Un vent qui se lève

Un vent qui se lève

Post by Ryu Hattori, Adm. - April 3, 2010 at 7:17 PM

Un vent qui se lève.

L'heure était à la réflexion, la nuit tombante avait couvert d'un voile sombre toute la cité, ne restait à la vue de Ryu qu'une partie du quartier de l'ordre et une petite partie de la basse ville qui s'étendait au delà, dans sa main son chapelet s'égrainait, non pas qu'il récitait des prières à thaar mais c'était plutot comme un mouvement inconscient.

Les étoiles, il en était certain, l'une d'entre elle avait ce scintillement qu'avait l'oeil de sa mère quand elle lui parlait des siens, quand elle lui parlait du passé, mais.. le passé était le passé. Sa tête opéra une petite rotation pour tenter d'apercevoir le manoir Minh Yu d'ou il se trouvait, ce qui était presque impossible. Alors que le vent se soulevait doucement, apportant de l'extérieur des murailles le remugle et l'odeur que peuvent avoir des orques il entendu la porte s'ouvrir.

Il se força à ne pas tourner la tête, qui donc connaissait cet endroit isolé, en hauteur, loin de toutes ces oraisons, de toutes les critiques, havre de bonté oublié de tous au sein même du tempe.. très peu de personnes connaissaient cet endroit.


Post by Aube Minh Yu, AdM - April 3, 2010 at 8:11 PM

Qui connaissait cet endroit, Ryu Hattori? Antre d'obscurité et de calme à même le temple. Qui donc?

La petite Yu, bien évidemment.

Il put entendre d'abord un froissement de tissu, de la soie, pour qui s'y connaissait. Les pas étaient inaudibles. La toute blonde s'était-elle exercée à l'art de la discrétion, hasard du pavé et des gettas ou manquait-il simplement d'attention? Rencontre fortuite. À même formulait-il ses pensées sur les Minh Yu que son délicat visage fit son apparition dans la faible luminosité. Ses yeux noirs, noirs à s'y perdre, étaient braqués sur Lui. Du moment qu'il la vit, Aube s'inclina bassement, avec plus de respect qu'elle ne l'aurait dû. Mais il en était toujours ainsi, entre eux, n'est-ce pas?

L'air de la jeune demi-elfe était semblable à celui qu'elle maintenait en société, si difficilement déchiffrable, un masque du théâtre nô. À défaut de savoir la sonder, il put remarquer un ouvrage aux reliures de cuir.

Qui briserait le silence? Ce ne sera pas la douce Aube, ce soir. Elle se posa à sa hauteur, le grimoire lové contre son obbi, le regard porté vers la Basse-Ville.


Post by Ryu Hattori, Adm. - April 5, 2010 at 1:25 AM

http://www.youtube.com/watch?v=0AC4ovCUs4Y

Pourquoi n'était t'il pas surpris de la voir à ses cotés ? En avait t'il pu être autrement même si il l'avait refusé ? Aube Minh Yu.. Comme il le disait si bien, impossible de traverser la nuit sans passer par l'aube, présente à ses cotés comme un rayon de soleil, comme le moment ou brisant l'obscurité de la nuit un rayon venait à découper celle ci en morceaux, en lanières.. Jusqu'à la faire disparaitre pour la journée avant que la nuit ne reprenne possession de tout.

La soirée était spéciale, Ryu avait eu une discussion engagée avec une dame croisée au sein du coin chaud avec qui il avait partagé sa table, des mots échangés, des avis, des manières de vivre et d'être tellement différentes. Quelque chose avait t'il changé dans l'homme depuis cette rencontre ? Assurément pour celui qui le connaissait peu non, mais pour celle qui lisait comme dans un livre ouvert en ses pensées, elle l'aurait trouvé plus.. prudent ?

Plus jamais l'eau apportée au pied du lit par l'un des servants ne fut bue, plus jamais les repas ne furent pris avec tant de légerté qu'auparavant, que dire encore de ce jeune homme qui ramassait parfois une pomme au pied d'un mur, inconscient de sa provenance et croquant dans celle ci comme dans la vie à pleines dents.. Non, celui la s'en était allé, disparu dans une manière de voir la vie plus prudente.. Peut être était ce le sort que réservait la vie à ceux qui avaient perdus les êtres les plus chers dans ce que certains appelaient le destin.

Qui briserait le silence qui s'était installé entre eux deux ? Avaient t'ils besoin réellement de parler pour se comprendre ? Assurément oui, Ryu fut le premier à briser le moment de calme qui s'était installé sur la ville endormie, calme parfois troublé d'un grognement lointain provenant de l'extérieur des murs de la cité dont ils n'étaient qu'a quelques pas.

