lendemain de guerre... difficile?

lendemain de guerre... difficile?

Post by Aliana d'ambrerouge, AdM - April 6, 2010 at 8:53 PM

"Cadette..."

Premier mort, premier tué, premier massacré, d'une flèche meurtrière, tiré avec angoisse et conviction à la fois.

"Cadette..."

L'orc, même s'il était orc avait été tué des mains de la fillette, alors qu'autour d'elle, elle entendait des "tiens bon gamine, on a besoin de toi." Les silhouettes multiples s'entassant, l'odeur du sang, tout ce rouge, pourtant couleur qu'elle affectionnait particulièrement, avait finit en une journée par la dégouter.

"Cadette d'Ambrerouge..."

Comme s'il ne fallait que ça, ses mains crispées sur cet arc, courbatures d’Effroi, dans les hauteurs de la ville, ses jambes cotons, mais si solides à la fois. Statue elle était, impossibilité de bouger, tellement la Peur lui tiraillait les entrailles. Comme un cauchemar lorsque l'on court au ralentit, ou tout allait si vite autour de soi, du vert qui tombe, du verre qui casse, les vers qui mangeaient déjà les cadavres, entassés devant les grilles de la ville. Ces immenses orcs, l'atteignant presque alors que Dauphin Rouge était sur les murailles, flèches fichées dans leur cranes, alors que la seconde d'après, Aliana vomissait sa peur par terre, Terreur.

"Cadette d'Ambrerouge, vous devriez vous reposer."

Cauchemar quand je te tiens je ne te relâche plus, la gamine releva la tête, alors qu'elle pleurait silencieusement dans un coin de la caserne. Ils l'avaient prévenus, mais l'on ne se rend mieux compte de l'horreur de la guerre qu'en y allant, Aliana avait compris la leçon. Pourtant la magistrate qui ne voulait pas qu'elle y aille, l'avait embrigadé au dernier moment, c'est elle qui l'avait protégé d'une certaine manière, en la faisant aller sur les remparts de la ville, en sécurité, alors que le reste en bas se faisait massacrer. Et quel massacre, de ses yeux si verts, comme la couleur de l'armée, assistant malgré elle aux blessures de ceux qu'elle considérait comme ses coéquipiers. Petite mascotte cette gamine, mais traumatisée à présent, d'avoir vu ces choses sans noms de la guerre.

Aliana se releva, encore sous le choc, ses doigts tremblaient encore comme si elle tenait l'arme. Et pourtant, elle n'aurait eu qu'à faire demi-tour, mais elle avait tué. C'était la guerre après tout non?

Cauchemar éveillée.

Elle repensait au Lieutenant blessé et aux autres, qui devaient être bien plus mal lotis qu'elle, qui avait été indemne physiquement, mais psychologiquement affectée. Aliana s'arrêta devant une maison plutôt humble, sa main gantée de vert tournant la poignée de porte, pour entrer dans un pas presque félin à l'intérieur. Il était si tard... La petite peste laissa tomber sa cape par terre, enlevant ses bottes et le reste pour glisser sur son petit corps énergique mais déjà courbaturé, un pyjama.
Sa silhouette dans la nuit, faisait face alors à un lit déjà occupé, hésitante, son petit coeur battant aussi fort que pendant la guerre. Autre combat auquel elle faisait face, celui d'une Demoiselle à laquelle elle avait désobéit, malgré toute l'affection qu'elle pouvait avoir pour elle et tout le respect qu’elle extériorisait si rarement.

Sa petite main se posa sur ce qui semblait être une épaule, juste un effleurement, pour la rassurer de sa présence, ou pour s'assurer elle même que la femme était bien vivante. Puis la gamine posa son menton sur le bord du matelas, une boule se formant dans sa gorge, pourquoi n’arrivait elle pas à parler ?

« Shandri… »
Sa voix, pourtant si criarde à son habitude, avait du mal à sortir, comme une main invisible qui se mettait devant sa bouche, lui interdisant de parler. Non Aliana, arrête de pleurer, tu sais très bien que ça ne te sert à rien, les larmes coulent mais ne guérissent pas le chagrin.

« Shandri… »
Cette fois-ci, l’appel semblait bien plus déchirant que le premier, Dauphin Rouge, avait besoin du médecin, peu importe s’il faisait nuit, peu importe qu’elle se comportait d’habitude avec ses airs de rebelles, son tricorne de pirate, sa façon si peu polie de parler.

