La Recaedre au Palais
Post by Armika Recaedre, CP - June 7, 2010 at 6:52 PM
Ce n'était plus une nouvelle pour personne. Et oui, la Recaedre avait emménagé avec son époux au Palais impérial, au grand plaisir des jumeaux qui héritaient du grand manoir. Un mois déjà s'était écoulé depuis sont emménagement. Un mois que les cancans se faisaient aller, un mois qu'on discutait de la taille plus toute fine de l'ancienne Duchesse. Et ce mois plus tard, malgré les corsets, Armika ne pouvait plus cacher son ventre qui commençait à tendre le tissu de ses robes de hautes coutures.
Marié à l'homme qui sans doute était le moins attirant de tout Systéria, après le monstre de Malbruck, personne ne soupçonnait qu'elle pouvait avoir été engrossée. Tout le monde savait bien qu'Armika avait épousé Thomas que par intérêt, et que nulle clause du contrat de mariage ne parlait d'enfants. Et ce n'était pas un secret pour personne qu'elle détestait les enfants. Avec ses 36 ans, c'était normal après tout qu'elle prenne un peu de poids, et comme elle vivait dans le luxe et dans les pâtisseries de Mathilda, on ne pouvait pas s'étonner de sa taille plus toute fine.
Mais les femmes de chambre, celle qui voyait le plus souvent la Recaedre pouvait jurer qu’elle était malade tous les matins. Et que son ventre n’était en rien celui d’une femme qui prend du poids, mais indubitablement celui d’une femme engrossée, lorsqu’elle ne portait pas ses corsets.
Cela en faisait jaser plus d’une… Armika enceinte? Comme cela serait divertissant pour les prochains mois!
Post by Thomas Bolton, Emp - June 13, 2010 at 12:43 PM
Ce n’était un mystère pour personne : l’ancienne duchesse Recaedre avait emménagée au palais avec son époux dans les appartements réservés à la Surintendance. Ce qui choquait les courtisans, ce n’était pas son attitude hautaine et désagréable. Non, ça, ils en avaient l’habitude. Qui plus est, il régnait toujours une atmosphère de ce type à la Cour où se mêlaient ragots, cancans et bruits de couloirs de toute sorte. Non, ce qui choquait, c’est que deux mois après son emménagement, plus personne ne la voyait. Vivait-elle recluse dans ses appartements ? Etait-elle trop absorbée par ses recherches au sein de la Confrérie Pourpre ?
Nul ne savait ce qui lui était arrivé, hormis son mari. D’ailleurs, ce dernier ne semblait pas en faire grand cas. Evidemment, on n’osait pas l’interroger de peur de se voir infliger une réplique cinglante et glaciale. Parfois, certaines marquises tentaient de tirer les vers du nez à quelques servantes, mais ces dernières trouvaient toujours une excuse pour s’éclipser le plus rapidement possible. Quelque chose devait les terroriser… Oui, mais quoi ? Certaines mauvaises langues allaient jusqu’à dire que le premier ministre avait fait tuer son épouse et que son cadavre traînait encore dans la pièce, empaillé. Oh, l’imagination amenait à élaborer des hypothèses bien farfelues.
Ces rumeurs que l’on répandait sur leur compte ne semblaient pas gêner les Bolton-Recaedre. Toutefois, l’attitude d’Armika amena à une discussion sur le sujet entre les deux époux. Un soir, vers dix heures, le duc s’était libéré plus tôt de ses obligations. Devant l’âtre, ils buvaient une infusion tout en devisant sur divers sujets. Et contrairement à ce que certains affirmaient, la brégunienne était encore en vie !
« Cela fait cinq mois désormais, Armika. Il serait temps que cela cesse. », lui confia-t-il sur le ton de la conversation entre deux gorgées de thé noir.
Elle plissa les yeux, son regard émeraude se durcit.
« Ne dis pas de bêtises, voyons. Je ne veux pas que l’on me voie dans cet état, Thomas. »
« Un état que connaisse la plupart des femmes à un moment de leur vie. Un état que tu as déjà connu. Tes appréhensions sont futiles. », lui répondit-il sans se laisser démonter.
