Duel

Duel

Post by Maegor Recaedre - August 8, 2010 at 1:30 AM

Quelques années plus tôt, dans les sous-sols de l’Académie Pourpre, une Magistère, un Initié et un Légionnaire...

« Et vous, messieurs, quelle est vôtre vision de l’ombre et de la lumière ? »

« Vous êtes fondamentalement bon ou mauvais.. deux extrêmes, à quelques valeurs près. »

« Je vois les choses.. différemment. »

[...]

Le Professeur Maegor Recaedre n’était pas connu pour être particulièrement prudent, sans doutes trop confiant en sa maitrise du feu et en ses talents de métamorphe pour se soucier de sa propre sécurité. Également, il n’était pas de ceux qui se faisaient beaucoup ennemis, trop avenant et charismatique pour déplaire à la majorité de ses rencontres. Jamais il n’aurait pensé que ce jour là, alors qu’il discutait calmement avec quelques collègues au Coin Chaud, on avait fouillé son sac pour y dérober un objet. Et encore moin qu’on aurait pu replonger cet objet dans son sac quelques minutes plus tard.

... le lendemain matin...

Maegor se leva comme à son habitude, s’habillant à l’aide de la télépathie, s’invoquant un ou deux fruits frais puis se téléportant au QG de la Légion Arcanique. Normalement, comme à chaque jours de semaines, il aurait du aller rejoindre sa classe à l’Académie et y donner le cours de Métamorphoses et Invocations. Mais ce jours là, le jeune Professeur avait d’autres plans. Ayant préalablement donné congé à sa classe (Non sans leurs avoir donner d’innombrables devoirs qu’il ne corrigerait certainement pas, simplement histoire de les occuper) il allait passer la journée à enseigner à un élève un peu particulier, Fraust de son nom, ce jeune Elfe Noir semblait tout ce qu’il y a de plus simple. En fait, c’était un étudiant banal, avec des notes banal, une famille banale et une motivation encore plus banale. Ce qui attisait l’interêt du jeune sorcier aux yeux d’émeraudes était son extraordinaire capacité à invoquer les élémentaires, alors qu’il fallait pour réussir un tel exploit des années aux plus expérimentés des invocateurs, et que le jeune elfe avait de la difficulté à incanter le sort de vision de nuit. Il le rejoint donc le jeune homme à la peau de nuit, qui devait déjà l’attendre en bas du bâtiment de la Légion.

« Professeur Recaedre, vous êtes en retard. »* salua de façon typiquement elfe noir le jeune apprenti.*

« Fraust, je suis le Professeur, c’est moi qui signale les retards et pas le contraire. » gronda le jeune homme aux cheveux blonds en se grattant le nuque, un peu embêté. « Aujourd’hui nous allons travailler ensemble sur le seul talent que vous avez, mais pas ici. Vous avez une puissance d’invocation incroyable, Fraust, mais vôtre maitrise est risible. Nôtre arène sur le toit est petite et réservée aux Légionnaires, vous risqueriez de la détruire. » dit-il en faisant le plus de motivation négative possible, car c’était après tout la seule manière pertinente de se faire obéir des élèves de cette race, lorsqu’on était humain.

« Où irons-nous? » demanda le jeune invocateur elfique en penchant la tête sur le côté.

« Passons préalablement à l’Académie faire le plein de réactifs.. moi qui avait espèrer pouvoir passer une journée sans la visiter.. Vas Rel Por ! »

Alors qu’il invoquait le portail, le Navarque était loin de se douter que son vœux de ne pas avoir à visiter l’Académie allait se réaliser...


Post by Maegor Recaedre - August 8, 2010 at 1:31 AM

Thème musical: http://www.youtube.com/watch?v=OM3aOF1T ... re=related

« Professeur Recaedre.. vous vous êtes trompé de rune ! » ricana le jeune elfe noir.

« Non. » répondit Maegor qui fit le tour de lui-même pour définir sa destination de fortune.

Il n’était pas géologue, mais il fallait être complètement con pour ne pas réaliser qu’ils étaient dans le nord. Dans une curieuse ruine d’une quelque ancienne civilisation primitive, à une hauteur impressionnante, sur une des montagnes du Nord Systérien, le sourire du jeune mage s’intensifia légèrement, se moquant sans doutes de sa propre incompréhension. La traverse involontaire d’une telle distance avait déjà convenablement affaiblit Maegor, il était alors loin de se douter que ce détail avait été calculé.

« Vous nous faites rentrer, alors? » demanda bêtement l’elfe supposément prodigue.

« Je ne peux pas. »

« Comment, vous ne pouvez-pas!? J’ai froid et je ne suis pas vêtu convenablement, faites-nous rentrer ! » ordonna le jeune homme.

« J’ai su de vôtre professeur de téléportation que vous avez de la difficulté à vous téléporter d’un coin de vôtre salle de classe à l’autre sans frôler l’inconscience. Je vous laisse imaginer la quantité de puissance nécessaire à un voyage à deux, de Systéria à ici. » répondit Maegor sur un ton qui ne laissait pas de place à la discussion, en poursuivant l’étude des lieux. Fraust n’insista pas, se confortant dans un silence coupable.

