Les vêtements sales de la marquise

Les vêtements sales de la marquise

Post by Sarä Taur'Amandil, OdS - August 9, 2010 at 8:00 PM

Les vêtements sales de la marquise
Le pourquoi du fait qu’elle n’aurait pas du divorcer

« Depuis votre dernière visite, Lenne, je me sens…. Vous pensiez vraiment que j’allais écrire que vous aviez raison et que je suis plus heureuse maintenant? Cessez de m’espionner constamment par le biais de vos habilités de mentaliste et aller donc vous en prendre au matelas de quelqu’un d’autre. Mais puisque je sais très bien que ces protestations écrites n’auront pas plus d’impact que mes protestations verbales, j’écrirai simplement que vous aviez partiellement raison mais que vous n’êtes pas capable de concevoir qu’il peut y avoir des nuances dans ce que je vis. […] Il faudrait vraiment que je cesse d’écrire…Comme si ça changeait quelque chose. »

C’est avec un petit air agacé que la marquise Taur’Amandil terminait la rédaction de quelques lignes dans son précieux journal qu’elle entretenait depuis quelques années, de manière plus ou moins sporadique. L’écriture n’avait pas vraiment le mérite d’alléger son esprit à ce moment là puisque le simple fait d’écrire replongeait notre honnête médecin au cœur de cette discussion qui l’avait ébranlée quelques jours auparavant. La vérité choque dit-on… Encore faudrait-il que la principale concernée se l’admette. Qu’avait bien pu dire la magistère détraquée lors de sa plus récente visite? Fidèle à elle-même, c’était des paroles pour faire réfléchir qu’elle avait offertes à l’ancienne madame Balgor.

Mais outre ce problème de Vesparite récalcitrante, Sarälondë avait un tout autre problème qui commençait à devenir drôlement envahissant mais sur lequel elle n’écrirait pas car il s’avérait bien trop gênant pour le voir immortalisé par l’encre. Détailler ses états d’âmes, d’accord, détailler son incompétence en tant que femme de ménage, jamais.

Le divorce entraine toute sorte de petites découvertes. On découvre qu’un plancher ne se tient pas propre très longtemps, qu’un garde-manger ca se vide plus rapidement qu’on pense, qu’il fait froid la nuit dans un lit sans un homme mais surtout…Que la lessive ne se fait pas seule et les robes sales qui s’accumulent prennent beaucoup d’espace dans une chambre à coucher. Le tas, car il n’y a pas d’autres mots pour décrire avec exactitude l’amoncellement de vêtements dans le coin de la pièce, avait prit des proportions embêtantes. Il y en avait partout! Une robe brune et des jupes par ci, un chemisier elfique et des sous vêtements par là, la tâche à accomplir pour laver toutes ces tenues accumulées était décourageante. Comment Mathéo faisait-il pour avoir le temps de faire tout ça? Mystère et boule de linges sales.

Heureusement, ou malheureusement, la demi elfe mouffetée avait une garde-robe bien garnie et ce malgré toutes les critiques qui pouvaient se dire à propos de ses gouts vestimentaires. Voilà toute une occasion de porter les vêtements qu’elle n’enfilait jamais! Qu’arriverait-il lorsqu’elle n’aurait plus rien à se mettre? Sarälondë ne le savait pas encore mais l’éventualité de devoir frotter et savonner en était une qu’elle commençait à concevoir. Trouver une manière de convaincre son ancien époux de le faire était aussi dans ses plans… Mais il lui restait encore à penser à comment elle pourrait lui faire croire qu’il lui devait bien cela.

En attendant… Les infirmières en jasaient à Sainte-Élisa parce qu’il était impossible de ne pas remarquer le changement. Les nouvelles tenues n’étaient pas délavées par le temps et les couleurs étaient plus éclatantes de ce fait.

« Tu as vu? Depuis qu’elle est divorcée le docteur Taur’Amandil met de nouvelles robes! »

« À ce qu’on m’a dit, elle chercherait à séduire un nouvel homme… Je sais pas mais ça nous change du brun et des robes délavées qu’elle s’entête à porter, à l’hôpital comme ailleurs. »

« Le chemisier rouge n’était pas si mal même si c’est étrange de la voir dans des couleurs aussi criardes. »

« Qu’en penses-tu Gabriel? Toi qui l’aime telllllleeemmment. »

« Humpft vous dites n’importe quoi! Je dis que vous devriez travailler avant qu’elle ne vous entende. »

Quelle déception ça serait quand les anciennes robes reviendraient…!