« Mais tout de même ! J’ai une réputation à tenir. Un rang à tenir. Que va-t-on dire si l’on me voit comme ça ? »
Elle écarta les bras et dirigea ses mains vers son ventre. Elle était enceinte depuis cinq mois désormais et allait entamer le sixième. Elle avait dû abandonner son corset et remettre ses anciennes robes, lorsqu’elle portait les jumeaux Recaedre. Cinq mois seulement et pourtant, elle paraissait au huitième. Son visage avait conservé sa beauté, ses jambes étaient restées belles et fines. Sa poitrine s’était arrondie, son ventre avait enflé.
Il lui dédia un sourire emprunt de malice.
« Les plus mauvaises langues te compareront avec Lucrèce d’Orbrillant. D’autres feront des commentaires salaces sur la nature de nos relations. Mais tu dois bien avoir l’habitude qu’on fasse des remarques de ce genre dans ton dos ? Après avoir arpenté les cours bréguniennes et systériennes, je ne pensais pas que tu te laisserais faire par de simples persiflages. »
Le Surintendant tentait de toucher là où ça faisait mal, précisément pour la faire réagir. Il trouvait son attitude ridicule. Se cacher dans leurs quartiers comme un animal blessé tout au fond de son terrier, c’était un comportement qu’il désapprouvait complètement. D’ailleurs, il le lui avait déjà bien fait comprendre.
Elle leva les yeux au ciel. Elle n’était pas dupe, elle savait qu’il voulait la manœuvrer. Toutefois, elle aussi ne supportait plus cette situation, à tourner en rond, à arpenter les couloirs sur le qui-vive, prête à se cacher dans une pièce attenante dès qu’elle entendait du bruit. Non, une Recaedre n’agissait pas ainsi. Dès le lendemain, le duc quitta ses appartements avec son épouse à son bras, enceinte jusqu’aux yeux. Dignement, ils traversèrent le palais pour aller prendre un petit-déjeuner en compagnie de notables du palais. Personne n’osa faire de commentaires. On les complimenta, on leur adressa des vœux de toute sorte.
Et évidemment, dès qu’ils eurent le dos tourné… Les ragots repartirent de plus belle !
Post by Armika Recaedre, CP - June 18, 2010 at 3:30 AM
C'est des yeux perçant et irrité qui ne put que répondre à Bolton.
Personnes n'avaient vraiment cru à un mariage d'amour entre ses deux personnes. C'était même parfois à se demander ce qui les avaient réellement poussé à se marier. Armika était encore Duchesse alors, et Bolton n'était qu'un homme d'état a en devenir. Elle n'avait rien a gagné à ce mariage, et lui non plus. Il n'y avait pas couple plus mal assortit dans tout Systéria. Austère dans une toge noire, frivole et hautaine dans des atours plus somptueux les uns que les autres.
Mais Armika enceinte...c'était inconcevable que Bolton prenne ses devoirs conjuguaux au pied de la lettre, et encore plus d'imaginer Armika autrement que frigide. Les domestiques Recaedre savaient à quelle point la première grossesse avait été pénible, et que les enfants avaient eu la tendresse de leur nourrice plutôt que celle de leur mère. Mais Armika... mère a nouveau. Fallait y réfléchir plus d'une fois pour se faire à l'idée.
Quoi qu'il en soit. La tête haute, elle était finalement sortit de ses appartements au bras de son époux, défiant quiconque de son menton frondeur d'émettre le moindre commentaire sur sa condition.
Même le déjeuner se passa sans anicroche, discutant de géopolitique, d'alchimie ou des nouvelles guildes. Armika, quoi que confiner durant un bon moment, s'était manifestement tenue au courant de la vie a l'extérieur du palais, toute les occupations étaient bonne après tout.
Même les ragots dans son dos ne parvinrent pas à la garder clouer a nouveau au palais. Son laboratoire allait de bon train, et de plus en plus on la voyait trainer dans le cartier Pourpre, bien entendue, sans leurs affreux vêtements pourpres!