« Vous entendez..? »

« Mais entendre quoi..?! »

« Le vent… il murmure.» puis le Navarque sourcilla, faisant demi-tours il invoqua rapidement, en pointant une direction de son bâton noir.. « Wis Quas »* le sort de révélation des ombres fit son effet, alors que devant les deux pourpres se dévoilait une sinistre silhouette, celle de Valir Menrul. Il n’était plus le même homme, il semblait si vieux, si usé.. la peau blanche maladive, le regard si vide... Maegor entrouvrit la bouche, saisissant alors le gravité de la situation, mais tout juste le mentaliste fut-il dévoilé qu’il s'exclama..*

« Bien joué. An Ex Por » et un Navarque se retrouva paralysé par un sort, et un Apprenti par la peur. « Vous rêvez donc tous vraiment d’être des héros… vous êtes agaçant, Maegor. Et vous n’êtes pas un héros. Vous allez mourir ici, bêtement, piégé par un plan ridiculement évident. Mais je savais qu’il fonctionnerait, monsieur Recaedre.. je le savais car je sais tout. »

Le regard du Navarque s’assombrit, alors que peu à peu, il sentait que son corps recommençait à lui répondre, balbutinant maladroitement de ses lèvres engourdies..

« Poussez-moi, Frau… »

« AhhhhhHH ! » s’écria le jeune elfe noir en plaquant ses mains contre ses tampes. Maegor connaissait suffisamment le mentalisme pour reconnaitre une attaque de l’esprit, et se doutait que venant d’un homme ayant la puissance de Valir, celle-ci devait être tout sauf agréable. Le jeune elfe noir tomba à genoux, toujours en criant, puis effondra à plat ventre… heurtant au passage le Navarque Recaedre qui sitôt dé-paralyser incanta avec une rapidité qui lui était propre..

« Rel Por » *il était encore devant Valir, mais cette fois, à un mètre à peine devant celui-ci. Avant que le voleur de cadavres n’ait le temps de réagir, le sorcier blond s’écria *« Vas Flam ! » et balança un coup de poing enflammé au torse du criminel. Ce dernier, en tombant suite au choc, réussit à se téléporter un peu plus loin, près du corps inconscient de Fraust, puis dégaina sa dague et la posa contre la gorge de l’elfe noir.

« Vous ne pourrez pas le ramener, Maegor. » déclara Valir, le ton de voix las. Puis d’un geste sec, il trancha la gorge de l’Elfe Noir, laissant le corps inanimé contre le sol froid. Un souffle.. un seul souffle, Maegor resta figé quelques secondes, le regard vide..

Une dizaine de mètres seulement séparaient encore le sorcier du mentaliste, le représentant de la justice et celui qui s’y opposait, le bon et le mauvais. S’en suivit le combat. Maegor était reconnu à l’Académie pour deux choses; bien que sa maîtrise du feu n’égalisait pas celle de Galgarad Glâneduc, elle était redoutable, et il est le meilleur polymorphe dont disposent les Pourpres. Valir quant à lui était le plus puissant des mentalistes de l’Académie, avant sa trahison, et il disposait aussi d’une solide base en magie arcanique. Alors que Maegor incantait de nombreuses attaques pyromanciennes, Valir les esquivait par téléportations, ou les bloquaient, parfois par magies, d’autres par boucliers psychiques. Maegor, déjà considérablement épuisé par la traverse magique d’une longue distance et par ce combat qui ne semblait plus finir, tenta le dialogue histoire d’économiser l’énergie qu’il lui restait, et de définir la meilleure façon de s’en servir..

« Vous savez pourtant que vous n’avez aucune chance contre moi, Valir. » ce qui d’ailleurs devrait normalement être véridique.

« Allons, confrère, si c’était le cas, vous ne seriez pas ici. Vous allez mourir, comme vôtre apprenti. »

Oublions le dialogue. Maegor montra les dents et se mit alors à charger vers son adversaire, se transformant en énorme ours polaire, poursuivant sa course mortelle vers un Valir au regard étrangement trop confiant. Alors que Maegor n’était plus qu’à quelques mètres de sa proie, il fut heurté par un golem de terre et fut projeté plus loin, à deux pas du vide de la montagne, ayant frôlé la chute de peu il redevint humain, le souffle coupé.. il ne fallait pas être un honnête médecin pour deviner qu’il s’était fracturé quelques côtes, et qu’il avait une épaule déboitée.

« Qu.. que.. que… » il se redressa tant bien que mal pour observer la provenance du golem maintenant dissipé après la violente collision entre le métamorphe et celui-ci. Son cœur arrêta complètement de battre lorsque ses yeux d’émeraudes s’attardèrent finalement sur un sinistre spectâcle : Fraust était debout, les yeux blancs, la bouche entre-ouverte et l’équilibre chancelant. Aussi mort qu’on peut l’être et à la fois aussi vivant que ce peut.. Valir avait usé de nécromancie, Valir était un nécromancien, ses hypothèses étaient confirmées, et sa crainte aussi; il n’avait plus aucune chance de le vaincre.

« Merci de l’avoir amené avec vous, Maegor. Au début, je craignais que sa présence ne soit un facteur qui jouse en vôtre faveur, mais finalement, c’est tout le contraire..! Vous n’avez même plus l’énergie de vous téléporter du coin d’une salle de classe à l’autre, comme vous le reprochiez à nôtre jeune ami Fraust. Il est maintenant temps de mourir, mon ami. »

*Pour la première fois, Maegor songea à abandonner. Souffrant, gelé et épuisé, il se serait bien laissé conforter par ce lit de neige, si blanc, doux et pur.. *

« Désolé… mais j’ai fais une promesse. » il roula sur lui-même et se laissa tomber dans le vide des si hautes montagnes du nord…


Post by Valir Menrul - August 8, 2010 at 1:53 AM

--{> Ambiance <}--

Le Navarque Recaedre était mort, vraisemblablement. Cela dit, son suicide étonnait le voleur de cadavre.

