arrivé, apporte son soutient et son amitié à la famille. C'est une femme qui dégage une bonté et une pureté d'âme comme j'en avais jamais rencontré.

Son père, originaire de la capital d'Edagor, est un homme bon et fier consacra sa vie au bien d'autrui selon les préceptes et enseignements de Thaar. Des valeurs altruistes qu'il a su très bien transmettre à sa fille qui elle-même apporte beaucoup aux gens autour d'elle ainsi qu'à la communauté Systérienne.

Il fut d'ailleurs un temps où j'étais perdu entre les disputes particulières du couple de ma soeur et mes propres problèmes d'intégration à cette nouvelle société. Au point même que je songeais revenir en Arnad'Idhren. Je dois avouer que si je n'ai pas rebroussé chemin à cet instant, c'est grâce à elle.

Shandri a su m'apporter comme nul autre lumière et quiétude dans les moments les plus sombres de ma vie. Il est inutile de vous cacher plus longtemps que mes sentiments pour elle sont aussi forts que les racines des arbres les plus anciens de la capitale. Mon amour croît pour elle chaque jour comme les fleurs fleurissent au renouveau du cycle et j'ai l'intime conviction que je souhaite vivre ma vie à ses côtés.

Je sais que ces nouvelles vous frapperont, j'en suis sincèrement désolé. Je sais toutefois également que si je m'éloigne de Shandri, je le regretterai toute ma vie. Nous souhaitons tous les deux célébrer notre union afin que si jamais quelque chose devait arriver au cour de la crise actuelle qui frappe Systéria, nous soyons unis à jamais dans l'éternité.

Mon choix est fait... Mon seul regret est de ne pas avoir pu vous présenter cette charmante femme qui représente aujourd'hui tout pour moi. Avec votre permission bien sûr, je lui demanderai de vous écrire afin que vous puissiez la connaître un tant soi peu.

Je souhaiterais tant recevoir votre bénédiction pour marquer cette union. Si vous acceptez, j'aimerais que vous me faisiez parvenir l'objet représenté au bas de cette lettre. Ce même objet porteur de votre bénédiction saura officialiser ma demande en mariage.

Enfin pour terminer, Sarälondë et toute la famille vous transmettent leurs meilleurs sentiments. Les petites jumelles et Taräsilmë grandissent si rapidement, je souhaiterais que vous puissiez les voir bientôt également. Faites savoir à Yanàlindë qui malgré sa réaction prévisible, que je l'aime tout de même et insiste pour qu'elle prenne soin de vous en mon absence.

Puisse Mélurine vous apporter santé et prospérité,

Votre fils qui vous aime,
Erèssän


Post by Erèssän Taur'Amandil, Ods - March 28, 2010 at 9:40 PM

Plusieurs mois s'étaient écoulés depuis la réception malencontreuse de la main de l'ainée de la famille Taur'Amandil. En Systéria, Erèssän commençait à renoncer à tout espoir. L'elfe qui ne trouvait plus sommeil prolongeait ses absences en dehors de la capitale. Envahit par le doute et la crainte, il ne rentrait que très rarement auprès de sa bien aimée, tôt, aux premières lueurs du jour. Son regard rivé vers celle qui chérissait plus que tout, ses doigts frêles se glissaient dans sa soyeuse chevelure avec les dernières parcelles d'espérances quant à la réalisation de ses rêves, rêves qui s'entrechoquaient aux pires scénarios qu'il redoutait depuis si longtemps.

Alors que quelque part, dans les contrées elfiques...

- Yanàlindë! Comment as-tu pu me faire une chose pareil!? Et ton frère!? Comment peux-tu lui..

- Vous avez osez fouiller ma chambre! Rétorqua les poings sur les hanches la plus vielle enfant.

La doyenne, incrédule, observa d'un regard déchiré sa fille qui cette fois l'avait gravement touché par ses manigances. Elle serra contre son poitrail cette lettre oubliée, écrite de la main de son fils cadet puis ajouta..