« Shan… dri… »
Mais ce n’était plus qu’un murmure, devant ce lit, alors que la silhouette dormait si profondément sous les draps, inconsciente de l’enfant qui appelait à l’élan maternel…


Post by Shandri Eäm'Arylth, OdS - April 6, 2010 at 10:36 PM

Petit Akemi a grandit si vite. Quatre ans, déjà. Son regard bridé me sourit avec la tendresse que l’on porte à une mère, et sa main, sur la mienne, est tiède et humide. Les bouclettes soyeuses sur sa tête sont rassemblées en catogan et le décor qui nous transcende n’est que brume et incertitude. Mon petit est si beau, il te ressemble tant, Zao.

-\tShandri…?

Notre fils m’appelle, du mystère plein les yeux. À quoi bon retenir mes jupons? Le sol n’est pas même tangible, sous nos pieds, par ici. Je me mets à sa hauteur pour mieux l’enserrer, pour le rassurer.

-\tShandri…

Mes bras, sur lui, ne l’apaisent pas. Sa voix n’est qu’un sanglot, porté à même la gorge, vibrant de douleur. Nous rentrons bientôt en territoire t’sen, petit, petit, petit… Ton père t’attend. Pleure, petit Akemi, les larmes soulagent les maux de l’âme.

-\tShan… dri…


Demoiselle ouvrit les yeux brusquement sur la petite tête rousse, si près d’elle. L’unique vitrail filtrait une lumière ambigüe, d’un rouge peu thaarien, jusqu’à former une auréole cramoisi autour de la petite. Rien n’est plus triste qu’un enfant en pleurs, disait le dicton… Mais c’était si vrai. Elle écarta le pan de sa couverture, sans même chercher une explication, sans même la faire parler. Avec la douceur qui la caractérisait si bien, elle embrassa sa cadette de son bras libre, de sa chaleur, la berçant encore et encore. Un chant ancien s’éleva en murmure dans la pièce sombre, jusqu’à ce que la rouquine sombre dans un sommeil… Demoiselle veillerait sur ses songes, au moins cette nuit-ci.


Post by Armahel Maelwen,Ind - April 6, 2010 at 11:31 PM

La guerre contre les orcs avait fait son lot de mort. Des créatures stupides, mal organisées? Sans doute, mais elles étaient féroces et seuls les mages orc étaient capable de maintenir un semblant d'ordre dans les rangs. Un semblant d'ordre qui avait permis à l'armée des peaux vertes de faire bien des victimes parmi les forces systériennes.

Armahel n'avait pas manqué la gamine qui pleurait au Coin Chaud, traumatisée par ce qu'elle avait vu. Alors la gamine laissait échapper son chagrin et parlait à Marcos, il était resté muet. Pourquoi, au juste? La dernière fois qu'il avait discuté avec Aliana, il lui avait fait peur, à quoi bon tout empirer. Elle ne lui ferait pas confiance, de toute façon. Le moine se contenta de préparer la cérémonie funèbre, ultime hommage aux soldats tombés sous les coups des orcs.


Post by Adalard Dranem A.K, OdS - April 6, 2010 at 11:57 PM

Le sol avait tremblé, la poussière levée, les épées dégainés, la guerre avait tué. Devant les hommes, aux côtés de son Lieutenant et de son Commandant, le Caporal avait combattu, enlevé la vie, vue ses camarades mourir et être blessés. Il n'avait pas tremblé, il n'avait pas exposé le fond de ses pensés, ni physiquement, ni verbalement. Tuer pour ne pas être tuer, c'était ça la guerre.

Les orcs ne fouleraient plus le sol Systérien, ils avaient suffisamment ravagé sur leur passage, c'était le temps de passer à l'offensive.

Le vent passait doucement dans ses cheveux en repoussant quelques mèches rebelles d'ébène. Ses yeux d'émeraude fixaient droit devant lui, où se dessinaient des tombes de Soldats défunts en service. Le pied sur la palissade de bois, son visage restant parfaitement de marbre, il songeait. Plusieurs soldats et recrues, avaient pu voir le Caporal songer ainsi à ce moment précis, mais seul une personne vint le voir, une caporale plus précisément. Quel était le bon camp, celui qui attaque pour reprendre ce qui est le sien, ou celui qui défend ce qu'il a conquérit. Il n'y a malheureusement pas de bon camp, seulement des idéaux différents, et au final, c'était peut-être nous les monstres.

Tout ce que le Caporal renfermait en lui pesait lourd sur ses épaules mais il en était habitué, il était un éternel solitaire après tout, malgré tout ses amis et celle à qui il donna son cœur, tout ceci n'était qu'éphémère, toujours nous sommes seul en nous, peu importe le nombre de gens qui nous entourent.

Dans moins d'une semaine il quittait sa terre natale pendant une durée de temps qui lui était inconnue, il ne reviendrait peut-être pas vivant, mais au moins il aura servit sa patrie jusqu'au bout.