Les ruines avaient repris un semblant de calme, et seul un triste murmure pleurait encore sur l'endroit.
Valir, désormais méconnaissable, y resta quelques instants, voyageant dans les songes que lui fournissait ce désert nordique. À ses cotés, l'elfe noir était présent, l'échine courbée, le teint et l'allure végétative, absente ainsi qu'effacée.
L'humain, ou du moins, ce qu'il en restait, posa un regard tranchant dans les yeux vides de Fraust qui était encore, il y a quelques heures, Apprenti de la prestigieuse Confrérie Pourpre. Cette même peau, désormais simple et grossier pantin aux oreilles pointues, soutenait le regard inquisiteur du nécromancien, son nouveau maître, avec cette même curiosité naïve et innocente que possèdent les nouveaux-nés.

"Elfe Noir... Contemple, une dernière fois, toute la haine qui vous est attribuée en ce monde terrifiant. Ton maître t'a abandonné, ton peuple t'a rejeté, et ta Mère Noire s'est jouée de ta foi. Il m'étonne qu'un esprit aussi faible que le tiens ait été apte à concevoir un pareil golem. Tu mérites d'honnêtes félicitations, cependant..."

*Puis, il s'arrêta, laissant filer un sinistre ricanement qui n'annonçait rien de bon pour le pauvre Apprenti, ce pion qui n'attendait que d'être châtié. *

"Oui, j'ai le même avis que toutes les autres charognes que tu as pu connaître de ton piètre vivant. Comme eux, ton horrible chaire noire me dégoûte... Le seul destin qui attend ton âme souillée, c'est l'abysse. Meurs-ici, Fils d'Enyde-Ma."*, cracha l'hérétique. *

Une larme, apeurée mais singulière, progressa tendrement jusqu'au menton du drow qui, malgré lui, ne pouvait guère répliquer. Froide et radicale, la dague du monstrueux vieillard se logea dans le cœur lubrique de l'elfe. Ce dernier chutait mollement vers un voyage éternel, et son sang noir, déjà corrompu, s'évadait à nouveau de son cadavre pour revigorer l'herbe sèche et avide de la steppe.
N'ayant plus aucune raison de persister en ces lieux désolés, le meurtrier s'évapora, laissant derrière lui la carcasse impure, puante et disgracieuse de Fraust, qui, bientôt, ne serait plus que misérable poussière.

"Kal Ort Por."


Post by Maegor Recaedre - August 8, 2010 at 2:22 AM

Et si Valir avait été plus attentif, il aurait pu voir, non-loin au sud, un aigle au plûmage doré et au vol chancelant s'éffacer dans les nuages...

... ce même aigle qui deux jours plus tard se fracassa conre une fenêtre de Sainte-Élisa, épuisé, pour ensuite tomber au sol ou il devint un humain blessé et inconscient..


Post by Daryl Sarion, CP - August 8, 2010 at 3:02 AM

Dans son tout nouvel habit pourpre, le jeune homme se tenait à une vingtaine de mètres de Saint-Élisa. Il avait pu récupérer de ses blessures, et ce n'était pas pour celles-ci qu'il y était cette fois. Il hésitait, visiblement dans un dilemme. Il prit une inspiration profonde, comme pour se motiver et son pas se dirigea vers l'établissement, armé de détermination.

Un bruit soudain le fit sursauter alors qu'il était presque arrivé. Un petit sourire amusé s'étira à ses traits en constatant l'oiseau chuter vers le sol, qui semblait être la fatalité pour nombreuses de ces créatures. Mais ses traits se figèrent quand la petite silhouette animale s'étira pour redevenir humaine. Cette fois-là, il su réagir très rapidement, ses lèvres laissèrent glisser deux mots de pouvoirs:

-Rel por!

Aussitôt il senti l'énergie le traverser, et au même instant, il était agenouillé près de l'homme inconscient. Il empoigna sa propre cape pour couvrir la nudité de l'homme, sans attendre il entonna un sortilège plus complexe, mais qui le traversa avec une telle facilité sous l'adrénaline. De la même manière qu'il s'était fait aidé quelques jours plus tôt, à son tour il rendait la pareil:

-In Vas Mani!

Une partie de son énergie se transféra dans l'individu. Le sortilège ne suffit pas à rétablir l'état de l'homme aux cheveux blonds, mais sans doute aiderait-il son état pour ne pas dégénérer encore plus. Daryl Sarion s'occupait de l'inconnu le temps que deux paladins arrivent pour prendre le relais et l'amener à l'intérieur. Sans doute le jeune homme repasserait-il quelques heures plus tard pour avoir des nouvelles du rétablissement de l'étranger qu'il avait pu aider.


Post by Shandri Eäm'Arylth, OdS - August 8, 2010 at 4:52 AM

La nausée… Cette nausée qui ne veut pas partir, digne d’une maladie de l’estomac, propre à une femme enceinte. Heureusement, Demoiselle ne l’était pas. Mais la raison de son malaise était certainement pire que la venue d’un petit bâtard hors des liens sacrés du mariage. Elle venait d’accepter officiellement d’enseigner l’art à Drislara, l’une des enfants de la désormais Duchesse Sinriia Mel’Viir. Ô rage ! Ô désespoir ! Ô Duchesse ennemie!