" Demoiselle Minh Yu, que me vaut l'honneur de cette visite nocturne et impromptue ?"
Il la détailla, la reliure de cuir noir contre son obi, comme un carré sombre sur la beauté d'une dame d'art de l'archipel, son visage dénué d'émotion, semblant masque de porcelaine si attirant qu'on aurait voulu y glisser les doigts pour s'assurer que le rendu était bien celui de la peau et non pas d'une matière vitrifiée et froide.

Douce comme la nuit qui les berçaient parmi les étoiles, le regard levé l'un vers l'autre comme pour une étreinte qui ne viendrait peut être pas, tendus comme peuvent être les cordes des arcs des hommes de la foret..

" Vous ne devriez pas sortir en cette heure tardive, qui sait ce qui peut arriver à de belles demoiselles tout comme vous."
Le ton avait changé, plus agréable, pourtant il était certain que quelques chose dans la voix du jeune homme avait changé, peut être les reves d'une amazone venaient t'ils encore le tirailler pendant son repos ou peut être est ce de ne plus penser que pour lui qui le taraudait à ce point. Qu'il est difficile d'être sain d'esprit en systéria, bénis sont les idiots et les animaux qui ne se rendent pas compte de ce qu'ils ont à perdre.


Post by Aube Minh Yu, AdM - April 8, 2010 at 2:06 AM

Devant les faibles lueurs des lanternes des jardins, la blonde créature adoptait des reflets incroyables, mordorés, par le tissu luxueux de son kimono. Vraiment, le spectacle de la métaphore du clivage des classes ne pouvait que difficilement être plus prenant, en ce moment. Eux, superbes et rayonnants, surplombant la Basse-Ville sur le toit d’un temple de marbre, à se faire des civilités et des non-dits. Ce qui lui décrocha, durant quelques secondes à peine, un sourire ambigu, empreint d’un triste amusement.

Impromptu? Était-on toujours si étonné de la voir, souvent au mauvais moment, dans l’enceinte de la cité systérienne? Il y avait eu tout d’abord l’étonnement sur le visage de la prêtresse Nikita lorsqu’elle l’aperçu, quelques jours après son arrivé. Une Yu? Une autre Minh Yu? La déception avait été si visible, sur les traits de la prêtresse. La tristesse prenait parole : Abandonnez Brehan de Nogar, femmes du clan Yu, par pitié… Ou Saralonde Balgor. Quelle farce, le visage décomposé de se faire imposer la petite t’sen comme apprentie. Matheo était du lot, laissant la bâtarde sur le seuil de la porte de son manoir sans civilité aucune. Il était si peu évident d’être Minh Yu, encore moins adolescente, dans cette ville maudite. C’était ainsi. Heureusement, il y avait…

«\tRyu Hattori m’en voudrait-il s’il apprenait que je le traquais à travers la ville? »

Évidemment, il s’agissait d’un trait d’humour, par-delà ce visage qui ne trahissait aucune émotion. Enfin, il était plus plaisant de le croire. Sa voix n’était que douceur, sifflante, alors qu’elle s’exprimait dans leur langue commune.

«\tJ’étudiais les failles de l’éther. Mais l’obscurité m’a frappé. Votre présence, aussi. Je ne suis pas seule, Ryu Hattori, en cette heure tardive. »

*Plus plausible, déjà. La jeune demi-elfe aux origines troubles leva son regard indéchiffrable vers Ryu pour mieux le détailler, lui ou ses expressions tiraillées. Elle inclina simplement le visage lorsqu’il comprit qu’il s’agissait d’un compliment, revenant à son observation de la pauvreté même comprimée dans le quartier, devant eux. *

« J’attends votre réponse. J’ai cette chance d’avoir plusieurs siècles devant moi, Ryu… Mais votre silence ne m’est pas déplaisant. Ne le changez pas, si vous ne le souhaitez pas. Ne changez rien. »

Avec toute la féminité dont elle savait faire preuve, Aube risqua une œillade furtive vers lui, plantant son regard d’encre dans le sien, sans préavis. Était-il furieux de cette demande continuelle? Goûterait-il la plaisanterie? Réaliserait-il pour la première fois qu’elle l’enterrerait avant même d’avoir son premier cheveu blanc? La toute jeune croqua sa lèvre inférieure, prise d’une incertitude palpable. L’œillade était terminée. Le silence retombait.


Post by Ryu Hattori, Adm. - April 8, 2010 at 11:04 PM

La fin d'une idylle...
ou le début d'une autre ?

http://www.youtube.com/watch?v=Nc-DxwFS_4Y

La solitude de l'endroit était celle de Ryu Hattori, dans une endroit ou tout n'était que vertu, il restait planté au sommet du temple, sur le toit de celui ci, le regard vers celle envers qui allait ses pensées. Oh, c'était assurément une jolie fille, ses cheveux blonds à l'odeur douce lorsqu'on les frôlait, peut être lui seul mis à part sa mère avait eu l'occasion de s'en approcher si près.. la main si douce et si chaude sous la sienne, un regard posé dans les yeux lors d'une invitation à prendre le thé.