Le regard toujours rivé vers les pierres tombales.

**- Si je dois vous rejoindre, ce sera avec Force et Honneur, je n'ai pas connu aucun d'entre-vous, mais donnez moi la force de combattre, de continuer ce que vous avez fait dans votre vécu, de brandir mon épée contre ceux qui s'en prennent à l'empire. **

Les yeux clos, il avait dit ces quelques paroles à la lumière des quelques torches qui éclairaient cette sombre et sanglante nuit qu'avait été celle de ce combat. Aujourd'hui, les soldats qui avait combattu étaient devenu des héros, et dans la mort ou dans la vie, la guerre qui approche fera d'eux des légendes.

Le Caporal préférait éviter la petite cadette, les paroles qu'il lui dirait ne la réconforterait aucunement, même s'il aurait voulu la réconforter, il ne pouvait que lui dire la vérité. Ainsi il préférait ne rien lui dire, il était déjà assez dure d'affronter la réalité par soit-même, surtout à cet âge.


Post by Aliana d'ambrerouge, AdM - April 9, 2010 at 12:05 AM

Son de soie, qui traverse les murs, si pur, si enfantin à la fois. Tel un pantin désarticulé, sans se faire prier plus, la gamine s'en vint se blottir contre le bras qui lui était ouvert. Ce bras qui entourait ses petites épaules, si petites, si frêles, supportant tant de choses, trop de choses à la fois. Cette voix, qui chantonnait cet air si mélancolique mais si rassurant à la fois, qui aurait pu vaincre les milles peines du monde imaginaire de notre fillette.

Aliana se laissa pleurer de tout son saoul, comme un surplus d'alcool, mauvais pour la santé d'un enfant. Les perles longeaient son visage si angélique en cet instant, son visage partageant le coussin de Shandri, ou les gouttes salées venaient s'écraser sur le tissu de bonne qualité, venant créer des auréoles. La sensibilité des enfants, si incompréhensible, une goutte était océan. C'était le cas ici, alors que son petit corps se ponctuait de spasmes incontrôlables.

Mais sa Sauveuse était là elle, alors que sa voix montait si haut dans les aigus. Etais-tu une Nymphe comme on racontait dans les livres? Ou le chant guérissait du chagrin? Ô Désillusion, Aliana tu crois encore aux contes de fées, et tu partages ton lit avec une Princesse? Et qui es tu toi? La petite fille des rues qui vient épancher sa peine dans les bras de la seule personne qui avait pitié de toi? Non. Tu étais la future éponge qui absorberait les chagrins des autres, et que l'on oublierait d'essorer: C'est ce que la petite pensait de Shandri en cet instant.

"C'est moche la guerre."

Phrase ridicule, mais le ton était là. La guerre, mais à quoi elle s'attendait? Que l'on tire des roses à la place des flèches, que l'on combatte avec des bouquets de fleurs et ou les seuls cadavres seraient des pétales rouges. Rouge encore du rouge, trop de rouge, rougeoyant, tournoyant dans ses yeux comme une couleur qu'elle commençait à détester. Cette couleur de la noblesse, qu'elle aille crever. Tiens, elle irait brûler tout ce rouge, dans des flammes qui reflèteraient trop bien toute cette violence dans un monde trop naïf encore pour Aliana.

Serrant un peu plus encore ses petits bras autour de la femme, qui continuait sa mélodie sans fin, comme si à elle seule elle pouvait être chorale. La douce voix de Shandri avait eu raison d'Aliana, qui avait finit par s'endormir, dans un sommeil sans rêves, sans bateau, sans pirates, sans rien, néant pour la première fois. Premier pas vers le monde adulte? En tout cas une page de son enfance c'était déchiré en une journée.

"M'ci..."

Et c'est un lendemain totalement silencieux qui commença, lorsque Dauphin se réveilla. Ses cheveux emmêlés encore, ses tresses avaient disparus. Il faisait encore nuit, et Aliana, malgré toute sa peine, avait du travail à faire. Encore quelque chose d'autres à affronter, les mercenaires morts... Mais ça, c'était une toute autre histoire, qui n'avait rien à faire ici...


Post by Anteïa Meserole, Adm - April 9, 2010 at 1:12 AM

-C'est pour bientôt? La guerre?? Le lieutenant à dit que je pourrais venir?

*La petite voix candide de la cadette ne pu que surprendre la froide Magistrate. Quelle idée saugrenue, cette voix... si jeune... aller a la guerre. *

-Vous n'irez pas a la guerre Cadette, vous êtes trop jeunes encore... je ne sais pas ce que le Lieutenant à dit, mais c'est hors de question.