Alors qu’elle en était environ à ses pensées dépressives, à lire et relire le même dossier de ce patient surmené d’être en vie, sans savoir comprendre le réel sens du moindre mot devant ses yeux, on frappa à la porte de son bureau, au sous-sol. Trois coups. Le médecin replia simplement le parchemin, attendant qu’on entre dans cette vaste pièce stérile, sobre et encore inquiétante du spectre de Zao Minh Yu. La présence du paladin de l’Ordre fit sourciller Demoiselle, dans un premier temps. Il était rare qu’ils s’aventuraient jusqu’au sous-sol du bâtiment, dans ce couloir sinistre. Et l’air anxieux qu’il lui accorda la fit se lever d’un petit bond gracieux. Elle tendit la main, décrocha son tablier, et s’engagea à une nuit très certainement agitée et sanglante.

C’est en voyant le corps inanimé de Maegor Recaedre que Demoiselle se dit qu’il y avait sans doute pire que de décevoir la Duchesse Mel’Viir. Il était possible de contrarier le Surintendant Bolton.

« Prévenez le Directeur Bolton, tout de suite. Retirez-lui sa chemise et placez-le sur le côté. Le côté du bras valide… L’épaule est démise, regardez. »

Sa voix était douce mais ferme, alors qu’elle intimait les instructions aux infirmières de services. D’ici moins d’une heure, le diagnostique tomberait. Côtes fracturées, épaule démise remise, épuisement, déshydratation. Avec un peu de chance, d’autres médecins étaient de garde, ce soir là, pour s’occuper du Pourpre.


Post by Thomas Bolton, Emp - August 8, 2010 at 12:06 PM

Contrairement à ce qu’on pourrait croire, le Directeur n’était pas loin. Justement, ce dernier se trouvait déjà à l’hôpital Sainte-Elisa. Dans une chambre, à l’étage, il examinait un rapport sur l’état de santé d’un des patients qu’il suivait régulièrement. Un cas psychiatrique étonnant mais qui ne nécessitait pas d’être enfermé au sous-sol avec les autres malades plus dangereux. Soudain, quand un bruit sourd se fit entendre, il tourna prestement la tête et eut à peine le temps d’apercevoir l’aigle au plumage doré s’écraser contre la vitre et dégringoler dans le vide. Quelques secondes après, du remue-ménage se fit entendre à l’extérieur.

Quelque chose ne tournait pas rond. Tant d’agitation pour un simple volatile ? D’un geste vif, il déposa le registre sur la petite table et franchit la porte pour se diriger vers les grands escaliers. Son pas était légèrement boiteux, mais le Surintendant conservait une démarche rapide. C’est alors qu’il aperçu Shandri Eäm’Arylth qui pénétrait dans une des salles réservées à l’examen des blessés. Il lui emboîta le pas et entra dans la pièce. La jeune femme lui tournait le dos.

« Prévenez le Directeur Bolton, tout de suite. Retirez-lui sa chemise et placez-le sur le côté. Le côté du bras valide… L’épaule est démise, regardez. »

« Pourquoi devrait-on me prévenir, mademoiselle Eäm’Arylth ? », lâcha-t-il d’un ton froid.

Sa subalterne sursauta. Elle ne s’attendait pas à le voir de sitôt. Endurer les Mel’Viir, maintenant endurer son supérieur. Une belle soirée totalement gâchée ! Elle s’écarta alors pour lui laisser contempler le spectacle de son beau-fils allongé sur une civière, entouré de deux infirmières. Une scène qui aurait plu au jeune professeur en d’autres circonstances. Le premier ministre s’approcha alors du corps et se laisser conter le recensement de toutes les blessures. Il confia sa canne à Norris, qui venait de rentrer et se mit alors au travail.

Déjà, il fallait s’occuper de l’épaule démise. Il plaça ses mains aux longs doigts fins sur le bras et le dos nu du mage pourpre et exerça d’un geste sec une forte pression. Un craquement sonore et sordide résonna alors dans la pièce, alors que le duc remettait en place le membre désarticulé. Suite à cela, il tâta les côtes pour déterminer lesquelles étaient brisées et lesquelles avaient su échapper à un mauvais traitement. Malgré l’état d’inconscience dans lequel Maegor se trouvait, des tics nerveux apparaissaient parfois sur son visage pâle.

« Préparez un onguent et badigeonnez ici, ici et là. », désigna d’un index impérieux le Surintendant à son personnel soignant.

Rapidement, les infirmières commencèrent à préparer la mixture, pendant que Norris coupait des larges bandes de tissu pour faire un bandage résistant. Thomas ne donna pas de consignes supplémentaires, ils savaient tous ce qu’ils avaient à faire.

« Transportez-le ensuite à l’étage avec une extrême précaution. Pas de visites avant demain. Humectez ses lèvres régulièrement. Dès son réveil, faites-le boire de l’eau régulièrement. »

Suite à ces quelques mots, le duc leur adressa un signe de tête pour les saluer et fit volte-face pour se rendre dans l’ancien bureau du Docteur Patreck. Il écrivit ensuite deux billets, qu’il fit envoyer à deux adresses différentes mais qui contenait le même message. L’une était destinée à Armika Recaedre, la mère et l’autre à Alysanne, la sœur.