Tout cela était trop beau, lorsque l'on est entré dans l'ordre pour rencontrer la mort, l'on n'est pas digne de rencontrer la fille d'une Minh Yu, l'on n'est pas digne de vivre pour autre chose que pour elle dirait t'on même, oh elle survivrait à la mort des êtres chers, qui sait en ces années de vies elle n'avait pas vu la disparition de plusieurs êtres chers, le monde d'Enrya ne s'en était pas arrêté de tourner pour autant, il le savait lui aussi, lui qui avait enterré père.. mère.. compagne.. et enfant.

Sa glotte émis un petit bruit qu'il tâcha de masquer par le crissement de ses talons sur la pierre avant de se tourner vers elle, il entrouvrit le kimono de soie rouge taillé par Polymaro San, l'homme qui lui avait offert une occasion de revenir à la vie civile correct après un passage dans les geôles mercenaires. C'était un cadeau qui lui avait été fait, l'éloignant du saké, du vice et d'une mort si peu digne de son nom et de ses amis.

" Si vous me faites suivre, cela ne m'étonne qu'a moitié."
Il se redressa alors, prenant l'allure d'un guerrier t'sen dont le nom est celui que porte celle qu'il adule et vient à se placer derrière elle. Moment systérien, coupé de leur monde T'sen, coupé de l'archipel et de tout ce qui s'y rattache, traditions, non dit.. toutes ces mesures qui peuvent à sauver un honneur et une vie tellement ils peuvent être repoussés avec beaucoup de tact, mais celui ci n'en est pas un.

Lorsque les bras tatoués de l'homme enserrent la taille de la jeune demi elfe, il n'est plus question du domaine yu et de ses portes immense en bronze qui le protègent des agressions, lorsque le nez de l'homme s'enfouit dans les cheveux de celle ci, nulle question des préambules de discussion de l'archipel qui obligent les personnes à parler de banalités pendant plusieurs heures avant d'aborder le vrai objet de leur discussion. Lorsque la bouche de l'homme vient à trouver la nuque de celle qu'il enserre devant lui, leurs vetements claquants au vents tels les oriflammes que portent les guerriers du clan sur le champ de bataille, plus rien de tout cela n'a d'importance...

Tout est oublié, ne profiter que de l'instant de serrer dans ses bras une personne pour qui l'on éprouve des sentiments et de la pitié, parce qu'elle vous enterrera bien avant d'avoir les premiers soucis de santé, aimer une autre race que la sienne est une difficulté que peu de gens osent défier. Pourquoi toujours tomber sous le charme de quelque chose qui n'est pas fait pour soi ? Dans un murmure les lèvres de l'homme se séparent de la peau douce et légèrement salée de la jeune fille qui se tient devant lui, l'air transporte de douces paroles vers ses oreilles pointues cachées sous la masse des cheveux blonds, seul le vent et elle seule sait ce qu'il se dit à ce moment.

Puis le temps semble prendre un arret pour souffler lui aussi, le décor de la basse ville se fait presque poétique à si grande distance, les feux de purification des cadavres de la dernière bataille dont les flammes peuvent atteindre plusieurs hommes de hauteur ajoutent un moment de romantisme également. Le vent les englobe une fois encore, tentant presque de les arracher l'un à l'autre mais les bras tatoués de l'homme, portant les mon des familles qui ont influencés sa vie tiennent bon, rien ou peu de chose ne pourront lui arracher ce à quoi il tient maintenant...

Non, cette nuit il ne rêvera pas..


Post by Aube Minh Yu, AdM - April 10, 2010 at 6:22 AM

Il était toujours déstabilisant de l’entendre rire. Surtout après une telle révélation, à la base de sa nuque, au creux de son oreille, aux galbes de ses hanches. La nuque… La nuque, Ryu Hattori… Mais à quoi songeais-tu? Le t’sen l’avait certainement sentit fléchir entre ses bras, ou au moins frémir, avant que le rire ne fuse en une cascade mélodieuse. S’il brisait toutes les règles, la blonde Aube se permettait au moins un rire. Uniquement un rire.

Quelques paroles furent perdues au vent avant que la soie peinte du kimono de la toute blonde ne disparaisse.

Kal ort por.


Post by Ryu Hattori, Adm. - April 10, 2010 at 10:33 AM

*Le regard posé vers le vide dans lequel elle se trouvait quelques minutes plus tôt, il passa ses bras à son dos. Il était temps d'écrire... *