- Bientôt trois saisons se seront écoulées! Trois saison sans nouvelles de ta sœur et de ton frère. Mes doutes étaient bien fondés, mais je ne voulais pas croire que tu serais capable d'une chose aussi ignoble ma fille.

- C'est une humaine!! Vous n'allez tout de même pas?

La pauvre mère quitta la pièce pour regagner sa propre chambre, laissant derrière elle une partie de son fardeau qui n'avait cesse de geindre même seule. Elle se concentra sur la lecture et la relecture de ce courrier qui lui était destiné, plusieurs saisons bien avant. Son coeur se pinçait d'inquiétude à la seule vision imaginaire qu'elle donnait à son fils dans le moment actuel. Épuisée, elle regagna finalement son lit pour méditer tous ces bouleversements soudains pendant la nuit...


Post by Sarä Taur'Amandil, OdS - March 28, 2010 at 10:15 PM

L'autre lettre...
Celle que l'ainée ne lirait pas

Quelques semaines plus tôt....Au port de Systéria

« Que cette lettre se rende dans les mains de Nariëlindë Taur'Amandil... Dans les siennes et celles de personne d'autre. Néanmoins monsieur Evriolendil, si vous croisez une certaine Yànalindë Taur'Amandil une fois là-bas... Faites lui passer mes salutations les moins distinguées.»

« Mais madame... »

« Bon vous avez raison... Donnez uniquement la lettre à la concernée, mes salutations les moins distinguées, ma tendre sœur les recevra d'une autre manière... De toute façon. »

La comtesse avait été d'une clarté on ne peut plus.. claire avec le coursier qu'elle avait engagé pour cette -périlleuse- mission consistant à amener un bout de papier à destination. Les traits de son jeune visage elfique trahissait sa lassitude à propos de cette pathétique situation. Les jours, les semaines et les mois s'étaient trop écoulés pour que l'absence de réponse soit normal. Que ce passait-il exactement sur le vieux continent? Sarälondë avait ses doutes et au risque d'avoir l'air paranoïaque, comme toujours, elle envoyait cette lettre en espérant qu'elle se rende à destination. Ce n'était pas la première fois que l'ainée de la fratrie Taur'Amandil cachait le courrier qu'envoyait son frère ou sa bâtarde de sœur, ajoutant un peu plus dans le dysfonctionnement déjà présent de cette famille...

C'est avec un déchirement certain qu'une grande dame elfique lirait ces lignes... Juste avant d'aller vérifier les affirmations elle même sans doute.

Chère mère,

Mes courriers ce font distancés mais vous savez que je n'ai jamais été la plus grande écrivaine d'Enrya... Néanmoins cette lettre est d'une importance toute particulière, j'écris pour Erèssän... Mon frère que j'aime inconditionnellement, car devant l'absence de réponse face à sa précédente lettre, je ne parviens pas à me convaincre que vous choisissiez le mutisme ma mère, ce n'est pas votre genre.

Erèssän veut marier une femme mère, une humaine. Il vous a envoyé une missive et je suppose notre ainée, Yàna, d'avoir été en mesure d'intercepter la lettre avant vous. Vous savez comme moi que ce n'est pas la première fois qu'elle cacherait du courrier, je ne vous le dis pas pour créer discorde mère, je sais que vous comprendrez mes motivations à vous écrire... Il veut simplement votre accord.

Sinon le reste de ma petite famille avec Mathéo se porte bien, Taräsilmë grandit si vite, elle est remplit de projets et d'idées, vivifiante. Les jumelles quant à elles entreront bientôt dans les premiers cycles à l'université Systérienne pour recevoir la meilleure éducation possible. Nous sommes passés par des moments difficiles mais je m'accroche à l'espoir que ces instants sont derrières nous. Je projète de venir éventuellement vous les présentez mère... Vous les aimerez autant que je peux les aimer j'en suis certaine.

Je vous aime et je pense à vous,

Sarälondë

Ps: Chère Yanàlindë, s'il advenait que malheureusement tu sois la récipiendaire de ce courrier... Puisses-tu avoir mille regrets pour tes actions inconcevables, je suis persuadée d'avoir raisons sur ton cas.