Madame,

Je vous informe que Maegor Recaedre est actuellement en convalescence à l’hôpital Sainte-Elisa. Nous ignorons encore ce qui a causé ses blessures, le patient étant encore inconscient.

J’ai replacé son épaule démise et soigné ses côtes brisées. Il a besoin de repos, aussi je vous accorde un droit de visite d'une heure maximum, dès demain après-midi. Il doit absolument récupérer ses forces.

T.H.B.

Si quelqu'un d'autre se présentait, hormis les membres de sa famille ou le personnel de l'établissement, on lui barrerait la route. Pour le moment, le légionnaire devait se reposer et tout individu sans autorisation ne pourrait accéder à sa chambre. Un des gardes de l'hôpital fut posté à son chevet pour veiller à sa sécurité.


Post by Adalard Dranem A.K, OdS - August 8, 2010 at 6:41 PM

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Une semaine avant.
Avant que Maegor ne combatte Valir.

Une semaine avant, presque jour pour jour, Adalard Dranem rencontrait Valir en personne dans la forêt, aucune blessure s'en suivit. Si ce n'est de celles psychologiques..

Cela faisait environ un mois que l'esprit du militaire se voyait fortement troublé par la présence télépathique d'un individu qu'il devinait être Valir, aussi bien il était incapable de correctement l'identifier. Afin de garder un minimum de vie privé, lorsqu'il écrivait, il ne regardait pas ce qu'il écrivait, et le cachait sous une petite couette de laine, sans jamais le regarder, afin que lui non plus ne puisse le voir. Des mois qu'il était sans cesse espionner par cette présence maléfique. Deux semaines que Dranem ne dormait plus, aussi bien essayait-il quand même chaque soir.

Un soir, alors qu'une bagarre venait d'éclater et qu'un individu résistait aux autorités militaires que représentait le sergent, celui-ci ne se gêna pas pour le plaquer contre le mur, puis l'individu partit ensuite. Suite de quoi, un énorme mal de tête se vit infliger à Adalard, il regardait autour de lui. Incertain, il ne savait plus quoi faire, il devait trouver le responsable de ce qui lui causait ce tourment non-naturel. Alors qu'il cherchait parmi les gens autour de lui, son regard s'arrêta sur un point fixe, un peu dans le vide. Il en avait plus qu'assez. On put l'entendre alors parler à personne, bien qu'il s'adressait pourtant à quelqu'un.

Valir, si vous l'osez, rejoignez moi.

Son pas se pressa par la suite, il se rendit à l'extérieur de la cité. Puis s'enfonça dans la forêt, là où il savait que Valir le rejoindrait. Ç'aurait été inutile de mettre son armure, ou encore d'amener des hommes, la personne qu'il voulait voir ne serait pas venu.

Une voix dans sa tête résonna, il reconnu la personne, évidemment. Puis, il lui répondit de vive-voix, alors que celui-ci parlait dans son esprit, jusqu'à ce qu'il voit une silhouette se former au travers des broussailles. Un homme, vieillit, encapuchonné et le visage caché par un foulard, prenant un bâton comme appui. À ce moment, il aurait pu foncer vers lui, prendre son arme et tenter un assaut. Mais il connaissait les pouvoirs de cet homme, et il ne saurait résister au sommeil mental qu'il lui imposerait, d'autant plus qu'il l'avait empêcher de dormir depuis des jours. Était-ce un geste prévu et calculé, ou encore à l'improviste ? Il serra les poings et les dents, ne quittant pas de ses iris émeraude l'homme qui se dressait devant lui.

Il n'y a pas si longtemps, l'homme avait encore l'air d'avoir 30 ou 40 ans, alors que là, on pouvait aisément lui donner 80 ans. Le militaire réfléchissait, analysait, il tentait de comprendre mais certains indices lui échappaient. Valir prit la parole.

"Vous vouliez le tuer, n'est-ce pas, cet homme ? Vous auriez dû libérer votre haine."

Le Sergent vacilla ensuite alors que Valir lui insouffla une haine supplémentaire en usant de ses pouvoirs télépathique. Ses jointures se blanchirent alors sous la pression qu'il exerçait en serrant ses propres points. Il devait garder le contrôle, il ne pouvait rien faire contre lui et le savait. Dranem prit la parole.

"Pourquoi faites vous ce que vous faites ?"

Le mentaliste rétorqua alors avec une question à son tour, esquivant celle posée par Adalard.

"Quels sont vos buts, en quoi avez vous foi ?"

"Vous croyez réellement que je vais vous dires mes croyances !"

"Non, car vous n'en avez aucune. Vous suivez la majorité, ce que l'on vous a dicté de faire. La vie est éphémère et vous allez mourir sans rien avoir accomplit."

Le mercenaire fit alors un pas en avant, contenant toute sa rage envers la personne qu'il voyait devant lui, il aurait voulu en terminer, en finir avec lui aussitôt. Il savait que c'était malheureusement quelque chose qui était impossible, il devrait continuer de subir ses tourments alors que le doute était semé dans son esprit. Il cherchait à comprendre. Le manque de sommeil n'aidait pas ses capacités de réflexions.

"Vous œuvrez pour vous, au détriment de tout le reste de la société !"

"Dîtes leur que les recherches menés contre moi sont inutiles, la société ne sera jamais satisfaite de toute manière."