La petite avait argumenter avec force et détermination. Mais tout le monde savait que la Magistrate n'avait que peux de coeur, ou peut-être trop si on écoutait son discours.

-...Des corbeaux qui se délectent des entrailles et des yeux des gens à qui vous disez bonjour tous les jours? Ses hommes qui pleure, qui hurle, qui implore tous les dieux de revoir leurs femmes, leurs enfants?Quitte a pactisez avec le mal? C'est vraiment ce que vous voulez voir ?

-Euuuh... dit comme ça... je ne sais plus si j'irai.

-Vous êtes encore si jeune Cadette, la vie vous offre encore tellement de chose a voir, tellement de belle chose, garder vôtre innocence aussi longtemps que vous le pourrez.

*Puis l'entrainement fastidieux, apprendre le maniement des armes, frapper ses adversaires, pour la petite, c'était l'arc. Elle avait de la chance que ce soit Anteïa qui le lui montre... ou non, cela dépend des point de vue. Finalement la cloche du port. Une cloche comme une autre qui pouvait dire tellement de chose. *

-Je peux venir?

-Vous rester en tout temps derrière les archers. Que je ne vous vois pas dans nos jambes.

Puis l'attaque final. Sanglante, affreuse et emplie de mort. Des ordres étaient donner entre chaque vagues. Anteïa avait tôt fait de dire a la petite de s'abriter sur la muraille, sans même penser a l'horreur qui suivrait, sans même s'imaginer que cette bataille serait aussi horrible. Et quand tout sembla terminer, mais que tous sentait que ce n'était que l'oeil, la mercenaire monta sur les remparts, retrouvant la petite arc en main, tremblante, du vomit un peu plus loin.
De la pitié. Oui sans doute que c'est le premier sentiments que n'importe qui de sensée aurait eu. N'importe quelle mère aurait tôt fait de mettre cette enfant à l'abri. Mais Anteïa... c'était Anteïa. Une mercenaire avant tout, un soldat qui n'a pas froid aux yeux.

-Rentrer à la Caserne, maintenant. MAINTENANT. C'est un ordre.

Ton dur, ton froid. Le ton d'une supérieur sur une subalterne dans n'importe quelle armée. À peine partie que les soucis ne faisait que recommencer.

Non... la guerre ce n'était pas beau. Non... la guerre ce n'était pas amusant.
Et surtout, la guerre ce n'était pas pour tout le monde.
Si elle avait su... sans doute que jamais Aliana n'aurait jamais vu ce carnage.


Post by Armahel Maelwen,Ind - April 9, 2010 at 1:59 AM

La guerre entre orcs et humains n'était pas finie, loin de là. Maintenant que les peaux vertes avaient cessés les assauts sur la cité, pour l'instant, du moins, l'Armée comptait amener les combats chez eux, afin d'éliminer une bonne fois pour toute la menace qui pesait sur les systériens. Beaucoup de sang allait couler, beaucoup de vies allaient être fauchées, que ce soit chez les orcs ou chez les forces de Systéria.

Armahel Maelwen allait être en plein coeur de cette guerre, la magistrate Meserole avait demandé des prêtres pour aider les blessés et donner les derniers sacrements pour les défunts. La Comtesse Taur'Amandil Balgor avait laissé à tous les membres du clergé que leur aide serait appréciée, que ce soit les Protecteurs, les Clercs ou les Servants.

L'elfe médita plus souvent qu'à l'habitude. C'était la première fois qu'il allait être au coeur d'une guerre. Ce n'était pas comme combattre des voyous menaçant un homme pauvre, c'était une véritable armée qui allait être le danger. Il n'avait pas peur de la mort, il était prêt à sauver le plus de vies possibles s'il devait mourir sur le champs de bataille. Et le fait d'être sur le front ou d'être derrière ne changeait rien, un ennemi pouvait très bien se faufiler et planter sa lance dans le coeur d'un prêtre ou d'un soigneur.

Et Armahel n'avait pas l'intention de rester complètement en arrière, non. Les Mercenaires ne pourraient pas se soigner eux-même au milieu des combats, le moine allait prodiguer des soins magiques pour permettre aux soldats de survivre aux assauts. N'était-ce pas pour cela qu'il y allait? Sauver des vies? Le moins de morts il y avait, le mieux c'était. Il ne s'attendait pas à ce que la guerre finisse sans victimes mais il voulait au moins contribuer à réduire le nombre de morts, s'il le pouvait.

Il continua à méditer et se prépara mentalement. Il renouvela sa magie divine, nul doute qu'il allait épuiser beaucoup de ressources face aux orcs.