Puis l'homme alors disparu graduellement de manière arcanique, c'était le moment. Il accourut alors vers lui mais une seconde trop tard, il était déjà disparu avant que le sergent ne puisse planter son épée dans ce qui était maintenant du vide. Est-ce que les dernières paroles du télépathe étaient des menaces ? Que ferait-il si le Sergent ne le faisait pas ? Il devait trouver un moyen, n'importe-quelle moyen, de parvenir à retrouver où Valir se cachait, il devait trouver une piste. Sa vie n'était plus vivable, il n'en pouvait plus de le supporter et il devenait irritable. Il ne dormait plus, il était espionné et utilisé, ou encore même menacé, par un mentaliste trop puissant pour lui. Celle qu'il aimait le détestait, sa carrière allait mal, ses amis lui tournaient le dos. Il réussirait au moins une chose, et ce serait ce combat contre Valir, aussi longtemps puisse-t-il durer, et même s'il doit se terminer par la mort.

Une semaine plus tard alors, Maegor fit son duel contre Valir. Dranem et le navarque de la Confrérie en aurait donc surement long à se dire..


Post by Alysanne Recaedre, Ind - August 8, 2010 at 8:55 PM

Alysanne à la rescousse
Maegor meurt c’est clair

Hôpital Sainte-Élisa… Le soir même où elle reçu la missive parce qu’attendre midi c’est long.

« Laissez-moi passer! Je veux le voir! »

Le bruissement de la soie et du satin se faisait entendre dans l’hôpital Sainte-Élisa alors que la splendide Alysanne Recaedre déambulait à la recherche de son jumeau blessé. Cette lettre que Thomas avait écrite, celle-là même qu’elle avait ouverte en pestant contre lui, venait de considérablement gâcher sa journée du lendemain qui s’annonçait si parfaite! Maegor Maegor… Il fallait bien que tu frôles la mort la veille de son rendez-vous avec un jeune comte! Mais en fait, peu l’importait à ce moment là outre l’état de son jumeau adoré pour qui son cœur s’était remplit d’une inquiétude sans précédant. Le blondinet était tout ce qu’elle pouvait vraiment aimer dans cette satanée citée et maintenant elle risquait de le perdre? Jamais! Elle tâcherait à Sainte-Élisa le temps qu’il faudrait.

« Vous devez être mademoiselle Recaedre, la chambre de votre frère est celle-ci mais vous… »

L’infirmier cachait mal son étonnement, il ne s’attendait pas à voir débarquer la Recaedre à cette heure, ce n’était pas les directives qu’il avait reçu...

« Je sais je sais, laissez-moi, laissez-nous. »

Quel jolie minois désemparé mais pas trop, juste assez pour prendre par les sentiments le jeune homme. Jamais elle ne se permettrait d’être larmoyante devant le moyenne Systérienne.

« Non non les visites c’est dès midi demain, pas ce soir. »

« C’est cela et vous allez me renvoyer chez moi sans me laisser voir mon frère jumeau? »

« Bon… Trente minutes pas plus. »

Sans plus de commentaire elle pu enfin entrer dans la chambre de Maegor, qui était toujours inconscient. L’infirmier qui veillait ce soir là n’avait pu dire non à une jeune femme aussi charmante dont le regard émeraude démontrait une si sincère tristesse. La demoiselle n’en était pas une habituée aux larmes mais cette fois elle allait se le permettre, ou plutôt Alysanne ne pouvait se retenir. Seule avec son frère inconscient dans la chambre… Qui pourrait la voir de toute manière?

« Maegor… Maegor répond moi… Réveille-toi. Tu ne peux pas me faire ça il faut que tu vives. Ne me laisse pas seule à Systéria, j’ai besoins de toi. »

Les mains bien manucurées de la fille de feu le duc Recaedre caressaient les cheveux du navarque trop aventureux alors qu’elle se trouvait très proche de lui. Si ce n’était pas du fait qu’elle était sa sœur, on aurait cru voir une jeune fiancée en pleurs silencieux devant son futur mari sur le point de mourir. La scène avait quelque chose de touchant. Alysanne valsait entre deux tons, entre deux sentiments. Autant était-elle inquiète pour lui autant lui reprochait-elle l'état dans lequel il s'était mit. Ce n'était pas du tout dans leurs plans!

« … »

« Tu as toujours été imprudent, le plus imprudent. Dire que tu me dis toujours le contraire. »

« … »

« Maegor… Juste un mot pour ta Aly.»

« … »

Combien de temps faudrait-il avant qu’on vienne lui dire de ficher le camp et de ne pas revenir avant midi le lendemain…? Qui pourrait venir briser ce portrait touchant? Nous avons tous des doutes mais pour l’instant, Alysanne profitait de ses instants avec son frère qu’elle aimait tant.


Post by Thomas Bolton, Emp - August 8, 2010 at 9:55 PM

Qui pourrait briser ce moment d’intimité entre les deux jumeaux ? La réponse était plutôt simple : nul autre que leur beau-père. Déjà, de son bureau, il avait entendu quelqu’un entrer en trombe dans l’hôpital. Quand des bruits de conversations se firent entendre, notamment cette voix féminine purement enjôleuse, il ne fallut que très peu de temps pour que le Surintendant devine qu’il s’agissait d’Alysanne venant rendre une visite pour le moins tapageuse à son frère. Il termina alors les dossiers en cours, puis attrapa sa canne, quitta la pièce et s’engagea dans les grands escaliers qui le mèneraient à la chambre de Maegor, pendant que la jeune femme se lamentait à son chevet.

Le grincement de la porte fut tout de suite perçu par sa belle-fille, qui tourna ses yeux assassins pour foudroyer du regard celui qui osait troubler ce moment de quiétude. Les prunelles d’acier du duc restèrent indifférentes à cette tentative bien vaine de le faire céder. De son pas régulier, il avança vers le lit du navarque, encore inconscient. Il nota qu’elle tenait la main du mage comme si elle risquait de le perdre d’un moment à l’autre. Allait-il la laisser se faire du mouron ou apaiserait-il son inquiétude en lui confiant quelques mots de réconfort ?

« Ne vous agitez pas comme cela, il est hors de danger. Il a seulement besoin de beaucoup de repos. », lui confia-t-il d’un ton glacial.

Elle allait répondre une réplique hargneuse quand il l’en empêcha, reprenant de suite la parole.

« Evitez également de lui secouer trop vivement la main et a fortiori le bras, vous risquez de faire redoubler les souffrances dues à son épaule démise. »

Après ces quelques mots, il resta près d’elle, se pencha sur le corps et examina que les bandages avaient été bien fait. Il hocha la tête, semblant visiblement satisfait du travail fait par le personnel médical…

Le directeur de Sainte-Elisa ne quitta pas la pièce pour autant, au grand dam d’Alysanne.


Post by Valir Menrul - August 8, 2010 at 11:27 PM

La cale du navire dodelinait paresseusement au rythme des vagues. La noirceur y était quasi-totale et seul un filtre lumineux perçait les impuretés du cadre de porte. À en croire le silence paisible et typiquement marin qui régnait, le navire était désert, voir abandonné. Hormis cela, quelques goélands se plaignaient ici et là du manque de nourriture. L'embarcation était située à proximité du port, amarrée non loin de la porte Ouest de Systéria.

L'ambiance fantomatique du navire ne persista pas longtemps. Sur le pont principal, une étincelle naquit, puis un vieil homme, vêtu sombrement, en jaillit. Il tituba jusqu'à la porte de la cale, se soutenant à l'aide de son fidèle appui de bois. Quant à sa main libre, elle était logée contre l'un de ses flancs, celui que Maegor avait su carbonisé, à son paroxysme de l'affrontement.

Le visiteur glissa une clé dans la serrure, puis s'engouffra dans la cale, verrouillant derrière lui. Il retira sa main spasmée par la douleur, contemplant la plaie ouverte et brulée. Puis, après s'être débarrassé de son bâton, ses deux mains commencèrent à danser autour de son corps fragile et courbé. De petits filaments verdâtres dansaient progressivement dans la pièce, arrachés de force à leur environnement vital. Après quelques secondes, ceux-ci s'attardèrent sur la plaie qui, à vue d'œil, se refermait.

"Anh Mi Sah Ko..."

Bientôt, la peau nouvelle n'était plus qu'encadrée par les déchirures de la robe. Une chose était sûre ; Si Maegor n'avait pas succombé, il était sans doute en moins bon état que Valir. Ayant fait le plein d'énergies vitales, le magicien fit à nouveau usage de ses pouvoirs.

"Kal Ort Por."


La prochaine destination du voyageur-éthérique était bercée sous la pluie. Cela n'avait rien de bien étonnant, lorsqu'on connaissait les caprices du ciel Systérien. La silhouette apparut cette fois dans un vestibule banal. L'endroit était éclairé d'une chandelle discrète, et les murs de bois d'une qualité discutable laissait croire que la demeure était située au port. Parmi les deux portes disponibles, Valir ouvrit celle qui débouchait dans la prochaine pièce.

Le pas assuré, presque pressé, le vieillard progressa dans la pièce tout aussi petite que la première. À cet instant, il aperçut cette jeune femme qui saurait ne pas en faire tout un plat. Kamirah Syre Siriel était là, debout devant un chevalet et une toile encore vierge.

"Cette œuvre est affreuse, tu n'aurais pas du écouter cette aguicheuse de Loky.", dit-il, conscient qu'aucune peinture n'avait été appliquée...

N'accordant aucune attention à la probable réaction qu'elle aurait, l'intrus atteignit bientôt les réactifs qu'il convoitait. Se servant à même l'étagère semi-rangée de l'humaine, Valir remplissait ses ressources ésotériques sans perdre de temps. Dès qu'il eut complété son approvisionnement, un bibelot aussi laid que les autres vint se fracasser au sol, par sa faute, bien évidemment.

"Tu as échappé quelque chose, maladroite.", lança t-il à l'apprentie-peintre.

Puis, en trombe, quittant aussi vite qu'il était venu, il laissa la jeune femme dans sa torpeur d'artiste-naissant.


Post by Kamirah S. Siriel, Ind - August 8, 2010 at 11:49 PM

Un pot de peinture ici... Un peu d'encre sur ceci, mélanger les couches à l'aide du pinceau, non, ce n'était pas amusant du tout. Néanmoins depuis que son professeur lui rendait des visites moins fréquentes, depuis que la Duchesse était occupée avec ces petites perles noires et dans l'attente de l'invitation de ce Brehan qui se faisait toujours tant attendre, la jeune Siriel ne trouvait de moyen pour passer le temps. Les livres de la confréries avaient été épluchés plus d'une fois, les œuvres de Valir retranscrite une, puis deux fois et ces propres documentations traînaient ici et là. En soit, il était clair de dire que l'ennuie de la bâtarde battait son pleins.

Une fine odeur de mort planait dans le bureau de la demoiselle, on-ne-dira-pas-pourquoi, mais sans doute y avait-il eu un rapport avec ce cher professeur et ces impulsions passagères... Son tapis, neuf en plus, haaa ce cher Valir, qu'il était toujours le bienvenue...

Un craquement, calme, bas mais audible vint faire tiquer l'oreille gauche de la femme qui, tout en douceur, fit glisser une œillade sur a porte qui séparait son bureau du vestibule. Là ou l'odeur nauséabonde se faisait beaucoup plus présente et ce, bien malgré les tours de passe-passe, les parfums, l'aération... Il fallait attendre. Néanmoins, ce n'était pas la forte odeur qui avait piquée l'attention de la femme aux cheveux d'ébène et à la toile vierge, mais bien cette sensation qu'elle connaissait tant.
Cette odeur, ce bruit, ce pas...

Et il entra, lui, ce professeur privé et tant particulier.
Oh bien sûr, s'il avait pris la peine de se téléporter, la jeune femme n'aurait rien dit, mais là, et si quelqu'un l'avait suivit jusqu'à chez elle? Le danger ne lui faisait pas peur, enfin si. Le danger d'être dérangé en permanence, elle qui avait payée une maison en piteux état pour pouvoir se sentir seule, encore plus seule.

«  Oh, comme je suis heureuse de te voir mon cher ami, si ton odeur putride, tes haillons poisseux et ton corps en décomposition ne me dégoûtait pas, je te prendrais dans mes bras.  » Avait-elle répondue, suite à la remarque de sa peinture ô combien haute en couleur.

Ses mires claires se déposèrent un moment sur l'étagère semi-rangé qui passait sous les mains du nécromancien, observant ces gestes d'un oeil à la fois intéressé et désintéressé. Ce n'était pas comme si c'était la première fois, mais...

Clak.
Un bibelot au sol.

«  Ohla.. Valir... Après le corps, les organes, une statuette?..  » Suite de cette plainte, la charmante compagnie de cet ami toujours autant le bienvenue lui fit faux bon, laissant la demoiselle dans son cheminement pour la peinture.

Qu'elle... Laissa de côté pour venir s'asseoir derrière son bureau, ses documents du mentalisme sur le dessus. S'il avait bien une chose que ce nécromancien réussissait à faire ; c'était bien redonner du poil de la bête à son élève tant adorée.


Post by Galgarad, CP - August 11, 2010 at 7:07 PM

Le bon Comte n'avait plus eu de nouvelles de Maegor depuis quelques temps, ce qui devait être une bonne chose. Aussitôt qu'il fut mis au courant de toute l'affaire, près d'une semaine plus tôt, il s'était évidemment rendu au chevet du Navarque blond, afin de le féliciter pour son courage mais aussi afin d'en apprendre plus sur ce chien de Valir. Hélas, l'échange verbal ne fut qu'unidirectionnel. Toujours plongé dans un profond sommeil, terme que Galgarad préférais de loin à coma, Maegor n'avait fait qu'écouter le Magistère déblatérer sur la pluie et le beau temps. Les félicitations sincères étaient finalement venues, à la toute fin de ce monologue pathétique, et le gnome aurait juré voir s'esquisser l'ombre d'un sourire fier sur les lèvres de son soldat. Mais ce ne devait être que le fruit de son imagination..

Depuis l'incident, l'éternelle bonne humeur du petit personnage s'était transformée en une colère sourde, enfermant le Magistère dans un étau de silence. En effet, bien qu'il fut toujours aussi actif, les petites plaisanteries qu'il aimait tant lâcher sur ses collègues avaient fait place à une mine sombre, rongée par un puissant désir de vengeance. Ainsi, on le voyait marcher prestement, les bras chargés de lourds dossiers et les traits figés dans un air sérieux qui aurait presque été comique, s'il n'eut pas été réel.

Dans ses temps libres, le Magistère s'entraînait intensément, de manière à parfaire son contrôle mental. Certains soirs, on pouvait même entendre d'étonnantes déflagrations émaner des dongeons de la Confrérie, suivies de fortes perturbations psychiques. L'être ou l'objet qui faisait les frais de ces entraînements devait certainement être réduits à néant, à force d'être la cible de si puissantes combinaisons de pouvoir. Car non, le Magistère ne laisserait pas ces crimes impunis. Le chien qui fut un temps appelé Valir Menrul figurait sur la liste des ennemis publics de Systéria. Et trônait en tête de liste de celle de Galgarad. Et à voir l'expression de rage qui déformait les traits pourtant rieurs du gnome, la horde d'étudiants qui s'était attroupée à l'entrée du dongeon eut un aperçu des raisons pour lesquelles Galgarad Glâneduc était le Magistère de la Légion Arcannique..


Post by Maegor Recaedre - August 14, 2010 at 3:41 AM

Il quitta Sainte-Élisa une semaine plus tard, de nombreux bandages et supports couvrants encore le haut de son corps. Sitôt revenu à l'Académie reprit-il le dossier en main, avec autant sinon plus d'ardeur qu'avant le duel...

.. C'était à suivre.